Episode 72
Le vent en question.
De retour sur la Dragonette de bon matin, Madame Iris
monte à la passerelle et informe Mirabelle qu’après s’être reposée un peu pour
récupérer de la nuit de retard, Avec Mikael ils feront une démonstration.
11 heures, le port de Fantasmaskara n’est plus qu’à 2
heures de navigation. Madame Iris et Mikael s’installent sur la plage arrière
et déballent le ballon, la boite de conserve et le tuyau de zinc. Ce n’est pas
tant les objets extraits du sac qui intéressent les témoins mais le sac en
lui-même car jamais il n’en n’ont vu ni touché un de cette matière. Pourtant ce
n’est rien qu’un grand sac plastique imprimé du blason d’une chaine de grande
distribution. Mirabelle, Dorine, Gary et Mike ne s’étonnent pas de cette souple
matière synthétique car durant leur séjour en France ils ont mainte fois eut
l’occasion d’utiliser ce contenant.
Mikael vide le pétrole d’une lampe dans la boîte et place
le tuyau. Madame Iris déplie le ballon et passe ses mains dedans pour lui
redonner de la forme. Mikael demande une fine corde d’au moins sept ou huit
mètres de long puis attache la base du ballon au bastingage. Par les petits
trous percés dans le haut de la boîte, Madame Iris allume le pétrole puis aide
Mikael à bien placer l’ouverture étranglée du ballon au dessus du tuyau. Les
tissus se détendent et commence à s’arrondir ; pour le moment les
spectateurs ne comprennent rien à cette démonstration.
Au bout d’un petit moment, le ballon est parfaitement
rempli d’air brulant, madame Iris et Mikael ouvre leurs mains et l’objet gonflé
s’élève parfaitement vertical. Les témoins ouvrent grands leurs yeux en
émettant un « OOOHH » de stupéfaction. A quelques mètres au
dessus du pont, le ballon se bloque retenu par la cordelette.
- Un ballon qui vole tout seul ! S’ébahit Mobilett.
- Mais comment cela se peut, il n’y a pas de moteur ni
d’ailes comme tu nous avais expliqué pour la machine des envahisseurs ?
Demande Jaimzbonde.
- Nous allons vous informer du pourquoi de ce
phénomène ! Promet madame Iris.
L’air se refroidissant lentement, le ballon perd de
l’altitude et quelques petites minutes plus tard retombe doucement et se
chiffonne sur le bois du pont. Madame Iris avec un talent de professeur qu’on
ne lui connaissait pas, instruit parfaitement de ce petit miracle et invite
sous ses conseils, Mobilette et Jaimzbonde à renouveler la démonstration.
- C’est bien mais à quoi cela peut nous servir ?
Interroge Gary.
Mikael évoque les différentes possibilités énoncées par
Agramant au château.
- Je comprends bien, l’idée est séduisante mais sur la
mer il n’y a jamais de vent en dehors des tempêtes donc votre petit ballon ne
peut servir que sur les terres. Fait Mirabelle.
Mikael avait
complètement oublié ce détail, il s’assoit dépité sur la protection de la roue
bâbord.
- Bordel, c’est vrai qu’ici le vent ne souffle que sur
les terres. Dommage, Nous pensions vraiment que ça allait vous faire plaisir.
Soupire-t-il.
- Il n’est pas dit que votre idée ne serve pas à un
moment ou un autre, je suis certain que nos ingénieurs vont se pencher
là-dessus. Le rassure Gary en lui posant une main amicale sur l’épaule.
Dans l’immédiat, l’unique profit de cette démonstration
est, comme l’avait été les avions en papier, d’alimenter la conversation des
natifs de Fantasmaginaire.
Arrivé à Fantasmaskara, petit port de pêche, une première
inspection dénonce que la ville et le port sont abandonnés et qu’aucune
présence ennemie n’y a mis les pieds. Apparemment la tâche va être facile car
les premières visites des entrepôts du port démontrent que les habitants on
pratiquement tout emporté et que les gardes impériaux avaient à la suite fait
le vide du restant. Dans le petit arsenal il ne reste que quelques cordages et
de l’accastillage sans grande importance. Dans un hangar de commerce des
tonneaux de pétrole sont vidangés, nul doute qu’ils ont été déversés dans le
grand bac de rétention extérieur et enflammé vu la noirceur des rebords.
