LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 28 avril 2014

F3 épisode 101, 102, 103, 104





Episode 101


 La raclée


9 Octobre, La télévision informe qu’un remaniement ministériel à été décidé par le président de la république. Deux hommes d’affaire proches du chef de l’état sont entendus comme simples témoins dans le cadre d’une enquête sur des ventes illégales d’armes en Centrafrique qui auraient permis, selon certaines sources, d’armer les partisans d’Horace de Fantenay. D’autres informations sont diffusées, mais pas un mot sur les prédicateurs à croire que les autorités s’en désintéressent.
Gary annonce que l’armoire sera prête pour demain soir. La modification permettra à ce que les deux prédicateurs voyagent assit et de se fait ne pas arriver à destination comme des serpillières.
L’idée d’Ellie pour récupérer les clefs des catacombes est adoptée et Melle Véra met dans une boite toutes ses vieilles clefs qui n’ont plus d’usage. Ellie remontra à Paris avec sa moto le 11 Octobre ; le même jour, Mirabelle, Aline, Lady Dark, Et Baccardi prennent aussi cette direction à bord du monospace de Sourire. Le lendemain Dorine Gary et Mike avec les clefs de l’appartement de Jack, monteront dans le TGV à 11h15 et arriveront en gare de Montparnasse vers 17 heures où ils seront réceptionnés par Sourire.
Le 13 octobre, Bonemain prendra la route pour la capitale avec en chargement les deux prédicateurs. Le mage Arnak et Jack seront à ses côtés en cabine. Ils doivent arriver le 14 à 2h30 du matin et stationneront en face de la gare RER de Denfert-Rochereau. Le reste de l’équipe les attendra sur place avec, si tout se passe bien, les clefs des catacombes.

L’après midi est radieuse, Dorine, Sourire, Ellie, Jack et Mike tapent le ballon sur la terrasse du château. La balle passent de pieds en pieds et de têtes en tètes. On dribble, on jongle et d’un plat du pied Jack envoie involontairement le ballon à travers un carreau d’une fenêtre du château.
Melle Véra alertée par le bruit de verre brisé, se précipite pour constater les dégâts.

-        C’est moi Melle Véra, excusez-moi, je rembourserais la casse. Se dénonce Jack.

-        Heureusement, mais tu crois que c’est le moment à quelques jours de partir. Il va falloir trouver un miroitier disponible rapidement. Se met en colère Melle Véra.

-        Je peux m’en charger. Se propose-t-il.

-        C’est moi qui vais me charger de toi ! tu vas vite comprendre qu’il ne faut pas jouer au ballon à proximité des vitrages. Attends-moi là, je n’en n’aie pas pour longtemps. Prévient-elle en entrant dans le hall du Château.

-        Hi, hi, hi ! Je crois que tu vas recevoir une bonne fessée. Rigole Ellie.

-        Ce n’est pas pour me déplaire. Fanfaronne Jack.

-        Hummm, elle n’a pas l’air contente. Juge Mike.

-        C’est sûr… Disons que je vais en prendre une belle. Hoou, j’en aie déjà d’excitants petits frissons.

Cinq minutes plus tard, Melle Véra est de retour armée d’un martinet de bonne facture. Jack pâlit un peu en voyant les solides lanières et sent déjà que ça va lui cingler bien plus chaudement qu’il l’avait prévu.

-        Déculottes-toi ! Lui ordonne Melle Véra.

-        Là, ici ? Interroge-t-il un peu surpris.

-        Tout de suite et ici ! Répond-elle en lui envoyant assez rudement les lanières en travers des cuisses.

Jack grimace et plie les genoux en se frottant l’arrière des cuisses. Un second coup le fait carrément sauter en l’air en poussant un retentissant « AAÏEEE ! 

-        J’ai dit de te déculotter alors tu te dépêches ! Lui crie Melle Véra en faisant siffler le martinet.

Le pauvre Jack à perdu de sa superbe et par la même, son excitante illusion d’une fessée à la main. Il se déculotte du plus vite qu’il peut puis une fois short et slip aux chevilles, Melle Véra lui attrape le poignet gauche et commence à lui fouetter fesses et cuisses sans ménagement.

