Episode 88
Départ reporté.
De retour dans leurs quartiers, Mike et Mikael rejoignent
leurs chambres pour se vêtir de propre.
Quelques minutes plus tard, Mike frappe à la porte de
Mikael et ce dernier l’invite à entrer.
- Tu as besoin de quelque chose ? Interroge Mikael
en bouclant sa ceinture.
- Non rien de spécial je viens juste te dire au-revoir en
espérant que tu reviendras un jour. Répond Mike en lui tendant la main.
D’abord un peu bébête et surtout pris au dépourvu, Mikael
reste bouche bée puis éclate de rire.
- Ha, ha, ha, ha ! Qu’est-ce qu’on peut dire comme
connerie quand on est en colère, ha, ha, ha, ha ! Mais non, je reste, ha,
ha, ha, ha !
- Tu vois je te l’avais dit que tu ne partirais pas.
Rappelle Mike.
- Ho que non alors, bordel comme c’était bien cette
punition. Houaoooo, Clakett est vraiment bonne, je commence à comprendre
pourquoi ils y en a qui s’embarquent. Mais toi tu le savais, hein que tu le
savais comment ça allait se passer ?
- Heu disons que je m’en doutais mais… Enfin tu vois,
finalement c’était une belle punition. Répond Mike.
- Ho oui c’était bien, j’en ai encore des frissons qui me
descendent dans le dos, regarde mes bras, j’ai la chair de poule. Montre
Mikael. Vous m’avez bien fait marcher et moi j’ai plongé, ha, ha, ha, ha !
Mais bordel qu’est-ce que c’était bon ! Merci camarade, merci ! Je
vais te dire, c’est bien la première fois que je prends cent coup de jonc et le
mieux, c’est que ça m’a fait, whoooooooo, jamais je n’aurai imaginé ça. Tu te
rends compte, cents coups, cent coups de jonc et y prendre son pied. Merci
Mike !
- Moi je n’y suis pour rien mais j’avoue que les femmes
ont bien mené leur barque jusqu’à même me faire douter. Raconte Mike.
- Et ce fortin, brrr, la cour c’est sordide. C’est là que
les sanctions militaires sont exécutées ? Questionne Mikael en mettant son
linge sale dans le sac prévu.
- Je ne sais pas, en général les prisons militaires sont
dans les casernes mais comme je sais que beaucoup de gardes et de soldats le
sont par fantasme de la vie militaire et ses rigueurs, il est possible que ce
lieu soit une prison un peu spéciale. Répond évasivement Mike.
- En tout cas la cellule était propre, bien équipée et la
bouffe très bonne, rien à voir avec une vraie prison. Par contre le décor,
houaaa, là c’est du top.
A ce moment là des clameurs parviennent jusqu’à la
fenêtre de la petite chambre.
- Que ce passe-t-il ? S’étonne Mike en s’approchant
de la fenêtre.
En bas dans l’allée et aussi dans la rue des soldats, des
gardes et des gens sautent de joie. Mikael ouvre la fenêtre et avec Mike tente
de comprendre de quoi il s’agit mais les cris ne donnent aucune explication.
- Viens on descend voir ! Invite Mike.
- C’est un mariage ou peut-être une naissance ?
Suppose Mikael en suivant son ami.
Arrivés dans le grand hall Dorine et Mirabelle leur saute
dans les bras.
- Le message vient d’arrivé, c’est extraordinaire !
Hurle de joie Mirabelle.
- On peut savoir ? Demande des précisions Mike.
- La flotte de Fécémag et celle de Baccardi ont complètement
anéanti celle du commandant Senlabièr. Répond Mirabelle en entrainant dans une
folle danse Mike et Mikael.
Les mains s’accrochent les unes aux autres et forment une
longue sarabande. Ils sortent dans la rue et d’autres s’accrochent à la chaine
en poussant des ovations. Les habitants restés volontaires pour défendre la
ville et quelques réfugiés sont aux fenêtres et manifestent avec autant de
bonheur et de bruit. Partout c’est la fête et partout les bouchons de champagne
à bulle verte s’envolent vers le ciel ensoleillé. Sur la place le mage Arnak
fait virevolter des centaines de grosses libélules multicolores qui à chaque
battement d’ailes dégagent des pétales de fleur. Celle et ceux qui possèdent
des instruments de musique se forment en orchestre improvisé et jouent des airs
endiablés.
