Episode 93
Nuit de tempête.
20h08, ils sont tous autour de la table à se régaler de
Bars grillés et de pomme de terre au four. A l’extérieur le vent est violent et
la pluie battante.
Bonemain attend que sa belle sœur et son beau frère
finissent le service avant de relancer la discussion.
-
Vous me demandiez si avec un Zodiac on
pouvait s’enfuir par la mer ? Dit-il à l’adresse du mage Arnak.
-
C’est bien ça. Confirme ce dernier.
-
Oui mais il est hors de question de traverser
l’Atlantique. Pour l’Angleterre c’est faisable si les conditions
météorologiques le permettent mais la police des frontières, l’armée et les
gardes côte surveillent et le risque de les croiser ou de se faire repérer par
un hélico est trop grand.
-
Même la nuit ? Interroge Melle Véra.
-
C’est plus faisable mais il ne faut pas
oublier qu’il y a des radars de surface sur les vedettes de surveillance et de
puissantes lunettes pour la vision de nuit sur les hélicos et les avions. Une
petite embarcation comme un zodiac qui s’éloignerait trop des côtes la nuit
paraitrait louche. Maintenant, ce qui est possible c’est que le Zodiac ne
servent qu’à joindre un bateau plus gros, genre caboteur ou bateau de pêche
partant pour une lointaine campagne. Moi si j’étais fugitif c’est la solution
que je choisirais car c’est la plus discrète. Explique Bonemain.
-
Et il pourrait le faire même par mauvais
temps comme ce soir ?
-
Oui pour échapper au radar de surface car une
si petite embarcation deviendrait invisible par gros temps. Maintenant si on
veut être réaliste, malgré qu’un zodiac soit un excellent bateau, le mauvais
temps la nuit ne permet pas de naviguer à vue pour joindre un point de
rendez-vous précis car ces petites embarcations ne sont pas équipées de radar
de navigation. Il faut ajouter que se coller le long d’une coque et ensuite
grimper à bord dans une tempête est une pure folie suicidaire même pour des
commandos marine bien entrainés… Non aucune chance que ce prédicateur s’engage
dans un truc aussi dangereux s’il tient à la vie. Poil au zizi ! Rassure
Bonemain.
-
Et quand la tempête sera calmée ? Pose
la question Baccardi.
-
Là c’est autre chose… Les chances de réussite
sont beaucoup plus importantes et s’ils s’y prennent bien ils peuvent le faire
en plein jour ce qui est encore mieux. Alors c’est vrai, il y a les radars et
les hélicos mais s’ils sont malins, ils partent à la pêche en mer comme des
touristes pendant quelques heures histoire de donner le change. Le bateau
récepteur passe dans le coin très près des côtes, genre un ou deux miles, ils
l’approchent gentiment sans que ce dernier stoppe ou ralentisse sa vitesse pour
ne pas attirer l’attention. Ils s’assurent qu’il n’y a pas d’hélico, de vedette
ou de plaisancier autour, le Zodiac se colle en ajustant son allure et le
salopard embarque au vol et est remplacé dans le zodiac par un autre sbire
habillé pareil ; hop, ni vue ni connu que je t’embrouille, poil au… Bref !
-
Mais d’où ils sont il n’y a pas d’endroit
pour mouiller un Zodiac, Dit Melle Véra qui avait bien remarqué que le bord de
côte était impraticable le long du sentier côtier.
-
Quatre ou cinq kilomètres plus loin il y a
une petite crique avec une plage accessible en bagnole. Avec une remorque c’est
vite fait ! Répond Bonemain.
-
Si je comprends bien et si cette hypothèse de
plan de fuite est bonne, tant qu’il fait mauvais, Horace de Fantenay restera au
chaud ce qui nous donne deux jours et une nuit pour agir. Récapitule le mage.
-
Vous pouvez même compter deux nuits car la
mer ne se calme pas en quelques minutes. Adjoint Bonemain.
-
Parfait ! Se réjouit Arnak.
-
Et si on profitait de ce sale temps pour
attaquer. Parce que vu le bruit que fait le vent et la pluie et qu’on ne voit
pas à dix mètres, bordel, on aurait de bonne chance d’approcher de la maison
sans être repéré. Présente Mike en regardant à travers les vitres ruisselantes
de la fenêtre.
-
Oui, il a raison car c’est bien grâce au
mauvais temps qu’on à réussi à berner tes hommes sur l’île de l’ouest. Ajoute
Dorine en regardant Baccardi avec un petit sourire.
Ce dernier éclate de rire.
-
Ha, ha, ha, ha ! Excellent !
Rigole-t-il. Et en plus c’est vraiment ce qu’il faut faire. Ajoute-il adoptant
sans réserve l’idée.
-
C’est quoi cette histoire d’île à l’ouest.
Demande Bonemain.
-
Dommage je n’aie pas apporté le livre, sinon
je t’aurais lu cet épisode avec plaisir. Lui répond Melle Véra.
-
C’est une histoire… Un roman. Dit Bonemain en
se servant un grand verre de vin.
-
Oui une histoire mais pas un roman. Une vraie
histoire qui c’est déroulée dans leur monde et dont les protagonistes sont
autour de cette table ! Assure Melle Véra.
L’homme esquisse un petit sourire septique et boit une
gorgée.
22h14, Il est temps de faire sa toilette et de se mettre
au lit. Melle Véra raccompagne son ami Bonemain jusqu’à la porte ; les
autres montent à l’étage.
-
Vous êtes en train de me monter une
cabane ! Accuse Bonemain en enfilant son blouson.
-
Non pourquoi ? S’étonne Melle Véra.
-
Le coup de l’ULM, du Zodiac et du Caoutchouc
c’est un peu gros quand même.
-
C’est normal chez eux ils ne connaissent pas
l’avion ni le caoutchouc. Répond-elle.
-
Mais oui… Par contre ils savent parfaitement
se servir de la télécommande de la télé et d’un téléphone portable. Pour des
arriérés ils sont pas mal évolués je trouve.
-
Ils sont arrivés dans notre monde fin juin,
ils ont eut le temps d’apprendre et de s’habituer à pas mal de choses mais ils
n’ont pas pu tout voir, il leur faudrait au moins rester une année, et encore.
Tu aurais vu dans l’avion comme ils étaient. Tu te rends compte pour eux ce que
ça doit être comme expérience ?
-
Arrête ton char Véra, je ne marche pas dans
votre petite combine tu peux dire à tes amis que c’est bon on a bien rigolé,
mais que toutes les bonnes choses ont une fin, poil au patin. Ronchonne
Bonemain.
-
En parlant de bonne chose, tu t’es bien
régalé en les fessant m’ont-ils dit. Change de conversation Melle Véra.
-
Oh oui, alors ça c’était du haut de gamme.
Pfouuu !! Quel cadeau tu m’as fait ! Et attention, pas des
pleurnicheuses qui au bout de vingt claques jettent l’éponge ; ho que non,
que des beaux culs qui en voulaient ! Et le mec, tu aurais vu ce que je
lui ai mis à la fin ! Tu te rends compte j’ai giclé deux fois, Houuu
comment qu’ils me frottaient quand je les fessais, poil au poignet.
-
Je suis bien contente pour toi. Se satisfait
Melle Véra.
-
Oui tu peux l’être et je te remercie encore
de ce cadeau. S’ils en redemandent, je suis leur homme, poil à la pomme.
-
Je crois que maintenant ils vont se
concentrer sur leur mission car ça va aller vite. Prépares-toi à remplir ton
camion.
-
Ouais j’ai déjà trouvé pas mal de bricoles,
il y a mon frère et mes parents qui veulent se débarrasser de plein de choses,
demain j’aurais besoin d’un coup de main pour commencer à charger et préparer
le congélateur pour transporter ce salopard si vous arrivez à le capturer. A ce
sujet, il faut que j’établisse une facture et que tu me fasses un chèque pour
ne pas que mon comptable m’accuse de faire du boulot au noir. Ne t’inquiète pas
je te rembourserais petit à petit pour ne pas que ça ce voit, poil au petit
pois. Explique Bonemain.
-
Pour le chèque c’est d’accord, pour le coup
de main aussi et pour le remboursement on verra plus tard. Autre chose si c’est
possible, peux-tu aussi assurer le transport des deux prédicateurs sur
Paris ?
-
Du château ?
-
Oui !
-
Il faut que je réfléchisse…. Je n’aie pas de
fret prévu avant le 19 octobre mais il peut y avoir un petit boulot qui tombe
entretemps. Répond Bonemain.
-
Si tu ne peux pas ce n’est pas grave, c’est
déjà bien ce que tu fais et moi aussi j’ai un vieux camion militaire qui pourra
faire l’affaire. Envisage Melle Véra comme autre solution.
-
Ecoute, nous allons déjà bien voir ce que ça
donne le premier voyage et ensuite je te dirais, poil au serpolet.
-
D’accord, on fait comme ça. Accepte-t-elle.
-
Ok, alors bonsoir et à demain et surtout dis
à tes amis que s’ils ne veulent pas dire d’où ils viennent, d’accord, je pige,
mais arrêtez de me prendre pour une gaufre avec cette histoire d’autre monde.
Episode 94.
Le pigeonnier.
4 Octobre, 9h10, le vent souffle par violentes
bourrasques et la pluie tombe par paquet. Toute l’équipe est réunie dans la
salle à manger. Le petit déjeuner est achevé et madame Patacrêpe a débarrassé
la table. Gary ferme la porte et rejoint les autres. Baccardi pose sur la table
des feuilles avec les graphiques de la maison et de ses alentours que Mike à
dessiné d’après les photos. Il y a matérialisé l’allée, les portes et les
fenêtres, la grande haie, la cour, le hangar, les arbres et le muret.
-
Ce n’est pas vraiment à l’échelle dit-il mais
ça donne une idée du terrain.
-
Il ne faut pas arriver par là, c’est à
découvert. Dit Gary en montrant l’allée.
-
Tu as raison, mais par là, avec le muret et
par là avec la haie et aidé de ce sale temps, on ne nous verra pas approcher.
Dit Baccardi en pointant du doigt les endroits sur les dessins.
-
Melle Véra nous déposera là avec le minibus
et elle nous attendra, il ne faut pas quelle soit vu dans la maison car elle
est de ce monde… C’est certain qu’ils n’appelleront pas la police mais si un
des gros bras un jour la reconnait, vaut mieux être prudent, on ne sait jamais.
Ensuite pour ce qui est d’entrer dans la maison, ce n’est pas gagné d’avance.
Poursuit Gary.
-
Je vais demander à Bonemain des outils et
nous allons aussi falsifier avec des collants le numéro d’immatriculation du
minibus. Prévoit Melle Véra.
