Episode 108
Fantasmalice (Dernier Acte)
Revenue à la résidence dédiée aux services spéciaux,
l’amiral convoque, autres que Mirabelle et Gary, le colonel Paçonpareye et le
commandant Diskedor pour leur rapporter l’entrevue avec les représentants
ennemis.
- Nous avons triplé la surveillance des navires ennemis
et envoyé des femmes et hommes aux batteries. Annonce Diskedor.
- Très bien, il faut les tenir à l’œil. Adhère l’amiral
Delavoil. Mirabelle, pourquoi avez-vous dit que les galeries de mine étaient
piégées, elles ne le sont pas ? Interroge-t-il légèrement intrigué.
- C’est un mensonge, d’accord, mais l’important c’est
qu’eux le croient.
- Qu’importe cette facétie sans importance, le plus grave
est que demain soir la ville sera attaqué et nous n’avons aucun moyen de
contrer leurs armes. Ce soucie l’amiral Delavoil.
- Leur gros arsenal c’est du bluff et même, ce qui est
peu crédible, s’ils ont réussi à retrouver l’itinéraire des catacombes, il est
impossible d’aller et venir par ce chemin avec des armes. Je connais l’entrée,
elle est en pleine ville et quand je dis ville, nous n’avons aucun équivalent
sur tout Fantasmaginaire en surface, en hauteur et en population. Dit
Mirabelle.
- Elle a raison, et moi aussi j’y suis allé. Là-bas les
armes sont interdites et vous ne pouvez pas vous balader même avec une dague.
Les villes sont très surveillées, ce qu’à raconté ce mariole c’est du vent.
Adjoint Gary.
- Ça n’empêche qu’ils en ont, certes un nombre moins
important que ce qu’ils affirment, mais ils en ont quand même. Réplique
l’amiral.
- Ils ne connaissent pas cette ville et nous avons piégé
pas mal de rues et de maisons, même avec leur armes il leur sera difficile de
la prendre voir peut-être impossible. Prévoit Mirabelle.
- Ils vont tirer au canon et tout détruire. S’inquiète le
commandant Diskedor.
- Ils ne feront pas ça pour la bonne et simple raison
qu’ils ont besoin de cette ville car ils n’ont plus d’autres endroits où aller
et leurs navires, à par un, sont en mauvais état. Assure Gary.
- Ils espèrent redémarrer leur conquête d’ici en
s’accaparant l’or des mines pour rengager des troupes.
- C’est ridicule, sans navire de guerre ils ne peuvent
rien faire. Juge Paçonpareye.
- J’ai simplement dit qu’ils espéraient car ils savent
très bien que pour eux cette guerre est perdue, demain, après demain, dans une
semaine ou deux, elle est perdue. Précise Mirabelle.
- Alors pourquoi ne se rendent-ils pas ? S’étonne
Diskedor.
- Parce qu’ils choisissent de tenter le tout pour le
tout. La crainte de ramer sur les galères jusqu’à la fin de leur jours. Répond
Gary.
- Pensent-il à leurs équipages ? Pose la question
l’Amiral Delavoil.
- Non, pas ce genre d’individu, Hoducol, Kalessèsh, de
Fantenay et Halebard n’ont aucun honneur et se fichent bien de ce qui adviendra
des équipages. Pour ce qui est des mercenaires, ceux là font ce que les payeurs
leur demandent. Explique Mirabelle.
- Vous considérez donc que la ville est défendable ?
Interroge Delavoil.
- Elle l’est si nous appliquons ce qui à été décidé et ce
pourquoi nous nous sommes entrainé depuis dix jours. Répond Gary.
- Quand est-il des troupes de la Général Odiofil, du
colonel Océbé, de Clakett et du mage Arnak ? Demande Delavoil à son
ordonnance.
- Dans leur dernier message d’il y a trente minutes, un
quart est déjà débarqué à neuf kilomètres en aval. Les embarcations doivent
faire beaucoup d’aller et retour pour transporter tout le monde. Je pense que
demain dans la matinée ils arriveront tous comme prévu par la forêt à l’arrière
de la ville.
