Episode 60.
Positions
Pendant ce temps là sur l’île du Centre le capitaine
Boucharom vient d’arraisonner trois nouveaux navires ; il est maintenant à
la tête de huit unités et comme le prévoit le plan, une fois qu’il comptera au
moins douze navires, il fera route vers le port Kidnapingre de Ohédubato puis
prendra les autres ports de cette nation. Une fois fait et installé, il
attendra les ordres de Senlabièr.
Sur l’océan, un peu plus au Sud-Est de l’île du Centre,
le Filedroi du capitaine Capnor n’est plus qu’a 4 jours du port d’Ohédubato.
Tous les ports et les villes Creuztatombs sont tombés et
beaucoup de leur ressortissants se sont ralliés à l’armée des prédicateurs.
Ceux qui n’ont pas embrassé la bannière des conquérants se sont réfugiés dans
les montagnes. Cinq navires Creuztatombs font route vers l’île du Centre pour
adhérer à la flotte du capitaine Boucharom et deux autres vers le territoire
Crèvesueur afin de naviguer aux côtés de la flotte du commandant Passpariçi
engagé par Stokoption ; ces derniers doivent larguer les amarres pour
aller soutenir Bakaçable dans la conquête du territoire impérial.
Au port de Funéraye, le commandant en second Senlabièr
fait réviser dix navires pour dresser l’attaque du territoire Végétateur. Avec
les huit déjà en sa possession, sa flotte sera parée pour l’attaque du port de
Galoban.
A Fantasmaginaire Résidence les préparatifs sont presque
achevés et quand le lendemain matin l’Oblitététimbré arrive, le colonel Océbé missionne deux gardes impériaux
en aval pour prévenir quand les trois navires ennemis seront à une heure de
Fantasmaginaire Résidence.
Des sept navires ennemis qui sont partis de Danssmakabrr
pour rejoindre Fantasmagination, deux n’y restent que le temps de ravitailler
et poursuivent vers Fantasmaginaire Résidence afin de rallier le Tenfépa, le
Kantuveu et le Fumétu. A bord de l’un d’eux, le Vivleven, se trouve Horace de
Fantenay.
Cette nuit, vers 23 heures, Mirabelle et Mike transitent
vers le château. Madame Iris n’y est pas mais ils rapportent à Fantasmaginaire
résidence six gros bocaux de foie gras de canard offerts par Melle Véra.
Dans la journée Mikael s’entraine au tir et apprend à
Gary comment se servir du fusil. L’homme progresse très vite et se montre
particulièrement doué. Mikael qui ne se sent pas de tirer sur l’ULM lui propose
de le remplacer. Gary adopte l’idée mais seulement si Mikael reste à ses côtés
pour le seconder. L’affaire est entendue et tous d’eux s’entrainent de leur
position à évacuer le plus rapidement possible vers le souterrain. Dans le même
temps Mike s’entraine à l’arbalète, depuis le temps qu’il n’a pas utilisé cette
arme il a un peu perdu la main mais son adresse revient très vite et à 60
mètres il ne tarde pas à faire mouche dans le centre d’une cible qui ne mesure
pas plus de 25 centimètres de diamètre. Malgré que la portée d’une arbalète
soit à 100 mètres, au-delà de 70 mètres la précision n’est plus et le carreau
devient tout juste blessant.
Il est prévu que les navires ennemis arriveront à
Fantasmaginaire Résidence au minimum dans 48 heures. Les essais de mouvements
des mannequins sont concluants, tous les fusils et les arbalètes sont chargés
et la Dragonette parfaitement piégée. Un peu partout, des gros foyers de
pierres sont chargés en dessous de bois sec et au dessus d’herbe humide ;
une fois allumés, ils disperseront une épaisse fumée. En milieu d’après-midi, les
gardes, soldats, officiers et membres des services spéciaux peuvent souffler un
peu.
Ce soir, malgré l’angoisse qui leur noue les intestins,
le foie gras est apprécié à l’unanimité.
Beaucoup plus au Nord, Clakett, le mage Arnak et le
groupe d’impériaux remontent en calèche vers le point de ralliement situé à 200
kilomètres du port de Fantasmoi. Là ils attendront, Mirabelle, Dorine Gary,
Mike, Mikael, Jaimzbond, Mobilett, Blankaçiss et Toushpaça. Ensuite, avec le
mage Arnak il rejoindront le port de Fantasmoi ou une Dragonette les attend. De
ce port Clakett et son groupe avec les
trois ingénieurs iront vers le port de Fantasmarxbrozeur à bord d’une galère.
