LECTURE DE LA SAGA

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mercredi 2 avril 2014

F2 épisodes 22, 23, 24, 25





Episode 22

Niveau 2.

A bord, malgré la bonne cuisine de Lady Dark, la tension montait. Ces petites escarmouches presque quotidiennes énervaient l’équipage.
 Ce matin, Dorine avait passé ses nerfs sur un nouveau mousse gabier. Ce n’était pas un comportement très apprécié et après le quart elle sera donc convoquée chez le capitaine.

-        Pourquoi tu t’es irrité contre ce gars qui ne t’avait rien fait ? La questionnais-je en remuant les camemberts à graines.

-        Fallait bien que je trouve quelque chose pour me faire punir. Me répond-elle à voix basse en esquissant son petit sourire espiègle.

-        Tu as fait exprès ?!!

-        Parfaitement mousse Mike ! Me snoba-t-elle.

-        Mais sais-tu que tu risques le niveau 2 pour avoir insulté et bien secoué ce nouveau ?

-        Je le sais très bien… J’ai vraiment envie d’essayer et je suis sûr que ça doit être céleste. Et toi ça ne te tente pas une bonne punition ?

-        Non, et j’espère que tu te rappelles  ce que je t’ai dis au sujet du niveau 2 ?

-        Bien sûr Mike mais j’ai envie de franchir ce cap pour voir. Me répondit-elle rêveuse.

-        Et bien moi, juste une petite fessée au premier niveau me comblerait amplement vois-tu.

-        Alors… Qu’attends-tu ? s’étonna-t-elle de ma réponse.

Je me suis rapproché de son oreille pour parler encore plus bas et lui raconter en toute discrétion ma tentative avec Clakett et la frustrante conclusion. Dorine me posa une tendre main sur la joue.

-        Ça ce n’est pas de chance ! Me dit-elle complaisante.

-        Aline m’a dit que dans six ou sept jours elle me retirerait les fils alors…

-        Hoouuu ! c’est douloureux ! Fit Dorine en secouant sa main.

-        Je sais, mais je suis prêt à accepter le double contre une fessée de Clakett. Je dois t’avouer que depuis ma dernière punition, cette femme me fascine… Ou plutôt m’hypnotise… Enfin non, ce serait plutôt… En fait je ne sais pas trop, en tout cas elle me fait quelque chose. A chaque fois que je la vois, ça m’excite !

Dorine haussa les épaules en ouvrant le versoir à grain pour nourrir les ventilettes.
Peu avant la fin du quart, le maître principal Bièle rappela rudement à Dorine sa convocation chez le capitaine.
Juste le temps de passer à notre poste d’équipage pour une petite toilette, changer de vêtement et voilà ma copine prête à affronter une des sanctions du second niveau à moins que le capitaine soit clément mais en ce moment j’en doute. De toute façon, le grand gagnant ce sera Gary.

-        Tu me raconteras ! Lui réclamais-je avant qu’elle ne sorte de notre chambrée.

J’étais sur le pont principal quand elle est revenue un bon moment plus tard. Elle n’affichait pas une mine très réjouie.

-        Alors ? lui demandais-je ?

-        Très dur ! Se contenta-t-elle de dire en se dirigeant vers le réfectoire.

-        Raconte-moi !

-        Après manger dans la chambrée, Jéon et Glodine seront au quart. Répondit-elle en s’installant très délicatement sur la chaise avec une petite grimace.

Visiblement, elle ne semblait pas satisfaite de l’expérience et il me tardait d’en savoir d’avantage mais je me gardais de toute question à se sujet dans ce petit réfectoire bondé.
Après s’être restauré nous nous sommes rendus dans notre poste d’équipage. Comme prévu, les deux autres assuraient le quart et à part quelques mousses et matelots qui se reposaient, nous étions tranquilles, il nous suffisait de ne pas parler à voix haute. Je fermais la porte de notre petit compartiment au verrou.
Dorine fouilla dans sa poche pour prendre une fiole et me la donner.
-        Tiens Mike, c’est une huile apaisante que Gary m’a conseillé après m’avoir corrigé. Je te serais très reconnaissant de me masser les fesses avec. Me dit-elle en s’allongeant sur sa bannette.

-        A ce point là ? Que je plaisantais histoire de.

Comme seule réponse elle souleva sa jupe et baissa sa culotte. Je mis ma main devant ma bouche pour étouffer ma stupéfaction. Bordel, elle avait les fesses très marquées et les rougeurs boursoufflées étaient soulignées de violet.

-        Houla, c’est vraiment du sérieux le niveau 2 ! Avec quoi il t’a frappé ? Que je questionnais en n’osant rien toucher.

-        Avec une tawse ! M’informa-t-elle en m’invitant à lui appliquer rapidement l’huile.

C’est avec le plus de douceur possible que je  massais ses fesses meurtries.

-        Comme je m’y attendais, me racontait-elle, le capitaine à jugé que mon comportement devait être sanctionné au niveau 2 par 30 coups. De quoi je n’en savais rien mais cela ne m’importait peu du moment que j’avais ma punition. Je te jure qu’à ce moment là rien ne pouvais me plaire d’avantage. Bièle m’a conduit chez Gary avec le bristol puis il est repartit. Maître Gary à appelé Clakett parce que c’est elle qui à les clefs du local de punition mais aussi Aline parce qu’un médecin doit assister au châtiment et éventuellement le stopper. Donc je fus emmené vers ce compartiment et je peux t’affirmer que je mouillais déjà ma culotte de plaisir.

-        Il y a donc bien une salle spéciale. J’en avais entendu parler mais… Lui demandais-je confirmation.

-         Oui, elle est vers l’avant, sous la cuisine. Ce n’est pas très grand mais c’est parfaitement isolé et je peux te dire qu’il y a tout ce qu’il faut pour te faire passer un sale quart d’heure.

-        Je vois ça !