A ce moment là, un garde impérial entre et demande la
permission d’introduire un quartier maitre portant un message. L’amiral
autorise et le pli lui est remis en main propre. L’amiral dénoue le cordon tranquillement
et déroule le papier. Il lit et informe que le Primalakass a quitté le quai et
avec les quatre autres navires ont mouillé à une distance de 1500 mètres.
- Ils se méfient ces marioles, preuve qu’ils ne sont pas
si confortés que ça. En fait le constat Gary.
- S’ils avaient autant d’armes de l’autre monde qu’ils le
prétendaient ils ne se mettraient pas à l’abri de nos canons. Ajoute Mirabelle.
- Espérons pour que ce soit une réalité. Soupire l’amiral
Delavoil avant d’inviter tous le monde à se restaurer.
Au même moment sur le Primalakace autour du repas servi
au carré.
- Ton histoire de catacombes, je peux te dire qu’ils ne
l’ont pas gobé. Fait Bakaçable en ouvrant une bouteille de vin.
- J’ai essayé. Répond avec nonchalance Horace de
Fantenay.
- Maintenant il faut préparer les équipages à investir la
ville. Dit l’amiral Kalessèsh.
- Roultakaice, Bombash, Toutatou, Povmec et moi-même
allons les briffer. Avant ça nous réunirons tous les capitaines et les
officiers pour également les instruire de ce qu’il faut ou ne pas faire dans un
combat de rue. Répond Bakaçable.
- Vous croyez qu’ils vont s’opposer ? Questionne
Hoducol très anxieux.
- Vu les propos des parlementaires, je crois qu’ils n’ont
pas l’intention de nous remettre les clefs de Fantasmalice sur un coussin doré.
Toi Hoducol, tu seras sous les ordres de Roultakaice.
- On laisse des marins à bord des navires ?
Interroge Laikayé.
- Impératif, si nous abandonnons les bateaux sans
surveillance ces petits malins d’impériaux seraient capables de venir même
déguisés en poisson pour les prendre et nous tirer sur la tronche avec nos
propres canons. Répond en souriant Bakaçable. Et puis on ne sait jamais, je ne
le souhaite pas, mais nous aurons peut-être besoin d’un appui d’artillerie.
- Il ne vaudrait mieux pas en arriver là, nous avons
besoin de cette ville pas de ruine. Adjoint Bombash.
- Ouais, tu as raison car elle est notre dernière chance
de s’en sortir et autant vous dire que cette chance là est très mince. On joue
notre joker sur ce coup alors autant ne pas se rater.
- Il nous faut la ville et ensuite l’or et les diamants
pour se refaire une armée. Remet Halebard.
- Oui et moi je suis sûr qu’ils n’ont pas posé d’explosifs
dans les mines. C’est du bluff ! Estime De Fantenay.
- On verra bien une fois la ville prise. Dit Kalessesh en
se servant une bonne part de ragout de Broutin.
- Ce qui serait bien c’est de mettre la main sur un des
passeurs. Estime Halebard.
- Ça n’y compte pas, les deux jeunots doivent être bien
planqués s’ils ne sont pas tout simplement en France. Répond Bombash.
- Oubliez les passeurs, ce n’est pas à l’ordre du jour.
Coupe Bakaçable. Au sujet de la garde des navires, tu en seras responsable
Laikayé, après le repas tu viendras dans mon poste, je te donnerai des
consignes précises pour t’organiser et intervenir si nécessaire. Convoque-t-il.
Episode 109
La bataille de Fantasmalice (Acte 1)
Le lendemain vers 14 heures dans la résidence des
services spéciaux Gary fait appeler madame Iris et Mikael.
Dans la petite pièce il y a Dorine, Mirabelle, Clakett,
le mage Arnak et Mike.
- Vous devez rentrer chez vous maintenant. S’adresse-t-il
à Iris et Mikael. Cette nuit va s’engager une rude bataille, peut-être la
dernière de cette guerre. Ce n’est plus pour vous. Annonce Gary d’une voix
ferme.
