LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 14 juillet 2014

F5 épisodes 16, 17, 18, 19.





Episode 16


Nouvelle recrues.


Une bonne heure plus tard, Halebard et Boucharom viennent chercher Mikael et le conduisent dans la pièce d’accueil. Trois hommes attendent. L’un assez trapu et petit le visage taillé dans la masse percés de petits yeux noirs, l’autre plus grand, filiforme la tête surmontée d’un peu de cheveux blond et cachant son regard derrière de grosses lunettes de soleil. Le troisième à une silhouette de gymnaste, il est vêtu d’un blouson très sobre et d’un pantalon de treillis introduit dans le bas dans ses rangers. Le plus petit dévisage Mikael avec les pupilles injectées.

          - C’est lui qui m’a sortie de mon lit et entaillé une épaule avec son épée. Grogne-t-il en s’approchant méchant du jeune homme. Putain de merde fumante, j’ai pris 2 ans de trou à cause de ce mec !

          - Non ce n’est pas lui, c’est l’autre, ils se ressemblent. Le stoppe Horace De Fantenay.

          - Et il est où l’autre ? S’emporte l’homme en cherchant dans la pièce.

          - Tu n’es pas là pour régler tes comptes alors tu fais ce que je te dis et tu ne discutes pas. Lui répond rudement le prédicateur.

          - Où on va ? Réclame l’homme.

          - Tu le verras bien arrivé sur place, un mercenaire du nom de Bakaçable vous prendra sous son commandement et vous expliquera. Monsieur Hoducol, vous accompagnez le premier voyage car je ne veux pas d’histoire.

Le gouverneur prend dans ses bras une lourde caisse, le trapus une longue valise couleur kaki et deux fusils d’assaut. Sur les épaules de Mikael est chargé un pesant sac à dos contenant des grenades.
Arrivée à Irizème, les faux gardes impériaux prennent en charge les arrivants et les bagages.
Pour de second passage Mikael est seul avec les deux autres hommes mais il n’a pas d’autre choix que revenir à son domicile. Il sait qu’il ne peut dans ce territoire inconnu tenter une évasion et qu’en plus il condamnerait son ami Mike à passer un sale quart d’heure.

A 20 heures Mikael et Mike ont fait passer en ce jour douze hommes et un important volume d’armes et de munitions totalisant à eux deux une vingtaine de passages.
Après leur toilette ils reçoivent chacun un sandwich et de l’eau.

          - ça fait déjà treize bonhommes qu’on envoie à Irizème. Comptabilise Mike.

          - Oui et avec des armes et munitions. Les deux dernières caisses c’étaient huit missiles. Si c’est la même chose tous les jours, on peut déjà écrire notre épitaphe sur le mur.

          - Ainsi que celle de Fantasmaginaire. Rajoute sinistrement Mike.

          - Bordel que pouvons nous faire et en plus on est tout nu. Peste Mikael en faisant le tour de la pièce.

          - ça je m’en fiche et crois-moi que si on peut se tirer, même nu je n’hésiterai pas une seconde.

          - Ouais, moi de même, je l’ai déjà fait.

Mikael s’allonge sur le matelas et se couvre de la couverture car il commence à frissonner.

          - Et si quand on fait les transferts on pique les mèches de cheveux du livre d’Irizème… Comme ça plus de passage possible. S’illumine Mike.

          - Idée intéressante mais vraiment en dernier recours. Juge Mikael avec une petite grimace.

          - Pourquoi ?

          - Tu oublies simplement camarade que nous n’avons pas de poche et moi je ne me vois pas avaler tes cheveux ni même les miens, je les vomis de suite. Autre chose, si on prend les mèches de cheveux tu es condamné à vivre de ce côté mais pas pour longtemps, car dans les cinq minutes qui suivent, juste le temps qu’ils s’aperçoivent de la chose, nous creusons dans le jardin notre propre fosse. C’est pour ça que je te dis que si on en arrive là ce sera le dernier recours.

          - Ouais… Evidement, je me suis un peu emballé. Soupire Mike.