-        Donc Gary ma ordonné de me mettre nue et ensuite il m’a attaché à un chevalet. Je te jure que je n’en pouvais plus et j’avais hâte d’être corrigé. Mon attente ne fut pas longue et j’allais très vite regretter mon envie de châtiment.

-        C’est quand tu as vu la tawse tu t’es dit que ça allait être vraiment trop hard.

-         Ho non ! La tawsé ne me faisait pas peur, au pensionnat du « S » j’en avais déjà reçu… Mais 30 coups par Gary c’est carrément un autre monde. Ho la la !... Dès les premières frappes ce fut terrible ! J’ai bien serré les dents en me disant qu’une fois dix ou douze coups j’allais y trouver du plaisir… Mais pas du tout, il frappait fort et c’était de plus en plus horrible ! Chaque coup était comme un dépôt de lave sur ma peau. Je le suppliais d’arrêter mais rien y faisait, il à continué méthodiquement en prenant bien son temps entre chaque frappe pour les ajuster avec une relative sévérité et ce, jusqu’au bout. Oh Mike, ne fais pas de connerie qui te vaudrait le niveau 2… C’est vraiment un conseil ! Me dit-elle la voix chevrotante.



-        Avec ce que je vois et ce que tu me raconte je n’aie vraiment pas envie et ça me soigne de toutes tentatives d’y goûter un jour de folie passagère.

-        Oui Mike, le niveau 2 c’est comme le 3 mais en privé et ce n’est pas pour nous.

-        Tu as raison, c’est pour les gros masos ce genre de châtiment. Je t’avais bien dit de te méfier ! Lui rappelais-je.

Il est vrai qu’au regard des marques sur ses fesses je ne pouvais avoir de doute sur le supplice qu’elle avait enduré et encore moins aimé. Je m’appliquais à la masser aussi doucement que possible et ma main plongeait de temps en temps vers son entrejambe. Je ne sais pas pourquoi mais j’avais ce désir de sentir au bout de mes doigts ses petites lèvres et petit à petit, sans la brusquer, j’explorais un peu plus loin jusqu’à effleurer ce petit appendice qui, je l’ignorais, devient si vite glissant. Dorine se laissait faire et écarta légèrement les cuisses comme pour inviter mes doigts à plus d’audace. Rien ne pouvais m’arrêter et je jouais pour la première fois avec un sexe opposé que je n’avais jusqu’à maintenant qu’admiré à travers le petit trou du vestiaire des filles au gymnase de mon bourg. Je découvrais sa douceur, ses volumes tendres et juste un petit peu son creux car je n’osais introduire plus profondément mon doigt. Dorine se trémoussait lentement en laissant de longues volutes de « Mmmmmm » s’envoler autour de son corps. Mes doigts allaient et venaient sur et dans cette douce pâtisserie fendue et nappé de jus. J’avais envie d’y coller ma bouche pour en apprendre le goût, mais sans doute trop novice je n’osais davantage qu’une main déjà bien satisfait de ce corps qu’elle m’offrait. Je sentais ses muscles se raidir et tout son être trembler. Elle à enfoncé sa tête dans le traversin pour étouffer sa voix et mon doigt animé de petits mouvements inexpérimentés chatouillait de plus en plus rapidement sa fente. Son bassin se soulevait, ondulait, retombait et remontait encore… Ses cuisses se sont refermées emprisonnant ma main comme si elle ne désirait plus s’en séparer. Ses mouvement devenaient plus saccadés, incontrôlés, plus expressifs du plaisir qu’elle prenait. Sa voix se perdait dans l’épaisseur du traversin, ses mains se crispaient sur le drap et son corps naviguait sur la bannette. Puis, elle s’est calmé dans un long soupir satisfait et nous sommes restés immobiles quelques instants.
Je retirais ma main avec précaution en lui donnant un petit bisou aux creux de ses riens. Elle se retourna, ses cheveux en bataille couvraient presque tout son visage.

-        Mike, c’est… Tu es vraiment trop gentil ! Ho Mike tu ne peux imaginer comme c’est bon ce petit plaisir après avoir reçu une telle correction.

Je m’en doutais bien mais je ne savais quoi répondre, j’étais comme un astronome à qui on venait d’offrir une étoile inconnue.
Dorine est allée se laver puis nous avons passé un moment au soleil de cette fin d’après midi sur le gaillard d’arrière.

Ce soir, à vingt heures nous seront de quart.




Episode 23

Pucelage.

Cette nuit nous avons encore subit une attaque éclair de la part d’un navire léger Kidnapingre. Pas de blessés ni mort, juste la voile avant hors d’usage. Les gabiers et boscos l’ont remplacée et s’affairent à rapiécer l’ancienne.
Ce matin, sur une idée du capitaine, les mécanos et les artilleurs allégeaient en poids les boulets de 18 livres en les marquant d’empreinte de foret. Il fallait qu’il ne pèse pas plus de 15 livres ce qui permettrait d’après les calculs de l’officier artilleur de tirer beaucoup plus loin et de ce fait peut-être éviter que ces maudites Dragonettes s’approchent trop du Bouchtrou. Les endroits ou il fallait ôter du métal étaient soigneusement tracés et pointés pour que les projectiles restent bien équilibrés afin d’assurer un tir précis. Nous ne devions pas percer trop profond au risque de fragiliser l’enveloppe et que le boulet se fragmente dans le fut à l’explosion de la poudre. Le pacha et l’officier artilleur pensaient que ces projectiles modifiés feraient moins de dégâts mais auraient une portée de 300 à 400 mètres de plus. Cela resterait bien sûr à démontrer.
En milieu d’après midi, un de ces bateaux Kidnapingre était signalé, il était temps de tester les boulets allégé. Les artilleurs mettaient en fonction les canons et l’officier de tir sur la vigie établissait de savants calculs avant de les transmettre aux chefs de pièces qui fignolaient avec la visée installée sur les canons.
Première salve.

