Episode 33
La vie de château.
Doucement les yeux s’ouvrent sur un nouveau jour. Aline
pousse les volets du dortoir. Les charnières grincent d’un manque d’usage. La
lumière blanche du matin pénètre dans le dortoir. Dehors, l’air est tiède, le
paysage est tranquille et une légère brume voile l’horizon. En bas, sur la
pelouse quelques lapins gambadent.
-
Ho venez tous voir ! S’écrie-t-elle.
Une par une, le regard encore empesés, ses compagnes se
sortent des draps et vont à petit pas mal équilibrées jusqu’à la fenêtre.
-
Regardez, des lapins de terre ! Montre
Aline.
-
Ils sont petits. Ils ont l’air inoffensifs
ceux là. Constate lady Dark.
-
Ho c’est marrant comme ils sautillent. Rigole
Dorine.
-
Qu’ils sont mignons, j’aimerais bien en voir
un de près. Espère Aline.
-
De l’autre côté de la cloison, Mike ouvre
aussi les volets pour voir.
-
Ça se mange vos lapins de terre ?
Demande-t-il en se retournant vers Jack resté dans son lit.
-
Oui, c’est même très bon si c’est bien préparé.
Répond-il en s’étirant.
-
Il y a des arcs ici ?
-
Je n’en sais rien, tu demanderas à Melle
Véra. Tu comptes les chasser avec un arc ? Ricane Jack.
-
Je tire bien des brigantins en plein vol
alors pourquoi pas des lapins de terre.
Un peu plus loin, Ellie regarde et écoute la conversation
en secouant lentement la tête comme si elle voulait faire tomber encore
quelques lambeaux de rêve accrochées dans ses cheveux hirsutes.
Plus tard, pendant le petit déjeuner, Melle Véra propose
aux missionnaires de se servir du petit salon comme quartier général. Le mage
Arnak et Baccardi visitent l’endroit et trouve la pièce très agréable et bien
éclairée par de hautes fenêtres à petits vitrages.
Il leur faut
maintenant préparer l’élimination des deux prédicateurs et pour cela, ils
doivent réunir beaucoup d’informations. Melle Véra fait déplacer une télévision
dans le petit salon et leur montre comment utiliser la télécommande. Jack
branche son ordinateur portable et cherche une connexion internet.
Pour le moment, Ellie préfère rester à l’écart et va
aider Melle Véra en cuisine.
-
Alors, je t’avais bien dit qu’ils étaient
bizarres. Lui dit-elle.
-
Pour ça ils le sont et je n’aurais aucune
difficulté à croire qu’ils viennent d’ailleurs. Je ne sais pas d’où mais en
tout cas d’un endroit où la civilisation moderne n’a pas pénétrée. Répond Melle
Véra en rangeant les bols propres.
-
Et ce serait vraiment possible d’une autre
planète ?
-
Tu en as de drôles d’idées ? Difficile à
dire… Je ne pense pas.
-
C’est ce que Jack dit et les autres
confirment.
-
Effectivement, ça parait complètement absurde
mais on peut tout imaginer. Répond Melle Véra en balançant le torchon sur un
dossier de chaise.
-
Je crois que son petit tour dans les
catacombes lui à un peu chahuté le ciboulot.
-
Peut-être, mais qui sait... Soupire
évasivement Melle Véra.
-
Comment ça qui sait ? C’est impossible
un truc pareil !
-
Dans le passé et même encore aujourd’hui, il
en est qui ont parlé de passages envisageables entre les espaces et le temps,
avaient-ils des éléments ou était-ce de simples élucubrations ? Peut-on
rejeter ces hypothèses ou en prendre acte et attendre d’en avoir la
confirmation ? Et s’ils avaient vraiment fait ce voyage ? Jack t’a raconté qu’il s’était perdu dans les
catacombes et avait débouché sur une île d’une terre inconnue, puis, qu’il en
était revenu par le même chemin en ramenant des gens de là-bas avec mission de
mettre hors jeu les deux prédicateurs. C’est bien ça que tu m’as relaté au
téléphone ?
-
C’est ce qu’il dit, mais moi je connais bien
Jack, c’est un numéro quand il s’y met. Ricane Ellie.
-
M’oui… Une autre planète me parait
complètement farfelu, mais une chose est certaine, c’est que l’endroit d’où ils
viennent est certainement très différent d’ici. Ce que je ne comprends pas,
c’est pourquoi ces prédicateurs les préoccupent au point de vouloir les
éliminer ? Qu’elles sont leurs rapports, se connaissent-ils ? Viendraient-ils
eux aussi de la même région ? Pourtant les deux prédicateurs ne sont pas
ignorants de la technologie. Cette affaire est très étrange, personnellement
j’aime bien… J’adore la science fiction ! Et si ces personnes venaient
vraiment d’un lointain ailleurs ? Hooo ce serait complètement ahurissant….
Merveilleux même !
-
Alors là, je crois Véra que tu te ramones le
caberlot grave. Je ne sais pas où Jack à rencontré ces gentils énergumènes mais
pour moi, ce n’est certainement pas ailleurs que sur notre planète et peut-être
même bien en France, voir en région Parisienne. Tu sais, des simples d’esprit
et des déconnectés, il y en à partout. Dit Ellie en essuyant l’inox de la
paillasse. Tiens, si ça se trouve, ils se sont barrés d’un asile psychiatrique.
Ajoute-t-elle.
