LECTURE DE LA SAGA

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lundi 28 avril 2014

F3 épisodes 33, 34, 35, 36




Episode 33


 La vie de château.


Doucement les yeux s’ouvrent sur un nouveau jour. Aline pousse les volets du dortoir. Les charnières grincent d’un manque d’usage. La lumière blanche du matin pénètre dans le dortoir. Dehors, l’air est tiède, le paysage est tranquille et une légère brume voile l’horizon. En bas, sur la pelouse quelques lapins gambadent.

-        Ho venez tous voir ! S’écrie-t-elle.

Une par une, le regard encore empesés, ses compagnes se sortent des draps et vont à petit pas mal équilibrées jusqu’à la fenêtre.

-        Regardez, des lapins de terre ! Montre Aline.

-        Ils sont petits. Ils ont l’air inoffensifs ceux là. Constate lady Dark.

-        Ho c’est marrant comme ils sautillent. Rigole Dorine.

-        Qu’ils sont mignons, j’aimerais bien en voir un de près. Espère Aline.

-        De l’autre côté de la cloison, Mike ouvre aussi les volets pour voir.

-        Ça se mange vos lapins de terre ? Demande-t-il en se retournant vers Jack resté dans son lit.

-        Oui, c’est même très bon si c’est bien préparé. Répond-il en s’étirant.

-        Il y a des arcs ici ?

-        Je n’en sais rien, tu demanderas à Melle Véra. Tu comptes les chasser avec un arc ? Ricane Jack.

-        Je tire bien des brigantins en plein vol alors pourquoi pas des lapins de terre.

Un peu plus loin, Ellie regarde et écoute la conversation en secouant lentement la tête comme si elle voulait faire tomber encore quelques lambeaux de rêve accrochées dans ses cheveux hirsutes.

Plus tard, pendant le petit déjeuner, Melle Véra propose aux missionnaires de se servir du petit salon comme quartier général. Le mage Arnak et Baccardi visitent l’endroit et trouve la pièce très agréable et bien éclairée par de hautes fenêtres à petits vitrages.
 Il leur faut maintenant préparer l’élimination des deux prédicateurs et pour cela, ils doivent réunir beaucoup d’informations. Melle Véra fait déplacer une télévision dans le petit salon et leur montre comment utiliser la télécommande. Jack branche son ordinateur portable et cherche une connexion internet.
Pour le moment, Ellie préfère rester à l’écart et va aider Melle Véra en cuisine.

-        Alors, je t’avais bien dit qu’ils étaient bizarres. Lui dit-elle.

-        Pour ça ils le sont et je n’aurais aucune difficulté à croire qu’ils viennent d’ailleurs. Je ne sais pas d’où mais en tout cas d’un endroit où la civilisation moderne n’a pas pénétrée. Répond Melle Véra en rangeant les bols propres.

-        Et ce serait vraiment possible d’une autre planète ?

-        Tu en as de drôles d’idées ? Difficile à dire… Je ne pense pas.

-        C’est ce que Jack dit et les autres confirment.

-        Effectivement, ça parait complètement absurde mais on peut tout imaginer. Répond Melle Véra en balançant le torchon sur un dossier de chaise.

-        Je crois que son petit tour dans les catacombes lui à un peu chahuté le ciboulot.

-        Peut-être, mais qui sait... Soupire évasivement Melle Véra.

-        Comment ça qui sait ? C’est impossible un truc pareil !

-        Dans le passé et même encore aujourd’hui, il en est qui ont parlé de passages envisageables entre les espaces et le temps, avaient-ils des éléments ou était-ce de simples élucubrations ? Peut-on rejeter ces hypothèses ou en prendre acte et attendre d’en avoir la confirmation ? Et s’ils avaient vraiment fait ce voyage ?  Jack t’a raconté qu’il s’était perdu dans les catacombes et avait débouché sur une île d’une terre inconnue, puis, qu’il en était revenu par le même chemin en ramenant des gens de là-bas avec mission de mettre hors jeu les deux prédicateurs. C’est bien ça que tu m’as relaté au téléphone ?

-        C’est ce qu’il dit, mais moi je connais bien Jack, c’est un numéro quand il s’y met. Ricane Ellie.

-        M’oui… Une autre planète me parait complètement farfelu, mais une chose est certaine, c’est que l’endroit d’où ils viennent est certainement très différent d’ici. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ces prédicateurs les préoccupent au point de vouloir les éliminer ? Qu’elles sont leurs rapports, se connaissent-ils ? Viendraient-ils eux aussi de la même région ? Pourtant les deux prédicateurs ne sont pas ignorants de la technologie. Cette affaire est très étrange, personnellement j’aime bien… J’adore la science fiction ! Et si ces personnes venaient vraiment d’un lointain ailleurs ? Hooo ce serait complètement ahurissant…. Merveilleux même !

-        Alors là, je crois Véra que tu te ramones le caberlot grave. Je ne sais pas où Jack à rencontré ces gentils énergumènes mais pour moi, ce n’est certainement pas ailleurs que sur notre planète et peut-être même bien en France, voir en région Parisienne. Tu sais, des simples d’esprit et des déconnectés, il y en à partout. Dit Ellie en essuyant l’inox de la paillasse. Tiens, si ça se trouve, ils se sont barrés d’un asile psychiatrique. Ajoute-t-elle.