-        Je vais t’apprendre moi à casser les carreaux du château. Crie-t-elle en envoyant assez rudement les lanières du martinet.

Jack gesticule et ne peut que sautiller à causse de ses chevilles prises dans le short et slip. Il à beau tenter de se protéger avec sa main droite mais rien y fait, Melle Véra est habile et trouve toujours un passage pour que les lanières touchent la cible.
Les cris de Jack attirent de nouveau spectateurs ; Mirabelle, Aline, Lady Dark, Gary, Baccardi et Bonemain lâchent les raquettes et les boules pour assister à la fessée. Même le mage Arnak et venu voir quelques instants avant de retourner à sa chaise longue et son livre en rigolant.
Les fesses et cuisses du malheureux se couvre vite de belles lignes désordonnées et bien colorées. Nul ne sait où est passé l’excitation dont il se vantait, à croire qu’elle s’est cachée en attendant la fin de l’orage.
Le martinet ne cesse d’aller et venir en déposant à chaque fois sur les cuisses ou les fesses de Jack sa cuisante morsure multipliée par le nombre de lanières.
Le malheureux tournicote, se déhanche, se contorsionne de douleur et sa voix n’a plus assez de corde pour sonoriser toutes ses plaintes.
C’est une plaisante chorégraphie que nous offrent les deux interprètes. Un peu anarchique c’est vrai mais aucune des spectatrices ni aucun des spectateurs ne réclament la perfection. Elles et ils se plaisent de se désordre gestuel trouvant avant tout du charme dans l’improvisation.



Jack n’en fini pas de recevoir des coups de martinet en essayant tant bien que mal de rester en équilibre sur ses deux jambes entravées par le short torsadé à ses chevilles.
Pas de doute, Melle Véra est très en colère et lui administre une mémorable raclée.
Jack n’en peut plus de subir et d’hurler, il se laisse choir sur le dallage en suppliant. Melle Véra stoppe la danse des lanières.

-        La prochaine fois que tu joueras au ballon tu réfléchiras à t’éloigner de mes fenêtres ! Lui dit-elle en menaçant encore avec le martinet. Que ça te serve de leçon ! Ajoute-t-elle en s’éloignant.

Mirabelle, Aline, Lady Dark et Gary retournent à leur partie de badminton très satisfaits de l’intermède. Baccardi et Bonemain reprennent leur partie de pétanque en commentant cette belle raclée.
Dorine se penche sur Jack resté au sol.

-        Ça va ? lui demande-t-elle.

-        Hoooo, hoouuulala ! Répond-il en se frottant délicatement fesses et cuisses.

-        Tu as mal ? L’interroge Ellie avec une pincé d’ironie.

-        Hooouuuu, Hoooyaaayaaïe ! Bien sûr, hooo !

-        Tu veux qu’on t’aide à te reculotter ? Propose Sourire avec un peu de narquoiserie.

-        Fichez-moi la paix, hooouuuu !

-        Bordel, qu’est-ce que tu as pris. Constate Mike en affichant un grand sourire.

-        J’ai dit fichez-moi la paix ! Répète-t-il avec plus de conviction.

-        C’est qu’il nous fait un caca nerveux le mec ? OK, on s’en va ! Venez on va faire un tour au bord de la rivière. Rigole Ellie en invitant à suivre.

Beaucoup plus tard en fin d’après midi, Jack entre au petit salon où Sourire, Dorine, Ellie et Mike jouent au tarot.

-        Tiens un revenant ?! Fait Ellie.

-        Holà tu as vu tes cuisses ? Dit Sourire en constatant les striures bien marquées et par endroit légèrement boursoufflées.

-        Je les ai vus et surtout bien senti. Répond Jack en s’installant délicatement sur une chaise.

-        C’était grandiose, une vraie rouste ça ! Estime Mike en balançant l’excuse sur le tapis.

-        Tu l’as dit, je n’en avais jamais reçu une comme ça et je n’aime pas du tout. Souffle Jack.

-        Ce qui est marrant, c’est que tu n’as pas pipé mot. Emet Ellie.

-        Comment ça ?

-        Tu aurais pu protester quand même.