Là-bas, l’équipe doit rencontrer la générale Odiofil et l’amiral Delavoil pour
préparer d’autres pièges pour protéger ce port et peut-être retarder sa prise
car il sera certainement très convoité en raison qu’il protège l’entrée du
fleuve qui donne accès aux plus grandes mines d’or et de diamants de toute la
planète Fantasmaginaire. Les ingénieurs ont déjà prévu des systèmes de défense
et des plans ont été envoyés sur place par Oblitérétimbré afin que les travaux
commencent avant leur arrivée.
A fantasmaginaire Résidence, en attendant les trois
navires ennemis, Mikael et Mike ne résistent pas à user de grossières
provocations pour être fessé par Mirabelle. De son coté, Dorine fait de même
envers Gary. L’avantage de se divertissement, en plus d’être un plaisir consentie,
est de se vider un peu les esprits.
Plus les heures s’égrainent et plus l’inquiétude se lit
sur les visages des gardes et soldats impériaux. Mirabelle, Dorine, Gary et
Mike s’emploient de faire baisser cette tension du mieux qu’ils le peuvent. Le
colonel Océbé, même s’il n’est pas rassuré, fait preuve de décontraction et
plaisante avec tout le monde à chaque fois qu’une occasion se présente. Mikael
n’est pas au mieux mais se force de ne rien laisser paraître.
Episode 61
La bataille de Fantasmaginaire Résidence (Acte 1)
13H51, Un peu en retard sur les prévisions en cet
après-midi, le Fumétu, le Tenfépa et le Kantuveu sont signalés à une heure de
Fantasmaginaire résidence. Tout le monde se presse à son poste anxieux et le
cœur battant. Avant de grimper sur leur position, Gary et Mikael passe par la
Dragonette pour allumer la petite lampe alimentée par deux réservoirs de
pétrole ce qui lui donne une autonomie d’environ 6 heures. Pour atteindre leur
poste de tir, ils empruntent d’abord un escalier qui serpente entre les maisons
aux porches monumentaux, puis un chemin dallé de pierres bleues qui grimpe la
pente à travers un magnifique jardin public. Au bout, ils enjambent la petite
balustrade de marbre qui ceinture le parc et s’engagent dans le dédale d’une
forêt. Gary avait bien repéré et répété l’itinéraire avec Mikael. Un peu plus
tard ils arrivent essoufflés sur la position. De ce point où une ancienne
forteresse ne laisse que quelques pierres envahies par la végétation, ils se
trouvent à 125 mètres au dessus de l’entrée du port.
- Un poste de tir idéal. Assure Gary en ouvrant la valise
pour assembler le fusil.
14H38, Sur la passerelle du Tenfépa c’est l’effervescence ;
Kalessèsh fait mouiller les navires, inutile de s’approcher plus de
Fantasmaginaire résidence sans savoir ce qu’il y a sur place. Bakaçable
commande qu’on remonte les boucliers et qu’on mette l’ULM à flot, Broçatif est
prêt.
15H16, L’ULM décolle et se dirige vers le fond du fjord à
une altitude sécurisante. Broçatif est surpris par la ville qui se découpe dans
le vert des berges et reflète dans le violet profond de l’eau.
- La vache, c’est du grandiose ! Dit-il au
Talkie-walkie.
Bien camouflé entre un restant de muret et un abondant
taillis, Mikael règle la fréquence de son Talkie-Walkie pour capter la
conversation des ennemis. Gary suit l’engin dans la lunette mais pas question
pour le moment de tirer, il va très vite et se trouve à plus de 300 mètres du
poste de tir.
- Tu vois le palais ? Demande Hoducol au pilote de
l’ULM.
- Ouais, vache une sacré bicoque ! Je m’approche, je
crois qu’il y a du monde, je vois des mecs courir dans le parc et ils tirent
vers moi.
- Ne t’occupe pas de ceux là, il nous faut le cristal et
l’impératrice s’ils sont là ! Hurle Bakaçable.
- Au quatrième étage, ce sont ses appartements. Ajoute
Hoducol pour indiquer où il faut porter l’attention.
