Episode 57
Journée de détente.
11 Août, pas un nuage dans le ciel, ce matin toute
l’équipe va visiter la ville et repérer un peu les lieux. Dans les rues
beaucoup de fidèles de Childéric se promènent et les marchands ambulants
officiels vendent tee-shirt et bibelots au couleur du prédicateur. Sur
l’esplanade du château aux pieds des remparts, ont été installées des tribunes
d’honneurs et une scène couverte d’une immense toile verte et rouge. Sur chaque
coté des écrans géants et au milieu un petit pupitre protégé par une vitre
blindée. Au dessus de la scène, suspendus aux poutres et entretoises
métalliques sont des projecteurs et d’autres appareils servant sans doute à
créer des lumières et des images. Le mage Arnak inspecte longuement les
installations. Ce soir, il est prévu que
1200 personnes assisteront en direct au show et que celui-ci sera diffusé dans
tous les pays de la zone Europe.
De retour au camp, Lady Dark prépare un petit repas
pendant que le reste de l’équipe dresse la table et prend l’apéro.
Une fois repus, Mike et Jack sont désignés pour la
vaisselle mais Mirabelle à une autre idée.
-
Ce sont Kardebri et Rirolarm qui vont encore
la faire. Annonce-t-elle en rigolant. Sourire et Ellie, essayez de nous trouver
ces deux jeunes hommes et amenez-les ici sans leur dire pourquoi.
Elles ne se font pas prier davantage et vont à travers le
camp en riant.
Une quinzaine de minutes plus tard, elles reviennent avec
Kardebri et son copain qui se demandent bien ce que Mirabelle leur veut.
-
Bonjour jeunes gens ! Salut-elle en ne
dissimulant pas un petit rictus.
-
Bonjour madame… Pourquoi voulez-vous nous
voir ? Répond et pose la question Rirolarm.
Mirabelle leur montre la table.
-
Voyez, nous avons fini de manger et nous
avons la flemme de débarrasser et faire la vaisselle, alors nous avons pensé
qu’en tant que galants hommes, vous nous déchargeriez de cette corvée.
-
Ha non alors, nous ne sommes pas vos
larbins ! Se révolte Kardebri.
-
Vous avez bien rigolé hier et c’est encore sensible
alors maintenant ça suffit ! Ajoute Rirolarm.
Le mage fait sortir un crabe à deux bouches de dessous la
table, l’animal va aux pieds des deux copains qui sursautent en voyant
l’écœurant crustacé.
-
Qu’est-ce que c’est que cette horreur ?
S’exclame Rirolarm en reculant d’un pas.
-
C’est un crabe à deux bouches, des amis à moi
issue de manipulations génétiques. Echappés d’un laboratoire je les aie
recueillit et ils me sont très reconnaissants. L’instruit très calmement le
mage. Un charognard mais à l’occasion quand ils n’ont pas de cadavre à se
mettre sous la dent, ils ne dédaignent pas dévorer les proies vivantes, je vous
laisse imaginer. Ment-il pour effrayer d’avantage les deux jeunes hommes.
Attention, ne reculez pas trop, il y en à trois autres derrière vous.
Ajoute-t-il en les faisant discrètement apparaitre.
-
Mais… Non !! Enlevez ces sales bestioles
s’il-vous-plait ! Commence à s’affoler kardebri.
-
Il me
semble qu’il vous a été demandé de vous acquitter d’une tâche, je me
trompe ? Dit le mage.
-
Non monsieur, c’est bon on va vous la faire
votre vaisselle ! Se soumet Kardebri.
Arnak d’un ordre vocal ordonne aux crabes d’aller sous le
double toit de sa tente pour ne pas que les deux jeunes hommes croient qu’il
est illusionniste car ils pourraient en témoigner ultérieurement et c’est
surtout ce qu’il ne faut pas.
Les deux copains débarrassent immédiatement la table et
mettent la vaisselle sale dans les bassines fournies par Lady Dark.
-
Sourire, Ellie et Lady, qu’en pensez-vous
d’accompagner ces charmants jeunes gens ? Invite Mirabelle.
Invitation de suite acceptée. Arrivés dans le local, la
porte est fermée au loquet ; les deux jeunes hommes n’en mènent pas large
devant les quatre femmes et se demande encore ce qu’ils vont subir. Mirabelle
leur commande de se mettre tout nu pour accomplir leur tâche. Il s’exécute
piteusement sous les moqueries des spectatrices et s’applique à faire une
sérieuse vaisselle. Une fois tout les accessoires propres, essuyés et remis
dans la bassine, Mirabelle y prend une longue cuillère de bois et se poste face
à eux.
-
Hier, vous étiez enjoués et fier de montrer à
ces demoiselles vos prouesses d’homme. Leur dit-elle. Et bien vous allez nous
faire une démonstration. Masturbez-vous et le dernier qui éjacule recevra vingt
coups de cette cuillère sur le cul.
-
Mais vous êtes folle, nous n’allons pas… en
plus ça nous fait encore mal depuis hier. se rebiffe Rirolarm.