-        Que voulais-tu que je proteste alors que je venais de casser un carreau ? Réplique Jack avec étonnement.

-        Il me semble au passage, mais je peux me gourer, qu’un jour tu nous avais dit que jamais tu n’accepterais une fessée qui n’apporte aucun plaisir.

-        C’est vrai, je suis témoin. Confirme Mike.

-        Oui… Oui mais là, je ne pouvais rien faire. Se défend Jack.

-        Tu avais qu’à implorer Melle Véra d’arrêter.

-        T’es malades toi ! Tu as vu comment qu’elle était en furie ? Elle m’en aurait collé le double ouais !

-        Mais non, tu en as reçu plus justement parce que tu n’as rien dit. Lui répond Mike.

-        Tu as vu jouer ça où toi ? S’énerve un peu Jack.

-        Il ne pige toujours pas Mike. Remarque, il a peut-être pris son pied ? Intervient Ellie.

-        Certainement pas ! Je peux te dire que j’ai morflé. Contredit Jack en haussant les épaules.

-        De toute façon tu la méritais cette fessée. Juge Dorine.

-        C’est sûr… Acquiesce-t-il du bout des lèvres.

-        Moi je me souviens que j’en méritais une pour avoir laissé punir Aline à ma place et que tu m’avais dit que jamais tu n’admettrais ce genre de fessée punitive parce qu’elle n’apportait rien au niveau du plaisir et pourtant aujourd’hui tu viens d’en prendre une. Relance Mike.

-        Et sans moufeter ! Ajoute Ellie.

-        Je n’étais pas comme toi consentant, c’est juste que je ne pouvais pas faire autrement avec un carreau cassé sur le dos. Rétorque Jack.

-        Un sacrifice en quelque sorte. Plaisante Dorine.

-        Et comme il n’a pas demandé à Melle Véra d’arrêter quand ça faisait trop mal et bien elle à continué. Manque d’expérience Jack... Dit Mike.

-        Parce que tu crois que si je lui avais demandé de stopper ça aurait changé les choses ?

-        Je ne crois pas, j’en suis certain ! Mais bravo quand même, belle résistance. Admire Mike.

-        Ouais, on ne va plus pouvoir dire que c’est un petit joueur maintenant. Conclue Ellie.

-        Il lui reste à goûter le fouet pour venir jouer dans la cour des grands. Dit Dorine.

-        Le fouet !!! Alors ça jamais ! Colère Jack, sortant du petit salon en claquant la porte.




Episode 102


 Préparation au départ.


10 Octobre, le temps est maussade mais la température reste agréable. Les membres de l’équipe commencent à préparer leurs bagages. Mike ne parle que de Clakett et il lui tarde d’enfin retrouver le territoire impérial de Fantasmaginaire.
Les deux prédicateurs sont juste informés de leur proche transfert pendant la promenade. Ils paraissent très confiants croyant sans doute pouvoir très rapidement quitter le navire où ils seront enrôlés involontaires.
Melle Véra à remis à Mike et Dorine un uniforme neuf de l’institution lafleurodent afin qu’ils l’emportent à Fantasmaginaire. Les maillots de bain de Rirolarm et son copain, ainsi que le costume de femme de chambre sont aussi du voyage comme trophées.
Ellie est triste et dit que ce départ ressemble à la fin d’une belle colonie de vacances.
Durant tout cette journée Baccardi traine à faire son sac est reste silencieux ; ses sourires sont étrangement forcés.

L’armoire est prête, Gary et Bonemain la présente avant de la charger dans le camion. A l’intérieur, toutes des étagères ont été enlevées et la profondeur du meuble augmenté de quarante centimètres pour pouvoir, de chaque côté de la séparation verticale, fixer deux sièges bien rembourrés. Les deux compartiments sont capitonnés afin d’éviter que les têtes cognent le bois et des taquets visés permettront de passer les sangles.
Bonemain prévoit le départ à 22 heures le 13 Octobre en invoquant une marge de temps confortable.
En milieu d’après midi, Mirabelle, Aline, Gary et le mage ouvrent les deux cellules sortent les deux prédicateurs afin qu’ils écoutent ce qui va leur être annoncés.