- Ils ont allumé des feux, vache ça fait une sacrée
fumée. Faut que je m’approche encore mais ça tire des terrasses. Ils ont
embauché du monde ces cons. Annonce Broçatif.
- Fait gaffe à toi et à l’ULM, ne va pas te faire
descendre. Lui conseille Bakaçable.
- Pfou, je suis trop haut, je vois des flèches plus
basses mais elles retombent hé, hé, hé, hé ! Quatrième étage hein ?
Vache, il y a de la fumée mais je crois qu’il y a quelqu’un qui bouge dans la
bicoque à ce niveau. Prévient Broçatif en amorçant un lent virage pour ne pas
trop voisiner le palais.
- C’est l’impératrice ? Demande Hoducol.
- Comment le savoir, hey mec je suis à 150 mètres des
terrasses et il y a plein de fumée, vache, c’est de l’herbe humide qui crame,
ils ont mis le paquet, il y a des feux partout et ça pue ! Hoouuu, ils
gaspillent de la munition en bas ! Houaaa, ça canarde sérieux ! Il y
en a à toutes les fenêtres !
- Justement, c’est bien la preuve que l’impératrice est
là. Se réjouie Hoducol.
- C’est certain il y a des types à tous les étages et
quelqu’un au quatrième… Attend je regarde aux jumelles…. C’est une femelle en
longue robe et…. Vache de fumée, ça me pique les yeux ! Ouais, il y a un
truc au dessus d’elle, une grosse assiette je crois. Rapporte Broçatif.
- Pas de détail, pulvérise là immédiatement, balance la
dose ! Ordonne Bakaçable.
- D’accord mais il faut que je descende et que je
m’aligne.
- OK, mais tu tires à distance, ne t’approches pas de
trop et tu remontes de suite. Conseille Bakaçable.
- Pas de lézard chef, je te cuisine ça aux petits oignons
mais la femelle risque d’être un peu trop cuite, hé, hé, hé, hé !
L’ULM décrit une longue courbe au dessus du fjord puis
pique sur le palais. Il accélère à plein régime et envoie deux roquettes dans
l’alignement des terrasses et des grandes fenêtres du quatrième étage où
précisément il remarque la silhouette de l’impératrice. La déflagration est
terrible, le toit vole en mille morceaux et la tour centrale bascule légèrement
sur son axe.
- Héééé ! En plein dans le mille ! S’écrit
Broçatif ravi de son tir.
- Bravo ! Maintenant nettoies un peu les alentours
pour leur faire comprendre que nous sommes les plus forts et reviens. Commande
Bakaçable.
L’ULM reprend de l’altitude puis redescend un peu pour se
remettre en face des terrasses d’où tire encore plusieurs fusils et arbalètes.
De sa mitrailleuse il arrose copieusement le premier puis fait demi-tour pour
un nouveau passage.
De son poste, Gary le suit dans la lunette, pour lui
c’est le moment de tirer.
- Hey ! Hurle Broçatif dans le Talkie-walkie fixé
sur le petit tableau de bord.
- Que t’arrive-t-il ? Lui demande Bakaçable.
- Une balle à fait un trou dans l’aile de droite. Répond
le pilote en tirant sur le deuxième et troisième étage.
- Merde je t’ai dit de ne pas voler trop bas !
Engueule Bakaçable.
- Tu rigoles je suis à plus de 100 mètres d’altitude et
au moins à 200 des collines, vache ! Non ! Une balle vient de me
siffler à raz du casque !
- Repère d’où ça vient ! Réclame Bakaçable.
- Il y a de la fumée partout, comment veux-tu, hey, la
vache, je me fais encore canarder, je décroche ! Meeeeerde !
- Quoi ?!!!
- Le moteur est touché, merde de merde de merde ! Ça
continue à me canarder, le moteur a pris encore du plomb, vache je perds
l’huile et ça ratatouille. Ils ont des armes bien plus sophistiquées qu’on nous
l’avait dit. Merde encore deux trous dans les ailes, putain avec l’hélice j’ai
de l’huile qui éclabousse partout !
- Reviens vite, reviens ! Hurle Bakaçable.
