Episode 104
La remontée du fleuve (Dernier acte)
A la passerelle du Primalakace, Hoducol vide son
troisième verre de rhum. Le convoi avance à vitesse réduite, veilleurs et
guetteurs sont sur le qui-vive. Routakaice tapote nerveusement sur son fusil
mitrailleur. Le Primalakace passe à la verticale du plateau mais il est décidé
par les impériaux, vu l’importante avance qu’il a sur le convoi, de le laisser
poursuivre sa route.
Le Picduné, le Tenfépa et le Kantuveu sont maintenant
dans le passage. Clakett lève son bras relayé plus loin par Océbé, c’est le
signal. Femmes et hommes de l’armée impériale balancent les boulets dans les
goulottes. Les projectiles dégringolent en ricochant sur la paroi. Les
guetteurs alertés par le bruit de la fonte et l’acier sur la roche lèvent leurs
têtes et poussent des cris horrifiés en apercevant toutes ces grosses boules
sombres chuter vers leurs navires.
Un bruit assourdissant résonne dans toutes les structures
des bateaux. Les lourds boulets percutent les ponts et à force d’impacts
répétés les crèvent. Les projectiles arrivent en vrac de partout et le bois
craque, se casse, et s’éventre. Les premiers ponts inférieurs ne sont plus un
refuge, les boulets roulent dans tous les sens, les marins s’enfuient en
essayant de trouver vite un abri plus bas. C’est la débandade les escaliers et
les échelles sont pris d’assaut, les boulets vont et viennent, s’entrechoquent
et cassent chevilles et tibias pour les plus chanceux. Le toit des passerelles
se déforment martelés sans cesse, les postes de vigies sont détruits ou
tellement déformés qu’ils deviennent inutilisables. Les canons extérieurs des
ponts principaux sont détériorés.
Impossible d’aller dehors pour tenter de riposter car en
plus des boulets, des carreaux d’arbalète pleuvent par vagues espacées d’une
vingtaine de secondes. Les bateaux qui suivent et qui ne sont pas encore dans
l’étroite gorge, tirent vers le sommet de toutes armes d’épaule ou de poing
disponibles, mais aucun impériaux n’est visibles, rien que des boulets et
encore des boulets qui dégringolent et qui dégringolent des rebords. Clakett,
bien protégé entre deux rochers, épaule le fusil, règle la lunette et élimine
quelques tireurs ennemis.
L’amiral Kalessèsh ordonne un maximum de ventilettes pour
se sortir au plus vite du guet-apens. Devant et derrière le Picduné et le
Kantuveu optent pour une stratégie identique. Les deux premiers navires
s’extraient de la passe mais le barreur du Kantuveu, plus guidé par les
veilleurs et probablement paniqué, envoie le navire à pleine vitesse contre la
paroi. La proue s’écrase et les tôles se désolidarisent à l’étrave en créant
des voies d’eau. Le Kantuveu tente une marche arrière mais la manœuvre dans un
passage aussi étroit est risquée car c’est maintenant l’arrière qui entre en
contact avec la roche. Le gouvernail est faussé, Le Kantuveu inconduisible est
soumis au courant du fleuve et dérive lentement sous la pluie de boulets. Les
navires suivant cessent le feu sur ordre du caporal Povmec, les impériaux sont
parfaitement embusqués et protégés sur le plateau, dix de ses tireurs sont
morts sous les balles de Clakett. Il est inutile de gaspiller des munitions
supplémentaires, tout le monde se met à l’abri.
Dans la gorge, les boulets ne tombent plus, Le kantuveu
prend l’eau par l’étrave et il ne fait aucun doute que son voyage s’arrêtera un
peu plus bas quand le courant l’échouera sur un banc de sable. Les navires
suivant entament une marche arrière, pas question de s’engager dans la passe.
En Milieu de convoi, quatre navires dont le Karanteure de
Passpariçi subissent également une pluie de boulets envoyée du deuxième poste
d’embuscade commandé par le mage Arnak et la général Odiofil.
Leurs manœuvres sont désespérées et le Karanteure, le
plus long et le plus large navire de la flotte, reste coincé en tentant de
fuir. Les trois autres arrivent à sortir avec beaucoup de difficultés en marche
arrière.
Entre les deux gorges, six navires ne savent plus où
aller. Le caporal Povmec n’a guère le choix, il ne peut faire demi-tour, le
Karanteure obstrue la gorge en aval, il doit donc se résoudre à passer en force
en amont. Les six navires envoient un maximum de ventilettes et s’élancent à
pleine vitesse en évitant le Kantuveu. Les boulets et les carreaux d’arbalète
recommencent à tomber mais très vite la pluie devient moins dense car en haut
du plateau il ne reste plus beaucoup de projectiles. Qu’importe la mission est
accompli et trois des six navires ont brutalement accroché les parois et ne
pourront peut-être pas atteindre Fantasmalice. Beaucoup de munitions d’armes
terriennes ont été usées et les navires en queue de convoi n’ont d’autre choix
que repartir vers Fantasmarxbrozeur.