-        Le 13 Octobre vers 21H30 heures vous allez être conduit au camion pour votre transfert vers Paris et nous pensons y arriver le lendemain vers 23h30. Nous avons aménagé une armoire pour que votre voyage se déroule dans de bonnes conditions de confort. N’allez pas imaginer que nous avons de la compassion pour vous, cette modification n’est que par soucis que vous n’arriviez pas à destination en mauvaise forme physique car nous avons à effectuer une longue marche dans les catacombes avant d’atteindre le monde de Fantasmaginaire et il n’est pas question de vous porter. Leur dit le mage Arnak.

-        Le monde de Fantasmaginaire dites-vous ? Interroge Horace de Fantenay.

-        Oui, ce sera votre nouvelle patrie ! Confirme Arnak.

-        Allons bon et où se trouve ce Fantasmaginaire ?

-        Dans un autre univers ou une autre planète ou encore une autre dimension ; c’est selon comme tu l’interpréteras. Lui répond Arnak.

-        A qui voulez-vous faire croire cela ? c’est grotesque ! Rigole Horace de Fantenay.

-        Quand tu arriveras sur place tu feras moins le mariole. Renvoie Gary.

-        Et la suite de cette histoire abracadabrante ? Demande De Fantenay en affichant un petit sourire moqueur.

-        Nous vous ferons embarquer sur un navire Vagalâmeur comme mousse. Répond Mirabelle.

-        Mais encore ? En réclame-t-il davantage.

-        Vous partirez  tous les deux sur le grand océan et vous essayerez de rester en vie le plus longtemps possible. Précise-t-elle un peu plus.

-        Que veut dire « rester en vie le plus longtemps possible » ? S’étonne Horace de Fantenay.

-        Ça veut dire qu’il vous faudra combattre les Kidnapingres, les Creuztatombs, les Crèvesueurs et les Entoqués.

-        Et qui sont tout ces gens ? Demande Childéric Halebard.

-        Ce sont des pirates, des corsaires, des marchands d’hommes et pour les Entoqués, ils sont cannibales. Répond le mage Arnak.

-        On nage en pleine fiction ! Pouffe Horace de Fantenay.

-        Une fiction que vous allez tous les deux découvrir dans sa dimension la plus réaliste. Rétorque Aline.

-        J’espère pour vous que vous savez manier le sabre, ha, ha, ha, ha ! Eclate de rire Gary.

-        Ho, j’oubliais, il y a aussi les tempêtes. Adjoint Mirabelle.

-        Et également les lapins de mer, les serpents rouges et quelques autres agréables bestioles qui adorent la chair fraîche. Ajoute Aline.

-        Ha, ha, ha, ha ! Arrêtez de nous prendre pour des imbéciles, nous avons passé l’âge de croire au pays des merveilles et au capitaine Némo. Ricane Horace de Fantenay.

-        Je n’ignore pas que vous êtes monsieur Arnak capable de grande prouesses pour ce qui est de l’illusion, est-ce donc un monde peuplé de vos mirages où vous allez nous enfermer pour nous rendre fous ? Est-ce donc ça votre promesse de liberté ? Questionne Childéric.

-        Non, il est bien réel le monde de Fantasmaginaire. Là-bas, je n’aurais pas de temps à perdre à vous tromper de mes illusions, je crois qu’elles ont fait bonnes œuvres à Foix, Pamiers et Cahors et qu’il est temps de les laisser se reposer. Pour ce qui est de notre promesse, elle sera tenue, une fois embarqué vous serez aussi libre qu’on peut l’être sur un navire en contrepartie d’assurer votre travail de marin. Maintenant, vous avez été assez informés alors rentrez dans vos cellules. Termine le mage Arnak.

Un peu plus tard une fois dans leurs cachots respectifs, Horace de Fantenay interpelle son voisin.

-        Tu te rends compte de ce qu’ils ont tenté de nous faire croire pour brouiller les pistes ?

-        J’espère que tu as raison. Lui retourne Childéric.

-        Tu ne vas quand même pas avaler ces sornettes ?

-        Ma sagacité m’en défend, mais elle n’est pas assez forte pour en écarter l’hypothèse.

-        Allons, ressaisis-toi ! Ricane Horace de Fantenay.