Mikael a compris et il serait vain de protester, il sort
son livre du sac, le pose sur le petit bureau et l’ouvre tristement. Il baisse
la tête pour cacher son émotion, Mirabelle en premier le serre dans ses bras en
lui promettant qu’ils se retrouveront un jour meilleur. Dorine passe en suivant
et l’embrasse tendrement, Gary lui serre la main en lui relevant le menton.
- Ne soit pas triste bonhomme, tu as bien travaillé et
crois-moi, pour nous tous tu es un héro mais avant tout un ami qu’on ne veut
pas enterrer. Ce soir ce sera à nous de finir la bagarre.
Clakett lui tapote une fesse par-dessus la tunique.
- Je suis certain qu’elles me seront encore offertes un
jour. Rentre bien Mikael. Dit-elle avec un petit sourire coquin.
Le mage Arnak lui prend la tête entre ses deux mains
calleuses.
- Une belle aventure hein ? Ha, ha, ha, ha, que de
chemin parcouru depuis ton séjour à l’institution de jeunes femmes. Je te dis à
bientôt Mikael.
Mike passe en dernier. Ils se serrent fortement l’un
contre l’autre.
- Bordel, qu’est-ce qu’on s’est bien amusé tous les deux.
Fait Mike la voix cassée.
- Ouais… Ouais camarade. Ne soit pas imprudent surtout,
tu me promets ?
- Promis. Chuchote Mike en se séparant de Mikael.
Madame Iris y passe également et ses sentiments pour
celles et ceux qu’elle quitte ne sont pas moindre et inversement.
Tenant la main d’Iris, Mikael pose fortement son index
sur la page ouverte.
Il est 3 heures du matin quand ils se matérialisent dans
le dortoir. Madame Iris allume la lumière, Ellie se réveille puis d’un bond
saute de son lit et se jette sur les deux arrivants.
- C’est vous, c’est vous, on ne vivait plus au
château !
Ellie les lâche, se dirige vers la porte du dortoir,
l’ouvre et hurle dans le couloir le retour d’Iris et de Mike.
Une minute plus tard Melle Véra arrive en robe de chambre
rapidement enfilée et pas encore boutonnée.
- Tout ce temps, tout ce temps sans une nouvelle, nous
nous faisions un sang d’encre, nous avons pensé au pire ! Vous êtes sains
et sauf, quel bonheur ! Dit-elle en embrassant autant Mikael que madame Iris.
Un peu plus tard dans la cuisine autour d’un café, Iris
et Mikael racontent leur aventure et surtout rassure Melle Véra sur Baccardi.
Sur une note optimiste, Iris conclus que l’accaparation
de Fantasmaginaire par les prédicateurs et leur complice se soldera sous peu
par un échec.
Vers cinq heures du matin, ils vont tous se recoucher.
11 heures, Melle Véra et madame Iris rigolent en cuisine
en préparant joyeusement le repas. Dans le grand salon, Mikael mélancolique est
assis sur un fauteuil devant la cheminée flambante. Son regard se perd dans les
entrelacs animés des flammes. Ellie s’approche.
- Ça ne va pas hein ? L’interroge-t-elle.
Mikael fait un signe de tête négatif.
- Tu as peur pour Mike et les autres, c’est ça ?
Mikael fait un signe de tête positif.
Ellie lui entoure le cou.
- Te fais pas de mouron, ils vont bien s’en sortir, j’en
suis sûr. Tente-t-elle de le rassurer. Tiens j’ai une bonne nouvelle pour toi,
Agramant est rentré à Paris il y deux semaines, il est passé chez toi pour voir
et il nous a téléphoné comme quoi ta baraque était intacte. Comme elle était
ouverte et qu’il n’a pas trouvé les clefs, il à fait appel à un serrurier pour
poser des serrures neuves, tu passeras chez lui pour prendre les clefs.
L’informe-t-elle.
- C’est gentil de sa part. Fait Mikael.
Une larme coule lentement sur sa joue. Ellie lui sèche
avec un mouchoir en papier.
