Episode 1
L’étranger.
Fantasmaginaire Résidence, capitale du territoire de
Fantasmaginaire Impérial. En milieu de matinée au palais :
Le grand
conseiller l’air soucieux, se hâte vers le bureau de l’impératrice. Que peut
bien être le sujet de cette convocation au pied levé ? Se demande-t-il.
Lui qui était ce matin monarque devant son inquêtrice, dansant légère de
transparents voiles vêtue en une chorégraphie lente et sensuelle ; il aime
la voir à ses pieds, la soumettre à tout ses caprices et qu’elle obéisse. Il
impose qu’elle soit son sujet et son objet sexuel sur une musique improvisée et
langoureuse ; un jeu qui prend son temps et qui tourne la tête jusqu’à l’ivresse,
jusqu’à ce que Hoducol et son inquêtrice en jouissent.
Chemin faisant, le conseiller peste de cette coupure
impériale qu’il ne peut ajourner.
Arrivé devant le bureau, il se poste devant la double
porte, un garde ouvre et l’annonce.
-
Entre Hoducol ! Crie l’impératrice
confortablement installée sur un divan brodé de papillons bleu métal.
Les gardes s’écartent et le conseiller allonge son pas
pour venir à l’impératrice. C’est un petit homme quinquagénaire. Le haut de son
crâne est dégarni entouré d’une couronne de cheveux gris en broussaille. Ses
yeux sont profonds dans les orbites et son nez pointu lui donne un aspect de
volatile.
Le grand conseiller fait une rapide révérence puis attend
que la souveraine lui motive sa présence.
-
J’ai donné ordre à deux de nos galères
d’arraisonner le Troudanlo 3 du capitaine Baccardi et si besoin de l’escorter
jusqu’au au port de Fantasmagination. L’informe-t-elle.
-
Que ce passe-t-il, ce forban n’aurait-il pas
respecté les lois ? S’étonne Hoducol.
-
Rien de cela… Baccardi n’est pas homme à
mordre la ligne, il connait trop les risques.
-
Mais alors pourquoi le faire venir ici sous
escorte s’il n’est pas en situation répréhensible ? C’est contraire à nos
principes !
-
Rien n’est certain, nous n’auront peut-être
pas nécessité à conduire le Troudanlo à Fantasmagination. Baccardi à récupéré
un étrange naufragé sur l’île du centre. Répond l’impératrice en consultant le
grand disque de cristal qui flotte au milieu de l’immense bureau aux murs
habillés de bois cendré.
Objet de communication unique sur toute la planète, le
disque de cristal reste un mystère. Nul ne sait à quelle époque ni quel
ingénieux artisan à taillé et polit dans un cristal pur ce disque d’un mètre de
diamètre et de cinq centimètre d’épaisseur. Personne n’en comprend le
fonctionnement mais le fait est que cet objet transparent permet de voir et
d’entendre ce qui se passe sur le grand océan. Il suffit à l’impératrice
d’appeler de vive voix ou mentalement un de ces commandants ou espions
officiels ou que ceux-ci apostrophent l’impératrice de même manière pour que la
communication soit établie et traduite de son et d’images. Certes la vision
n’est pas d’une netteté parfaite et les couleurs sont pâles mais il reste un
formidable et unique outil de correspondance et de renseignement. En plus de
cette qualité première, le disque flotte et suit l’impératrice partout où elle
le décide.
Hoducol tourne son regard vers le cristal et y voit les
deux galères impériales s’approcher du troudanlo 3.
-
Un étrange naufragé ? Interroge-t-il surpris
sans quitter des yeux le disque.
-
Oui Hoducol, un bien curieux naufragé !
Reprend l’impératrice avec une petite grimace.
-
Pourquoi curieux ?
-
Par les yeux de notre espion du Troudanlo,
j’ai vu ce jeune homme, il semble perdu comme étranger à notre monde. De plus
il transporte sur lui un bien curieux matériel.
-
Etranger, Comment ça ? Il est forcement
d’un des territoires !
-
Ça me parait logique, mais j’ai un doute.
Répond l’Impératrice.
-
Un doute ? Ressaisissez-vous
Impératrice, il est forcément de quelque part.
-
Effectivement cher Hoducol…. Forcément de
quelque part, mais reste à savoir d’où.
-
Un Crèvesueur, un Kidnapingre, un vagalâmeur,
un Creuztatomb ou un Entoqué. Enonce le grand conseiller un peu agacé qu’il
soit dérangé pour une telle banalité.
-
Et si ce n’était aucun de ceux là ? En
émet-elle l’hypothèse.
-
Etranger à Fantasmaginaire ? Non, c’est
impossible ! Pouffe Hoducol en haussant les épaules.
-
C’est aussi ce que je crois mais je préfère
qu’un espion officiel me communique un rapport détaillé. Impose l’Impératrice.
-
Voyons ma chère, personne ne peut être
étranger d’ici !
-
Je vous répète Hoducol que d’après ce que
voit l’espion ce naufragé parait complètement perdu et ignorant de notre monde.
Réplique l’impératrice en offrant un petit verre de liqueur de pomme blanche au
conseiller. Pour le moment ce n’est que pure spéculation de ma part.
Ajoute-t-elle.
Hoducol éclate de rire avant de porter le doux breuvage à
ces lèvres. Il déguste une petite gorgée et donne son point de vue.
-
Ce naufragé est sans doute resté trop
longtemps sur l’île du centre, il a perdu la raison, voilà tout !
-
Possible, mais il portait sur lui un étrange
objet que personne de chez nous ne connait.
-
Quel est donc cet objet ? Demande Hoducol
avec un rictus moqueur.
-
Les images du disque sont très furtives, les
yeux d’un l’espion non officiel ne sont pas fixés en permanence sur un sujet
précis. Franchement, je ne pourrais dire ce que c’est ni à quoi il peut servir.
Explique l’impératrice.
-
Certes il est vrai que les espions non
officiels sont ignorants de ce rôle et ne transmettent au cristal que des
images anarchiques et muettes. Soupire le conseiller.
-
C’est bien pour cela qu’un de nos espions
officiels doit monter à bord du Troudanlo !
-
Oui bien sûr… Sage décision ! Approuve
le grand conseiller. Je vais chercher de quoi noter. Ajoute-t-il en quittant le
bureau impérial.
Quelques minutes plus tard, l’espion impérial est à bord
du navire de Baccardi et s’entretient avec le naufragé ; conversation
suivit en direct par l’Impératrice.
Hoducol revient
avec un calepin.