-
Je ne vous demande pas votre avis !
Alors à mon commandement vous commencerez ! Ne transige pas Mirabelle.
Les deux copains se regardent les visages complètement
déconfit, Rirolarm est le premier à se prendre le sexe, son copain l’imite
timidement car ils savent par expérience que ces quatre femmes pourraient sans
doute se mettre en colère et leur faire subir bien pire s’ils n’obtempéraient
pas ; ils en ont eut un douloureux aperçu hier.
-
Allez-y et gare au dernier ! Commande
Mirabelle.
Les malheureux s’astiquent énergiquement pour être le
premier. Les quatre spectatrices sont pliées de rire en les regardant se
masturber comme des fous.
C’est Kardebri qui éjacule en tête. Mirabelle fait cesser
Rirolarm et s’approche de lui.
-
Tu n’es pas très doué pour la branlette
express. Se moque-t-elle. Je suis certaine que ça fait bien longtemps que tu
n’as pas pris une bonne fessée, en as-tu déjà reçu au moins à part les claques
d’hier ? Lui demande-t-elle.
-
Mais
madame je… Bafouille-t-il en se reculant pour ne pas être saisit.
-
Je t’aie posé une question !
-
Surement, mais je ne m’en souviens plus moi.
Répond-il pas très sûr.
-
Et bien dans quelques minutes tu en auras un
souvenir beaucoup plus récent et indélébile. Lui dit-elle en lui attrapant le
bras.
Rirolarm tire pour se libérer. Mirabelle lâche prise.
-
Je serais toi, je me laisserais faire à moins
que tu préfères que ce soit les crabes à deux bouches qui s’occupent de
toi ? Menace-t-elle en se rapprochant calmement de lui.
-
Madame, s’il-vous-plait, laissez-nous
tranquille. C’est promis, plus jamais on n’embêtera vos demoiselles et on vous
fera tout le temps la vaisselle mais laissez-nous. Supplie-t-il.
-
Pour la vaisselle, je note et j’apprécie mais
pour ce qui est du concours de masturbation, tu as perdu et tu en connaissais
l’enjeu, alors viens ici !
-
Madame, s’il-vous-plait ! Implore-t-il
en revenant à petit pas piteux vers Mirabelle.
-
Si nous n’étions pas intervenus hier,
jusqu’ou auriez-vous été et qu’elle pitié auriez-vous accordé à nos deux
amies ? Peut-être même auriez vous appelé vos copains.
-
Madame… Madame, on s’excuse !
Mirabelle le saisit et le courbe sous son bras, Rirolarm
met ses mains en protection sur ses fesses.
-
Si tu te protèges se sera le double !
Menace Mirabelle la redoutable cuillère déjà levée.
-
Madame s’il-vous plait !
-
Il n’y a pas de « s’il-vous plait »
j’ai horreur des types qui profitent de leur force pour manquer de respect
asservir à leur bon plaisir des jeunes femmes. Lui répond-elle en envoyant le
premier coup.
Rirolarm sursaute et hurle de douleur.
-
Je serais toi, si tu ne veux pas ameuter tout
le camping et que tout le monde sache que tu reçois une fessée, je
m’abstiendrais de crier. Lui conseille Mirabelle. On recommence à zéro !
Ajoute-t-elle avant de lui flanquer à la volée les vingt coups promis.
Rirolarm serre les dents et les larmes lui viennent. Il
se tord de douleur et ses fesses impriment très vite de l’impact de la
cuillère ; faut dire que Mirabelle ne se retient pas et lui fait bien
comprendre son aversion envers ceux qui considèrent les femmes comme inférieures
et simples objets de plaisir. Une fois les vingt coups administrés, elle lâche
le jeune homme qui s’effondre sur le carrelage en se frottant les fesses
espérant diluer ou effacer le mal qui l’embrase.
Mirabelle se tourne vers Kardebri et lui demande son
numéro de portable en lui annonçant qu’ils seront prévenus quand il y aura de
la vaisselle à faire.
De retour au campement avec la vaisselle propre,
Mirabelle, Dorine et Mike s’empressent de demander au mage ce qu’est une
manipulation génétique. Ce dernier leur explique ce qu’il avait lu dans une
revue scientifique trouvée dans la bibliothèque du château. Etonnant pour les
originaires de Fantasmaginaire mais Ellie leur affirme qu’ici c’est très à la
mode en ce moment.
La journée se termine par une petite ballade jusqu’au col
de Port et bien entendu, après le dîner, Rirolarm et Kardebri sont appelés à
débarrasser la table et faire la vaisselle mais pour cette fois, à leur grand
soulagement, ils ne seront pas accompagnés.
Episode 58
Le show et Foix.
12 Août, Ce soir à 21 heures ce sera le show de Childéric
Halebard, Le mage Arnak reste de long moment seul dans sa tente pour se
concentrer et avant le repas, prépare un antidote pour ne pas que ses complices
soient victimes d’hallucinations quand les fidèles qui assisteront au show vont
allumer les cierges de sa composition si toutefois ceux là se vendent.
