Episode 112
La bataille de Fantasmalice (Dernier acte)
Mike et Mikael récupèrent leurs ceinturons, prennent
pistolets et sabres puis entrainent Hoducol dans la rue.
L’explosion des
navires et la fuite de Laikayé avec le Primalakace sème la pagaille dans les
rangs des envahisseurs. C’est tellement la débandade que Les Crèvesueurs et les
Creuztatombs ne prêtent aucune attention à Mike, Mikael et Hoducol qui pourtant
ne cesse de les haranguer pour être libéré.
Certains jettent leurs armes sur les pavés, Mike récupère
un fusil d’assaut.
- Tu sais t’en servir ? Lui demande Mikael.
- Non mais ça impressionne. Répond-il crânement en tenant
l’arme de manière à ce qu’elle soit bien visible.
De temps en temps, ils se blottissent sous une porte
cochère ou dans un angle car des proches coups de feu éclatent. Des petits
groupes passent en brandissant des drapeaux blancs et en hurlant qu’ils se
rendent. Hoducol les insulte non parce qu’il n’admet pas leur reddition, mais
pour tenter de les provoquer et qu’ils s’attaquent aux deux jeunes hommes.
Mike et Mikael l’incite à avancer plus vite et se taire
en distribuant de temps en temps des coups de pieds au cul.
Un peu plus loin, un Creuztatomb se mets à genoux devant
eux en déposant ses armes au sol.
- J’ai été enrôlé de force, je ne voulais pas, je vous
jure. Implore-t-il Mike et Mikael.
- Je te conseille d’aller au fortin avec un drapeau blanc
et d’expliquer ton cas. Lui répond Mike.
- Non imbécile, délivre-moi ! Supplie Hoducol.
Le Creuztatomb se relève, regarde fixement Hoducol,
rigole de sa lèvre enflée et lui crache au visage avant de suivre un petit
groupe qui dit savoir où il y a des embarcations.
- Tes alliés ne semblent pas beaucoup t’aimer. Ironise
Mike.
- Ce ne sont que des fourbes. Enrage-t-il en essuyant sa
joue sur son épaule.
- Et quand tu parles de fourbe, au moins tu sais de quoi
tu causes. Ajoute Mikael.
Arrivés au Fortin, Mike pousse Hoducol jusqu’à l’état
major au premier étage. La surprise est grande pour le mage Arnak et Mirabelle,
autant stupéfaits de voir Hoducol livré que de voir Mikael.
- Mais qu’est-ce que tu fiches là ? Interroge le
mage à l’adresse de Mikael.
- Ben… Je n’ai pas pu… Non je n’ai pas pu, c’était trop
dur. Répond-il en baissant les yeux.
Le mage s’illumine d’un petit sourire compatissant et
redresse la tête de Mikael.
- Les sentiments sont parfois de mauvais conseillers mais
je ne peux te blâmer. Madame Iris et Melle Véra t’ont laissé revenir bien
légèrement. Dit le mage Arnak d’une voix souple et apaisante.
- Heu… Elles ne savent pas mais je suis sûr qu’elles ne
m’en voudront pas, elles comprendront. Avoue et espère Mikael.
- Peut-être mais ce qui est certain c’est qu’elles vont
beaucoup s’inquiéter. Elles doivent être terrifiées. Retourne immédiatement au
château. Intervient Mirabelle.
- J’étais prisonnier de cette pourriture et Mikael à
tenté de me délivrer. Le défend Mike en désignant de la main Hoducol.
- On distribuera les médailles plus tard, Mikael tu
repars rassurer Melle Véra et madame Iris. Baccardi nous a prévenu qu’il serait
là avec le commandant Rozdéven dans huit heures. Tu reviendras le chercher,
nous laissons le livre ouvert. Tranche le mage Arnak.
Jaimzbonde arrive en trombe dans l’état major et annonce
que dans la plupart des quartiers, l’ennemi dépose les armes.