Le lendemain matin pas de nouvelle recrues mais simplement treize passages pour apporter armes et munitions qui ont été livré dans une petite camionnette de réparateur électroménager très tôt le matin.
De retour dans leur prison Mike et Mikael se demandent bien où les prédicateurs peuvent se procurer autant d’armement de guerre. Il ne fait aucun doute que Childeric et Horace ont renoué très rapidement avec d’anciens amis et qu’ils devaient encore disposer de fonds secrets bien dissimulés ou alors, ce sont Stokoption et Kackarantt qui ont couvert les premiers frais avec des triangles d’or.
 A midi, Mikael et Mike se plaignent de n’avoir que des sandwichs à manger. Halebard émet l’idée que s’ils veulent autre chose ils devront faire la cuisine pour tous le monde. Mike et Mikael acceptent.
Aucun transfert cet après midi et en fin de soirée, les deux prisonniers sont amenés en cuisine pour préparer le dîner. Les huit Crèvesueurs, les deux prédicateurs et le gouverneur sont satisfaits du poulet haricot vert et votent en chœur que dorénavant leurs deux prisonniers assureront le déjeuner de midi et le dîner du soir. Ces derniers ne voient qu’un avantage à ce nouveau statut qui est de se restaurer d’autre chose que de sandwich. Ce qui les enchante le plus dans cette journée c’est qu’ils n’ont pas reçus de nouvelle correction. Faut dire aussi que leur fesses sont encore bien marquées de celle d’hier et il est possible que les prédicateurs préfèrent pour le moment modérer les amusements de ce genre.

Le jour d’après c’est quatre femmes et deux hommes qui sont envoyés équipés à Irizème et toujours d’autres transferts pour des munitions et de l’armement. Hoducol ne revient qu’après demain car il doit gérer le ravitaillement mais aussi l’arrivée d’une quinzaine de Crèvesueurs complices au port de Fantasmartingal.

Mike et Mikael assurent les repas sous la surveillance d’au moins deux Crèvesueurs. Chacun réfléchit et cherche la moindre chose qui pourrait éventuellement leur donner la clef de la liberté mais pour le moment rien n’apparait.
A 21 heures après avoir mis en route le lave vaisselle, Mike et Mikael sont renvoyés dans la chaufferie.





Episode 17


Le trois.


Mike à réussit à convaincre Halebard de leur laisser un jeu de carte pour occuper leur soirée avant l’extinction de la lumière.
Les prisonniers sont prévenus que demain il y aura encore des passages à assurer. Bien que les envois d’hommes et d’armement ne réjouissent pas les deux passeurs, ils représentent pourtant l’assurance d’à chaque fois prolonger leur existence et que ce délai renouvelé quotidiennement pourrait leur permettre de peut-être de trouver le moyen d’échapper à une dramatique fin programmée par les deux prédicateurs. Si Mikael n’a pas le moral, Mike cache le plus possible son inquiétude envers Clakett et leur fils. Il faut qu’il soit solide parce qu’il sait que son compagnon s’accroche à lui comme à une bouée. Pourtant l’image de Clakett abattue par le chagrin et d’avoir à recommencer une quête en confiant leur enfant à des amis le hante quotidiennement. L’histoire le prouve, les cas similaires n’ont jamais aboutis à ce qu’une inquêtrice ou un inquêteur retrouve autant de lumière et de complicité dans une seconde ou un second élu. Il faut ajouter que la quête est tellement dangereuse qu’une fois déjà en sortir vivant est un exploit, la récidive devient un miracle.
A Fantasmaginaire la mort de Mike est déjà connue de tous, Un monument à sa mémoire sera érigé en bout de la digue du port de Galoban et une statue sera dressée sur la grande place de Fantasmagination. L’impératrice le souhaite sculpté dans une roche blanche en tenue de commandant en second du Balablen qu’il fut.
A bord des galères qui ramènent les invités de l’inauguration sur le territoire impérial, les amis de Mike et d’autres moins proches sont tristes. Dorine ne sort plus de sa cabine, le mage Arnak ne fait plus de tour de magie et Gary ne raconte plus d’histoire. Mirabelle passe son temps à noyer son regard dans l’océan. Dans quelques jours, quand les premiers arriveront à Fantasmagination ils attendront le retour de Clakett pour la soutenir dans cette terrible épreuve.