Pas de corvée de vaisselle, c’est encore les braves
Rirolarm et Kardebri qui s’en chargent.
Dans le milieu de l’après midi. Jack et Mike installent
la table et déballent les paquets de cierges pour la vente. Le gérant du
camping à prévenu qu’il l’autorisait mais qu’il prenait 10% sur la recette.
Sourire et Ellie s’occupent du commerce et leurs visages d’ange souriant sont
de bons arguments de vente.
Vers 19 heures, tous les cierges sont vendus, le mage est
très satisfait.
20h10, l’équipe s’habille d’uniformes neuf et se rend
tranquillement à l’esplanade. Un premier passage avec fouille minutieuse ;
Pas de bouteilles de verre ni métallique, pas d’objet tranchant et tout ce qui
est appareil de prise de vue y compris les téléphones portables sont interdits
comme il l’était indiqué sur les affiches et programmes. Childéric Halebard a
l’exclusivité de son image. Dix mètres plus loin, il faut passer sous les
portiques détecteurs.
L’équipe prend place sur la pelouse. Tout autour la foule
arpentée par les vigilants gardes de Childéric, chante des cantiques à la
gloire du prédicateur. Discrètement, le mage Arnak introduit dans ses canaux
auditifs des tampons moulants très efficaces et une fois presque dans le
silence, il commence à se concentrer. Il doit impérativement gérer ce qui doit
apparaitre aux yeux des spectateurs, tous doivent voir la même chose. Les
premiers cierges vendus par Sourire et Ellie sont allumés ; ils sont très
reconnaissables car de couleur verte et rouge avec un anneau doré. Mirabelle,
Lady Dark, Ellie, Sourire, Jack et Mike boivent une gorgée d’antidote.
20h40, un lieutenant du prédicateur commence un discours
sur la vertu et la famille. La foule applaudit à chaque fin de phrase.
20h 55, La scène est déserte, au dessus des anges
apparaissent dans un halo de lumière multicolore. Jack explique discrètement à
Mirabelle, Lady Dark et Mike que ce ne sont que des projections d’mages
produites par l’important matériel mis en place dans les structures. Une
musique céleste accompagne la mise en scène.
La foule est en délire et plus encore quand Childéric
Halebard apparait soudainement derrière le pupitre comme sorti de nulle part.
L’homme est vêtu d’une longue soutane de soie noire avec sur le torse son
emblème vert et rouge.
Pendant de longues
minutes ce sont des chants que l’équipe, sauf le mage complètement plongé dans
sa concentration, reprend en chœur. Sur les côtés de la scène, les caméras de
télévision filment et la première tâche du mage Arnak sera de brouiller leurs
images pour qu’elles soient parfaitement indéchiffrables car il sait que
l’illusion qu’il va créer ne sera pas visible ni imprimé par les caméras donc
il est impératif que celles-ci soient en défaut.
Childéric d’un geste de la main impose le silence. Autour
de lui des tableaux projetés et des hologrammes accompagnés de lasers dessinent
un décor complètement paradisiaque.
Childéric Halebard commence à parler. La foule hypnotisée
avale ses paroles comme du miel. Il incarne le salut des âmes et du monde, les
phrases sont travaillées à la moindre virgule et le timbre de l’orateur est un
chant envoûtant. Derrière, au dessus, sur les côtés, des visions fascinantes
défilent et des figurants dansent lentement en se contorsionnant comme des
flammes sous une faible brise. Le pastel des couleurs de brusque pas le regard
et plonge les spectateurs dans un univers flegmatique bercé par le discours de
Childéric.
Un show parfaitement orchestré pour asservir les esprits.
Vingt minutes que le prédicateur parle et il ne se passe toujours rien. Le mage
les yeux fermés ne bouge pas du moindre millimètre.
Quelques instants plus tard, Ellie tape sur l’épaule de
Mike qui se laissait tranquillement emporter par les phrases sucrées du
prédicateur. Elle lui montre d’un discret signe de doigt qu’un opérateur tapote
sur le corps de sa caméra ; visiblement celui-ci à des problèmes. Un des
écrans géants ne montrent plus que des lignes parasitées. Peu de temps après
c’est le second cameraman qui semble avoir aussi des soucis avec son matériel
et réclame à grands gestes une autre caméra. Le second écran se trouble de
pointillés.
Quelques personnes parmi les spectateurs commencent à se
lever et montrer quelques choses au dessus du prédicateur. Autour de la scène,
les techniciens vont et viennent en contrôlant les connexions de câblage.