-
Ce ne sont pas des simples d’esprit ou des
illuminés, loin de là. J’ai bien écouté ce qu’ils racontent et disent. Ces gens
sont certes un peu perdus devant notre univers et semble s’émerveiller de tout
mais en aucun cas ce sont des fous ou des arriérés mentaux. La question
est ; qui sont-ils vraiment ? Contredit Melle Véra.
-
Jack m’a prêté un bouquin de chez eux, si
toutefois ce « chez eux » existe vraiment. C’est une histoire de
quête et d’adversité un peu biscornue entre des territoires. Ce sont eux les
héros ! J’avoue que c’est chouette mais de là à croire comme le dit Jack
que c’est une histoire vraie, y’a un fossé grand comme le canyon du Colorado.
Emet Ellie.
-
Tu as ce livre avec toi ? Demande Melle
Véra.
-
Oui, il me reste une cinquantaine de pages à
lire.
-
Je serais très intéressé de le lire aussi.
-
No problème, je fini et je te refile le
bouquin demain ou ce soir. Mais pourquoi as-tu accepté de loger ces gens ?
-
La singularité de leur histoire et puis, je
me sens trop souvent seule depuis que ces moralisateurs à deux sous font la
loi. Et toi, pourquoi tu les as aidé ? Retourne la question Melle Véra.
-
Parce que je m’emmerde et que j’ai dépassé la
dose prescrite de métro, dodo et pas boulot.
-
Et la fessée ?
-
Pffff, y’a plus un fesseur digne d’une
médaille. Ils sont terrés dans leur bunker en attendant que l’orage passe. J’ai
presque oublié ce que c’était une main sur mes fesses. Bougonne Ellie.
-
Si tu es vraiment en manque, je peux toujours
te soulager mais franchement je préfère le masculin. Rigole Véra.
-
T’es gentille mais n’oublie pas que nous ne
sommes pas seuls dans ce château et que si c’est pour faire ça rapidos planqué
derrière un rideau, je préfère encore fantasmer et me tripoter.
Pendant ce temps, dans le petit salon, Baccardi, Mike et
Gary notent tous les renseignements sur les déplacements, les dates et les
lieux de meeting des prédicateurs. Pour le moment tout se passe hors des
frontières Françaises donc pas de possibilité d’intervenir. Le mage Anak et
Jack consultent sur internet les discours et les écrits publiés par Horace de
Fantenay et Childéric Halebard que l’imprimante sort sur papier au grand
éblouissement du mage.
Dorine, Lady Dark, Mirabelle et Aline ont étalé une carte
de France et étudient l’emplacement et l’éloignement des villes par rapport au
château qui sera le point de départ de toutes opérations.
Pour le repas de midi, c’est spaghettis sauce tomate et
gruyère.
-
Il nous faut absolument des papiers
d’identité si nous voulons nous déplacer sans problème avec les autorités. Dit
Baccardi commençant à comprendre comment fonctionne le système policier de ce
pays.
-
Je ne connais personne ici pour ce travail
mais ce n’est pas différent de Paris, il faut de l’argent, beaucoup d’argent.
Répond Jack.
-
J’ai une de mes relations qui connait un faussaire
et pour tout dire elle fut mariée avec. Annonce Melle Véra.
-
Un bon faussaire ? Veut savoir Baccardi.
-
Excellents !
-
Reste le problème de l’argent. Rappelle Jack.
-
Que vaut l’or ici ? Interroge le mage
Arnak.
-
Très cher ! Lui répond Melle Véra.
Le mage se lève de table et sort de la cuisine. Il
revient dix minutes plus tard avec une besace de cuir qu’il vide sur la table.
Une soixantaine de triangle d’or s’éparpillent.
-
Whou ! C’est vraiment de l’or vôtre
ferraille ? Demande Ellie en respirant une grande bouffée.
-
Oui, de l’or pur ! Confirme le mage.
-
Là je peux vous dire qu’il y en à pour un
paquet d’oseille. Estime-t-elle en ouvrant aussi grand ses yeux que ses
paupières le permettent.
-
Un triangle pèse combien ? se renseigne
Melle Véra un peu surprise de la petite fortune étalée sur sa table.
-
40 grammes pièce. Précise le mage.
-
Pfooouuuu ! Fait Jack en se tassant sur sa chaise.
-
Est-ce que cela peut suffire pour les papiers
d’identité ? Interroge le Mage.
-
Largement, très largement même. Il y en a
bien trop. Répond Melle Véra.
-
Alors puis-je vous demander de prendre
contact avec ces faussaires le plus rapidement possible. Sollicite le mage.
-
Je vais voir cela cet après midi.
-
Je vous remercie d’avance Mademoiselle pour
tout ce que vous faites pour nous. Pour la nourriture, si vous avez besoin,
n’hésitez surtout pas à me demander.
-
Non… J’ai un bon compte en banque et…
-
J’insiste Melle Véra.
-
Bien, en cas de besoin je vous le ferai
savoir. Se soumet-elle.
En fin de repas, Dorine et Mike servent le café.
En début d’après midi, Melle Véra fait visiter le parc
pendant que Mirabelle, Dorine et Jack restent en cuisine pour débarrasser et
faire la vaisselle.
Il y a bien un gros lave vaisselle qui avait été prévu
pour le pensionnat ou les séminaires mais comme celui-ci n’a pas pu accueillir
de pensionnaires ni d’autres groupes, du coup le lave vaisselle n’a jamais été
branché et par la même, devenu dérisoirement inutile pour Melle Véra qui la
plupart du temps est la seule habitante de son château.
Jack à nettoyé le grand faitout et en jetant l’eau sale
dans l’évier elle déborde et éclabousse involontairement Mirabelle et Dorine.
