LECTURE DE LA SAGA

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lundi 28 avril 2014

F3 épisode 21, 22, 23, 24




Episode 21


 L’île du centre.



Le lendemain, tard dans la nuit, la galère impériale approche de l’île du Centre. Sur les indications de Baccardi, le navire mouille exactement où était le Troudanlo quelques semaines auparavant. Cette île de 250 kilomètres de long au climat tempéré est très difficile d’accès et il n’y a qu’à la pointe sud qu’il est aisé car c’est l’unique endroit comportant quelques plages, C’est également un lieu protégé des forts courants donc idéal pour stationner un navire. Le reste n’est que récifs et falaises abruptes.
Pour les missionnaires, c’est leur dernière nuit à bord à moins qu’ils ne puissent franchir le passage.
Au petit matin, les gardes impériaux descendent les chaloupes et s’occupent de débarquer quelques caisses d’outils, des armes, du matériel de pêche, des tentes, des couvertures et quelques vivres non périssables. Une vingtaines de gardes impériaux vont rester en poste sur l’île pour attendre le retour des missionnaires. Ils seront régulièrement relevés puisqu’il est prévu le passage d’une galère toutes les semaines.
C’est au tour des missionnaires de débarquer, ils ont quitté l’uniforme militaire pour des vêtements civils conformes à ceux de Jack. De les voir tous avec le même pantalon, le même sweet de couleur identique, amuse les officiers impériaux qui pensent certainement que c’est une autre vision de l’uniforme. L’unique tache dans cette concordance est le chapeau de Lady Dark.
Il est temps de se dire au-revoir. Hoducol leur serre la main et retourne dans sa cabine. Là chaloupe débarque le groupe et après avoir salué les gardes et pris leurs sacs de matériel, vivres et d’eau, les missionnaires se dirigent vers le bout de la plage, là où Baccardi affirme avoir vu sortir Jack de la broussaille. Ce détail est important car il faut retrouver l’entrée des catacombes sur cette pente encombrée d’arbres et de taillis. Le groupe doit refaire le chemin dans l’autre sens en partant de ce point.

-        Voilà, c’est exactement d’ici que notre ami est arrivé. Montre-t-il un paquet de végétation tordue par les tempêtes.

-        Et tu venais d’où. Demande le mage à Jack.

Ce dernier lève son regard vers le plateau surplombant la plage.

-        De par mes souvenirs, je n’étais pas tout là-haut mais plutôt quelque part sur cette dénivellation. De l’endroit où je suis sorti du boyau je ne voyais le ciel qu’à travers les troués de feuillage, puis j’ai fait quelques pas et j’ai aperçu la mer puis la plage en contrebas. J’estimerai cet endroit environ à deux cent mètres de hauteur. Donc ce doit être vers cette ligne. Montre-t-il de l’index.

-        Le versant de ce plateau est large. Estime Gary d’un rapide coup d’œil.

-        C’est juste mais de la manière dont je voyais cette plage, ce ne peut être qu’entre là et là. Définit-il sur le dénivelé deux limites virtuelles.

-        Hum, ça laisse encore une bonne surface à explorer. Constate Mirabelle.

-        Et la sortie du boyau était grande ? Interroge Lady Dark en pensant peut être la distinguer d’ici.

-        Ho non, pendant les vingt derniers mètres, j’étais plié en deux, presque à quatre pattes. Informe Jack.

-        Ne perdons pas de temps, c’est parti pour la grimpette invite le mage en prenant les devants.

Le groupe s’enfonce lentement dans le sous bois. Le mage fait passer Jack en premier. Souvent il s’arrête et cherche dans sa mémoire un détail qui pourrait lui donner un indice sur l’itinéraire qu’il avait emprunté ce jour là.

-        Tu ne reconnais rien, lui demande Arnak.

-        Ben non, tout ce ressemble ici et je n’aie pas vraiment fait attention à ce moment là. Je me souviens être passé entre deux rochers espacés d’environs trois ou quatre mètres.

-        De gros rochers ? Réclame précision Baccardi.

-        Un peu plus haut que moi… Disons deux mètres et bien quatre ou cinq de diamètre. Répond Jack.

Tout le monde scrute les environs mais pour le moment, le feuillage bouche l’horizon à moins d’une quinzaine de mètres. Le groupe poursuit son ascension en cherchant les deux rochers.

-        Tu es descendu sur la plage en ligne droite ? Interroge Dorine.