-        C’est bon, ça marche, la porté est supérieure ! Hurla un officier artilleur.

 La cible n’avait pas été atteinte mais le capitaine faisait cette fois charger tout les canons bâbord pour une seconde salve et l’angle de tir fut réajusté en élargissant l’éventail car le navire ennemi manœuvrait vite.
Deuxième salve ! Trente quatre canons crachaient en même temps vers une cible à peine visible.

-        Ennemis Légèrement touché ! A transmis la passerelle.

Il était inutile de recharger, les Kidnapingres faisaient demi-tour.
C’était terminé et ceux qui n’étaient pas de quart quittaient les postes.
Au pied de la passerelle quelques officiers commentaient cette bataille navale plus que rapide, pour ne pas dire presque inexistante puisque les Kidnapingres n’avaient pas pu combattre n’étant pas arrivés assez prêt du Bouchtrou pour riposter. Un petit groupe d’une dizaine de matelots et mousses les entouraient.

-        L’artillerie de ces bateaux légers n’excède pas une quinzaine de pièces de petit calibre et ne supportant pas de grosses charges de poudre. Nous expliquait le maitre principal artilleur Danlemil. Ces petits canons tirent des boulets de 12 livres maximum et ont une portée de 600 mètres.  L’artillerie du Bouchtrou est particulière puisque les boulets sont tous de même calibre mais suivant le vide intérieur n’ont pas le même poids. Nous pouvons donc tirer d’une même pièce du boulet de 44, 36, 24 et 18 livres avec la même charge de poudre. Il n’y a qu’une trentaine de navires équipés de la sorte sur l’océan. Certains capitaines disent qu’il y a avantage à être armé ainsi et d’autres pensent le contraire.

-        Et vous, quel est votre avis maître principal ? Questionna le mousse Donemoi.

-        Les canons de ce type sont très lourds et ne peuvent équiper que de puissant navire comme le bouchtrou ou le Troudanlo de Baccardi. Oui, il faut des navires avec de gros souffleurs et de grandes voiles comme le notre mais même si la puissance de feu est importante il n’en reste pas moins que le poids de cet armement est un handicap pour les manœuvres rapides. C’est un choix ; ou moins d’armement et de plus petit calibre donc la vélocité dans les combats mais aussi la fragilité, ou la force de frappe avec des navires plus lourd mais aussi la lenteur dans les changements de bord due à l’importante inertie. Je crois que la différence ce fait beaucoup par l’expérience du capitaine, de ses officiers et la discipline de l’équipage. Expliqua Danlemil.

-        Le capitaine de ce navire Kidnapingre ne devait donc pas avoir beaucoup d’expérience. Lança le bosco Vendebou en ricanant.

-        Je l’ignore ! intervient l’enseigne de vaisseau Mirabelle. Mais ce capitaine a pris la bonne décision car les 3 ou 400 mètres que nous avons gagnés en portée de tir sont pour son bateau autant de distance à parcourir sous notre feu avant que ses canons puissent répondre et bien entendu autant de chance de se faire toucher. Ces attaques avec de si petits navires ne sont pas faites pour nous couler en un seul assaut, c’est théoriquement impossible à moins que le Bouchtrou soit à sec de munition. Non, leur but est juste nous causer des dégâts et amoindrir l’équipage.

Sur ce Dorine et moi avons quitté le groupe pour nous vautrer au bout du gaillard d’arrière à notre place favorite au pied du mat de pavillon.

-        Comment vont tes fesses ? Lui demandais-je.

-        Encore un peu sensible mais ça va. Le baume de Gary est efficace. Me répondit-elle avec une petite grimace.

-        J’ai un peu vu ce matin quand tu t’habillais, elles sont toujours bien marquées.

-        C’est sûr, ça va rester encore plusieurs jours, il m’a frappé fort !

-        Tu aurais du m’écouter au lieu de foncer tête baissée vers le second niveau, ou bien te renseigner plus précisément à ceux qui avaient déjà goûter. La veille Duvolan y était passé et il y a six jours c’était Aigrelett l’artilleuse.

-        Franchement, tu me vois aller leur demander de me raconter ce qu’ils ont reçu et de me montrer leurs fesses ? Je te ferais remarquer qu’on nous a sommés d’être discrets. Me rétorqua-t-elle.

Je ne pouvais qu’approuver.

-        Toi tu as la chance que Clakett te propose d’être fessée quand tu as envie. Ajouta-t-elle. Ce n’est pas mon cas avec Gary et pour me faire un petit plaisir, je dois obligatoirement faire une connerie et passer chez le capitaine.

-        Oui, et grâce à toi, maintenant je sais ce qu’est la sévérité du niveau 2. Si tu as encore une petite envie de bêtise, fais en une grosse car je te serais très reconnaissant que tu testes aussi le niveau 3.  Merci d’avance ! Que je blaguais pour la faire enrager.

-        Alors toi tu as de la chance que ça me couterait encore une correction parce que sinon je t’aurais attrapé par où tu sais et je te l’aurais tordue jusqu’à que le sang gicle histoire de te montrer ce qu’est mon niveau 3 à moi.

Instinctivement je me protégeais de mes mains.

-        Hey t’es folle ! elles sont encore toutes neuves ! Que je protestais.

-        Toutes neuves, tu rigoles j’espère ! Tu ne vas pas me dire que tu n’as jamais été avec une fille ? S’étonna-t-elle.

-        Ben… Je dois t’avouer que non ! Lui répondis-je un peu piteux.

Elle éclata de rire si fort que tous les membres d’équipage présents en extérieur avaient entendu.

-        Hey, tu es malade de rire comme ça, tu vas rameuter tous l’océan !

-        Excuse-moi Mike mais t’avoueras que c’est risible.

-        Excuse à mon tour mais je ne vois pas ce qu’il y a de comique. Je ne dois pas être le seul gars de 18-19 ans sur ce navire à n’avoir jamais couché avec une fille.