-        Ce ne sont pas des simples d’esprit ou des illuminés, loin de là. J’ai bien écouté ce qu’ils racontent et disent. Ces gens sont certes un peu perdus devant notre univers et semble s’émerveiller de tout mais en aucun cas ce sont des fous ou des arriérés mentaux. La question est ; qui sont-ils vraiment ? Contredit Melle Véra.

-        Jack m’a prêté un bouquin de chez eux, si toutefois ce « chez eux » existe vraiment. C’est une histoire de quête et d’adversité un peu biscornue entre des territoires. Ce sont eux les héros ! J’avoue que c’est chouette mais de là à croire comme le dit Jack que c’est une histoire vraie, y’a un fossé grand comme le canyon du Colorado. Emet Ellie.

-        Tu as ce livre avec toi ? Demande Melle Véra.

-        Oui, il me reste une cinquantaine de pages à lire.

-        Je serais très intéressé de le lire aussi.

-        No problème, je fini et je te refile le bouquin demain ou ce soir. Mais pourquoi as-tu accepté de loger ces gens ?

-        La singularité de leur histoire et puis, je me sens trop souvent seule depuis que ces moralisateurs à deux sous font la loi. Et toi, pourquoi tu les as aidé ? Retourne la question Melle Véra.

-        Parce que je m’emmerde et que j’ai dépassé la dose prescrite de métro, dodo et pas boulot.

-        Et la fessée ?

-        Pffff, y’a plus un fesseur digne d’une médaille. Ils sont terrés dans leur bunker en attendant que l’orage passe. J’ai presque oublié ce que c’était une main sur mes fesses. Bougonne Ellie.

-        Si tu es vraiment en manque, je peux toujours te soulager mais franchement je préfère le masculin. Rigole Véra.

-        T’es gentille mais n’oublie pas que nous ne sommes pas seuls dans ce château et que si c’est pour faire ça rapidos planqué derrière un rideau, je préfère encore fantasmer et me tripoter.

Pendant ce temps, dans le petit salon, Baccardi, Mike et Gary notent tous les renseignements sur les déplacements, les dates et les lieux de meeting des prédicateurs. Pour le moment tout se passe hors des frontières Françaises donc pas de possibilité d’intervenir. Le mage Anak et Jack consultent sur internet les discours et les écrits publiés par Horace de Fantenay et Childéric Halebard que l’imprimante sort sur papier au grand éblouissement du mage.
Dorine, Lady Dark, Mirabelle et Aline ont étalé une carte de France et étudient l’emplacement et l’éloignement des villes par rapport au château qui sera le point de départ de toutes opérations.

Pour le repas de midi, c’est spaghettis sauce tomate et gruyère.

-        Il nous faut absolument des papiers d’identité si nous voulons nous déplacer sans problème avec les autorités. Dit Baccardi commençant à comprendre comment fonctionne le système policier de ce pays.

-        Je ne connais personne ici pour ce travail mais ce n’est pas différent de Paris, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. Répond Jack.

-        J’ai une de mes relations qui connait un faussaire et pour tout dire elle fut mariée avec. Annonce Melle Véra.

-        Un bon faussaire ? Veut savoir Baccardi.

-        Excellents !

-        Reste le problème de l’argent. Rappelle Jack.

-        Que vaut l’or ici ? Interroge le mage Arnak.

-        Très cher ! Lui répond Melle Véra.

Le mage se lève de table et sort de la cuisine. Il revient dix minutes plus tard avec une besace de cuir qu’il vide sur la table. Une soixantaine de triangle d’or s’éparpillent.

-        Whou ! C’est vraiment de l’or vôtre ferraille ? Demande Ellie en respirant une grande bouffée.

-        Oui, de l’or pur ! Confirme le mage.

-        Là je peux vous dire qu’il y en à pour un paquet d’oseille. Estime-t-elle en ouvrant aussi grand ses yeux que ses paupières le permettent.

-        Un triangle pèse combien ? se renseigne Melle Véra un peu surprise de la petite fortune étalée sur sa table.

-        40 grammes pièce. Précise le mage.

-        Pfooouuuu !  Fait Jack en se tassant sur sa chaise.

-        Est-ce que cela peut suffire pour les papiers d’identité ? Interroge le Mage.

-        Largement, très largement même. Il y en a bien trop. Répond Melle Véra.

-        Alors puis-je vous demander de prendre contact avec ces faussaires le plus rapidement possible. Sollicite le mage.

-        Je vais voir cela cet après midi.

-        Je vous remercie d’avance Mademoiselle pour tout ce que vous faites pour nous. Pour la nourriture, si vous avez besoin, n’hésitez surtout pas à me demander.

-        Non… J’ai un bon compte en banque et…

-        J’insiste Melle Véra.

-        Bien, en cas de besoin je vous le ferai savoir. Se soumet-elle.

En fin de repas, Dorine et Mike servent le café.
En début d’après midi, Melle Véra fait visiter le parc pendant que Mirabelle, Dorine et Jack restent en cuisine pour débarrasser et faire la vaisselle.
Il y a bien un gros lave vaisselle qui avait été prévu pour le pensionnat ou les séminaires mais comme celui-ci n’a pas pu accueillir de pensionnaires ni d’autres groupes, du coup le lave vaisselle n’a jamais été branché et par la même, devenu dérisoirement inutile pour Melle Véra qui la plupart du temps est la seule habitante de son château.
Jack à nettoyé le grand faitout et en jetant l’eau sale dans l’évier elle déborde et éclabousse involontairement  Mirabelle et Dorine.

