LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 28 avril 2014

F3 épisodes 105, 106, 107, 108




Episode 105


 Les clefs



14 Octobre 10H28, Ellie et Sourire rassemblent toutes les vielles clefs qui n’ont plus d’affectation et les joignent avec celles que Melle Véra avait donné. Il y en a de toutes les sortes, de toutes les formes et grandeurs. Mirabelle avec du collant modifie une lettre et un chiffre du numéro d’immatriculation du monospace.
14h16 les sacs sont prêts. Après avoir tout rangé dans l’appartement de Jack,  Dorine, Gary et Mike sortent en refermant bien la porte à double tour. Dans vingt minutes ils ont rendez-vous avec l’équipe chez Ahmed. Ensuite ils iront tous faire des emplettes pour assurer le ravitaillement pour la longue traversée des catacombes et pour finir, se dirigeront vers Paris.
Sourire a collé sur son pare-brise un caducée, elle emmène à son bord Aline, Ellie et Baccardi. Les autres prennent le métro ; rendez-vous Denfert-Rochereau.
Une fois installé dans le monospace, Ellie contrôle son sac à main pour s’assurer que l’aiguille est bien en place sur la boucle ainsi que la petite dose de puissant sédatif.
Sourire démarre et s’engage sur la voie rapide. A 17 heures c’est la fin de la dernière visite des catacombes et il faut y être quand le gardien fermera les portes. Aline pose sur le siège libre le stéthoscope et le matériel pour prendre la tension.
16h45, Ellie est déposé sur le trottoir à une cinquantaine de mètres de l’entrée des catacombes. Sourire redémarre et fait des tours de place en attendant le moment d’intervenir.
17h 04, le dernier groupe de visiteurs sort et la guichetière baisse les rideaux de fer du kiosque.
17h05, le gardien sort son trousseau de clefs et ferme les portes. Ellie arrive à sa rencontre, il faut qu’elle le croise devant la grande entrée du pavillon de fonction.
17h10, le gardien après avoir tout vérifié se dirige vers le petit bâtiment, Ellie presse le pas et place son sac à main bien à plat sur sa hanche.
17h10 et 05 secondes, Ellie bouscule le gardien en le croisant, ce dernier fait une grimace en portant sa main sur sa cuisse.

-        Ho excusez-moi monsieur, j’avais la tête ailleurs, je ne vous avais pas vu. Se confond Ellie.

-        Quelque chose m’a piqué, ce doit-être la boucle de votre sac. Faut faire attention où vous marchez mademoiselle ! Peste le gardien.

-        Vraiment je suis désolé monsieur.

-        Oui… Mais hé… Je ne… Que …. Bégaie l’homme en commençant à perdre l’équilibre.

-        Monsieur ça ne va pas ? Monsieur ! Dit Ellie en le soutenant.

-        Que… Q…ce… Qui…m’arr… ive ?

-        Je vous tiens monsieur, je vous tiens ! Vous devez avoir un malaise.

Un couple et une dame s’approchent.

-        Que se passe-t-il ? Demande la dame.

-        Je ne sais pas, je crois qu’il fait un malaise. Aidez-moi, je ne pourrais pas le tenir longtemps debout. Répond Ellie.

Mike et Gary accourent du trottoir d’en face.

-        Tenez bon Mademoiselle ! Crient-ils en arrivant et poussant les curieux qui commencent à s’agglutiner.

-        Il faut appeler des secours ! Fait un jeune homme en sortant son portable.

Au même moment le monospace de Sourire stoppe à leur hauteur. Baccardi ouvre la vitre et déclare :

-        C’est un accident, je suis médecin ! Hurle-t-il.

-        Justement j’allais appeler les pompiers. Fait le jeune homme.

-        Laissez, je m’en occupe, j’ai mes infirmières avec moi. Dit-il en sortant précipitamment de la voiture muni du stéthoscope.

Il fait écarter les badauds et soulève les paupières du gardien pour regarder son blanc d’œil.

-        S’il-vous-plait messieurs, s’adresse-t-il à Gary et Mike qui le tiennent toujours, installez le à l’arrière de mon véhicule. Mademoiselle, s’adresse-t-il ensuite à une de ses infirmières, Prévenez les urgences de l’hôpital Saint Vincent de Paul que nous sommes susceptible de leur apporter un malade. Donnez mon nom ils me connaissent. Joue-t-il à merveille son rôle.