Ce soir Mike et Mikael sont face à face sur le matelas pour une partie de poker.

          - Tu n’as rien vu qui pouvait nous aider dans la cuisine ? Questionne Mikael en distribuant les cartes.

          - Si plein de fourchettes et des couteaux mais je crois que ça va faire un peu léger contre des pistolets et des sabres. Répond Mike en consultant la donne.


          - Tu oublies les armes automatiques des prédicateurs. Lui rappelle Mikael en soupirant.


          - De toutes façon, inutile d’imaginer les affronter, il faut trouver un autre moyen et il y en a surement un.

          - J’ai remarqué que quand j’utilisais le batteur, le micro-onde ou le lave vaisselle, les Crèvesueurs n’étaient pas très rassurés. Je lance de deux. Dit Mikael en misant les écrous trouvés dans une boîte au dessus de la chaudière.

          - Tu as l’intention de leur broyer le crâne avec ton batteur ? Je suis, plus une !

          - Mais non, je trouve ça marrant et je pense que cela peut créer une diversion. Je relance de deux. Je suis tellement déprimé qu’un rien m’amuse. C’est con hein ? Répond Mikael.

          - Rassures-toi nous sommes deux dans ce cas… Ouais marrants les Crèvesueurs, ça me rappelle la première fois que je suis venu chez vous, bordel comment j’ai paniqué. J’ajoute deux pour voir.

          - Oui tu le racontes bien dans Fantasmaginaire 3. Deux paires !

          - Un brelan, je ramasse hé, hé, hé, hé ! Jubile Mike en mettant la main sur le petit tas d’écrous.


Mikael laisse Mike ramasser la mise sans broncher, son regard s’évade sur le gris du mur. Il reste silencieux pendant quelques seconde la bouche béante puis :

          - Bordel, Fantasmaginaire 3 ! Etouffe-t-il un cri.

          - Ben quoi Fantasmaginaire 3 ? S’étonne Mike voyant le visage de son ami briller.

          - Je l’ai prêté à Ellie.

          - Oui et alors ? Ne comprend pas Mike.

          - Le troisième livre n’est pas ici et ça ils ne s’en sont pas rendu compte et je crois même qu’ils ignorent combien je possède de livre permettant le passage. Ellie détient une porte de sortie. Explique Mikael en gesticulant sur le matelas.

          - Ha oui et comment tu vois ça toi parce qu’Ellie a peut-être la porte mais nous n’avons pas la poignée ?

          - Il faut trouver le moyen de l’avertir de notre situation, elle vient avec le livre et hop on se tire d’ici. Elabore Mikael rayonnant, attitude qui ne lui était pas arrivé depuis un bon moment.

          - Déjà je ne sais pas comment tu pourrais la prévenir, secundo, en admettant que tu y arrives, elle va se pointer, sonner à la porte et gentiment demander de nous remettre le livre. Bien entendu, comme nos ravisseurs font tout pour nous faire plaisir ils vont gentiment accéder à sa demande. Ridiculise Mike.

          - Tu n’y es pas Mike, c’est par là que nous allons partir. Explique Mikael en montrant la petite fenêtre. Imagine, elle nous présente le livre ouvert, les barreaux ne sont plus un obstacle, on pose nos doigts et hop on se retrouve à Irizème et comme nous ferons ce passage la nuit pour ici, celui là sera donc en dehors de ceux prévus et personne ne nous attendra là-bas. C’est sûr qu’après il faudra sortir d’Irizème sans se faire piquer et trouver comment alerter un de nos amis sur place, mais ce serait tellement bien de ne plus être dans cette chaufferie à la merci de ces sadiques.

          - Reste qu’il faut qu’Ellie viennent jusqu’à cette fenêtre sans se faire voir. Temporise Mike.