-        C’est malin ça ! On n’a déjà pas beaucoup de vêtement ! Vocifère Mirabelle.

-        Excusez-moi, je ne pensais pas que… Dit-il en prenant un torchon pour éponger le bas de sa robe.

Cette dernière lui balance deux claques sur les fesses. Jack sursaute et se recule hors de porté.

-        Mais c’est une manie chez vous ! S’insurge-t-il. Ça fait mal !

-        Ne te plains pas, car c’est une bonne fessée que tu mériterais, interdiction ou pas ! Lui crie Mirabelle en colère.

Dorine ne dit pas un mot et s’essuie avec du papier absorbant en dissimulant un petit sourire.

-         Regarde-moi ça, il y a de l’eau partout ! Poursuit Mirabelle en pataugeant.

-        Ça va, pas la peine de s’énerver, je vais passer la serpillère. Répond Jack un peu excédé mais surtout vexé.

-        Ce serait la moindre des choses ! Ne recommence jamais ça parce que je pourrais mettre ma menace à exécution ! Averti-t-elle en quittant la cuisine.

Une fois seul avec Dorine Jack fait un bras d’honneur en direction de la porte que Mirabelle avait claqué en sortant.

-        Ça lui prend souvent ? Demande-t-il à Dorine.

-        Je crois qu’elle est un peu sur les dents, comme nous tous d’ailleurs. Minimise-t-elle. Mets-toi à notre place, tu te rends compte du changement que nous avons vécu en quelques jours ? Donne-t-elle comme excuse persuadée que Mirabelle n’avait pas agit sans arrière pensée.

-        Et moi, quand je suis arrivé chez vous, c’était pareil figures-toi. Réplique-t-il en essorant la serpillère.

-        Non Jack, il est plus facile de retourner en arrière parce qu’on connaît le passé que d’aller vers un futur dont on ignore tout.

-        Je vous avais pourtant assez expliqué ce que vous alliez découvrir.

-        C’est vrai et tu as été parfait, mais entre t’écouter et le voir en vrai, il y a une très grosse différence. Je te jure que quand nous sommes sortis des catacombes, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter. Tu ne peux pas t’imaginer le choc que ça m’a fait. Se souvient Dorine.

-        Oui, j’ai bien vu que vous aviez beaucoup de difficulté à réaliser ce qui se passait autour de vous. Maintenant que nous sommes ici au calme, Mirabelle doit peut-être subir un contrecoup. Diagnostique-t-il sans certitude. Ou alors, à Fantasmaginaire c’est une fesseuse. Ajoute-t-il.

-        Je ne pense pas, à moins qu’elle ait changé de fantasme. Ment Dorine. Ne t’inquiète pas, je connais bien Mirabelle, elle n’est pas méchante.

-        M’ouais… répond Jack avec un doute.

En fin d’après midi, Melle Véra annonce que le faussaire passera demain matin au château pour établir un devis.





Episode 34


 Commerce du faux.


25 juin, 8 heures du matin. Jack et Mike viennent se sortir de la douche et devant l’alignement de glaces et de lavabos se brossent les dents. Pour Mike, l’usage de la brosse et du tube de dentifrice est nouveau. A Fantasmaginaire il utilise un pot de pate parfumé de Verdanlo, qui est l’équivalent de la menthe, et un doigt en tissu bouclé.



-        Il y a un bon moment que tu connais Mirabelle si j’en crois le livre. Dit Jack à Mike.

-        Foui pfourquoi ? Répond-il avec la brosse dans la bouche.

-        Elle à de dôles de manies, hein ?

-        Ha bvon ?

-        Réponds-moi franchement ; Elle t’a déjà balancé des claques sur le cul ?

Mike retire la brosse de sa bouche en roulant des yeux étonnés.

-        Pourquoi tu me demandes ça ?

-        Pour savoir si c’est une habitude chez elle de le faire, voilà tout. Lui répond Jack.

-        Tu sais quand nous étions nouveaux mousses sur le Bouchtrou et qu’elle était notre supérieure hiérarchique comme les autres gradés, ils leur arrivaient si nous étions indisciplinés, de nous donner une ou deux claques comme ça, juste histoire de nous remettre en ligne mais rien de bien méchant. Répond très habilement Mike en se doutant qu’entre Mirabelle et Jack il s’était passé quelque chose.
Il rebouche le tube de dentifrice et nettoie sa brosse à dent comme Ellie lui avait montré puis pose le tout dans un gobelet sur l’étagère en verre au dessous de la glace.

-        Mais pourquoi cette question ? Demande-t-il en resserrant sa serviette autour de sa taille.

-        Ben…. Hésite Jack. C’est…. C’est parce que ça fait deux fois qu’elle me fait le coup figures-toi. Finit-il par avouer.

-        Ha bon ?!!! S’étonne faussement Mike.

-        Oui, une fois dans le TGV et encore hier en cuisine pour une histoire d’eau… En plus devant Dorine. Je ne suis plus un gamin quand même !

-        Que veux-tu que je te dise. Peut-être aime-t-elle tes fesses, hi, hi, hi, hi ! Répond légèrement Mike.

-        C’est malin ça !

-        Moi je ne vois que ça. Hi, hi, hi !

-        Ce ne serait pas son fantasme par exemple ? Interroge Jack.

-        Je ne peux pas te dire, je ne m’occupe pas du fantasme des autres moi.

-        M’ouais… dis plutôt que tu ne veux pas m’en parler.