- Hey mec, un grand garçon comme toi tu ne vas pas te
liquéfier quand même. Tu vas voir, ça va bien se goupiller pour eux. Viens on
va prendre l’apéro, je te fais un Irish coffee made in Ellie, tu vas m’en dire
des nouvelles. Faudrait aussi que tu laisses tomber ta tunique, Melle Véra va
te trouver des fringues, il caille dehors.
- Je garde ma tunique et je n’ai pas envie de sortir.
Répond-il en reniflant le tissu comme s’il voulait retrouver quelques odeurs de
Fantasmaginaire.
Après le repas, Mikael monte au dortoir et s’assoit sur
le lit en regardant le gris du ciel à travers la vitre ; son visage est
aussi terne que ce jour de pluie. Ellie le rejoint un moment et tente de le
distraire en lui racontant la dernière fessée reçue par Agramant mais Mikael
reste impassible et demande à sa copine de le laisser seul.
Ellie redescend en cuisine et d’une mimique fait signe à
madame Iris et Melle Véra qu’elle est impuissante.
- Je suis sûr qu’il culpabilise d’avoir abandonné Mike et
ça lui dévore l’esprit. Diagnostique Melle Véra.
- Oui, le lien qui les uni est très fort et je comprends
que la séparation dans ces conditions incertaines le trouble à ce point.
J’espère qu’il n’arrivera rien de dramatique à Mike, Mikael ne l’acceptera pas.
Fait madame Iris.
Vers 17 heures Ellie remonte au dortoir mais Mikael ne
s’y trouve plus, sur le lit est posé le livre ouvert. Ellie redescend en
courant dans le grand salon et :
- Mikael ! Mikael, il a fait le con, il est retourné
là-bas. Hurle-t-elle.
Episode 110
La bataille de Fantasmalice (Acte 2)
Effectivement
Mikael avait décidé de repartir à Fantasmaginaire. A la suite de multiples
essais ratés parce que le livre de Mike n’était pas ouvert, il avait enfin
réussi le passage juste avant qu’Ellie arrive au dortoir.
Il se matérialise dans une grande pièce sans fenêtre
éclairée par quelques lampes à pétrole et dont le plafond est soutenu par une
dizaine de colonnes. Sans doute un sous sol. Il pensait retrouver Mike mais sa
première vision est celle de Hoducol et de quatre marins Crèvesueurs. Son ami
Mike est bien présent mais attaché à une des colonnes. Son sang bouillonne, la
colère monte en lui.
- Tiens, quelle bonne surprise, voilà le numéro
deux ! J’ai bien fait d’ouvrir ce livre. Se réjouie Hoducol en
s’approchant pour saisir Mikael.
Le jeune homme recule et avise un sabre posé sur un
massif tabouret en bois jaune. Il s’en empare et pointe l’arme vers Hoducol et
les Crèvesueurs.
- Toi Hoducol, viens si tu es un homme !
Provoque-t-il le regard noir.
Hoducol arrête les quatre marins qui ont déjà défouraillé
leurs sabres.
- Laissez-le-moi, je m’en occupe. Relève Hoducol fanfaron
en empruntant l’arme d’un des Crèvesueurs. Tu ferais mieux d’abandonner jeune
homme, tu ne sais pas te servir de ça. Dit-il en avançant avec sur les lèvres
un sourire assuré. Je vais te découper un peu de peau, mais juste un peu pour
ne surtout pas te tuer, tu es trop précieux.
C’est une évidence, Mikael n’a aucune formation mais il
possède la hargne et ne pense qu’à délivrer son ami des griffes de Hoducol. Il
se jette en faisant tournoyer le sabre devant lui. Hoducol ne s’attendait pas
du tout à une attaque aussi violente et désordonnée. Il saute de coté évitant
de justesse le tranchant. Mikael se retourne en tendant le bras, son sabre fend
l’air et coupe net un pied de bois soutenant deux lampes à pétrole. Le liquide
enflammé se répand au sol, les Crévesueurs étouffent rapidement les flammes
avec une peau de Broutin. Hoducol semble soudain moins sûr de lui face à la
furie de Mikael qui ne cesse d’avancer en frappant à la volée. Hoducol pare les
attaques en reculant et butte contre une épaisse table, il n’a le temps que de
se jeter de coté, le sabre de Mikael lui rase l’épaule et tranche dans le bois
de la table. Hoducol se ressaisi et tente une approche mais le jeune homme
saute à pied joint sur le plateau de la table et envoie un brutal coup de pied
dans le visage d’Hoducol. Ce dernier chute sur le dos et se propulse avec les
pieds sous la table pour éviter le sabre. Mikael enragé vire le meuble d’une
seule main. Hoducol à perdu son sabre, à quatre patte il se faufile derrière un
vieux banc en appelant les Crèvesueurs à la rescousse.