-
Est-ce que je peux prendre ça ? Montre
dorine les deux épées de Tolède croisées qui ornent le mur de la salle juste au
dessus de la cheminée.
-
Ben… c’est vraiment utile ? Pose la
question Melle Véra.
-
Ça peut nous aider, ce n’est pas pour
embrocher mais c’est simplement pour dissuader des fois qu’il y ait des héros
sur place. Répond Dorine.
-
Elle à raison ! Ajoute Baccardi.
-
D’accord si c’est vraiment indispensable,
mais faudra les prendre juste avant de partir et les remettre en place avant le
matin parce que si monsieur ou madame Patacrêpe s’aperçoivent que leurs
rapières ont disparues ça risque de ne pas leur plaire. Accepte Melle Véra.
-
Il nous faut d’autres armes car les hommes
qui protègent Horace de Fantenay sont surement armés autrement qu’avec des
épées. Dit Mirabelle.
-
Et on a laissé l’arbalète au château. Se
lamente Mike.
-
Que peut-on faire avec des épées contre des
pistolets ? Pose la question Melle Véra.
-
A défaut de mieux, on va tenter de se
rappeler nos souvenirs. Plaisante Mike.
Lady Dark éclate de rire.
-
Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ?
Interroge Mike.
-
Non ce n’est pas toi mais je pense à une
chose. Imaginez que Childéric Halebard nous a trompés et que le prédicateur ne
se trouve pas dans cette maison pas plus que son éminence grise en soit la
propriétaire. C’est la tête des gens qui y habitent quand ils vont nous voir
débouler chez eux avec des épées qui me fait rire.
-
Oui effectivement, c’est à prendre en
considération surtout qu’il ne nous a pas dit le nom de cette éminence grise et
que je ne peux donc rien chercher et comparer sur l’annuaire. Dit Melle Véra.
-
Je ne pense pas qu’il nous aurait menti,
n’oubliez-pas qu’il voulait échanger sa liberté contre celle d’Horace de
Fantenay. Evoque Aline.
-
Oui mais à ce moment-là nous avions refusé et
il ne nous avait pas donné d’adresse. Qui peut savoir s’il n’a pas essayé de
nous éloigner du château pour tenter une évasion ? Rappelle Dorine.
-
Jack téléphone deux fois par jour et tout va
bien, Childéric ne bouge pas. Relate Melle Véra.
-
Je ne voudrais pas être catégorique mais
Halebard sait que tant que nous ne retrouvons pas De Fantenay, il restera au
fond de son trou. J’en déduis donc, que l’adresse de cette maison n’est pas
fausse et que c’est bien cette femme, qu’il nous a d’écrit comme être
l’éminence grise de De Fantenay qui en est l’habitante. Maintenant, reste à
savoir si le prédicateur s’y trouve ? Tranche le mage Arnak.
-
Je suis assez d’accord avec cette analyse.
Approuve Baccardi.
-
Moi aussi ! Disent en chœur Dorine,
Aline, Lady Dark et Mike.
-
Et Vous, Mirabelle, Melle Véra et Gary ?
Demande le mage.
-
Pour moi c’est bon. Répond Gary.
-
Moi aussi et si le prédicateur n’est pas là
on prendra cette éminence grise en otage. Dit Mirabelle.
-
Pareil, on a commencé l’aventure ensemble et
on la terminera ensemble et si on fait une erreur, et bien on l’assumera
ensemble. Achève Melle Véra.
La réunion se poursuit sur une discussion purement
stratégique sur qui fera quoi et les divers plans, premier, deuxième et
troisième selon comment les choses se dérouleront. Mlle Véra téléphone à son ami Bonemain en lui
prononçant juste deux mots « cette nuit »
11h10 Bonemain arrive avec son camion, il descend en
courant pour ne pas être trop mouillé et frape à la porte du gîte. Mirabelle
lui ouvre. L’homme salut tout le monde et demande un coup de main pour charger
du mobilier dans son camion. Baccardi, Gary, le mage Arnak et Mike se couvrent
d’imperméables et vont avec Bonemain dans l’autre aille de la ferme où l’attend
son frère.
Dans le grenier, il y a un grand buffet, deux commodes,
un tonneau, une table à repasser, trois chaises, un tabouret et un lit en fer
doré à mettre dans le camion.
La chèvre, qui servait il y a quelques années à monter
dans le grenier ou descendre dans la cour les sacs d’engrais est d’un grand
secours. Bonemain explique comment charger le camion pour pouvoir déplacer
certaine chose pour caser un grand congélateur qu’il a modifié ce matin avant
de venir pour y enfermer le prédicateur. Dans la grange, monsieur Patacrêpe se
débarrasse également d’un grand bac en zinc et de trois cartons contenant de la
vaisselle dépareillée.
En début d’après midi, Melle Véra conduit les quatre mêmes
chez les parents de bonemain pour compléter le chargement. L’homme les attend
abrité sous l’auvent de la porte du garage.
-
Alors qu’en pensez-vous ? Demande-t-il
en ouvrant le couvercle du grand congélateur.
-
Il y a du volume mais il aura certainement
les jambes un peu pliées. Juge Gary.
-
C’est un congélateur de professionnel, je
l’avais récupéré dans une superette en faillite. C’est du costaud, il pourra
taper et forcer tout ce qu’il peut le salopard. J’ai mis des coussins, deux
aérations pour l’air et deux pattes pour le cadenas. Montre-t-il.