-        Pourquoi tu me poses la question à moi, tu n’as qu’à directement lui demander après tout. Propose Mike.

-        Ben voyons, de mieux en mieux ! Bougonne Jack en quittant les sanitaires.

10 heures du matin, le faussaire est accueillit dans le grand salon. Un homme svelte, élégant en costume cravate de bonne facture. De petites lunettes demi-lune lui donnent un air d’honnête professeur d’université. Comme Baccardi, son crâne est dépourvu de cheveux. A son poignet une montre de grande valeur qu’il consulte toutes les cinq minutes comme s’il voulait s’assurer de son bon fonctionnement.
 Melle Véra présente les huit originaires de fantasmaginaire sans toutefois dévoiler cette particularité. Le faussaire détaille de la tête aux pieds chacun d’entre eux. Il sort de son attaché-case une calculette électronique et tapote sur le minuscule clavier. Une fois l’addition faite il montre le cadrant à Melle Véra.

-        Ce n’est pas donné. Estime-t-elle en lisant le chiffre affiché.

-        huit identités madame, ça représente pas mal de travail et dans ce genre de produit on ne fait pas de prix de gros. Réplique le faussaire.

Melle Véra montre le montant au mage Arnak qui ne comprend pas vraiment ce que cela peut représenter.

-        Madame, reprend le faussaire, le prix n’est pas la carte en elle-même. Avec les moyens d’aujourd’hui il est très facile de falsifier presque tout à la perfection si bien entendu on a investi dans une technologie de pointe. Le prix est surtout justifié par les recherches que nous devons faire car toute bonne fausse carte d’identité est un doublon. Inventer un nom et y apposer une adresse étaient valable il y a cinquante ans, mais aujourd’hui les moyens informatisés de la police leur permettent de consulter les fichiers en quelques secondes et s’apercevoir que les identité sont virtuelles. Pour chacun des huit, il va me falloir trouver des noms existants correspondants à leurs bonnes adresses avec une date de naissance concordante à leurs âges respectifs et en plus, que les visages soient ressemblants, en fait, presque des sosies ! Avouez que c’est une tâche fastidieuse. Une fois cela fait, la fabrication de la carte n’est qu’une formalité. Explique le faussaire.

-        Très bien, nous n’allons pas discuter du prix. Juste une petite question, le cours actuel de l’or est de combien ? Réclame Melle Véra.

-        Je ne comprends pas. S’étonne le faussaire.

La maitresse de maison dépose sur le guéridon vernis un triangle d’or que lui avait confié le mage.

-        40 grammes d’or pur, c’est avec cela que vous serez rémunéré. A prendre ou à laisser ! Annonce-t-elle.

Le faussaire prend le triangle dans sa main et le soupèse.
-        C’est vraiment de l’or ? Demande-t-il avec un soupçon de doute.

-        Je vous le laisse pour vous permettre de le faire expertiser.

-        C’est beaucoup de confiance que vous m’accorder là Melle Véra. L’or sur le marché parallèle doit se négocier aux alentour de 34 euros le gramme. Je suppose qu’il est inutile de vous demander où vous avez eut ce métal précieux ?

-        Inutile en effet. Répond sans détour Melle Véra.

-        Je ferais donc analyser ce triangle dans la journée et si c’est confirmé, je considèrerais cela comme une avance. Pour ce qui est du présent, j’aimerais disposer d’un mur neutre, gris très clair de préférence ; c’est pour prendre les photos de ces messieurs-dames. Dit-il en sortant de son attaché case un mini trépied et un petit appareil numérique haut de gamme.

Melle Véra conduit tous le monde dans une pièce inachevée dont les murs n’ont jamais été tapissés. Le faussaire en fait le tour en analysant d’un regard expert la lumière et défini l’endroit où il va placer ses sujets. Il positionne une chaise sur laquelle il pose son trépied et fixe l’appareil en bout.
Un par un les missionnaires posent devant l’objectif. Le faussaire prend plusieurs clichés de chaque puis remballe tout son matériel dans son attaché-case.

-        Melle Véra, une fois l’expertise de votre or confirmée, je vous contacte par téléphone. Dit-il en regardant le cadrant de sa montre pour la millième fois.

-        Nous sommes assez pressés ! Lui dit Baccardi d’un ton sec.

-        Je ferais de mon mieux monsieur mais je ne peux raisonnablement être en dessous de six jours.

-        Six jours, c’est d’accord. Accepte Baccardi.

Dans le milieu de l’après midi, le faussaire prévient Melle Véra que l’affaire est conclus pour quatre triangles d’or.
Pendant ce temps, Mike entraine Mirabelle loin dans le parc pour lui raconter ce que Jack lui avait dit le matin pendant leur toilette.

-        Donc il t’a demandé si c’était mon fantasme. Rigole-t-elle.

-        Oui et bien sûr je me suis abstenu de le lui dire. Prévient Mike.

-        Tu as bien fait, il est encore trop tôt.

-        Mais comment peux-tu être certaine qu’il aime la fessée ? Interroge Mike.

-        Souviens-toi, chez Ahmed quand il racontait son histoire à Ellie ; il a bien dit que son rendez-vous était avec une fesseuse.

-        Ha bon, il a dit ça ? Possible, je t’avoue que je ne prêtais aucune attention à ce qu’il racontait.

-        En tout cas cela ne m’a pas échappé ni à Gary.

-        Et bien sûr tu comptes un jour le mettre en travers de tes genoux ! Soupçonne Mike.