          - Ils ne sortent du pavillon que pour ramasser le courrier et avec ma bagnole faire les courses, la propriété n’est surveillée que des fenêtres et la nuit ils ne peuvent rien voir. Elle passe par le bois voisin, c’est facile surtout que la clôture n’est pas haute et ensuite elle vient tranquillement jusqu’à cette fenêtre. Assure Mikael.

Mike réfléchit un instant puis s’illumine à son tour.

          - Bordel tu sais que tu n’es pas bête toi, c’est sans doute pour ça que tu me ressembles. Félicite-t-il le verbe teinté d’espoir.

          - Attends camarade avant de déboucher le champagne, la partie n’est pas encore gagnée, il faut d’abord trouver un moyen de prévenir Ellie. Temporise Mikael.

          - Ouais, le téléphone c’est inutile d’y croire… Hummm comme tu dis, ce n’est pas gagné, mais au moins nous avons déjà un début de solution pour nous tirer et c’est déjà beaucoup. Tu vois ce soir je vais mieux dormir.

          - Au fait ce n’est pas moi qui te ressemble c’est le contraire, ha, ha, ha, ha ! Blague Mikael en rêvant déjà du livre ouvert présenté à la petite fenêtre.

          - Bordel ça me fait plaisir de te voir rire. Apprécie Mike.

          - Ouais moi aussi figure-toi. Distribues les cartes que je te plume.



Episode 18.


Gamberge.


Ce nouveau matin c’est six hommes et deux femmes ainsi que des bagages d’armes et de munitions qui ont été envoyé à Irizème par Mike et quatre passages uniquement d’armement assurés par Mikael, Halebard et Hoducol.
Une fois le repas préparé, Mike et Mikael sont renvoyé dans la chaufferie avec un plateau.

          - Bordel, 27 personnes déjà, ça commence à faire et je ne sais pas où ils vont les loger, Irizème n’est prévu que pour y coucher 19 invités. S’étonne Mike en goûtant les spaghettis.

          - Je me fiche complètement de savoir où ils vont dormir, mais j’ai remarqué quelque chose ce matin. Dit Mikael.

          - Ha oui, quoi ?

          - Halebard pose souvent mon téléphone portable sur la petite tablette d’angle du salon, si j’arrive à le prendre, je peux appeler Ellie. Expose Mikael.

          - Tu es dingue, il y a toujours du monde au salon !

          - Oui c’est vrai… Il faudrait trouver une astuce pour les faire partir juste le temps que j’envoie un SMS.


Mike roule de gros yeux hébétés et ne comprend pas ce que son ami entend par « SMS »  Mikael rigole et lui explique ce que c’est et l’avantage de cette communication qui n’est pas vocale donc plus discrète.
 Les deux réfléchissent au moyen de dégager le salon d’un temps suffisant pour composer et envoyer le massage à Ellie. Mike propose quand ils sont à la cuisine, de se rouler parterre en se tenant le ventre simulant un gros malaise. L’idée n’est pas nouvelle et utilisée dans de nombreux romans et films. Mikael n’y croit pas et argumente qu’au plus une ou deux personnes viendront voir ce qui se passe et éventuellement aider les deux Crèvesueurs qui les surveillent. L’autre idée est de faire un court circuit qui plongerait toute la maison dans le noir mais le risque d’électrocution est important et là encore, il n’est pas certain que le salon se vide entièrement et en plus, s’il est avéré que le court circuit est volontaire, Mike et Mikael risque d’être frapper.
 Il faut vraiment trouver un évènement qui ferait paniquer tout le monde et Mike propose de mettre le feu volontairement mais accidentellement aux rideaux. L’idée est à retenir mais surveillés comme ils le sont, son accomplissement dans la discrétion parait compromis. Mikael sur la même base affirme que s’il le feu prend dans la friteuse l’accident sera bien plus plausible, reste à proposer des frites pour un repas.
Dans l’après midi ce sont trois mercenaires qui passent à Irizème avec caisses de munition et un lance roquette. Un peu plus tard par douze passages ce ne sont que des armes et des munitions qui transitent.
Le lendemain matin trois femmes et trois hommes, Kackarantt et Stokoption passent avec encore des lances roquettes et un lance missile portatif.
Pour le midi Mikael leur propose des frites mais hélas il n’y a pas de pommes de terre en réserve. Horace de Fantenay, amateur de frites, prévoient d’aller au ravitaillement le lendemain et de ramener ce qu’il faut. Hoducol est de retour et fait son rapport. L’entrainement des Crèvesueurs à commencé et tout se passe bien. Dans la lande non loin d’Irizème, un camp de toile est aménagé pour loger et accueillir les prochaines recrues. Les navires de l’amiral Kalessèsh font route sur l’île du Centre. Childéric et Horace présage que d’ici neuf ou dix jours ils pourront donner l’ordre d’invasion en commençant par le territoire impérial et d’éliminer sur la route un maximum de navires ennemis, surtout les galères.
Le soir les prédicateurs et hoducol rendent visite aux deux prisonniers.