De plus en plus de spectateurs se lèvent et on sent un
vent de panique s’infiltrer dans la foule, certains se cachent les yeux
d’autres hurlent et quelques un s’agenouillent et prient. Mirabelle se tourne
vers le mage en se grattant la nuque, mais ce dernier garde toujours les yeux
fermés et demeure aussi figé qu’une statue de marbre. Les membres de l’équipe,
par l’effet de l’antidote, ne peuvent voir ce que le mage produit, mais à
constater les gesticulations et les cris d’effroi des centaines de personnes
autour d’eux ce ne doit pas être un spectacle pour enfant. Certains commencent à fuir l’esplanade en
hurlant des propos incompréhensibles tellement tous les sons se mélangent. Sur
la scène, le prédicateur se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond et
interroge du regard ses lieutenants effarés qui lui montrent du doigt au dessus
de lui. Il lève la tête et immédiatement se couche au sol en se protégeant les
yeux. Les gardes du corps alarmés mais tout aussi paniqué par ce qu’ils voient
se précipitent et l’emportent. Les bougies du mage ont fait effet et celui-ci
n’a plus qu’à produire des illusions qui sont prises comme pour vraies par la
majorité des spectateurs
En quelques instants c’est la panique complète et
l’équipe bousculée de partout est disloquée. Mike attrape la main de Sourire et
l’entraine vers les clôtures de l’esplanade. Jack, Mirabelle et Lady Dark sont
emportés par le flot vers les portiques.
Des hurlements, des gens piétinés, c’est l’affolement.
Mike poussé par la foule est propulsé par-dessus la clôture qui bascule sous la
pression. Son genoux est écorché, il saigne, mais ne lâche pas la main de
Sourire. Hors de l’esplanade, la foule se disperse dans tous les sens et
s’éparpille dans les rues en hurlant. Sourire et Mike se retrouvent en haut
d’un escalier menant vers le centre ville, pendant un moment ils cherchent
parmi les gens qui se sauvent leurs compagnons mais en vain. Ils décident donc
de revenir au camp en espérant que personne n’a été blessé ou pire. Dans une
ruelle conduisant à la halle, Mirabelle et Lady Dark ont perdu Jack et eux
aussi décident de rejoindre le camp.
Dans l’angle du rempart, Ellie est blottie contre le
mage. La scène est déserte et les ambulances et les secours se pressent sur
l’esplanade. Il y a des gens au sol, d’autres qui hurlent et pleurent. Un agent
de police les interpelle et les invite à sortir par un accès traversant
l’espace réservé aux journalistes.
22h25, Mirabelle et Lady Dark arrivent les premières aux
tentes, cinq minutes plus tard c’est Sourire et Mike qui se présentent.
-
Vous n’avez pas vu Ellie, le mage et
Jack ? Demande immédiatement Sourire.
-
Non… Jack nous à suivit un moment et puis… Il
y avait tellement de monde. Explique Mirabelle soucieuse.
-
Bordel, j’espère qu’il n’est rien arrivé de
mauvais ! S’inquiète Mike.
-
Il faut soigner ton genou. Dit Sourire en
allant chercher la trousse médicale.
Dans le camp, d’autres personnes rejoignent leurs tentes
ou leurs camping-cars. Tous sont effrayés et ne parlent que de ce qui vient de
se passer au show de Childéric Halebard. On entend distinctement les sirènes de
la police, des pompiers et des ambulances qui sillonnent la ville.
A ce moment-là le mage Arnak arrive apparemment très
fatigué, Ellie le soutient.
-
Il est blessé ? demande Lady Dark en lui
versant de l’eau dans un verre.
-
Non ma chère, c’est l’épuisement, j’ai tiré
beaucoup d’énergie ce soir. Répond le mage en vidant d’un trait le verre et en
s’affalant sur une chaise.
-
Et toi Ellie ?
-
Moi ça roule, pas une égratignure. Whoaaa la
grosse panique ! Où est Jack ?
-
Nous n’en savons rien. Lui répond Mirabelle.
-
J’ai mon portable, je vais l’appeler. Dit
Ellie en ouvrant son appareil.
-
Qu’as-tu donc fait Arnak pour que ça explose
comme ça ? Interroge Lady Dark.
-
Pas ce soir, je suis trop fatigué pour vous
répondre, on verra ça demain et le plus important dans l’immédiat c’est de
retrouver Jack. Si dans une demi-heure il n’est pas rentré, on part tous à sa
recherche.
-
Il ne répond pas ! Prévient Ellie en
refaisant le numéro.
-
Demain on apprendra tout par les journaux.
Prévoit Sourire en désinfectant l’écorchure de Mike
-
On aurait pu prendre une radio avec nous
quand même. En tout cas, Jack ne répond toujours pas. Se désole Ellie.
Une quinzaine de minutes plus tard, Jack apparait dans la
lumière de la lampe de table tout sale, avec un œil enflé et la chemise
déchirée.
-
Holala ! Je ne vous raconte pas les
amis, je me suis cassé la gueule et j’ai été proprement piétiné par tous ces
fous. Des malades ! Merde, regardez-moi dans quel état je suis, foutue la
chemise.
-
Ce n’est pas grave, le plus important c’est
que tu sois là. Dit Mirabelle en le serrant dans ses bras.
-
Tu pourrais allumer ton portable pour
répondre ou nous prévenir ! On s’inquiétait nous ! L’engueule Ellie.
-
T’es marrante toi, j’ai oublié de le
recharger au château, je n’aie plus de batterie. Réplique-t-il.