-
C’est malin ça ! On n’a déjà pas
beaucoup de vêtement ! Vocifère Mirabelle.
-
Excusez-moi, je ne pensais pas que… Dit-il en
prenant un torchon pour éponger le bas de sa robe.
Cette dernière lui balance
deux claques sur les fesses. Jack sursaute et se recule hors de porté.
-
Mais c’est une manie chez vous !
S’insurge-t-il. Ça fait mal !
-
Ne te plains pas, car c’est une bonne fessée
que tu mériterais, interdiction ou pas ! Lui crie Mirabelle en colère.
Dorine ne dit pas un mot et s’essuie avec du papier
absorbant en dissimulant un petit sourire.
-
Regarde-moi ça, il y a de l’eau partout !
Poursuit Mirabelle en pataugeant.
-
Ça va, pas la peine de s’énerver, je vais
passer la serpillère. Répond Jack un peu excédé mais surtout vexé.
-
Ce serait la moindre des choses ! Ne
recommence jamais ça parce que je pourrais mettre ma menace à exécution !
Averti-t-elle en quittant la cuisine.
Une fois seul avec Dorine Jack fait un bras d’honneur en
direction de la porte que Mirabelle avait claqué en sortant.
-
Ça lui prend souvent ? Demande-t-il à
Dorine.
-
Je crois qu’elle est un peu sur les dents,
comme nous tous d’ailleurs. Minimise-t-elle. Mets-toi à notre place, tu te
rends compte du changement que nous avons vécu en quelques jours ?
Donne-t-elle comme excuse persuadée que Mirabelle n’avait pas agit sans arrière
pensée.
-
Et moi, quand je suis arrivé chez vous,
c’était pareil figures-toi. Réplique-t-il en essorant la serpillère.
-
Non Jack, il est plus facile de retourner en
arrière parce qu’on connaît le passé que d’aller vers un futur dont on ignore
tout.
-
Je vous avais pourtant assez expliqué ce que
vous alliez découvrir.
-
C’est vrai et tu as été parfait, mais entre
t’écouter et le voir en vrai, il y a une très grosse différence. Je te jure que
quand nous sommes sortis des catacombes, j’ai cru que mon cœur allait
s’arrêter. Tu ne peux pas t’imaginer le choc que ça m’a fait. Se souvient
Dorine.
-
Oui, j’ai bien vu que vous aviez beaucoup de
difficulté à réaliser ce qui se passait autour de vous. Maintenant que nous
sommes ici au calme, Mirabelle doit peut-être subir un contrecoup.
Diagnostique-t-il sans certitude. Ou alors, à Fantasmaginaire c’est une
fesseuse. Ajoute-t-il.
-
Je ne pense pas, à moins qu’elle ait changé
de fantasme. Ment Dorine. Ne t’inquiète pas, je connais bien Mirabelle, elle
n’est pas méchante.
-
M’ouais… répond Jack avec un doute.
En fin d’après midi, Melle Véra annonce que le faussaire
passera demain matin au château pour établir un devis.
Episode 34
Commerce du faux.
25 juin, 8 heures du matin. Jack et Mike viennent se
sortir de la douche et devant l’alignement de glaces et de lavabos se brossent
les dents. Pour Mike, l’usage de la brosse et du tube de dentifrice est
nouveau. A Fantasmaginaire il utilise un pot de pate parfumé de Verdanlo, qui
est l’équivalent de la menthe, et un doigt en tissu bouclé.
-
Il y a un bon moment que tu connais Mirabelle
si j’en crois le livre. Dit Jack à Mike.
-
Foui pfourquoi ? Répond-il avec la
brosse dans la bouche.
-
Elle à de dôles de manies, hein ?
-
Ha bvon ?
-
Réponds-moi franchement ; Elle t’a déjà
balancé des claques sur le cul ?
Mike retire la brosse de sa bouche en roulant des yeux
étonnés.
-
Pourquoi tu me demandes ça ?
-
Pour savoir si c’est une habitude chez elle
de le faire, voilà tout. Lui répond Jack.
-
Tu sais quand nous étions nouveaux mousses
sur le Bouchtrou et qu’elle était notre supérieure hiérarchique comme les autres
gradés, ils leur arrivaient si nous étions indisciplinés, de nous donner une ou
deux claques comme ça, juste histoire de nous remettre en ligne mais rien de
bien méchant. Répond très habilement Mike en se doutant qu’entre Mirabelle et
Jack il s’était passé quelque chose.
Il rebouche le tube de dentifrice et nettoie sa brosse à
dent comme Ellie lui avait montré puis pose le tout dans un gobelet sur
l’étagère en verre au dessous de la glace.
-
Mais pourquoi cette question ?
Demande-t-il en resserrant sa serviette autour de sa taille.
-
Ben…. Hésite Jack. C’est…. C’est parce que ça
fait deux fois qu’elle me fait le coup figures-toi. Finit-il par avouer.
-
Ha bon ?!!! S’étonne faussement Mike.
-
Oui, une fois dans le TGV et encore hier en
cuisine pour une histoire d’eau… En plus devant Dorine. Je ne suis plus un
gamin quand même !
-
Que veux-tu que je te dise. Peut-être
aime-t-elle tes fesses, hi, hi, hi, hi ! Répond légèrement Mike.
-
C’est malin ça !
-
Moi je ne vois que ça. Hi, hi, hi !
-
Ce ne serait pas son fantasme par
exemple ? Interroge Jack.
-
Je ne peux pas te dire, je ne m’occupe pas du
fantasme des autres moi.
-
M’ouais… dis plutôt que tu ne veux pas m’en
parler.