Pour le Karanteure c’est la fin, les arbalétriers tirent
des carreaux enflammés et l’équipage ne pouvant sortir sur les ponts extérieurs
pour éteindre les incendies naissant, laissent le Karanteure s’enflammer petit
à petit. La général Odiofil et le mage Arnak font cesser les tirs pour
permettre aux marins de s’enfuir du navire. Ceux là rejoignent les berges et
rebroussent chemin à pied, pour eux et pour le commandant Passpariçi, la
conquête de Fantasmaginaire est terminée.
Episode 105
Fantasmalice (Acte 1)
Le Primalakace, le Tenfépa et le Picduné sont mouillés à
cinq kilomètres de la sortie des Pics du labyrinthe dans un évasement rassurant
du fleuve maintenant en un unique cours d’eau. Un peu plus tard cinq des six
derniers navires font la jonction. Le sixième trop endommagé s’est échoué sur
un haut fond et son équipage abandonne.
Une réunion est organisée dans le carré du Primalakace.
- Et bien voilà, nous sommes passées. Persifle Bakaçable
à l’adresse de l’amiral Kalessèsh. Reste huit navires dont un seul intact. Les
autres sont hors combat ou redescendent le fleuve. Je ne compte pas le nombre
de tués et de blessés pour ne pas ajouter du poids à l’atmosphère déjà lourde
de cette réunion. Excellent résultat. Continue-t-il d’ironiser.
L’amiral à mauvaise mine, il soupire.
- Qui aurait pu imaginer une chose pareille ? Tous
ces boulets montés là-haut, c’est un travail de fou, c’est pire que les galères.
Fait-il.
- Non Kalessèsh, c’est le boulot de gens qui y croient.
Tu vois, pas de sophistication, tout simple, un grand trou étroit et des
boulets envoyés à la main, la nature leur offrait tout ce dont ils avaient
besoin et ils s’en sont bien servis. Maintenant, la vraie question et de savoir
ce que nous, nous allons faire ? Répond Bakaçable.
- Stokoption était dans le Kantuveu qui dérivait et quand
nous avons décidé de passer en force, le Karanteure était en aval coincé entre
deux parois, les impériaux tentaient de l’incendier et vu la fumée qui
s’échappe là-bas, je crois qu’ils ont réussi. Annonce le capitaine Klédeçol en
montrant par les baies vitrées la lointaine colonne de fumée qui s’élève entre
les sommets.
- Les mecs avaient bien préparé leur piège, ils étaient
embusqués dans deux défilés. Opine Bombash.
- Vous aviez raison commandant Bakaçable, nous ne sommes
pas prêts à nous avancer dans les terres. Il faut retourner à
Fantasmarxbrozeur, envoyer un appel au capitaine Boucharom et faire comme vous
aviez prévu. Propose Hoducol.
- Notre ami possède un grand sens de l’humour
aujourd’hui, ha, ha, ha, ha ! Eclate de rire Bakaçable. C’est fini
Hoducol, on ne peut plus faire demi-tour parce qu’il faudra se retaper un lâché
de boulets et qu’en plus la carcasse du Karanteure bloque le passage. Il est
trop tard pour retourner se mettre les pieds dans nos pantoufles à
Fantasmarxbrozeur. Je vous avais prévenu alors maintenant que le vin est tiré,
on va le boire jusqu’au dernier godet.
- Nous avons suffisamment de matériel et d’hommes pour
poursuivre. Dit Childéric Halebard.
- Toi aussi tu es décidé à nous faire marrer ?
Intervient Roultakaice. Les rafiots sont défoncés de partout et il n’y a pas un
seul pont supérieur où on ne voit pas le ciel. Les équipages sont réduit d’un
quart et encore je ne parle que des refroidis. Putain, t’as le la crème
pâtissière à la place du cerveau ?
- Ne t’énerve pas Roultakaice, Childéric à raison, nous
ne pouvons faire autrement qu’avancer, la retraite est coupée. Admet amèrement
Bakaçable.
- Sauf en cas de reddition et c’est ce que mon équipage
et moi allons faire. Déclare le capitaine du Klédeçol.
- Quoi ?!! S’emporte Horace de Fantenay, Tu fais ça
tu es un homme mort ! Dégaine-t-il son révolver.
Bakaçable lui prend la main armée et l’abaisse.
- Ça ne sert à rien de faire un carton. Ce qui arrive est
de votre faute alors maintenant vous en acceptez les conséquences.