-        Ho que oui ! Répond-elle.

-        Hey ne m’oublie pas quand même ! Lui rappelle-t-il.

Mirabelle attrape Mike dans ces bras et lui caresse le dos.

-        Moi t’oublier ?!! Même si je le voulais je ne pourrais pas. Ne t’inquiète pas, dès que possible je m’occupe de tes fesses.

-        Et pourquoi pas tout de suite, nous sommes loin du château et personne ne pourras entendre.

-        Non Mike, pas maintenant, mais promis je te fesserais d’ici peu.

-        Bon… Comme tu veux. Soupire-t-il déçu.

-        Par contre Mike, tu vas m’aider pour Jack. J’ai déjà mis Dorine dans le coup. La stratégie est de l’exciter et l’amener à ce qu’il agisse avec moi en fonction de ce qu’il attend. Dorine va surement engager une conversation sur le sujet devant vous deux, surtout ne t’en étonne pas et soutiens-la habilement car il ne faut pas le brusquer.


Le soir, après le diner, dans ce qui devait-être le bureau du directeur, Ellie remet le livre des naufragés du Bouchtrou à Melle Véra. Cette dernière regarde attentivement la couverture et passe sa main dessus.

-        La reliure est faîte d’un cuir très spécial. Conclue-t-elle.

-        Oui c’est beau, ce livre doit valoir un paquet. Lui répond Ellie.

-        Etrange ce cuir fin et rouge…. Je serais curieuse de savoir de quel animal vient cette peau ?

-        Moi l’origine du cuir j’y entrave que dalle. Tout ce que je sais du cuir c’est que ça fait joliment mal sur les fesses et que ça laisse de belles traces rouges et chaudes Mmmmmm.

-        Toi tu es vraiment en manque ! Pouffe Melle Véra en ouvrant le livre.

-        Tu l’as dit et si ça continue, je vais péter les plombs.

-        Je ne peux pas faire grand-chose pour toi hélas. Je connais bien des fesseurs dans la région mais par prudence ils ne s’occupent que discrètement de leurs fidèles. Explique d’un ton désolé Melle Véra.

-        Ouais je comprends, ça devient très dur. Au moins ici tu es peinarde.

-        Depuis que j’ai abandonné l’ouverture du pensionnat et qu’ils ont fermé mes sites, ils me fichent la paix mais méfiance. Répond Melle Véra.

-        Bon, moi je vais me pieuter, bonne nuit Véra.

-        Bonne nuit Ellie.




Episode 35


 Traquenard.


26 Juin, 10heures du matin. Baccardi, Gary, Mirabelle et le mage Arnak sont devant l’écran de télévision qui retransmet un sermon d’Horace de Fantenay. Arnak n’en perd pas une syllabe et note sur un petit carnet les passages les plus importants.
Melle Véra, Ellie et Aline font un footing dans le parc. Lady Dark est en cuisine pour préparer le repas de midi et Jack, Dorine et Mike visitent le château.
Leurs pas les ont conduits jusque dans la classe. Les pupitres, le sol, l’estrade et le bureau sont couverts d’une fine poussière.
Dorine avec un chiffon qui se trouvait au fond du tiroir du bureau époussète un pupitre et s’assoit.

-        Alors c’est dans cette école que vous vouliez vous inscrire avec Ellie ? Questionne-t-elle Jack qui trace un petit dessin sur le tableau.

-        Heu… Oui c’est ici mais ça n’a pas pu se faire. Cette école n’a jamais ouvert ! Répond-il.

-        Pourquoi ?

-        Une question de désaccord avec l’éducation nationale je crois, mais ce serait trop long à vous expliquer. Mystifie Jack.

-        Et que comptais-tu apprendre ici ?

-        Ben… Je… C’était pour me perfectionner en Anglais. Oui c’est ça, en Anglais…. Je ne suis pas très bon et pour trouver un emploi c’est bien d’être fort en Anglais. Continue-t-il de mentir.

-        Et Ellie ? Interroge Mike.

-        Ellie ? Heu… Je crois que c’était aussi pour l’anglais.

-        L’anglais, c’est quoi ? Demande Dorine.

-        Je vous avais expliqué à la caserne que chaque pays de ce monde avait une langue différente, et  l’anglais est la langue de l’Angleterre un pays voisin de la France. C’est une langue beaucoup utilisé dans les échanges commerciaux alors il est bien de la connaitre.

-        C’est chouette comme classe ! Admire Mike en essuyant un autre banc de pupitre pour s’y asseoir.

-        Tu as vu Mike, c’est comme dans nos écoles Végétateurs, ils ont aussi des encriers ! S’exclame dorine en remarquant les petits récipients de porcelaine encastré dans le haut des pupitres.

-        Je ne comprends pas, s’étonne Mike, vous avez des stylos sans plume et avec de l’encre dedans alors pourquoi des encriers ?

-        Ha, ha, ha ! C’est juste pour la décoration, Melle Véra est un peu rétro. Ricane Jack en s’installant au bureau.

-        Oui, elle est chouette comme classe, ça me rappelle de bons souvenirs. Dit Dorine.

-        Et vous appreniez quoi dans vos écoles ? Interroge Jack.

-        Une seule langue car chez nous tous les territoires parlent la même.

-        Ça c’est plutôt pratique ! Et quoi d’autre ?

-        Ecrire, compter, dessiner, l’histoire, la science, la géographie et le sport. Répond Mike.

