Episode 84
Le conseil de discipline. (Acte 1)
A l’Ouest sur le territoire impérial la Dragonette est
arrivé de bon matin à Fantasmalice. C’est là son terminus, elle ne repartira
pas vers Fantasmarxbrozeur pour d’évidentes raisons.
L’amiral Delavoil conduit l’équipe de Mirabelle et Gary
dans une propriété affecté aux services spéciaux, celle de Clakett et du mage
Arnak y ont déjà pris leur quartier hier.
Dans l’après midi, Gary signifie à Mike et Mikael qu’ils
sont convoqué au conseil de discipline à 16 heures en leur indiquant la pièce
située en bout de couloir au deuxième étage.
Les deux jeunes hommes s’y présentent un bon quart
d’heure avant histoire de faire bonne impression. Mirabelle leur demande
d’attendre dans le couloir. Sur un banc de bois ouvragé callé le long d’un mur
recouvert d’une tapisserie aux motifs géométriques Mike et Mikael prennent
place.
- Bordel, vous n’êtes pas marrant avec votre discipline.
Bougonne Mikael à voix basse.
- Moi j’aime bien. Répond Mike en dessinant un large
sourire.
- Ben moi camarade je n’aime pas trop les mauvaises
surprises en matière de châtiment.
- C’est justement la surprise qui est excitante. Rétorque
Mike avec dans le ton un soupçon de désir.
- Ha ouais… Peut-être que si tu prends une centaine de
coups de fouet pour ton retard de dix minutes tu aimeras beaucoup moins la
surprise.
- T’es dingue toi, on n’est pas des barbares. Je risque
au plus une trentaine de coups de martinet ou de ceinturon. Rétorque Mike.
- Et moi ?
- Holà, toi c’est autre chose ! Bordel, alcool,
retard de plus d’une heure, je vois bien une sévère flagellation de 200 coups
de canne sur le cul et en public pour l’exemple. Répond Mike en prenant un air
sérieux et compatissant.
- C’est une blague j’espère ! Dorine m’a dit que
pour moi ça serait cool parce que je ne suis pas d’ici.
- Dorine raconte n’importe quoi. Moi je peux t’assurer
que pour l’ivresse et le gros retard tu va déguster grave. Je suis certain que
tu vas en regretter la fessée des Crèvesueurs. Oh oui, ça c’est sûr, tu vas
avoir les fesses en sang, la canne c’est vraiment très méchant. On est en
guerre Mikael et ça ne rigole pas avec la discipline que tu sois de
Fantasmaginaire ou de France. Ils ne peuvent pas au regard des autres faire de
différence… Tu comprends ?
- Ça oui je comprends trop bien et je ne vais rien
regretter du tout si c’est comme ça votre discipline de merde ! Moi je
retourne dans ma chambre j’ouvre mon livre et bonsoir tout le monde. Se lève
Mikael.
Mike le retient par un bras.
- Mais non, je te chambre, ha, ha, ha, ha comment tu
flippes, ha, ha, ha, ha tu es tout blanc.
- Tu me chambres, tu me chambres, mais ce n’est pas sûr
ça ? Que croire et qui croire ? Non, je ne joue pas à la loterie et
en plus je n’ai jamais de chance au jeu. Adieu l’ami, je rentre chez moi.
J’espère qu’ils me pardonneront ma lâcheté mais moi je ne tiens pas à être
sauvagement battu en public et passer quinze jours sans pouvoir m’asseoir. Dit
Mikael en se dégageant de Mike.
- Arrêtes Mikael, je te jure que je te faisais marcher.
Il n’y aura pas de public et pas plus de sévères coups de canne, je te le jure.
Ecoutes, si jamais tu prends grave je te promets que je demande à Mirabelle de
me donner cinq cent coups de fouets. Ne fais pas l’idiot, reste avec nous.
Panique Mike.
Mikael stoppe et se retourne.
- Je ne sais pas si tu ne serais pas assez maso pour
aimer ça. Fait-il soupçonneux.
- Tu es fou, tu sais ce que c’est cinq cent coups de
fouet ? Bordel, tu es mort bien avant la fin. Lui rétorque Mike.
- De toute façon Mirabelle n’accepterai pas de t’en
donner autant alors tu peux toujours promettre.
- C’est vrai… Mais crois-moi, tu ne vas pas trop
déguster, Dorine ne t’avais pas baratiné.