-
Pourquoi tu me poses la question à moi, tu
n’as qu’à directement lui demander après tout. Propose Mike.
-
Ben voyons, de mieux en mieux ! Bougonne
Jack en quittant les sanitaires.
10 heures du matin, le faussaire est accueillit dans le
grand salon. Un homme svelte, élégant en costume cravate de bonne facture. De
petites lunettes demi-lune lui donnent un air d’honnête professeur d’université.
Comme Baccardi, son crâne est dépourvu de cheveux. A son poignet une montre de
grande valeur qu’il consulte toutes les cinq minutes comme s’il voulait
s’assurer de son bon fonctionnement.
Melle Véra
présente les huit originaires de fantasmaginaire sans toutefois dévoiler cette
particularité. Le faussaire détaille de la tête aux pieds chacun d’entre eux.
Il sort de son attaché-case une calculette électronique et tapote sur le
minuscule clavier. Une fois l’addition faite il montre le cadrant à Melle Véra.
-
Ce n’est pas donné. Estime-t-elle en lisant
le chiffre affiché.
-
huit identités madame, ça représente pas mal
de travail et dans ce genre de produit on ne fait pas de prix de gros. Réplique
le faussaire.
Melle Véra montre le montant au mage Arnak qui ne
comprend pas vraiment ce que cela peut représenter.
-
Madame, reprend le faussaire, le prix n’est
pas la carte en elle-même. Avec les moyens d’aujourd’hui il est très facile de
falsifier presque tout à la perfection si bien entendu on a investi dans une
technologie de pointe. Le prix est surtout justifié par les recherches que nous
devons faire car toute bonne fausse carte d’identité est un doublon. Inventer
un nom et y apposer une adresse étaient valable il y a cinquante ans, mais
aujourd’hui les moyens informatisés de la police leur permettent de consulter
les fichiers en quelques secondes et s’apercevoir que les identité sont
virtuelles. Pour chacun des huit, il va me falloir trouver des noms existants
correspondants à leurs bonnes adresses avec une date de naissance concordante à
leurs âges respectifs et en plus, que les visages soient ressemblants, en fait,
presque des sosies ! Avouez que c’est une tâche fastidieuse. Une fois cela
fait, la fabrication de la carte n’est qu’une formalité. Explique le faussaire.
-
Très bien, nous n’allons pas discuter du
prix. Juste une petite question, le cours actuel de l’or est de combien ?
Réclame Melle Véra.
-
Je ne comprends pas. S’étonne le faussaire.
La maitresse de maison dépose sur le guéridon vernis un
triangle d’or que lui avait confié le mage.
-
40 grammes d’or pur, c’est avec cela que vous
serez rémunéré. A prendre ou à laisser ! Annonce-t-elle.
Le faussaire prend le triangle dans sa main et le
soupèse.
-
C’est vraiment de l’or ? Demande-t-il
avec un soupçon de doute.
-
Je vous le laisse pour vous permettre de le
faire expertiser.
-
C’est beaucoup de confiance que vous
m’accorder là Melle Véra. L’or sur le marché parallèle doit se négocier aux
alentour de 34 euros le gramme. Je suppose qu’il est inutile de vous demander
où vous avez eut ce métal précieux ?
-
Inutile en effet. Répond sans détour Melle
Véra.
-
Je ferais donc analyser ce triangle dans la
journée et si c’est confirmé, je considèrerais cela comme une avance. Pour ce
qui est du présent, j’aimerais disposer d’un mur neutre, gris très clair de
préférence ; c’est pour prendre les photos de ces messieurs-dames. Dit-il
en sortant de son attaché case un mini trépied et un petit appareil numérique
haut de gamme.
Melle Véra conduit tous le monde dans une pièce inachevée
dont les murs n’ont jamais été tapissés. Le faussaire en fait le tour en
analysant d’un regard expert la lumière et défini l’endroit où il va placer ses
sujets. Il positionne une chaise sur laquelle il pose son trépied et fixe
l’appareil en bout.
Un par un les missionnaires posent devant l’objectif. Le
faussaire prend plusieurs clichés de chaque puis remballe tout son matériel
dans son attaché-case.
-
Melle Véra, une fois l’expertise de votre or
confirmée, je vous contacte par téléphone. Dit-il en regardant le cadrant de sa
montre pour la millième fois.
-
Nous sommes assez pressés ! Lui dit
Baccardi d’un ton sec.
-
Je ferais de mon mieux monsieur mais je ne
peux raisonnablement être en dessous de six jours.
-
Six jours, c’est d’accord. Accepte Baccardi.
Dans le milieu de l’après midi, le faussaire prévient
Melle Véra que l’affaire est conclus pour quatre triangles d’or.
Pendant ce temps, Mike entraine Mirabelle loin dans le
parc pour lui raconter ce que Jack lui avait dit le matin pendant leur toilette.
-
Donc il t’a demandé si c’était mon fantasme.
Rigole-t-elle.
-
Oui et bien sûr je me suis abstenu de le lui
dire. Prévient Mike.
-
Tu as bien fait, il est encore trop tôt.
-
Mais comment peux-tu être certaine qu’il aime
la fessée ? Interroge Mike.
-
Souviens-toi, chez Ahmed quand il racontait
son histoire à Ellie ; il a bien dit que son rendez-vous était avec une
fesseuse.
-
Ha bon, il a dit ça ? Possible, je
t’avoue que je ne prêtais aucune attention à ce qu’il racontait.
-
En tout cas cela ne m’a pas échappé ni à
Gary.
-
Et bien sûr tu comptes un jour le mettre en
travers de tes genoux ! Soupçonne Mike.