-        Et vos profs ils étaient comment ?

-        Houuu, on ne rigolait pas tous les jours avec eux ! S’empresse de répondre Dorine qui voit là une bonne occasion de faire monter la pression chez Jack.

-        Ha bon, ils étaient sévères ? S’intéresse-t-il.

-        Hola oui !

-        Ils vous punissaient ?

-        Oui !

-        Des lignes et des colles ?

-        Des lignes oui, mais qu’est-ce que des colles ? Ne comprends pas Dorine.

-        C’est quand tu ne peux pas rentrer chez toi, tu fais des heures en plus dans la classe. Explique Jack.

-        Ha oui, des retenues ! Dit Mike.

-        C’est ça. Confirme Jack.

-        Il y avait aussi les mises au coin et les fessées. Evoque Dorine avec une discrète malice.

Le visage de Jack se teinte légèrement ce qui n’échappe pas à Mike et Dorine.

-        Des fessées aussi ? S’étonne-t-il.

-        Oui, des fessées ! Pourquoi, chez vous ils ne punissent pas comme ça ? Lui demande Dorine.

-        Quand j’étais petit parfois une petite claque, mais en France ce genre de sanction est interdite.

-        Bordel, chez nous ce serait plutôt le contraire. Soupire Mike qui comprend que Dorine n’a pas évoqué ce châtiment au hasard, châtiment qui pourtant était aussi très rare dans les écoles Végétateurs.

-        Ho oui, j’en aie pris quelques unes des déculottées devant tous le monde. Relate exagérément Dorine.

-        Et moi aussi ! Ajoute Mike.

-        Déculottées devant toute la classe ? Demande confirmation Jack.

-        Des fois même dans la cour devant toutes les autres classes. En rajoute encore Dorine par ce nouveau mensonge.

Mike confirme d’un signe de tête. Jack à mordu à l’hameçon ses yeux pétillants le trahissent.

-        Dites-donc, la discipline était dure dans vos écoles. Souffle-t-il comme pour évacuer une chaleur interne.

-        Tu te souviens Dorine quand il frappait avec la règle ? Dit Mike.

-        Ho oui alors, ça claquait sec ça. Et le martinet ?

-        Il était surtout utilisé pour les corrections dans la cour. Affabule Mike.

-        Les profs avaient des martinets dans l’école ? N’en croit pas ses oreilles Jack.

-        Oui, avec des lanières en cuir de lapin de mer. Précise Dorine.

-        Ça cinglait vraiment méchant sur les cuisses. Dit Mike en faisant une grosse grimace.

-        Et c’était bien pire quand je suis entré au pensionnat du M. Evoque-t-elle cette fois sans exagérer car ce pensionnat était réputé pour sa rigoureuse discipline.

-        C’était l’enfer vos écoles !

-        Pas du tout, elles nous apprenaient à respecter la discipline surtout pour celles et ceux qui allaient choisir d’être Vagalâmeur.

-        Vagalâmeur, mais quel rapport avec les fessées ? S’étonne Jack.

-        C’est vrai que dans les livres il est simplement noté que la discipline à bord des navires est stricte mais les écrivains ne donnent jamais de détail. Lui répond Dorine.

-        Vaut mieux d’ailleurs car il y en à beaucoup qui ne s’engageraient plus à faire la quête s’ils savaient. Adjoint Mike. Je réécrirais les naufragés du Bouchtrou en donnant tous les détails. Les historiens ne racontent pas tout, même sur l’île de l’Ouest il y avait discipline, hein Dorine ? ajoute-t-il.

-        Ho oui alors, ça ne rigolait pas quand on transgressait les règles. Répond Dorine.

-        Ha oui…. Heu, Et…. Et c’était comment la discipline sur les bateaux ? Interroge Jack avec une convoitise qu’il ne peut dissimuler.

-        Encore plus dure qu’à l’école. Répond Mike qui cette fois ne raconte pas de bobards.

-        Vous ne receviez plus de fessée quand même. Si j’en crois le livre des naufragés du Bouchtrou, pour être embarqué il faut au minimum avoir 18 ans Rigole Jack.

-        Pour les mousses et parfois les matelots, bien sur que si ! L’instruit Dorine.

-        Déculottée ! Ajoute Mike.

-        De… Devant… Devant l’équipage ?

-        Non pas toutes, la plupart étaient administrées en privé. Il n’y avait que les châtiments en catégorie trois qui étaient donnés devant l’équipage.

-        Ha… Et c’est quoi catégorie trois ? Sollicite Jack de plus en plus fébrile.

-        Houlalalala ! Le fouet, le gros martinet, la garcette… Enfin tu vois le genre. Lui relate Dorine.

-        Bordel, tu passais un sale quart d’heure tu peux me croire. En remet Mike en secouant gravement la main.

-        Et vous deux vous avez été punis comme ça ?

-        Moi j’ai juste goûté à la première et il n’y a que Dorine qui a été au second niveau mais jamais au troisième. Répond Mike.

-        Oui et je peux te dire qu’après tu n’as pas envie d’y aller au troisième. Adjoint-elle.

-        Tu as reçu quoi au deuxième niveau si ce n’est pas indiscret ? Demande Jack.

-        Attachée toute nu sur un chevalet et les fesses tannées à coup de tawsé. J’en aie gardé les marques pendant six jours. Raconte Dorine en s’abstenant de dénoncer celui qui tenait l’instrument qui n’était autre que Gary et sans nommer davantage le témoin qui était Aline assistante en tant que médecin de bord.