-        Difficile à dire, il y a beaucoup d’obstacles naturels, mais il me semble avoir été plutôt direct. Répond Jack.

Dix minutes plus tard, Aline montre sur la droite de la pierre entre la verdure.

-        Allons-y ! Commande le mage.

Se sont effectivement des rochers mais Jack est formel, ce ne sont pas ceux là.
Quelques minutes de marche passées, dans un creux, Mike désigne un autre groupement de roches. Les missionnaires descendent et cette fois Jack reconnait parfaitement le passage entre deux.

-        C’est bien ici que je suis passé et je venais de là. Pointe-t-il vers la pente.

-        Tu avais marché pendant combien de temps avant d’atteindre ce point. Questionne Mirabelle.

-        Peut-être dix ou quinze minutes mais je ne pense pas plus.

-        Admettons quinze minutes en descente, vu la pente ça fait bien le double en montée. Estime Gary en reprenant son souffle.

-        Au moins ça ! Approuve Baccardi.

Ils reprennent l’ascension en essayant de grimper le plus droit possible, la végétation devient moins dense ce qui permet de découvrir le large panorama de l’océan. Trente cinq minutes plus tard ils stoppent.

-        Nous devons normalement être à la bonne hauteur dit le mage. D’après toi Jack, vaut-il mieux aller vers la gauche ou vers la droite ?

-        C’est une lourde responsabilité que vous me donnez là, surtout que je suis incapable de le dire. C’est des coups à ce que je me goure et qu’on marche pour rien. Dit Jack.

-        Ne te tracasses pas bonhomme, personne ne t’en voudra. Le rassure Gary.

-        De toute façon, d’ici on ne voit presque pas la mer et pas du tout la plage. Constate Mike.

-        Exact ! Confirme Mirabelle.

-        Alors mettons nous en ligne à porté de vue et ratissons le flanc à ce niveau. allons vers la gauche, il y a moins d’arbre. Tant pis si ce ‘est pas le bon choix. Tranche Arnak.

En ligne de battue ils avancent lentement en épiant la moindre faille dans les taillis et la rocaille. En dessous d’eux, la plage est visible. Au bout d’un bon moment le mage ordonne une halte sur la demande de Jack.

-        Ce ne peut être par là, je ne voyais pas la plage sous cette angle, nous sommes allé trop loin ! Affirme-t-il.

-        Tu es sûr que c’est bien cette plage que tu apercevais parce qu’il y en à une autre qui suit de l’autre côté de cette pointe. Il est toujours possible d’une descente en biais et que la plage que tu voyais ne soit pas forcément celle où tu as débouché. Dit Mirabelle.

-        Ho que non, c’est bien cette plage là ! certifie Jack. Je me souviens de ces trois récifs en triangle. Désigne-t-il de l’index les roches noires qui émergent au milieu de l’anse.

-        C’est déjà un bon point ! Se rassure Gary.

-        Nous allons monter d’un cran et nous repartons dans l’autre sens. Commande gentiment le Mage Arnak.

-        Pas trop fatigué ? Lui demande Mike.

-        Ne t’occupe pas de ma forme gamin. En route !

La ligne repart avec tout autant d’attention. Une demi-heure plus tard. Jack s’arrête et regarde vers le bas.

-        C’est comme ça que tu la voyais ? Le questionne Baccardi.

-        Un peu mais je ne suis pas vraiment certain. Par contre, je pense que nous sommes à la bonne hauteur.

-        On fait une pause ! Décrète le mage. Mike et Lady Dark, faites passer les gourdes.

-        J’espère qu’entre temps il n’y a pas eut un éboulis qui aurait obturé l’entrée du boyau. S’inquiète Aline.

-        Le sol est friable mais cela serait étonnant car ce n’est pas la saison des pluies. Indique Gary.

-        Oui et les coulées de rocaille et de terre que nous avons traversé sont anciennes. Précise Baccardi.

-        J’ai l’impression que je vous fais crapahuter pour rien. Si seulement j’avais pensé à bien repérer les lieux en sortant de ce boyau. Enrage Jack.

-        Personne dans ton cas n’y aurait pensé. Ricane Mike.

-        M’ouais… et je crois qu’on à pas fini d’arpenter cette pente. Soupire Lady Dark en se ventilant avec son chapeau.

Gary se lève et inspecte le point de vue. Sur la plage il distingue minuscule les tentes que les gardes ont commencées à installer puis à quelques brasses la galère ancrée. Il se gratte le menton en réfléchissant. Il se déplace de quelques mètres et regarde de nouveau le décor. Il revient vers le groupe et s’adresse à Jack.