- Houlalalala, le moteur s’arrête, je vais me planter. La
vache je ne contrôle plus rien, et on continue à me tirer dessus. Je vais
tenter un amerrissage plus loin mais… Holalala ça ne répond plus le câblage est
touché…. C’est….Bon ! Ça baigne je ne descends pas en vrille mais ça va
vite. Merde de merde je vais à droite vers la berge. Je sens que je ne vais pas
me poser en douceur. Non, Hooooo les arbres, merde, de merde de merde !
Hou ça va faire mal !
Dans le Talkie-Wlakie, Bakaçable entends des bruits de
craquement et de multiples chocs puis c’est le silence pendant un petit moment.
- Broçatif !Broçatif ! Tu m’entends ?
S’époumone-t-il très inquiet.
Quelques secondes plus tard le malheureux pilote répond
d’une voix tremblante de douleur.
- Hoooo, Hey commandant…. La vache, merde de merde je
suis coincé dans la ferraille et le harnais. Haaaooo, j’ai affreusement mal à
la hanche…. Hooooillloooo, mon poignet droit est certainement cassé. Désolé
commandant pour l’ULM mais…. Houyaïe ! Je crois qu’il est HS.
- On verra ça plus tard, où es-tu exactement ?
- Alors ça ce n’est pas difficile, je suis dans un arbre
à feuille rouge juste au bord d’une petite…. Holalalala ma hanche, la vache… Au
bord d’une petite plage en gravier, en remontant, vous…. Hoooooyaïe ! Vous
ne pouvez pas me louper.
- Ne bouge pas on arrive !
- Pour ça je ne risque pas de bouger, je suis bloqué de
partout. Hooouuu ! Apportez des outils et de la morphine… J’crois que je
vais tourner de l’œil… Hoolalalala, la vache !
Pendant ce temps, Gary et Mikael ont démonté le fusil,
rangé dans la mallette et abandonné leur position. Il ne faut pas qu’ils
trainent, quinze minutes plus tard ils entrent dans le souterrain.
- Alors là, félicitation Gary ! Exulte Mikael.
- Ouais, j’ai usé trois chargeurs mais leur machine est
cassée. Répond-il très satisfait.
- Le pilote est blessé, j’ai entendu au Talkie-walkie.
- Oui mais maintenant éteins-le et pressons-nous !
Fait Gary en accélérant le pas avec en bout de bras une lampe à pétrole.
Une vingtaine de minutes plus loin ils sortent du
souterrain, le colonel Océbé et une calèche les attend.
- Où sont les autres ? Demande Gary en jetant la
valise et le sac de munition dans le coffre arrière de la calèche.
- Ils sont déjà devant, nous les rejoindrons au point de
ralliement. Répond le colonel en les pressant de monter dans la calèche.
- Pas de dégât ? Veut savoir Gary.
- Neuf blessés légers, rein de grave, on s’en tire plutôt
bien, je n’avais jamais vu de telles armes, c’est terrible. Répond Océbé.
- Leur machine volante est détruite et c’est ce qui est
le plus important car Mike et Mikael nous ont dit qu’ils n’en possédaient
qu’une.
Mikael confirme d’un signe de tête que l’engin était
unique, mais il ajoute prudent qu’il est peut-être réparable.
Les douze chevaux de la calèche galopent à bonne vitesse,
dans le moelleux confort des banquettes Mikael s’endort en serrant entre ses
bras son sac contenant le livre.
Episode 62
La bataille de Fantasmaginaire Résidence (Acte 2)
Les trois navires remontent vers Fantasmaginaire
Résidence et trouve un peu avant les premières maisons ce qui reste de L’ULM
encastré dans l’arbre. Des hommes outillés s’affairent à désincarcérer Broçatif
avec un maximum de précaution, Bombash lui injecte de la morphine. Le pilote
blessé presque inconscient est vite reconduit à bord de Tenfépa. Le médecin
conclus à une fracture de la hanche et du poignet ; le bloc opératoire du
bord est préparé pour une immédiate intervention.
Les pièces et éléments de l’ULM sont ramenés à bord du
Fumétu mais force est de constater que l’engin est irréparable. La mitrailleuse
est récupérée mais les deux lances roquettes sont faussés et tout juste bons
pour la poubelle.
Bakaçable, Bombash et Childéric Halebard inspectent les
débris de l’ULM et plus particulièrement les carters moteurs et le cylindre qui
on été transpercés.