- C’est de la faute de Bakaçable, c’est lui qui nous a
trahis, c’est lui qui à donné ordre à Laikayé de détruire les navires et de
s’enfuir avec le Primalakace pour se rendre et c’est aussi lui qui m’a livré
aux deux petits branleurs ! Crie Hoducol en bavant.
Mirabelle demande à Mike de lui raconter et c’est ce
qu’il fait en détail en insistant surtout sur ce que Hoducol avait l’intention
de leur faire subir après le duel avec Mikael puis l’intervention fortuite de
Bakaçable. Elle approche de Hoducol recroquevillé au sol.
- Tu ne vaux même pas le caleçon que tu portes. Tu es ce
que j’ai vu de pire. Lâche, vil, traitre, sadique, criminel, poltron, couard,
menteur et je pourrai encore allonger la liste. Je sais de ce Bakaçable que
c’est un mercenaire terrien mais je pense que s’il a agit ainsi, c’est qu’il ne
voulait plus être complice d’un minable comme toi. Tu vas finir ta carrière et
ta vie comme rameur sur une galère, quelle chute vertigineuse après avoir été
grand conseillé et gouverneur de l’île du Centre. Misérable déchet, tu ne
mérites que ça. Lui dit-elle avec tout le mépris qu’elle a de ce genre
d’individu. Gardes, jetez-moi ce détritus au cachot ! Commande-t-elle.
Hoducol est emporté sans tendresse, son visage marque la
déchéance et la peur.
Mike sort son livre du sac et le présente ouvert à
Mikael.
- Je crois qu’il faut que tu files ; il commence à
faire jour ici alors presses-toi si tu ne veux pas te coucher trop tard. Merci
encore, tu vois cette fois tu n’as pas eut la trouille. Bakaçable a raison,
sans les Crèvesueurs, tu mettais Hoducol en petits morceaux. Pas terrible ta
technique, mais bordel, très efficace. N’oublie pas que dans huit heures tu
ramènes Baccardi. A tout à l’heure mon ami.
- Quand je vais leur raconter ça, elles ne vont pas en
revenir les femmes. A tout à l’heure Mike et surtout tiens mieux ta promesse,
parce que pour ce qui est de ne pas commettre d’imprudence, ce n’est pas
vraiment ça.
- Désolé, il y a toujours des imprévus dans une bagarre
mais ne t’inquiètes pas, cette fois c’est fini, dans pas longtemps ils seront
tous en prison.
Mikael fait un clin d’œil et pose son index sur la page
ouverte.
Episode 113
La victoire (Acte 1)
Mikael réapparaît mais pas dans le dortoir du château, le
livre à été déplacé et c’est dans la cuisine qu’il se retrouve sous les regards
réprobateurs de Melle Véra, madame Iris et Ellie. Il leur fait un petit sourire
un peu crispé puis :
- Je n’ai pas été trop long hein ? Fait-il d’un ton
badin histoire de détendre l’atmosphère.
- Tu te rends compte Mikael, est-ce que tu te rends
vraiment compte ?!! Tempête Melle Véra en se levant de sa chaise le visage
sévère.
- Doucement, je suis majeur et vacciné !
Réplique-t-il voyant bien que les trois femmes sont de mauvais poil et n’ont
pas du tout apprécié son escapade.
- Ha oui ! Je vais t’en mettre une qui va
définitivement te vacciner des bêtises ! Répond-elle en empoignant Mikael
pour le tirer vers la chaise.
- Je passe après. Ajoute madame Iris.
- Hey ? Mais… Je me suis battu en duel au sabre
contre Hoducol et…
- Nous c’est nos ongles qui se sont battus en duel contre
nos dents ! Le coupe Melle Véra en le basculant vigoureusement sur ses
genoux.
- La guerre est finie, la guerre est finie,
écoutez-moi ! Crie Mikael en essayant de se dégager.
- Tant mieux mais ça commence seulement pour tes
fesses ! Fait Melle Véra en troussant la tunique et tirant le slip aux bas
des cuisses.
Mikael n’a plus le loisir de se justifier que les
premières claques puissantes et rageuses s’abattent sur son fessier dénudé.