-        Quand tu es sortie du boyau, tu nous à dis que tu apercevais que le ciel à travers les feuillages, que tu as fait quelques pas et tu as vu la mer et  plage en contrebas, c’est bien ça ?

-        Tout à fait ! Certifie Jack.

-        Donc, directement de la sortie du boyau tu ne pouvais pas avoir une vue plongeante ?

-        Non pas directement, il y avait des bosquets et ça faisait comme une plateforme.

-        Tu as fais combien de pas avant la pente ?

-        Une dizaine... Peut-être plus mais…

Gary examine le flan de la colline et constate qu’il y à un bon nombre d’irrégularités boisées qui pourrait-être le lieu recherché. Il en avise une un peu plus haut.

-        On va aller voir là ! Dit-il.

La petite troupe se remet en marche mais arrivée sur place pas l’ombre d’une faille.
Ils se remettent en ligne et recommence à explorer. Une dizaine de minutes plus tard Baccardi dans un coin dégagé, réclame un arrêt.

-        Que ce passe-t-il, tu as mal aux pieds ? Lui demande le mage Arnak.

-        Non mais…. Jack, viens voir ! Appelle-t-il.

Le jeune homme remonte une dizaine de mètres pour rejoindre Baccardi.

-        Une question importante. Quand tu as vu la plage, voyais-tu également le Troudanlo au mouillage comme on voit la galère ? lui montre-t-il du doigt.

Jack réfléchit un instant et déclare.

-        Non, c’est en descendant que j’ai vu le Troudanlo mais de la sortie je suis certain qu’on ne l’apercevait pas. La plage oui, mais pas le bateau ! Affirme-t-il.

-        Tu en es sûr, vraiment sûr ?

-        Certain ! Confirme Jack.

Baccardi se retourne vers Gary.

-        Tu penses ce que je pense ?

-        La même chose  Répond Gary en regardant fixement à trois ou quatre cent mètres un large renfoncement verdoyant à l’ombre d’une arête comme une empreinte laissé par un pied géant qui aurait dérapé.

-        S’il ne pouvait voir que la plage et pas ton navire c’est que celui-ci était caché et vu la position de la galère qui se trouve au même mouillage, l’endroit où Jack à débarqué ne peut se situer que quelques part dans ce creux.

-        Nous sommes légèrement trop haut nous allons descendre un peu et avancer vers cet encaissent. Ensuite on continue jusqu’à ce que la galère soit cachée et qu’on surplombe toujours la plage. Propose Baccardi.

-        En route ! Commande le mage.

Peut après, une fois dans le rentrant du renfoncement la galère échappe à leur regard. Le mage fait arrêter le groupe au pied d’un grand résineux pour faire le point.

-        Voilà, nous pouvons voir la plage mais pas le bateau. Jack qu’en penses-tu ?

-        Que ça ressemble un peu mieux à l’image que j’ai dans mes souvenirs mais il me semble que j’étais un peu plus par là. Montre-t-il à sa droite d’où ils viennent.

-        Si on va par là, on va revoir la galère. Dit Mirabelle.

-        Sauf si on remonte un peu en diagonal. Juge Baccardi en estimant le terrain.

-        On va faire une chose propose le mage Arnak. Voyez ce grand arbre au dessus de nous.

-        Un Epinor vert ! Précise Gary en tâtant le tronc.

-        Donc cet Epinor vert. Il est très haut et doit se voir de loin. Jack va y rester et nous, on va se déployer et prospecter vers le haut sans quitter ce point de repère des yeux. Si on ne trouve rien on revient et on se déplace ailleurs. En route !

Une quinzaine de minutes plus tard, mirabelle hurle tout ce qu’elle peut pour se faire entendre des autres.

-        J’AI TROUVE ! J’AI TROUVE UN TROU ! VENEZ !

Les membres éparpillés se précipitent guidé par la voix de Mirabelle qui ne cesse de manifester sa joie.
Mike arrive le premier et regarde l’anfractuosité.

-        Bordel, j’espère que c’est bien ce trou là parce que j’en aie marre de trottiner sur cette montagne. Dit-il essoufflé.

Gary et Baccardi arrivent en même temps suivit de peu par Aline.
C’est Jack qui les rejoint en dernier.

-        Alors c’est là ? Lui pose la question le mage avec quelques difficultés à reprendre sa respiration.

Jack fait un rapide tour d’horizon, avance vers l’opposé du trou, regarde le paysage et revient.