Sourire fait semblant de téléphoner.
Les deux complices assoient le gardien inanimé sur un siège arrière du monospace. Aline lui soulève une manche pour lui prendre la tension. Les curieux se pressent dans l’encadrement de la portière. Le faux médecin Baccardi s’énerve.

-        Mesdames et messieurs, reculez ‘sil-vous-plait, tout va bien nous prenons en charge cet homme. Rentrez chez vous ! Leur dit-il d’un ton autoritaire.

Les badauds, y compris Ellie, Mike et Gary s’éloignent du véhicule de quelques mètres. Baccardi fait paravent de son corps, Sourire se penche par-dessus les sièges et fait les poches du gardien pour en sortir le trousseau de clef, puis sur le siège à côté d’elle, étale toutes les vieilles clefs à la recherche de celles qui ressemblent le mieux à celles du gardien pour les remplacer dans le trousseau.

-        Dépêches-toi, la dose était très faible, il va bientôt se réveiller. Prévient Aline.

-        J’ai presque fini encore quatre et c’est bon.

Une femme sort du pavillon affolé et se précipite au véhicule ; Baccardi fait barrage.

-        C’est mon mari ! Fait la femme.

-        Ce n’est rien madame un petit malaise je suis médecin.

-        Ha bon… Oui, alors très bien. Un malaise vos dites ? S’affole la femme en tentant de regarder par-dessus l’épaule de Baccardi.

-        Ne vous inquiétez pas madame et si besoin nous avons déjà prévenu l’hôpital. Rassure-t-il.

Le trousseau est complet, Sourire le remet dans la poche du gardien juste à temps car se dernier commence à refaire surface.
Quelques secondes plus tard il ouvre grand les yeux et parcours l’habitacle du monospace l’air surpris.

-        Qu’est-ce que je fais là ? Interroge-t-il Aline.

-        Vous avez eut un malaise monsieur ! Lui répond-elle.

-        Un malaise ? Réfléchit-il.

-        Oui, il y avait une jeune femme avec vous. Précise Baccardi.

-        Une jeun… Oui, ça y est, elle ne regardait pas où elle allait et nous nous sommes rentré dedans et après… Apres je me suis senti bizarre et puis, plus rien.

-        A première vue monsieur, vous avez un manque de vitamine. Estime Baccardi.

-        Ha bon ? Mais je mange plutôt bien et équilibré. Mais qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

-        Je suis médecin et voici mes deux infirmières. Présente Baccardi.

-        J’ai de la chance alors !

-        J’ai regardé vos yeux et ils sont un peu sec, c’est un symptôme de manque de vitamine. Il faudra consulter votre médecin traitant, rassurez-vous ce n’est pas grave du tout, il vous faut simplement une bonne cure de vitamine pendant deux semaines. Baratine Baccardi.

Deux gardiens de la paix s’approchent.

-        Il y a un problème ? Demande le plus gradé.

-        Non c’est ce monsieur il a fait un petit malaise sur le trottoir et je suis médecin alors je suis intervenu. Répond Baccardi.

-        Et il va mieux le monsieur ? Se renseigne l’agent de police.

-        Heu oui, je ne comprends pas ce qui m’est arrivé. C’est bien la première fois que ça me fait ça. Répond le gardien en sortant du véhicule.

-        Très bien alors si ce monsieur n’a plus besoin de vos services vous circulez car le stationnement est interdit ici. Commande-t-il à la conductrice du monospace.

-        Bien, au-revoir monsieur et surtout allez consulter votre médecin traitant. Fait Baccardi en prenant place sur le siège passager avant.

-        Merci ! Merci beaucoup ! Répondent le gardien et sa femme en se dirigeant vers l’entrée du pavillon donnant accès au logement de fonction.

Le monospace démarre direction le parking souterrain payant. Une fois bien garé, Sourire retire les collants qui modifiaient son immatriculation, le caducée, puis ôte ses lunettes teintées et le faux grain de beauté collé sur sa joue. Maintenant, ils ont rendez-vous avec le restant du groupe dans un grand café pour faire le point avant d’ensemble aller au restaurant puis au cinéma en attendant le camion.