Demain, l’équipe ira inspecter la ville.
Par prudence, Gary à fait manœuvrer pour amarrer la
Dragonette dans l’abri d’un canal conduisant à une cale sèche puis retire la
goupille du gouvernail car ce soir, tout le groupe dort à l’hôtel de
l’embrassade dans de confortables et larges lits qui de leur moelleux feront la
différence avec la raide et étroite toile des bannettes. Le premier tour de
Garde est assuré par Madame Iris et Mikael.
Pour passer le temps ils parlent de choses et d’autres.
Madame Iris de son amour pour les grands auteurs et sa gourmandise maladive
pour le chocolat. Elle regarde les dernières lueurs du jour sur la petite ville
et parle de son émerveillement pour ce monde. Mikael de sa passion pour la
musique et les chansons à texte. La nuit couvre le décor, ils éteignent la
lampe puis discutent du fantasme de la fessée et de ses connexions complexes
avec le BDSM. Mikael raconte quelques expériences Bretonne et son fabuleux
séjour dans l’institution de jeune femme. Un voyage dans un espace neutre du
passage entre les deux mondes où le mage Arnak l’avait importé bien avant
qu’ils se rencontrent physiquement. Un morceau de temps reconstitué, une réelle
fiction ou une fiction réelle ? Même encore à ce jour il ne sait comment
définir ce moment corporellement et spirituellement ressenti.
Madame Iris avoue
se sentir bien plus fessée que fesseuse mais quand elle tombe sur de jeunes
fesses masculines elle ne boude aucunement la félicité de rougir les lunes
offertes en y prenant grand plaisir.
Plus tard, relevés par Mike et Blankaçiss, Madame Iris et
Mikael vont chacun leur chambre finir la nuit.
Le lendemain, la visite du petit bourg ne prendra pas
plus de six heures et c’est en fin d’après midi que la Dragonette met le cap
sur Fantasmarxbrozeur. Dans une quarantaine d’heures ils y seront.
Episode 73.
Les défenses de Fantasmarxbrozeur.
Le lendemain matin après avoir passé une excellente nuit
dans l’hôtel de l’ambassade, tout l’équipage rembarque sur la Dragonette. Gary
remet la goupille du gouvernail et commande l’appareillage. Cap sur
Fantasmarxbrozeur et c’est le jour suivant à 23 heures qu’ils arrivent devant
l’entrée du port où ils sont immédiatement bloqués par la galère du commandant
Merduile qui se place en travers de leur route. De celle-ci une chaloupe est
mise à l’eau pour aborder la Dragonette. Le commandant Merduile accompagné d’un
pilote viennent à bord.
- Bonsoir les amis ! Lance le commandant impérial à
peine les pieds sur le pont de la Dragonette.
- Que ce passe-t-il, nous ne pouvons pas nous mettre à
quai ? Interroge Mirabelle après avoir rendu les politesses.
- Je suis désolé, tous les amarrages du port vous sont
interdits mais Konduitsur le pilote va
vous guider jusqu’au fleuve et plus en amont il y a de la place pour vous.
Répond Merduile.
- Qu’elle est la raison de cette interdiction ?
Demande Gary.
- Le port est piégé et malgré votre faible tirant d’eau
il est à craindre que les défenses mises en place vous éraflent le dessous de
la coque. Explique le commandant impérial avec un petit sourire.
- Holà, qu’avez-vous donc imaginé ? Interroge
Jaimzbonde.
- Ce sont les ingénieurs qui ont imaginé mais ils vous
expliqueront mieux que moi. Je vous laisse avec Konduitsur, il connait l’unique
passage entre les défenses pour joindre le fleuve. Maintenant que vous êtes là,
moi je retourne sur ma galère pour rejoindre la flotte impériale à
Fantasmajeur. Je vous souhaite un agréable séjour à Fantasmarxbrozeur et
surtout prenez soin de vous. Termine le commandant Merduile en redescendant
vers la chaloupe.