-        C’est bien là ! Dit-il avec un grand sourire.

Lady Dark s’assoit lourdement sur un carré d’herbe.

          - Il était temps parce que je n’aurais pas pu continuer longtemps à marcher. Souffle-t-elle en attrapant une gourde dans son sac.

-        On va se reposer un peu et préparer tranquillement les lampes avant de s’engager. Gary, toi qui semble parfaitement te repérer dans la nature, va en vue de la galère et avec la fumerole rouge et fait le signal convenu pour les prévenir que nous avons trouvé. Eloignes-toi suffisamment pour ne pas qu’ils puissent situer l’entrée du boyau. Ordre de l’impératrice.

-        Ne t’inquiète pas Arnak, je vais faire ça bien. Dit Gary en se saisissant de la fumerole.




Episode 22


 Le passage.


Dorine sort de son sac à dos les deux réserves de pétrole puis les passe à Mike et mirabelle pour qu’ils remplissent toutes les lampes. Le mage Arnak extrait d’une bourse de cuir un grand nombre de petites billes translucides pour en vérifier quelques unes.

-        C’est pourquoi faire ? Lui demande Aline.

-        Une vieille recette d’alchimiste, j’en aie fabriqué beaucoup. Je vais en semer sur notre passage, elles ont la particularité de s’imprégner de la moindre lumière et briller. Elles nous permettront de retrouver notre chemin pour le retour. Explique le mage.

-        Pas bête ça, je n’y aurais pas pensé.

-        Nous avons neuf lampes, Dit Baccardi. Je pense, comme nous ne savons pas combien de temps nous allons rester dans ce passage, qu’il vaut mieux économiser. Le meilleur serait d’en utiliser que deux. Une devant et une derrière. Propose-t-il.

-        Très judicieux. Souscrit Arnak.

-        Elle dure combien de temps vos lampes ? se renseigne Jack.

-        Ce modèle là, environ trois heures. Lui répond Baccardi.

-        Hum… Je suis resté bien plus de temps que ça dans les catacombes avant d’en sortir.

-        Tu en as une idée ? Demande Arnak.

-        Difficile d’être précis, ma montre était resté dans une piaule que j’ai du quitter un peu précipitamment et je n’aie pas pensé à regarder l’heure sur mon portable. Je dirais à peu près six à sept heures…. Peut-être plus.

-        Bordel ça va nous faire arriver en pleine nuit ça ! S’exclame Mike.

-        Pas sûr car moi je suis entré tard le soir dans les catacombes et je suis arrivé ici dans l’après midi. A mon avis le temps entre ici et chez moi ne correspond pas.

De leur côté, Lady Dark et Aline s’occupe de répartir également les couvertures, les vivres, l’eau et les lampes dans les sacs.

Gary viens de revenir.

-        C’est fait, pffou, je me suis bien éloigné. Dit-il en s’allongeant sur l’herbe.

-        Parfait, mange et reposes-toi un peu, dans une heure nous nous engageons. Prévient le mage. En consultant sa montre à gousset.

Soixante minutes plus tard, Jack en tête et le mage en queue, le groupe pénètre dans le boyau. Comme il l’avait dit, les vingt premiers mètres sont étroits et bas de plafond mais ensuite on peu aisément se tenir debout. Pour le moment ils progressent dans un unique tunnel pendant une cinquantaine de mètres puis une première bifurcation avec quelques ossement sur le sol.

-        Incroyable, ils en ont enterré jusque là. S’étonne Mirabelle.

-        Eux ou nous ? Plaisante Gary.

-        Pas nous, nos catacombes sont sur les territoires habités et les îles ne le sont pas. Dit Aline.

-        Oui mais si c’était eux, comme d’ici ont voit parfaitement le point de lumière de la sortie, ça ferait longtemps qu’on en aurait vu d’autres gens comme Jack. Répond avec logique Lady Dark.

-        Qui sait s’ils ne sont pas venus il y a très longtemps et que nous ne sommes pas tous des descendants des ancêtres de Jack. Balance Dorine.

-        C’est effectivement une hypothèse intéressante. Apprécie le mage Arnak.

-        Hey Jack ! elle date de quand ces catacombes ? Demande Aline.

-        De plus de deux mille ans ! Lui répond-il.

-        Qu’en pensez-vous mage Arnak ?

-        J’en pense que nous ne sommes pas là pour faire des recherches historiques. Avançons au lieu de discuter ! Réplique-t-il.