Sur le péron d’un bâtiment administratif, la général
Odiofil relit et relit à haute voix le texte du message venant de la résidence
de retraite de l’impératrice et qui raconte en quelques lignes la bataille de
Galoban. L’avantage d’avoir les espions qui en tant réel ont diffusé sur le
cristal les images de l’engagement. Le capitaine Fécémag et le capitaine
Baccardi sont scandés partout.
Tout ce monde pour plus de la moitié réfugiée dans cette
ville intérieure, toutes ces femmes, tous ces enfants et hommes qui chantent,
dansent et qui retrouvent l’espoir, tout ce monde qui espère une victoire
finale.
Un piano est déménagé et installé sur la place, Dorine
s’y assoit sous les bravos et entame un concerto emporté et joyeux.
Madame Iris se laisse entrainer par d’inconnus cavaliers
dans une valse enivrante.
Gary et Mirabelle continue d’entrainer l’infini serpentin
de la sarabande à travers les rues saturées de monde.
- Tu te rends compte Mikael, pour un peu tu ratais ça si
tu étais parti. Plaisante Mike en lui tendant une coupe de champagne.
- Tu crois qu’on peu. Hésite Mikael à prendre le verre
offert.
- Aujourd’hui, tout est permis mon frère mon ami. Fait
Mike en portant la coupe à ses lèvres.
- Ooooh mais moi je suis prêt a recevoir cent autres
coups de jonc. Répond Mikael en trinquant.
Episode 89.
La bataille de Fantasmarxbrozeur (Acte 1)
Une belle fête certes mais dans le même temps, la flotte
de Passpariçi fait la jonction avec les cinq navires de l’amiral Kalessèsh et
mouille moins de deux kilomètres du port de Fantasmarxbrozeur. Ce rattachement
constitue une armada de 26 navires. Par Oblitérétimbré, Bakaçable à reçu
confirmation que des convois de ravitaillements ont été organisé et que d’ici
cinq jours le premier arrivera à Fantasmarxbrozeur. En attendant, quelques
navires de l’armada sont détachés pour s’éloigner des côtes impériales et
harponner du lapin de mer.
Sur la dunette du Tenfépa, le commandant Bakaçable
observe avec ses jumelles les fortifications.
- Impressionnant ! fait-il en se retournant vers
l’amiral Kalessèsh.
- Oui, c’est le port le plus fortifié de tout
Fantasmaginaire. Répond l’amiral.
- Ils nous ont vus mais ils ne se montrent pas. Pour moi,
c’est une ruse.
- Possible mais qu’elle en est la logique ? Demande
Hoducol.
- De nous faire croire que ce port et cette ville sont
comme les autres abandonnées pour nous endormir et une fois que nous nous
approchons, ils nous arrosent de gros boulets. Répond Bakaçable.
- En effet, c’est une hypothèse à prendre en compte.
- Ouais, surtout avec les impériaux, je me méfie car ils
sont malins, ils nous l’ont prouvé.
- Il nous faut ce port et cette ville, c’est la porte des
mines d’or et de diamants et de la victoire. Intervient Horace de Fantenay.
Faut faire jouer l’orchestre, lance roquette et mortiers pour réduire à néant
leurs défenses !
- Que non Horace, nous ne disposons pas d’assez de
munitions de chez nous pour pilonner efficacement ces fortifications. C’est du
costaud ! Non il faut faire comme j’ai dit ; attaquer par voie
terrestre, faire juste une brèche et entrer pour nettoyer.
- Ça va prendre combien de temps ton histoire ?
Demande De Fantenay.
- Un peu de patience Horace, on ne va pas foncer tête
baissée. Convoquons le commandant
Passpariçi et Stokoption. Logiquement ils devraient avoir désigné les
gars pour attaquer la ville par le Nord.
- Oui c’est fait, bien qu’ils n’étaient pas tellement
d’accord pour une attaque terrestre. Répond L’amiral Kalessèsh en montrant un
message arrivé par Oblitérétimbré.
- De leurs avis je m’en balance et en plus quand je vois
comment est protégé ce port, y entrer avec les bateaux sans être maître des
lieux c’est carrément du sabordage. Réplique Bakaçable en continuant à observer
avec les jumelles. Si nous avions plus de roquettes et de mortier j’aurais fait
pilonner ses fortifications comme le voulait Horace et l’affaire aurait été
ficelée, mais ce n’est pas le cas et vue l’importance des constructions et de
son artillerie il faudrait un bon paquet de munitions pour les réduire de cette
façon. Ajoute-t-il.
- Moi je suis d’accord pour y aller en douceur par les
terres. On va s’approcher tranquillement la nuit et balancer un peu pour faire
la brèche et pouvoir entrer. Ensuite on ratisse au fusil d’assaut pour les
faire courir et ont laisse les Crèvesueurs finir le boulot. Emet le lieutenant
Bombash.