- Ces trous n’ont pas été fait par une des armes d’ici ou
alors ils ont très vite progressés les impériaux. Constate amèrement Bakaçable.
Ces impacts on été causés par des balles blindées. Précise-t-il en connaisseur.
- Ce n’est pas une bonne nouvelle mais il fallait s’y
attendre, ce sont les deux morpions qui ont ramené des armes modernes, ils ont
le livre. Bougonne Childéric.
Bakaçable récupère une balle déformée dans le fond du
carter. Il l’essuie de l’huile puis la porte à ses yeux.
- Une munition de fusil, probablement du 7,5.
Relève-t-il. Je ne pense pas qu’ils sont en mesure d’acheter beaucoup d’arme de
guerre. J’espère que cette arme est l’unique qu’ils possèdent. Kartonpate,
essaye de récupérer d’autres balles dans ce tas de ferraille, je les comparerai
pour savoir si elles proviennent d’armes différentes ou de la même.
Termine-t-il en tournant les talons pour se diriger vers la passerelle.
17H35, Les trois navires approchent au ralenti de la
ville, tout le quatrième étage du palais est en ruine et la tour centrale s’est
écroulée. Ce qui reste de la façade est criblé d’impact et de la fumée noire
ondoie le long des murs.
Kalessèsh avise la Dragonette qui est amarrée au quai et
en fait part à Bakaçable.
- C’est quoi cette embarcation ? Interroge le
commandant en l’inspectant de ses jumelles.
- Une Dragonette à double roues, ce sont les plus
rapides, légères, peu blindées et armées, mais elles peuvent atteinte plus de
trente kilomètres à l’heure. Lui précise Kalessèsh.
- Pourquoi l’auraient-ils abandonnée ici ?
- Parce que ce fjord est une impasse et que s’ils
voulaient se sauver côté océan ils nous auraient croisés. Répond avec logique
Kalessèsh.
Bakaçable approuve d’un coup de menton.
- Peut-elle nous être utile ? Demande le lieutenant
Bombash.
- Oui, c’est toujours bien d’avoir une rapide Dragonette
dans sa flotte. Bien sûr elles sont très vulnérables mais leur vélocité est un
atout majeur, ce sont des bateaux dont il faut se méfier. Répond Kalessèsh.
- Pour le moment laissons là où elle est, on s’en
occupera plus tard. Bombash, Kartonpate , formez chacun un groupe de vingt et
débarquez. Bombash sur le quai tribord, Kartonpate à bâbord. Prudence, la ville
semble désertée mais les impériaux nous ont prouvé qu’ils étaient malins. Une
fois que vous avez sécurisé les quais, nous vous rejoignons. Kalessèsh donnez
ordre aux marins de rester au poste de combat les canons chargés prêt à faire
feu. Neskafé, Petisin, et Povmek vous grimpez aux vigies avec munitions et
fusils mitrailleur pour couvrir les groupes de Bombash et Kartonpate. Hoducol,
faites passer les ordres aux deux autres navires. Commande Bakaçable.
18H21, Le lieutenant Bombash et le sergent Kartonpate
communiquent que les quais sont sécurisés et que la ville semble abandonnée.
18H36. Bakaçable, Kalessèsh et Childéric Halebard ont
rejoint les groupes en bas de l’avenue qui conduit au palais. Bombash envoie
une dizaine d’éclaireurs s’assurer qu’il n’y a plus personne dans les lieux.
19H05 Ils pénètrent tous dans le grand hall du palais
puis entament une visite de ce qui peut l’être encore.
Bakaçable enrage en shootant dans ce qui reste d’un
mannequin.
- Les petits malins, ils nous ont roulés !
Hurle-t-il en constatant les cordages et les mécanismes encore interprétables.
- Des marionnettes, rien que des marionnettes !
Colère également Childéric.
- Des armes commandées par des filins. Constate Bombash.
- Mais pas celle qui à descendu Broçatif ! Relève
Bakaçable.
- Ils nous attendaient et avaient bien préparé leur coup.
L’impératrice était aussi un mannequin. Fait Kalessèsh en ramassant une moitié
de tête en bois peinte.
- Je reviens du canal derrière le palais. Faut voir le
système, tout était manœuvré par des roues à aubes, vraiment très astucieux.