Le tunnel tourne, Arnak regarde en arrière, il ne voit plus le point de lumière juste le fond du tunnel un peu moins sombre. Il ouvre la bourse de cuir et commence à semer par intervalles réguliers les petites billes. Un deuxième carrefour. Jack s’arrête.

-        Tu ne sais plus par où tu es arrivé ? Lui demande Baccardi.

-        Non et en plus moi je n’avais aucun éclairage. J’avançais à tâtons.

-        On fait quoi alors ? Réclame Lady Dark.

-        On fait comme Jack, on y va au hasard. Propose Mirabelle.

-        Tout droit, à droite ou à gauche ? Interroge Aline.

-        Il faut essayer d’aller le plus droit possible, suivant ma boussole, c’est par là, donc en face. Impose Baccardi.

La petite troupe repart. Les ossement sont plus nombreux et ont devine encore la trace que quelques alcôves effondrées creusées dans les parois. Un autre carrefour mais cette fois à cinq voies. Jack se retourne et interroge du regard Mirabelle. Cette dernière se tourne vers Baccardi qui consulte sa boussole et lui montre un passage en biais.
Plus il progresse, plus les ossements humain sont nombreux entassés dans les cavités des parois.



-        Brrrrr ! On voit bien que ça fait longtemps qu’ils sont là. Exprime Lady Dark.

-        Les veinards, ça fait un bon bout de temps qu’ils n’ont plus mal aux dents. Plaisante Gary.

-        Hey Baccardi ! Tu n’en reconnaîtrais pas un qui aurait goûté à ton sabre ? Rigole Mike.

-        Dis-donc morveux, tu veux que je te fasse goûter mon pied au cul ?

Autre bifurcation en patte d’oie. Baccardi indique la plus à droite. Derrière, le mage s’applique toujours à baliser leur itinéraire.

Il y à déjà deux heures qu’ils marchent sans vraiment savoir où ils vont. A une intersection, le mage commande de stopper et faire une pause. Les neuf s’assoient en cercle autour des deux lampes.

-        Qu’est-ce que tu en penses Jack ? Questionne Baccardi.

-        Je ne pense pas grand-chose. Je suis comme vous, je ne sais pas où on est ni si nous avançons dans la bonne direction.

-        Et toi Baccardi, ta boussole ? Demande Gary.

-        Je n’osais pas trop vous le dire mais ça fait au moins une heure qu’elle me donne de fausses indications. Répond-il.

-        Tu blagues j’espère ? S’emporte légèrement Gary.

-        Hélas, je suis très sérieux. Tiens regardes toi-même. Lui tend-il l’instrument.

Gary ouvre le couvercle du cadrant et constate avec amertume que l’aiguille ne s’arrête jamais de tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

-        Encore du matériel acheté chez les Crévesueurs. Plaisante-t-il amicalement en rendant la boussole.

-        Jack avançait dans le noir, donc beaucoup moins vite que nous. Dit Mirabelle. Normalement, nous devrions dans tout au plus deux heures être arrivé.

-        Ce n’est pas si simple. Contredit Jack. Les catacombes sont un vrai labyrinthe. Beaucoup s’y sont perdu et on ne les à parfois retrouvé mort que des années plus tard et certains n’ont jamais été retrouvés. Le plan qui à été établie de ces catacombes n’est qu’une toute petite partie, le reste est interdit au public parce que non cartographier, inconnu et souvent en partie effondré. Je suis certain que personne avant moi n’avait été aussi loin. J’ai clairement eut beaucoup de chance de trouver cette sortie et de ne pas continuer à tourner dans ces galeries jusqu’à l’épuisement. Il est possible qu’on ne trouve pas aujourd’hui le bon chemin pour revenir chez moi. Ce qui me rassure, c’est que grâce au balisage du mage Arnak, on peut retourner de vôtre côté et recommencer plus tard en essayant d’autres voies. A force, on finira bien par trouver mais ça peut durer très longtemps ce petit manège.

-        On y mettra le temps qu’il faudra mais nous devons impérativement passer de l’autre côté. En route ! Dit le mage Arnak en se levant.

Une heure plus tard les lampes faiblissent et s’éteignent. Deux autres sont mises en fonction.
Le groupe va au hasard et pour l’instant rien n’indique qu’ils approchent du but. De temps en temps il s’arrête et font silence pour écouter si des sons ou des voix leur parviennent. Rien, rien de rien ! Ils poursuivent dans ce labyrinthe aux multiples galeries. L’air est épais et humide et en devient étouffant.
Ils commencent sérieusement à être fatigués et avoir faim. Le mage fait arrêter car le deuxième jeu de lampe arrive en fin de pétrole.