- Ils n’auront pas grand-chose à faire, les impériaux
vont se rendre quand ils vont voir la muraille exploser et quand les premiers
vont être balayé par les rafales. Dit Childeric Halebard.
- Pas si sûr, A Fantasmaginaire résidence il ne ce sont
pas rendu. Rappelle Bakaçable les yeux toujours collé à ses jumelles.
- C’étaient des mannequins. Réplique Childeric.
- Il y en avait mais ce n’est pas un mannequin qui à
descendu l’ULM.
- N’empêche qu’il a fait son coup et à détalé aussi sec.
Dit Horace de Fantenay.
- Et dans les mêmes circonstances j’aurai agit pareil.
Ouais il a détalé comme tu dis mais une fois dans son pieu il s’est tapé une
branlette d’enfer d’avoir descendu notre ULM ; il a dû gicler jusqu’au
plafond. Alors ne criez pas trop vite victoire et n’oubliez pas que les
impériaux sont conseillés par un gars bien de chez nous et qu’ils ont un fusil
bien de chez nous et qu’ils savent bien s’en servir. Répond Bakaçable.
- C’est un jeunot, il n’y connait rien à la guerre et l’autre
ne sait se servir que d’un sabre. Estime Childeric.
- N’empêche que le jeunot et son pote vous ont niqué et
doublement même parce que celui d’ici il était dans la bande qui vous ont
kidnappé en France. Alors tes boniments sur ces deux gars, tu ferais mieux de
les réviser.
- Coup de chance, Renvoie Childeric vexé.
- Coup de chance ? Tu rigoles j’espère ! Ils
niquent trois mercenaires, s’échappent et se retrouve à Irizème où sont
cantonné plus de 30 personnes et 200 de plus sur le plateau autour de la résidence,
ils niquent les bouquins et en sortent en se planquant dans des sacs de linges
puis réussissent sans se faire voir à traverser Fantasmartingal et embarquer
dans une galère impériale. Tu appelles ça un coup de chance ? Et bien moi
j’appelle ça de la matière grise bien utilisée et je leur tire mon chapeau à
ces deux gars. Je vais même te dire que si c’est moi qui tombe sur eux, même si
je suis obligé de les descendre et bien avant, je les saluerais
respectueusement parce qu’ils ont des couilles que certains ici n’ont pas.
Maintenant, comme eux ils ont de quoi passer en France, il est possible que
d’autres de leurs amis soient venus leur prêter main forte. Dans l’immédiat,
nous avons une ville et un port à prendre. Je ne pense que tout le monde est d’accord,
alors dans une heure au carré. Kalessèsh convoques-moi Passpariçi et Stokoption
pour la réunion ! En termine Bakaçable.
Une heure plus tard les stratèges sont tous dans le
carré. Ensemble ils mettent au point l’attaque des fortifications de la ville,
côté Nord pour Passpariçi et côté Sud pour Bakaçable. D’abord des tirs de
mortier pour faire une brèche dans la muraille puis l’assaut d’un commando pour
faire un peu le ménage et ensuite place aux guerrières et guerriers
Crèvesueurs. L’opération est prévue pour demain soir. En attendant la prise de
la ville et du port, les navires restent au mouillage à deux kilomètres. Le
soir ils seront tous feux allumés pour donner le change et demain à la nuit,
les troupes débarqueront qu’avec des chaloupes sans aucun éclairage et
naviguant à la boussole. A zéro heure, côté Nord et côté sud, les mortiers
entreront en action.
- Hoducol, Vous débarquerez avec moi, ça vous fera
prendre l’air plutôt que de rester dans votre cabine quand il y a de la baston.
Achève ainsi la réunion Bakaçable.
Episode 90
La bataille de Fantasmarxbrozeur (Acte 2)
Le lendemain soir de tous les bateaux des chaloupes sont
mises à l’eau et les troupes embarquées. A bâbord du Tenfépa, Bakaçable prend
place dans le canot non sans avoir oublié d’y entrainer Hoducol.
La nuit est épaisse et les chaloupes sont attachées les
une aux autres pour ne pas se perdre. Dans la première le lieutenant Bombash
tient la boussole qu’il lit grâce à son écran fluoresçant.
- Hey Hoducol, on dirait que tu as la frousse. Putain tu
es si pâle que tu vas nous faire repérer de la côte. Se moque Bakaçable en
donnant l’ordre de départ.