Ils ont mis la mécanique en route et se sont barrés, ils doivent être loin
maintenant. Rapporte Kartonpate.
- Question stratégie, nous n’avons rien à leur apprendre
et je crois que la conquête de ce territoire va être moins facile que prévu.
Estime Bakaçable. Où est Hoducol ? Réclame-t-il.
- Il est resté à bord du Tanfépa. Répond Childéric.
- Quand nous reviendrons à bord, j’aurai deux mots à lui
dire à celui là.
- Que fait-on pour la Dragonette ? Demande Bombash.
- J’envoie un groupe d’une dizaine afin qu’ils s’assurent
qu’elle est en bon état de fonctionnement car peut-être les machines ont-elles
été sabotées pour ne pas qu’elle nous serve. Si ce n’est pas le cas, nous la
prendront en remorque derrière le Fumétu. Propose Kalessèsh.
La visite sera de courte durée, l’un des marin envoyé
dans la dragonette à coupé le petit filin en bas de l’échelle, la lampe est
tombée dans un des barils de poudre et l’embarcation à explosé en projetant ses
débris jusque sur le pont du Kantuveu et du Tenfépa.
Bakaçable fulmine et une fois de retour à bord il
entraine Hoducol dans le carré des officiers.
- Les impériaux devaient être morts de peur devant nos
armes et devaient se prosterner à nos pieds sans trop opposer de résistance
hein ? C’est bien ce que tu disais ? Hurle Bakaçable. Sept
Crèvesueurs, un Creuztatomb et deux de mes hommes sont mort dans l’explosion de
cette Dragonette plus Broçatif qui est hors jeu et l’ULM en morceaux.
Comptabilise-t-il.
- Je ne m’attendais pas à ça, j’avoue que je suis très
surpris. Répond Hoducol un peu piteux.
- Et toi Childéric ! Toi aussi tu chantais que
c’était du gâteau hein ?
- Doucement, Horace et moi avons passé 475 jours sur une
île déserte et nous n’avions que peu de connaissance des impériaux. C’est
Hoducol le spécialiste et d’ailleurs c’est lui-même un impérial. Se décharge
Halebard.
- Vu les récents évènements, il va falloir réviser
sérieusement votre façon de voir car si ça continue comme ça, cette conquête
risque d’être longue messieurs. Prévoit Bakaçable en se servant un grand verre
de rhum.
- Avec les Creuztatombs nous n’avons eut aucune
difficulté et il en sera de même avec les Kidnapingres, les Végétateurs et les
Entoqués. Les impériaux seront seuls et vaincu par le nombre, il ne nous résisterons
pas longtemps. Suppute Hoducol.
- J’espère que ça se passera comme tu dis car aujourd’hui
nous avons perdu notre ULM, deux lances roquette et grillé un bon nombre de
cartouches. Dois-je te rappeler que le libre service est fermé !
- Non je le sais aussi bien que vous mais moi j’avais
préconisé de garder un passeur à Irizème et si on m’avait écouté nous pourrions
remplacer le matériel et refaire le plein de munition. Se défend Hoducol.
- Ne revenons pas sur ce qui est fait, ça ne sert à rien.
Il faut faire avec ce qu’on a car nous n’avons plus d’autre alternative que de
vaincre maintenant que nous avons entamé les hostilités. Dit Childéric Halebard
en se servant également un rhum.
- Tu as raison, OK les impériaux résistent mais voyons
les choses du bon côté, pour ma part je trouve que ça met un peu de piment dans
la sauce, les victoires trop facile m’emmerdent. Inutile de rester dans le cul
de ce fjord, nous n’avons plus rien à faire ici. Je vais donner l’ordre de
repartir. Notre ami Horace de Fantenay doit être dans notre sillage, allons à
sa rencontre. Fait Bakaçable en se resservant un verre.
19H43, Les trois navires quittent Fantasmaginaire
Résidence.
Episode 63
Prise de commandement (acte 1).
De bon matin le Filedroi du capitaine Capnor entre dans
le port de Ohédubato. Baccardi reste à l’abri dans la cabine du capitaine et
par les fenêtres de côté il regarde défiler le quai. Quand le Filedroi double
le Troudanlo, Baccardi examine attentivement ce qui fut jadis son navire.