-        Je n’arrête pas, mais il y na tant de questions dont je ne trouve pas les réponses. J’admire ta clairvoyance parce qu’elle était mienne au début que je suis arrivé ici. Relate Childéric Halebard.

-        Oui je comprends, le temps passant dans cet endroit doit user l’esprit. Compatie Horace de Fantenay.

-        Comment un illusionniste peut-il être assez talentueux pour créer de telles choses. Aucun avant lui n’a réalisé ce genre de prouesse. Gigantesque, incroyable et tout ça sans aucun matériel. Répond-moi franchement Horace, crois-tu ça possible ?

-        Puisque cela a été fait c’est que c’est possible ! Maintenant il n’était certainement pas seul et rien ne prouve qu’avec ses complices ils n’avaient pas habilement dissimulé du matériel. Je pense que dans ce groupe ils sont tous illusionnistes et prestidigitateurs de talent, de vrais spécialistes on ne peut que le constater.

-        D’après toi, ils posséderaient un matériel très sophistiqué facilement dissimulable se combinant avec leurs techniques afin d’assembler et rendre plus forte les illusions créées ? Interroge Halebard septique.

-        Oui et ils avaient préparé leur spectacle de longue date et à ce titre ils ont bien réussi leur coup ! Répond Horace De Fantenay.

-        J’étais à Foix et Pamiers et j’ai vu… J’ai lu les témoignages sur les évènements de Cahors. Horace toi qui étais présent, ce dragon, était-il comme les témoins l’ont raconté ?

-        Oui…. Oui mais moi j’ai vu sa gueule à quelques mètres de mon visage ! Il était…. J’en frisonne encore ! Il était grand très grand d’une envergure d’au moins les deux tiers de la longueur du pont Valentré. Il était glacial… étrange, effroyable et j’ai senti sur moi…

Horace de Fantenay stoppe sa narration les images de ce moment lui reviennent à l’esprit et il flaire encore le souffle froid du dragon envelopper son corps recroquevillé sur le pavé du pont.

-        Qu’as-tu senti ? Demande Childéric.

-        Je ne sais pas, c’était terrifiant et j’en fais souvent des cauchemars. Répond Horace de Fantenay avec dans la voix l’effroi de ce passé si proche.

-        C’est vrai qu’il ta dit ce que les journaux ont rapporté ? Continue de questionner Childéric Halebard qui ne peut voir la pâleur moite qui colle au visage de son voisin de cellule.

-        Oui…. Oui d’une voix puissante qui rebondissait sur les pierres… Une voix profonde, une voix effroyable ! Et tout autour il y avait de grosses chauves-souris qui volaient en nous regardant de leurs yeux embrassés et montrant des dents comme des lames. Le ciel… Oui le ciel aussi était sombre et fiévreux avec des reflets de néant obscur et de feu que des éclairs tourmentés traversaient. J’ai vécu le plus abominable moment de ma vie et j’ai bien cru ce jour là qu’il était venu prendre mon âme. Mais qu’ais-je fais d’autre que désirer ardemment et prêcher pour que nos vies soient exemptes de péchés ? Qu’ais-je proposé d’autre que des règles de droiture et que tous les hommes s’y soumettent ? Qu’ais-je formulé d’autre que le monde soit épuré de tous les infidèles, les pervers et les parasites ? Je voulais qu’il ne reste que les purs ! Alors, pourquoi, pourquoi ? Raconte et se lamente De fontenay.

-        Et crois-tu qu’une bande d’illusionnistes si talentueux qu’ils soient auraient pu matérialiser tout ça ?

-        Je…. Je ne sais pas… Je ne sais plus ! Laisse-moi Childéric, laisse-moi… Répond Horace en se couchant sur son lit le visage entre ses mains.

Les deux prédicateurs n’échangeront plus un mot de la soirée.




 Episode 103


 La décision de Baccardi.


11 Octobre, le ciel est toujours gris ; De bon matin Ellie a chargé les sacoches de sa moto afin de prendre la route juste après le petit déjeuner.
Toute l’équipe est en cuisine à encore se chiper les tartines beurrées. Baccardi fait tinter sa petite cuillère sur le rebord de son bol et demande à tous de l’écouter.