-
Alors ? Demande-t-il à l’Impératrice.
- Notez
Hoducol et notez sans réfléchir tout ce que je vous dis. Lui répond-elle. Un
téléphone portable qui à une connexion internet, une messagerie, un répertoire,
un écran et avec lequel on peut communiquer à distance, envoyer des SMS et
prendre des photographies. Voilà ce que ce naufragé a dit. Enumère-t-elle.
Hoducol ouvre grand ses yeux et sa bouche. Il pose une
main sur la colonne centrale comme pour se stabiliser.
-
Que…. Qu’avez-vous… Qu’avez-vous dit ?
Réclame-t-il n’ayant strictement rien compris aux propos de l’impératrice.
Cette dernière lui répète en lui ordonnant une nouvelle
fois de tout inscrire à la lettre. Le conseiller quitte la colonne et s’assoit
lourdement sur un énorme pouf en cuir de lapin de mer en se grattant la tête.
Il ouvre son stylo et inscrit comme l’Impératrice lui dicte puis referme son
stylo.
-
Mais qu’est-ce que c’est un téléphone, un
internet, du SMS, des photographies ? Demande-t-il complètement hébété.
-
Je l’ignore ! Répond l’impératrice en
lui resservant une liqueur.
-
Une nouvelle arme ? Pose-t-il la question
inquiet.
-
Je ne pense pas.
-
Une plaisanterie, un délire de fou
alors !
-
Peut-être… Mais rien n’est sûr et c’est bien
pour cette raison que je donne ordre d’escorter Baccardi et son naufragé
jusqu’à Fantasmagination. Répond l’impératrice.
-
Vous avez l’intention de rencontrer ce
naufragé et Baccardi ? Interroge Hoducol.
-
C’est exact Hoducol nous les recevrons à
l’ambassade du port, c’est une zone neutre et ce, juste le temps d’éclaircir ce
mystère. L’affaire me parait d’importance. Une fois que nous aurons les
réponses à nos questions, nous renverrons Baccardi et son naufragé sur le
Troudanlo 3 et bon vent. A moins que…
-
A moins que ? Reprend le conseiller
avide d’une suite.
-
A moins que ce naufragé ne soit vraiment pas
d’ici ! Dans ce cas, il faudra aviser.
-
C’est impossible ! D’où
viendrait-il ? Des étoiles ? De l’autre face de notre planète ?
Ricane Hoducol en finissant d’un trait son verre.
-
Ne prenez pas ça à la légère cher conseiller,
il y a peut-être des choses qu’on ignore et vous savez aussi bien que moi qu’il
y a certaines légendes qui racontent de bien curieuses anecdotes sur l’histoire
de notre monde.
-
Voyons, ce ne sont que des légendes qui ont
été inventées par de fertiles et imaginatifs farfelus. Rigole le conseiller.
-
Il n’y a pas de fumée sans feu Hoducol !
Rétorque l’impératrice en surveillant le grand disque de cristal afin de donner
ses consignes et de visualiser les opérations.
-
Très bien ! Attendons ce Baccardi et son
mystérieux naufragé. Conclus le conseiller en soupirant.
-
Oui mais il faut aussi convoquer le mage Arnak !
-
Quoi ! Ce vieux mage roublard !!!
Mais pourquoi ? S’emporte Hoducol en se relevant du pouf.
-
Parce qu’il connait beaucoup de choses sur
notre monde et son passé et que peut-être, pourra-t-il nous éclairer si jamais
ce naufragé est vraiment d’ailleurs. Répond calmement l’impératrice.
-
Balivernes !! Ce vieux fou ne raconte
que des niaiseries pour se rendre intéressant. C’est un saltimbanque, rien de
plus ! Il fait des tours de magie pour amuser les citoyens de
Fantasmaginaire impérial voilà bien son unique qualité. Vocifère Hoducol en
tournant autour de la colonne de marbre orange.
-
Ce vieux fou, comme vous dites, est
l’héritier des savoirs de son prédécesseur lui-même héritier de celui d’avant.
Les mages sont les gardiens de toutes nos découvertes historiques et
scientifiques. Les mages nous ont souvent évité bien des écueils. Seriez-vous
jaloux de leurs connaissances Hoducol ?
-
Moi jaloux ? Pffff ! Certainement pas
mais je vous mets en garde Impératrice, son savoir n’est pas aussi grand qu’on
le prétend et il faut se méfier des gens qui pratiquent la magie.
-
Vous êtes ridicule ! Le renvoie
l’impératrice d’un geste de la main.
Episode 2
Confrontation.
12 jours plus tard, en début d’après midi, le Troudanlo 3
accoste au port de Fantasmagination. Unique port du territoire impérial ouvert
aux navires Vagalameurs, Kidnapingres,
Entoqués, Crèvesueurs et Creuztatombs.
Dans le, grand salon de l’ambassade, l’impératrice, le
grand conseiller Hoducol , le premier juge Kadena , la sénatrice Beldam et le
mage Arnak attendent Baccardi et son naufragé.
Depuis deux jours ils en discutent ensemble sans toutefois croire
vraiment à ce quelqu’un venu d’ailleurs. Seul Arnak ne semble pas catégorique
et imagine possible une intrusion étrangère. Le mage est plongé depuis le matin
dans ses livres anciens rédigés et complétés par tous les Mages qui ce sont
succédés depuis des temps que personne ne connait. Au dessus de leur tête, le
disque de cristal rapporte des images et ce que communiquent les espions.
Baccardi et son naufragé sont introduits dans le salon
par les gardes impériaux.
-
Soyez les bienvenues Capitaine Baccardi et
vous monsieur. Invite l’impératrice en leur désignant de confortables fauteuils
tapissés de laine de Broutins qui sont comme chacun le sait, une espèce de
moutons à cinq pattes.
L’impératrice fait une brève présentation de ses
collaborateurs et s’installe dans un large divan.
Le soupçonné étranger s’assoit timidement. C’est un jeune
homme qui ne culmine pas au dessus des 22 ans. De taille moyenne, plutôt mince,
les cheveux frisés de couleur châtain et habillé d’une mode qui ne correspond
pas à ce qu’on peut voir sur Fantasmaginaire. Il dévore des yeux le grand salon
en remuant la tête d’admiration. De temps en temps, il porte son regard sur
Arnak et s’amuse de ses longues moustaches dont les pointes touchent presque la
ceinture. De son côté Baccardi, resté debout, ne semble pas apprécier d’être
là.