Apparemment la coque à été récemment remise en état mais il remarque qu’un
grand nombre de rotules sont vides de canon. Quelques marins, femmes et hommes
s’affairent sur le pont mais il n’en reconnait aucun.
Le Filedroi accoste en douceur entre deux navires, l’un
Vagalameur, l’autre Kidnapingre. Capnor rejoint Baccardi dans la cabine.
- Nous y voilà et maintenant que comptes-tu faire ?
Demande le capitaine.
- Je vais aller reprendre le Troudanlo 3 et toi tu vas
faire le tour des bateaux et des tavernes afin de convoquer tous les
commandants et capitaines présents à Ohédubato. Répond Baccardi en glissant
quatre pistolets dans sa ceinture en plus du sabre.
- Les convoquer quand et où ? Réclame précision
Capnor.
Baccardi réfléchi quelques instants puis :
- Chez Glassalo dans six heures. Dit-il en regardant sa
montre.
- Autre chose, adjoint Capnor, Kastaniètt, Kolodoi et
Kafébouyu t’accompagnent, on ne sait jamais, peut-être que Radukou ne sera pas
d’accord pour te refiler le Troudanlo, je ne tiens pas à te retrouver avec un
couteau entre les omoplates. Prévoit-il.
Un peu plus tard, Baccardi et son escorte montent à bord
du Troudanlo. L’homme de garde leur coupe l’accès au pont principal.
- Si vous voulez voir le capitaine pour vous embarquer
vous attendez-là ! Leur dit-il en leur désignant un petit banc de bois le
long du bastingage.
- Effectivement, c’est pour un embarquement, prévient ton
capitaine je suis relativement pressé. Répond Baccardi avec un petit sourire.
- Je crains que ce ne soit pas possible messieurs dames,
le capitaine dort et il est de très mauvaise humeur quand on le réveille.
Réplique le marin de garde.
- Aucune importance, maintenant ou plus tard, il sera de
mauvaise humeur alors autant ne pas attendre. Plaisante Baccardi en tentant de
pousser l’homme.
- Je crois que tu es coriace de la caboche le chauve.
C’est où tu attends que le capitaine se réveille ou tu dégages avec ta petite
bande de traines savates. Réplique le garde en posant la paume de sa main sur
le bout de la poignée de son sabre afin d’impressionner.
Kastaniètt d’un geste rapide dégaine et colle le canon de
son pistolet sur le cou du garde.
- Quand on te dit d’aller sortir ton capitaine de son
lit, tu exécutes sans discuter ! Lui intime-elle avec un petit sourire en
coin.
- Vous oubliez une seule chose madame, c’est que comme
tous les ports, celui là est une zone neutre où il est interdit de se battre et
d’ailleurs il y a des gardes impériaux et un espion officiel qui nous observent
sur le quai. Une belle dame comme vous ne serait pas à son aise aux galères.
Fait remarquer le marin.
Baccardi se retourne vers les impériaux et l’espion. Ce
dernier lui fait un signe amical preuve qu’il a été informé par Oblitrérétimbré
impérial des évènements et de la démarche entreprise par Baccardi.
- Je pense que tu vas aller immédiatement réveiller ton
capitaine sinon c’est toi qui va finir aux galères. Dit Kastaniètt en appuyant
un peu plus le canon de son arme sur le cou du garde.
A ce moment là quatre marins sortent du roof et parmi eux
Ematom qui reconnait immédiatement Baccardi. Elle s’approche ébahie.
- Baccardi ! s’écrit-elle. Mais…. On nous avait dit
que tu étais passé sur l’autre face de notre planète et que tu étais
mort ?
- Hé non chère Ematom, je suis bien vivant et puisque le
nigaud de service est un peu dur d’oreille, je te demande poliment à toi
d’aller chercher Radukou. Répond Baccardi.
La femme encore un peu surprise se dirige vers la porte
du carré et frappe de grands coups dans le bois.
- Qu’est-ce qu’il y a encore, qui vient me
déranger ? Hurle une voix de l’intérieur.
- Un invité de marque à bord. Répond Ematom à travers la
porte.
Le battant s’ouvre et apparait Radukou qui remet le bas
de sa chemise dans son pantalon. Voyant Baccardi il reste un moment pétrifié
puis se ressaisit.
- Pas possible, un revenant des abimes ! S’écrit-il
en s’approchant.