- Des combats j’en ai vu assez pendant la quête. Répond
Hoducol en s’épongeant le front de son mouchoir.
- Hooo, il faudra qu’un de ces soirs tu me racontes ça,
j’ai hâte de connaitre tes faits d’arme, ha, ha, ha, ha !
Hoducol ne répond rien si ce n’est qu’un petit soupir
excédé.
Il faut plus d’une heure à la rame pour atteindre la côte
et une bonne heure supplémentaire pour débarquer les troupes et le matériel
puis, pour les mortiers se poster à neuf cent mètres des remparts.
Avec leurs jumelles à vision nocturne, Côté sud Bakaçable
inspecte les fortifications et côté Nord le colonel Roultakaice en fait autant.
Au Talkie-Walkie ils se communiquent que rien ne bouge chez les impériaux comme
durant toute la journée précédente et cela les inquiète et autant l’un que
l’autre se posent la question de savoir ce que les impériaux ont imaginé.
Comme établi, à minuit sonnant les mortiers crachent le
feu. L’épaisse muraille s’illumine de gerbes incandescentes et par les tirs
répétés au même endroit le mur se désagrège petit à petit.
Bakaçable les yeux dans les jumelles observe la
destruction et s’étonne.
- C’est quand même Bizarre, en face ils ne répondent pas.
Dit-il à Bombash.
- Soit ils se planquent en attendant la fin du
bombardement comme aurait pu leur conseiller un terrien ou bien il n’y a
vraiment personne comme dans les autres ports. Analyse le lieutenant.
- Personne ? Non ils sont là mais ne ce montre pas.
Du côté de Roultakaice c’est pareil. Ils ont peut-être compris notre manœuvre
et nous attendent à l’intérieur des fortifications et de la ville. Ça sent le
piège ! A l’intérieur il doit y avoir plein de galeries, d’escaliers et de
couloirs, il va falloir prendre nos piges et bien regarder où on pose nos
rangers. Bougonne Bakaçable.
Dix minutes plus tard une brèche suffisante est ouverte.
Deux commandos composés de dix hommes exclusivement terriens partent en
éclaireur.
Ils parcourent furtivement la distance puis s’infiltrent
dans la brèche en silence. Ce sont des hommes d’expérience rompu aux opérations
commando répétées mainte fois en Afrique, au Moyen Orient ou en Amérique
Latine.
Quarante cinq minutes passées, le sergent Toutatou
communique à Bakaçable que les fortifications sont désertes et que la ville ne
semble plus habitée.
Un peu plus tard les troupes d’invasion sont dans la
place et après une visite plus approfondie, il est bien constaté qu’il n’y a
pas d’impériaux ni au port ni dans la ville.
Le jour commence à se lever. Bakaçable est perplexe.
- C’est à ne rien y comprendre. Pas d’opposition, pas de
bombe planquée, les impériaux nous ont livré Fantasmarxbrozeur sur un plateau.
Il y a quelque chose qui cloche.
- On donne l’ordre au bateau de passer une fois qu’on a
fait sauter la chaine et le pont ? Demande Roultakaice.
- Non, on va attendre d’être certain qu’il ne traine rien
autour de ce port et à l’entrée du fleuve. Donne l’ordre de me passer au peigne
fin tous les quais, les fortifications et les casernes. Répond Bakaçable.
- Mais nous avons déjà tout fait.
- Recommencez, je veux qu’aucun recoin, qu’aucune marche,
qu’aucune pierre ne soit pas vérifiés. Exécution !
- Tu as raison, il vaut mieux ne rien laisser au hasard.
Je suis comme toi, je trouve ça louche, ça sent le coup fourré. Approuve
Bombash.
- Ouais, ils n’ont même pas saboté leurs canons, ce n’est
pas logique ou alors je ne pige plus rien à la stratégie. Parait désappointé
Bakaçable.
- Ils ont juste emporté les boulets, la poudre et tout ce
qui est nourriture. Ajoute Bombash.
Du haut de la fortification, Bakaçable se penche et
regarde l’eau du port puis se redresse et demande à Hoducol de venir.
- Il ne peut pas y avoir des bombes planquées sous
l’eau ? Interroge-t-il le gouverneur de l’île du centre.
- En dessous de l’eau ? Mais comment, la poudre
serait mouillée, ça ne fonctionnerait pas. Répond Hoducol comme une évidence.
- Vous savez faire des contenants étanches ? Insiste
Bakaçable.
- Oui bien entendu mais qu’est ce que cela change ?
- La poudre ne serait pas mouillée dans ce cas.