Episode 106


 Soirée entre amis


Dans un grand café parisien du 14eme arrondissement, le groupe à monopolisé tout un angle de la salle.

-        Alors ça y est, on a les clefs. Se réjouie Mike.

Sourire les sort de sa poche et les donne à Mirabelle.

-        Il y en a 11, ce sera à vous de trouver la bonne ou les bonnes car il est possible qu’il y ait en plus de la porte d’entrée, des grilles à l’intérieur. Prévient-elle.

-        Nous nous débrouillerons. Fait Mirabelle confiante.

-        Et tu crois que le gardien ne va pas s’apercevoir qu’on lui a échangé ses clefs ? Interroge Lady Dark.

-        Je pense que non, et puis, il n’est pas toujours en train de les sortir de sa poche pour les regarder et j’ai bien fait attention qu’elles soient d’apparences identiques. S’il ne les observe pas de trop près, il n’y verra que du feu. Répond Sourire.

-        C’est surtout demain matin à l’ouverture qu’il va faire une tronche de trois pieds de long. Ricane Ellie.

-        On sera déjà loin. Dit Dorine.

-        J’espère que Bonemain, le mage et Jack n’ont pas de problème et qu’ils seront à l’heure. Soupire Aline.

-        Avec Arnak, pas de souci, c’est le roi de l’illusion et il est capable d’embrouiller n’importe quel flic en cas de contrôle. Rassure Ellie.

-        Ils ne doivent plus être loin de la ville, Bonemain avait prévu qu’ils arriveraient vers 23H30 et qu’ils attendraient en périphérie pour être à l’heure au rendez-vous. Formule Sourire.

-        Je vais bien m’amuser demain mais pas vous. Intervient Baccardi à l’adresse de ses amis de Fantasmaginaire.

-        Et pourquoi donc ? S’étonne Mirabelle.

-        Parce que cette histoire de clefs échangées va surement faire une manchette dans les journaux que vous ne pourrez jamais lire tandis que moi je continuerais à jouir de la fin de cette histoire. Réplique-t-il avec un petit sourire provocateur.

-        C’est vrai mais nous, à l’inverse, nous auront le divertissement d’amener les prédicateurs au chym. Réplique narquoise Mirabelle.

-        Haaaa oui, je vais louper ce grand moment. Admet Baccardi.

-        Surtout, imagine un peu si tu avais repris le commandement de ton navire, que tu les rencontres sur l’océan et que tu les fasses prisonniers pour les vendre. Envisage Mike.

-        Ha, ha, ha, ha ! là je dois avouer que ce serait vraiment un pur moment de grosse rigolade. Je n’ose même imaginer leurs têtes, ha, ha, ha, ha ! Mais ce n’est pas cela qui me fera changer d’avis. Quand j’ai accepté cette mission et que je vous avais recommandé auprès de l’impératrice je n’étais déjà plus un vrai Kidnapingre et aujourd’hui, je ne le serais jamais plus.

-        Je t’admire Baccardi car il doit être très pénible de quitter son monde, son pays, ces racines et d’admettre qu’on ne pourra plus jamais faire marche arrière. Dit Gary en soufflant sur la mousse de sa bière.

-        Oui, j’avais pris cette décision le jour où j’ai empêché Mike de tirer sur Horace de Fantenay. Je dois vous avouer que depuis j’ai passé quelques nuits agitées, car comme tu le dis, c’est difficile de décrocher définitivement du monde où on a ouvert les yeux. J’ai même souvent pensé revenir avec vous, vendre le Troudanlo et m’associer avec Glassalo pour créer le plus grand restaurant jamais ouvert dans aucun de tous les ports du monde de Fantasmaginaire mais… Mais non et comme je l’aie déjà dit, je ne voulais plus être un kidnapingre ni de près, ni de loin. Ici je ne suis que Baccardi et si je raconte mes histoires on ne dira pas de moi que je suis un Kidnapingre mais que j’ai beaucoup d’imagination. Je suis heureux croyez-le et plus rien ne me fera changer d’avis !

-        Nous ne pouvons que te souhaiter la meilleure vie possible dans ta nouvelle patrie. Lève son verre Gary.

Tous ensembles ils trinquent.