-
On lui attachera les mains et les jambes
c’est plus sûr. Prévoit Baccardi.
-
Pour combien de temps tu vas en avoir pour
aller au château d’ici ? Demande Mike.
-
Si tout se passe bien entre 15 et 16 heures
de route. Répond Bonemain.
-
Tout ce temps là dedans mais il va
mourir !
-
Non il y aura des haltes car les temps de
conduite sont réglementés. Je n’aie pas le droit de dépasser 9 heures de
conduite par jour et je dois faire une pause de 45 minutes toutes les 4h30. Je
m’arrêterais dans des endroits isolés et je le sortirais un peu. Ce qui serait
bien si vous attrapez ce salopard cette nuit c’est que je parte demain en fin
d’après midi vers 16h, comme ça je m’arrête à minuit pour dormir quelques
heures, je repars le lendemain matin vers 6 heures, pour je pense, être au
château entre 13 et 14 heures, poil au beurre.
-
Où va-t-on le mettre le prédicateur en
attendant ton départ ? Questionne le mage.
-
J’ai un endroit venez voir. Dit Bonemain.
L’homme les emmène vers un vieux pigeonnier désaffecté
qui élève ses pierres et sont toit pointu recouvert de mousse à une centaine de
mètres de l’habitation. Une fois arrivé, il ouvre la porte et montre au sol au
milieu de la pièce circulaire, une lourde trappe qu’un anneau de fer permet de
soulever. Bonemain plie ses genoux saisit à deux mains l’anneau et fait glisser
la trappe. Il va chercher une grosse lampe qui trône sur un tabouret vermoulu
et l’allume pour éclairer le trou. Une échelle de meunier y descend. Il passe
en premier et éclaire la descente des autres. Les échelons craquent un peu sous
le poids mais le vieux bois parait solide. Ils se retrouvent un peu à l’étroit
dans une petite pièce carré dont un des murs montre une porte métallique
rivetée et rouillée. Bonemain tourne une lourde poignée et pousse le battant en
tendant la lampe à bout de bras pour éclairer l’intérieur de cette autre
cavité. Les gonds grincent et al porte tremble par le frottement.
- Voilà,
ce soir je vais installer un matelas, deux couvertures, un pot, du papier cul,
une petite lampe, une ou deux bouteilles de flotte et je lui laisserais une
tranche de jambon et un bout de pain. Poil au chagrin !
Gary tâte de sa chaussure la terre battue du sol.
-
Hé, hé, les cachots du château sont grand
luxe à côté d’ici. Ricane-t-il.
-
Ouais, même pas une fenêtre. Ajoute Mike.
Bonemain lève sa lampe dans un angle du plafond et montre
un petit trou maçonné en expliquant que c’est une ventilation qui donne dans un
fossé à une trentaine de mètres du pigeonnier.
-
Et s’il hurle on ne risque pas de l’entendre
de dehors ? Demande Baccardi.
-
Aucun souci, il pourra gueuler tant qu’il
veut, poil aux yeux. Assure Bonemain.
-
C’était pour conserver du vin cette
cave ? Se renseigne Gary.
-
Non c’était une planque pour une imprimerie
clandestine pendant la seconde guerre mondiale et éventuellement pour des
hommes mais tu ne peux pas rester trop longtemps la dedans ; au bout de
deux jours tu deviens barjo, poil au dos.
-
Il va te falloir de l’aide pour le descendre
ici.
-
C’est sûr et je voudrais vous demander aussi
si quelqu’un peut faire le voyage en camion avec moi parce que tout seul à
sortir l’autre salopard pour qu’il pisse et se dégourdisse un peu, je m’y vois
mal. C’est sûr je l’estourbis d’un coup de poing mais j’aimerais mieux être
secondé.
-
Je t’accompagnerais, Se propose le mage
Arnak, mais sortons de là, je me sens à l’étroit et je préfère encore être
dehors à prendre la pluie et le vent. Ajoute-t-il.
Ils retournent au camion pour charger une bibliothèque,
deux tables de nuit, une armoire à pharmacie, un siège bébé, une caisse de
disques vinyles, un renard empaillé, un meuble à chaussures, deux fauteuils en
velours, deux tableaux encadrés, huit caisses en carton de vieux habits, une
table basse et bien entendu le congélateur.
-
Mes parents vont être contents, depuis le
temps qu’ils me demandaient de débarrasser tout ça ou de les vendre en
brocante. Se satisfait Bonemain.
-
Et une fois au château que va tu faire de
tout ce bazar ? Interroge Mike.
-
Aucun souci, je balance tout ça dans la
première déchèterie que je rencontre en revenant ici, poil au kiki.
-
Je suppose qu’une déchèterie c’est où on met
les déchets ?
-
Mais oui Mike, c’est bien, tu fais des
progrès mais c’est bon, faut arrêter maintenant de me prendre pour un gogo. Se
moque Bonemain.
Mike ne comprend pas trop l’allusion, il se contente de
sourire et détourne le regard vers la campagne trempée.
Un peu plus tard, l’homme les invite au sec à prendre un
bon café chaud en attendant que Melle Véra revienne les chercher.
Episode 95
Vol de nuit.