-
Ho que oui ! Répond-elle.
-
Hey ne m’oublie pas quand même ! Lui
rappelle-t-il.
Mirabelle attrape Mike dans ces bras et lui caresse le
dos.
-
Moi t’oublier ?!! Même si je le voulais
je ne pourrais pas. Ne t’inquiète pas, dès que possible je m’occupe de tes
fesses.
-
Et pourquoi pas tout de suite, nous sommes
loin du château et personne ne pourras entendre.
-
Non Mike, pas maintenant, mais promis je te
fesserais d’ici peu.
-
Bon… Comme tu veux. Soupire-t-il déçu.
-
Par contre Mike, tu vas m’aider pour Jack.
J’ai déjà mis Dorine dans le coup. La stratégie est de l’exciter et l’amener à
ce qu’il agisse avec moi en fonction de ce qu’il attend. Dorine va surement
engager une conversation sur le sujet devant vous deux, surtout ne t’en étonne
pas et soutiens-la habilement car il ne faut pas le brusquer.
Le soir, après le diner, dans ce qui devait-être le
bureau du directeur, Ellie remet le livre des naufragés du Bouchtrou à Melle
Véra. Cette dernière regarde attentivement la couverture et passe sa main
dessus.
-
La reliure est faîte d’un cuir très spécial.
Conclue-t-elle.
-
Oui c’est beau, ce livre doit valoir un
paquet. Lui répond Ellie.
-
Etrange ce cuir fin et rouge…. Je serais
curieuse de savoir de quel animal vient cette peau ?
-
Moi l’origine du cuir j’y entrave que dalle.
Tout ce que je sais du cuir c’est que ça fait joliment mal sur les fesses et
que ça laisse de belles traces rouges et chaudes Mmmmmm.
-
Toi tu es vraiment en manque ! Pouffe
Melle Véra en ouvrant le livre.
-
Tu l’as dit et si ça continue, je vais péter
les plombs.
-
Je ne peux pas faire grand-chose pour toi
hélas. Je connais bien des fesseurs dans la région mais par prudence ils ne
s’occupent que discrètement de leurs fidèles. Explique d’un ton désolé Melle
Véra.
-
Ouais je comprends, ça devient très dur. Au
moins ici tu es peinarde.
-
Depuis que j’ai abandonné l’ouverture du
pensionnat et qu’ils ont fermé mes sites, ils me fichent la paix mais méfiance.
Répond Melle Véra.
-
Bon, moi je vais me pieuter, bonne nuit Véra.
-
Bonne nuit Ellie.
Episode 35
Traquenard.
26 Juin, 10heures du matin. Baccardi, Gary, Mirabelle et
le mage Arnak sont devant l’écran de télévision qui retransmet un sermon
d’Horace de Fantenay. Arnak n’en perd pas une syllabe et note sur un petit
carnet les passages les plus importants.
Melle Véra, Ellie et Aline font un footing dans le parc.
Lady Dark est en cuisine pour préparer le repas de midi et Jack, Dorine et Mike
visitent le château.
Leurs pas les ont conduits jusque dans la classe. Les
pupitres, le sol, l’estrade et le bureau sont couverts d’une fine poussière.
Dorine avec un chiffon qui se trouvait au fond du tiroir
du bureau époussète un pupitre et s’assoit.
-
Alors c’est dans cette école que vous vouliez
vous inscrire avec Ellie ? Questionne-t-elle Jack qui trace un petit
dessin sur le tableau.
-
Heu… Oui c’est ici mais ça n’a pas pu se
faire. Cette école n’a jamais ouvert ! Répond-il.
-
Pourquoi ?
-
Une question de désaccord avec l’éducation nationale
je crois, mais ce serait trop long à vous expliquer. Mystifie Jack.
-
Et que comptais-tu apprendre ici ?
-
Ben… Je… C’était pour me perfectionner en
Anglais. Oui c’est ça, en Anglais…. Je ne suis pas très bon et pour trouver un
emploi c’est bien d’être fort en Anglais. Continue-t-il de mentir.
-
Et Ellie ? Interroge Mike.
-
Ellie ? Heu… Je crois que c’était aussi
pour l’anglais.
-
L’anglais, c’est quoi ? Demande Dorine.
-
Je vous avais expliqué à la caserne que
chaque pays de ce monde avait une langue différente, et l’anglais est la langue de l’Angleterre un
pays voisin de la France. C’est une langue beaucoup utilisé dans les échanges
commerciaux alors il est bien de la connaitre.
-
C’est chouette comme classe ! Admire
Mike en essuyant un autre banc de pupitre pour s’y asseoir.
-
Tu as vu Mike, c’est comme dans nos écoles
Végétateurs, ils ont aussi des encriers ! S’exclame dorine en remarquant
les petits récipients de porcelaine encastré dans le haut des pupitres.
-
Je ne comprends pas, s’étonne Mike, vous avez
des stylos sans plume et avec de l’encre dedans alors pourquoi des
encriers ?
-
Ha, ha, ha ! C’est juste pour la
décoration, Melle Véra est un peu rétro. Ricane Jack en s’installant au bureau.
-
Oui, elle est chouette comme classe, ça me
rappelle de bons souvenirs. Dit Dorine.
-
Et vous appreniez quoi dans vos écoles ?
Interroge Jack.
-
Une seule langue car chez nous tous les
territoires parlent la même.
-
Ça c’est plutôt pratique ! Et quoi
d’autre ?
-
Ecrire, compter, dessiner, l’histoire, la
science, la géographie et le sport. Répond Mike.