Personne, même en y regardant bien ne voit les soit
disant pièges mais le pilote qui commande la manœuvre semble très concentré et
fait virer sans cesse de tribord à bâbord. Mirabelle et Gary laissent faire se
contentant d’appliquer et communiquer les ordres de vitesse à la salle des
venteurs où sont en poste Mike et Dorine.
Le port de Fantasmarxbrozeur est grand, le deuxième du
territoire par la taille derrière Fantasmagination. Mais ce port particulier
donne accès au seul fleuve navigable avec de gros bateaux. Cette voie fluviale
permet de remonter vers les mines d’or et de diamants. Fantasmarxbrozeur est un
point stratégique et c’est pour cette raison qu’il est protégé par d’imposantes
forteresses. Quarante-cinq minutes de navigation au ralenti pour atteindre
l’entrée du fleuve. Konduitsur laisse maintenant la barre à Mirabelle lui
indiquant le petit quai d’un négociant en draperie pour s’y amarrer. Sur le
Granit Clakett et le mage Arnak sont présents, comme d’habitude, Mike est le
premier à descendre pour se jeter dans les bras de son inquêtrice et demander
des nouvelles de leur fils Mailswitt.
Après les retrouvailles, Clakett et le mage conduisent
l’équipage de la Dragonette vers la caserne où ils seront logés.
Le soir autour du dîner, les trois ingénieurs dévoilent
les défenses mises en place dans le port. De grosses poutres métalliques aux
extrémités effilées sont assemblées en étoile à trois branches et noyées dans
les eaux du port. Ces grandes étoiles sont reliées par trois à l’axe en
intervalles de 1 mètre. D’après Véhashess, il n’y a pas moins de 85 appareils
immergés et chaque est autonome car ce sont les navires ennemis qui
actionneront eux même le système. C’est tout simple, les navires vont par leur avance
pousser sur les branches relevées de l’étoile et par le jeu de la rotation,
basculer vers la surface les branches suivantes qui grâce à la vitesse et
l’inertie de ses gros navires, vont se planter et défoncer le fond de la coque.
Pour ne pas que les branches relevées qui sont en bout entre 1m70 et 1m80 de la
surface de l’eau se remarquent, elles sont peintes en tons violet. Il faut
ajouter que le fleuve trouble l’eau du port et de ce fait camouffle davantage
les appareils de défense immergés.
- C’est marrant ça, je crois que ce système est employé
chez nous pour bloquer des chars, mais c’est sur la terre ferme ou sur les
plages. Dit Mikael en regardant le dessin le l’ingénieur.
- Des chars ?!!! Mais les pauvres chevaux !
S’offusque Feuhocu.
- Ha, ha, ha, ha, mais non pas des chars tirés par des
chevaux mais de grosses machines blindées sur chenilles et surmontées d’une
tourelle avec un canon ou une rampe de missile. Rigole et explique Mikael.
- Sur chenille ? S’étonne Véhashess en mimant avec
sa main le mouvement ondulant de l’insecte.
- Non, ha, ha, ha ! non, non, non ! Pas des petites
bêtes… Bordel je ne sais pas trop comment vous expliquer ça, donnez-moi un
crayon je vais vous faire un dessin. Sollicite Mikael.
Le mage Arnak l’arrête et colle sa bouche à son oreille
pour converser discrètement.
- Pas de dessin Mikael, je ne désire pas qu’ils sachent
ce qu’est un char de votre monde comme ceux que j’avais vu à la télévision du
château. J’espère que tu comprends pourquoi. Lui dit-il les sourcils froncés.
- Heu… Oui parce que ce sont des ingénieurs et vous avez
peur que… répond en sourdine Mikael.
- Oui Mikael, ce sont de très bons ingénieurs et ils font
de sérieuses études sur la base de ton avion en papier. Je trouve que c’est
déjà beaucoup trop.
Mikael acquiesce d’un mouvement de paupière et lâche le
crayon en motivant qu’un char est très compliqué à dessiner.
Feuhocu, Véhashess et Bèlevu ne s’en offensent pas et
poursuivent la conversation sur les défenses du port.
Après le dîner, Mikael suit le mage Arnak et dans un
couloir tranquille l’interpelle pour lui raconter et se faire excuser de la
démonstration du ballon d’air chaud.