22h29. L’équipe est prête. Bonemain leur a fourni du
matériel. Mirabelle est armé d’un pied de biche, Aline d’un manche de pioche,
Gary des cordes et un vieux fusil de chasse non chargé, Baccardi d’une massette
et un burin, Dorine et Mike des deux épées.
Lady Dark et le mage Arnak n’emportent rien. Melle Véra
s’installe au volant et les autres prennent place sur les sièges passagers.
23h36, Melle Véra éteint les phares pour les derniers trois
cent mètres et le minibus stationne à l’endroit prévu dans un petit chemin
camouflé par des noisetiers et des chênes.
L’équipe sort du véhicule et s’éloignent rapidement. Il
ne pleut que par intermittence mais le vent froid balaye avec rage la lande.
Tel qu’ils s’étaient mis d’accord, une fois assez proche
de la maison, ils se déploient. La visibilité est très réduite et de temps en
temps par jet d’une ou deux minutes la pluie fouette les visages amenant dans
ses gouttes un goût de sel. Du coté de
l’océan ils entendent parfaitement le fracas des vagues en furies s’arracher
sur les rocs de la côte.
00h12, Mirabelle et Gary se mettent à couvert derrière la
haute haie qui balance en craquant sous les assauts du vent. Aline, Baccardi et
Mike sont accroupis à l’angle du hangar. Dorine et Lady Dark sont au côté du
mage Arnak derrière le petit muret.
Tous les volets de la maison sont fermés et sous l’abri
d’une marquise qui protège la porte d’entrée, se trouve un homme à peine
éclairée par une petite lampe suspendue qui danse dans le vent.
De leurs positions, seuls les groupes du mage Arnak et de
Baccardi peuvent l’apercevoir.
-
C’est bon signe s’il y à un gardien c’est
qu’il y a quelque chose à garder. Chuchote Dorine dans l’oreille du mage.
Ce dernier hoche la tête en signe d’approbation.
-
Peut-être a-t-il les clefs de la porte
d’entrée ? Pose la question Lady Dark.
-
Possible… Dorine tu te sens d’attaque pour le
surprendre ? Demande le mage à voix basse.
-
Un peu mouillée mais en pleine forme !
-
Parfait, alors à toi de jouer et si il y a un
problème je suis là. Essaye qu’il ne donne pas l’alarme.
-
Ne t’inquiète pas il ne me verra pas arriver
et quand il aura la pointe de l’épée sur la gorge il oubliera qu’il à un jour
eut de la voix.
-
En tout cas on peut maintenant être presque
sûr que le prédicateur est là. Jubile Lady Dark.
Sur ce Dorine passe de l’autre coté du muret aussi souple
et discrète qu’une couleuvre et progressivement, de petites caches en petites
caches, contourne la maison. Une fois qu’elle est face au pignon et certaine
que l’homme en faction ne peut plus la voir, elle jette un rapide coup d’œil
vers les trois petites fenêtres et traverse l’allée pour se coller au mur de
granit. Doucement elle remonte jusqu’à l’angle, puis regarde furtivement pour
bien apprécier la position du garde.
De l’autre côté, le groupe de Baccardi a la même
initiative et Mike s’est posté à l’autre angle.
Mirabelle et Gary qui ont vu Dorine passer à l’attaque se
débusquent et s’approchent prudemment en longeant la grande haie.
L’observation dure depuis une dizaine de minutes et ni
Dorine ni Mike ne peut tenter une approche sans que l’homme ne s’en aperçoive
car même si la tempête et la pluie font du bruit, leurs pas sur les graviers
attireront l’oreille de l’homme. Soudain un rat de taille respectable déambule
à une dizaine de mètres devant le garde et s’arrête face à lui. Par geste de
main et en émettant des « psiiittt, psssiiitt ! » il tente de le
faire fuir. Le rat regarde l’homme et ne bouge pas. Le garde se plie, ramasse
un gravier et le lance sur l’animal. Se dernier fait un écart pour éviter le
projectile et se bloque sur sa nouvelle position toujours en regardant fixement
l’homme. Une seconde fois il se plie pour reprendre un gravier qu’il cherche un
peu plus gros. C’est le moment et d’un même élan Dorine et Mike se précipitent
sur le garde qui à eut juste le temps de se rendre compte de leur présence mais
un poil trop tard car les deux pointes d’épée sont déjà sur sa gorge.
-
Surtout tu ne nous montre pas ta grosse voix
sinon se sera la dernière fois que tu chanteras. Le prévient Dorine à voix
basse.
-
Et tu gardes tes mains bien écartée de ton
corps ! Ajoute Mike en lui déboutonnant son épais pardessus comme il
l’avait vu faire dans les films à la télévision.
Dans un holster fixé à la ceinture du garde, Mike trouve
un révolver qu’il glisse dans sa poche d’imperméable.
-
Maintenant tu vas gentiment nous dire dans
quelle poche sont les clefs de la porte. Réclame Dorine en chuchotant.
L’homme montre d’un doigt prudent la poche gauche. Dorine
fouille, en sort un trousseau et demande laquelle ouvre la serrure. L’homme
désigne une large clef plate fraisée de petits trous de diamètres différents.
-
Pas de signal d’alarme ? Questionne
Mike.
Le garde hoche la tête négativement.
-
Tu en es bien sûr ? Je te préviens si il
y a une sirène je te perce le cou jusqu’au cerveau et je touille ! Le
menace Mike a voix très basse.