Mikael hésite, puis il revient sur ses pas et tergiverse
encore avant de s’asseoir sur le banc. Mike souffle de soulagement, si jamais
il l’avait laissé partir il ne sait pas trop comment il aurait expliqué la
chose à Mirabelle et Clakett.
- Si jamais je morfle, je te colle un bourre pif que même
le meilleur des esthéticiens ne pourra pas te refaire le nez. Tu es prévenu
camarade ! Menace Mikael.
- D’accord, je me laisserai faire et tu pourras même
prendre trois pas d’élan.
Juste à ce moment la porte s’ouvre et Mirabelle appelle
d’un ton assez sec les deux convoqués.
Ils entrent dans la petite pièce meublée uniquement de
trois tabourets aux pieds ornés de serpents rouges ; Mirabelle madame Iris
et Clakett s’y installent. Une grande fenêtre ovale éclaire avantageusement
l’espace et le parquet tarabiscoté amuse le regard.
Mirabelle demande à Mike et Mikael de rester debout face
à elles, les mains dans le dos. D’un œil elle parcoure les lignes d’une feuille
de papier.
Si Mike parait relativement décontracté, à sa droite
Mikael n’en mène pas large.
- Mike, commence Mirabelle, tu es arrivé à bord dix
minutes en retard en prenant l’excuse que tu avais oublié ton livre à
l’auberge, c’est bien ça ?
- Oui Mirabelle ! Répond-il.
- Tu connais le règlement et tu sais que tout retard à
l’appel peut être considéré comme une désertion. Lui rappelle Clakett d’un ton
qui ne permet aucunement de douter du sérieux de l’affaire.
Mike répond d’un signe de tête affirmatif.
- De plus, tu es gardien de ton livre et tu ne peux
ignorer ce qu’il représente et pire encore s’il tombe aux mains de l’ennemi.
Reprend Mirabelle.
- Ça ne risquait rien dans la chambre de l’auberge, il y
avait encore Clakett !
- Ce n’est pas le risque qu’on te reproche mais l’oublie
parce qu’il aurait pu se produire n’importe où. Réplique Mirabelle.
- Oui je reconnais. Avoue Mike.
- Difficile de faire autrement. Dit Clakett.
- Donc tu ne contestes ni l’oublie, ni le retard ?
Pose la question Mirabelle.
- Je ne conteste rien. Répond Mike.
- Parfait, nous déciderons de ta punition après la
séance. Détermine Mirabelle en portant son regard sur Mikael. Ce dernier baisse
les yeux.
- Regardes-nous en face ! Lui intime Clakett.
Mikael relève son regard vers les trois femmes, son
visage pâlit et derrière son dos ses doigts tricotent nerveusement. La situation prête à rire mais aucune des
femmes n’esquissent un moindre sourire.
Episode 85
Le conseil de discipline (Dernier acte)
- Mikael, fait Mirabelle en relisant la feuille de
papier, sais-tu que les permissions accordées en temps de conflit ne donnent
pas droit de franchir les limites de ce qui est acceptable ?
- Ben, je ne l’ai jamais lu moi votre règlement.
Répond-il tout penaud.
- Pourtant il est affiché un peu partout dans les
casernes et également dans les navires. Lui précise Clakett.
- Je n’y ai jamais prêté attention. Avoue Mikael.
- C’est une erreur car tu saurais que la
consommation d’alcool est réglementée. Il ne s’agit pas d’une interdiction mais
de conseil de modération et à ce que nous a rapporté madame Iris ici présente,
cette modération tu l’as largement dépassée. Dit Mirabelle sur le ton de la
réprimande.
- Heu…. Oui un peu, je n’ai pas fais gaffe, ça arrive,
excusez-moi. Tente de se défendre Mikael.
- Puis-je intervenir ? Sollicite madame Iris.
- Bien entendu. Lui accorde Clakett.
- Sans vouloir le dédouaner d’une consommation excessive,
je peux en partie expliquer les faits qui l’on conduit à s’enivrer. Engage Iris
avant d’expliquer qu’ensemble ils avaient vaguement projeté de passer la soirée
et qu’un officier de la marine avait usé de son charme pour la détourner et
l’inviter à dîner dans une auberge laissant Mikael orphelin et sans doute déçu.