-
Pour moi ce sera bonjour et au-revoir,
éructe-t-il d’une grosse voix, je vous laisse ce débile et je retourne à bord
de mon navire !
-
Oh que non monsieur Baccardi ! Contredit
Arnak. Il est possible que votre présence nous soit indispensable. Vous avez
sans doute beaucoup de renseignements à nous donner au sujet de ce monsieur qui
vient soit disant de nulle part.
-
Une seule chose oui ! Ce type est
complètement déréglé du cerveau. Maintenant salut, mon équipage m’attend !
Sur un geste de l’impératrice, quatre gardes impériaux se
postent en travers du chemin de Baccardi. Par reflexe, ce dernier pose sa main
droite sur la poignée de son sabre et la gauche sur celle d’un de ses pistolets
à crosse d’argent. Il hésite quelques instants puis écarte ses doigts de ses
armes.
-
Hummm ! Je crois que je ferais mieux de
rester en votre compagnie pendant un petit moment, Revient-il au fauteuil avec
un petit sourire forcé.
Baccardi connait la réputation des gardes impériaux et il
n’est pas certain d’en venir à bout. A quoi bon d’ailleurs sinon de se mettre à
dos l’impératrice et peut-être terminer sa vie aux galères.
-
Vous êtes devenu sage Capitaine. Ironise
l’impératrice.
-
Disons que pour le moment je n’aie pas les
bonnes cartes en mains ! Réplique-t-il sur le même ton.
-
Parfait, faites nous servir à boire et
quelques friandises à grignoter ! Commande l’impératrice à un homme de
service en invitant ses collaborateurs à s’assoir.
Baccardi et le naufragé ont les yeux fixés sur le grand
disque de cristal qui flotte entre plancher et plafond.
-
Impressionnant n’est-ce pas ? Balance
fanfaron Hoducol.
-
Je dois avouer que j’en avais entendu parler,
mais je ne l’avais jamais vu… Etrange ! S’étonne Baccardi en ajoutant.
C’est donc avec ce truc que vous recevez les messages de vos espions ?
-
C’est exact ! Confirme l’impératrice.
-
Bah, ce n’est rien d’autre qu’une sorte de
télévision, il n’y a rien de bien surprenant si ce n’est qu’un écran volant.
Nouvelle technologie je suppose. Emet le naufragé en haussant les épaules
faussement blasé.
-
Une téléquoi ? L’interroge Beldam la
sénatrice.
-
Une télévision ! Répète le naufragé
comme une évidence.
-
C’est quoi une télévision ? Réclame
Kadena le juge.
-
Ben c’est ça ! Répond le naufragé en
pointant le disque du doigt. Vous appelez ça comment vous ? Demande-t-il.
-
Le cristal ! Répond l’impératrice.
-
D’accord, disons que votre cristal c’est pour
moi une télé.
-
Je vous avais prévenu, éclate de rire
Baccardi, ce type est complètement dérangé. Ha, ha, ha !
Le naufragé se tourne vers le capitaine en lui lançant un
regard noir.
-
Et vous, vous êtes normal avec vos sabres et
vos antiquités de pistolets ? Et lui là avec son costume de carnaval ?
Désigne-t-il Hoducol. Et elle qui se prend pour une impératrice ? Vous
tournez un film et je suis l’acteur surprise, le niais de service, c’est
ça ? Franchement, je ne sais pas où je suis tombé mais s’il y a des fous
dans cette histoire je n’en fais pas partie. S’insurge le naufragé.
Baccardi à dégainé et collé le canon de son arme sur la
tempe du jeune homme.
-
Tu veux savoir comment ça fonctionne mon
antiquité ? Le menace-t-il les yeux injectés.
-
Capitaine Baccardi, rangez votre arme !
Ordonne l’impératrice.
Le capitaine rengaine en soupirant.
-
S’il n’y avait que moi, il y a longtemps que
ce type serait vendu au Crèvesueurs, aux Entoqués ou dans l’estomac des lapins
de mer ; mais mon cuisinier Glassalo le trouvait marrant alors…. Et
ensuite vous les impériaux, rhaaaa ! Grogne-t-il.
-
C’est quoi tourner un film ? Questionne
d’une voix timide Hoducol.
-
C’est comme ce qui passe sur votre télé là
haut…. Enfin votre cristal. Répond le naufragé. Remarquez, j’adore le look de
votre écran, si vous m’en offrez un, je le ramène chez moi. Houaaaa ! Ce
sont mes amis qui vont en faire une tronche de trois pieds de long en voyant
ça ! C’est quoi l’émission qui passe, c’est Thalassa ? En tout cas pour
ce qui est d’ici, félicitation au décorateur et à l’architecte. Et puis pour
les galères, bravo, ça doit coûter un max de refaire des navires comme ça.
Dommage moi j’étais sur le Troudanlo…. Pas mal non plus mais un peu moins
riche. Par contre, pour les petits insectes qui font du vent et actionnent la
mécanique, chapeau ! Pour ce qui est question d’énergie renouvelable, il
faut faire breveter ça de suite. Alors ainsi je suis le candidat involontaire
d’une émission télé entre Fort Boyard et le Loft ? Un nouveau concept je
suppose ? Ouais, on prend un candidat au hasard et on l’envoie dans un
truc délirant genre parc d’attractions sophistiqué. On le filme 24 heures sur 24 en lui faisant
passer de multiples épreuves et après, dans une émission quotidienne on envoie
les morceaux choisis. C’est bien sauf que vous auriez pu quand même me demander
mon avis, j’ai une famille moi. Remarquez, si je passe dans votre émission ils
ne vont plus s’inquiéter de ma disparition, c’est toujours ça… En revanche, ils
vont bien se marrer de me voir dans ce pétrin.
Les témoins se regardent tous l’air hébété sans
comprendre vraiment ce que raconte l’étranger.
-
Qu’est-ce que j’ai dit encore comme connerie,
je vous aie cassé votre surprise, j’ai tout deviné ? Se divertit le naufragé
en constatant leurs têtes.
-
Tu ne dis que ça des conneries !
S’emporte Baccardi.
-
Bon très bien, je la mets en veilleuse
puisque c’est comme ça et tant pis pour votre émission.
-
Non, non ! Nous avons beaucoup de
questions à vous poser. Intervient l’impératrice. Et pour commencer, qu’el est
votre nom ?
-
Jack ! Jack Klak !
-
Jack Klak ?
-
Oui, Jack Klak ! Répète le naufragé.
-
De quel territoire vous êtes ?
Crèvesueur, Entoqué, Végétateur, Creuztatomb ou Kidnapingre ?