- Je suis d’accord mais il faut des mèches pour
l’allumage et celle-ci le serait. En plus il faut faire un trou pour passer la
mèche et l’eau entrerait. Explique Hoducol.
- Vous ne connaissez aucun autre moyen d’enflammer de la
poudre qu’avec du feu ? Questionne encore Bakaçable.
- Non, même pour nos pistolets et nos fusils il faut
l’étincelle d’une pierre à feu. Nous ne connaissons pas la technique d’amorce
et de percuteur qu’il y a dans vos armes.
- Ouais et en plus vous n’avez pas l’électricité…
Bombash, tu prends une vingtaine de bonhomme, des Crèvesueurs bien entendu, tu
fixes sur chaque côté d’une barque deux rames qui plongent à 1m50 et tu envoies
les vingt gars se balader dans le port. Je veux qu’ils ratissent et tout ce
qu’ils accrochent, ils enlèvent. Tu prévois une équipe pour les relayer.
- Tu penses qu’ils auraient pu inventer des mines où
quelque chose du genre câbles ou filets ?
- Je ne sais pas mais méfiance. Avec les impériaux je
m’attends à tout. Rends-toi compte Bombash, ce port qui est un passage vital
pour les impériaux, ce port qu’on dit le plus fortifié de tout Fantasmaginaire,
et bien ce port est abandonné. Non ça ne colle pas tout ça. Comme tu dis, ça
sent le coup fourré. Ou alors, se reprend-il en regardant Hoducol du coin de
l’œil, ou alors ce port n’est pas si important qu’on le prétend.
- Pas de problème, fais-moi confiance dans une heure ils
ratissent. Assure Bombash.
En milieu de matinée rien de surprenant n’est découvert.
Les Crèvesueurs ratissent toujours dans les eaux du port et jusqu’à maintenant
le bout des rames immergés n’a rien accroché.
La chaine et le pont ont été ouverts. En haut de la tour Bakaçable,
Hoducol, Roultakaice et Bombash font le point.
- Il faut se rendre à l’évidence, les impériaux ont
déserté Fantasmarxbrozeur ne considérant pas que c’était la meilleure place à
défendre. Constate Bakaçable.
- A part la chaine et le pont, nous n’avons rien trouvé
d’autre qui bloque le passage de nos navires. Rapporte Roultakaice.
- S’ils n’ont pas jugé nécessaire de défendre ce port qui
pourtant présente une sacrée place forte c’est qu’ils nous attendent ailleurs.
Suppute Bombash.
- Ça ne peut être autrement ou alors cette histoire de
mine d’or et de diamant c’est de la fumisterie. Dit Bakaçable en allumant une
cigarette.
- Ça non, je peux assurer que ces mines d’or et de
diamant sont bien en amont de Fantasmalice au bord du grand lac !
S’insurge Hoducol.
- OK, pas la peine de nous hurler dans les esgourdes on a
bien compris. Le calme Bakaçable en dépliant une carte. De toute évidence, tu
as raison Bombash, peut-être que les impériaux ont préféré abandonner
Fantasmarxbrozeur et je crois en comprendre la raison. Il faut un très gros
contingent pour défendre une structure de cette importance. Rien que pour faire
fonctionner l’ensemble des batteries, en comptant deux hommes par canon, ça
doit faire au moins 2000 gars. Ils ne sont pas bêtes et connaissant nos armes
ils ont bien compris qu’il était inutile de créer un point de résistance à
Fantasmarxbrozeur qui imposerait un grand nombre d’unité pour un résultat final
en pure perte. Si je regarde la carte et si l’échelle n’est pas approximative,
le fleuve fait entre 30 et 220 mètres de large, donc des berges nous sommes presqu’en
en permanence à portée de canons voir de fusils et d’arbalètes. Si je suis ma
logique et si j’étais impérial, j’opterai pour une politique d’embuscades car
il est très facile de se dissimuler dans la végétation et le relief des rives
de ce fleuve. Avec de petits groupes très mobiles ils peuvent nous harceler et
disparaitre avant notre riposte.
- Oui mais des groupes très mobiles ne peuvent pas
transporter de canon ; c’est trop lourd et difficile à déplacer hors des
routes. Juge très justement Hoducol.