D’un signe l’homme assure qu’il n’y a rien. Dorine
introduit lentement la clef et tourne, la porte se débloque en émettant un
léger cliquetis, elle pousse avec précaution, rien ne se produit.
Mirabelle et Gary arrivent et prennent le gardien en
charge en le braquant avec le fusil de chasse. Ce dernier est discrètement
entrainé derrière la haie.
Aline, Baccardi et le mage Arnak rejoignent Dorine et
Mike.
Ne rien toucher et surtout ne rien allumer, c’est la
consigne. Comme dans beaucoup de demeure à étages, les chambres sont
généralement en haut. Mike remet à Baccardi le révolver, ensuite ils ôtent tous
leurs chaussures et dans le noir grimpent discrètement les escaliers.
Arrivés au premier niveau, l’escalier poursuit jusqu’au
second. Ils vont d’abord inspecter celui là car ils entendent un ronflement qui
ne peut être autre que celui d’un homme.
Le groupe s’approche à tâtons de la porte d’où vient le
son, puis, très discrètement ouvre et pénètre dans la chambre. La lumière des
chiffres du cadrant d’un réveil éclaire suffisamment pour estimer que ce n’est
pas Horace mais un de ses sbires. Le mage lui plaque une main sur la bouche,
l’homme surpris ouvre grand les yeux et la première image qu’il voit c’est le
trou du canon du révolver que Baccardi lui présente.
-
Chuuuuuutttt ! Lui fait le mage en
mettant son doigt sur sa bouche.
Mike lui colle la pointe de l’épée sur la pomme d’Adam.
-
Le prédicateur, dans quelle chambre
vite ? Lui chuchote-t-il.
L’homme lève les yeux vers son plafond pour indiquer
qu’il se trouve à l’étage supérieur.
-
Je vais retirer ma main, si jamais tu donnes
l’alarme, on te transperce la gorge, compris ? Lui dit le Mage à voix
basse.
L’homme acquiesce d’un signe des yeux.
Le mage soulève sa main, Mike appui un peu plus la pointe
sur la gorge.
-
Dans quelle chambre ? Demande Arnak.
-
En haut de l’escalier à droite, première
porte. Indique l’homme.
-
Baccardi et Lady Dark, emmenez-le en bas,
Mirabelle et Gary vont s’en charger. Commande le mage en découvrant le lit.
Baccardi toujours le braquant du révolver lui fait signe
de se lever en silence et l’entraine, canon sur la nuque vers la sortie sans
lui laisser le temps de mettre des chaussons et de se couvrir d’un manteau.
Dorine Arnak et Mike montent sans faire de bruit les
escaliers jusqu’au niveau supérieur. Presqu’en aveugles ils arrivent à la porte
indiquée par l’homme de main. Toujours avec une rare dextérité, Dorine fait
jouer le pêne de la serrure et ouvre délicatement la porte. Là aussi le radio
réveil diffuse une pâle lumière rouge mais suffisante pour reconnaitre Horace
de Fantenay dormant à poings fermés la bouche grande ouverte. Les cœurs des
trois amis s’emballent de joie, enfin ils touchent au but. Ils s’approchent lentement
du lit et comme précédemment le mage lui plaque sa main sur la bouche. Le
prédicateur ouvre les yeux et tente de se relever, d’une main il allume à sa
gauche la lampe de la table de nuit qui dans l’empressement et la panique du
geste bascule. Dorine la rattrape avant qu’elle ne touche le sol. Mike lui
montre son épée et Dorine lui met la pointe de la sienne sur le front.
-
Un mauvais geste, un cri et tu es mort. Lui
signale le mage Arnak à voix basse.
Sans lâcher la pression de sa lame, Dorine lui fait signe
de se lever. Horace de Fantenay tremble, il sort d’abord se pieds puis les pose
dans ses chaussons et se met debout. Le mage lui fait signe de marcher vers le
couloir. Mike éteint la lampe de chevet.
Episode 96
Interception.
Une fois tous les quatre dans le couloir ils se dirigent
vers l’escalier et soudain la lumière s’allume. Devant eux, encore le doigt sur
l’interrupteur se campe une femme élancée moulée dans une chemise de nuit en
soie bleutée. Ses yeux sont effilés et renforcent un visage triangulaire, ses
longs cheveux noirs épousent ses épaules. Dans son autre main elle tient un
gros révolver pointé et à côté d’elle, un autre homme également armés.
-
Tiens donc, des visiteurs à cette
heure ? Ironise la femme.
Sans doute réveillé par la voix de la femme, derrière
Dorine, le mage, Mike et le prédicateur, un autre garde du corps en pyjama sort
de la dernière chambre en tenant à deux mains un fusil à canon scié.
-
Ce sont d’imprudents intrépides ! De
pauvres bougres qui rêvaient de toucher la prime, mais ignoraient que si
j’allume la lampe de chevet gauche de ma chambre elle allume systématiquement
la tienne. Pas besoin de gadgets électroniques compliqués, la simplicité paye.
Jubile Horace de Fantenay en se dégageant méprisant de Mike et d’Arnak.
-
De pauvres bougres ou des mercenaires
commandités et pourquoi pas des membres de service spéciaux. En fait
supposition la femme.
-
Possible ma chère en tout cas ce sont des
personnes bien mal intentionnées à mon égard. Ces deux là sont bien trop jeunes
pour être des agents spéciaux… Je pencherais davantage pour des membres d’un
groupuscule d’extrême gauche.