-        Six heures que nous marchons et toujours rien ! nous n’avons pas choisit la bonne direction. Colère-t-il en posant ses fesses au sol entre deux crânes.

-        Nous venons d’allumer la cinquième et la sixième lampe. Après, il n’en reste que trois. Dit Mirabelle.

-        Nous devons rebrousser chemin, nous recommenceront demain. Propose Aline.

Arnak consulte sa montre à gousset.

-        Il est 18h25 ! Le temps de revenir il sera très tard. Nous sommes tous très fatigués. Je vous propose de dormir ici, nous avons chacun une couverture dans nos sac. Demain matin, nous retournerons au camp et préparerons une nouvelle expédition. Qu’en pensez-vous ?

-        Moi je suis complètement naze et je me vois mal maintenant me retaper le retour et en plus la descente de la colline jusqu’au camp.  Moi je suis pour dormir ici. Dit Mike.

-        Je suis comme lui. Le soutient Dorine.

-        C’est je crois la solution la plus sage en espérant que tous nos charmants voisins ne ronflent pas.  Ajoute Mirabelle avec un brin d’humour.

-        C’est bien la première fois que je vais dormir dans une tombe mais je crois que moi non plus je ne ferais pas le chemin inverse. Ajoute Gary.

-        Ouais, bon… Et bien restons ici. Comme je regrette l’hôtel de l’ambassade. Rigole Jack en poussant un tibia pour faire un peu de place.

-        D’abord, première chose, on mange ! Annonce joyeusement Lady Dark en sortant des victuailles de son sac.

Un dîner frugal et rapide pour ne pas consommer trop de pétrole puis chacun s’enroule bien dans sa couverture pour ne pas salir ses vêtements et pose la tête sur son sac. Le mage Arnak éteint la lampe et c’est le grand noir.




Episode 23


 Visite guidée.


Le premier à être levé est Gary. A tâtons il réveille sa voisine Mirabelle et ainsi de suite. Baccardi allume une lampe.

-        Bordel, la literie n’est vraiment pas confortable dans ce tunnel ! Se plaint Mike en s’étirant.

-        Quelle heure est t-il ? Réclame Lady Dark.

-        5 heures du matin lui répond Aline en consultant sa montre de poche.

-        On grignote un peu, on range les affaires et on retourne au camp de base. Dit Le mage Arnak en se tenant les reins à deux mains.

-        Ho oui alors et avant de revenir dans ce trou, nous allons passer une bonne nuit sur un confortable lit de camp pour demain être en pleine forme. Prévoit Dorine.

-        Tu as l’air songeur Jack ? Le questionne Baccardi en le remarquant  hagard les yeux perdu dans le vide.

-        Oui, je viens de penser à quelque chose. Dit-il en sortant son téléphone portable de sa poche.

-        Que veux-tu faire avec ta machine ?

-        Il n’y a vraiment plus beaucoup de batterie mais c’est juste pour un test. Répond-il en l’allumant.

Il regarde l’écran, se déplace un peu et illumine son visage d’un grand sourire.

-        Qu’est-ce qui te rend si joyeux ? Lui demande le mage.

-        J’ai une connexion ! J’ai une connexion ! Montre-t-il l’écran à Arnak.

-        Où ça ? Ne comprend pas ce dernier en regardant le cadrant et les petits icones indéchiffrables pour lui.

-        Là, deux barres, tu vois ? Lui désigne-t-il les minuscules barrettes avant déteindre l’appareil pour ne pas vider plus la batterie.

-        Et ça veut dire quoi ?

-        Ça veut dire que nous sommes dans mon monde ! Chez vous je n’avais aucune connexion et si maintenant j’en aie une c’est que nous sommes chez moi.

-        D’accord bonhomme, mais ta connexmachin elle nous donne aussi le chemin pour sortir de ces galeries de ton côté ? L’interroge Gary.

-        Ben non, elle indique simplement qu’il y a une antenne relais pas loin. Explique Jack.

-        Pas loin c’est quoi ?

-        Ça peut être quelques centaines de mètres comme plusieurs kilomètres. Mais si mon portable ne peut nous indiquer le chemin il peut nous indiquer si nous nous rapprochons ou non.

-        Ha, et comment ?