-
Kidnapingre ! Certainement pas ! S’offusque
Baccardi. Chez nous on n’a pas de crétin comme celui là.
Jack hausse les épaule et ;
-
J’imagine que se faire contredire et insulter
fait partie du jeu… C’est pour tester mes nerfs ? Soit ! Je vais donc
répondre sereinement à la question. Je
viens d’un pays qui s’appelle la France, j’habite en banlieue de Paris,
capitale de l’état.
-
C’est où ça ? Interroge Kadena.
-
C’est où tu as probablement ton appartement.
Répond moqueur le naufragé en prenant une pleine poignée d’amandes jaune.
Arnak lève son nez de son livre, toise Jack Klak et lui
demande ;
-
Et ici, savez-vous où vous êtes ?
-
Pas vraiment mais si j’avais un lieu à
deviner, je dirais Hollywood. Réplique Jack. Si j’ai bon, qu’est-ce que je
gagne ? Ajoute-t-il.
-
Où se trouve Hollymachin ? Relance le
mage.
-
Au Etats unis, en Californie, dans la ville
de Los Angeles !
-
Il est bien complètement dérangé ce
type ! Il invente n’importe quoi ! Estime Baccardi en, s’adressant à
Arnak.
-
Je l’ignore, pour le moment je l’interroge
alors veuillez ne pas nous interrompre capitaine Baccardi. Rétorque le Mage.
-
Très bien, je vais me contenter de déguster
cet excellent vin. Souffle Baccardi en portant le verre à ses lèvres.
-
Dites-moi, Jack Klak, poursuit le mage,
racontez nous votre naufrage sur l’île du centre ?
-
Mais monsieur, je ne suis pas un naufragé, je
n’étais pas sur un bateau !
-
A la nage peut-être ? Emet comme autre
hypothèse le mage.
-
Encore moins…. Je suis arrivé sur cette île
par les catacombes.
-
Les catacombes, quelles catacombes ?
Demande le mage.
-
Celles de la ville de Paris. Retourne Jack
Klak en reprenant une poignée d’amande.
-
Paris…. Une ville de votre pays c’est bien
ça ?
-
Oui, la capitale de la France ! je ne
vais pas vous le répéter cent fois. Répond sèchement jack Klak.
-
Et ces catacombes vous ont conduit sur l’île
du centre ?
-
Si c’est l’île du centre alors oui ! Je
me suis perdu et j’ai marché pendant des heures avant de déboucher sur votre
parc d’attraction. Dites moi, la flotte violette, ce n’est pas ordinaire
ça ? Elle ne serait pas un peu polluée la mer par ici ?
-
Notre mer est tout à fait normale ; mais
revenons à votre arrivée. Les catacombes ne sont pourtant pas un lieu de
promenade… Rigole Arnak.
-
J’y étais entré pour échapper à la brigade
des mœurs.
-
A la brigade des meurs, ça existe ça ?
-
Vous faites l’idiot ou c’est pour le
jeu ? Ricane Jack.
-
Répondez s’il vous plait ! Lui demande
gentiment Arnak.
-
D’accord mais vous coupez, je ne veux pas que
ça passe dans l’émission, j’ai déjà assez d’embêtements comme ça.
-
Coupez quoi, tu veux qu’on te coupe la
tête ? Rigole Baccardi en caressant la poignée de son sabre.
-
Capitaine Baccardi ! Tonne
l’impératrice. Arrêtez vos pitreries !
-
Je plaisantais…
-
Alors, qu’est-ce que la brigade des
mœurs ? Relance le Mage.
-
Je veux bien vous répondre mais vous coupez
toutes les caméras !
Le mage, l’impératrice, les collaborateurs et Baccardi ne
comprennent pas.
-
Oui, oui ! Ne faites pas semblant et si
je n’ai pas votre parole d’honneur que les caméras sont coupées, je ne réponds
pas.
-
Mais pourquoi ? S’étonne le mage tout en
ignorant ce qu’est une caméra.
-
Pourquoi ?!! Mais vous vous rendez
compte si ça passe à la télévision, je vais prendre un max moi ! Lui
répond Jack Klak.
Arnak fait un discret signe à l’impératrice qui déchiffre
le message.
-
Très bien monsieur Jack Klak, dit-elle, moi,
ainsi que toutes les personnes présentes ici, nous vous donnons notre parole
d’honneur que les Cam… Ca…
-
Caméra ! Lui souffle Beldam en se soulevant
un peu de l‘assise pour bien replacer sa longe robe.
-
Oui… Donc les caméras vont être coupées. Et
pour prouver l’annonce, elle donne des ordres au chef de la garde qui s’en va
d’un bon pas vers la porte en sortant son sabre sans vraiment savoir ce qu’il
doit couper.
-
Je vous crois et j’espère que vous ne ferez
pas de petit dans le dos. Donc la brigade des mœurs, comme vous le savez, est
un service policier qui s’occupe de poursuivre tout ce qui est contraire à la
morale surtout dans le domaine du sexe. Depuis qu’ils ont interdit toutes perversions
sexuelles, faut se planquer pour assurer ses petits fantasmes. La brigade des
mœurs veille et surveille tout le monde.
-
C’est donc une police ?
-
Oui c’est ça ! Approuve Jack Klak en
replongeant sa main dans la coupe d’amande.
-
Et c’est quoi les perversions
sexuelles ? Demande le mage avec un petit sourire en coin.
-
Ha, ha, ha ! Vous êtes dur avec moi mais
bon, puisque c’est le jeu… Les
perversions sont tout ce que le nouveau gouvernement puritain du pays estime en
dehors de la normalité. Disons plutôt que ce qu’eux et le prédicateur Horace de
Fantenay considèrent comme sexuellement pas correct ! Et Toc ! Voila qui aurait fait un max
d’audimat ! Ricane Jack en lorgnant de nouveau sur les amandes.
-
Mais c’est quoi au juste ce qui est
interdit ? Demande plus de détail Arnak.
-
Ben…. L’homosexualité, le travestisme, la
prostitution, le voyeurisme, l’échangisme, l’exhibitionnisme, les sex-shop et…
Et aussi le BDSM. La liste est bien plus longue si on rentre dans le détail
mais je vous en fais grâce.
-
Qu’est-ce que le BDSM ? Demande Beldam.
-
Heu… Ben… Voyons comment je pourrais
expliquer ça. Hummm…. C’est tout ce qui touche aux rapports de domination et de
soumission. Du plus soft au plus
hard !