- Tu es avec qui Bakaçable ? Questionne Horace.
- Je suis avec ceux qui m’ont embauché et qui m’ont
promis récompense mais lui, qu’a-t-il à gagner maintenant dans cette
affaire ? Répond Bakaçable sans lâcher le poignet d’Horace.
- Mon bateau est très endommagé, j’ai perdu quinze
marins, dix-sept canons, Kackarantt et Stokoption ne sont plus là pour assurer
les pertes. Pour moi, l’aventure est terminée, je vais faire demi-tour, hisser
le drapeau blanc et attendre les propositions de capitulations des impériaux.
Dit le capitaine du Klédeçol.
- Je vais faire la même chose pour les mêmes raisons.
Suit le capitaine du Razlémur.
- Moi aussi ! Se joint le capitaine Vivakrédi.
- Nous ne pouvons pas vous retenir, je vous souhaite
bonne chance ! Acquiesce Bakaçable.
- Nous allons prendre les mines et vous serez riches,
très riches ! Tente Horace de Fantenay.
Les trois capitaines sortent du carré sans relever la
proposition, descendent vers une chaloupe et rejoignent leur navires ou du
moins ce qu’il en reste. Dans quelques minutes, ils feront route vers les Pics
du labyrinthe avec le drapeau blanc comme pavillon.
- Quand nous serons les seigneurs de Fantasmaginaire on
vous fera payer votre désertion ! Leur envoie Horace d’une fenêtre ouverte
en levant un poing rageur.
Deux heures plus tard, Bombash revient à la passerelle du
Primalakass après sa tournée d’inspection.
- Voilà messieurs, il nous reste cinq navires dont seul
le Primalakace est entier, 485 guerriers en état de combattre, douze pistolets
automatiques avec environ 530 cartouches, sept fusils avec 220 cartouches, Huit
fusils mitrailleurs et d’assaut avec 2500 cartouches, un lance roquette avec 3
roquettes, un lance missile sans missile, vingt-cinq grenades défensives et
quelques autres munitions qui à mon avis suffiraient à peine pour prendre l’île
de Porquerolles en morte saison. Fait l’inventaire Bombash.
Kalessèsh, Laikayé, Hoducol et les quatre autres
capitaines interrogent du regard car aucun ne peut connaitre l’île de
Porquerolles. Bakaçable rigole et leur explique.
- Il nous reste l’artillerie des navires ! Compte en
plus Childéric Halebard.
- Et en face ils ont un flingue très moderne. Contre le
caporal Povmec. Une dizaine en on fait les frais sur le Tévéha. Ajoute-t-il.
- ça on le sait ! Rétorque Childeric d’un ton
excédé. Un seul fusil terrien ce n’est rien, nous en avons largement de quoi
répondre. Compare-t-il.
- A Fantasdmalice il n’y a aucune marine de guerre, juste
de la plaisance ou des barges de transport. La ville n’est pas fortifiée, il y
a une caserne et une garnison de 230 soldats. La mine d’or se trouve sur cette
rive à 12 kilomètres en amont de Fantasmalice. Montre Hoducol sur la carte.
- Pas fortifiée dis-tu ? Pas un seul canon ?
Demande détail Roultakaice un peu surpris de cette révélation.
- Non pas de canon. Répond Hoducol. Mais c’est vrai
qu’ils ont pu en installer quelques uns dernièrement. Ajoute-t-il.
- Mais alors d’où viennent tous ces boulets qu’on à pris
sur la gueule s’il n’y avait pas de batterie à Fantasmalice ? S’étonne
Roultakaice.
- Il y a aussi une mine de fer et une aciérie à une
trentaine de kilomètres de la ville, c’est de là qu’ils proviennent. Instruit
Hoducol.
- Merci de nous prévenir maintenant.
- Mais comment pouvais-je deviner qu’ils allaient s’en
servir de cette façon. Normalement les boulets de cette aciérie sont embarqués
et descendu à Fantasmarxbrozeur pour être livré à la marine Impériale ou
Vagalâmeur. En plus, des aciéries et des mines fer il y en a partout sur tous
les territoires. C’est normal, tous les canons d’ici tirent des boulets.
Rétorque Hoducol.
- Récapitulons ! fait Bakaçable les yeux sur la
carte. Ici nous sommes coincés, nous n’avons d’autre alternative que de monter
sur Fantasmalice et tenter de prendre la ville. Perso, je pense que les
effectifs de la garnison ont été considérablement augmentés par des
volontaires, mais une grosse partie est en ce moment sur les hauteurs des Pics
du labyrinthe. Eux aussi sont coincés là-haut et c’est plutôt bon pour nous,
mais nous ignorons s’il leur reste beaucoup de boulets et je n’ai pas du tout
envie de retenter un passage pour le savoir. Ce qui est certain c’est qu’ils ne
peuvent se ravitailler en fonte que par le fleuve et tant que nous y sommes
plantés, ils l’ont dans le cul. Je pense qu’ils vont descendre de leurs
perchoirs et récupérer les boulets des navires abandonnés qui n’ont pas coulés,
mais pour le moment ce n’est pas ce qui doit nous préoccuper, de toute façon la
quantité n’est pas énorme.