-        Hé ben… Faut vraiment en vouloir pour faire la quête ; les punitions en plus des combat, fffou ! Expire un grand coup Jack.

-        A choisir, je préférais prendre une bonne fessée que de participer à un abordage. Ricane Mike.

-        Deux même ! Remise Dorine.

-        C’est vrai ça, une bonne déculottée n’a jamais tué personne tandis qu’un abordage. En rajoute Mike.

-        Qu’aurais-tu choisit Jack ? Lui demande Dorine avec un petit sourire en coin.

-        Moi… Heu… Surement la fessée. Oui, la fessée plutôt qu’un abordage bien sûr, comme dit Mike, une fessée on n’en meurt pas.  Dit-il.

-        Tu vois, quand on y réfléchit bien, la fessée ce n’est pas si terrible que ça. Se bidonne Dorine.

-        Evidement, vu le choix proposé on peut considérer que la fessée est une bonne sélection. Admet Jack. Et Mirabelle dans tout ça, elle donnait des fessées ? Demande-t-il.

-        Permet-nous de ne pas te répondre, tu comprends pourquoi. S’abstient Dorine.

-        Oui… Oui, évidement. S’excuse presque Jack.

-        Bah, les fessées du Bouchtrou ne sont pas de si mauvais souvenirs. Evoque Mike avec une pointe de nostalgie.

-        Finalement non. Approuve Dorine.

-        Le bon vieux temps en quelque sorte, mais je suppose que vous faisiez tout pour les éviter. S’amuse Jack.

-        Bien entendu ! Ment Dorine pour ne pas trop insister jugeant que Jack en sait suffisamment.

-        Il est midi, on doit nous attendre en cuisine. Coupe Mike en regardant la pendule accrochée au mur du fond.

Aujourd’hui c’est Aline, Gary et Baccardi qui sont de vaisselle. Dorine est avec Mirabelle au bord de la fontaine du parc et lui rapporte la conversation qu’ils ont eut avec Jack.

-        Vous avez bien manœuvrés. Félicite Mirabelle.

-        Tu aurais vu son regard quand on parlait de fessées. C’est sûr, on a un peu forcé la dose mais qui ira dire le contraire.

-        Ha, ha, pas moi en tout cas ! Eclate de rire Mirabelle.

-        Sauf s’il va demander aux autres. Prévient Dorine.

-        Non, à part Baccardi et le mage ; j’ai mis tous le monde dans la confidence. De toute façon il n’ira rien demander à personne.

-        Que fait-on, on continue à titiller Jack ?

-        Oui mais allez-y doucement. Préconise Mirabelle.

Dans le même temps, un peu plus loin vers la cabane du jardinier, Ellie et Jack sont également en grande discussion.

-        On est tombé au milieu d’un nid de guêpes. Dit Jack.

-        Que veux-tu dire ? Réclame Ellie un peu surprise.

-        D’après ce que m’ont raconté Dorine et Mike, j’en déduis qu’ils sont eux aussi portés sur la fessée. Pour Aline, Lady Dark, Gary, Baccardi et Arnak je ne sais pas mais pour ce qui est de Mirabelle Dorine et Mike, j’en mettrais ma main au feu. Maintenant, il ne faut pas oublier que Lady Dark, Aline et Gary étaient avec eux sur le Bouchtrou et donc…

-        Alors là Jack tu me sidères ! Après tes mémoires d’autre monde et d’extraterrestres, voilà maintenant qu’ils sont aussi des adeptes de la fessouille. Moi la question que je me pose c’est surtout l’état de ta santé morale. Est-ce le manque de fessée qui te travaille le ciboulot à ce point ?

-        Ellie, je te jure que ce que j’ai dit sur mon passage vers cet autre monde n’est que pure vérité. Regarde ces gens, tu vois bien qu’ils ne sont pas d’ici, ça crève les yeux.

-        Hi, hi, hi, c’est sûr, je ne sais pas ce qu’ils ont avalé mais ils sont bien barré et toi avec. Ricane Ellie.

-        Merde ! Une fois, rien qu’une fois, tu ne peux pas concevoir que c’est possible ? Rouspète Jack.

-        Ecoute Jack, Je veux bien tout ce que tu veux et puis je vais te dire ; que ton histoire soit vraie ou fausse je m’en tape. Juste un truc dont je dois te remercier ; elle me fait rêver ton histoire et ça faisait une paye que cela ne m’était pas arrivé. S’il-te-plait mon copain, laisse moi vivre ce délire et n’en rajoute pas… Surtout pas avec la fessée, je suis déjà à cran alors ça devient un peu lourd et la mayonnaise ne va pas prendre. Laisse comme ça, c’est une gentille divagation et je m’en contente.

-        Moi je te dis que Mirabelle est une fesseuse et Dorine et Mike sont probablement comme nous. Insiste Jack.

-        Tu ne veux pas piquer une tête dans la fontaine là, histoire de refroidir tes neurones en zone rouge ?

-        Comme tu veux Ellie mais si j’ai raison, je voudrais bien voir la tête que tu vas faire quand je te montrerais mes fesses toutes rouges. Nargue Jack.

-        Pourquoi tu as l’intention de t’asseoir sur la cuisinière et d’allumer le gaz.

-        Rigole, rigole…. On verra bien qui rira le dernier.




  Episode 36


 Les paroles et l’écrit.