-        Mes amis je vous annonce que je ne retournerais pas à Fantasmaginaire ! Dit-il d’un seul trait le visage grave.

Son annonce résonne dans la cuisine comme un coup de tonnerre. Pendant quelques secondes, tout le monde reste suspendu dans la parole et le geste.

-        Qu’as-tu dit ? Demande confirmation Mirabelle.

Baccardi répète mots pour mot.

-        Mais…. Mais pourquoi ? Ne comprend pas Aline.

-        Vous n’ignorez pas qu’une fois à Fantasmagination, même en insistant auprès de l’impératrice, il me sera interdit de demeurer sur le territoire impérial de fantasmaginaire. Je le comprends parfaitement car je ne suis pas élu par une inquêtrice et je ne le serais jamais de part mes origines Kidnapingres. Alors, que pourrais-je faire d’autre sinon de reprendre le commandement de mon bateau et de repartir écumer l’océan. Être ce que j’ai toujours été, un Kidnapingre, un chasseur de navires Vagalâmeurs. Croyez-vous après ce que nous avons vécu ensemble, je pourrais encore regarder en face un Vagalâmeur au bout de mon pistolet ou mon sabre ? Croyez-vous que je pourrais encore vendre des Vagalâmeurs à des Crèvesueurs qui vont en faire des esclaves ou des Entoqué qui en feront leur repas et ne pas penser que ces malheureux là auraient très bien pu s’appeler Dorine, Aline, Mirabelle, Lady Dark, Gary ou Mike ? Non, je ne peux plus être ça et je ne veux plus être ça !

-        Tu n’es pas obligé d’être capitaine du Troudanlo. Tu peux débarquer en territoire Kidnapingre et ouvrir un commerce dans un port. Avec ta notoriété tu aurais de la clientèle. Lui propose Lady Dark.

-        Et entendre raconter au comptoir les exploits de tel ou tel autre équipage, le nombre d’infortunés Vagalâmeurs vendus, morts ou pire, ayant servit d’appât pour les lapins de mer… Entendre encore raconter ma propre histoire, mais aussi les quolibets de certains me voyant devenu paisible tenancier après avoir été le capitaine le plus redouté de l’océan. Non je ne veux plus rien entendre de tout ça ni faire partie des Kidnapingres à quelques niveaux que ce soient.

-        Sage décision et je suis bien certain, qu’aucun autour de cette table ne la désapprouve. Le rassure le mage Arnak. Mais ici que vas-tu devenir ? Lui pose-t-il la question.

-        Hier soir nous avons parlé, Melle Véra, Jack, Ellie et moi. Dans un premier temps, Ellie se propose de me loger provisoirement en attendant que  Melle Véra rouvre Lafleurodent en chambre d’hôte. Elle m’a demandé de m’occuper des réservations. Pour ce qui est de subvenir à mes besoins, Jack m’a dit que  je pourrais me lancer dans l’écriture de récit sur l’éducation…. L’éducation selon Baccardi, ça va de soi ! Il m’a affirmé que ce genre de littérature traitant du fantasme de la fessée était très prisée et ne doutais pas que les lois restrictives votées par le gouvernement allaient bientôt être abrogées. Sans doute que je raconterais d’autres souvenirs aussi, Fantasmaginaire et nos histoires m’ont donné beaucoup d’idées de récits.

-        Ha non ! Le coupe Mike, L’écriture de nos aventures depuis que Dorine et moi nous avons embarqué sur le Bouchtrou et jusqu’à notre retour à Fantasmaginaire dans quelques jours, c’est moi qui l’écrirai et j’ai même commencé à faire les illustrations. Alors tu fais tes bouquins sur l’éducation à la Baccardi et tu me laisses notre histoire.

-        Ha, ha, ha, ha, sacré Mike ! C’est d’accord tu as ma parole en espérant qu’un jour tes écrits et tes dessins me parviendront jusqu’ici.

-        As-tu pensé à Glassalo ? Questionne Dorine.