20h10, ils entrent dans un restaurant réputé. Les natifs de Fantasmaginaire invitent histoire de dépenser les derniers Euros que leur avait donnés le mage Arnak.
Ils sont joyeux, rient et plaisantent, mais cette joie dissimule au fond d’eux la grisaille d’une fin d’aventure et d’une séparation annoncée.
23h55, C’est la dernière séance, ils s’installent dans les fauteuils d’une salle de cinéma. Sur l’écran défile un film d’agent secret au service de sa majesté. Sans doute qu’aucun parmi eux ne suit attentivement l’histoire et que ce soir le thème du film a bien peu d’importance.
1h25, Ils sortent du cinéma, l’atmosphère est douce et ils vont le long des trottoirs au hasard. Ellie a mise en fonction son téléphone portable pour recevoir le message de Bonemain quand il arrivera dans les environs de la place Denfert-Rochereau. Elle voudrait que le temps arrête sa course, juste pour une journée, une modeste journée de plus.
Prière illusoire, elle le sait… Ils le savent tous.
Dans leurs têtes se projettent sur un petit écran privé les images passées de leur aventure. Les plaisanteries, la mission, les bagarres de polochons, les fous rires, les bon petit plats de Lady Dark et aussi les petits bizutages et les fessées. Une pensé également pour Melle Véra restée toute seule dans son grand château. Peut-être arpente-t-elle les longs couloirs en entendant encore résonner les éclats de voix et de rires qui ont animé le château plus de trois mois. Peut-être regarde-t-elle à travers les vitres le grand parc endormi en finissant nostalgique le dernier biscuit à la noix de coco qu’avait fait Lady Dark avant de partir.
Les trottoirs, les rues et les avenues sont vides, seuls quelques automobiles et taxis passent de temps en temps.
2h18, le portable d’Ellie grésille, elle le colle à son oreille et écoute le bref message, puis annonce à ses amis que le camion sera à Denfert-Rochereau dans une quinzaine de minutes.



 Episode 107


 Chacun sa route


2H34, Bonemain stationne en face de la gare et attend le signal de Gary confirmant qu’ils sont en possession des clefs. Une fois le contact établi, il coupe le moteur.
Le mage Arnak et Jack descendent de la cabine et inspectent les alentours. Une automobile passe mais aucun piéton en vue si ce n’est que les membres du groupe.
Bonemain descend à son tour et ouvre le haillon. Mirabelle, Aline, Dorine, Mike et Gary se précipitent et montent pour ouvrir la grosse armoire. Le temps d’en sortir les deux prédicateurs, Bonemain referme le haillon pour éviter que le peu d’automobilistes qui passent voient ce qui se passe à l’intérieur du camion. Quinze minutes plus tard il rouvre pour laisser descendre.
Childéric Halebard et Horace de Fantenay semblent en forme et des chapeaux large bord leur dissimulent pratiquement tout le haut du visage.  Le mage Arnak fait activer pour les conduire jusqu'à l’entrée des Catacombes. Bonemain salut tous le monde, remonte dans sa cabine et s’en retourne vers la Bretagne.
 Mirabelle va en solitaire à la porte des catacombes et essaye le plus rapidement possible de trouver la bonne clef. Les autres sont éparpillés en surveillant du coin de l’œil Mirabelle. Les deux prédicateurs ne disent pas un mot et pour cause, ils ont chacun un couteau pointé dans les reins et ont été prévenu qu’au moindre cri ou au moindre geste suspect la lame entrerait jusqu’à la garde.
Mirabelle ouvre la porte, Aline, Dorine, Baccardi et Gary pressent Childéric et Horace à traverser la rue puis d’entrer dans les catacombes. Suivent à quelques secondes, Lady Dark, Ellie, Sourire et Jack.
Les deux derniers à s’introduire sont le mage et Mike qui referment la porte derrière eux. Très vite le groupe se dirige à l’éclairage de leur lampe électrique en suivant le fléchage de la visite. Les escaliers les enfoncent profond sous l’asphalte de la ville. Quelques grilles à ouvrir et ils retrouvent un peu plus loin la galerie par laquelle ils étaient arrivés.

-        Voilà, c’est ici ! Ils ne nous restent plus qu’à nous dire au-revoir. Fait le mage en posant son lourd sac au sol.