          - Nous avions pensé, dit Childeric Halebard, une fois les transferts achevés, vous faire creuser votre tombe dans le bout de la propriété et vous y ensevelir après vous avoir logé une balle dans la tête. Cependant, il n’est pas dit que la résistance ne soit pas plus importante que prévue malgré que notre ami Hoducol nous affirme le contraire. Il est donc possible d’avoir besoin d’un supplément de troupe et matériel Il est évident que sans vous cela ne peut se faire, donc nous aurions tord de nous priver de votre savoir faire tant que la conquête de Fantasmaginaire n’est pas aboutie. Nous avons réfléchit et décidé de vous ramener à Irizème en laissant ici deux hommes qui s’occuperont du courrier et d’honorer les factures de la maison jusqu’à ce que nous soyons vainqueurs et maître de Fantasmaginaire. Demain nous allons envoyer des messages à tous les amis de ce cher Mikael inscrits dans ses contacts, les prévenant qu’il part pour un long voyage chez les aborigènes d’Australie ? C’est une petite ruse histoire qu’ils ne s’inquiètent pas de son silence et de son absence, en plus ça évitera les visites. Une fois à Irizème, vous serez à notre service exclusif car Horace et moi nous avons un petit faible pour vous. Vous serez nos amusements, nos choses et nos esclaves. Il n’y a pas de télévision à Fantasmaginaire et pour meubler quelques moments ennuyeux, vous assurerez notre divertissement. On vous apprendra à danser et chanter et puis quelques soirées plus chaudes, vous subirez devant nous de petits supplices bien choisis. Croyez morveux, qu’Horace et moi nous adorons cela et que nous nous distrairons de vos tourments. Si vous êtes bien sages et de bons esclaves soumis, nous vous apprendrons à donner du plaisir aux hommes… On aime bien aussi.

          - Pour la suite, lorsque nous serons maître de Fantasmaginaire, poursuit Horace De Fantenay. Vous resterez nos esclaves jusqu’à ce que vous soyez trop flétri ou trop usés pour encore nous exciter. Alors, nous organiserons une grandiose exécution publique, une lente exécution ou vous subirez pendant des heures les tortures les plus raffinés à en prier à chaque instant que la mort vous délivre. Ainsi dans vos ultimes heures de long trépas, vous aurez toute l’amertume et la souffrance de regretter d’un jour vous être mis en travers de notre route et nous avoir fait passer 475 jours sur une île déserte. Remerciez-nous de vous accorder un supplément de vie jusqu’à ce dernier jour. Termine et ironise Horace de Fantenay.

Ainsi l’avenir de Mike et Mikael écrit, les trois hommes quittent la chaufferie.

          - Les salauds ! Bordel ce n’est pas le feu à friteuse qu’il faut mettre mais à la baraque toute entière et tant pis pour le crédit. Colère Mikael.

          - Qu’auras-tu de plus si tu fais ça ? L’interroge Mike.

          - Pareil, ils vont paniquer et tenter d’éteindre l’incendie ; pendant ce temps là ils ne s’occuperont pas de nous et nous filerons. Répond Mikael.

          - C’est un plan qui se défend, mais après on fait quoi ?