- Pourquoi prendre la ville, allons directement à la mine
d’or. Dit Horace de Fantenay.
- La ville est un point stratégique. C’est leur réserve
de bouffe, de boulets mais aussi leur retraite. Ils ne peuvent éternellement
demeurer sur les Pics du labyrinthe. Si nous avons la ville ils n’auront
d’autre possibilité que de rester dans la nature et se démerder par leurs
propres moyens car le ravitaillement leur sera coupé.
- Ils ne mourront pas de faim, les forêts sont giboyeuses
et un grand nombre d’arbres fruitiers y poussent. Rappelle Hoducol.
- C’est vrai mais pendant qu’ils sont occupés à la chasse
et la cueillette ils le sont beaucoup moins en poste sur les hauteurs. Pense
Laikayé.
- Très juste second, tu mérites d’être capitaine.
Félicite Bakaçable. Dans quelques minutes nous enverrons un Oblitérétimbré à
Boucharom pour qu’il fasse route sur Fantasmarxbrozeur avec une grosse flotte.
Nous allons bien entendu le prévenir du piège des Pics du labyrinthe et il
équipera ses navires en conséquence. Sur ces navires il y a trois lances
roquettes si mes souvenirs sont bons et s’il n’a pas trop fait usage chez les
Kidnapingres, peut-être une dizaine de roquettes. Il y a aussi quatre oui cinq
mortiers. Avec tout ça on va lui demander de canarder les deux plateaux qu’on
va lui indiquer. Ça fera toujours quelques impériaux en moins pour balancer des
boulets. Le temps qu’il arrive avec des renforts pour nous aider à prendre les
mines, notre tâche sera de prendre et tenir la ville de Fantasmalice. Les
impériaux ne nous combattrons pas de front et il est prévisible qu’ils
n’opposeront aucune réelle résistance, ils ont trop peur de nos armes et de
plus ignorent l’importance de notre stock. Il nous reste assez de munitions et
d’armes de chez nous pour les faire flipper à condition de bien s’organiser et
de ne pas gaspiller Cependant il faut être très méfiant ils sont malins et il
est à prévoir quelques pièges, donc prudence. Etablie Bakaçable.
- Mais Boucharom ne sera pas ici avant trois ou quatre
semaines, nous aussi faudra qu’on se ravitaille ? Emet des réserves
Kalessèsh.
- Je sais tout ça, ne nous pressons pas, nous allons
envoyer des équipes sur le Tèlorism échoué un peu plus bas pour récupérer tout
ce qui peut l’être. Ensuite, tant que nous serons là, nous irons à la chasse et
à la cueillette pour ne pas taper dans les réserves de conserves et de légume
sec. Nous allons aussi rafistoler un peu les navires.
- Combien de temps allons-nous rester ici ? Demande
Childéric Halebard.
- Une quinzaine de jours peut-être un peu plus. De toute
façons ici nous contrôlons l’unique voie de communication, les impériaux ne
peuvent ni passer dans un sens ni dans l’autre surtout qu’ils ne possèdent,
d’après Hoducol, aucun navire de guerre.
- Et par les terres ? Imagine Laikayé.
- Oui c’est faisable mais quand je vois la densité de la
végétation et la particularité du terrain, ils vont en chier. Ils savent que
nous sommes un certain nombre à être passés et vont être encore mieux
renseignés par ceux qui se rendent. Par logique ils n’abandonneront pas leurs
positions pour nous attendre et surtout éviter que d’autre passent pour nous
rallier. Ils feront comme nous, se nourriront de ce que cette généreuse nature
offre. Répond Bakaçable. Amiral Kalessèsh, Bombash et Roultakaice vous
organisez les tours de garde et les équipes de récupération. Laikayé et Hoducol,
vous prenez des hommes, des femmes et vous me faites couper les arbres sur une
demie circonférence de cent mètres sur les deux berges histoire de dégager le
terrain et voir ce qui arrive en cas où les impériaux auraient l’idée de nous
attaquer par les bois… Ils en sont capables ! Organise Bakaçable.
- Cent mètres de rayon, mais il y en a pour une semaine
au moins. Dit Hoducol.
- Je te donne un poste de commandement et tu rechignes.
Avec Laikayé tu prends tous les effectifs nécessaires et moi je te dis que dans
trois jours c’est fait. Vous ne laissez aucun tronc sur place, vous les
balancez à la flotte.
- Pourquoi donc ? Pose la question Kalessèsh.
- Parce que des tronc couchés peuvent servir d’abri !
Répond Bakaçable.
- Nous ferons pour le mieux. Acquiesce Hoducol.
- OK, bonne idée d’éclaircir un périmètre, mais pour une
meilleure surveillance faudra retaper une ou deux vigies. Prévient Bombash.
- Je crois que c’est un bon plan, bravo cher Bakaçable,
dans quatre ou cinq semaines nous gagnerons enfin cette guerre. Se réjouie
Childeric Halebard.
Episode 106
Fantasmalice (Acte 2)
Cela fait déjà six jours que la situation n’évolue pas.
Les impériaux sont toujours dans les Pics du labyrinthe et Les cinq navires
ennemis mouillé à cinq kilomètres en amont.
La général Odiofil à prévenu par Oblitérétimbré l’amiral
Delavoil de cette situation et dans le salon d’un palace de Fantasmalice, ce
dernier s’entretient avec Mirabelle et Gary.
L’amiral expose les derniers évènements et ce qui est
prévu.
- L’armée du général Poudrozieu et la marine impériale
aidée par la flottille du capitaine Fécémag et Baccardi ont repris le port de
Fantasmarxbrozeur la nuit dernière. Il y a eut très peu de perte car les
troupes d’occupation étaient informées par ceux qui revenaient des Pics du
labyrinthe de ce qui s’y était déroulé. Certains navires Crèvesueurs et
Creuztatombs ont repris la route de leur territoire avant l’arrivée de
Poudrozieu, Fécémag et Baccardi. Ils ont tous été arraisonnés par les cinq
galères de l’escadre du commandant Achecé. Ceux qui sont restés à
Fantasmarxbrozeur croyaient pouvoir tenir la place grâce à l’artillerie des
fortifications, mais hélas pour eux les calibres des pièces d’artillerie de
Fantasmarxbrozeur sont uniques et ils n’ont pas pu alimenter les batteries avec
les boulets de leurs navires. Dépités, ils ont hissé le drapeau blanc. Les neuf
terriens en place et les quatre qui revenaient des Pics ont opposé une brève
résistance en faisant de gros dégâts, mais furent très rapidement à court de
munition ; ils ont été fait prisonniers, pour eux comme pour Passpariçi il
n’y aura aucun procès, ils sont d’office condamnés aux galères à perpétuité.
Nous savons par nos espions que la flotte du capitaine Boucharom fait route sur
Fantasmarxbrozeur et qu’elle se trouve à cinq jours. Nous pensons qu’ils vont
tenter une remontée du fleuve de se joindre au groupe de cinq navires de
l’amiral Kalessèsh. Ce que Boucharom ignore, c’est que nous avons repris
Fantasmarxbrozeur. Les navires Crèvesueurs et Creuztatombs en bon état sont à
quai pour le tromper et les équipages soucieux de ne pas finir aux galères ont
promis de les accueillir chaleureusement comme s’ils étaient maître du port.
Nos soldats et nos gardes seront cachés sur les fortifications et attendront
que la flotte de Boucharom s’amarre et mouille avant de mettre les batteries en
action.
- Sous un tel feu, sans être aux postes de combat, ils
n’ont aucune chance et ne vont pas jouer les marioles. Prévoit Gary.
- Ce n’est pas leur intérêt. Le capitaine Boucharom se
rendra vite à l’évidence que la partie est perdue et capitulera.
- Mais dans ses rangs il y a aussi des terriens bien
armés. Reste méfiante Mirabelle.
- C’est exact mais la surprise ne leur laissera que peu
de temps pour se mettre en place et ce peu de temps risque de leur être fatal.
Répond l’amiral Delavoil.
- Maintenant, il reste Kalessèsh, Hoducol, les deux
prédicateurs et leurs alliés terriens sur le fleuve. Odiofil, Clakett, Arnak,
Océbé et tout leur contingent sont bloqués dans les Pics du labyrinthe depuis
six jours. Dit Gary.
- D’après leurs messages quotidiens, ils ont le moral et
ne manque de rien. Comme ils sont informés de notre reprise du port de
Fantasmarxbrozeur, et donc qu’aucun navire ennemi ne peut dorénavant remonter
le fleuve, ils attendent la décision de kalessèsh. Dans le cas où ce dernier
tente de redescendre vers Fantasmarxbrozeur, ils les laissent passer sachant
que ces cinq navires seront arraisonnés arrivé au port, dans le cas où il
remonte vers Fantasmalice, ils suivent le mouvement.
- S’ils décident de venir à Fantasmalice nous appliquons
le plan prévu. Fait Mirabelle.
- Nous avons installé 28 canons autour de la ville qui
nous ont été livré de Fantasmaskott. Ceux de la Dragonnette sont sur les
terrasses des entrepôts du port, c’est peu mais nous avons de la poudre et des
boulets en quantité. Le chenal qui permet le passage sur le lac est prévu que
pour un seul navire et donc s’ils viennent en agresseur nous canarderont le
premier navire pour le couler dans le chenal ; ainsi les autres marioles
derrière ne pourront plus passer avec leurs bateaux ; ils seront obliger
de débarquer et une fois à terre, ce sera à nous d’être les plus malins. Dit
Gary.
L’amiral Delavoil acquiesce d’un signe de tête, se lève
et sort du buffet une bonne bouteille et des biscuits au chocolat pour les
partager avec ses deux amis et les trois gardes impériaux de faction.
Cinq jours plus tard la flotte du capitaine Boucharom se
rend, le piège était parfait. Huit autres terriens et Boucharom sont enfermés
dans les prisons de la caserne en attendant d’être enchainés aux bancs des
Galères.
Des Oblitérétimbrés sont envoyés dans tous les ports
occupés pour annoncer la défaite de Boucharom et de Passpariçi.
Depuis les évènements des Pics du labyrinthe, 19 jours
ont passé et sur le Primalakace beaucoup de questions sont posées sur la grande
table du carré.
- Boucharom nous as répondu qu’il fonçait sur
Fantasmarxbrozeur, il n’en était qu’a cinq jours et depuis plus rien, même pas
une réponse à nos messages. Il devrait déjà être là ! S’emporte Horace de
Fantenay.
- Oui, c’est étrange car même s’il avait été retardé ou
bloqué dans les Pics du labyrinthe par les impériaux, il nous aurait prévenu
par Oblitérétimbrés et en plus nous aurions surement entendu leurs tirs. Dit
Kalessèsh visage grave.
- Cet abruti a peut-être changé de camp. En fait la
supposition Childéric Halebard.
- Qu’en pensez-vous commandant Bakaçable ? Interroge
Hoducol.
- Ce que j’en pense, ha, ha, ha, ha ! J’en pense que
la marine impériale à profité que le port de Fantasmarxbrozeur était occupé que
par un minimum et l’a repris. Malin comme ils sont, une fois dans la place ils
ont piégé Boucharom. Voilà ce que j’en pense. Répond-il. Parce qu’à leur place
c’est ainsi que j’aurais opéré. Adjoint-il.
- C’est impossible, il y avait vos hommes à
Fantasmarxbrozeur avec des lances fusées et une grosse mitrailleuse, il y avait
aussi tous les canons des forteresses. Réplique Kalessèsh.
- Mes hommes, comme vous dites, étaient neuf et c’est
vrai qu’ils disposaient d’un lance missile de deux lances roquettes et d’une
mitrailleuse lourde. De quoi faire de jolis cartons. Commençant à connaitre un
peu les méthodes des impériaux, ils sont arrivés la nuit tous feux éteints
histoire de ne pas en prendre trop dans la gueule avant d’être à bonne portée
pour leurs canons. Comme tu me l’avais signalé, Hoducol, la marine impériale
c’est du lourd, entre trente cinq et quarantes galères sans compter celles de
commerce qu’ils ont eut tous le temps d’équiper pour le combat. J’ajouterai
quelques navires Vagalâmeurs et Kidnapingres ce qui fait une armada d’environ
cinquante navires. Avec trois missiles, treize roquettes, en admettant qu’ils
ont fait mouche à tous les coups, je compte 16 navires en moins. Supposant que
la mitrailleuse en met hors combat trois ou quatre avant d’épuiser toutes ses
munitions, il en reste encore une trentaine. Toujours en admettant que les
Crèvesueurs ont eut la bonne idée de monter sur les fortifications de la poudre
et des boulets car les impériaux n’avaient rien laissé, j’ajoute quatre autres
navires, ce qui en laisse encore vingt-six. Vingt six navires avec une moyenne
d’équipage de 120 personnes ce qui fait en gros presque 2000 guerriers qui vont
débouler dans le port et la ville contre les moins de 500 que nous y avons
laissé. Bien entendu, comme les impériaux ont aussi envoyé de la fonte avant de
débarquer, ceux que nous avons laissé sur place ne devaient plus être que les
deux tiers et peut-être même qu’une moitié. Pour finaliser, je ne serais pas
étonné que ceux qui jouent aux petits soldats pour escorter l’Impératrice
furent tout autant excités d’encercler la ville et le port par voie terrestre.