-
Un étrange groupuscule armé d’épées... Très
risible, hou ça fait peur. Se moque la femme.
-
Comme c’est moi qu’ils venaient chercher, la
question est donc de savoir comment ou qui leur a donné ton adresse ; ça
ne peut pas être le hasard. S’interroge Horace de Fantenay.
-
Ils vont tout nous dire, demain on va les taquiner
un peu, j’adore ça ! Mmmmm, on va
ressortir les outils, j’aime entendre les hurlements et les supplications. Se
réjouie d’avance la femme.
Le mage rigole.
-
Ça vous amuse mais vous allez moins rire
quand elle va vous faire danser les roubignoles avec la gégène. Dit le garde du
corps qui se trouve face à eux.
-
Ce qui me fait rire c’est que vous vous
moquez de nos épées en pensant nous impressionner avec les serpents que vous
tenez en main. Réplique le mage.
La femme pousse un cri d’horreur en s’apercevant que son
révolver n’est plus et qu’à la place se tortille un serpent rouge prêt à
mordre. Elle ouvre les doigts en jetant le reptile au sol. L’homme à ses côtés
l’imite pour les mêmes raisons et derrière eux, le troisième pousse des
hurlements d’effroi en lâchant son fusil qu’il voit comme une longue couleuvre
démesurée. Mike se retourne et d’un preste mouvement, de son épée, lacère
l’épaule de ce dernier, il recule en grimaçant de douleur et entre dans la
chambre en tentant de refermer la porte ; Mike coince son épée dans la
feuillure et donne un grand coup d’épaule. L’homme recule dans la pièce en
plaquant sa main sur sa plaie, le sang imbibe son pyjama. Mike lui fait signe
en le menaçant de sa lame de revenir dans le couloir, l’homme hésite en cherchant
des yeux quelque chose vers ses vêtements posés sur une chaise, une arme
peut-être. Mike le fixe droit et s’approche l’épée prête à transpercer ;
l’homme met sa main ensanglanté vers l’avant comme pour le retenir et lui
annonce qu’il va obéir. De son côté, Dorine avait été aussi vive que son ami en
piquant sa lame dans le flanc de l’autre garde du corps. Quand Mike revient
dans le couloir en poussant de sa pointe sa prise, le second homme est accroupi
le long du mur lambrissé en serrant ses deux mains sur la blessure ruisselante
de sang. Un peu d’inattention de la part du mage, le prédicateur et son
éminence grise se précipitent dans les escaliers. Arnak ramasse les armes
pendant que Dorine et Mike partent à la poursuite de la femme et du prédicateur.
Les fuyards ne vont pas loin, au rez-de-chaussée, bien
postés devant la porte d’entrée, Mirabelle Aline, Lady Dark, Gary et Baccardi
les attendent. Paniqués le prédicateur et la femme bifurquent à droite dans une
pièce sombre ; on entend un choc et un cri de douleur. Gary et Baccardi
allume la lumière et constate que dans la précipitation et le manque
d’éclairage, la femme s’est violement cogné contre l’épais plateau d’une grande
table de style médiéval. Elle se tortille sur le tapis en se tenant la hanche,
ces horribles grimaces et plaintes traduisent ce qu’elle endure. Mirabelle lui
saute dessus pendant que Gary et Baccardi continuent de poursuivre le
prédicateur. Ce dernier, acculé dans la cuisine s’enferme au verrou. Aline et
Lady Dark sortent rapidement de la maison et en font le tour pour couper toute
tentative d’évasion d’Horace de Fantenay par une des deux fenêtres de la
cuisine. Ignorant, il ouvre un volet et
aperçoit Aline qui lève son manche de pioche, il referme en catastrophe et
bloque le vantail. Baccardi et Gary cogne dans la porte en essayant d’ouvrir.
Le prédicateur fouille dans les tiroirs et s’arme d’un long couteau à trancher
la viande.
Baccardi prend du recul et d’un coup d’épaule arrache le
verrou de la porte et se propulse dans l’élan en évitant de justesses un coup
de couteau. Le prédicateur, lame en avant se dirige vers Gary qui esquive et de
la crosse du fusil lui assène un coup dans le ventre, Horace de Fantenay se
plie en deux en expirant. Baccardi venant de se relever lui décoche un crochet
au menton, le prédicateur s’écroule K.O.
-
Pfoouuu ! Il s’est défendu le bonhomme,
pour un peu il me lardait. Soupire-t-il.
Le mage entre dans la cuisine et constate le résultat. Il
ouvre les placards et trouve une casserole qu’il remplit d’eau froide avant de
la balancer au visage du prédicateur, ce dernier entrouvre à peine les yeux, le
mage rempli une autre casserole et lui offre une deuxième tournée. Horace de
Fantenay reprend timidement ses esprits. Baccardi le relève sans douceur et
Gary lui attache les mains au dos. Dans l’entrée, Mirabelle à fait de même avec
l’éminence grise. Sur le côté, au niveau de la hanche, la chemise de nuit en
soie épouse le volume d’un hématome grossissant.
-
Qu’est ce qu’on fait d’elle ? Demande
Mike.
-
On va la mettre à la cave ! Propose
Dorine en ouvrant une porte donnant sur un escalier de béton qui descend.
-
Avant je vais voir comment c’est. Dit Gary en
s’armant d’un révolver.