- Ne le tuez pas, je le veux vivant ! Crie-t-il en
se relevant.
Mikael fait face au Crèvesueur mais il est haletant et
peine à reprendre sa respiration. Il donne quelques coups de sabre fatigués.
Les marins ont de l’expérience, l’un d’eux esquive et du plat de son sabre
frappe l’avant bras de Mikael qui hurle de douleur et lâche son arme. C’est
fini, il est agrippé et immobilisé.
- Enlevez-lui son ceinturon et attachez-le sur la colonne
voisine de son ami ! Ordonne Hoducol en s’épongeant le front et le coin de
sa lèvre ensanglantée.
Dans un angle de la grande pièce il avise un tonneau de
Sukréacid, qui est en comparaison de nos boissons terrestres, une sorte de
cidre. Il prend un des tabourets, s’assoit, saisit un godet, le remplit et le
vide d’un trait. Une fois Mikael lié à la colonne il invite les quatre
Crèvesueurs à s’abreuver.
- Bordel ! Mais qu’est-ce qui t’a pris de
revenir ? Engueule à voix basse Mike.
- Ce serait trop long à t’expliquer… En tout cas, pour ce
qui est de me mettre dans de sales draps, j’ai vraiment un don exceptionnel,
faudra que je le fasse breveter. Répond et plaisante Mikael ne se rendant pas
encore bien compte de la situation dans laquelle il s’est plongé.
Il réfléchit un petit instant, regarde Hoducol et les
quatre Crèvesueurs installés autour du tonneau au bout de la pièce puis conclus
un peu moins joyeusement.
- Là je crois que j’ai fais une grosse connerie camarade.
- Ouais mais bravo quand même, pour quelqu’un qui se dit
froussard tu te débrouilles plutôt bien, le Hoducol à eut très chaud et c’est
lui qui avait la trouille. Ouais Mikael, quand je te dis que tu es un héro.
- Tu parles, Bordel, j’ai vachement mal au bras et
maintenant je suis attaché comme toi. Pas terrible le résultat du héro. Grimace
Mikael.
- Ne te plains pas, heureusement que Hoducol te voulais
vivant parce que sinon ce n’est pas avec le plat du sabre que cette pourriture
de Crèvesueur aurait frappé. Répond Mike.
Hoducol se lève et s’approche de ses deux précieux
prisonniers avec un sourire plus que satisfait.
- Ils vont être contents mes amis Childéric et Horace,
nous allons pouvoir reprendre les passages et nous fournir en armes. Un petit
problème cependant, tu as jeté la mèche de cheveux dans le feu avant qu’on
t’attrape et je n’aime pas du tout ce geste. Dit-il en balançant une gifle à
Mike.
Le jeune homme accuse le coup sans une plainte et fixe
droit dans les yeux Hoducol.
- Hé oui et tu remarqueras que question cheveux, Mikael
et moi nous sommes dégarnis. Lui jette-t-il à la face.
- Certes, intelligente précaution mais les cheveux ça
repousse. Réplique Hoducol.
- D’ici là tu seras aux galères !
Hoducol n’apprécie pas et renvoie une gifle.
- Peut-être que des poils feront aussi bien l’affaire.
Imagine-t-il.
Mike ne répond rien. Hoducol soulève le devant de la tunique et baisse le
slip en constatant satisfait la petite toison autour du sexe sous les rires des
Crèvesueurs.
- Il y en aura bien assez. Se réjouie-t-il en sortant sa
dague.