-        Si je l’allume régulièrement juste le temps de regarder et que le nombre de barres augmente c’est que nous allons dans la bonne direction, si ça diminue, c’est l’inverse. Explique Jack.

-        Mais ça change tout ça ! S’exclame le mage Arnak.

-        C’est juste une indication, tempère Jack, et je n’ose téléphoner à quelqu’un la batterie est presque à plat. De toute façon même si je contactais un ami que pourrait-il faire pour nous ?

-        Je signale que nous n’avons plus que trois lampes pleines. Dit Aline.

-        Elle à raison, si nous continuons nous prenons le risque d’être à cours et de ne plus pouvoir revenir car les billes ne fonctionnent que s’il y à source de lumière. Précise Mirabelle.

-        Pour faire de la flamme j’ai bien une boîte d’allumette mais il en reste à peine une quarantaine, ça fait court. Dit Gary en tâtant sa poche.

-        Moi aussi j’en aie une mais pas plus d’une dizaine. Ajoute Lady Dark.

-        Evidement, c’est prendre un très gros risque de continuer… Soupire le mage Arnak.

-        Que décide-t-on ? Pose la question Dorine.


Autour de la lampe, ils se regardent tous. Les yeux se croisent et les visages se questionnent. Puis quelques sourires se dessinent. Les joues de Dorine pétillent, les yeux de Mike reflètent un désir d’aventure. Gary les regarde d’un œil circonspect. Mirabelle semble investigatrice.


-        Bordel, on en a vu d’autre, on ne va pas se dégonfler. Balance Mike.

-        Tu as raison, moi je suis pour continuer ! De toute façon tu n’iras nulle part sans moi. Le rejoint Dorine.

-        Ha ces deux là !... C’est bon pour moi, j’en suis ! Dit Gary.

-        Personne pourra dire ni écrire que Baccardi à rebroussé chemin. Se décide l’ex capitaine.

-        Je ne vais pas vous laisser, vous n’êtes pas capable de vous faire cuire un œuf. S’associe Lady Dark.

-        Sans moi, il n’en est pas question. Je viens ! S’engage Mirabelle.

-        Et comment allez-vous faire pour vos petits bobos ? je reste avec vous ! Ajoute Aline.

-        En tant que responsable de cette mission, je ne peux que me ranger à vos côtés. Rigole le mage. Si jamais nous ne trouvons pas, nous fabriquerons avec ce que nous possédons des torches pour économiser les allumettes. Ajoute-t-il.

-        Et toi Jack, Que décides-tu ? Lui demande Aline.

-        Moi, j’ai besoin de recharger mon téléphone au plus vite et comme chez vous il n’y à pas d’électricité… Et puis, depuis le temps que je suis absent, il doit y avoir un paquet de facture à honorer dans ma boîte aux lettres, alors je n’aie pas d’autre choix que rentrer chez moi.

-        Parfait, on range les affaires et en route ! Commande Arnak.

Un dizaine de minutes plus tard, Jack en tête, ils s’engagent dans l’entrelacs des galeries. Derrière le mage sème toujours ses petites billes.
Régulièrement, Jack consulte son portable et un peu plus tard annonce qu’il na plus de connexion. Le groupe fait demi-tour jusqu’au carrefour précédent et prend une autre direction. Derrière le mage Arnak ramasse les billes inutiles pour ne pas laisser de doute sur l’itinéraire.
Au bout de quelques mètres dans cette nouvelle galerie la connexion revient mais n’affiche toujours pas mieux que deux barres.
Cela fait plus d’une heure qu’ils ont quitté leur bivouac quand Jack en joie annonce qu’il y a une barre supplémentaire.

-        Trois barres sous terre, c’est le top ! Dit-il. Nous ne devons être quelque part sous la ville c’est certain. Montre-t-il la voute à quelques centimètres au dessus de leurs têtes.

Une légère vibration fait tomber de la poussière sur eux.

-        C’est quoi ça ? S’affole Lady Dark en se plaquant sur la paroi.

-        C’est le métro ! c’est le métro ! Crie Jack avec effervescence.

-        C’est l’engin qui se ballade sous terre dont tu nous avais parlé. Interroge Mirabelle.

-        Oui c’est ça ! Nous sommes tout proche mais…

-        Mais quoi Jack ?

-        Les catacombes restent un incompréhensible dédale. Il faut absolument trouver une issue car sinon, même si nous sommes proches, nous pouvons encore tourner la dedans pendant des heures et même des jours. Répond-il le visage bien moins souriant.

-        Pas la peine de rester là, avançons ! Dit Aline.