Ils s’embrassent, s’enlacent et les larmes coulent sur les joues d’Ellie, Sourire, Dorine, Lady Dark, Jack et Mike. Le mage fait un dernier tour en faisant scintiller des étoiles au dessus de leurs têtes.
Baccardi attrape Dorine et Mike par les épaules.

-        Une extraordinaire histoire qui se termine là hein ? J’aurais regretté de ne pas un jour sur l’océan vous avoir rencontré. Quelle épopée ! Vous savez que c’est en partie grâce à vous que je ne serais jamais plus un Kidnapingre. Mike mon ami, quand tu vas écrire nos aventures, ne soit pas complaisant avec ce que je fus en tant que capitaine Baccardi, kidnapingre commandant du Troudanlo. Dis la vérité et raconte l’histoire telle qu’elle s’est réellement déroulée. Nous nous reverrons plus alors c’est la dernière chose que je te demande Mike.

-        C’est promis. Dit le jeune homme en épongeant ses larmes d’un revers de manche.

-        Et toi Dorine, j’espère que tu te souviendras de ma main autant que je me souviendrais de tes fesses.

Dorine se plaque le visage sur le torse de l’homme en sanglotant.
Baccardi se tourne vers Aline, Mirabelle, Lady Dark, Gary et le mage Arnak.

-        Je garderais au plus profond de mon cœur un très bon souvenir de vous et j’espère que de votre côté, vous ne garderez de moi le meilleur et que vous me pardonnerez le plus mauvais. Déclare-t-il la voix cassé d’émotion.

Derrière lui,  Ellie, Sourire et Jack ont les visages délavés et ravagés de tristesse.

-        Je vous redonne les clefs du gardien, refermez bien les portes en sortant et mettez les dans la boite aux lettre du pavillon. Dit Mirabelle en tendant le trousseau à Baccardi.

-        Tenez vous quatre, il me reste sept triangles d’or, je vous les offre. Dit le mage en tendant les pièces au creux de sa paume.

-        Merci Arnak ! Adieu mes amis et transmettez mes amitiés à Glassalo. Lance Baccardi en signant cette dernière phrase d’un petit clin d’œil fraternel.

Le mage et Gary poussent les prédicateurs en avant et la petite troupe s’enfonce dans la galerie interdite au public.
Ellie, Sourire, Jack et Baccardi restent jusqu’à ce que les petites lumières des lampes électriques disparaissent dans la profondeur sombre des catacombes.

Le groupe progresse aisément en suivant le reflet de leurs lampes dans les billes. Derrière, le mage Arnak les ramasse méthodiquement et les remet dans le sac de toile.
six heures plus tard, ils font halte dans un large croisement pour installer un bivouac.
Les deux prédicateurs sont allongés sur des couvertures puis ont les chevilles et les poignets liés ensemble avec une marge d’une cinquantaine de centimètres.

-        Vous êtes fous, vous allez nous perdre dans ces catacombes ! Proteste Childeric.

-        Ne t’inquiète pas, nous avons parfaitement balisé l’itinéraire. Après nous être bien reposé, si mes souvenirs sont exacts, il nous restera environ six ou sept heures de marche avant d’atteindre la sortie sur le monde de Fantasmaginaire. Répond le mage Arnak.

-        Pfff, le monde de Fantasmaginaire. Fait Childéric septique en posant sa tête sur son sac et se recouvrant avec la couverture.

Mirabelle, Lady Dark et Mike éteignent leurs lampes, c’est le noir complet, ils s’endorment.



 Episode 108


 Destination finale


Le premier à ouvrir un œil et allumer sa lampe est Gary. Il éclaire les deux prédicateurs qui dorment encore à poing fermés.
Un peu plus loin Mirabelle se redresse et secoue Dorine et Mike.
Quelques secondes plus tard Lady Dark allume sa lampe et fouille dans son sac pour en sortir  de quoi se restaurer avant de reprendre la marche.
Le mage réveille les prédicateurs ? Gary leur défait les liens pour qu’ils puissent déjeuner mais avant, il les accompagne un peu plus loin pour qu’ils se soulagent.

-        Alors en forme ? Leur demande-t-il.

-        J’ai mal aux côtes, le sol est trop dur. Se plaint Horace de Fantenay en refermant sa braguette.