Hoducol tire fort sur les poils pour les couper mais
aussi pour faire mal, Mike serre les dents et les Crèvesueur s’approchent pour
assister à ce spectacle désopilant mais surtout dégradant pour Mike. Une fois
une petite poignée de poils en main, Hoducol trouve un fil sur les coutures du
rideau usé de l’escalier et les lie ensemble.
- C’est bien comme ça qu’on fait ? Interroge-t-il
Mike.
Ce dernier ne répond pas. Hoducol pose la même question à
Mikael qui est aussi silencieux que son ami sur le sujet. Il reçoit une gifle.
- Ce n’est pas grave, je sais comment vous faîtes, j’ai
tout vu à Irizème. Il ouvre le livre et place la petite gerbe de poil entre
deux pages. Nous ferons un essai quand mes amis seront là. Prévoit-il. En
attendant je vais bien m’occuper de vous, vous allez chanter croyez-moi.
Ajoute-t-il.
La bataille de Fantasmalice (Acte 3)
Hoducol cherche un moment dans le bric-à-brac qui se
trouve dans l’autre pièce de ce sous-sol et il revient avec un morceau de bout
d’un mètre trente.
De temps en temps parviennent étouffés les bruits de la
bataille qui se déroule dans les rues de Fantasmalice mais cela ne semble
nullement tracasser Hoducol pour le moment bien à l’abri dans cette pièce.
Devant Mike et Mikael, il fait des nœuds sur la corde
tous les quinze centimètres puis frappe trois ou quatre fois la pierre d’une
colonne pour s’assurer que l’instrument fabriqué fouette bien et fera très mal.
- Je vais vous en faire baver ! Dit-il les yeux
luisants.
Il s’approche des prisonniers et leur chuchote.
- Je vais vous fouetter et croyez-moi, vous aller me
supplier et me supplier encore pour que j’arrête. Je dois vous avouer que
j’adore qu’on me supplie et qu’on m’appelle « seigneur » ou
« Maître »…. Ça m’excite, oui ça m’excite beaucoup.
Mike et Mikael ne sont pas au mieux et savent déjà qu’ils
vont passer un très horrible moment. Hoducol le regard brillant d’excitation
s’éloigne d’un grand pas, jauge la distance et demande à un des Crèvesueurs
d’arracher les tuniques. A ce moment là le rideau de l’escalier s’écarte et
Bakaçable apparait.
- Hola Crèvesueur, attends un peu avant de déchirer leurs
vêtements et toi Hoducol, que fais-tu donc ici, Ou est Roultakaice ? Dit-il.
- Nous nous sommes perdu alors je suis venu ici, mais
commandant Bakaçable, avez-vous vu qui j’ai fait prisonnier ? Se retourne
fièrement Hoducol. J’allais justement faire une petite mise au point avec mes
deux prisonniers, vous tombez bien, vous allez voir comment ils vont danser.
Ajoute-t-il très content de lui en montrant la corde à nœuds.
- Félicitation, voilà des prises de premier choix, ce
sont les deux passeurs, bravo Hoducol ! Congratule Bakaçable en affichant
un sourire comblé. Mais tu vas les éccorcher vif avec ça ? Pose-t-il la
question en jugeant l’instrument dans la main de Hoducol.
- Leur donner une bonne leçon et croyez-moi, je vais leur
faire regretter tout ce qu’ils nous ont fait. Répond Hoducol pressé de frapper.
- Allons mon ami, tu vas nous les fâcher et ils ne vont
plus coopérer de bon cœur. Laisse tomber ton fouet, vaut mieux les amadouer
autrement.
- Vous croyez ?
- Mais oui Hoducol, toujours la manière douce et ensuite,
seulement si ça ne marche pas, il faut être plus sévère. Explique Bakaçable en
toisant d’une drôle de façon les quatre Crèvesueurs désenchantés de son
intervention.
- D’accord, nous ferons comme vous dites mais si ça ne
marche pas, vous me les laissez. Accepte Hoducol lui aussi déçu de ce
contretemps.