- je connais ce simple principe d’élévation, je l’avais
lu sur les livres de la bibliothèque du château. Ce n’est pas bien grave et je
pensais que d’ici un an ou deux cette invention serait découverte donc tu n’as
fait qu’un petit peu accélérer notre histoire.
- Je ne vous comprends pas, en France vous avez consulté
des bouquins techniques et scientifiques. De vos yeux vous avez vu des
voitures, des avions, des télés, la puissance de l’électricité et beaucoup
d’autres choses…. Pourtant vous ne semblez pas vouloir de tout ça à
Fantasmaginaire, pourquoi ? Interroge Mikael.
- Fantasmaginaire à une évolution très différente de la
vôtre et je ne souhaite pas que cela change. Je n’ignore pas que ces derniers
évènements vont chambouler durablement notre histoire et que ce sera déjà un
pas un peu trop rapide à mon goût. Personne n’y peut plus rien et il est vain
de d’y faire barrage mais je te demande de ne pas en rajouter. Tu aimes
Fantasmaginaire ?
- Ho oui beaucoup malgré que cette affaire de quête est
plutôt cruelle. Répond Mikael.
- Rien n’est parfait je te l’accorde mais comme je crois
que ta réponse est sincère je suis certain que tu ne voudrais pas qu’un jour
Fantasmaginaire ressemble à ton monde.
- Bordel, ça non !
- Parfait, je vois que nous nous sommes compris. Bonne
nuit Mikael.
Episode 74
La fièvre de l’or.
Dans le port de Fantasmoi le Fumétu, le Kantuveu, le
Pairdass, le Vivleven et le Tenfépa appareillent pour se diriger vers
Fantasmarxbrozeur. La pêche fut bonne et une soixantaine de lapins de mer sont
dans les cales. Les cuisiniers ont coupé et salé la viande. Quelques Brigantins
s’ajoutent aux réserves. 140 heures de navigation seront nécessaires pour
atteindre l’objectif. Si on en croit le dernier Oblitérétimbré envoyé par
Passpariçi, ils arriveront le même jour devant Fatasmarxbrozeur.
Dans le carré du Fumétu, Hoducol, plan de la ville étalé
sur la table, montre les fortifications.
- Ce port est un large chenal de 326 mètres de large et
de 840 mètres de long. De chaque côté les forteresses armée de 362 canons
lourds et d’une centaine de canons à mitraille rien que pour le port. A ça il
faut ajouter que la ville est également fortifiée. Montre Hoducol sur la carte.
- Tant de canon que ça ? S’étonne Childéric Halebard
en jetant un œil sur le plan.
- Oui ! Mais la garnison des forteresses ne comporte
que 1500 femmes et hommes et donc ils ne peuvent défendre la ville et le port
en même temps, mais qui aurait assez de troupe pour attaquer ensemble la ville
et le port ? Personne jusqu’à maintenant. Répond Hoducol.
- Ou alors il faut
avoir de très gros contingents. Estime Bakaçable.
- Normalement, il
est impossible de pénétrer dans ce port car une fois entre les deux lignes
fortifiées les navires sont pris entre deux feux. Explique Hoducol.
- Même en forçant par le nombre ? Interroge Horace
de Fantenay.
- Même en nombre car ce port n’est pas très profond, six
mètres… Nos navires ont entre trois mètres et quatre mètres cinquante de tirant
d’eau, voyez comme la profondeur est juste et ce n’est pas un hasard car les
concepteurs impériaux de l’époque avaient envisagé l’éventualité d’une attaque
en masse et donc ne creusant pas plus, cela permet que les premiers navires
coulés bloquent les suivants puisque restant en partie émergés. Explique
Hoducol.
- Pas bête. Exprime Bakaçable. Et si nous tentons par la
ville ? Montre-t-il sur la carte.
- Peut-être mais il n’est pas certain que cela soit plus
aisé, les murailles sont les mêmes. Répond Hoducol. En supplément, poursuit-il
en pointant son doigt sur l’entrée du fleuve et les deux tours la
gardant ; il y a un système de balancier et de contrepoids commandé des
tours qui permet de relever une très grosse chaine à pointes en travers du
fleuve et derrière il y a le pont basculant qui risque d’être en position
basse.
- M’ouais… Mais d’une manière ou d’une autre il nous faudra
un jour ouvrir ce fleuve. Dit Bakaçable.