-
Et vos profs ils étaient comment ?
-
Houuu, on ne rigolait pas tous les jours avec
eux ! S’empresse de répondre Dorine qui voit là une bonne occasion de
faire monter la pression chez Jack.
-
Ha bon, ils étaient sévères ?
S’intéresse-t-il.
-
Hola oui !
-
Ils vous punissaient ?
-
Oui !
-
Des lignes et des colles ?
-
Des lignes oui, mais qu’est-ce que des
colles ? Ne comprends pas Dorine.
-
C’est quand tu ne peux pas rentrer chez toi,
tu fais des heures en plus dans la classe. Explique Jack.
-
Ha oui, des retenues ! Dit Mike.
-
C’est ça. Confirme Jack.
-
Il y avait aussi les mises au coin et les
fessées. Evoque Dorine avec une discrète malice.
Le visage de Jack se teinte légèrement ce qui n’échappe
pas à Mike et Dorine.
-
Des fessées aussi ? S’étonne-t-il.
-
Oui, des fessées ! Pourquoi, chez vous
ils ne punissent pas comme ça ? Lui demande Dorine.
-
Quand j’étais petit parfois une petite
claque, mais en France ce genre de sanction est interdite.
-
Bordel, chez nous ce serait plutôt le contraire.
Soupire Mike qui comprend que Dorine n’a pas évoqué ce châtiment au hasard,
châtiment qui pourtant était aussi très rare dans les écoles Végétateurs.
-
Ho oui, j’en aie pris quelques unes des
déculottées devant tous le monde. Relate exagérément Dorine.
-
Et moi aussi ! Ajoute Mike.
-
Déculottées devant toute la classe ?
Demande confirmation Jack.
-
Des fois même dans la cour devant toutes les
autres classes. En rajoute encore Dorine par ce nouveau mensonge.
Mike confirme d’un signe de tête. Jack à mordu à
l’hameçon ses yeux pétillants le trahissent.
-
Dites-donc, la discipline était dure dans vos
écoles. Souffle-t-il comme pour évacuer une chaleur interne.
-
Tu te souviens Dorine quand il frappait avec
la règle ? Dit Mike.
-
Ho oui alors, ça claquait sec ça. Et le
martinet ?
-
Il était surtout utilisé pour les corrections
dans la cour. Affabule Mike.
-
Les profs avaient des martinets dans
l’école ? N’en croit pas ses oreilles Jack.
-
Oui, avec des lanières en cuir de lapin de
mer. Précise Dorine.
-
Ça cinglait vraiment méchant sur les cuisses.
Dit Mike en faisant une grosse grimace.
-
Et c’était bien pire quand je suis entré au
pensionnat du M. Evoque-t-elle cette fois sans exagérer car ce pensionnat était
réputé pour sa rigoureuse discipline.
-
C’était l’enfer vos écoles !
-
Pas du tout, elles nous apprenaient à
respecter la discipline surtout pour celles et ceux qui allaient choisir d’être
Vagalâmeur.
-
Vagalâmeur, mais quel rapport avec les
fessées ? S’étonne Jack.
-
C’est vrai que dans les livres il est simplement
noté que la discipline à bord des navires est stricte mais les écrivains ne
donnent jamais de détail. Lui répond Dorine.
-
Vaut mieux d’ailleurs car il y en à beaucoup
qui ne s’engageraient plus à faire la quête s’ils savaient. Adjoint Mike. Je réécrirais
les naufragés du Bouchtrou en donnant tous les détails. Les historiens ne
racontent pas tout, même sur l’île de l’Ouest il y avait discipline, hein
Dorine ? ajoute-t-il.
-
Ho oui alors, ça ne rigolait pas quand on
transgressait les règles. Répond Dorine.
-
Ha oui…. Heu, Et…. Et c’était comment la
discipline sur les bateaux ? Interroge Jack avec une convoitise qu’il ne
peut dissimuler.
-
Encore plus dure qu’à l’école. Répond Mike
qui cette fois ne raconte pas de bobards.
-
Vous ne receviez plus de fessée quand même.
Si j’en crois le livre des naufragés du Bouchtrou, pour être embarqué il faut
au minimum avoir 18 ans Rigole Jack.
-
Pour les mousses et parfois les matelots,
bien sur que si ! L’instruit Dorine.
-
Déculottée ! Ajoute Mike.
-
De… Devant… Devant l’équipage ?
-
Non pas toutes, la plupart étaient
administrées en privé. Il n’y avait que les châtiments en catégorie trois qui
étaient donnés devant l’équipage.
-
Ha… Et c’est quoi catégorie trois ?
Sollicite Jack de plus en plus fébrile.
-
Houlalalala ! Le fouet, le gros
martinet, la garcette… Enfin tu vois le genre. Lui relate Dorine.
-
Bordel, tu passais un sale quart d’heure tu
peux me croire. En remet Mike en secouant gravement la main.
-
Et vous deux vous avez été punis comme
ça ?
-
Moi j’ai juste goûté à la première et il n’y
a que Dorine qui a été au second niveau mais jamais au troisième. Répond Mike.
-
Oui et je peux te dire qu’après tu n’as pas
envie d’y aller au troisième. Adjoint-elle.
-
Tu as reçu quoi au deuxième niveau si ce
n’est pas indiscret ? Demande Jack.
-
Attachée toute nu sur un chevalet et les
fesses tannées à coup de tawsé. J’en aie gardé les marques pendant six jours.
Raconte Dorine en s’abstenant de dénoncer celui qui tenait l’instrument qui
n’était autre que Gary et sans nommer davantage le témoin qui était Aline
assistante en tant que médecin de bord.