Cinq minutes plus tard il remonte et fait signe d’amener
la femme. Elle est conduite dans la chaufferie où elle est saucissonnée aux
tuyaux de la chaudière avec sur la bouche un bâillon.
-
Ça va te chauffer un peu mais au moins tu
n’auras pas froid. Rigole Gary en tâtant les tuyaux.
Dans l’entrée, Aline et Mirabelle tiennent fermement le prédicateur
lui aussi bâillonné.
-
C’était génial le coup du rat et des
serpents. Félicite Dorine.
-
Mike et toi aussi vous avez été géniaux.
Revoie le mage.
-
Ne traînons pas, on s’en va. Invite Gary.
-
Et les deux blessés la haut ? Pose la
question Mike.
-
Laissons-les, ils sont bien trop occuper à ne
pas perdre leur sang pour tenter quoi que ce soit. Quand nous serons partis le
plus vaillant viendra peut-être délivrer la femme et les deux autres derrière
la haie s’il na pas encore la crainte que des serpents trainent dans le
couloir. Dit le mage Arnak en affichant un grand sourire.
-
Ils ne nous poursuivront pas et n’appelleront
certainement pas la police alors allons-y ! Commande Mirabelle en poussant
le prédicateur hors de la maison.
L’équipe reprend prudemment le sentier emportant leur
précieux butin. Normalement à cette heure de la nuit et par ce temps exécrable
ils ne devraient rencontrer personne.
Un peu plus tard ils arrivent au minibus, Melle Véra
ouvre les portières et le prédicateur est poussé sans ménagement à l’intérieur.
-
C’est bon, tu peux le prévenir qu’on
arrive ! Dit le mage.
Melle Véra lance le moteur, passe la première et tout en
conduisant téléphone à Bonemain et lui dit simplement « Le colis est
timbré ! »
2H31, Le minibus stationne devant le pigeonnier. Bonemain
prévenu les attendait et avait ouvert le portail de la propriété. Horace de
Fantenay est déchargé puis conduit à l’intérieur de la vieille construction.
Aidé de Gary et Bacccardi, ils descendent le prédicateur et le pousse dans la
petite cavité. Gary lui défait son bâillon et les liens de ses mains.
-
Qui êtes-vous pour qui travaillez-vous ?
Interroge De Fantenay d’une vive voix.
-
Tiens, j’ai déjà entendu ces questions. Dit
Baccardi.
-
Moi aussi. Ajoute Gary.
-
Allons répondez qu’allez-vous faire de moi,
me livrer aux autorités pour la prime ? Pfff, je ne resterais pas
longtemps derrière les barreaux, j’ai encore beaucoup d’ami bien placés.
Insiste le prédicateur.
-
On va t’emmener en voyage très loin, bien
plus loin que tu ne peux l’imaginer et là-bas, tu n’auras pas d’ami, tu peux me
croire. ! Lui répond Gary.
-
Vous allez me tuer c’est ça ?
-
Nous ne sommes pas des assassins. Réplique
Baccardi.
Bonemain approche la lampe du visage d’Horace de
Fantenay.
-
Hooo mais je vois que monsieur à résisté.
Constate-t-il en remarquant le menton et la lèvre enflés.
-
Oui nous avons dû user d’un peu de
persuasion. Badine Gary.
-
Mais qui êtes-vous ? Que me
voulez-vous ? Je vous préviens j’ai des relations et vous ne vous en
tirerez pas comme ça ! Enrage Horace de Fantenay.
-
C’est bizarre, ils ont tous le même langage,
à croire qu’ils ont fréquenté les même écoles. Rigole Baccardi en le poussant
sur le matelas.
-
Libérez-moi immédiatement ! Exige le
prisonnier en se redressant sur ses fesses.
-
Ferme-là salopard ! Tu as déjà fait
assez de mal comme ça ! S’énerve Bonemain.
-
Vous ne savez pas à qui vous avez à faire, le
seigneur marche à mes côtés et me guide ; mes hommes vont me retrouver et
pour vous ce sera un calvaire. On va vous faire trépasser à petit feu et…
Le prédicateur ne fini pas sa phrase que Bonemain lui
envoie une violente claque qui couche l’homme sur le matelas.
-
Hoooaaa ! Celle-là je n’aurais pas aimé
la prendre. Pouffe Baccardi en regardant Horace de Fantenay retenir ses larmes.
-
Bonne nuit mon gaillard, j’espère que demain
tu seras calmé parce que sinon, tu peux compter sur moi pour encore te
calotter. Dit Bonemain en invitant Baccardi et Gary à sortir de la cellule.
Il referme la porte, la verrouille avec un gros cadenas
et tous les trois remontent.
-
Tes parents ne vont pas se douter de quelque
chose ? lui demande Melle Véra.
-
Penses-tu ils ne viennent jamais au
pigeonnier. Demain on le charge et adios. Répond Bonemain sûr de lui.
-
Pour moi la nuit va être courte, Demain matin
il faut que j’aille à Brest pour retirer les billets d’avion retour et les
contresigner.
-
Ouais, rentrez vite au gîte, vous êtes
trempé. Essuyez et rangez les épées. Je refermerais le portail derrière vous et
encore bravo d’avoir attrapé ce salopard. Franchement, je n’y croyais pas, vous
êtes très fort mais faudra me raconter tout en détail.
-
Toi aussi va te reposer, demain tu as de la
route.
-
Vers 15h heures amène-moi monsieur Arnak.
Précise Bonemain.
-
Promis !
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