-        Ceux qui ont creusé ces galeries n’ont pas prévu de chambres d’hôtel pour les voyageurs. Plaisante Gary. Après ça, les bannettes sur les bateaux vont te paraitre très confortables. Ajoute-t-il.

Ils reviennent au bivouac et s’installent.

-        Vous parlez de bateau mais ça ne sent pas beaucoup la mer dans ces catacombes. Ironise Childéric en buvant un café chaud.

-        Ne t’impatientes-pas, dans quelques heures tu la verras la mer. Prévient Aline.

Petit déjeuner pris, les couvertures rangées dans les sacs et les piles des lampes changées, la troupe reprend sa route en suivant toujours les petites billes.
4 heures plus tard ils font une halte dans l’élargissement d’une galerie et reprennent des forces en grignotant le restant de vivres.

-        Vivement qu’on arrive et j’espère que les gardes impériaux vont nous cuisiner un bon petit ragoût de Brigantin avec des pommes de sable. En rêve Lady Dark.

-        Ou du lapin de mer à la braise. Adjoint au menu Mike.

-        Un bon gâteau à la gelée de Pechavaz. Achève Aline.

-        C’est long parce que nous reprenons le même itinéraire qu’à l’aller, ce n’est certainement pas le plus court. Fait le mage Arnak en faisant sauter de minuscule lutin dans sa chevelure.

Childéric hausse les épaules.
Une heures plus tard ils se remettent debout et poursuivent leur marche.
Le mage Arnak avait assez bien estimé le temps car deux heures plus tard ils bifurquent dans la galerie de sortie et aperçoivent au bout du rétrécissement la lumière. Gary se retourne vers les deux prédicateurs.

-        Nous voilà arrivés à Fantasmaginaire messieurs, j’espère que vous êtes content. Leur annonce-t-il avec un large sourire.

-        Nous sommes avant tout contents de revoir la lumière du jour et je peux vous dire que vu le temps que nous avons marché votre Fantasmaginaire doit se situer quelque part en grande banlieue Parisienne. Répond Horace de Fantenay.

-        Hé bien j’espère que tu as un bon souvenir de la banlieue Parisienne parce que tu vas être surpris. Lui réplique Dorine en rigolant.

Cinq minutes plus tard ils sortent. Pour le moment ils ne voient rien du paysage car il est masqué par la végétation qui camoufle l’entrée du trou. Gary et Mirabelle font avancer les deux prédicateurs vers le bout de la plateforme et une fois le feuillage plus ouvert, leur font découvrir le point de vue.

-        Alors les deux marioles, qu’en pensez-vous ? leur demande Gary Hilare.

Childéric Halebard et Horace de Fantenay font un tour d’horizon en ouvrant de grands yeux effarés.
Dorine s’approche.

-        Vous ne trouvez pas qu’elle à drôlement changé la banlieue de Paris ? Les interroge-t-elle.

-        Mais…. Non, c’est impossible ! Fait De fontenay.

-        C’est encore une de vos illusions ! Suspecte Halebard.

-        Dites-moi vous deux, vous ne trouvez pas que pour une illusion c’est un peu trop réel ? Questionne le mage Arnak.

-        Réel vous dites ? Avec une mer violette et un ciel de tonalité rose orangé !

-        Désolé, cela fait des millénaires que nous n’avons pas repeints… Sans doute parce que la couleur nous convient bien. Répond le mage moqueur.

-        Arrêtez vos tours de magie et dites-nous exactement où nous sommes ? S’emporte Horace de Fantenay.

-        Vous êtes chez nous, dans le monde de Fantasmaginaire, vous avez notre parole à tous ! Répond le mage.

-        Baliverne ! Eructe De Fantenay.

-        Si ça te fais plaisir de le croire que c’est une connerie alors tant mieux. Maintenant en route, on nous attend sur la plage. C’est par là ! Commande Mirabelle en montrant la direction du doigt.

La descente est raide et quand ils aperçoivent la plage en contrebas, les natifs de Fantasmaginaire sont heureux de constater que le camp des gardes impériaux n’est pas déserté.
Un peu plus bas ils pénètrent dans le sous bois et les deux prédicateurs commencent sérieusement à se poser des questions en regardant certaines plantes et feuillages très différents de ce qu’ils connaissent.
Arrivés au pied du versant, les prédicateurs découvrent la plage et avec encore plus d’étonnement, les gardes impériaux qui viennent à eux. Un ambassadeur les accompagne et manifeste sa joie.