-        C’est certain… Disons que sur une trentaine de mousses masculins, pour ne parler que des nouveaux, vous devez être deux ou trois dans ce cas. Estimait-elle.

-        Pfff ! Disons surtout qu’ils y a beaucoup de vantards mais moi je suis sûr qu’il y en à au moins la moitié.

-        Ne prends pas ton cas pour une généralité Mike. Tu vois, moi qui a passé quatre années au pensionnat « S » qui n’était pas mixte, je peux t’assurer que tous les garçons de la ville faisaient le mur la nuit rien que pour entrer dans nos chambres et se glisser dans nos lits au risque de se faire prendre et passer une semaine en prison. Je peux t’affirmer qu’ils y en avaient qui ne devaient pas avoir plus de 16 ans.

-        Bravo ! Alors comme ça tu dévergondais les jeunots ?

-        J’avais leur âge mon cher. Répondit-elle en me toisant.

-        Alors tant mieux pour toi. Moi dans mon bourg il n’y avait pas de pensionnat de fille et mon collège n’était pas mixte.

-        Ah ouais alors dans ton bled il n’y avait que des mecs ?

-        Bien sûr que non ! Lui répondis-je comme une évidence.

-        Alors ?

-        Alors rien… Je n’ai jamais demandé à une fille et aucune ne m’a demandé. Voilà, c’est aussi simple que ça.

-        Mais quand même, ça devait te démanger un peu ?

-        Ben oui forcement. Lui avouais-je.

-        Alors pourquoi tu n’as pas cherché une jolie mignonne ?

-        Je… Je ne… Je ne sais pas !

-        T’es parents t’interdisaient d’en rencontrer ?

-        Non… Pas du tout.

-        J’ai beaucoup de mal à te comprendre. Tu n’aimes pas les filles c’est ça ?

-        Mais si ! C’est que…, j’aime les filles mais...

-        Suis-je bête, bien sûr que tu nous aimes bien… En tout cas assez pour les tripoter hein Mike ?

-        D’abord c’est toi qui m’avais demandé de te passer de l’huile. En parlant de ça, justement, tu veux que je te dise encore une chose qui va te clouer puisqu’on en est aux confidences.

-        Oh oui ! Avec toi je vais de surprise en surprise et j’adore.

-        Et bien quand je… Enfin tu sais la friction avec l’huile et…

-        Mais encore ? Me pressait-elle de savoir.

-        C’était la première fois que je touchais de mes doigts un sexe de femme. L’informais-je de ma découverte.

Dorine ferma les yeux en soupirant. Puis me pris le visage entre ses mains et me demanda.

-        Est-ce que cela t’a fait de l’effet ?

-        Ho oui… et… Je… Je bandais comme un fou.

-        Alors tu aurais dû t’allonger contre moi et me faire sentir ton érection. Nous étions seuls, le verrou était fermé, nous nous serions dévêtu et je me serais fait un grand honneur de te dépuceler. Mmmmm Je suis sûr que tu aurais beaucoup aimé.

-        Je… Je n’en sais rien… Je n’aurais jamais osé. Je ne sais même pas comment m’y prendre.

-        Ça ce fait tout seul crois-moi. Tu aurais découvert un bien plus grand plaisir que la branlette. Parce que depuis le temps tu as dû t’user copieusement la main.

-        Heu oui, enfin comme tous les gars. Relativisais-je.

-        Sacré Mike… Je ne sais de quoi demain sera fait mais un jour me passer de l’huile et jouer avec tes doigts ne te suffira plus, alors...

-        Alors tu es encore plus sadique que Gary de me provoquer comme ça !




Episode 24

L’ultime duel.

Le lendemain deux navires Kidnapingres avaient encore tenté leur chance. Un le matin qui avait réussi à  endommager un peu plus le souffleur arrière et le second l’après midi qui n’eut pas le temps d’ajuster ses tirs. En tout cas, ils ne reviendront ni l’un ni l’autre car leurs carcasses sont maintenant posées sur le fond de l’océan.
Nous pensions être tranquilles pour un bon moment et le Bouchtrou filait vers le port de Fantasmagination pour être convenablement retapé. Ce port du territoire impérial est le seul où l’impératrice autorise les navires d’autres territoires à faire escale et réparer. Si tout allait bien, nous y serons dans 4 jours.
Le matin suivant, la vigie à signalé le Troudanlo de Baccardi. Sans doute les capitaines qu’il avait soudoyé ne voulaient plus se frotter au Bouchtrou alors il venait enfin lui-même livrer bataille.
Malgré que notre navire soit légèrement diminué par les attaques successives, nous étions tous très confiants avec cette fois l’espoir de mettre fin à la carrière de Baccardi.
Visiblement il n’était pas au courant de notre modification et le Troudanlo avant d’être assez proche pour pouvoir riposter avec ses projectiles de 18 livres avait déjà reçu quelques uns de nos boulets de 15 livres. Baccardi devait enrager mais sur un bâtiment comme le Troudanlo, cela ne pouvait causer que des dégâts mineurs.
Les boucliers de la passerelle ont été relevés. Ces lourdes et épaisses protections qui se mettaient en position haute grâce à une charge de poudre assuraient la pérennité du poste de commandement contre tout boulet de n’importe quel calibre. De fines meurtrière horizontales n’assuraient qu’une vision étroite mais suffisante pour des capitaines et officiers expérimentés
L’engagement était maintenant total. Un feu si nourrit qu’une vingtaine de minutes plus tard l’acier des canons en rougissait. Les artilleurs balançaient des sceaux d’eau pour les refroidir.
Il fallait souvent se coucher au sol car la grenaille et les projectiles ramés entrait dans la salle des venteurs par les sabords et arrachaient les chairs de ceux qui se trouvaient sur le passage.
Un lourd boulet à crevé la muraille à tribord emportant une pièce d’artillerie. Des éclats ont balayé l’espace et quelques artilleurs gisaient maintenant dans une marre de sang.
Nous venions tous de comprendre que Baccardi avait la haine et que cette bataille serait terrible et peut-être fatale. Par la déchirure, entre les nappes de fumée on distinguait, suivant les manœuvres, te Troudanlo lui aussi sérieusement touché. Faut dire que ça canardait de tous les côtés.
Une explosion violente éclata la cloison qui nous séparait du compartiment du magasin d’outillage et le Bouchtrou bascula sur bâbord avant de lentement se redresser. Des boulets avait sautés les goulottes et roulaient. Je me planquais derrière le socle du globe tout en gardant une main sur les commandes du venteur afin d’exécuter les ordres.
L’unique canon tribord de la salle des venteurs encore en état n’avait plus assez d’artilleurs valides pour le servir. Deux blessés tentaient tant bien que mal de recharger mais visiblement ils étaient en grande peine. Côté Bâbord les deux pièces avaient juste assez de personnel. Il fallait faire quelque chose ! Je cherchais un officier… Bordel où étaient-ils ? Là-bas, Rolin allongé du sang plein le visage et plus loin une moitié du corps de Bièle. Je ne voyais pas Tabagri ni Lilote.
A pas plus de deux mètres de moi, Pipo était recroquevillé et tremblant contre un camembert. Je me levais et le tirais jusqu’à mon poste.