Farine le chat qui somnolait tranquillement à côté de sa gamelle se réveille en
sursaut et quitte la cuisine comme une flèche.
- Melle Véra ! HAÏE ! AÏE ! Mais…
HAA ! Non ! Non ! HAOU ! Hurle-t-il.
La femme décharge le surplus d’angoisses, d’inquiétudes
et de terrible attente. Une pluie lourde et sévère tombe, Mikael gesticule en
implorant mais Melle Véra semble sourde et lui administre une fessée bien
pesée. C’est du raide, pas d’échauffement, ça explose comme un pétard, ça fait
mal à la seconde ou la première dégringole. Percutante, intense, cuisante et
sans compassion. L’épiderme de Mikael est passé en quelques secondes d’un rose
plutôt pâle à un rouge prononcé et la main qui frappe remet une couche incandescente
à chaque fois. La fessée ne dure pas plus qu’il ne faut mais sans aucun doute
déjà trop longue pour Mikael. Madame Iris est prête à prendre le relais.
Energiquement, Melle Véra dégage Mikael de ses genoux et
laisse la place, l’infortuné n’a même pas le temps d’émettre un souffle et
encore moins de protestation qu’il est déjà tiré en travers des genoux de
madame Iris pour en recevoir une seconde tout aussi flambante et douloureuse.
Les jambes et les bras de Mikael moulinent et ses plaintes couvrent presque le
bruit sec des claques. Une fois la raclée achevée, Mikael se laisse glisser sur
le carrelage et reste un petit moment à genoux trépignant, grimaçant en se
frottant le postérieur puis se met à quatre pattes en tapant du poing sur le
carrelage.
- Ellie tu le ramènes au dortoir, à la douche, tu lui
passe de la pommade et tu en profite aussi pour lui en mettre sur l’hématome de
son avant bras. Ensuite tout le monde au lit. Le livre je le prends avec moi.
- Non… Non, je dois aller chercher Baccardi dans huit
heures. Préviens Mikael d’une petite voix mouillée en se reculottant
délicatement.
- C’est bien vrai ? Se méfie Melle Véra.
- Oui… Je vous promets que c’est la vérité.
- Je te préviens, si c’est un mensonge pour encore une
fois retourner là-bas, moi je te promets une fessée encore plus sévère au
Paddle jusqu’à ce que la peau des fesses éclate. Tu es prévenu !
- Bordel je vous jure que c’est vrai. Soutient Mikael.
Vingt minutes plus tard dans le dortoir après la douche,
Ellie va chercher le tube de pommade dans l’armoire à pharmacie et Mikael
s’allonge sur son lit à plat ventre.
- Whooooouuuu, alors là mec, tu en as pris une carabinée.
Pouffe Ellie en passant la pommade.
- C’est rien de le dire, bordel qu’est-ce qu’elles m’ont
mis, je te raconte pas comment j’ai douillé. Elles avaient la rage ! Ça me
lance encore, je dois avoir les fesses violettes.
- Violette non, mais… En tout cas c’est bien rouge… Rouge
carmin. Ça te va bien, ha, ha, ha, ha ! Faut dire que tu ne l’as pas volé
celle là. Tu ne peux pas savoir comment qu’on se bouffait les boyaux.
- D’accord, j’aurais dû prévenir mais quand même, je suis
assez grand pour prendre mes responsabilités. Bordel, un héro qui reçoit une
fessée déculottée comme un sale gosse, pffff, elles n’ont aucun respect.
- Comment veux-tu recevoir une fessée autrement ?
- Ben… Enfin tu comprends ce que je veux dire. Répond
Mikael.
- Oui, un héro devrait recevoir une fessée avec une main
de coton sur des genoux couvert d’un coussin de velours brodé d’or en sirotant
un verre de champagne et accompagné d’un orchestre de chambre. C’est ça ?
- Oui, presque.
- Quand je pense que moi depuis qu’Agramant est parti je
n’ai rien reçu, tu sais que je suis limite en manque et j’aurai bien prise une
moitié de ce que tu as reçu.
- Il ne fallait pas te gêner, ça m’aurait bien soulagé.