-        Vous êtes enfin de retour on y croyait plus et l’impératrice avait déjà donné des ordres pour démonter le camp dans deux semaines. Dit-il.

-        Et bien nous voilà ! Fait joyeusement le Mage Arnak.

-        L’impératrice va être prévenue dans les prochaines secondes. Mais qui sont ces deux personnes et où est le capitaine Baccardi ? Interroge-t-il en pointant de l’index les deux prédicateurs.

-        Ces deux hommes sont des prisonniers mais je parlerai de leur devenir en particulier avec l’impératrice. Pour ce qui est de notre ami Baccardi, ne comptez plus sur lui, il ne reviendra plus jamais à Fantasmaginaire. Répond Arnak.

-        Il est mort ? Interroge l’ambassadeur avec un étonnement respectueux.

-        Pas du tout, il est même bien vivant mais il a décidé de rester de l’autre côté.

-        Bien… Cela va réjouir la marine Vagalâmeur de ne plus avoir sur l’océan un écumeur aussi redouté. Expire l’ambassadeur réjoui de la décision de Baccardi.

-        Je le pense également et lui aussi d’ailleurs.

-        Et ces deux prisonniers faut-il les mettre aux arrêts ?

-        Non, collez-leur deux gardes pour les surveiller et laissez-les circuler comme ils le désirent. Ils ne peuvent aller bien loin sur cette grande île, ils ne connaissent rien ici. Préconise le mage Arnak.

-        Monsieur je ne sais pas qui vous êtes mais moi je suis le prédicateur Horace de Fantenay et je vous serais très reconnaissant de téléphoner à ce numéro. Tend-il une carte d’invitation.

L’ambassadeur un peu surpris lit ce qu’il y a de marqué et :

-        Que dois-je faire avec ce grand numéro ? Pose-t-il la question au prédicateur.

-        Téléphoner, c’est mon avocat.

-        Téléphoner ?

-        Ne faîtes pas l’imbécile monsieur vous avez très bien compris. S’énerve De Fantenay.

Gary éclate de rire suivit de tous les autres membres du groupe.

-        Ha, ha, ha, ha ! Mon pauvre De Fantenay, l’ambassadeur ne sait même pas ce que veut dire « téléphoner » Des téléphones à Fantasmaginaire il n’y en à pas. Peut-être dans l’avenir mais ce jour lointain vous ne serez plus de ce monde et nous non plus. Ha, ha, ha, ha ! Leur dit le mage Arnak.

-        Ça suffit cette mascarade ! S’emporte le prédicateur.

Mirabelle le saisit par le col et le secoue rudement.

-        Ecoute bien Horace, tu ne vas pas commencer à nous les briser avec tes petits caprices d’un autre monde. Ici tu es chez nous alors tu la mets en veilleuse ! Maintenant, estimes-toi heureux qu’on ne t’enchaine pas et qu’on te laisse libre de tes mouvements mais ne nous oblige pas à changer d’avis, Compris ? Et c’est valable aussi pour toi Childéric !

-        Mais je n’aie rien dit moi ! S’exclut-il.

-        Et bien continue comme ça, c’est parfait. Apprécie Mirabelle en lâchant le col d’Horace de Fantenay.

-        Autre chose, intervient Dorine, N’allez pas vous tremper les pieds, les hauts fonds du bord des îles sont infestés de serpents rouges. Vous connaissez les serpents rouges le mage vous en a déjà fait apparaitre mais ceux qui nagent dans cette mer ne sont pas des faux.

-        Pour plus de précision, les serpents rouges vous injectent un venin paralysant seulement les muscles et ensuite ils vous dévorent en commençant par les pieds. Je vous laisse imaginer le supplice. Ajoute Aline avec un petit rictus.

L’ambassadeur appelle un officier pour qu’il organise la garde des deux prédicateurs. Ceci fait il invite les missionnaires à se reposer sous sa tente en attendant d’avoir leurs propres quartiers que déjà des gardes impériaux s’affairent à monter.
Une heure plus tard, l’ambassadeur informe que l’impératrice croise avec sa galère à une journée de l’île du centre et qu’elle mouillera demain dans la rade.




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