Il balance le bout
sur la table. Bakaçable s’approche des deux prisonniers et baisse son regard
vers le slip torsadé au pied de Mike. Il se penche et remonte le vêtement en
reculottant convenablement le jeune homme. Mike est très étonné de cette
sollicitude mais convaincu que cette bonne intention cache une suite bien plus
exécrable.
- Tu vois Hoducol, il ne faut pas humilier ainsi des
captifs de cette qualité. Juge-t-il.
- Quand même, ce sont avant tout des prisonniers de
guerre, des ennemis ! Proteste Hoducol.
- C’est vrai mais ces deux là sont un peu différents,
alors j’aimerai qu’on les traite avec un minimum de respect. Autre chose, tu es
très maladroit Hoducol. Dit Bakaçable en se déplaçant sans quitter du regard
les quatre Crèvesueurs qui ne comprennent pas pourquoi les pupilles du terriens
sont perçantes et sombres et semblent analyser le moindre de leur mouvement.
- Maladroit, pourquoi ?
- Parce que tu as dévoilé à ces gars la manière dont le
livre fonctionnait et ça ce n’est pas très malin.
Hoducol n’a pas le temps de répondre que Bakaçable
dégaine son automatique et tire sur les Crèvesueurs avant qu’ils n’aient pu
dire un mot ou esquisser un geste de défense.
- Voilà, ton erreur est réparée. Annonce cyniquement
Bakaçable en tirant une nouvelle fois pour achever celui qui remue encore.
- Mais… Mais, ce sont des hommes à nous ?
- Oui mais des hommes qui en savaient trop, tu
piges ?
- Heu… Oui… Oui, je comprends. Répond Hoducol troublé par
le comportement du commandant.
Bakaçable sort son couteau de chasse, passe derrière Mike
et lui tranche ses liens.
- Mais que faites-vous, il ne faut pas les
détacher ! Manifeste Hoducol.
- Tss, tsss… J’ai assisté au duel derrière le rideau mais
je n’aime pas le final, alors nous allons recommencer mais avec lui, je suis
certain que ça va faire un beau spectacle. Propose Bakaçable en allant chercher
deux sabres. Dans les films de capes et d’épées, à la fin il y a toujours le
bon qui se bat en duel contre le félon démasqué. Quand j’étais mouflet,
j’adorai ça. C’était toujours le bon qui gagnait et emportait dans son lit la
bandante fille du roi. Mais ça ce sont des films, aujourd’hui j’aimerai
assister en réel et voir si c’est vraiment le bon qui aura le dessus.
- Que… Mais… A quoi vous jouez commandant ? Commence
à paniquer Hoducol.
- Je n’aime pas les gars comme toi. Le jeune Mikael ne
sait visiblement pas se servir de vos coupes choux, mais malgré ce handicap il
à eut les couilles de te provoquer en duel. Tu semblais sûr de toi mais voilà,
c’est que le gras était bien remonté et il allait te trancher comme un jambon
alors tu as sifflé de l’aide parce que tu es une grosse merde. Maintenant,
c’est avec Mike que tu vas croiser le fer et cette fois il n’y a plus de
Crévesueur pour t’assurer. Répond Bakaçable en tendant un sabre à Hoducol et
l’autre à Mike.
Hoducol ne prend pas l’arme et recule de deux pas vers
l’escalier. Bakaçable dégaine son pistolet et le braque.
- Tu as deux
choix, l’escalier avec la tête explosée ou bien le sabre. Lui impose Bakaçable.
- Vous êtes un traite, vous avez signé avec les impériaux
c’est ça hein ? Ecume Hoducol en revenant timidement vers le sabre tendu.
- Alors question traitrise, j’aurai beaucoup à apprendre
de toi. Pour ce qui est de contrat, je n’ai rien signé avec les impériaux. Je
corrige simplement un peu les défauts de cette histoire. En piste Hoducol et
Mike. Le gagnant décidera du sort de Mikael. Promet-il pour donner un enjeu.
Hoducol prend le sabre en tremblant, Bakaçable se recule
pour faire de la place.
Duel plus comique qu’autre chose, même Mikael toujours
attaché à la colonne rigole. Hoducol s’aperçoit bien vite, s’il ne le savait
pas déjà d’avance, que Mike est bien plus expérimenté et surtout plus
courageux. Hoducol court aux quatre coins de la pièce en hurlant d’effroi.