- Vache, par contre ton avant bras lui il est violet.
Constate Ellie.
- Ouais, vas-y doucement avec la pommade parce que c’est
sensible. Prévient Mikael.
- J’espère que tu n’as rien de cassé. Tu t’es
vautré ?
- Non rien de cassé, ça n’a pas trop enflé. C’est un coup
de sabre… Avec le plat, je précise. Hoducol chiait dans son froc et il a appelé
ses copains Crèvesueurs. Ils étaient quatre, je n’ai pas eut la loi. Relate
Mikael avec une pincé de fanfaronnerie.
- Noooon, tu t’es vraiment battu au sabre contre
Hoducol ?!!! Raconte-moi, ouais, raconte ! Sollicite Ellie
impatiente.
Mikael met un pyjama et lui raconte sa petite fugue d’un
bout à l’autre en concluant que la victoire est acquise. Ellie écoute avec les
mêmes yeux qu’un enfant à qui on lit un conte de fée.
Le récit achevé, ils éteignent les lumières et
s’endorment.
Episode 114
La victoire (Acte 2)
Six heures du matin, Melle Véra entre dans le dortoir et
secoue Mikael en lui annonçant qu’il est l’heure d’aller chercher Baccardi. Il
se lève un peu engourdi, passe dans la salle de bain, s’habille rapidement et
suit Melle Véra jusqu’à la cuisine.
Mikael s’assoit en se frottant encore les yeux, Farine
lui saute sur les genoux en ronronnant. Melle Véra sert deux tasses de café
chaud et ouvre un paquet de biscuits.
- Je laisse le livre ouvert ici comme ça quand vous
reviendrez vous aurez tout de suite le café. De toute façon, on sera là. Ça va
les fesses ?
- Ben… Elles sont encore bien marquées mais ça va. Répond
Mikael avec un petit sourire.
- Ne recommence plus à nous faire des peurs comme ça, tu
ne peux pas t’imaginer comme on s’inquiétait. J’ai passé assez de nuits
blanches en pensant à Baccardi. Mais qu’est-ce qui t’a pris de repartir, tu es
fou, c’est la guerre là-bas. Lui dit Melle Véra en lui bisant la joue.
- Oui, oui je sais, je… Je ne pouvais pas, vous comprenez
c’est Mike.
- Oui je peux comprendre mais que tu sois à
Fantasmaginaire ne changeait rien si ce n’est que tu aurais pu être blessé ou
pire.
- Oui, c’est vrai…
- Va il est temps et si tu vois qu’il y a danger, tu
reviens tout de suite.
- Je crois que maintenant c’est fini. A tout à l’heure
Melle Véra. Assure Mikael en posant son index sur la page ouverte.
Dix secondes plus tard il arrive à l’état major. Gary et
Océbé sont les seuls présents attablés sous une lampe.
- Il n’y a que vous, où est Baccardi ? Questionne
Mikael.
- Baccardi n’est pas encore arrivé, ils sont bloqués par
l’épave du Karanteure dans les Pics du labyrinthe. D’après le dernier message,
aidé du Primalakace ils sont en train de le faire pivoter pour passer. Je pense
que d’ici deux ou trois heures il sera là mais je ne peux rien affirmer. Répond
Gary.
- Et Mike, Mirabelle, Dorine, Clakett et le mage Arnak,
où sont-ils ?
- Ils font le ménage dans la ville.
- La guerre n’est pas finie ?
- Si mais il a quelques Crèvesueurs et Creuztatombs qui
se planquent dans la ville alors faut les sortir de leur trou et les ramener au
fortin pour les enfermer dans la cour. Il n’y a plus que cet endroit, toutes
les prisons sont pleines à craquer. Informe Océbé.
- Viens, assis-toi et prend un café ou un thé. Propose
Gary.
Une trentaine de minutes plus tard Mike Dorine et Mike
arrivent avec un petit groupe de soldats. Le plus gradé informe Océbé que
Fantasmalice est maintenant calme et que les combattants ennemis qui n’ont pas
été pris ont fuit avec tout ce qu’ils trouvaient comme embarcation ou à pied
par la forêt. Un garde impérial apporte la nouvelle liste des prisonniers.