- Ils n’ont pas hésité pour protéger ce port. Soupire de
Fantenay.
- C’est compréhensible, ce port donne accès à l’unique
fleuve du territoire impérial navigable avec de gros bateau comme les nôtres.
Ce fleuve conduit aux grandes mines d’or et diamants qui sont la principale
richesse des impériaux. Les impériaux produisent peu d’objet manufacturé, n’ont
pas de grosse industrie. Pour ce qui est de l’agriculture et l’élevage, ce sont
de très petites exploitations qui ne couvrent pas tous les besoins. Donc les
impériaux achètent beaucoup aux Crèvesueurs et encore plus aux Végétateurs.
Pour acheter il faut de l’or et des diamants et les impériaux se servent des
importantes richesses minières de leur sous sol pour commercer. Répond Hoducol.
- Importante comment ? Demande Bakaçable.
- Colossale ! Répond Hoducol sans hésiter.
- C’est sûr, même les rambardes de leurs galères sont en
or massif. Se souviens De Fantenay.
- Il nous faut l’or et les diamants ! Jubile
Childéric Halebard en tremblant des lèvres.
- Certes mais dites-vous bien que les impériaux ne se
laisseront pas dépouiller sans rien faire. Le port de Fantasmarxbrozeur sera
bien défendu. Prévient Hoducol.
- Si nous parvenons à prendre les mines, nous décapitons
leur système économique, les impériaux n’auront plus rien et nous gagnons la
guerre ! Rétorque de Fantenay.
- C’est vrai mais il faut avant tout bien mener
l’affaire, être prudent pour avoir le moins de perte possible et élaborer une
bonne stratégie pour y parvenir. Intervient l’amiral Kalessèsh.
- Si je comprends bien on ne peut pas entrer dans ce port
avant d’avoir neutraliser les batteries des forteresses et le mécanisme de la
chaine. Constate Bakaçable.
- Tout à fait ! Approuve Hoducol.
- Donc, puisque le port semble être une nasse, nous
devons débarquer des troupes avant pour qu’ils investissent les lieux par voie
terrestre.
- Ça me parait souhaitable mais cela ne va pas être
facile. Approuve et prévoit Kalessèsh, nous n’avons pas l’habitude des combats
au sol.
- Avec nos mortiers nous allons rapidement faire une
brèche sans prendre de risque, ensuite, deux ou trois roquettes histoire de les
faire paniquer et fuir. Une fois nos hommes dans la place on nettoie ce qui
reste si toutefois il en reste. Envoyons un Oblitérétimbré à Passpariçi pour
qu’il commence à organiser une attaque similaire sur la forteresse Sud.
Constitue Bakaçable.
- Une fois les forteresses en notre possession, la chaîne
et le pont ne seront qu’un jeu d’enfant et à nous la route de l’or et de
diamants Exulte Childéric.
- Le pouvoir et la richesse, depuis le temps que j’en
rêve. Renchérit Horace.
- Avant de faire des plans sur la comète il faut gagner
la guerre, alors ne vous emballez pas les gars. Temporise Bakaçable. Je ne suis
pas certain que ce soit la meilleure idée de remonter ce fleuve, moi je crois
qu’il vaudrait mieux anéantir la flotte impériale d’abord. Une fois les
impériaux vaincus, nous aurons tout le temps de nous occuper des mines. Ajoute-t-il.
- Jusqu’à maintenant les impériaux nous ont trimbalé mais
c’est fini, avec la prise de Fantasmarxbrozeur nous prenons une sérieuse option
sur la victoire. Les mines seront alors à notre portée. Rétorque Childéric.
- Demain nous définirons le bataillon qui débarquera. Le
lieutenant Bombash, le caporal Povmec, les sergents Fouléboul et Toutatou
seront les officiers de l’opération terrestre. Impose Bakaçable.
- Dans quelques mois nous serons les maîtres de tout
Fantasmaginaire. Se réjouit Hoducol
- Justement où en sont les autres ? Réclame Bakaçable
un peu énervé par cet excès d’optimisme.