Bakaçable garde l’escalier pour ne pas qu’il s’échappe de la pièce. Mike suit
Hoducol pas à pas et s’amuse tel un chat avec une souris. Au bout d’un moment,
lassé, Mike le coince dans un angle, le désarme d’un moulinet et applique le
tranchant du sabre sur la gorge prêt à appuyer. A cette seconde précise, je ne
sais moi-même s’il a vraiment l’intention de trancher la gorge d’Hoducol, c’est
une question que je me pose encore. Le fait est, que c’est Bakaçable qui crie
« STOP ! ».
Mike retire lentement le tranchant du cou. Hoducol blême
et suant se laisse glisser le long du mur jusqu’au sol les rétines dilatées
d’effroi.
- Tu as perdu Hoducol, c’est bien comme dans les films,
c’est le bon qui l’emporte. La prime n’étant pas une belle châtelaine mais son
ami, il s’en contentera. Dit Bakaçable en sortant des menottes de sa ceinture.
Il relève l’homme tremblant, lui mets les mains dans le
dos et referme les menottes. Mike et Mikael ne comprennent pas. Bakaçable
entraine Hoducol menotté et l’assoit vigoureusement sur un tabouret. Il ressort
son couteau de chasse va à Mikael et tranche ses liens.
Un Creuztatomb essoufflé arrive dans la pièce.
- Commandant, commandant, Laikayé à fait sauter les
bateaux et s’est enfuit avec le Primalakace drapeau blanc hissé. Annonce-t-il
d’un trait avant de s’étonner d’Hoducol menotté et des prisonniers libérés.
- Je suis au courant, c’est moi qui lui avais dit de
faire ça. Répond Bakaçable.
Le Creuztatomb n’a pas le temps de comprendre et poser de
question, Bakaçable l’abat sans sourcilier.
- Vous êtes devenu complètement fou ! Lui hurle
Hoducol en se relevant du tabouret.
Bakaçable l’empoigne et le rassoit brutalement.
Mike vient prudemment à lui.
- Pourquoi, pourquoi vous faites ça ? Lui
demande-t-il un peu déboussolé.
- Cette conquête était perdue à partir du moment où nous
avons décidé de remonter le fleuve et c’est tant mieux car Hoducol, Childéric
et Horace ne méritent pas le monde de Fantasmaginaire. Trois heures que nous
combattons et nous sommes maitres que de trois quartiers. Povmec est passé à
travers une dalle piégée, au fond du trou il y avait des pointes, j’espère
qu’il n’a pas souffert. Si ces branques n’avaient pas été aveuglées par l’or et
les diamants nous n’en serions pas là mais comme je vous le dis, c’est mieux
comme ca. Cette nuit, je vous donne juste un petit coup de pouce pour que ça se
termine au plus vite, il y a eut assez de morts. Laikayé à bien appliqué mes
ordres à la lettre, maintenant il va tranquillement redescendre vers
Fantasmarxbrozeur. Lui et l’équipage vont gentiment se rendre aux impériaux et remettre
le Primalakace. En faisant sauter les quatre autres navires détruisant le peu
qui restait de stock et par la même occasion nous privant d’artillerie et
coupant toute retraite, ils vont surement bien s’en tirer, peut-être même avec
les honneurs. J’aime bien votre monde, c’est une terre d’aventures, Une
Impératrice et un mage, comme dans les contes…
Une belle planète que ces cochons auraient dégueulassée. Je suis
peut-être un salaud aux yeux de beaucoup, mais cette fois je crois que je suis
arrivé au bout et il est temps que je laisse mes rangers au placard.
Fantasmaginaire était la dernière conquête. Je n’ai plus rien à ajouter sinon
que vous prenez ce sac à merde, je vous le donne, voilà les clefs des menottes.
Disparaissez de ma vue, n’oubliez-pas votre bouquin il pourrait tomber entre de
mauvaises mains. Répond Bakaçable en se remplissant un verre au tonneau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire