Episode 36
L’impasse d’Irizème. (Acte 1)
Cette nuit, l’amiral Kalessèsh à accosté au port de
Fantasmartingal et annoncé à tous les équipages ce qu’il en était. Comme prévu,
il y a eut opposition d’un bon quart d’hommes et de femmes Crèvesueurs qui ne
voulaient pas s’engager dans cette conquête. Les choses ont très vite et
radicalement été réglées et les remplaçants embarqués.
Ce nouveau matin à Irizème n’est pas des plus sereins.
Hoducol, Childéric et Horace sont dans la salle d’accueil qui cette nuit n’a
reçu aucun des invités attendus.
- Il s’est passé quelque chose de grave de l’autre côté,
c’est certain ! Enrage Childéric en regardant le livre ouvert.
- Oui, maintenant on ne peut plus en douter. Constate
Horace d’un ton amer.
- Les passeurs auraient-ils réussi à s’échapper ?
S’interroge Hoducol le visage terne.
- S’ils ont réussi à s’échapper c’est forcement à cause
d’une erreur des gardiens, la chaufferie était sans issue, nous avons vérifié
nous même. L’un de nous aurait dû rester sur place. Ne décolère pas Childéric.
- Ou ils se sont suicidés vu qu’on leur avait annoncé ce
qui les attendait. Emet l’hypothèse Horace.
- Suicidé comment, il n’y avait rien dans cette
chaufferie et les repas était servi dans des assiettes de pique-nique sans
aucun couvert. Repousse Childéric.
- Ils se sont jeté tête la première sur les murs ou cassé
la vitre de la petite fenêtre pour se tailler les veines. Suppose Hoducol.
- Pour le mur je n’y crois pas, c’est dur de se tuer d’un
coup de cette façon et l’homme en faction aurait entendu résonner l’impact et
serait intervenu rapidement. Pour ce qui est de la vitre possible mais le bris
du verre fait du bruit et la mort est longue. Dit Horace.
- Tu as raison, on peut admettre qu’ils ont tenté et ils
ne sont plus en état d’assurer les passages et ce serait là une possible déduction. Maintenant, en cas d’accident nos hommes
savent à qui s’adresser pour une hospitalisation discrète dans des cliniques
très privées. Assure Childéric.
- En tout cas, quelques soient les causes, le résultat
est sans appel. Pour le moment il n’y a pas les transferts prévus. Peste
Hoducol.
- C’est sérieux, très sérieux, nous n’avons plus de
possibilité de ravitailler en munition et armes. Si Senlabièr et Bakaçable
l’apprennent ça va barder. Envisage gravement Horace.
- Pour le moment on s’en tient à un petit problème de
transfert car rien ne dit que ça ne va pas s’arranger. Répond Childéric.
- Vaudrait mieux car non seulement on ne peut plus
importer de matériel mais toute retraite est coupé. Irizème sera donc une
impasse. Imagine au pire Horace.
- Arrêtons de nous morfondre, d’après nos plans et les
analyses de nos officiers, Fantasmaginaire sera à nous rapidement et nous
n’auront pas besoin du passage. Rappelle Hoducol.
- Oui, tu as raison, après tout, ni Childéric ni moi ne
souhaitons retourner de l’autre côté car nous n’y sommes pas en odeur de
sainteté et surtout promis à un très long séjour en prison. Je suis persuadé
que ce problème de passage va s’arranger et si ce n’est pas le cas, nous ferons
sans. Cependant, il ne faudra pas le cacher trop longtemps à Bakaçable et
Senlabièr, ils n’aimeraient pas du tout. Dit Horace.
- Oui, mais attendons un peu avant de leur annoncer,
comme tu dis, ce problème n’est peut-être que temporaire… Approuve Childéric.
Beaucoup plus tard dans l’après midi, Hoducol rejoint
Childéric et Halebard attablés au bord de la piscine avec un sabre à la main.
Horace dégaine son révolver et le pointe vers Hoducol.