-
Hé ben… Faut vraiment en vouloir pour faire
la quête ; les punitions en plus des combat, fffou ! Expire un grand
coup Jack.
-
A choisir, je préférais prendre une bonne
fessée que de participer à un abordage. Ricane Mike.
-
Deux même ! Remise Dorine.
-
C’est vrai ça, une bonne déculottée n’a
jamais tué personne tandis qu’un abordage. En rajoute Mike.
-
Qu’aurais-tu choisit Jack ? Lui demande
Dorine avec un petit sourire en coin.
-
Moi… Heu… Surement la fessée. Oui, la fessée
plutôt qu’un abordage bien sûr, comme dit Mike, une fessée on n’en meurt
pas. Dit-il.
-
Tu vois, quand on y réfléchit bien, la fessée
ce n’est pas si terrible que ça. Se bidonne Dorine.
-
Evidement, vu le choix proposé on peut considérer
que la fessée est une bonne sélection. Admet Jack. Et Mirabelle dans tout ça,
elle donnait des fessées ? Demande-t-il.
-
Permet-nous de ne pas te répondre, tu
comprends pourquoi. S’abstient Dorine.
-
Oui… Oui, évidement. S’excuse presque Jack.
-
Bah, les fessées du Bouchtrou ne sont pas de
si mauvais souvenirs. Evoque Mike avec une pointe de nostalgie.
-
Finalement non. Approuve Dorine.
-
Le bon vieux temps en quelque sorte, mais je
suppose que vous faisiez tout pour les éviter. S’amuse Jack.
-
Bien entendu ! Ment Dorine pour ne pas
trop insister jugeant que Jack en sait suffisamment.
-
Il est midi, on doit nous attendre en
cuisine. Coupe Mike en regardant la pendule accrochée au mur du fond.
Aujourd’hui c’est Aline, Gary et Baccardi qui sont de
vaisselle. Dorine est avec Mirabelle au bord de la fontaine du parc et lui
rapporte la conversation qu’ils ont eut avec Jack.
-
Vous avez bien manœuvrés. Félicite Mirabelle.
-
Tu aurais vu son regard quand on parlait de
fessées. C’est sûr, on a un peu forcé la dose mais qui ira dire le contraire.
-
Ha, ha, pas moi en tout cas ! Eclate de
rire Mirabelle.
-
Sauf s’il va demander aux autres. Prévient
Dorine.
-
Non, à part Baccardi et le mage ; j’ai
mis tous le monde dans la confidence. De toute façon il n’ira rien demander à
personne.
-
Que fait-on, on continue à titiller
Jack ?
-
Oui mais allez-y doucement. Préconise
Mirabelle.
Dans le même temps, un peu plus loin vers la cabane du
jardinier, Ellie et Jack sont également en grande discussion.
-
On est tombé au milieu d’un nid de guêpes.
Dit Jack.
-
Que veux-tu dire ? Réclame Ellie un peu
surprise.
-
D’après ce que m’ont raconté Dorine et Mike,
j’en déduis qu’ils sont eux aussi portés sur la fessée. Pour Aline, Lady Dark,
Gary, Baccardi et Arnak je ne sais pas mais pour ce qui est de Mirabelle Dorine
et Mike, j’en mettrais ma main au feu. Maintenant, il ne faut pas oublier que
Lady Dark, Aline et Gary étaient avec eux sur le Bouchtrou et donc…
-
Alors là Jack tu me sidères ! Après tes
mémoires d’autre monde et d’extraterrestres, voilà maintenant qu’ils sont aussi
des adeptes de la fessouille. Moi la question que je me pose c’est surtout
l’état de ta santé morale. Est-ce le manque de fessée qui te travaille le
ciboulot à ce point ?
-
Ellie, je te jure que ce que j’ai dit sur mon
passage vers cet autre monde n’est que pure vérité. Regarde ces gens, tu vois
bien qu’ils ne sont pas d’ici, ça crève les yeux.
-
Hi, hi, hi, c’est sûr, je ne sais pas ce
qu’ils ont avalé mais ils sont bien barré et toi avec. Ricane Ellie.
-
Merde ! Une fois, rien qu’une fois, tu
ne peux pas concevoir que c’est possible ? Rouspète Jack.
-
Ecoute Jack, Je veux bien tout ce que tu veux
et puis je vais te dire ; que ton histoire soit vraie ou fausse je m’en
tape. Juste un truc dont je dois te remercier ; elle me fait rêver ton
histoire et ça faisait une paye que cela ne m’était pas arrivé. S’il-te-plait
mon copain, laisse moi vivre ce délire et n’en rajoute pas… Surtout pas avec la
fessée, je suis déjà à cran alors ça devient un peu lourd et la mayonnaise ne
va pas prendre. Laisse comme ça, c’est une gentille divagation et je m’en
contente.
-
Moi je te dis que Mirabelle est une fesseuse
et Dorine et Mike sont probablement comme nous. Insiste Jack.
-
Tu ne veux pas piquer une tête dans la
fontaine là, histoire de refroidir tes neurones en zone rouge ?
-
Comme tu veux Ellie mais si j’ai raison, je
voudrais bien voir la tête que tu vas faire quand je te montrerais mes fesses
toutes rouges. Nargue Jack.
-
Pourquoi tu as l’intention de t’asseoir sur
la cuisinière et d’allumer le gaz.
-
Rigole, rigole…. On verra bien qui rira le
dernier.
Episode 36
Les paroles et
l’écrit.