- C’est vrai mais depuis qu’ils nous retardent, ils ont
eut tout le temps d’en installer et les charger d’avance en des point
stratégiques. Ils ne leur restent plus qu’à se pointer discrètement, ajuster,
tirer et s’évanouir dans la nature. Nous on ne les voit pas venir et on se
prend cinq ou six boulets, voir plus sur la tronche en ajoutant quelques
carreaux d’arbalète et du plomb de fusil. D’ici a Fantasmalice qui garde
l’entrée du fameux grand lac il y à pas loin de 500 bornes ce qui fait entre 27
et 30 d’heures de navigation. Imaginez
une embuscade tous les 10 ou 20 bornes, arrivé à Fantasmalice il ne nous reste
plus un seul navire intact et un paquet de gars blessés ou morts. Encore, quand
je regarde la carte, à cet endroit, le fleuve se sépare en plusieurs canaux, un
vrai labyrinthe de 26 kilomètres de long dont Hoducol m’a instruit que seul
cette branche était navigable avec de gros navires comme les nôtres et dans
certains goulets le passage ne fait pas plus de 25 mètres de large. Il n’y aura
pas trop de place pour les plus gros navires, le Karanteure de Passpariçi qui
est le plus imposant, mesure au plus large 16 mètres. Il ne va pas falloir que
le barreur soit bourré. Si j’en crois toujours la carte, cet endroit est très
accidenté et les reliefs qui surplombent le fleuve sont élevés jusqu’à 800
mètres ce qui en font d’excellents postes de tir. Messieurs, avant de s’engager
dans ce fleuve il va falloir sérieusement discuter et adopter un plan.
- Combien pouvons-nous stationner de navire dans le
port ? Demande Bombash à Hoducol.
- Si on amarre à cul, une quarantaine à quai et cinq ou
six au mouillage. Répond-il.
- Largement suffisant, il n’y a que 26 bateaux. Fait
Roultakaice.
- Nous en attendons huit autres de Danssmakabrr plus les
cinq du convoi de ravitaillement. Prévient Bakaçable.
- Oui il est important de laisser la place à quai pour le
ravitaillement. Sinon il y a aussi quelques places sur les quais commerciaux du
fleuve. Adjoint Hoducol.
- Roultakaice je te charge de gérer les emplacements du
port, tu prends qui tu veux pour t’aider. Bombash tu donnes le feu vert aux
navires, Hoducol quand les premiers seront amarrés tu viendras avec moi en
ville se réserver de bonnes chambres dans les meilleures baraques pour mes
gars, Childéric et Horace. Les autres se démerderont je ne vais pas leur servir
de nounou.
Episode 91
La bataille de Fantasmarxbrozeur (Acte 3)
Les guetteurs impériaux postés sur les hauteurs entourant
Fantasmarxbrozeur ont prévenu par Oblitérétimbré que le port et la ville ont
été investis par l’ennemi et que leurs navires quittent le mouillage pour
s’amarrer aux quais.
En deux colonnes ils arrivent à vitesse réduite. Le
Livraiha et le Bankroutt ouvrent la marche et pénètrent dans le port d’une
bonne centaine de mètres avant que les équipages entendent un frottement
inquiétant suivit de craquements et d’un bon coup de frein. Du haut des
remparts Bakaçable, Bombash, Roultakaice et Hoducol ne comprennent pas ce qui
se passe. Sur les deux premiers navires les femmes et hommes d’équipage
s’affolent et les officiers hurlent des ordres. En arrière, le capitaine du
Eursupp est surpris par l’arrêt brutal du Bankroutt et l’éperonne en enfonçant
le château arrière.
Derrière le Livraiha, le Jourouvré tente un passage par
la droite pour éviter le télescopage et lui aussi déchire le fond de sa coque
sur les pièges en y restant accroché.
- Mais qu’est ce que c’est que ces branques !
S’emporte Bakaçable.
- Il y a quelque chose au fond du port ! Hurle
Bombash en faisant de grands signes d’alerte aux bateaux qui suivent.
Dans les colonnes c’est la panique, Les rotations des
roues à aubes sont inversées en toute hâte et les capitaines commandent les
virements de bord pour dégager rapidement.
Un manque de concertation dû à la stupéfaction et à l’urgence, les
navires ne virent pas tous du même côté et quelques uns se froissent les
coques.
Sur le rempart, Bakaçable gesticule dans tous les sens et
enrage.
- Regardez-moi cette bande de connards !
Invective-t-il. Putain je vais prendre mon flingue et les arroser ces
guignols !
- Ce sont surement des X… Les impériaux ont noyé des X.
Suppose Bombash.
- Regarde-moi ce boxons, ils se suivaient de trop près
pressés qu’ils sont de mettre pied à terre et faire la nouba. Putain de saloperies
de capitaines à la noix, je vais te leur balancer des grenades ! Eructe
Bakaçable hors de lui.