- Aurais-tu l’intention de nous trancher le lard,
serais-tu devenu fou Hoducol ? Pose la question Horace.
- Non je n’ai aucune intention de ce genre mais je dois
vous entretenir ce que j’ai découvert. Répond le gouverneur en déposant le
sabre à plat sur un guéridon.
Horace rengaine son arme et invite Hoducol à s’asseoir et
parler.
- Une femme, le sergent Joligambett à trouvé ce sabre
dans la salle de réception des marchandises. Raconte-t-il.
- Oui et alors ? ne comprend pas Childéric.
- Sur le coup je n’ai pas trouvé cela important. Après manger, j’ai fait mon petit tour
d’inspection et j’ai demandé à qui appartenait ce sabre à poignée d’ivoire.
C’est un nommé Pipaho qui en est le propriétaire et ce dernier m’a assuré que
ça faisait deux jours qu’il le cherchait. D’après lui, il avait laissé son arme
dans le vestibule accroché avec les autres et il n’a retrouvé que son fourreau
vide. Intrigué, je me suis demandé comment cette arme avait pu se retrouver à
la réception et poursuivant ma tournée une chose m’a interpellé dans la pièce
d’accueil. Il manque un des livres sur l’étagère et plus grave encore les
mèches de cheveux qui étaient coincé entre les pages de celui sur la table ont
disparues. En concluez-vous la même chose que moi ? Pose-t-il la question
à la fin de son rapport.
- Les morveux ! Ils sont venus à Irizème !
S’exclame Horace en un geste rageur balayant les verres et la bouteille de la
table.
- Comment ont-ils fait si ce n’est qu’avec la complicité
de leurs gardiens et en plus depuis hier la pièce est surveillée en permanence ?
Interroge Childéric.
- Non mon ami, aucune complicité, ils ont berné nos
hommes ! Reste à savoir comment. Peut-être ont-ils lâché la main au
dernier moment et passés seuls. Suppose Horace.
- Nous attendions de ce côté, non, cela n’a pas pu se
dérouler ainsi. Contredit Childéric.
- A moins qu’ils soient passés avant-hier en pleine
journée. Subodore Hoducol en tapotant nerveusement sur la table.
- Mais comment, c’était la nuit en France et toute la
nuit ils sont enfermés dans la chaufferie. Rétorque De Fantenay. Dans la journée,
ils n’en sortent que pour aller aux toilettes se laver ou assurer les
transferts. Ajoute-t-il.
- Ils sont à poil et sans arme…. Je ne comprends pas ou
alors nos hommes ont eut la visite de la police. Fulmine Childéric.
- Même si la police s’est pointée, nos hommes avaient des
consignes ; un faisait poireauter
les flics au portail et les deux autres emmenaient les deux prisonniers
menottés en salle d’accueil et transitaient à Irizème.
- D’accord, vous aviez tout prévu sauf que ce sabre et la
disparition du livre et des mèches de cheveux me conforte dans l’idée qu’ils
ont échapper à la vigilance de vos hommes et qu’ils sont passés à Irizème sans
eux. Insiste Hoducol.
- Mais comment ont-ils fait ? S’interroge encore
Halebard.
- Je l’ignore, mais ce qui est certain c’est que depuis
deux nuits et deux jours il n’y a pas eut d’autres transfert à Irizème que ces
deux petits salopards. Moi j’en suis sûr ! Ressasse Hoducol en pointant de
l’index le sabre.
- Tu as raison Hoducol ! Dans ce cas, ils ne peuvent
être loin, il faut faire fouiller Irizème et Fantasmartingal ! Hurle
Horace en se levant de sa chaise.
- A moins qu’ils soient retournés en France. Dit
Childéric.
- Peu probable, ce serait absurde ! Enrage Horace.
Les trois hommes aidés d’une dizaine de gardes fouillent
minutieusement Irizème. Trois heures plus tard, les deux prédicateurs et
Hoducol s’installent dans la salle de jeux.
- Soufflons un peu, dans une heure nous descendrons à
Fantasmatingal. Dit Horace de Fantenay.
Hoducol tourne entre les billards plongé dans ses
réflexions.
- Les morpions ! Si nous remettons la main dessus je
te jure qu’ils vont passer un très mauvais moment. Colère Childéric Halebard.
- Moi ce que j’aimerai savoir c’est par quel moyen ils
ont réussi à transiter sans nos hommes ? Dit Horace en caressant une
boule.
- Pour faire ça fallait qu’ils sortent de la chaufferie
et qu’ils se rendent à la pièce d’accueil sans qu’un de nos hommes s’en
aperçoive, c’est impossible. Rétorque Childéric Childéric.
- Trois hommes pour les garder et ce n’étaient pas des
débutants. Nous avons fouillé tout Irizème et nous n’avons rien trouvé. C’est
incompréhensible ! Peste Horace en lançant la boule vers l’autre bout du
tapis.
- Ne cherchez plus, j’ai m’on idée là-dessus. Intervient
Hoducol.
- Et bien parles !
- Je ne peux pas affirmer comment ils ont réussi à
s’échapper de la chaufferie, mais nous savons qu’ils sont passés ici ; le
vol des mèches et d’un livre le prouve. Le sabre dans la salle de réception
indique qu’ils s’y sont rendus et il ne faut pas être devin pour en connaitre
la raison. C’est l’unique endroit où on peut sortir d’Irizème sans être vu en
se camouflant dans un chargement sortant et si je ne me trompe pas, le seul
chariot qui est venu et reparti d’ici a deux reprises est celui du linge il y a
deux jours ce qui correspondrait avec le jour de la subtilisation du sabre. Mais
la seconde fois, le chariot est reparti à vide donc je suppose qu’ils ont
profité du premier voyage. Développe Hoducol.
- Deux jours, oui. Rumine Childéric. Mais alors ils sont
quelque part à Fantasmartingal, nous devons aller vite à cette blanchisserie et
fouiller partout.
- Je pense que ce sera bien inutile, car si ma
supposition est confirmée, ils sont sur la galère impériale qui à quitté le
port en soirée ce jour là. Dit Hoducol. Cependant, cela demande à être vérifié
car Mike était connu et il est difficile dans ce cas de passer inaperçu,
peut-être sont-ils coincés à Fantasmartingal cachés quelque part mais ce qui
est avéré, c’est qu’ils ne sont plus à Irizème. Je fais préparer une calèche.
Achève Hoducol en se dirigeant vers le poste de garde.
Un peu plus tard, la blanchisserie est fouillée de fond
en comble par une vingtaine d’hommes et de femme. Sous une basse étagère sont
découvertes les deux tuniques prouvant que Mike et Mikael étaient bien sortis
d’Irizème grâce au chariot de linges sales et qu’arrivés ici, ils ont probablement
changé de vêtement. Supposition confirmée par le patron qui dit avoir été
victime du vol de deux robes, d’un sac de toile et deux foulards.
Sur le port, Childéric, Horace, Hoducol interrogent et
apprennent de quelques témoins du moment que deux jeunes femmes avaient été
appréhendé par les gardes impériaux de la galère et conduites aux bancs des
rameurs.
Pour les prédicateurs et Hoducol, tout devient limpide et
ils doivent maintenant amèrement admettre que Mike et Mikael ont un coup
d’avance. Les impériaux et l’impératrice sont dorénavant informés des projets
de conquête. Childéric, Horace et Hoducol doivent au plus vite prévenir
Bakaçable et Senlabièr et définir ce qu’il convient de faire.
Episode 37
L’impasse d’Irizème. (Dernier acte)
En soirée, tous les hauts gradés sont convoqués
d’urgence. Horace De Fantenay explique la situation. Autour de la table c’est
la consternation. Bakaçable martèle violement la table pour imposer le silence.
- OK ! Il y a un os ; Ce problème nous impose
de passer à l’attaque sans attendre. Amiral Kalessèsh où en êtes-vous ?
- Votre machine est chargée sur mon navire et les soldats
terriens ont tous des quartiers. Nous avons quelques soucis de place avec vos
munitions et les vivres car il y a surcharge de marins afin d’assurer les
équipages minimum pour les bateaux pris à l’ennemi, mais cela devrait très vite
s’arranger. Je pense que nous pouvons larguer les amarres demain dans la
matinée. Répond L’amiral.
- Parfait, J’embarquerai avec vous pour le territoire
impérial, nous emporterons trois lances roquettes, un lance missiles et une
caisse de grenades incendiaires car il est à prévoir un sérieux comité d’accueil.
Mon ami Senlabièr sera sur un des navires partant pour le port de Danssmakabrr.
Capitaine Boucharom vous restez à Fantasmartingal et vous attendrez qu’on vous
envoie des navires pris à l’ennemi et vous les incorporerez. Vous prendrez le
commandement de votre flotte, le colonel Copodeboi et le lieutenant Jépafin
avec leur groupe embarqueront à vos cotés. Votre mission est d’attaquer et
capturer d’autres navires. Je compte sur vous pour réunir une quinzaine d’unité
en bon état pour investir les ports Kidnapingres. Expose Bakaçable.
- Je ne vais pas décevoir, croyez moi ! Répond
Boucharom en montrant toutes ses dents.
- Une fois que nous aurons pris le port de Danssmakabrr,
poursuit Senlabièr, nous en feront une base de départ pour attaquer les
Végétateurs et les impériaux car c’est bien ceux là qui nous donnerons le plus
de boulot.
- Kackarantt et Stokoption, quand nous seront en pied sur
des territoires nous comptons sur vous pour organiser et prendre la direction
des fermes, arsenaux et manufactures, nous aurons besoin de vivres, de
matériels et certainement de réparer des navires. Rappelle hoducol aux deux
hommes d’affaire Crévesueur.
- Je crains que les deux morpions ne ramènent des armes
de France. S’inquiète Childéric.
- On ne déniche pas des armes de guerre et leurs
munitions facilement et il faut avoir de bonnes relations et beaucoup de fric,
tu le sais bien. Répond Senlabièr.
- Mon ami à raison, le temps qu’ils réunissent des fonds
et négocient un arsenal avec un revendeur valable, Fantasmaginaire sera déjà
sous notre contrôle. Ajoute Bakaçable.
- Il faudra détruire tous les livres et nous couperons
les passages. Adjoint Hoducol.
- Excellente idée, mais ces fameux livres il y en a
combien ? Approuve et questionne Senlabièr.
- Il y en avait trois à Irizème, il en reste deux.
L’autre est entre les mains de Mike et Mikael sur la galère. Il existe
également un livre de secours chez le mage Arnak. Informe Hoducol.
- A part ceux là, il n’y en a pas d’autre ?
- Non, ce sont des livres uniques et j’ignore pourquoi
ils ont ce pouvoir, le mage Arnak n’a jamais rien dévoilé à ce sujet, pas même
à l’impératrice. Répond Hoducol.
- Probablement une espèce de sorcellerie appliqué sur un
nombre d’ouvrages restreints mais si c’est l’œuvre de ce mage, il est impératif
de l’envoyer en enfer rapidement afin qu’il ne multiplie pas sa magie sur
d’autres livres. Préconise Childéric.
- Fantasmaginaire est vraiment un monde fantastique,
dommage d’être obligé de descendre ce mage, j’aurais bien aimé l’avoir à nos
côtés. Dit Bakaçable.
- Celui-là ne se ralliera jamais. Assure avec conviction
Hoducol.
- C’est regrettable, je suis comme mon pote Bakaçable, un
reste de mon âme de mouflet ; j’aime bien les histoires de magie, surtout
quand elles sont réelles. Semble regretter Senlabièr de devoir éliminer le
mage.
- Il est puissant, très puissant et ce n’est pas un mage
de film croyez-moi. Rappelez-vous, Foix, Pamiers et Cahors. S’énerve un peu
Horace De Fantenay.
- Je n’étais pas en France mais le monde entier en à
tremblé. Si c’est vraiment son œuvre, c’est extraordinaire ! Admire
Bakaçable. Evidement, un homme aussi redoutable s’il n’est pas de notre côté
doit être rayé de la liste. N’ayez crainte, il est dans les cibles
prioritaires. Rassure-t-il.
La réunion se termine autour de quelques bouteilles de
champagne à bulle verte.
Episode 38
Iris, en coup de vent.
Au Sud-Ouest de la France, le château s’éveille dans les
brumes d’octobre. Baccardi a prêté un sweet à Mikael car même si les
températures sont relativement clémentes, la tunique ne suffit pas.
Vers 10h30 la commissaire principale Iris gare son
automobile à côté de celle d’Agramant. Melle Véra l’accueille et la fait
pénétrer dans le grand salon. Viennent rapidement Ellie, Baccardi, Agramant et
Mikael. Après les salutations d’usages, Melle Véra et Baccardi servent du thé
et du café.
- Vous avez fait vite, vous avez roulé toute la nuit. Dit
Mikael à l’adresse de madame Iris.
- Non, j’ai pris l’avion jusqu’à Toulouse et ensuite une
voiture de location. Répond-elle en sucrant son café. Mais dis-moi Mikael,
quelles sont ses marques sur tes cuisses, je n’ose comprendre ?
Interroge-t-elle en grimaçant.
Encore une fois Mikael raconte l’histoire et achève par
le bref passage d’Agramant sur la galère. La commissaire principale Iris ne dit
rien pendant un bon moment puis :
- C’est donc pour aider tes amis de Fantasmaginaire que
tu sollicites des armes ? Pose-t-elle la question en se resservant du
café.
- Oui madame.
- Il n’y a pas d’autres moyens de les aider que des
armes ?
- C’est ce qu’ils m’ont demandé. Répond Mikael.
- Les prédicateurs sont donc vivants ?
- Oui madame.
- Bien ! Je me souviens avoir suivi grâce à vous une
pertinente enquête qui m’a conduit à vivre une excitante aventure mais aussi un
fabuleux voyage dans un autre paysage. Je me souviens également d’avoir
rencontré des gens courageux et surtout d’avoir trouvé des amis. Je ne suis pas
du genre à oublier et encore moins rester neutre. Je serai très attristé que le
monde de Fantasmaginaire disparaisse ou pire, soit dominé par De Fantenay et
Halebard ; alors je vais collaborer. D’après ce que tu me dis Mikael,
l’arme servirait à mettre hors d’usage un ULM ?
- Oui c’est ça ! Confirme-t-il.
- Sais-tu te servir d’un fusil à lunettes ?
- Non, je n’ai jamais touché d’arme à feu. Avoue-t-il.
- Hummm… Ce n’est pas bien compliqué, les armes
d’aujourd’hui sont faites pour être manipulées facilement par n’importe
qui ; je te donnerai quelques explications et je pense que tu t’en
sortiras très bien en vidant un ou deux chargeur. Dit-elle un peu ironique.
- J’essayerai. Promet Mikael.
Iris se lève et remercie pour le café.
- Vous partez déjà, vous ne voulez pas manger avec
nous ? S’étonne Melle Véra.
- C’est gentil mais je crois que le temps est compté et
qu’il ne faut pas gâcher une seule seconde. Si tout se déroule bien, je serais
de retour demain dans la soirée. Répond-elle en s’approchant de Mikael. Elle
lui offre un très beau sourire et lui glisse doucement dans l’oreille :
- Ne t’inquiète pas, je vais revenir avec ce qu’il faut.
Je suis certain que tu sauras me remercier à ta façon, j’ai un excellent
souvenir de tes fesses, hein Mikael ?
Le visage du jeune homme devient écarlate en une fraction
de seconde. Madame Iris lui fait un clin d’œil, dit au-revoir à tous et sort du
château.
Mikael fait quelques pas sur la terrasse en suivant du
regard la voiture qui s’éloigne vers le portail. Ellie lui pose une main sur
l’épaule.
- Ha, ha !
Toi tu as eut une proposition ? Si tu avais vu ton visage mon pote, une
tomate en aurait été jalouse, ha, ha, ha ! Rit-elle.
- On ne peut rien te cacher, mais hélas je crains que mon
emploi du temps ne me donne pas beaucoup d’occasion. Répond Mikael en respirant
l’air frais de ce début d’automne.
- M’oui… Pas de chance alors parce que Baccardi et
Agramant vont s’occuper de bibi. Nananère !
- Une fessée à deux mains ? Se renseigne Mikael.
- Je ne sais pas,
se sera la surprise.
En milieu d’après midi Ellie monte dans la salle de
punition. Baccardi et Argramant l’attendent.
Pour la circonstance, elle à mis sa petite jupe et une
légère culotte brodée. Elle aime se présenter sans superflue de vêtement et
ressentir un frisson de vulnérabilité.
Les deux hommes sont assis face à face jambes emboîtées,
Mikael avait bien deviné, ce sera une fessée à deux mains. Ellie s’approche
lentement, presque timide, une attitude jouée et finement provocante qui
inspire et dégage une essence grisante. Elle s’arrête à quelques centimètres du
premier genou, le regard des hommes faussement froncés brille. Ellie ferme les
yeux un court instant pour arrêter le temps, juste un éclair, une coupure, une
respiration… La main d’Agramant prend le creux ses reins et force son corps à
basculer sur le tapis des quatre cuisses Le bras du second freine la chute pour
que le ventre et la poitrine s’y pose en douceur.
Le fessier est à peine couvert par l’étoffe de la robe,
Ellie frissonne déjà. Ses belles cuisses pâles et lisses se ferment comme les
deux battants d’un coffre secret verrouillant un trésor.
Deux doigts pincent l’ourlet et remonte la robe sur les
reins ; machiniste qui ouvre le rideau sur le décor d’un théâtre avant
l’entrée des acteurs. Une minute de contemplation pour quatre pupilles
s’emmêlant dans la dentelle rebondie. Rondeurs jumelles impuissantes mais
nobles. Exhibées et encore dignes, fières d’un soupçon d’arrogance, impatientes
du touché de deux mains passionnées.
Politesse, à chacune leur tour, à chacune sa fesse elles
caressent en reconnaissance avant de donner un peu de chaleur et jouer de
rebondir. Les reins de la belle se creusent arrondissant davantage la croupe
brodée. Les regards d’Agramant et Baccardi son absorbés dans la souplesse
galbée qui invite confortablement chaque claque. Chacune leur tour, sans
empressement, les mains claque gentiment, un rien de nerf fessier les relance
réclamant qu’elles s’envolent plus haut avant de retomber.
Les cuisses d’Elie tremblent, sa peau frise de plaisir,
les deux mains se font plus mâles. La culotte couvre la rougeur mais une
tiédeur fleure. La fessée devient plus mordante et au bout des jambes les
pointes de pieds tapotent le parquet. Les deux hommes s’emballent un peu, le
fessier est envoûtant. Les claques tombent légèrement plus rapides, un peu plus
fortes, un peu plus brulantes… Quelques soupirs à peine audibles s’enfuient
entre les lèvres entrouvertes d’Ellie. Elle s’abandonne à une sanction convenue
qui n’a aucun motif mais dont l’unique but est d’enfanter des émotions
ressurgies du lointain et de puissantes sensations venues du fond des trippes.
Point de lassitude quand le va et vient des mains
s’arrête, mais juste un temps pour effeuiller la croupe et poursuivre à nue. La
petite culotte roulée à la pliure des genoux dévoile deux aquarelles rouges.
Equilibre presque parfait des teintes qu’Ellie ne peut admirer, équilibre
presque parfait des chaleurs que les hommes ne peuvent ressentir. Œuvre
inachevée la belle et les hommes ne s’en contenteront pas. Les deux mains
s’animent de nouveau et le son des claques privé de dentelle devient plus
clair. La voix d’Ellie chante plus forte sans avoir le bémol d’une mélodie
plaintive. Les pieds ne touchent plus les lames du parquet, les cuisses
chahutent et le buste danse sur les quatre cuisses masculines. Chaud final qui
ne dure que le temps d’apprécier et se signe de caresses et d’affection.
Episode 39.
Exercice.
Le lendemain en tout début d’après midi sous une pluie
battante, La commissaire principale Iris revient au château portant une longue
valise grise qu’elle dépose sur une des tables du grand salon. Baccardi lui
sert rapidement un café puis appelle Mikael. Une fois les politesses faites,
Madame Iris ouvre la valise et présente un fusil démonté.
- C’est une arme d’épaule de précision. Annonce-t-elle.
Mortelle jusqu’à 600 mètres d’un calibre de 7,5 mm. La contenance du magasin
est de 10 cartouches. Elle est équipée d’une lunette de visée montée sur une
planche de hausse réglable de 100 à 600 mètres. Là tu as de quoi nettoyer et
entretenir l’arme, là tu as deux magasins vides et dans ce compartiment il y a
trois boites de 25 cartouches et six de plus dans mon sac. Se sont des
munitions blindées. Termine-t-elle son compte rendu technique.
- Heu… Ben… D’accord mais il est démonté ce fusil. Fait
Mikael en regardant les compartiments de la valise.
- Rien de bien compliqué et nul besoin d’outil.
Instruction immédiate et regarde bien comment je fais car après c’est ton tour.
Prévient-elle en commençant à remonter le fusil.
Deux fois elle démonte et monte l’arme pour que Mikael
comprenne parfaitement l’ordre des manipulations. Apparemment ce n’est pas très
complexe et Mikael se débrouille très bien. Elle le fait recommencer jusqu’à ce
qu’elle estime qu’il à parfaitement assimilé. L’exercice suivant est de remplir
le magasin de cartouches, là encore Mikael apprend bien. La commissaire
principale Iris regarde par les fenêtres et constate que la pluie a cessée.
Fusil en main, elle entraine Mikael au dehors puis va chercher dans le coffre
de son automobile un plateau de fer d’une cinquantaine de centimètres de
diamètre, de 6 mm d’épaisseur, peint en rouge avec en son centre un point blanc
de 15 centimètres de diamètre et un support métallique. Elle s’éloigne du
château toujours suivit de Mikael et jugeant qu’ils sont assez loin elle
cherche un endroit pour fixer sa cible. Sur une vieille souche elle plante ses
supports et coince le cercle de fer à un bon mètre cinquante du sol. De ce
point elle s’éloigne en comptant les pas et à deux cent s’arrête et se
retourne.
- Voilà, annonce-t-elle, la cible est là-bas.
Désigne-t-elle de l’index.
- Mais c’est loin ! S’exclame Mikael en plissant les
yeux.
- Environ deux cent mètres… Une distance assez courante.
Je vais te montrer comment régler la hausse.
Madame Iris lui explique le principe par rapport à une
distance estimée. Car l’instruit-elle, cette lunette de visée ne permet pas de
mesurer contrairement à d’autres plus sophistiquées et c’est au tireur de bien
juger l’espace qui le sépare de sa cible par rapport aux repères pointés sur la
croix. Elle lui montre comment bien porter l’arme et la caller sur son épaule
pour ne pas avoir de désagréable surprise malgré que ce fusil soit d’un recul
très limité. Mikael répète le mouvement plusieurs fois puis charge un magasin
et l’emboite sous l’arme en ayant pris bien soin que le cliquet de sécurité
soit enclenché pour éviter tout accident. Madame Iris prend le fusil, pose un
genou à terre et vise la cible. Un bruit sec percute les tympans et Mikael
entend parfaitement la balle frapper le cercle de fer. De sa poche, madame Iris
sort une petite paire de jumelle, y regarde en direction de la cible et les
passe à Mikael. Le métal est perforé à raz du bord du cercle blanc. Mikael
souffle d’admiration.
- Avec une lunette c’est bien plus aisé que sans et tu
dois essayer d’en faire autant. Lui dit Iris.
Mikael se positionne et cale bien l’arme. La commissaire
principale le corrige un peu pour que sa base soit le plus stable possible et
lui conseille de respirer normalement sans s’énerver car elle sent Mikael très
tendu. Un œil dans la visée, la cible parfaitement centré, il appui sur la
détente.
- Tu n’as pas touché la cible. Annonce-t-elle. Je m’y
attendais, tu es trop anxieux et tu trembles. C’est normal, une arme n’est pas
un jouet inoffensif et la première fois impressionne toujours.
Madame Iris ne brusque pas Mikael, elle lui parle
doucement, essaye de le déstresser et surtout de le déculpabiliser du rapport
sanglant qui existe entre une arme et un être humain. Elle lui expose toute la
responsabilité et le sens de la mesure qu’il doit avoir quand il se sert d’une
arme à feu. Une attitude à adopter qui fait la différence entre une légitimité
et un crime. Au terme de sept tirs, Mikael se sent un peu plus en confiance et
la huitième balle touche la cible sur le bord en la faisant pivoter et tomber
de son support.
Deux magasins sont vidés et les six derniers tirs sont
tous dans la cible, certes pas dans le centre, mais madame Iris estime qu’il
est maintenant apte et que l’expérience fera le reste. Elle lui indique aussi
qu’il peut tirer sans la lunette en lui apprenant comment se servir de la mire.
Elle lui fait faire douze essais sans la lunette à cent mètres de la cible pour
conclure à un résultat très satisfaisant sur les trois derniers tirs.
En revenant au château elle poursuit de théoriquement
l’instruire et surtout de garder son calme quelque soient les circonstances car
quand il sera confronté à la dure vérité d’un combat, il ne faudra pas qu’il
panique au risque d’y perdre la vie. Elle lui explique qu’il vaut mieux parfois
rester à l’abri que d’inutilement jouer les héros. Pourtant au fond d’elle-même
elle voit d’un très mauvais œil que Mikael se lance dans ce conflit et
sait pertinemment qu’il n’y est pas prêt
psychologiquement. Mikael n’est pas, au même titre que la plupart des êtres
humains, un guerrier et que d’être plongé dans des situations de guerre peut
avoir des conséquences morales désastreuses. Peut-être regrette-t-elle-même
d’avoir fourni ce fusil mais pouvait-elle refuser l’aide demandée ?
De retour dans le grand salon, l’arme est démontée,
nettoyée et rangée dans sa valise. Les boîtes de cartouches sont mises dans un
petit sac que Mikael met en bandoulière. Il pose la valise à ses pieds et
demande à Ellie d’apporter le livre.
- Tu pars déjà ? S’étonne Melle Véra.
- Oui, Mike m’attend, il compte sur moi. Je vous remercie
tous. Laissez le livre ouvert, je vais surement revenir pour d’autres armes si
vous pouvez en avoir. Même un fusil de chasse. Dit-il d’une voix un peu terne.
- Mikael, pense à tous ce que je t’ai dit et surtout ne
prend aucun risque. Lui rappelle Iris en cachant son angoisse.
Baccardi attrape
la valise et prend la main de Mikael.
- Je pars avec lui, annonce-t-il d’un trait.
- Baccardi tu ne… S’écrit Melle Véra.
- Inutile de m’en dissuader, Mikael à besoin de moi et
j’ai aussi des amis à Fantasmaginaire que je ne vais pas les laisser tomber.
Coupe-t-il court à toute autre intention de le retenir.
Melle Véra qu’aucun mot ne pourra le faire changer
d’avis. Baccardi est de Fantasmaginaire et l’appel devient irrésistible quand
la terre natale est en danger. Elle baisse la tête pour cacher son émotion, des
yeux d’Ellie se voilent, Agramant n’ose rien et madame Iris lance un clin d’œil
se forçant d’un sourire avant que Mikael pose son doigt sur la page ouverte du
livre.
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