D’un signe de tête la sénatrice indique qu’elle à
parfaitement compris.
-
Mais qu’est-ce que ce pays d’où tu affirmes
venir et où ils interdisent les fantasmes ? Interroge à son tour Kadena.
-
C’est la France mais il y en a d’autres qui
suivent les délires fanatiques d’Horace ! Ces interdictions sont assez
récentes, elles ont été votées pour la plupart il y à quatorze mois et depuis
c’est la répression. Si je me faisais prendre, je risquais 2 ans de prison.
-
Quel était donc cette soit disant perversité
pour laquelle tu étais poursuivit par la police ? Sollicite le Mage.
-
C’est mon jardin secret, je n’aie pas à vous
répondre même en privé ! Rétorque sèchement Jack Klak.
-
Ici monsieur, il n’y a pas de perversion, les
fantasmes se pratiquent ouvertement entre gens majeurs et élu par une
inquêtrice ou un inquêteur. Une fois à fantasmaginaire impérial, il y a la
liberté d’agir. Vous pouvez donc parler en toute liberté. Explique
l’impératrice.
-
Et je vais croire ça. Fantasmaginaire, le Las
Vegas du fantasme ! Vous affirmez qu’ici on peut tout réaliser au niveau
de…. De ses petites fantaisies !
Est-ce que cela fait partie du jeu ?
-
C’est exact mais c’est un jeu consenti et il
faut être élu !
-
Whoooaaaah, votre parc d’attractions commence
à m’intéresser. Comment ont fait pour être élu ? Réclame Jack Klak.
-
Si tu es un Vagalâmeur qui a perdu la mémoire
on te réexpliquera et tu pourras reprendre ta quête. Lui répond Hoducol.
-
Ah oui, et comment on fait pour être un Vagalameur ?
Sollicite Jack Klak.
-
On verra cela plus tard jeune homme. Reprends
la main Arnak.
-
Si vous décidez qu’il est Vagalameur et qu’il
s’embarque, il ne fera pas de vieux os. Je lui donne pas plus de cinq minutes à
vivre dans un abordage. Ha, ha, ha, ha ! Rigole Baccardi.
-
Evidement, avec des sauvages comme
vous ! Intervient l’impératrice.
-
S’il vous plait impératrice ! S’offense
Baccardi. Ne nous prenez pas pour des barbares ! Nous avons comme vous des
sentiments et…
-
Capitaine Baccardi ! Voulez vous que je donne en détail à monsieur
Jack Klak qui semble ne plus se souvenir,
l’historique de votre existence ainsi que la particularité des autres avec
lesquels vous commercez ? Je suis certain qu’il aimerait beaucoup.
-
Parce que vous croyez que les Vagalâmeurs
sont des anges ? Réplique Baccardi.
-
Ils ne font que se débattre dans ce monde de
sauvage pour espérer, avec de la chance, être élus par une inquêtrice ou un
inquêteur afin d’accéder à
Fantasmaginaire. S’emporte L’impératrice.
-
Il n’y a pas assez d’inquêtrice et inquêteur
pour tous les Vagalâmeurs alors nous faisons qu’assurer l’équilibre, ne vous en
déplaise madame l’impératrice. Lui relance Baccardi.
-
Le capitaine à raison ! Adhère Arnak le
mage. Notre monde est ainsi fait. Un déroulement certes dramatique pour
beaucoup mais qui assure sa stabilité.
-
J’ai une…. Enfin quelques questions à poser.
Coupe Jack Klak. Sans rire, vous vous êtes donné le mot pour me rendre dingue ?
-
Tu l’es déjà ! Rigole Baccardi.
-
Et bien le dingue qui participe à votre jeu à
la con, aimerait bien savoir ce que vous voulez m’imposer comme prochaine
épreuve. Qu’est ce que ces histoires d’inquêtrice, de Vagalâmeur, d’élus ?
-
Ce serait vraiment trop long à vous expliquer
jeune homme et on en n’est pas encore là. Répond Arnak.
-
Mais ce Jack Klak sait très bien de quoi on
parle, il fait l’idiot c’est tout ! Hurle Hoducol.
-
Non monsieur le conseiller, lui répond le
mage, je crois de plus en plus que ce jeune homme n’est pas chez lui ici.
-
Vous êtes aussi fou que lui ! Réplique
Hoducol. Cessons cette mascarade et laissons ce naufragé au capitaine Baccardi.
Qu’il le vende à qui il veut ou qu’il s’en serve comme appât à lapin de mer.
-
Taisez-vous Hoducol ! S’énerve
l’impératrice. Tant que nous ne serons certains de rien, monsieur Jack Klak
restera ici.
Episode 3
Questions-réponses.
Le mage Arnak poursuit son interrogatoire.
-
Monsieur Jack Klak, d’où viennent les
étranges vêtements que vous portez ?
-
D’abord ce ne sont pas mes vêtements qui sont
étranges mais les vôtres. Sans rire, je me ballade fringué comme vous dans les
rues de chez moi autre qu’un jour de carnaval, je fini chez les flics et
ensuite avec une camisole.
-
C’est quoi « Flic » ?
-
La police !
-
Une
autre brigade ? Questionne curieux Arnak.
-
Non, c’est un surnom qu’on leur donne…. Il y a
aussi les cognes, les lardus, les chaussettes à clous et bien d’autres encore.
Explique Jack.
-
Amusant, amusant. Ricane Arnak en lissant ses
longues moustaches. Mais cela ne répond pas à ma question.
-
Pour mes vêtements ?
-
Oui monsieur Jack Klak !
-
Comme il est interdit de donner des marques à
la télé je vais faire simple. Mon sweet et mon maillot viennent d’un grand
magasin et ils ont été fabriqués en Chine, mon pantalon est un jeans et il
vient probablement aussi d’un pays asiatique. Mon slip qui commence d’ailleurs
à être très sale vu que ça fait bientôt quatre jours que je n’aie pas réussi à
le laver. Il est de couleur bleu en coton et….
-
C’est bon, c’est bon ! Le coupe Arnak.
Jeans, Chine, asiatique, c’est quoi ? Poursuit-il.
-
Un jeans c’est ça ! Montre Jack en
tirant sur le tissu du pantalon. Chine c’est un pays et asiatique c’est un
continent qui rassemble plusieurs pays où en général les habitants sont de race
jaune.
-
Jaune ? Vraiment jaune ? S’étonne
Arnak.
-
Pas jaune d’or comme le col de la sénatrice
ou ces amandes mais légèrement ocre jaune pâle. Sur d’autres continents, il y a
aussi les Amérindiens qui sont rouges, les Africains qui sont noir…. Enfin
couleur chocolat comme la veste du juge et nous qui sommes blancs. Développe
Jack Klak.
-
Vous êtes nombreux dans votre monde ?
-
A peu près 7 milliards d’individus !
A ce chiffre les yeux des témoins s’arrondissent à sortir
de leurs orbites et Baccardi tranche le silence.
-
Quel monde serait assez vaste pour contenir
autant d’habitants ? Vous voyez bien que ce type est complètement
dérangé ! Il fabule ! Se moque-t-il.
-
Le capitaine Baccardi à raison, ce jeune
homme n’a plus toute sa raison. Renchérit Hoducol.
-
Mais vous me prenez vraiment pour un
con ! Bien sur qu’elle est assez grande et on peut encore en mettre un
milliard et plus ! Affirme haut et fort Jack Klak en tapant du poing sur
les accoudoirs.
-
Monsieur Jack Klak, vous rendez-vous compte
de l’importance que devrait avoir un monde avec 7 milliard d’habitants, cette
galette aurait une dimension incroyable. Intervient l’Impératrice.
Le jeune homme éclate de rire.
-
Une galette, vous essayez encore de me tester
hein ? Je vais exploser l’audimat parce que là vous êtes tombé sur un
érudit. Accrochez-vous mesdames et messieurs, c’est parti ! Donc dans des
temps très reculés, l’homme croyait que la planète était un disque flottant
dans l’espace… Une galette comme vous dites. Déduction logique car l’homme les
pieds au sol n’avait de son environnement visuelle qu’une vision restreinte et
d’apparence plate. Au quatrième siècle avant Jésus Christ, un certain Aristote
fort de ce qu’il avait observé dans le ciel et les ombres déportées différente
quand ont était plus au sud ou au nord, avait la certitude que notre planète
était une sphère. Beaucoup plus tard, alors que de nombreuse expériences et
observations avait prouvé que la terre était une grosse boule, il y eut une
régression qu’on impute à la religion qui affirmait que la terre ne pouvait pas
être ronde. Episode d’opposition, mais très vite la science avait repris le
dessus et il ne faisait plus de doute que notre planète était bien une sphère
d’environ 44ooo kilomètres de circonférence. Restait à en avoir la preuve
visuelle et c’est au 20eme siècle que le premier homme envoyé dans l’espace
découvrit de ses propres yeux notre ronde planète. Hey, ça va faire une bonne
émission ça hein ?
Un rire collectif envahie le grand salon.
-
Son monde est sphérique maintenant ! Ha,
ha, ha, ha, ha ! Des hommes qui volent dans le ciel, ha, ha, ha, ha !
Quelle imagination ! Se tord de rire Hoducol.
-
Et les gens qui habitent sur le coté ils
s’accrochent à quoi pour ne pas tomber ? Ho, ho, ho, ho ! Rigole
Kadena.
-
Ils vivent accrochés à des échelles de corde
et quand il y a des tempêtes ils changent de côté pour compenser la gite !
Ha, ha, ha ! Se bidonne Baccardi.
Jack vexé se lève et ;
-
Salut mesdames et messieurs, moi j’en aie ras
le bol de jouer les niais et de ce jeu de merde ! Je me tire ! Je vais bien trouver quelqu’un qui va me
conduire à un aéroport où une gare pour rentrer à Paris, Lyon ou Bordeaux.
-
Pas si vite monsieur Jack Klak ! Gardes,
ramenez-moi cet homme sur son fauteuil. Commande l’impératrice.
-
Ha non ! Résiste Jack. Trouvez un autre
pigeon mais moi les trucs genre caméra invisible, je ne joue pas. Lâchez-moi
bande de cons !
Les deux gardes impériaux replacent le naufragé sur le
fauteuil est restent à ses côtés.
-
Hey Jack Klak, avec eux, ne tente pas de
faire le malin, ils te découpent en rondelle avant que tu ne puisses compter
jusqu’à trois. Lui souffle Baccardi. Maintenant, si tu veux vraiment
t’échapper, je te prête mon sabre et mes antiques pistolets, peut-être auras-tu
une chance. Hi, hi, hi, hi !
-
Capitaine Baccardi et les autres, je vous
prie de cesser vos moqueries et laissez le mage Arnak continuer son
interrogatoire. Impose l’impératrice.
-
Merci Impératrice ! Approuve le mage.
Donc, tu dis venir d’un vaste monde en boule ?
-
Je vois que vous avez tout prévu, je n’aie
d’autre choix que de poursuivre…. D’accord, mais je vous préviens, une fois
l’émission terminée je vais vous réclamer un très gros cachet ! Répond
excédé Jack. Oui mesdames et messieurs de l’inquisition, la terre est
ronde ! Ajoute-t-il avec fermeté.
-
Admettons ! Accepte Arnak. On nous a
aussi rapporté que tu possédais un curieux objet de ton monde un….
-
Un téléphone portable ! Indique
l’impératrice en relisant les notes d’Hoducol.
.
-
C’est vrai mais ici il ne capte rien. Il n’y
a pas d’antenne dans votre bled !
-
Antenne ? S’étonne Arnak.
-
Trop long à expliquer à des moyenâgeux et
c’est sans importance.
-
Montre-moi cet objet.
-
Hey, tu ne vas pas me le taxer ? S’inquiète
Jack.
-
Il n’y a pas de taxe sur Fantasmaginaire. Le
rassure le mage.
Le jeune homme soupire.
-
Vraiment vous êtes très fort ! Super
acteurs, franchement vous méritez tous un césar. Dit-il en présentant le
téléphone.
Le mage prend l’appareil, tâte la matière et le tourne
devant ses yeux interrogatifs.
-
Comment cela fonctionne-t-il ? Réclame
Arnak en tendant le téléphone à son propriétaire.
Jack allume l’écran.
-
Pas longtemps. Prévient-il en redonnant
l’appareil au mage. La batterie est vide de moitié et je n’aie pas encore vu
une seule prise électrique chez vous. Adjoint-il.
Le mage regarde le petit écran qui affiche des symboles.
Les autres se lèvent pour également venir voir ce petit rectangle lumineux.
-
C’est ca une télé ? Demande le mage.
-
Oui, c’est un peu pareil mais une télé c’est
beaucoup plus grand. Explique Jack.
-
Que doit-on faire maintenant avec votre
machine ? Interroge l’impératrice.
-
Rien ici, je n’aie aucune connexion.
-
Mais s’il y en avait une ! Renvoie Arnak
très intéressé par l’objet.
-
Hé bien, on compose un ensemble de numéros
qui sont un code pour appeler quelqu’un qui peut se trouver à des centaines de
kilomètres de là.
-
Et vous pouvez lui parler ?
-
Oui et il peut me répondre. Assure Jack.
-
C’est comment une connexion ? Peut-être
que nous pourrions en fabriquer une ! Propose l’impératrice.
Jack soupire.
-
De deux choses, soit vous êtes tous en train
de tous vous foutre de ma gueule, soit je suis vraiment dans un autre monde et
si c’est la deuxième option, je crois que je vais rapidement devenir désespéré.
-
Vous êtes à Fantasmaginaire et je vous
demande s’il est possible de faire une connexion pour voir comment fonctionne
votre machine ?!! Insiste l’impératrice.
-
Je crois que c’est une technologie qui nous
dépasse. considère le mage.
-
Qu’est-ce que cela veut dire ? Demande
l’impératrice en reculant d’un pas du groupe tassé autour du téléphone.
-
Il faut que je réfléchisse. Indique le mage
en rendant le téléphone à son propriétaire. Je crois que nous devons tous y
réfléchir et nous nous reverrons demain pour définir exactement ce que nous
devons faire au cas où ce monsieur vient vraiment d’ailleurs. Mais reste à
récolter assez d’éléments qui le prouvent ou non.
-
C’est ridicule cette histoire d’ailleurs !
C’est impossible ! Réplique Hoducol.
-
Je n’aie encore rien affirmé monsieur le
conseiller, répond Arnak, je dois avant tout relever d’autres pistes consulter
mes livres et archives et demain je serais peut-être en mesure de vous donner
une réponse. Qu’en pensez-vous impératrice ?
-
Je crois qu’il est sage de faire comme vous
le dites Mage Arnak. Nous nous reverrons
donc demain à 16 Heures.
-
Et lui, on en fait quoi jusqu’à demain ?
Interroge Kadena en désignant Jack Klak.
-
Il doit rester à ma disposition, j’aurais
sans doute encore quelques questions à lui poser. prévoit le mage d’un air
soucieux.
-
Nous allons le conduire en cellule dans la
prison de Fantasmagination. Dit Hoducol en faisant signe au garde de le saisir.
-
Pas question ! Tranche l’impératrice. Ce
jeune homme n’est pas un hors la loi, il logera donc à l’hôtel de l’ambassade.
Il sera simplement bien escorté.
-
Sage décision. Approuve le Mage en rangeant
ses livres dans son grand sac de cuir.
-
Et s’il s’échappe ? Imagine Hoducol.
-
Où voulez vous qu’il aille ? Lui
retourne Beldam.
Le conseiller souffle et se dirige vers la porte en
grognant.
-
Mesdames et messieurs, je vous salut bien bas
et merci pour cet excellent vin. Lance Baccardi en suivant Hoducol.
-
Capitaine Baccardi, je vous autorise à
rejoindre votre navire mais pas à quitter le port. Vous restez également à
notre disposition car si ce jeune homme n’est pas ce qu’il prétend, vous le
rembarquez sur le Troudanlo. Me suis-je bien fais comprendre ? Impose
l’impératrice.
-
Parfaitement madame…. Parfaitement, alors à
demain. Lui répond Baccardi en serrant les dents.
Episode 4
Grand hôtel.
Jack est conduit vers la partie hôtelière de l’ambassade
par deux gardes impériaux et la sénatrice. Un bref passage à l’accueil, une
signature de madame Beldam et la petite troupe grimpe le grand escalier précédé
par une belle hôtesse. C’est une femme
d’une quarantaine d’années pleines de courbes que de jolies jambes animent.
Arrivé au troisième niveau, l’hôtesses ouvre une double
porte et invite à entrer. Seuls les gardes ne s’introduisent pas et restent en
faction sur le palier.
Ce n’est pas une simple chambre mais une somptueuse suite
qui est mis à disposition du naufragé.
-
Whooaaa ! S’écrie Jack. C’est pour moi
ça ?
-
Oui monsieur, je crois que vous y passerez
une bonne nuit. Lui répond la sénatrice.
Le jeune homme inspecte les lieux. Un petit salon tapissé
de velours et meublé d’un canapé en peau de serpent rouge ainsi que deux
fauteuils de même facture. Au centre, posé sur un tapis ouvragé, une petite
table basse au plateau taillé dans une pierre noire veinée d’ocre. Un buffet de
bois clair laisse par ses ouvrants
vitrés, voir quelques verres et tasses en porcelaine. Sur le dessus une coupe de fruit et un panier
de friandises. Au fond, une large baie
vitrée donne accès à une terrasse surplombant le port.
Sur la droite une petite porte laquée ouvre sur une vaste
chambre. Un lit s’y impose si large qu’on pourrait y coucher quatre personnes.
Un lustre biscornu est suspendu au dessus de la pièce. Les murs sont tendus de
soie bleutée. De cette chambre, une autre porte donne sur les commodités et la
salle de bain. Tout de marbre et se schiste habilement marié et un grand miroir
biseauté couvre une moitié de mur sur toute sa hauteur. La baignoire est de
dimension fort respectable, un grand homme peut aisément s’y allonger sans
toucher les bords oposés.
-
On peut dire que vous savez recevoir vous.
Remercie Jack. Ça va me changer de la minable bannette que j’avais sur le
Troudanlo 3. Il n’y a pas à dire, ils ont du pognon à la télé.
-
Je vous laisse aux bons soins de mademoiselle
Pakrett, annonce la sénatrice Beldam, elle va s’occuper de vous.
Sitôt dit qu’elle quitte la suite en donnant quelques
consignes aux gardes avant de refermer la porte.
Jack tâte la
souplesse de la literie et tourne son regard vers la femme de chambre.
-
Vous vous appelez Pakrett, moi c’est Jack Klak mais appelez-moi
Jack, c’est plus simple. Dit-il en s’approchant d’elle. Il y a longtemps que
vous travaillez pour cette chaîne de télé ? Ajoute-t-il la question.
La demoiselle esquisse un sourire mais ne semble pas
comprendre.
-
Bien entendu, vous êtes aussi de mèche vous
ne me direz rien. Il fallait s’en douter. Soupire le jeune homme.
-
On m’a donné des consignes pour assurer votre
bien être monsieur et c’est tout. Dit-elle en affichant un beau sourire.
-
Et ces consignes commencent par quoi ?
-
De vous faire couler un bain. Répond Pakrett
en entrant dans la salle de bain.
-
Et vos consignes ne stipulent pas de me
savonner le dos. Plaisante Jack.
La femme de chambre éclate d’un rire cristallin.
-
Non monsieur, continue-t-elle de rire, un jeune homme comme vous sait se laver tout
seul. Je vous laisse donc prendre votre bain.
Mettez vos affaires sur le lit, je vais m’en occuper. Achève-t-elle en allant
dans le salon.
-
Ne vous offensez pas mademoiselle, je
blaguais, je ne fais que jouer le jeu pour que l’émission ne soit pas monotone.
Dit Jack en commençant à se dévêtir. J’espère qu’il n’y a pas de caméra dans la
salle de bain ? Demande-t-il en inspectant tous les recoins de la pièce
d’eau.
Pakrett
ne comprend pas, Jack rigole pensant à juste titre au regard des lois très
restrictives en matière de pudeur votées et appliquées ces derniers mois
qu’aucune chaîne de télévision ne se permettrait de diffuser sa toilette.
Il y a bien une grosse demi-heure qu’il trempe dans la
grande baignoire. Parfois, de l’autre coté de la porte il entend du bruit. Sans
doute la femme de chambre qui fait un peu de rangement ou retape le lit.
Une fois bien propre et délassé, serviette nouée autour
de la taille, il revient dans la chambre et constate l’absence de ses
vêtements. Il passe dans le salon et ne trouve personne. Il ouvre la double
porte de sortie et sur le palier un des gardes lui interdit d’aller plus loin.
-
Hey, déconnez pas les mecs, Pakrett m’a piqué
mes fringues ! Il faut que…
-
Restez dans vos appartements monsieur, elle
va revenir avec des effets pour vous. Lui annonce gentiment le garde.
-
Vous êtes sûr parce que….
-
Mais oui monsieur, elle sera là dans quelques
minutes. Lui répond le garde en le poussant à l’intérieur.
Effectivement, deux ou trois minutes plus tard, Pakrett
s’introduit dans la suite en apportant un costume local.
-
Excusez-moi, dit-elle en posant les effets
sur le lit, J’ai été un peu longue car le mage Arnak voulait examiner vos
vêtements avant que je les remette à la buanderie pour qu’ils soient nettoyés.
-
Examiner mes vêtements ?... Mais… Et
ceux là, c’est pour qui ?
-
Pour vous, en attendant que les vôtres soient
lavées, séchés et repassés.
-
Il n’est pas question que je m’habille avec
vos fringues de clown ! Refuse Jack en regardant la tunique imprimée.
-
Si vous voulez rester avec votre serviette,
ça vous regarde mais je vous préviens que le Mage Arnak va venir vous rendre
visite et que le diner se passe dans la salle de restaurant. A vous de
voir ! Lui dit Pakrett avec un grand sourire.
-
Je ne le crois pas ça, je vais passer à la
télé avec un déguisement de boufon. Mes amis n’ont pas fini de se foutre de ma
gueule quand je vais rentrer à la maison. Peste Jack en dépliant la tunique
devant ses yeux.
-
Mais pourquoi, c’est la dernière mode.
S’étonne Pakrett.
-
Dans vos studios peut-être mais pas en dehors !
Je vous assure que tous mes amis, mes voisins, bref tous ceux qui me
connaissent vont bien rire. Assure Jack en affichant une mine réfractaire.
-
Où habitez-vous ? lui demande Pakrett.
-
Dans la banlieue nord de Paris. Répond Jack
en inspectant la pantalon court.
-
Où ça ? Ne semble pas comprendre Pakrett
-
Dans la banlieue nord de Paris ! Répète
Jack en haussant le ton.
-
Et c’est dans quel territoire, je n’en n’ai
jamais entendu parler ?
-
Vraiment, vous êtes très forte ! Se
bidonne-t-il. Ça frise la perfection votre rôle ! Bah, ce n’est pas grave,
aucune importance puisque je suis engagé involontaire dans ce jeu, autant
assumer. Donc il faut que je m’habille avec ça ? Dans quel sens faut les
mettre vos trucs de hippies ? Plaisante-t-il en prenant le pantalon.
-
Commencez donc par le caleçon, c’est
mieux ! Préconise Pakrett.
-
Oui vous avez raison… Hooo, un caleçon en
soie. Hum vous êtes certaine qu’il est à ma taille ?
-
Bien sûr !
-
C’est bizarre je crois qu’il… Enfin il me semble un peu grand de ceinture.
Pinaille Jack.
-
Monsieur le mage va arriver et vous ne serrez
pas encore prêt ! Allez hop ! Gronde Pakrett en lui ôtant la
serviette de la taille.
-
Mais ! Que… Mais… Vous n’av… vous n’avez
pas … S’offusque-t-il en cachant son sexe de ses mains.
-
Ne faites pas l’enfant et passez votre jambe
s’il vous plait. S’énerve un peu la femme de chambre.
-
Mais Mademoise… Madame, je…
-
Tout à l’heure vous vouliez que je vous
frotte le dos et maintenant vous faites des chichis quand je veux vous
habiller ? Allez jeune homme passez votre jambe droite.
Jack ne sait plus trop quoi dire et il laisse Pakrett lui
ajuster le caleçon. Il se pince les lèvres car sentir les douces mains de la
femme sur son bas ventre et ses fesses fait monter à ses joues de petit
picotements.
-
Voyez comme il vous va bien ! Dit-elle
satisfaite.
-
Heu… oui, très bien… Parfait même !
-
Maintenant le pantalon ! Lui présente-t-elle
avec un grand sourire coquin.
Jack se laisse complètement vêtir et entrainer devant la
grande glace de la salle de bain pour s’admirer.
-
Vous êtes magnifique ! Estime Pakrett.
-
M’oui…. C’est un point de vue. Répond-il pas
tout à fait convaincu.
-
Maintenant, je retourne à l’office, le Mage
ne devrait plus tarder. Dit-elle en quittant la salle de bain.
Seul devant la glace, Jack continue à se mirer. Il se
déhanche se tourne et se retourne. Peu après il contrôle plus minutieusement la
suite afin d’y découvrir où les caméras sont dissimulées. Nul doute qu’il y en
à une derrière le miroir de la salle de bain et celui du salon. Dans la chambre
il suppose qu’une des lampes bizarre du lustre en est une. Une fois son
inspection terminée, il va sur la terrasse admirer le port ou sont mouillés
quelques navires dont le Troudanlo 3.
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