- Pour faire la fête c’est râpé, il n’y a plus une seule
bouteille à Fantasmarxbrozeur. Signale Hoducol.
- Quand je pense que c’est avec des nuls pareils qu’on
doit conquérir tout un pays. Continue de vociférer Bakaçable.
- Calmes-toi, inutile de s’énerver, ça va il n’y a pas
trop de casse. Tempère Roultakaice.
- Pas trop de dégâts dis-tu ? Regarde le Livraiha,
la quille est au fond et l’autre qui gite comme un poivrot en fin de cuite. Il
y a au moins trois bateaux de niqués sans compter les autres guignols qui se
sont rentrés dedans.
- C’est bon Bakaçable…. OK, pour les trois premiers c’est
mort, on n’a pas de quoi les réparer pour le moment, mais pour le reste ce
n’est que de la ferraille tordue et un peu de bois cassé. Dit Bombash en lui
tapotant l’épaule amicalement.
- Merde ils ont dû en noyer partout de ces conneries de
X. Estime Roultakaice.
Bakaçable s’assoit dans l’angle du parapet et se passe la
main dans les cheveux en soupirant. Il Hoche lentement la tête puis éclate de
rire.
- Ha, ha, ha, ha, bravo, ouais bravo les impériaux !
Messieurs je leur tire mon chapeau.
- Et bien pas moi parce que nos navires ne peuvent
accéder au fleuve. Ne rigole pas du tout Hoducol.
- Tu n’es pas bon joueur Hoducol, les impériaux nous ont
bien niqué, une fois de plus. Et tu sais pourquoi ? Simplement parce
qu’ils font fonctionner leur matière grise. Tu vois Hoducol, la matière grise
c’est pire qu’une bombe atomique.
- Qu’est-ce qu’une bombe atomique ? Interroge
Hoducol.
- Une bombe qui en une seule explosion détruit le sixième
du territoire impérial. Répond d’un trait Bakaçable.
- Et bien pourquoi vous n’en n’avez pas apporté
alors ?
- Ha, ha, ha, ha, sacrée Hoducol… Mais parce que ce genre
de bombe ne se trouve pas dans les réseaux de vente d’armes, qu’elle coute une
mine d’or toute entière et qu’en plus, une fois qu’elle a pété, tu ne peux plus
foutre les pieds dans la zone avant des siècles. Explique Bakaçable.
- Mais alors, ça ne sert à rien d’avoir cette
bombe !
- Juste de la dissuasion Hoducol, juste ça jusqu’à ce
qu’un polichinelle un peu plus fêlé que les autres l’utilise.
- Les navires ont dégagé ils vont mouiller devant la plage.
Quatre sont restés bloqués, qu’est-ce qu’on fait ? Demande Bombash.
- Nous on descend au port voir de plus près ce qu’il en
est et quand les huiles seront à terre on discutera avec eux de ce qu’on va
faire pour résoudre ce problème. Répond-il en se levant.
Le constat est sans appel, le Livraiha, l’Eursupp, le
Bankroutt et le jourouvré ont les cales remplies d’eau et la quille posée au
fond du port. Impossible de réparer ces navires par absence d’ouvrier compétant
et de matériel.
- Il faut aller voir ce qu’il y a en dessous mais nous
n’avons pas d’équipement. Dit Toutatou.
- Hoducol affirme que le port ne fait pas plus de six
mètres de profondeur. Fait Roultakaice.
- C’est étonnant ça, on devrait voir le fond mais cette
flotte n’est pas transparente. Souligne Bakaçable.
- C’est à cause de la violine. C’est une substance
sécrétée par les Violistène, une plante qui poussent en abondance sur les fonds
marins. La violine constitue un grand apport en oxygène pour l’eau et
nutritionnel pour les petits poissons. Elle est plus présente sur les côtes des
territoires que dans le reste de l’océan, c’est pour ça que sur les îles l’eau
est plus transparente. Instruit Hoducol.
Merci pour le cours. Félicite Bakaçable.
- Ouais mais cette eau violette ne m’inspire pas. Ne se
sent pas disposé Bombash.
- Les impériaux se baignent, il n’y a rien à craindre,
elle est tiède en cette saison, il n’y a pas de praire géante, de lapin de mer
ni de serpent rouge dans les eaux impériales. Assure Hoducol.
- Justement, tu sais nager ? Lui demande Bakaçable.
- Oui bien sûr mais ce n’est pas à moi de plonger, il y a
des marins pour ça.
- En attendant que les marins soient disposés on va aller
au baquet puisque tu dis qu’il n’y a pas de danger. Dessapes-toi ! Lui
ordonne Bakaçable en commençant lui-même à se dévêtir.