          - Je sais où habite Ellie, nous irons !

          - Tout nu ?!!! S’exclame Mike.

          - Tu m’as bien dit que si on avait une occasion, nu ou pas tu n’hésiterais pas une seconde ?

          - Heu… Oui c’est vrai. Bien, si tu crois que foutre le feu à ta maison peut nous donner une bonne occasion de leur échapper, je suis d’accord. Approuve finalement Mike.



Episode 19


Blocage.


Nouveau jour, nouvelle surprise. Horace et Childéric débarquent dans la chaufferie accompagnés de Boucharom. De Fantenay explique que ce matin en faisant les courses dans un hyper marché une caissière l’a dévisagé longuement et pour lui, cette femme l’aurait peut-être reconnu. Il annonce donc au prisonnier qu’il va falloir faire avec ce qu’il a ramené car pas question pour lui et Childéric de remettre le nez dehors. Le jambon, le saucisson, les nouilles et le riz seront à l’honneur. Sur ce Mike est emmené pour faire passer huit hommes, Hoducol et de l’armement vers Irizème.
En fin de matinée, Mikael est conduit en cuisine et doit assurer seul de préparer un repas purée jambon pour ses kidnapeurs.
Lorsque Mike est libéré de sa tâche, il est avec Mikael reconduit à la chaufferie avec une assiette de purée et une tranche de jambon pour deux.

          - Bordel voilà maintenant qu’ils vont nous faire mourir de faim ! S’énerve Mikael dont le moral qui était ces derniers temps remonté, recommence à redescendre.

          - N’empêche que c’est une bonne chose que De Fontenay s’imagine avoir été reconnu. Ça leur met la pression. Dit Mike en coupant la tranche de moitié.

          - Pffff, tu parles, ils peuvent demander à un de leur gars d’ici d’aller faire les courses à leur place. Réplique Mikael en regardant pitoyablement la demie tranche de jambon.

          - Oui mais seulement un terrien et c’est sans doute ce qu’ils feront quand il n’y aura plus rien à bouffer mais quand même, les prédicateurs ont la frousse de se faire reconnaitre et ça peut que nous arranger. Estime Mike.

          - Tu n’as pas tord et ce soir si nous sommes tous les deux en cuisine, on tente de foutre le feu à la baraque et on se tire, moi je ne peux plus rester ici. S’ils ont vraiment si peur ils hésiteront peut-être à nous courir après et encore moins d’appeler les pompiers. La baie coulissante du salon s’ouvre très facilement de l’intérieur et jusqu’au portail il y à 120 mètres. Si nous arrivons sur la route c’est tout bon, à cette heure là il y a pas mal de voiture qui passent et même si les conducteurs ne comprennent pas ce qui se passe et qu’ils ne s’arrêtent pas, ils vont forcement appeler les flics avec leur téléphone portable. De toute façon, les Crèvesueurs vont avoir la trouille des voitures et en plus il faut éteindre le feu. Si on est sur la route, je pense qu’il ne restera à nos trousses que les deux prédicateurs. Ils n’ont pas loin de la cinquantaine et courent bien moins vite que nous, mais attention, perdus pour perdus n’hésiterons peut-être pas à nous tirer dessus. Au moins en descendre un et blesser l’autre car ils savent qu’ici ils ne pourront vivre que cachés et qu’un jour ou l’autre ils risquent de se faire arrêter et finir leurs jours en prison. Ils ont donc besoin de l’un de nous deux pour revenir à Fantasmaginaire. Voilà comment je vois les choses camarade mais je ne suis sûr de rien. Echafaude Mikael.

          - Moi je trouve que c’est très jouable alors pas de problème, je suis d’accord pour faire le coup ce soir ! Approuve Mike.