- On peut admettre que ce sentiment de frustration a
poussé Mikael vers la bouteille mais, conscient de son statut de membre des
services spéciaux de l’impératrice, il aurait dû ne pas céder à cette facile et
dégradante tentation qui nuit à la réputation de ce corps militaire. Expose
Mirabelle.
- D’autant que quelques soldats ont été témoins de ses
dérives. Ajoute Clakett.
- Hooo, mais qu’est-ce que vous me voulez là ?
Bordel si je fais tâche dans votre groupe, pas de problème je démissionne et je
rentre chez moi. S’énerve un peu Mikael.
- De ça nous en déciderons plus tard, pour le présent tu
réponds de tes égarements devant le conseil de discipline. Lui réplique
Mirabelle.
- Je suis quand même libre de rentrer chez moi quand je
veux non ? Interroge excédé Mikael.
- Tu le seras mais pas avant que cette petite affaire
soit réglée. Lui répond Clakett.
- Nous considérons que l’absence de madame Iris et ta
solitude durant cette soirée, est une circonstance atténuante mais elle ne te
rachète pas d’avoir cédé à une consommation abusive ayant entrainé un retard à
l’appel de plus d’une heure compromettant l’appareillage. Tu es bien d’accord
Mikael ? Expose et questionne Mirabelle.
- Je ne peux quand même pas vous dire que je n’ai pas
picolé et que je me suis réveillé à la bourre mais bordel, ce n’est pas la fin
du monde. Répond-il.
- Certes mais faisant partie du groupe, tu dois te soumettre à la discipline
militaire et quand celle-ci est bafouée, il y a sanction.
Pour seul réponse Mikael soupire car il a bien compris
que quelque soit les arguments qu’il développera pour se défendre, on lui
opposera toujours le règlement militaire.
- Très bien, Clakett et moi nous allons sortir de la
pièce pour délibérer et définir qu’elle sera votre punition. Madame Iris je
vous charge de la surveillance. Fait Mirabelle en se levant du tabouret.
Une fois les deux femmes dans le couloir et la porte
fermée, Mikael interpelle Iris.
- C’est quoi ce cinéma ? Quand même vous n’allez pas
entrer dans leur jeu ? Interroge-t-il Iris.
- Ce n’est pas un jeu Mikael, c’est très sérieux. C’est
grave de ne pas respecter les consignes militaires en période de guerre. Lui
répond-elle sans rire.
- Ok, je vois, vous êtes tous tombé sur la tête. Bordel,
qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère moi ? Bon ce n’est pas
grave, je vais assumer une dernière fois jusqu’au bout et merci d’avoir tenté
de me défendre madame Iris. Après cette histoire Tchao, moi je me tire. Mike se
chargera de vous ramener en France.
- Ne dis donc pas de bêtise Mikael. Hausse les épaules
madame Iris.
La porte s’ouvre, Mirabelle et Clakett reviennent
s’asseoir sur les tabourets.
- Nous avons décidé, Clakett et moi, qu’au regard de vos
fautes vous recevrez chacun 100 coups de jonc sur les fesses nues avec toute la
sévérité requise. Comme nous avons considéré la circonstance atténuante pour
Mikael, minimisant ainsi sa faute qui devient en terme disciplinaire du même
niveau que celle de Mike, nous accordons que les deux sentences soient
exécutées à huis clos demain matin à 9h30. Mike, Mikael, avez-vous quelques
chose à formuler ? Expose le verdict et interroge Mirabelle.
- Oui moi, 100 coups de jonc, vous êtes complètement
malade, faut vous faire soigner. S’emporte Mikael.
- Je pourrai en ajouter 50 pour insulte ! Lui
retourne Mirabelle.
- Et même 200 si ça vous fait plaisir, ça ne m’empêchera
pas de penser que vous êtes complètement malades ! Se révolte Mikael.
Clakett se lève ouvre la porte et :
- Garde conduisez ces deux jeunes hommes au fortin et
enfermez-les dans la cellule 5 ! Commande-t-elle.
- Mais dites moi que je rêve, et en plus on nous jette en
prison ! Enrage Mikael.
Quatre gardes impériaux saisissent Mike et Mikael et les
emportent. Ils sortent de la demeure et prennent un chemin qui traverse un
parc.
- Si tu veux t’évader, c’est le moment. Fait Mike à
l’adresse de son compagnon.