-        Pipo, tu me remplaces et écoutes bien les ordres compris !

Le visage trempé de larmes il m’a fait un signe positif en posant sa main sur les commandes du globe. Je rampais vers Jéon qui ne savait plus ce qu’il devait faire avec les fusils.

-        Jéon, prends la place de Dorine s’il te plait ! Lui hurlais-je presque dans l’oreille pour couvrir les sons de la bataille et qu’il comprenne mes paroles.

Il n’a fait aucune opposition à ce que je lui demandais.

-        Dorine, avec moi, on va aider les artilleurs tribord !

-        Tu as raison Mike ! Me répondit-elle en laissant son poste à Jéon.

Les deux matelots bien mal en point furent très étonnés de notre venue mais nous donnaient tout de suite les instructions afin de charger le canon au plus vite. Le Troudanlo était juste en face.
Un peu sur le côté, un second maître artilleur lourdement blessé avait encore la force de nous expliquer comment régler la hausse et s’aider de la lunette de visée.
La charge de poudre, le boulet, la mire, tout était bon et l’ennemi nous prêtait son flanc. Dorine actionna la mise à feu. Une longue flamme s’éjecta de la bouche du canon en voilant l’image d’une épaisse fumée.

-        Dans le mille, Bravo les mécanos ! Nous félicitait en suffocant le second maître de sa bouche ruisselante de sang.

En effet nous avions touché le Troudanlo à l’arrière du château juste en dessous des quartiers du capitaine mais cela ne causaient pas vraiment de dégâts handicapants. Il fallait viser plus bas, un peu au dessus de la ligne de flottaison pour ouvrir des voies d’eau.
Nous rechargions mais le Bouchtrou manœuvrait et l’ennemi disparaissait de notre axe de tir. On entendait à peine le communicateur de la passerelle donner les ordres.
Dorine me faisait signe que le second maître artilleur ne pourrait plus nous aider, délicatement elle lui ferma les yeux. La passerelle continuait de donner des ordres et le chef de pièce Bâbord se préparait au tir.
Le bruit et encore le terrible fracas d’un projectile qui venait de pénétrer par bâbord. Le globe arrière s’était brisé malgré sa protection. Les ventilettes paniquées volaient dans tous les coins. Jéon et Lovinyou n’étaient plus, le faux Khon était en miette. A bâbord de la salle des venteurs, il ne restait plus qu’une pièce d’artillerie en fonction. Le feu avait pris dans un camembert à graine. Lilote et Soupap s’occupaient de l’éteindre. On virait de bord.



-        Prépares-toi Mike, ça va être à nous ! Me cria Dorine.

-        La passerelle, il faut toucher leur passerelle, C’est très difficile mais c’est le poste de commandement. C’est la seule solution de s’en sortir vivant ! Il faut les décapiter ! Nous conseilla l’artilleur Balablen en nous aidant de son seul bras vaillant à doser la poudre.

-        Mais c’est impossible, les passerelles sont derrière des boucliers blindés et même avec le plus gros boulet ça ne fera rien ! Que je lui rétorquais.

-        Juste sur le coté arrière bâbord, il y a la sortie de l’extracteur de fumée. Un tube blindé d’un mètre de long et d’un diamètre de quatre centimètre supérieur à nos boulets, la grille qui protège des balles et de la mitraille ne résistera pas à un boulet et guidé par le tube il va entrer à l’intérieur de la passerelle et va la faire exploser en flinguant tous ses occupants. Nous informait-il.

-         Quatre centimètres de mieux, mais c’est impossible, c’est bien trop juste ! Jamais nous ne pourrons tirer dans cet espace à moins d’être à cinquante centimètres et encore ! Que je lui répondais.

-        Mike a raison, c’est impossible ! M’appuya Dorine.

-        On n’a plus rien à perdre alors je vous en prie, tentez le coup ! C’était mon rêve à moi d’un jour réussir cet exploit. C’est aujourd’hui qu’il faut absolument y parvenir ! Nous supplia Balablen en grimaçant de douleur. Et puis je vais vous dire les mécanos, un coup de chance ça peut arriver, mais pour cela, faut essayer. Ajouta-t-il comme si le simple fait de tenter un tir utopique lui donnait de l’espoir.