- Je ne sais qui vous à raconté cette histoire mais pour
le présent, la réalité est que je reprends le commandement du Troudanlo. Lui
renvoie Baccardi.
- Ha oui… Bien, c’est d’accord. Fait Radukou en ravalant
sa salive. Viens dans la cabine, buvons un verre pour sceller ta reprise de
fonction invite-t-il avec un sourire de circonstance. Ematom, va me chercher
une bonne bouteille dans ma réserve. Commande-t-il.
Baccardi pénètre dans ce qui fut ses appartements rien
n’a vraiment changé sauf que quelques bibelots de valeurs ont disparus. Radukou
s’installe au bureau et prie le nouveau capitaine de s’asseoir en face dans le
confortable fauteuil.
- Etrange, je te reprends le commandement du Troudanlo et
tu ne fais pas la gueule ? Interroge Baccardi.
- Non parce que ça m’arrange. Vois-tu les affaires ne
sont pas brillantes depuis quelques temps et tel que je te connais, je suis
certain que tu vas remplir très vite le coffre fort du bateau. J’espère que tu
n’as pas perdu la main ?
- Je ferai de mon mieux mais dis-moi Radukou, il manque
beaucoup de canons ? Questionne Baccardi.
- Oui nous avons été obligés d’en vendre 32 pour payer
les frais de réparation de la coque et du gouvernail.
- 32, rien que ça, presque la moitié. S’étonne Baccardi.
Ematom frappe à la porte et entre avec une bouteille.
Elle sort trois verres du buffet en chêne argenté puis les remplit et s’assoit
sur un tabouret.
- Je suis sûr qu’avec toi à la passerelle nous allons
nous refaire, buvons au retour du capitaine Baccardi et à notre fortune. Lève
son verre Radukou.
Chacun le vide d’un trait. Ematom se baisse et repose son
verre doucement sur le tapis à la pointe de ses bottes en fixant du coin de
l’œil le dessous du bureau. Soudain elle sort son pistolet et tire une balle
entre les deux yeux de Radukou. L’homme bascule en arrière emportant la lourde
chaise et s’étale raide mort les bras en croix sur le tapis. Baccardi s’expulse
de côté, dégaine et met en joue Ematom. Cette dernière jette son arme sur le
sol et lève les bras. La porte s’ouvre en grand, Kastaniètt et Kafébouyu se
propulsent dans la pièce armes au poing.
- Mais qu’est-ce qui t’a pris de tuer Radukou ?
Interroge Baccardi sans baisser son arme.
- Parce qu’il allait te tuer toi ! Répond-elle sans
baisser ses bras.
Les gardes impériaux arrivent et saisissent Ematom.
- Attendez ! Fait Baccardi. Elle va s’expliquer.
Invite-t-il la femme à défendre son geste.
Ematom libérée, montre sur la décoration frontale du
bureau un trou dans l’œil d’une rosace d’or puis montre de l’autre coté du
bureau le mécanisme actionné par le pied.
- C’est un pistolet caché dans ce tiroir et ajusté sur le
fauteuil, j’ai vu quand il déplaçait son pied vers la commande. Justifie-t-elle
d’avoir tiré sur Radukou.
- Tu en es certaine ? Interroge Baccardi. En
regardant la pédale et le petit câble qui remonte vers le tiroir.
- Oui et puisqu’il avait accepté que tu reprennes le
Troudanlo, comment se fait-il que ce soit encore lui qui se pose au bureau du
capitaine qu’il n’était plus. Crois-moi, il avait déjà tué quatre personnes de
cette manière, je l’ai vu faire pour deux. Il aurait invoqué la légitime
défense et m’aurait forcé à témoigner dans ce sens.
Baccardi ouvre le tiroir où se trouve fixé le pistolet et
constate l’ingénieux mécanisme. Il appelle un des gardes impériaux pour que la
chose soit notée.
- Tu as raison Ematom, ce misérable qui avait trop
facilement accepté de me rendre les clefs du Troudanlo, j’aurai dû me méfier.
Merci de m’avoir sauvé la vie, à charge de revanche. Tu es toujours médecin ?
- Oui !
- Quel grade ?
- Lieutenant.
- A partir de cet instant tu es capitaine en second. La
nomme Baccardi. Rassemble tout l’équipage sur le pont, je vais leur parler.
- A vos ordres Capitaine !
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