- Vous n’y pensez pas ! Refuse Hoducol.
- Si je comprends bien, monsieur Hoducol veut conquérir
le monde mais seulement confortablement installé dans sa cabine. Monsieur ne
participe pas à la baston, aux corvées et monsieur ne portent jamais rien que
sa fourchette ou son verre pour s’en mettre plein la gueule. Et bien monsieur
Hoducol c’est terminé la belle vie, on a un gros problème à résoudre et tu vas
mettre la main à la pâte. Alors, ou tu te dessapes tout seul, ou c’est Bombash
et Roultakaice qui s’en chargent et crois moi qu’avec eux tu ne garderas même
pas ton slip. J’attends ta réponse. Lui pose-t-il l’ultimatum en ôtant ses
rangers et son pantalon.
Hoducol regarde un instant Bombash et Roultakaice qui se
retroussent les manches puis commence à se déboutonner. Quelques sifflets
admiratifs et moqueurs fusent des remparts et des quais. Le pauvre Hoducol
maintenant en caleçon est tout rouge.
A l’aide d’une échelle métallique scellée dans le granit,
Bakaçable se trempe lentement jusqu’à moitié du dos, évalue trois secondes la
sensation et se propulse.
- Alors, elle est comment ? Demande Bombash en
poussant un peu Hoducol à descendre l’échelle.
- Surprenant, elle est bonne, peu salée et douce à la
peau. Je dirai que c’est plutôt agréable. Répond Bakaçable en faisant quelques
mouvements de nage.
- Ok, on arrive ! Envoie Roultakaice en se
déshabillant.
Hoducol barbotte en ne s’éloignant pas trop de l’échelle.
Sur le quai des marins arrivent et regardent la scène amusés.
Bakaçable, Bombash et Roultakaice plongent dans la
profondeur pour tenter de voir ce que les impériaux ont installé.
Une vingtaine de minutes plus tard ils remontent sur le
quai où la sergent Neskafé leur tend des serviettes.
Hoducol s’empresse de se sécher et s’habiller. L’air
renfrogné il quitte les quais d’un bon pas sous les rires des présents.
- Ce sont bien des X ou plutôt des triples Y, il y en a
un peu partout. Les rames de la barque n’ont rien senti parce que les branches
hautes sont juste un peu plus basses, on aurait descendu les rames de quinze ou
vingt centimètres on les touchait. Fait Bombash.
- Ouais, dommage, ça nous aurait évité bien des ennuis…
Soupire Bakaçable. Ces engins sont lourds, il devait y avoir des grues sur les
quais mais ses petits malins les ont démontés. Ajoute-t-il en montrant les
points de fixation scellés dans le granit.
- La flotte est bonne mais elle est assez opaque, on ne
voit pas à plus de deux ou trois mètres. En fait le constat Roultakaice.
- Tu veux dire qu’on distingue parce que « voir »
n’est pas le mot. En plus ces pièges ont été peints en violet, parfait
camouflage. Précise et admire Bakaçable.
A ce moment là Childéric Halebard, Horace de Fantenay,
Stokoption, l’amiral Kalessèsh et le commandant Passpariçi arrivent.
- Alors c’est quoi ? Réclame de Fantenay.
- Des appareils en forme d’étoile à trois branches, un
principe de bascule tout con mais qui fonctionne à merveille. Le dessous des
coques de vos navires n’est pas blindé, c’est rentré comme dans du beurre. Lui
répond Bakaçable.
- Et on peut les enlever ces étoiles ? Demande
Stokoption.
- Chaque appareil doit au minimum peser plus d’une tonne.
Les impériaux n’ont pas hésité sur la section, c’est du mastoc ! Fallait
bien ça pour que ça résiste à la poussée d’un bateau et que ça crève la coque.
Expose Bombash.
- Il y en a beaucoup ? Interroge Halebard.
- Nous avons prospecté ça. Montre Bakaçable d’un geste un
périmètre d’eau. Nous en avons trouvé quatre ce qui veut dire que dans tout le
port il y en a un bon paquet.
- Mais alors nous ne pouvons pas passer et accéder aux
mines. Se désole de Fantenay.
- Pour le moment nous allons déjeuner. Dit Bakaçable en
consultant sa montre. Je vous donne rendez-vous à 17 heures dans la salle du
conseil de la ville qui se trouve de l’autre côté du parc en face de la grande
fontaine. Nous réfléchiront ensemble à ce qu’il convient de faire. Invite-t-il.
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