De toute façon, tirer pour tirer, autant avoir un but. Je tournais la manivelle pour remonter le canon vers un point qui n’était qu’une pure estimation de la hauteur de la passerelle du Troudanlo. Restait qu’il fallait que le navire se présente sous un certain angle, légèrement de derrière et un peu sur la gîte. Autant dire qu’il fallait tellement de conditions que cette cible convoitée était logiquement inaccessible et c’était d’ailleurs conçu pour. Nous basculions lentement, le Bouchtrou prenait certainement l’eau.
Par ce qui restait d’un communicateur grésillant on entendait nos officiers hurler des ordres incompréhensibles couvert par les cris des blessés et le tonnerre des boulets qui frappaient le Bouchtrou.
Le navire ennemi nous apparaissait mais il n’était pas encore dans notre axe. Ça cognait de partout et des éléments du plafond dégringolaient. Presque toutes les épontilles étaient endommagées et pour certaine sectionnées. Nous nous plaquions contre ce qui restait de la cloison. Rolin avait repris conscience et se trainait vers nous.

-        Il est là ! Nous prévenait Balablen.

Bordel, je ne voyais pas grand-chose du Troudanlo à part une masse difforme enfumée et les lueurs des points d’incendie et des bouches de canons. Il n’était pourtant à pas plus d’une soixantaine de mètres mais la poussière et les nappes blanches et noires nous masquaient tous les détails.

-        La passerelle elle est juste entre leur souffleur arrière et le gaillard un peu au dessus comme sur le Bouchtrou. La bouche de l’extracteur est entre l’arrière de la passerelle et le pied du souffleur arrière. Nous indiquait le deuxième artilleur en resserrant le garrot de sa jambe.

-        Souvent on a essayé mais on n’a jamais réussi. C’est petit… Cette fois il le faut, c’est notre salut ! Nous encourageait toujours Balablen.

-        Et tu l’estimes à combien cette chance ? Lui demanda Dorine en refermant la culasse.

-        Une sur cent-mille mais il faut la jouer quand même. Tous les officiers supérieurs et Baccardi y sont. A cette distance, le boulet va pénétrer à pleine vitesse. Ne vous dégonflez pas les mousses, allez-y  et si vous réussissez ce coup là, le Troudanlo ne sera plus qu’un navire aveugle et nous aurons gagné.

Pfff, on ne distinguait pratiquement rien. A coté de nous, par une déchirure Rolin tirait au fusil en direction du Troudanlo.

-        Mike, là ! Me montra Dorine.

Peut-être était-ce la silhouette des boucliers de leur passerelle derrière le souffleur avant difforme, mais peut-être autre chose ? Pas le temps de se lancer dans une analyse plus précise. Je donnais trois tours de manivelle pour redescendre légèrement la hausse et Dorine estima l’alignement par rapport où elle distinguait le tube et déclencha la mise à feu.

-        Merde ! on n’a touché que le souffleur ! Annonça-t-elle amèrement.

-        On continue, Allez les mousses recommencez ! Hurla Balablen en nous tendant une nouvelle dose de poudre.

Bordel, la moitié du plafond s’écroulait par une explosion venue du dessus. Nous étions coupés des artilleurs Bâbord. Lilote et Tabagri avaient disparus sous la ferraille tordue et le bois cassé. Les camemberts étaient écrasés, les graines roulaient sur le plancher et se collaient au sang.
C’était un boulet de 44 livres que je chargeais, de toute façon il ne restait que ça  dans la goulotte et nous étions à bonne distance pour que ce plus lourd des boulets fasse de gros dégâts que ce soit par miracle en passant par l’ouverture de l’extracteur ou ailleurs.
Rolin, le crâne bien ouvert continuait à tirer au fusil en ne cessant de répéter qu’il allait tous les descendre un par un. J’ignore vraiment sur quoi il tirait mais en tout cas il se faisait plaisir. Le feu à quelques mètres de nous nous cuisait et nous étouffait, la sueur dégoulinait et trempait nos vêtements.
De notre côté, nous tentions de distinguer la passerelle du Troudanlo et ce trou circulaire qui conduisait à la passerelle intérieure.

-        Elle est là, le Troudanlo manœuvre du bon côté, elle va bientôt être bien en face de nous ! Règle un peu plus haut ! Me dit Dorine l’œil dans la visée.

Balablen approuva d’un signe de tête.

-        Encore plus haut de 5 degrés ! Me commanda dorine.

Deux tours, trois… Quatre et cinq !

-        Redescends un degré !

J’inversais d’un tour et demie.

-        Encore un petit peu ! Non attends le navire penche et… Remonte de trois degrés. Encore de deux, non redescend d’un.

J’étais harassé mais tellement concentré sur la règle graduée que j’en oubliais tout ce qui se passait autour.

-        Reste comme ça, la verticale est bonne, on va profiter de la descente du bateau pour la hausse, ça devrait être bon mais je ne suis pas bien sûr, mais vite ça bouge dans le bon sens. Annonça Dorine.

-        Alors feu ! Nous commanda l’artilleur.

Dorine tira le cordon mais nous n’avons pu voir le résultat de notre tir car un boulet ennemi venait d’entrer par le haut et défonçait ce qui restait de notre plancher déjà bien trop alourdi par les débris. Tout craquait, je m’accrochais à une poutrelle métallique pour ne pas descendre d’un étage voir même en fond de cale. Le lourd canon privé de sol entraina dans sa chute les deux malheureux artilleurs. Où était Dorine dans tout ces débris et cette fumée qui m’irritait la gorge et les poumons, je tournais ma tête dans tous les sens.

-        DORINE ! Que j’hurlais a m’en faire péter les cordes vocales.

-        T’énerves-pas, je suis là avec Rolin ! On est sur un petit bout de plancher, reste un peu de place pour toi. Qu’elle me répondit au dessus de moi.

Elle se pencha et me tendit la main.

-        Accroche-toi et remontes doucement, y’a plus rien de solide. Me prévenait-elle quand de mon autre main je cherchais une prise.