27 Juin, 9h30 du matin.
Dans le petit salon, Jack, Mirabelle, Aline, Dorine et Mike sont aux informations. Rien de bien neuf sur les prédicateurs sinon que de graves échauffourées opposent des partisans de l’un et l’autre dans un pays d’Afrique centrale. Les natifs de Fantasmaginaire découvrent avec stupéfaction la station orbitale internationale en révolution autour de la terre ; planète qui est aussi ronde que Jack l’avait décrite. Quelques brèves suivent puis un reportage sur le football. 
Melle Véra et Ellie leur feront un cours en fin de matinée sur l’attraction qui permet à tout ce qui se trouve sur le globe, quelque soit l’endroit, de tenir sans tomber.
A l’ordinateur Jack recherche des textes pour le mage Arnak.

 Baccardi et Gary discutent à l’ombre d’un cèdre. Lady Dark, comme à son habitude est en cuisine. Le mage compulse des ouvrages dans la bibliothèque, Melle Véra et Ellie sont dans le bureau.

-        J’ai commencé le livre. Très impressionnant comme récit. Dit Melle Véra.

-        Ouais, une big aventure.

-        C’est curieux, leur monde est d’une technologie qui ne suit pas une évolution identique à ce que nous avons connue dans notre propre histoire. On ne peut situer avec précision une période qui se rapporterait à une des nôtres.  En osant une comparaison, ils seraient, de part leur degré de civilisation, entre louis XIII et le début du vingtième siècle. Ils se battent avec des sabres et des pistolets à poudre et leurs navires sont propulsés par une ingénieuse machinerie très complexe qui réclame une grande précision de fabrication et donc une industrie évoluée. Ils s’éclairent au pétrole et l’Impératrice dispose d’un système de communication dont il n’est pas précisé le procédé et qui pourtant est efficace. Si j’en crois toujours le récit, ils connaissent l’existence des microbes et leur particularité et sont relativement bien outillé en matériel médical. Ils naviguent à la boussole et au sextant et possèdent une cartographie de leur monde très précise. Ils possèdent des montres à gousset d’excellente qualité. Tout cela est très hétéroclite !

-        Le romancier était un sacré farceur, il à mis un peu de tout et a secoué bien fort. Emet Ellie.

-        Ce n’est pas le style d’un romancier mais plutôt celui d’un historien et on sent dans la lecture que cette histoire à été écrite d’après témoignages.

-        Tu as lu au début avec le Chym l’examen de passage.

-        Oui mais ça… Hum… Doute Melle Véra.

-        Jack dit en avoir rencontré un.

-        Ha oui ! Faudra qu’il m’en parle, mais je pense qu’il t’a fait marcher.

-        Oui, je crois que cette histoire lui à retourné le ciboulot. Ce pauvre Jack a dû acheter ce bouquin dans une brocante et rêveur qu’il est, il est tombé dedans au point d’inventer ce voyage et son retour avec des gens de là-bas. Sacré Jack, je l’aime bien quand même et à moi il me fait vivre un peu de son délire et je trouve ça extra.

-        Justement, je me pose de plus en plus la question de savoir si tout cela est vraiment issu de son imagination. Commence à douter Melle Véra.

-        Ouais moi aussi. Faut dire que le mage et ses potes sont hauts en couleur mais quand même faut prendre tout ça au second degré. Relativise Ellie.

-        Justement, un peu trop haut en couleur pour ne pas envisager que Jack ne dit pas la vérité.

-        Franchement, j’aimerai bien que ce soit vrai mais hélas je crains un réveil plutôt brutal quand ils vont descendre les prédicateurs. Envisage Ellie.

-        Ça ne m’empêchera pas de dormir et je ne porterais pas le deuil.

-        Non mais on va peut-être en tant que complice porter celui de bagnard. Prévoit Ellie.

-        Je coure le risque.

-        Moi aussi, l’histoire est trop bonne. Tiens en parlant de bonne, tu ne connais pas la dernière ? Jack pense que Mirabelle est une fesseuse et que Dorine et Mike sont des fessés.

-        Alors ça ce serait très amusant ! Tu sais, ce n’est pas impossible vu ce qu’il y a écrit dans ce bouquin. La quête s’inscrit dans le cadre des fantasmes alors pourquoi pas.

-        Faut-il d’abord gober que ce sont bien des ressortissants du monde de Fantasmaginaire puis aussi gober que cette quête et ce monde existe.

-        Oui, très juste… Bien, allons au petit salon, il est l’heure de leur expliquer ce qu’est l’attraction terrestre. Invite Melle Véra en regardant la pendule.

-        Des conneries tout ça, ils font semblant mais ils savent aussi bien que nous ce que c’est. Rigole Ellie en emboîtant le pas de Melle Véra.


Le soir pendant le dîner, Jack semble soucieux des évènements qui se sont déroulé en Afrique centrale. Il pense que ce sont déjà les prémices d’un embrasement. Melle Véra le soutient dans cette analyse.
 Le mage à beaucoup avancé dans l’étude et la manière d’opérer des deux prédicateurs.
Dans l’après midi, Melle Véra leur avait fait une démonstration de ce qu’était un fusil moderne avec une carabine 22 long rifle. Elle les a également invité à regarder les films de gangster et de guerre à la télévision pour qu’ils s’instruisent de ces redoutables armes qu’ils ne connaissent pas et qu’ils vont peut-être rencontrer aux mains des gardes du corps qui assurent la sécurité des prédicateurs.

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