- Votre ami Senlabièr est en chemin pour prendre le port
Végétateur de Galoban. Nous n’avons pas encore de nouvelle de Boucharom mais en
ce moment il doit être au port Kidnapingre de Ohédubato et si tous se passe
comme prévu, une fois ce port pris il poursuivra sa conquête par le port de
Rivebell et Portefling. Informe Kalessèsh.
Bakaçable consulte la carte murale.
Tous les ports Creuztatombs et Entoqués sont déjà à nous,
je pense que Boucharom viendra très rapidement à bout des Kidnapingres.
Plante-t-il d’avance un petit drapeau sur le point du port de Ohédubato. Mon
ami Senlabièr est un sacré guerrier et meneur d’homme, à mon avis, le port de
Galoban va très vite tomber entre ses pattes, le reste suivra. Plante-t-il un
autre drapeau sur l’emplacement.
- Tu peux aussi piquer un drapeau sur Fantasmarxbrozeur.
Lui dit Horace de Fantenay.
- Pas si vite, contrairement aux autres, les impériaux
nous on prouvé qu’ils savaient résister et je te ferai remarquer que jusqu’à ce
jour ce sont eux les gagnants. Je préfère attendre un peu avant de trouer la
carte. Réplique modestement Bakaçable.
- Messieurs, buvons un verre ! Propose l’amiral
Kalessèsh en sortant une bouteille du buffet.
Episode 75
Carte sur table. (Acte 1)
Comme le pensait l’amiral Kalessèsh, le port de Ohédubato
est tombé, celui de Rivebell n’a pas plus résisté et Portefdling à été
abandonné. Le territoire Kidnapingre est soumis.
Beaucoup plus au Sud, Baccardi et ses alliés sont arrivés
à Galoban sous un ciel pluvieux. Les quatre amiraux avaient été informés du
ralliement de Baccardi et d’un petit nombre de capitaines Kidnapingres. Ces
derniers sont accueillis dans le port et à l’amirauté avec tous les honneurs.
Baccardi qui par le passé était maudit de tous les Végétateurs et Vagalâmeurs,
se voit aujourd’hui traité en ami. Pour lui, comme pour les cinq autres
capitaines Kidnapingres, c’est une première de pouvoir dépasser les limites du
port et d’entrer dans la ville.
Dans l’immense salon de l’amirauté sont réunis tous les
galonnés et capitaines. Inutile pour Baccardi de donner des explications sur
les armes venues de l’autre monde, les Vagalâmeur ont été suffisamment informés
par des témoins et les Oblitérétimbrés. Ils savent également qu’un chef terrien
du nom de Senlabièr se dirige actuellement vers Galoban à la tête de 15
navires.
Baccardi demande des nouvelles de ses amis ; les quatre
Amiraux l’instruisent de ce qu’ils savent de la bataille de Fantasmaginaire
Résidence et attendent les prochains Oblitérétimbrés. Ces oiseaux, qui
ressemblent à des pigeons terrestre, ont une envergure d’un mètre vingt, ils
sont puissants et couvrent la distance entre le territoire impérial et celui
des Végétateurs en 7 jours ce qui fait un peu plus de 1400 kilomètres en 24
heures. Ces oiseaux ont la particularité de dormir en volant et de n’avoir
aucuns prédateurs, en revanche, les femelles ne pondent qu’un œuf tous les deux
ans.
Une fois les informations passées, les quatre Amiraux et
Baccardi prennent place autour de l’immense table de chêne argenté orné de
marquèterie de pin orange et de laurier noir.
- Nous disposons de combien de bâtiment ? demande le
premier Amiral.
- Si nous ajoutons les 6 venus avec le Troudanlo du
capitaine Baccardi, cela nous fait 16 navires et 2 galères. Répond le
gouverneur de Galoban.
- Nous sommes donc plus nombreux que la flotte du
terrien. En conclus le capitaine Mankpadair.
- Exact mais cette supériorité de nombre ne nous permet
rien. Répond le second Amiral.
- Nous serions à six contre un que je resterai incertain
sur nos chances de vaincre ; leur armes sont terribles. Ajoute le
troisième Amiral.
- Que devons nous faire ? Nous rendre sans
combattre ! Colère Mankpadair.
- Hors de question mais nous ne pouvons directement les
affronter. Répond le quatrième Amiral. Nous devons les obliger à débarquer et
nous avons notre petite idée. Annonce-t-il.