-        Oui, avant de partir en mission, j’ai remis une ordonnance écrite à ma seconde. Elle à ordre si je ne reviens pas, de débarquer Glassalo à l’ambassade de Fantasmagination et une galère impériale se chargera ultérieurement de le conduire dans un port Kidnapingre de son choix pour qu’il y installe le restaurant de ses rêves. J’ai écrit un double de cet ordre que j’ai remis à l’impératrice ainsi qu’un coffret contenant une fortune en bijoux et or ce qui permettra à Glassalo de faire construire son restaurant et de bien démarrer.

-        Tu avais donc déjà prévu de ne jamais revenir à Fantasmaginaire. Lui dit Gary.

-        Non, j’avais écrit cet ordre parce que comme tous ici nous n’étions pas certains de revenir de cette mission. Ainsi, s’il m’arrivait malheur ou tout simplement que nous étions dans l’impossibilité de repasser dans l’autre sens, comme je savais que Glassalo avait fait et tenu la promesse de ne plus tuer de Vagalâmeur et qu’il supportait de moins en moins de les voir se faire éventrer ou vendre par d’autres, j’ai fait en sorte que si je venais à disparaitre dans cette mission, il soit dégagé d’être sous les ordres d’une ou d’un autre capitaine et poursuivre les campagnes en mer. Glassalo c’est un chic gars et je lui dois bien ça.

-        Alors tu ne remontes pas à Paris ? Lui demande Gary.

-        Si,  j’assure la mission jusqu’au bout et je vous accompagnerais jusqu’à l’entrée des catacombes. Répond Baccardi.

-        Je ne doute pas que ta décision de rester de ce côté a été murement réfléchie, mais sache que je vais ramasser toutes les billes et que l’itinéraire de Fantasmaginaire ne sera plus balisé. Tu sais aussi bien que moi pour en avoir fait l’expérience que trouver le bon chemin relève du hasard et que si un jour tu décides de revenir, l’expédition sera périlleuse. Prévient le mage Arnak.

-        Je n’aie aucune intention de retourner en territoire Kidnapingres. Affirme Baccardi.

-        Et que dit-on à Galssalo et à l’impératrice au sujet de ton absence ? Pose la question Lady Dark.

-        Je t’avoue que je n’y aie pas pensé…. Vous pourrez toujours dire que je suis mort.

-        Je ne pourrais pas annoncer ça à Glassalo.

-        Oui, il est sensible, ça lui ferait trop de peine. Admet Baccardi.

-        Et pourquoi ne pas tout simplement raconter la vérité. Intervient le mage Arnak.

-        C’est certainement ce qu’il y a de mieux à faire. Conclus Lady Dark.

En bout de table Bonemain écoute la conversation éberlué.
Ellie se lève, se lave les mains et dit au-revoir à tous. Elle rejoint sa moto garée devant le château et tourne la clef de contact ; le moteur bicylindre démarre en soufflant en bout des pots d’échappement un bruit rauque. Elle engage la première vitesse, s’éloigne puis disparait au bout de l’allée.
Un peu plus tard, Bonemain interpelle Melle Véra dans la buanderie.

-        C’est quoi la discussion de ce matin, Il est capitaine d’un navire Baccardi et il vend et tue des gens ? Et l’impératrice, les Vagalâmeurs, les Kidnapingres et les Entoqués, qu’est-ce que c’est que ce charabia ? Vous essayez encore de me monter une cabane pour me faire croire à cette connerie de monde parallèle ?

-        On n’essaye rien du tout ! Tu n’y crois pas et cela ne les dérange absolument pas, mais permet quand même qu’ils parlent de leur retour dans leur patrie. Pour ce qui est de Baccardi, il est bien capitaine d’un bateau, mais comme tu as pu l’entendre, il a décidé de ne plus l’être et de rester ici pour les raisons qu’il a évoquées, c’est aussi simple que ça. Lui répond Melle Véra.

-        Et bien si c’est aussi simple je n’aie rien à ajouter…. Poil au nez ! Conclus Bonemain en ne croyant pas un mot de ce qu’il vient d’entendre.

10h24, Sourire, Mirabelle, Lady Dark, Aline et Baccardi prennent place dans le monospace. Sourire pense être à Paris vers 19 ou 20 heures.





 Episode 104


Tourisme



12 Octobre, Dorine Gary et Mike quittent à leur tour le château. Melle Véra les accompagne à la gare de Pau et leur fait de tristes adieux sur le quai.