- Hey Mikael ! Alors tu as dû avoir droit au
compliment au château ? Dit Mike.
Mikael lui fait un petit sourire en coin et l’entraine à
l’écart dans l’arrondi d’une tourelle.
- En guise de compliment j’ai pris une correction par
Véra et Iris ! Lui répond-il.
- Woooh tu me fais marcher. Ne le crois pas Mike.
- Tiens regardes un peu. Fait Mikael en soulevant
l’arrière de sa tunique et en baissant son slip.
- Bordel ! Mais pourquoi ? Elles sont
malades !
- Mais non, elles ont flippé voilà tout ! Alors
quand je me suis pointé je ne te raconte pas ce que j’ai pris.
- Ben oui, je vois ça, bordel elles ont été dures.
- Oui même très dures, je crois que la main de bonemain
m’aurait fait dix fois moins mal.
- Bon, il faut que je te cause, avec Dorine nous avons
retrouvé Bakaçable. Il était tranquille et n’avait pas bougé du sous sol où
nous l’avions quitté sauf que le tonneau en à pris un sacré coup.
- Il était bourré ?
- Penses-tu, un peu joyeux mais pas plus. Normalement on
a ordre d’arrêter tous les ennemis et de les conduire au fortin mais nous ne
l’avons pas fait pour lui. Explique Mike.
- Il ne veut pas se rendre ?
- Ce n’est pas ça, il veut rentrer en France et il m’a
demandé de faire le passeur. J’ai refusé en lui disant que son monde n’était
pas le mien et qu’il n’y avait que toi qui pouvais décider.
- T’es con toi ! Je ne vais pas ramener ce mec au
château. Ce n’est plus une double fessée que je vais recevoir, elles vont me
pendre, me mettre au bûcher ou me jeter aux lions les femmes. Tu ne trouves pas
que je suis suffisamment doué pour me mettre tout seul dans la merde, faut que
tu en rajoute. Bordel, tu ne peux pas me demander ça ! S’emporte Mikael.
- Il veut te parler et ensuite tu fais comme tu veux.
- Comme je veux hein ? Je te ferai remarquer
camarade qu’il à un gros révolver et si je refuse il va me faire péter le
crâne.
- Je suis sûr que non et puis Dorine et moi on sera là.
- Qu’est-ce que ça change qu’on soit tous les trois, tu
as vu comment il a fait avec les Crèvesueurs et eux ils étaient quatre. Comme
dans les western ; pan, pan, pan, pan ! Mime-t-il un pistoléro.
- Ecoute Mikael, moi je te dis que Bakaçable n’a aucune
intention de nous tuer, il veut simplement discuter avec toi et je suis sûr que
si tu refuses de le passer, il va se tirer et c’est tout.
- Bon, Ce n’est pas que je suis très rassuré mais je vais
quand même aller avec vous. Je le fais juste parce que ce mercenaire nous a
sauvé d’Hoducol. Je lui dois au moins de l’écouter, mais avant camarade, je te
préviens que si ça tourne mal et que je retombe en disgrâce entre les mains de
Véra, Iris, Clakett ou Mirabelle pour une raclée, tu me remplaces.
- D’accord ! Accepte Mike amusé du contrat.
Ils attendent que Dorine finisse de consulter les
registres des prisonniers puis ils descendent vers la sortie du fortin.
Comme il n’y a plus de danger en ville, Dorine et Mike
peuvent sans problème sortir avec Mikael.
Tous les trois, ils vont dans les rues que les quelques
lampadaire intacts éclairent par tâches. Arrivé devant la maison, Dorine
s’assure qu’il n’y a pas de soldat impériaux dans les parages et ouvre la
porte. Dans le noir ils se dirigent à tâtons et au fond du couloir descendent
prudemment les escaliers jusqu’à poser les pieds sur le sol de la pièce
principal du sous sol. Toujours dans le noir Mike s’annonce.