- Ben voyons, tu as vu la carrure des gardes et leurs
sabres, je ne fais pas deux pas que je suis tranché en dix mille morceaux. De
toute façon, maintenant je m’en fiche, demain soir je ne serai plus là et votre
règlement militaire j’en ferai des confettis avant de partir. Rétorque Mikael
la mine renfrognée.
Dix minutes plus tard ils arrivent à la porte d’un petit
fortin. Le plus gradé des gardes s’annonce et donne un ordre d’incarcération au
planton. Ce dernier le lit rapidement et fait débloquer la lourde porte
d’entrée. Mike et Mikael sont tirés dans les couloirs de pierres éclairés par
des rangées de lampes à pétrole. Le groupe stoppe devant la cellule 5, un garde
ouvre et pousse les deux condamnés à l’intérieur.
Episode 86
Ecroués.
La cellule n’est pas ce qu’imaginait Mikael, c’est une
pièce propre aux murs enduits et peints de couleur claire. Au sol un parquet de
bonne facture soutient deux lits impeccablement faits, une petite table et deux
chaises. A droite un WC avec porte et à côté une petite salle de bain avec
douche et lavabo. Deux serviettes, deux gants, deux doigts bouclés pour se
nettoyer les dents et un gros savon ovale. Un soupirail barreaudé et vitré
permet à la lumière du jour d’éclairer convenablement l’ensemble et d’avoir une
vue sur la cime des arbres. A côté de la porte, une lampe à pétrole commandée
de l’extérieur.
Mikael prend possession d’un lit et s’y allonge en s’y
laissant tomber si lourdement que tout le sommier grince.
- Fais-moi penser avant de partir que je te dois un
bourre pif. Fait-il à l’adresse de Mike.
- Pour le moment tu ne me dois rien du tout. Désapprouve
l’interpellé en s’allongeant sur l’autre lit.
- Le contrat était que si je prenais sévère je t’en
mettais un, donc tu vas en prendre un.
- Tu n’as pas pris sévère. Conteste Mike.
- Ha bon, cent coups de jonc donnés avec la
« sévérité requise » c’est du gentil pour toi ?
- Pffeu ! Ça ce sont des paroles, ça ne veut pas
dire grand-chose.
- Ça veut dire ce que ça veut dire ! Je vais
recevoir cent coups de jonc sur le cul et le jonc ça peut mettre à sang et ça
fait très mal. Fait Mikael.
- Je suis sûr que ça va bien se passer, je suis même prêt
à faire le pari que tu ne partiras pas.
- Ne crois pas que je suis aussi maso que toi camarade.
Si tu supportes et que ça te fait bander de recevoir cent coup de jonc ce n’est
pas mon cas.
- Tu as raison, ça m’excite de savoir que demain matin on
va venir nous chercher pour nous corriger. Mmmmm, cent coups de jonc je
m’imagine déjà les cinglées. S’enfièvre Mike en se passant la main entre les
jambes.
- Toi aussi tu es vraiment un grand malade ou tu ne dois
pas savoir ce que c’est que des coups de jonc.
- Bien sûr que si, ce ne sera pas la première fois que
j’en reçois. Assure Mike.
- Ou alors les joncs d’ici ne sont pas les même que chez
moi.
- Possible… Ici ce sont des plantes qui poussent en zone
humide et ça donne de longue tige très flexibles d’à peu près dix à quinze
millimètres de diamètre à la base. Explique Mike.
- Alors ce sont les mêmes, c’est bien ce que je pensais,
tu aimes les douleurs extrêmes.
- Mais non, je suis comme toi ! Bordel si j’étais ce
que tu dis j’aurais pris mon pied quand les Crèvesueurs nous ont fessés et
fouettés.
- Justement, je commence à me poser des questions. De
toute façon ça na plus d’importance, je suis déçu. La face visible de
Fantasmaginaire brille mais le verso et beaucoup moins aveuglant. Dit Mikael
d’un verbe triste.
- Je te comprends un peu mais fais-moi confiance, tout se
passera bien et demain après la punition tu ne partiras pas.
- Je ne resterai pas avec des gens qui ne réfléchissent
pas plus loin qu’un règlement militaire. Qu’on me dise d’éviter de picoler
parce que ce n’est pas le moment, qu’on me sermonne même devant tout le monde
pour le retard je l’aurai compris mais qu’on me juge comme un voyou, qu’on
m’enferme et qu’on me frappe je ne l’admets pas. On ne fait pas ça à ceux qu’on
considère comme des amis, mais je n’ai peut-être pas la même conception de
l’amitié que sur Fantasmaginaire. Je ne vous comprends pas, même ton Inquêtrice
t’a chargé, au minimum quelqu’un qui t’aime aurait essayé de te défendre par
n’importe quel moyen… Bordel, s’engager dans une quête dangereuse pour tomber
sur une bonne femme qui t’enfonce à la moindre peccadille… C’est ça une
Inquêtrice, c’est pour ça que des Vagalâmeurs risquent leur peau ? Pfff, mais dans quel monde vous vivez ?
Mais je ne vais pas vous juger, après tout c’est votre monde et vous en faites
ce que vous voulez. Pour moi c’est réglé, je ne suis pas fait pour
Fantasmaginaire et je n’aurai jamais dû y venir. Je ne te donnerai même pas un
bourre pif, je n’en suis pas capable et si je le faisais ce serait moi qui me
ferait du mal, je préfère partir proprement et garder de toi un souvenir sans
tâche de sang. De cette aventure, j’essayerai d’en effacer la fin pour ne
garder que le meilleur. C’est dommage et c’est de la faute à personne, nous
sommes différents voilà tout et moi, naïf comme d’habitude, je ne l’avais pas
vu sans doute émerveillé par tout ce qu’on voit en premier quand on découvre un
autre univers. Ne fais pas cette tête Mike, je n’en veux à personne et le seul
responsable c’est moi parce qu’à se faire des illusions et ne voir que ce qu’on
veut voir on est souvent déçu ; c’est pourtant une chose que je devrais
savoir depuis le temps que je me prends des baffes du même genre, mais que
veux-tu, je suis Mikael et Mikael est ainsi. Je ne serai pas une grande perte
pour le groupe, je ne suis pas un héro, j’ai la trouille et s’il y avait
vraiment eut de la bagarre je me serais lâchement planqué dans un coin en
attendant que ça se passe. N’importe qui fera bien mieux l’affaire que moi. Je
ne sais pas quel jour on est mais j’espère que quand je rentrerai chez moi, si
ce chez moi existe encore, qu’il y aura un bon film à la télé. Je vais en plus
me taper une bouteille de whisky ou de n’importe quoi pour évacuer, c’est un
minimum. Je pourrais me lever à l’heure que je veux avec une gueule de bois
d’enfer et personne ne viendra me le reprocher et encore moins me passer devant
un conseil de discipline. Répond Mikael.
Mike s’abstient de donner suite au dialogue car il devine
d’avance que ses propos seraient inutiles et aggraveraient peut-être la
situation. Il sent son ami contrarié par l’épisode du conseil de discipline. Il
ferme les yeux et espère que d’ici demain Mikael aura moins le cafard. Mike
sans en être tout à fait certain, soupçonne Mirabelle et Clakett d’avoir
volontairement abusé de leur rôle et qu’elles, avec la complicité de madame
Iris, c’étaient mises d’accord sur le déroulement du conseil de discipline et
le comportement à adopter. D’ailleurs, si le règlement pénal militaire avait
été respecté à la lettre, jamais son Inquêtrice Clakett n’y aurait participé et
encore moins Iris étrangère à Fantasmaginaire. Pour Mike tout cela était une
mise en scène et Mikael était tombé dans le panneau. Maintenant, un doute
subsistait et s’il s’avérait que ce conseil de discipline était non un jeu mais
une réalité, Mike y perdrait son ami.
Vers 20 heures la porte de la cellule s’ouvre et un garde
apporte deux plateaux repas qu’il dépose sur la petite table en souhaitant bon
appétit. Mikael se lève, s’assoit sans un mot et soulève le couvercle de bois
d’un des plateaux. Tout semble appétissant et une bonne odeur flatte les
narines. Mike s’installe en face et tous deux mangent sans s’échanger une seule
parole.
Une fois tout consommé, Mikael s’enferme dans la petite
salle de bain, prend sa douche puis sort et se glisse dans les draps. Il se
tourne côté mur et ne bouge plus.
Mike se pincent les lèvres, l’état moral de son ami le
ronge. Il tape à la porte, le gardien ouvre le mouchard et demande ce que Mike
désire. Le jeune homme lui glisse discrètement qu’il voudrait voir son
inquêtrice d’urgence. Le gardien lui répond tout aussi discrètement qu’aucune
visite n’est autorisée en cellule 5, ordre de l’officier Mirabelle. Mike
insiste en prétendant que c’est important mais le gardien ne veut rien savoir.
Mike retourne vers la table, range un peu les plateaux
puis à son tour fait sa toilette et se met au lit.
A 22 heures le gardien éteint la lampe.
Episode 87
Exécution de la sentence.
Vers 7h30 du matin deux gardiens entrent dans la cellule,
l’un débarrasse les plateaux repas de la veille et donne un coup de propre sur
la table, l’autre apporte les petits déjeuner.
Mike et Mikael sortent des draps en même temps puis
s’installent à la table. Ce matin Mikael n’a pas meilleure mine, il déjeune
sans décrocher un seul mot et ne répond au bonjour de Mike que par un signe de
tête.
Une fois le petit déjeuner achevé, toujours en silence,
Mikael passe rapidement dans la salle de bain puis s’habille et s’allonge sur
le lit les yeux fixés au plafond.
Mike commence sérieusement à s’inquiéter et prie pour que
tout ça ne soit vraiment qu’une mise en scène.
9h26, la porte de la cellule s’ouvre et apparait
Mirabelle, Clakett et madame Iris.
- C’est l’heure ! Fait sèchement Mirabelle à
l’adresse de Mike et Mikael.
Les deux jeunes hommes quittent leurs lits.
- Clakett il faut que… Dit Mike
- Silence, les punis n’ont pas le droit à la parole tant
que la punition n’est pas administrée ! Le coupe clakett en lui lançant un
discret clin d’œil.
Discret certes mais explicite ce qui réconforte
pleinement Mike. Maintenant il est certain que c’est un jeu. Jeu évidement
provoqué par des entorses au règlement mais toute solennelle et sérieuse qu’est
la mise en scène, la sanction ne sera pas ce qu’elle devrait être.
De son côté, Mikael ignorant se laisse docilement
conduire à travers les couloirs. Son visage ne reflète rien d’autre qu’une
trompeuse nonchalance lourde de désillusion.
Après quelques longueurs de couloir. Mirabelle ouvre une
porte métallique qui donne dans une petite cour aveugle où est à trois mètres
du sol une poutre équipée de poulies. L’ensemble est soutenu par deux solides
potences scellées dans la pierre du mur. Le dallage du sol est usé et dans
un angle sont plusieurs joncs trempant dans de l’eau pour préserver leur
souplesse.
- Déshabillez-vous entièrement ! Ordonne Clakett
presqu’en hurlant.
Les deux jeunes hommes obtempèrent docilement à la seule
différence que le visage de Mike est rayonnant ce qui contraste avec celui de
Mikael aussi sombre qu’un ciel d’orage.
Une fois nus, autre différence entre les deux amis, Mike
expose un sexe bandé alors que Mikael tout mou ne prête aucune attention à
l’excitation de son voisin. D’ailleurs le regard de Mikael n’observe rien, il
semble vide comme si son esprit était déjà revenu dans son monde avant son
corps.
Madame Iris attache les poignets de Mike en premier puis
ensuite ceux de Mikael. Mirabelle tire sur les cordes pour que les corps des
deux punis soient bien maintenus à la verticale.
Une fois fait, Mirabelle et Clakett s’arment chacune d’un
jonc et teste la souplesse en les faisant siffler à vide. Mike regarde cette
préparation avec déjà l’envie de sentir l’instrument sur ses fesses. Mikael à
les yeux collés au dallage du sol et ne désire qu’une chose, c’est que tout se
termine très vite pour retrouver son livre et rentrer chez lui.
Mirabelle s’approche de Mike en continuant à faire
siffler son jonc, Clakett vient à Mikael de la même façon ; ce dernier ne
décroche pas son regard du dallage, ce qui se passe et ce qui va se passer ne
semble plus être du présent mais déjà du passé.
Madame Iris s’est installé sur une chaise et se divertit
du moment. Clakett pose une main sur le sexe de Mikael et entame de douces
caresses. Mikael relève sa tête et surpris de cet attouchement inattendu,
regarde hébété Clakett qui lui offre un grand sourire.
- Tu n’es pas très en forme ce matin, aurais-tu mal
dormi ? Je vais arranger ça. Lui dit-elle d’une voix douce en plongeant
ses iris perlés dans ceux de Mikael.
- M… Mais, que faites-vous ? Ne comprend-il pas.
- Je te puni Mikael, c’est bien ce qui était décidé par
le conseil de discipline hein ? Lui répond-elle en appuyant un peu plus
les caresses sur le sexe encore amorphe.
- Je… Ben… Oui je crois, mais....
- Cent coups de jonc que je vais te faire déguster à ma
façon, tu vas aimer. Dit-elle en tendant son bras libre et lui appliquant d’un
mouvement de poignet deux petites cinglettes sans force sur le gras des fesses.
Mikael à juste senti le touché d’une double ligne a peine
perceptibles.
- Déjà deux, en manquerons-nous ? Fait Clakett en
entourant de ses doigts le pénis déjà à moitié d’une totale érection.
- Mais… Mais pourquoi ? Demande Mikael encore sous
le coup de la surprise.
- Parce que tu le mérites Mikael, oui tu mérites ce
plaisir. Répond Clakett en redonnant deux légers coups en travers des deux
galbes.
Mikael ferme les yeux et pour la première fois depuis
hier soir son visage se détend et ses lèvres dessinent un petit sourire.
A côté, la fessée est bien entamée. Mirabelle n’a nul
besoin d’user d’attouchement, Mike est pleinement excité et dévore avec
euphorie chaque coup de jonc appliqué. Ses fesses portent déjà avec brillance
le graphisme linéaire des impacts. Pas de fortes rougeurs mais de belles striures
parfaitement imprimées qui sans écorcher distillent les degrés d’un puissant
alcool dans le corps.
Du coté de Mikael, la progression est plus lente mais
visiblement ce dernier à pris la pleine mesure de l’évènement si on en juge par
son sexe maintenant à maturité. Clakett y va doucement pour faire monter le
plaisir. Le jonc frappe par lents intervalles afin que Mikael s’en imprègne
graduellement. Une quinzaine de coups appliqués alors que Mike en savoure déjà
le double. Qu’importe, l’important étant d’amener Mikael au maximum de plaisir,
le savoir faire de Clakett en sera le terreau fertile.
Mike glousse et il est certain qu’il retient sa
jouissance pour ne pas perdre un seul des cent coups promis. Arrivé au
soixantième, du bout de l’index au gros orteil, tout son corps tremble. Au
quatre-vingtième, il serre les cuisses et les dents non de douleur mais de
retenu, il est prêt à exploser. Mirabelle accélère les coups autant dans le
rythme que dans la force. Au quatre-vingt-dixième, la jouissance prend le dessus
et l’éjaculation dure le temps des dix derniers coups rapidement donnés. Mike
est au firmament, il se laisse porter par les liens et savoure le feu
séjournant sur son fessier écarlate.
A coté, Clakett s’emploie avec plus de patience, car le
sujet n’avait pas au départ l’égale disponibilité que Mike. Elle fait doucement
progresser le plaisir et on peut dire que l’affaire est plutôt bien engagée si
les râles de Mikael ne sont pas de la simulation, ce qui serait très étonnant
de sa part.
Le jonc se fait un peu plus rapide, le corps de Mikael
tressaute par à-coup nerveux. Ses belles fesses se maquillent au rouge. Couleur
chaude et attirante en multiple lignes se croisant et traçant autant de
carrefours ardents.
Toujours en bonne place au premier rang, madame Iris se
plait d’assister à l’exécution de la punition. De plus, les corps jeunes de
Mike et Mikael sont pour la vue, une image de premier choix et que leur fesses
exposent la signature, pour l’un, consommée de la flagellation et pour l’autre
encore jouée, sont sur l’écran les premiers plans flatteurs.
Clakett presse un peu le tempo, Mikael est chaud,
l’ébullition approche et il absorbe le poivre des cinglées avec bonheur. Il se
dresse sur la pointe des pieds donnant un peu plus de rondeur à son fessier.
Aux cent coups achevés sa jouissance est encore vierge mais sans doute frappant
déjà à la porte. Clakett du rond du jonc remonte et descend furtivement le
long de sa verge gonflée, neuf ou peut-être dix allers et retours avant que le
sperme gicle en saccades incontrôlées.
Un moment de silence et de rien s’installe dans la cour
avant que les liens soient ôtés.
Ainsi la punition se termine. Pour Mike et Mikael c’est
le retour en cellule, non pour y séjourner mais simplement pour une toilette et
se revêtir.
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