-
Il est revenu c’est le principal. Tempère
Mirabelle.
-
On va tous prendre une bonne douche et
ensuite au lit. Dit le mage en se relevant péniblement de la chaise.
Résultat
satisfaisant.
13 Août, 7h30 du matin, Lady Dark et Mirabelle s’habille
autrement qu’avec leurs uniformes de fidèles de Childéric et vont en ville
acheter les premières éditions des journaux. Les équipes de télévision du monde
entier occupent les rues et interrogent les passants. La police a reçu des
renforts et surveille attentivement toute la ville que des hélicoptères
survolent à basse altitude. L’esplanade du château est sous scellés.
De retour au camp, elles distribuent les journaux à
l’équipe. Jack sort de sa tente décoré d’un superbe œil au beurre noir ;
il prend un des journaux, s’installe à la grande table et de son unique œil
ouvert, parcoure les articles traitant du désastreux show d’hier soir.
Dans la panique, il est dénombré huit morts et soixante
quinze blessés plus ou moins graves. Les reportages sont catastrophiques pour
Childéric Halebard, mais beaucoup de question subsistent car tous s’entendent à
proclamer qu’il est techniquement impossible de saboter un spectacle de cette
façon. Les témoignages sont recueillis pas les enquêteurs et tous les
spectateurs n’ont pas vu ce que la majorité affirme. Arnak explique que les
individus les moins fanatiques ou simplement ceux qui étaient venu par
curiosité et certainement sceptiques envers les prêches du prédicateur, étaient
moins vulnérables aux hallucinations créées. Il dit que s’il y a une prochaine
fois il agira d’une autre manière.
A la radio les
commentaires affluent. L’église officielle qui jusqu’à maintenant n’était pas
directement intervenu en faveur de l’un ou de l’autre des prédicateurs évoque
que les forces supérieures ont intercédé pour démasquer l’imposteur. Childéric
Halebard crie au complot et jure que toute la lumière sera faite, les coupables
arrêtés et durement châtiés. Les ingénieurs et plus grands spécialistes de
l’imagerie sont perplexes car les premières analyses montrent que le matériel
de projection et de prise de vue utilisé pour le show est en parfait état et
n’a pas été trafiqué. Ils ne comprennent pas pourquoi aucune image des
évènements n’a pu être enregistrée. Il est noté que ce que les témoins
affirment avoir vu ne peut être produit que par un appareillage très lourd
doutant même que cela soit possible technologiquement dans un espace ouvert.
L’hallucination collective est écartée des causes possibles car le trop grand
nombre de témoins et leur grande disparité ne peut générer autant de
témoignages concordants. Fidèles, policiers, techniciens de l’image et du son,
journalistes, service municipaux réquisitionnés, équipes de sécurité et
médicale, tous relatent la même chose. Pour beaucoup de spécialistes et
d’enquêteurs, les manifestations d’hier soir sont mystérieuses et inquiétantes.
Les témoins interrogés disent avoir vu les anges se
transformer en disciple du diable et forniquer. Des éclairs venant de nulle
part on balayé la scène et l’esplanade. Des animaux volant aux têtes de
gargouilles ont survolé la foule, la terre à tremblé, une odeur de souffre et
de mort s’est répandue sur toute l’esplanade et tout ça sous l’œil des caméras
qui n’ont étrangement enregistrées aucune images. Le photographe officiel de
l’organisation de Childéric Halebard fut pris de panique et dit-il, assaillit
par de grosses chauves-souris, s’est réfugié dans les toilettes sans prendre de
clichés. Les très rares petits malins qui avaient pénétré dans le périmètre en
dissimulant un minuscule matériel de prise de vue ont mis leurs mémoires au
service des enquêteurs. Le peu de clichés pris ne révèlent qu’une foule affolée
sans montrer les phénomènes vus ; cette énigme ajoute au mystère.
Qu’importe Childéric Halebard est montré du doigt et sa crédibilité chute
vertigineusement. Tous les journaux et toutes les chaines du monde entier
relatent l’affaire.
Dans la nuit, les
services de Childéric Halebard comptaient un grand nombre de désinscriptions
sur le site officiel. Beaucoup de ses fidèles se posent la question de savoir
si Childéric Halebard est si vertueux qu’il le prétend et dans les pays qui le
soutenaient, la confusion est grande. Certains patriarches d’église avancent
même que le prédicateur aurait conclus un pacte avec Satan et d’autres au Moyen
Orient, sont convaincus qu’Horace de Fantenay aurait imaginé et mis en place ce
complot contre son concurrent et refusent d’admettre qu’aucun moyen technique
actuel ne permet de créer artificiellement en plein air les phénomènes
observés.
Ce qui est certain, c’est qu’en Centrafrique la guerre
civile se calme. Le gouvernement Français s’oppose pour le moment à ce que
Childéric Halebard organise de nouveau show jusqu’à ce que toute la lumière
soit faite sur les évènements tragiques du 12 Août. Quelques députés avancent
qu’au nom de la laïcité, il serait appréciable que la France se dégage des deux
prédicateurs mais ils se butent à l’opposition farouche des élus majoritaire du
parti « Famille et vertu » soutenant ouvertement Horace de Fantenay.
La présidence de la république tempère et malgré que tous les membres du
gouvernement soient membres du parti « Famille et Vertu », ils se
gardent pour le moment d’officiellement trop favoriser Horace de Fantenay
sachant très bien que la population Française est très divisée sur le sujet et
qu’il y à une forte proportion de citoyens laïques même dans les croyants.
-
Il est regrettable qu’il y ait eut des morts.
Soupire tristement le mage Arnak en refermant son journal.
-
Oui c’est triste mais ne faut-il pas penser
que si nous réussissons, beaucoup vont être sauvé ici comme chez nous.
Relativise Lady Dark.
-
Tu as raison, mais ça me fait toujours
quelque chose surtout que j’en suis responsable.
-
Tu n’es pas plus responsable que nous !
Nous sommes une équipe et nous assumons ce qui est fait car nous étions tous
d’accord. Répond Mirabelle.
-
Je vous remercie de votre soutient, c’est
très rassurant et j’espère que nous mènerons cette mission à son terme avec
succès en faisant le moins de victime possible. Apprécie le mage.
-
En tout cas, même si on ne peut que
s’attrister sur le nombre des victimes, nous pouvons considérer que nous avons
marqué des points. Juge Jack.
-
Ouais… Maintenant nous n’avons aucune raison
de moisir ici plus longtemps, plions les tentes et tirons nous ! Dit Ellie
en finissant son café.
Une heure plus tard tout est rangé et remisé dans le
monospace.
Un peu avant midi ils sont de retour au château et celles
et ceux qui y sont restés leur réserve un accueil triomphal.
-
C’est extraordinaire ! S’exclame
Baccardi en prenant Arnak dans ses bras. Toutes les chaînes de télévision ne
parlent que de ça. Vous avez fait du beau travail, bravo !
-
Ce mariole de prédicateur à un genou à terre
mais il n’est pas encore mort. Temporise Gary.
-
C’est vrai mais il est assigné à résidence
dans un hôtel de la ville de Pamiers jusqu’à ce que l’enquête le disculpe de
toutes responsabilités dans les graves évènements qui ce sont produits à Foix
durant son show. Pendant ce temps là il est hors jeu. Informe Melle Véra.
-
En attendant, c’est Horace de Fantenay qui
jubile. S’inquiète Aline.
-
On va aussi s’occuper de lui ! Lui
répond Mirabelle pleine de détermination.
-
On va fêter ça, j’ai mis du champagne au
frais, tous dans le grand salon ! Invite Melle Véra.
Les sept de l’équipe racontent leur mission sans oublier
la douloureuse et humiliante expérience de Rirolarm et Kardebri ce qui fait
bien rire tout le monde. L’œil de Jack et le genou de Mike sont salués de
gentilles moqueries.
Melle Véra
s’occupe d’effacer du web le club de soutien au prédicateur.
Pas de travail cet après midi, repos et détente sont au
menu. Mike et Dorine vont à la pêche. Gary poursuit l’entrainement de Mirabelle
à l’usage du fouet. Baccardi va se perdre avec Lady Dark dans le parc et nul ne
doute de ce que sera leur occupation. Melle Véra et Aline se rendent en ville.
Ellie, Sourire, Gary et Jack jouent à la pétanque.
14 Août, il est temps de reprendre le cours de la mission
et Dorine évoque qu’il serait sensé de profiter que Childéric Halebard est
assigné à résidence non loin de là pour le harceler. L’idée n’est pas mauvaise
d’autant que pour le moment Horace de Fantenay est en Irlande donc intouchable.
Une nouvelle équipe est mise en place ; le mage
Arnak est incontournable et il sera secondé si besoin par Melle Véra, Aline,
Dorine, Mike et Baccardi.
Les deux jours suivants sont consacrés à l’élaboration de
possibles plans. Toutes les bonnes idées sont notées mais pour le moment tous
pensent qu’il faut poursuivre dans la même ligne.
Les médias n’en finissent pas de diffuser les témoignages
des victimes du show de Foix ce qui discrédite à chaque fois plus Childéric
Halebard. Des spécialistes enquêtent sans vraiment interpréter les phénomènes
observés ce soir là. Il ne fait pas de doute qu’ils ont reçu l’impérative
consigne de trouver une réponse rationnelle à l’énigme pour ne pas froisser les
partisans d’Halebard ce qui pourrait déclencher de violentes manifestations.
Les enquêteurs donnent quelques premières explications un peu trop alambiquées
pour être crédibles mais qui ont le mérite d’être soporifiques.
En Irlande, Horace de Fantenay est aux anges et se
gargarise d’être l’unique élu. Ses fidèles augmentent de jour en jour et le
prédicateur parle déjà de revenir en France. Peut-être pense-t-il que
maintenant le terrain est libre…
Episode 60
Femme de chambre.
15 Aout, le drame du show de Foix est toujours à la une
des informations. Dans le cadre régional, il est diffusé que trois membres du
personnel de l’hôtel où est assigné Childéric Halebard ont démissionné pour des
raisons qui ne sont pas précisées. Information qui réjouit le mage Arnak.
-
Dorine, as-tu déjà servi dans
l’hôtellerie ? L’interpelle-t-il.
-
Oui, dans la ville de Fantasmarxbrozeur mais
c’était dans le cadre d’un jeu… Tu comprends donc que c’était uniquement pour
le rôle. Répond-elle.
-
Tu sais faire les lits, faire les carreaux et
dans ce monde tu as appris à te servir d’un aspirateur ?
-
Oui bien sûr, mais l’aspirateur c’était surtout
pour m’amuser. Répond-elle.
-
Comme je suppose que cet hôtel va chercher à
remplacer son personnel démissionnaire alors tu vas te présenter. Lui expose
Arnak.
-
Moi !?! Mais… S’étonne Dorine.
-
Il me faut quelqu’un dans la place pour me
servir de vecteur, un relais si tu préfères comme ça ce sera plus facile pour
moi et plus besoin d’utiliser de bougies ou d’autres diffuseurs de substances
hallucinogènes qui pourraient laisser des traces et attirer la curiosité des
enquêteurs. C’est l’affaire de deux jours au plus, après tu donnes toi aussi ta
démission et tu auras de bonnes raisons pour la justifier crois-moi.
-
Que vas-tu faire ? Demande Dorine
soucieuse.
-
Je vais transformer cet hôtel en antichambre
de l’enfer, ha, ha, ha, ha !
-
Bonne idée ça ! Approuve Gary.
-
Autre chose Dorine, tu verras ce que tous les
occupants de l’hôtel verrons donc ne panique pas pour de vrai mais juste pour
de faux pour donner le change. Par contre tu vas peut-être ressentir quelques
picotements désagréables au niveau de la nuque, ne t’inquiète surtout pas ce ne
sont que mes ondes qui transiteront à travers toi. Rappelles-toi que ce n’est
que de l’illusion, donc ne vas pas nous faire un arrêt cardiaque. Lui explique
Arnak.
-
Tu crois que je vais être embauché comme ça
sans référence ? Doute Dorine.
-
Je pense que les patrons de l’hôtel sont sur
les dents et qu’ils ne seront pas trop regardant.
-
On va toujours essayer et on verra bien. Dit
Melle Véra qui trouve aussi l’idée plaisante.
-
Au fait, c’était quoi ton petit jeu à
Fantasmarxbrozeur ? Demande Jack à Dorine.
-
Pas un jeu pour toi, tu n’a pas le physique
de l’emploi. Lui répond Dorine s’en lui donner d’autres détails.
Le lendemain Melle Véra conduit Dorine à Pamiers et la
présente à l’hôtel. La gérante est ravie de l’embaucher d’autant que ce matin
encore, une serveuse à démissionné et même si quatre chambres ce sont vidées le
leur clientèle, le personnel et en sous nombre. La présence de Childéric
Halebard de sa garde rapprochée et de quelques policiers dans son établissement
n’a pas l’air d’enchanter tout le monde et le dédommagement promis par le
conseil général n’est pas une garantie que l’hôtel retrouvera une bonne
réputation. Dorine commence immédiatement, la gérante lui offre une tenue, une
chambre tout au bout du couloir du troisième et l’instruit brièvement du
travail à accomplir.
Melle Véra retourne au château et reviendra à Pamiers ce
soir avec le mage Arnak.
Huit chambres à faire, draps à changer et ménage. Dorine
ou plutôt mademoiselle Pécébogué, puisque t’elle est son identité Française
inscrite sur sa fausse carte d’identité, fait connaissance avec Chifonet, une
femme depuis quinze ans au service de l’hôtel.
-
Y’a plus beaucoup de client, on ne va pas
trop suer même s’il manque du personnel. Dit-elle à Dorine en balançant les
draps sales dans la grande panière.
-
Parait que c’est ici que le prédicateur
est ? Se renseigne Dorine.
-
Ouais ma p’tite, mais tu ne le verras pas,
lui et ses gros bras occupent tous le quatrième et c’est Vieyepo la chef et
Fèlépoch le maître d’hôtel qui se chargent de les servir. La police interdit
l’accès de cet étage à tout’autre personne. Répond Chifonet.
-
Et après les chambres il faut faire
quoi ?
-
On passe un coup dans les couloirs, on dresse
les tables et quand les clients arrivent on fait l’service, ça c’est l’plus dur
car on n’est plus qu’deux en salle alors que normalement on est quatre. Ensuite
quand l’dernier client s’en va, on débarrasse tout, on fait la salle, les
sanitaires, le bar et c’est la pause jusqu’à 16 heures. Après on r’fait les
tables pour le dîner etc. Tu vois rien d’bien compliqué, tu t’y f’ras vite.
-
Il y a beaucoup de client à table ?
Demande Dorine en remplaçant les serviettes de toilette.
-
Depuis que l’autre margoulin est là, on a
surtout des journalistes, quelquefois des inspecteurs d’la police de Paris,
mais beaucoup moins de touristes et le soir encore moins… Tant mieux, ça n’fait
pas trop d’boulot mais faudrait pas qu’la maison boive la tasse parce qu’sinon,
pour nous c’est la porte. Dit Chifonet en soupirant.
-
Mais pourquoi vos collègues ont démissionné,
le prédicateur leur a fait du mal ? Interroge Dorine.
-
Penses-tu, c’est surtout depuis les terribles
choses qui se sont passé à Foix. Ça leur a foutu les chocottes. Répond
Chifonet.
-
Et pas à vous ?
-
Boohh ! Moi j’n’aie pas peur de ces
rigolos qui fout’la merde partout, moi j’crois qu’si l’bon dieu, le vrai leur
tombe dessus à ces deux zigotos, et ben il va les envoyer rôtir en enfer chez
l’fourchu… P’têtre bien que c’est un avertissement ce qui c’est passé à Foix
l’autre soir ?
-
Peut-être, qui sait… Répond Dorine en
rigolant intérieurement.
Pas facile pour Dorine de faire le service en salle de
restaurant, mais la patronne est gentille et lui donne un coup de main trop
contente d’avoir retrouvé si vite une employée même si elle est novice.
16h35, c’est la pause jusqu’à 17H30 heures. Dans la
petite pièce réservée au personnel, Chifonet prépare du café. Dugigo le
cuisinier et Bourtapip son aide les rejoignent, ouvrent la fenêtre,
s’installent à la petite table recouverte d’un formica usé et allument tous
deux une cigarette. Bourtapip est un jeune homme filiforme le visage pointé
d’un nez surdimensionné, une mèche de ses cheveux bruns lui cache l’œil gauche.
Le cuisto, la cinquantaine, arbore un visage aussi rondouillard que sa bedaine
et respire la bonne humeur, d’ailleurs son sourire ne semble jamais le quitter.
-
Alors Melle Pécébogué pas trop
fatigués ? Questionne-t-il.
-
Ben c’est quand même un peu dur le
restaurant. Répond-elle.
-
C’est une question d’organisation, une fois
que tu auras compris le truc, ça ira tout seul. Explique-t-il.
Chifonet sert le café.
-
D’où tu es Pécébogué ? Tu n’es pas de
par ici, tu n’as pas l’accent. Demande-t-elle en remplissant la dernière tasse.
-
Ben, heu… d’où je suis… C’est difficile à
dire, enfin non, je suis de Paris et je suis arrivée dans cette région il n’y a
pas longtemps. Bafouille Dorine un peu prise au dépourvu.
-
De quel coin de Paris ?
-
De… De à côté des catacombes !
Répond-elle par l’unique lieu qu’elle connait de la capitale.
-
C’est dans le quatorzième arrondissement ça.
Dit Dugigo en recrachant la fumée vers le plafond.
-
Oui c’est ça ! Confirme Dorine sans
vraiment en être certaine.
-
J’ai bossé là-bas dans un bar. Signale
Bourtapip en soufflant sur sa mèche.
-
Et toi Pécébogué, tu faisais quoi à
Paris ? Demande le cuisinier.
-
Heu… Je… je faisais le ménage dans les
catacombes. Invente-t-elle.
-
Et ben, ça doit t’changer d’être ici. Pour le
coup, j’savais même pas qu’on faisait le ménage dans les catacombes. Ricane
Chifonet.
-
Oui un peu… pour les visiteurs. Compose
Dorine avec logique.
La chef Vieyepo entre dans la petite pièce et salut tout
le monde.
-
C’est toi la nouvelle ? demande-t-elle à
Dorine.
-
Oui madame.
-
Alors bienvenue, mais je ne sais pas si tu as
bien fait de venir t’embaucher dans cette maison ma fille. Souffle-t-elle en
prenant une tasse propre dans un placard.
-
Que t’arrive-t-il encore ? Rigole le
cuisinier.
-
Il m’arrive que j’en aie ma claque de l’autre
olibrius et de sa suite ! J’espère qu’ils vont bientôt dégager d’ici.
Fulmine Vieyepo.
-
Pourtant tu l’aimais bien il y a quelques
jours.
-
Il y a quelques jours je ne le connaissais
pas, je ne l’avais vu qu’à la télé mais maintenant, je peux te dire que c’est
un sacré c… enfin je me comprends. Peste Vieyepo.
-
Pose donc tes fesses et boit tranquillement
ton café. L’invite Chifonet en essuyant un carré de table.
-
Et Fèlépoch, il ne descend pas ?
Questionne Bourtapip.
-
Non, il est monté dans sa chambre pour se
reposer un peu. Au fait, tu as des réservations pour ce soir ?
-
28 couverts pas plus. Répond le cuisinier.
-
Ça baisse, ça baisse…
-
Ouais et n’faudrait pas qu’ça dure. Se
lamente Chifonet.
-
N’y pensons pas, il nous reste 35 minutes de
pause alors profitons. Conclus Dugigo en se resservant du café.
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