- Monsieur Bakaçable, c’est nous, Dorine, Mikael et
moi !
Une faible flamme s’allume et éclaire le mercenaire
souriant révolver braqué sur le trio.
Episode 115
La victoire (Acte 3)
D’un signe et sous la menace de son arme, Bakaçable
invite Dorine, Mike et Mikael à entrer dans la seconde pièce encombrée de
divers chose mises au rebus. Il montre une longue caisse et leur commande de
s’asseoir. Il ferme la porte et augmente la flamme de la lampe.
- Je suis bien content de te voir Mikael. Dit Bakaçable
en s’installant sur un vieux coffre. Les impériaux sont repassés deux fois ici
après votre première visite, S’adresse-t-il à Dorine et Mike.
- Ils ne vous ont pas vu ? Interroge soucieuse
Dorine.
- Non, j’avais laissé la porte de cette pièce ouverte et
je me suis simplement caché derrière. Ils ont juste regardé vite fait et quand
plus tard ils sont revenus, c’était pour ramasser les cinq cadavres. Tu as des
renseignements sur Roultakaice et Bombash ? Raconte-t-il et
interroge-t-il.
- Non, ils ne sont pas dans la liste des prisonniers et
pas répertoriés dans les morts terriens. Répond Dorine. Dans les prisonniers il
y a Ripolette et mouduglan.
- Qui est mort de chez nous ? Demande Bakaçable.
- Povmec, Fouleboul et Toutatou ! Répond-elle. Horace
de Fantenay, Childéric Halebard sont prisonniers. Ajoute-t-elle.
Bakaçable rigole.
- Aucune importance pour ces deux là, ils vont finir aux
galères et c’est bien comme ça. Fait-il sans état d’âme. Donc il manque
Roultakaice, Bombash, Petiné et Nesskafé. Constate-t-il.
- Ils se sont surement sauvés. Imagine Mike. On va les
rattraper. Prévoit-il.
- Ha, ha, ha, ha ! Ceux là vous ne les prendrez
jamais. Assure avec la plus grande certitude Bakaçable. Je ne sais pas où ils
vont aller mais tu peux être certain qu’ils vont s’établir quelque part dans la
nature et y vivre tranquillement. Personne n’entendra parler d’eux.
- Il vaut mieux pour eux, sinon c’est la galère.
Bakaçable se tourne vers Mikael.
- Il ne reste que moi et je n’ai aucune intention de
jouer les hommes des bois, je désire simplement rentrer en France et me mettre
au vert. Mike m’a dit que toi seul pouvais décider, alors je t’écoute. Dit-il.
- Je ne peux pas refuser, vous allez m’exploser la
cervelle avec votre arme. Répond Mikael un nœud dans la gorge.
Bakaçable regarde le révolver qu’il teint en main, il
hausse les épaules et le tend à Mikael.
- Il est à toi, prends-le !
Mikael n’ose tendre la main vers l’arme. Bakaçable
insiste d’un ton un peu plus sec. Mikael prend l’arme et la pose sur ses genoux.
- Voilà, tu es rassuré ? Lui demande Bakaçable.
Mikael fait un signe de tête à mi chemin entre le négatif
et le positif. Bakaçable défait son ceinturon ou est accroché son couteau de
chasse et le dépose au pied de Mike.
- Je n’ai plus rien alors peut-être que maintenant on va
pouvoir causer sérieusement. S’énerve un peu Bakaçable.
- Pourquoi et qu’est-ce que vous allez faire en
France ? Pose la question Mikael.
- Je ne vais pas rester en France, il y a trop de gens
qui me connaissent et qui vont encore me proposer des contrats. C’est fini,
terminé la baroude, je raccroche ! J’ai assez de pognon sur mon compte en
banque pour me monter une petite affaire quelque part au soleil. J’ai 52
balais, il est temps que je prenne le large.
- C’est dur d’être perdant. Dit Mike un peu ironique.
Bakaçable esquisse un sourire.
- Non ce n’est pas cette défaite qui m’incite. A
Fantasmaginaire j’ai vu un autre monde, un monde dur mais un monde qui ne se
déguise pas, qui ne se cache pas derrière de beaux papiers cadeaux. Les
habitants sont ce qu’ils sont, bons, mauvais, ce n’est pas à moi de juger. Tous
autant qu’ils sont, ils font ce qu’ils ont à faire suivant le territoire où il
ont vu le jour et là réside un étrange équilibre car aucune nation ne peut
prendre le dessus. L’unique exception est Hoducol, est-il vraiment certain que
ce gars soit né à Fantasmaginaire ? Pour ce qui est de la défaite, autant
vous dire que si les patrons n’avaient pas été aveuglés par l’or et les
diamants de vos mines et que nous avions suivit une stratégie purement
militaire, vous auriez perdu, deux mois, trois, quatre ou bien une année…
Qu’importe le temps, nous aurions été victorieux. Votre victoire à Galoban
était juste un incident de parcours ! Mais voilà, l’arme de la richesse
est redoutable et tout ce qui brille attire comme une lampe dans la nuit et là,
on s’y brûle les ailes. Personnellement je suis très content que ça se termine
ainsi et je souhaite à Hoducol, Horace et Childéric de vivre le plus longtemps
possible pour bien en chier sur les bancs des rameurs. Surtout ne les mettez
pas ensemble, ha, ha, ha, ha !
- Oui mais votre retour en France est compliqué. Le livre
récepteur est dans la cuisine d’un château et je me vois mal arriver avec vous.
Comment je vais leur expliquer que je ramène un mercenaire ennemi ? Dit
Mikael.
- Oui, ça pose un petit problème mais la nuit les
propriétaires de ce château ils dorment.
- Mais pour le moment il fait grand jour de l’autre côté.
Rappelle Mikael.
- Ha oui… C’est vrai qu’ici c’est l’inverse. Il faut donc
attendre le jour.
- Je dois ramener quelqu’un avant. Le hic c’est que je ne
suis pas sûr qu’après… On ne vient pas à Fantasmaginaire comme on veut, je ne
suis pas chez moi ici. Explique Mikael.
Bakaçable hoche lentement la tête.
- Donc sur le principe tu es d’accord pour me faire
passer ? Veut-il en être certain.
- Vous nous avez sorti des griffes de Hoducol et vous
avez permis que la bataille de Fantasmalice se termine rapidement. C’est bête
mais si je ne faisais pas quelque chose pour vous, je m’en voudrais alors oui,
je vais essayer de vous faire passer si l’occasion se présente mais ce n’est
pas sûr. Répond Mikael. Promettez-moi si on y arrive, qu’une fois en France
vous ne dévoilerez jamais l’existence de Fantasmaginaire et me dénoncerez pas
comme le passeur.
- Non mon gars, je ne te trahirai jamais ! Pour ce
qui est de Fantasmaginaire, ça restera une formidable aventure et une
découverte. Je garderai ce souvenir pour moi, rien que pour moi, je te le jure
sur ma propre tête parce que je n’ai que ça. Certifie Bakaçable. Si tu ne peux
pas me faire passer, tant pis mais je te remercie d’avance pour avoir accepté
de le faire. Si je suis condamné à rester ici, et bien je deviendrai un homme
des bois et qui sait si je ne retrouverais pas les quatre autres ? Il y a
deux femmes, il y en a bien assez pour trois, ha, ha, ha, ha !
- Nous allons rentrer au fortin, ne bougez pas d’ici et
si demain soir nous ne sommes pas revenu ou que nous n’avons pas pris contact
avec vous pour un report du passage ailleurs, vous partirez car les habitants
qui n’étaient pas volontaires pour défendre militairement la ville vont
commencer à revenir de leurs autres affectations après demain et c’est le cas
pour cette maison. Prévient Mike.
Mikael se lève, rend le révolver à Bakaçable puis :
- Je ne peux rien vous promettre. Nous allons essayer de
faire au mieux. Si nous ne nous revoyons pas, je vous souhaite bonne chance
monsieur.
Bakaçable serre la main des trois et ouvre la porte de la
pièce.
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