27 Juin, 9h30 du matin.
Dans le petit salon, Jack, Mirabelle, Aline, Dorine et
Mike sont aux informations. Rien de bien neuf sur les prédicateurs sinon que de
graves échauffourées opposent des partisans de l’un et l’autre dans un pays
d’Afrique centrale. Les natifs de Fantasmaginaire découvrent avec stupéfaction
la station orbitale internationale en révolution autour de la terre ;
planète qui est aussi ronde que Jack l’avait décrite. Quelques brèves suivent
puis un reportage sur le football.
Melle Véra et Ellie leur feront un cours en fin de
matinée sur l’attraction qui permet à tout ce qui se trouve sur le globe,
quelque soit l’endroit, de tenir sans tomber.
A l’ordinateur Jack recherche des textes pour le mage
Arnak.
Baccardi et Gary
discutent à l’ombre d’un cèdre. Lady Dark, comme à son habitude est en cuisine.
Le mage compulse des ouvrages dans la bibliothèque, Melle Véra et Ellie sont
dans le bureau.
-
J’ai commencé le livre. Très impressionnant
comme récit. Dit Melle Véra.
-
Ouais, une big aventure.
-
C’est curieux, leur monde est d’une
technologie qui ne suit pas une évolution identique à ce que nous avons connue
dans notre propre histoire. On ne peut situer avec précision une période qui se
rapporterait à une des nôtres. En osant
une comparaison, ils seraient, de part leur degré de civilisation, entre louis
XIII et le début du vingtième siècle. Ils se battent avec des sabres et des
pistolets à poudre et leurs navires sont propulsés par une ingénieuse
machinerie très complexe qui réclame une grande précision de fabrication et
donc une industrie évoluée. Ils s’éclairent au pétrole et l’Impératrice dispose
d’un système de communication dont il n’est pas précisé le procédé et qui pourtant
est efficace. Si j’en crois toujours le récit, ils connaissent l’existence des
microbes et leur particularité et sont relativement bien outillé en matériel
médical. Ils naviguent à la boussole et au sextant et possèdent une
cartographie de leur monde très précise. Ils possèdent des montres à gousset
d’excellente qualité. Tout cela est très hétéroclite !
-
Le romancier était un sacré farceur, il à mis
un peu de tout et a secoué bien fort. Emet Ellie.
-
Ce n’est pas le style d’un romancier mais
plutôt celui d’un historien et on sent dans la lecture que cette histoire à été
écrite d’après témoignages.
-
Tu as lu au début avec le Chym l’examen de
passage.
-
Oui mais ça… Hum… Doute Melle Véra.
-
Jack dit en avoir rencontré un.
-
Ha oui ! Faudra qu’il m’en parle, mais
je pense qu’il t’a fait marcher.
-
Oui, je crois que cette histoire lui à
retourné le ciboulot. Ce pauvre Jack a dû acheter ce bouquin dans une brocante
et rêveur qu’il est, il est tombé dedans au point d’inventer ce voyage et son
retour avec des gens de là-bas. Sacré Jack, je l’aime bien quand même et à moi
il me fait vivre un peu de son délire et je trouve ça extra.
-
Justement, je me pose de plus en plus la
question de savoir si tout cela est vraiment issu de son imagination. Commence
à douter Melle Véra.
-
Ouais moi aussi. Faut dire que le mage et ses
potes sont hauts en couleur mais quand même faut prendre tout ça au second
degré. Relativise Ellie.
-
Justement, un peu trop haut en couleur pour
ne pas envisager que Jack ne dit pas la vérité.
-
Franchement, j’aimerai bien que ce soit vrai
mais hélas je crains un réveil plutôt brutal quand ils vont descendre les
prédicateurs. Envisage Ellie.
-
Ça ne m’empêchera pas de dormir et je ne
porterais pas le deuil.
-
Non mais on va peut-être en tant que complice
porter celui de bagnard. Prévoit Ellie.
-
Je coure le risque.
-
Moi aussi, l’histoire est trop bonne. Tiens
en parlant de bonne, tu ne connais pas la dernière ? Jack pense que
Mirabelle est une fesseuse et que Dorine et Mike sont des fessés.
-
Alors ça ce serait très amusant ! Tu
sais, ce n’est pas impossible vu ce qu’il y a écrit dans ce bouquin. La quête
s’inscrit dans le cadre des fantasmes alors pourquoi pas.
-
Faut-il d’abord gober que ce sont bien des
ressortissants du monde de Fantasmaginaire puis aussi gober que cette quête et
ce monde existe.
-
Oui, très juste… Bien, allons au petit salon,
il est l’heure de leur expliquer ce qu’est l’attraction terrestre. Invite Melle
Véra en regardant la pendule.
-
Des conneries tout ça, ils font semblant mais
ils savent aussi bien que nous ce que c’est. Rigole Ellie en emboîtant le pas
de Melle Véra.
Le soir pendant le dîner, Jack semble soucieux des
évènements qui se sont déroulé en Afrique centrale. Il pense que ce sont déjà
les prémices d’un embrasement. Melle Véra le soutient dans cette analyse.
Le mage à beaucoup
avancé dans l’étude et la manière d’opérer des deux prédicateurs.
Dans l’après midi, Melle Véra leur avait fait une
démonstration de ce qu’était un fusil moderne avec une carabine 22 long rifle.
Elle les a également invité à regarder les films de gangster et de guerre à la
télévision pour qu’ils s’instruisent de ces redoutables armes qu’ils ne
connaissent pas et qu’ils vont peut-être rencontrer aux mains des gardes du
corps qui assurent la sécurité des prédicateurs.
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