Dans l’après midi, pas de femme ni d’homme à envoyer vers Irizème mais de nombreuses caisses de munitions livrées par la camionnette du réparateur d’électro ménager. Mike et Mikael assureront avec les prédicateurs et Hoducol pas moins de vingt-sept passages.
En début de soirée Mike et Mikael sont en cuisine et la grande gamelle d’eau qui chauffe pour le riz couvre de buée les vitrages. Discrètement Mike fait un petit signe de tête à Mikael et roule une feuille de papier arrachée au pense bête. Mikael allume le micro-onde pour attirer quelques petites secondes l’attention de leurs surveillants. Mike s’approche du bruleur, Il a déjà préparé son plan et les rideaux de la cuisine vont en faire les frais. Mikael fait tomber sur le carrelage la grande louche, le bruit détourne les deux crèvesueurs du micro-onde, Mikael leur fait un grand sourire et s’excuse de sa maladresse. Mike, papier enflammé en main s’approche des rideaux, hélas Tabafroi se dévie de Mikael et surprend la manœuvre. Il saute sur Mike et lui arrache le papier enflammé des mains en hurlant. Horace, Childéric et Upskirt se précipitent dans la cuisine.

          - Lui, il voulait mettre le feu aux rideaux dénonce Tabafroi en tenant toujours Mike.

          - Ho les sales morveux ! Pour eux terminée la cuisine, on s’en passera ! s’écrit Childeric Halebard. Remettez-les à la chaufferie, pas de dîner pour ces deux morveux et pour agrémenter notre veillée, ils vont être punis comme il se doit. Pour le riz, je m’en occuperai !

Une fois enfermés, Mike et Mikael se vautrent sur le matelas.

          - Bordel, cette pourriture de Tabafroi m’a empêché d’enflammer tes rideaux. Enrage Mike.

          - C’est la poisse, non seulement on ne bouffe pas mais en plus on va encore prendre une raclée. On a encore les marques de la dernière. Se lamente Mikael.

          -  J’aurai dû être plus rapide, c’est de ma faute !

          - Mais non, c’est moi, la louche ce n’était pas une bonne idée, c’est le paquet de riz qu’il fallait éclater sur le carrelage. Contredit Mikael.

          - De toute façon c’est raté alors inutile de chercher qui à fait ou n’a pas fait quoi. Bordel de bordel ! Je crois qu’on va déguster ce soir. Je crains le câble.

          - Non pas le câble… Non pas ça. Imagine avec effroi Mikael.

          - Non je déconne, ils n’utiliseront pas ce truc, il y a trop de risque qu’on ne s’en remette pas avant plusieurs jours et qu’on soit incapable d’assurer les passages. Ils sont sadiques mais pas fous. Rassure Mike.

          - J’espère que tu as raison. Le pire c’est qu’ils ne vont pas nous remettre en cuisine et pour le portable c’est foutu. Prévoit amèrement Mikael.

          - On s’est trop pressé sur ce coup là, on aurait dû mieux fignoler notre plan. Reproche Mike.

          - Bordel, je crois qu’on a joué notre Joker. Je les vois déjà là-haut en train de discuter des réjouissances qu’ils nous réservent… Mais bordel pourquoi je me mets toujours dans des sales histoires ? Se recroqueville Mikael en cachant son visage de ses mains.

Mike ravale sa salive, il est tout aussi désespéré que son ami mais essaye de ne pas le lui montrer. Il tourne à petit pas dans la pièce. Plus que de redouter ce qu’il va subir ce soir, ses pensés vont une nouvelle fois à Clakett et son fils. Si seulement il avait réussi à mettre le feu, c’est certain que les flammes auraient rapidement léchées et enflammées les placards fixés au mur. Bien sûr, les Crèvesueur et les autres auraient sans doute réussi à éteindre avant que l’incendie prenne de l’ampleur mais ce temps de panique et la fumée produite les aurait détournés de leurs prisonniers et ces derniers auraient pris une avance suffisante pour escalader le portail et courir sur la route.
Une dizaine de minutes plus tard Mike et Mikael entendent la voiture et la moto démarrer puis un étrange bruit.
Mike interroge Mikael du regard. Mikael écoute en collant son oreille sur la porte de la chaufferie et constate que le bruit entendu est celui d’un perforateur et précise même que c’est son perforateur sans toutefois savoir ce que l’usage de cet outil signifie.

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