- A terre ou sur mer, leurs armes sont aussi efficaces.
Ne comprend pas Fécémag, le capitaine du Bouchtrou 4.
- Nous en sommes conscients mais il n’est point question
de batailler avec eux sur terre, notre astuce est qu’ils soient moins nombreux
sur leur navires. Reprend le premier Amiral.
- Si nous les obligeons à débarquer, il est évident que
les équipages restant à bord des navires seront diminués d’un tiers voir de
moitié et de ce fait ne pourrons assurer de rapides manœuvres et une bonne
défense de leur bâtiments. Poursuit le second Amiral.
- Nous n’ignorons nullement que des terriens et leurs
armes demeureront à leurs bords, mais nous supposons qu’ils seront en petit
nombre et donc notre supériorité numérique fera la différence. Adjoint le
troisième Amiral.
- Loin de vous dissimuler que l’assaut sera meurtrier,
mais si nous réussissons à détruire leur flotte, les autres resteront coincés à
terre. Ajoute le quatrième Amiral.
- Si je comprends bien votre plan, une fois qu’ils
n’auront plus de possibilité de reprendre la mer et seront bloqué sur votre
territoire qu’ils ne connaissent pas, il sera plus facile de les piéger.
Raisonne Baccardi.
- Parfaitement jugé capitaine. Apprécie le premier
Amiral. Je sais par oblitérétimbrés de l’état major impérial, que les terriens
ont l’habitude de guerroyer dans les champs, les collines, les forêts et les
montagnes mais il est certain que leurs alliés Crèvesueurs, Creuztatombs et
Entoqués n’ont aucune expérience de ce genre de combat, comme nous tous
d’ailleurs mais nous avons l’avantage du terrain. Parachève-t-il.
- Oui Mikael, Mike et moi-même avons instruit les
impériaux de ce qu’étaient exactement les mercenaires terriens et leur aptitude
à la guerre sur tous les terrains… Une question cependant, comment comptez-vous
les obliger à débarquer ? Interroge Baccardi.
- Nous avons imaginé. Commence à répondre le troisième
Amiral avant d’être poliment interrompu par le second qui lui signale que ce
n’est pas à son tour de parler.
- Donc nous avons imaginé, reprend le second Amiral,
qu’en coulant des navires en travers de l’entrée du port de Galoban nous
constituerons un barrage provisoirement infranchissable.
- Donc, si ce Senlabièr veut prendre Galoban rapidement,
il ne pourra le faire par le port et devra envisager de le faire par voie
terrestre. Conclus le troisième Amiral.
- Le port et la ville de Galoban avec ses arsenaux sont
très importants pour l’ennemi. Est-ce
plus clair pour tout le monde ? Pose la question le quatrième Amiral.
- Je trouve votre plan très astucieux. Approuve le
capitaine Kidnapingre Capnor.
- Avez-vous des navires à perdre pour ce barrage ?
Demande le capitaine Krèmenglez.
- Bien entendu, les plus vieux nous en avons sept et
quatre autres pris aux Entoqués et Creuztatombs. L’embouchure du port est large
de 84 mètres, cela devrait suffire. Répond le premier Amiral.
- Il y a deux heures, nous avons appris que ce Senlabièr
était à deux jours et 6 heures de Galoban, nous n’avons donc pas de temps à
perdre. Capitaine Fécémag vous prenez le commandement de la flotte Vagalâmeur
et capitaine Baccardi vous serez commandant de la flotte alliée. Informe le
second Amiral.
- Monsieur Fécémag et Baccardi, nous vous donnons
rendez-vous ce soir pour le diner ici même afin de définir votre plan
d’attaque. Convoque le troisième Amiral.
- Nous demandons quelques volontaires pour amener les
vieux navires à l’entrée du port et les miner ! Pour ce qui est de la
flotte Vagalâmeur et Kidnapingre, qu’ils appareillent et mouillent en dehors du
port, à trois kilomètres à l’est il y a une profonde baie, vous y serez abrités
en cas de tempête. Nous, nous chargerons de vous ravitailler. Réclame et
commande le quatrième Amiral avant de déclarer la fin de la réunion.
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