Voilà pour moi ce qui c’est passé et c’est pour cette raison que nous n’avons
aucune nouvelle de Boucharom. Ceci dit, je peux me tromper. Achève Bakaçable
sur cette incertitude.
- Non… Non, j’espère que ce n’est pas ça. Blêmit
Childeric.
- Si nous avions après notre prise de Fantasmarxbrozeur,
continué sur Fantasmajeur avec la flotte de Passpariçi et la votre Kalessèsh,
nous aurions attaqué la marine impériale en position de force et aujourd’hui
nous serions installé très confortablement
dans une des luxueuses ambassades à discuter d’un plan d’invasion final.
Mais vous avez préféré le brillant de l’or et des diamants, c’était votre
choix, moi je ne suis qu’un employé.
- Et maintenant, on n’y est jusqu’au cou dans la merde si
les impériaux ont vraiment repris Fantasmarxbrozeur et casser la gueule à
Boucharom. Adjoint Roultakaice.
- Nous sommes foutu. Se lamente Hoducol. Pour nous c’est
la galère jusqu’à la mort. Voit-il amèrement l’avenir.
- On ne sait pas ce qui se passe à Fantasmarxbrozeur, la
seule certitude c’est que Boucharom n’est pas là et qu’il ne donne plus signe
de vie. Pour le moment nous devons considérer que nous sommes seuls et agir
comme tel. Dit Horace de Fantenay.
- Et c’est quoi ton idée ? Réclame Bakaçable.
- Nous n’avons d’autre choix que monter sur Fantasmalice
car nous n’allons pas camper sur ce fleuve jusqu’à la fin des temps.
- Je suis d’accord avec toi, nous ne pouvons pas rester
éternellement ici et comme nous ne pouvons plus retourner vers l’océan, il n’y
a qu’un chemin possible, c’est Fantasmalice. Approuve Bakaçable.
Episode 107
Fantasmalice (Acte 3)
Le lendemain matin les cinq navires appareillent et
remontent le fleuve. Arrivé en vue de Fantasmalice, Bakaçable remarque sur le
quai de marbre que deux personnes attendent un drapeau en main, mais également
les canons sur le toit des entrepôts.
- C’est quoi ce drapeau ? Demande-t-il à l’amiral
Kalessèsh.
- Blanc avec une diagonale verte ce sont des
parlementaires. Répond l’amiral.
- Et les canons là-haut, c’est aussi pour
parlementer ? Hoducol avait raison, ils ont pris le temps d’en installer.
Bougonne Bakaçable les yeux dans ses jumelles.
- Des canons c’est vrais mais il n’y a personne pour les
servir et les parlementaires ne sont pas armés. De toute façon, à partir du
moment où le drapeau blanc barré de vert est présenté il n’y a rien à craindre.
Dit Kalessesh en rangeant sa longue vue.
- Mais je la connais cette femme, elle était du commando
qui nous avait kidnappé Childéric et moi. Enfin nous nous retrouvons, je vais
lui mettre une balle entre les deux yeux ! Jubile Horace de Fantenay en
attrapant le fusil mitrailleur de Bakaçable.
- Pas question Horace, on ne touche pas aux
parlementaires, ils n’ont pas d’armes ! Contredit Bakaçable en reprenant
son fusil.
- On n’est pas sur terre ici, les conventions c’est nous
qui les décidons. Colère Horace en essayant de reprendre le fusil.
- Roultakaiçe qui assiste à l’altercation colle le canon
de son automatique sur la tempe du prédicateur.
- N’importe où, même sur Jupiter ou Mars on ne flingue
pas des parlementaires. J’espère que tu ne vois pas d’inconvénient à ce que
cette règle d’or s’applique également ici ? Dit calmement Roultakaice en
réclamant du regard une réponse.
- Je plaisantais. Se rétracte piteux Horace de Fantenay
sentant sur sa tempe l’acier froid du canon. Je vais même aller moi-même les
rencontrer sans arme. Propose-t-il.
A côté, Childéric avait aussi été tenté de prendre pour
cible Mirabelle mais vu la réaction de Bakaçable et Roultakaice il s’abstient.
Le tenfépa accoste en face des parlementaires les autres
navires mouillent à distance. Kalessèsh, Bakaçable, Horace, Childéric et
Hoducol descendent et vont à leur rencontre.
A deux cent mètres de là, Gary l’œil dans la lunette du
fusil surveille derrière une fenêtre entrouverte. Au moindre geste suspect de
la part d’un ennemi, il tire.
- Bonjour messieurs, je suis l’amiral Delavoil et voici
Mirabelle nous sommes tous deux missionnés par l’impératrice. Engage l’amiral
impérial.
- Très bien… Motif de cette rencontre ? Demande
Horace de Fantenay en incendiant du regard Mirabelle.
- Votre capitulation. Répond Delavoil.
Kalessèsh, De Fantenay et Childéric éclatent de rire.
Bakaçable et Hoducol se contentent d’un léger sourire.
- C’est une blague, vous n’êtes pas en position d’exiger
ça, ha, ha, ha, ha ! Répond Childéric.
- Vous croyez ? Hum, il me semble que vous manquez
d’information. Renvoie l’amiral Delavoil.
- Et qu’elles sont-elles ? Réclame Bakaçable.
L’amiral fait signe à mirabelle de les informer.
- Fantasmarxbrozeur est repris, Boucharom, Passpariçi et
les mercenaires terriens sont en prison. La marine impériale est devant
Fantasmagination et il semble que les Crèvesueurs et les Creuztatombs ont
abandonné en laissant une poignée de terriens sur place. Je pense qu’ils vont
rapidement se rendre. Ce matin nous avons reçu un Oblitérétimbré de
l’Impératrice nous annonçant que ses espions lui avaient communiqué que les
Crèvesueurs et Creuztatombs avaient quitté le port Kidnapingre d’Ohédubato et
le port Végétateur de Galoban. Autrement dit, il ne va bientôt vous rester que
les ports Entoqués ce qui, vous avouerez, est bien maigre et ne durera pas
longtemps. Vous auriez dû comprendre que les Crèvesueur et les Creuztatombs
sont des opportunistes et quand le vent tourne, ils font de même. Se fait un
plaisir de relater Mirabelle.
- Ils sont comme tous les hommes et les impériaux ne sont
pas différents. Rétorque vexé l’amiral Kalessèsh.
- Et vous pensez que nous allons nous jeter à vos genoux
en signant notre reddition ? Ha, ha, ha, ha que non, c’est vous qui allez
signer car dans ces navires nous avons de quoi réduire en cendre votre ville et
ensuite prendre le contrôle des mines d’or et de diamants. Une fois ce trésor
en notre possession, les opportunistes, comme vous dites, se presserons à nos
pieds et votre insignifiante marine et armée de parade seront massacrées.
Balance haineux Childéric.
Mirabelle jette un regard sur les bateaux et affiche un
sourire narquois.
- Vous avez subit une tempête, peut-être un violent orage
sur le fleuve ? Ironise-t-elle. Alors comme ça vous transportez tout un
arsenal dans ces poubelles ? Questionne-t-elle moqueuse. Pourtant, d’après
ce que Mike et Mikael avaient compté, il ne doit plus vous en rester beaucoup.
- Vous n’avez pas toutes les meilleures informations
malgré vos espions car nous avons retrouvé et balisé le chemin des catacombes
sur l’île du centre et nous pouvons nous fournir à volonté. Baratine Horace de
Fantenay.
- Ha oui, et le gardien à Paris vous ouvre les portes
tous les jours, j’espère que vous avez la politesse de payer l’entrée à chaque
passage. Répond Mirabelle volontairement persifleuse et provocatrice ne croyant
pas une seule seconde à cette histoire.
- Quand votre ville sera en cendre votre petit sourire se
transformera en grimace, je vous le promets. Répond Horace avec hargne.
- J’oubliais, pour ce qui est des mines que vous semblez
tant convoiter, nous avons miné toutes les galeries. Si vous vous en approchez,
tout explosera et il vous faudra des mois pour creuser et retrouver les filons.
Vos opportunistes ne seront pas si patients. Prévient Mirabelle en gardant
toujours son sourire et son ton provocateur.
- Alors messieurs, que décidez-vous ? Demande
l’amiral Delavoil.
- Se rendre c’est se condamner aux galères à vie !
Prévient Hoducol effrayé par cette perspective.
- Je ne vous cacherai pas que c’est ce qui vous attend.
Confirme l’amiral Delavoil. Par contre pour ce qui est de vos équipages, ils
seront simplement renvoyés dans leurs territoires respectifs contre caution et
pour les capitaines autres que les meneurs, leurs navires seront supprimés
comme dette de guerre. Ajoute-t-il.
- Enfin pas ceux là vous pourrez les garder, trop de
réparations. Précise Mirabelle en montrant les navires abimés. Sauf pour le
Primalakace, celui là, on le garde. Ajoute Mirabelle toujours aussi ironique.
- Nous allons vous détruire, vous anéantir, vous réduire
jusqu’à complète disparition et dans quelques années, Fantasmaginaire aura
oublié que vous avez un jour existé ! Hurle Childéric Halebard.
- On vous donne jusqu’à demain soir pour que toute la
population et les combattants de cette ville se présentent sur le quai la corde
au cou. Ajoute de Fantenay.
- Je crois que nous n’avons plus rien à nous dire,
bonsoir messieurs. Achève l’amiral Delavoil en tournant les talons.
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