En fin d’après midi ils arrivent à la gare Montparnasse où Sourire les attend pour les conduire à l’appartement de Jack.

13 Octobre, Le temps est variable mais il n’est pas annoncé de pluie. Ellie et Sourire proposent à Mirabelle, Aline, Lady Dark, Dorine, Baccardi, Gary et Mike de les emmener visiter Paris.
Le matin ils empruntent le RER jusqu’à la station St Michel et engagent une longue promenade à pied sur les bords de seine en partant de la cathédrale Notre Dame pour ensuite se diriger vers la tour Eiffel qu’ils pensent atteindre en milieu d’après midi. La cathédrale les impressionne.
L’hôtel de ville, la tour St Jacques, le Chatelet, le pont Neuf, Le Louvre et sa pyramide, puis enfin, pour déguster une saucisse-frites, le jardin des Tuileries. Les natifs de Fantasmaginaire sont troublés par l’immensité de la ville et le trafic incessant des deux roues, automobiles, camions et bus. Dans leur monde il n’existe aucune équivalence.
Une fois rassasiés ils reprennent leur route et traversent la place de la Concorde pour remonter les Champs Elysées jusqu'à l’Arc de Triomphe. Les magasins de luxe et les belles voitures exposées sont autant de merveilles éblouissantes. La foule bigarrée qui arpente le large trottoir, les taxis qui stationnent le temps d’un client pressé, les enseignes lumineuses que la magie de l’électricité anime leur offre un spectacle permanent.
 De la place de l’Etoile, ils prennent le métro pour se rendre à la station Assemblée Nationale.
Ils poursuivent à pied vers l’esplanade des Invalides puis remontent la rue Saint Dominique pour enfin se retrouver aux pieds de la tour Eiffel, but final de leur visite.




Ils sont fatigués certes mais encore assez motivés pour acheter des billets et monter par l’ascenseur jusqu’au troisième étage de la tour en faisant escale aux deux autres.
De là-haut ils découvrent encore mieux l’étendue de la capitale. Les natifs de Fantasmaginaire sont émerveillés de cette construction de fer qui pointe si haut vers le ciel. Ellie et Sourire leur montrent le palais de Chaillot, plus loin le Sacré Cœur, la tour Montparnasse et la grande bibliothèque.
18 heures ; il est temps de repartir en banlieue, Ce soir, c’est coucous chez Ahmed. Un spécialiste d’après Ellie.

20h10, ils sont tous à table et Ahmed promet de bien les soigner. Son établissement est un lieu symbolique de l’aventure car c’est là que les natifs de Fantasmaginaire avaient rencontré pour la première fois Ellie et Sourire.
Ces deux jeunes femmes, qui à ce moment là ne croyaient nullement que les gens amenés par Jack étaient d’un ailleurs, sont depuis convaincues de cet autre monde au-delà des catacombes est une réalité. Avec ces gens d’autre part, elles sont devenues amis et ont vécues une aventure extraordinaire et inoubliable.
Il est évident qu’elles désireraient connaitre Fantasmaginaire mais mirabelle leur explique que c’est une chose impossible car ce voyage serait à leurs risques et périls.
Elles ne pourraient être accueillies sur le territoire impérial, seul havre de paix, sans avoir été préalablement élues par des inquêteurs. La quête est bien trop mortelle pour en tenter l’aventure.
Ce soir, autour de la table garnie, ils rigolent, plaisantent et s’amusent mais tous ont déjà dans la tête que demain soir sera l’instant des adieux.
Bien sûr, il leur reste la consolation que Baccardi s’installera de ce côté et deviendra l’unique réalité de ce fabuleux épisode de vie.
Sans doute, rêvent-elle un jour d’une nouvelle aventure avec leur amis mais…. Juste un rêve, rien de plus.
Demain soir dans les galeries des catacombes, leurs amis emporteront les deux prédicateurs qui avaient faillit écrire une page d’histoire des deux mondes en lettres de sang. Demain soir le mage Arnak effacera le chemin de Fantasmaginaire, mais avant, il reste à tous encore une étape à parcourir main dans la main.








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