Effectivement, un petit bout de plancher dans l’angle. Une petite plate forme fragile et au dessous le trou jusqu’au fond de la cale. On pouvait distinguer l’amas de débris fumant, quelques flammes et enchâssés dans ce tas de tout, il y avait des corps sans vie, des blessés qui gémissaient et de l’eau qui remplissait lentement le bateau. De la grenaille siffla, nous nous blottissions dans ce petit angle préservé.
Le Bouchtrou n’était plus qu’une ruine qui tremblait et perdait ses pièces à chaque nouveau coup. Je me demandais même pourquoi nous flottions encore. Il nous venait aux narines des odeurs de sang, de feu, de poudre et de mort.
Dans ce qui restait de la salle des venteurs, nous ne pouvions plus nous défendre. Tout était détruit !
Nous entendions quelques canons encore en action mais il nous était impossible de savoir si c’étaient ceux du Troudanlo ou du Bouchtrou. Les tirs devenaient plus espacés, peut-être n’y avait-il plus de poudre ou de munition. Notre petit coin craquait et si jamais il y avait encore une forte secousse, il ne faisait aucun doute que notre minuscule plateforme se décrocherait.
D’un coup, ce fut le silence des armes, comme si un arbitre avait sifflé la fin du match. On ne pouvait croire à un ordre d’abordage mais si c’était le cas, ni Dorine ni Rolin, ni moi n’y participeront.
Plus rien ne se passait, et au milieu des plaintes et des craquements du navire nous entendions quelques rares cris qui semblaient d’intonation plutôt optimiste.

-        Je crois que la bataille est finie. Nous annonça Rolin en esquissant un sourire plein de douleur.

-        Baccardi à coulé ? Interrogea Dorine.

-        Je ne sais pas… Peut-être est-ce simplement l’abandon du combat. Je pense que son navire, s’il est encore, ne doit pas être en meilleur état que le notre alors… Soupira le premier maître en se forçant de garder les yeux ouverts.

Rolin était dans un sale état et sans doute avait-il usé ces dernières forces en jouant au sniper. Coincé sur ce bout de plancher nous ne pouvions pas faire grand-chose pour lui. Des voix appelaient et un visage se penchait par l’ouverture enfumée au dessus de nous.

-        Il y a encore quelqu’un là dedans ? Criait  l’enseigne de vaisseau Mirabelle.

-        Oui, nous sommes là ! Le premier maître Rolin, Dorine et moi. Le premier maître est sérieusement blessé et il y en a d’autres plus bas !

-        Je vous vois, ne bougez-pas, nous allons vous sortir de là.

Quelques minutes plus tard nous étions remontés sur ce qui restait du pont principal. Notre navire n’était plus qu’une épave fumante qui dérivait. Plus loin a quelques centaines de mètres une autre épave en feu, celle du Troudanlo. Pas mieux, pas pire…
Ce combat n’avait pas décidé de vainqueur, juste des perdants.



Episode 25

Evacuation.

Sur ce qui restait du Bouchtrou, il y avait des blessés et des cadavres partout. Je considérais comme un miracle, qu’à part quelques écorchures superficielles, Dorine et moi soyons indemnes. Clakett était légèrement blessée à la main gauche et j’avais un soulagement complètement irréel vu la situation car cela me réconfortait que ce ne soit pas la droite.
Mirabelle, Gary, Clakett et la bosco Anizett se chargeaient de faire un état des lieux et de définir ce qu’il convenait de faire.

L’enseigne de vaisseau Mirabelle, nous ordonna de transporter le premier maître Rolin dans les cuisines qui servaient maintenant de poste médical vu que l’arrière du navire était inaccessible car le poids de la passerelle et ses boucliers avait enfoncé le pont fragilisé. Nous devions d’ailleurs y rester et se mettre au service de l’aspirante Aline.
Le premier maître était trempé de sang et autre que sa blessure au crâne, il avait un éclat d’acier profondément incrusté dans la cage thoracique. Avec l’aide de maître Gary, nous l’avons couché sur un brancard.
Dans la coursive de la cuisine c’était cauchemardesque et vomitif. Les blessés s’entassaient sur les morts. Les gémissements et les cris vous crevaient le cœur, la fumée nous piquait les yeux.
Nous avons déposé Rolin sur une bâche à côté du capitaine lui aussi très sérieusement touché mais déjà soigné et bandé à la tête, au torse et sa jambe droite était amputée à hauteur du genou. Le sang perçait à travers les bandages. Son visage était d’une pâleur inquiétante sa mâchoire tremblait. Dorine lui remontait sa veste pour ne pas qu’il prenne froid. C’était impressionnant comme il restait fier, le regard volontaire sans une plainte alors qu’il devait atrocement souffrir.
Le sol de la cuisine était rouge de sang et jonché de débris.
Sur la grande Table il y avait le second maître Baréziye en cours d’opération. Lady dark qui assistait Aline releva la tête.

-        C’est pourquoi ? Si vous n’avez rien, alors dégagez les mousses ! Nous balança-t-elle énervée !

-        L’enseigne de vaisseau nous à demandé de vous assister. Lui répondit Dorine.

-        Il n’y a plus grand-chose à faire mais bon… Alors restez tenir compagnie au capitaine mais avant, essayez de me trouver des tissus propres, n’importe quoi, chemises, draps, pantalons. ! Commanda Aline.

Dans le fond de la coursive éventrée sur le ciel, dans ce qui restait de la salle à manger, nous avions récupéré trois nappes au fond d’un carton mais c’était bien les seules étoffes relativement propre qui devaient rester à bord.
Lorsque nous sommes revenus dans la cuisine, Baréziye était mort, il n’avait plus assez de force pour résister à l’intervention. L’aspirante nous chargea d’évacuer le corps dans la coursive pour libérer la place.
Lady Dark et Aline avait installé Rolin sur la table sans même prendre le temps de la nettoyer. Ce dernier nous fit un faible signe amical et l’aspirante lui injecta un puissant somnifère.
Le capitaine nous demanda d’approcher assez prêt de lui pour ne pas avoir à forcer sa voix.

-        Premier maître Rolin viens de me rapporter votre comportement durant l’affrontement avec Baccardi. Nous dit-il. Vous avez fait preuve de responsabilité, de sang froid et de courage. C’est sans doute grâce à votre tir dans la passerelle du Troudanlo que ce combat s’est enfin achevé.

-        Mais capitaine, nous ne savons même pas si nous l’avons touchée. Lui dit Dorine.

-        Vous avez fait mouche, C’est exceptionnel et je dois vous dire que c’est la première fois que je vois ça et je n’aie jamais entendu parler d’un tel exploit auparavant. J’en suis témoin et qui sait, peut-être avez-vous éliminé le capitaine Baccardi. Simple hypothèse et piètre consolation, le résultat n’est pas brillant mais cette fin d’affrontement à permis quelques rescapés… C’est mieux que rien. Je suis fier de vous ! J’en parlerais à l’enseigne de vaisseau Mirabelle à qui J’ai délégué le commandement du Bouchtrou.  Pour cet acte, je tiens à ce que vous soyez récompensé si toutefois vous arrivez à vous en sortir. J’ignore ce qui va être décidé dans les prochaines minutes mais le plus raisonnable est une évacuation du Bouchtrou. Vu le rapport de Gary et Clakett, le navire ne pourra jamais joindre le port le plus proche, il ne tiendra pas plus de quelques heures peut-être un jour ou deux mais j’en doute. Il est en trop mauvais état et il sombrera c’est certain. En tant que capitaine je partirais avec lui.

-        Mais capitaine vous ne pouvez-pas… Que je m’insurgeais.

-        Mais si mousse Mike, mais si… Mes blessures sont graves et de toute façon dans quelques jours j’y succomberais alors un peu avant ou un peu après…

-        Pas du tout Capitaine ! Intervient Dorine. Si on évacue on vous emmène !

-        Seul les valides quitteront ce navire mousse Dorine… C’est un ordre ! Vous n’êtes pas nombreux. Peut-être pas plus d’une vingtaine…

-        Et tous les blessés on ne peut pas les abandonner ! Se révoltait Dorine.

-        Il faudra vous y résoudre ! Sauvez votre peau et ne pensez pas à ce que vous laissez derrière. L’important c’est d’abord vous et rien que vous. Les blessés sont une charge inutile et les Inquêteurs ne s’y intéressent pas ! Vous aurez déjà bien assez de tracas sans vous encombrer de ce supplément. Qui sait, peut-être que cette carcasse tiendra en surface jusqu’à s’échouer sur une des nombreuses îles de l’océan alors, sans doute quelques blessés survivants s’en sortiront. Maintenant, faîtes venir l’enseigne de vaisseau s’il-vous-plait.

Dorine est allé quérir Mirabelle. Une fois présente nous les avons laissés entre eux et nous nous sommes approchés de la table. Aline se retourna vers nous et nous gratifia d’un signe de tête qui ne laissait aucun doute. Dorine et moi  avions compris que le premier maître Rolin n’ouvrirait plus jamais les yeux. Une grande tristesse me remontait des tripes et je cachais mon visage dans mes mains.
Un tout petit peu plus tard, Mirabelle en avait terminé avec le capitaine, elle s’approcha de nous et dit :

-        Ce n’est pas le tout d’être des héros mais si nous voulons évacuer dans de bonnes conditions, nous avons du travail. Autant vous prévenir de suite que le Bouchtrou est irréparable, pas même un rafistolage de fortune.

Les deux canots de sauvetage avaient été endommagés, surtout un et la tâche des indemnes était de réparer le moins abimé un avec les pièces de l’autre.
Le capitaine avait presque raison, nous n’étions que onze à être physiquement en bon état. Clakett était juste blessé à la main. Gary à la jambe. Félanie à l’épaule, Azimutt l’arcade ouverte, Duvolan le bras en écharpe et le nez cassé puis, aussi intacts que Dorine et moi, il y avait Mirabelle, Aline, Lady dark et Anizett. Les autres membres d’équipage étaient morts, disparus, blessés plus gravement ou coincés quelque part dans le navire.
Pour ne pas que les lapins de mer tentent de nous happer, Gary avait fait fixer tout autour du bordage du canot des sabres à intervalles réguliers pour constituer un rempart de lames. Les six rames seront notre seul moteur car le dernier souffleur portatif avait été détruit dans le combat ; donc pas besoin de monter un mat pour une voile.

Deux heures plus tard, nous chargions des vivres, de l’eau, des couvertures, du matériel médical, des outils, un peu de quincaillerie et quelques fusil avec poudre et munitions.
Le Bouchtrou prenait de plus en plus de gîte, il était temps de partir. Le canot fut mis à l’eau et l’échelle déroulée.
Nous nous rendons une dernière fois dans la cuisine pour dire au-revoir au Capitaine. Aline lui fait une injection de morphine et lui laissa quelques doses et des seringues. Le corps sans vie de Rolin était encore sur la table. Les larmes me coulaient et je ne fus pas le seul.
C’était terrible et je ne pouvais soutenir le regard de tous ces blessés que nous allions laisser dériver sur cette épave. Nous ne pouvions que leur souhaiter bonne chance. J’aurais voulu ce jour absent de mon calendrier et ne jamais vivre ça.
Mirabelle, devenue maintenant capitaine par délégation de pouvoir, nous pressait de quitter les lieux pour écourter ce triste départ. Anizett fondit en larme et semblait chercher désespérément quelque chose ou quelqu’un.
Les onze privilégiés que nous étions avaient pris place à bord du canot et décroché du Bouchtrou. Les lapins de mer tournaient autour du navire attendant que celui-ci sombre pour dévorer les cadavres et les blessés.
Au loin une colonne de fumée et les flammes d’un incendie consumaient ce qui restait du Troudanlo.
Les deux bâtiments étaient à rayer définitivement des listes.

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