Beaucoup plus tard les lampes commencent à donner des signes de fatigues et au grand désarroi de Jack, la batterie de son téléphone ne répond plus.

-        Merde de merde de saloperie ! Colère t-il en le secouant dans tous les sens.

-        Ça ne sert à rein de t’énerver le calme Baccardi.

-        Je vous avertis qu’il ne me reste plus qu’une cinquantaine de bille. Signale gravement le mage Arnak.

-        Je crois qu’on a voulu faire les fiers à poursuivre mais nous allons le payer peut-être très cher. Grogne Gary.

-        On n’est pas encore mort et il nous reste deux lampes. Réplique Mirabelle.

-        Chuuuut ! Fait Lady Dark.

-        Qu’est-ce qui te prends ? Lui demande Mike.

-        Chuuuuut ! Réitère-t-elle. J’ai entendu comme des voix. Dit-elle en mettant sa main en cornet sur son oreille droite.

-         Ce sont les biscuits de coco de ce matin qui ne passe pas ? Se moque Mike.

-        Ferme-là imbécile !

Le silence se fait et tout le monde tend l’oreille. Effectivement, Lady Dark avait bien perçu des sons ou plutôt l’écho très lointain de quelques faibles éclats de voix. Chacun essaye de déterminer d’où vient le bruit et personne n’est vraiment d’accord sur la direction. Les multiples galeries qui s’entrecroisent résonnent et renvoient les sonorités, il est donc difficile voir impossible d’en déterminer l’origine.

-        On avance en silence et on tente de suivre ces voix. Propose le mage.

-        Comment tu as fait pour entendre ça alors qu’on discutait ? Questionne Baccardi.

-        J’ai l’ouïe très fine. Lui affirme Lady Dark.

-        On se tait et on marche ! Remet le mage.

Le groupe progresse lentement en se guidant au son et en essayant, pour ne pas perturber leur audition, d’éviter de buter sur les ossement qui jonchent le sol.
Un peu plus tard les voix s’effacent, ils reviennent sur leur pas et retrouve le son. Ils s’engagent dans un autre passage et une bonne cinquantaine de mètres plus loin les voix se font plus précises.
Maintenant ils entendent assez bien des rires et les palabres qu’ils ne peuvent vraiment déchiffrer car l’écho des galeries en atténue la netteté. A une bifurcation, Jack s’arrête net et recule en poussant tout le monde en arrière.

-        Qu’est-ce qui se passe ? Lui glisse dans l’oreille Mirabelle.

Jack ne répond pas et très excité fait passer Mirabelle devant lui en lui faisant signe de jeter un œil dans la galerie de droite.
Elle passe discrètement sa tête, regarde assez longuement puis se retourne vers les autres avec le sourire.

-        Alors c’est quoi ? Questionne Baccardi à voix basse.

-        Au fond, c’est éclairé ! Répond-elle sans hausser le ton.

A son tour Baccardi y regarde pressé par les autres derrière qui veulent aussi voir. Pas de doute, c’est assez lointain dans le fond, mais c’est une certitude, il y a de la lumière.
Chacun y jette un œil à tour de rôle.

-        Nous avons réussi. Se réjouit Jack. Ecoutez, il y a du monde là-bas.

-        Tu es sûr que c’est bon ? Lui demande Aline encore un peu douteuse.

-        Certain, s’il y a de la lumière et des voix c’est que c’est une galerie de passage.

-        Allons-y ! Dit Dorine pressée de sortir des catacombes.

-        Doucement ! La stoppe Jack. Je vais d’abord aller voir comment ça se goupille et je reviendrais vous dire si la voie est libre.

Jack prend une des deux lampes et s’engage dans la galerie. Une soixantaine de mètres plus loin il éteint la lampe et avance doucement vers la lumière. Au bout, la galerie est fermée par une chaine et une pancarte qu’il ne peut lire de son côté. Il entend la voix d’un commentaire et le martellement des pas d’un groupe. Il se tasse recroquevillé sur la paroi, quelques ossements tombent au sol. Dans la troué il voit passer un guide puis une quinzaine de touriste qui suivent. Personne ne peut le remarquer, il est bien dissimulé dans le noir. Il attend encore pour se rendre compte à quelle fréquence passent les visites. Dans sa tête il compte. 60…100… 150… 180… 200… 220… 300… 330. Un autre groupe arrive. Il attend un peu et retourne vers ses amis.

-        Alors qu’est-ce que tu fichais, tu as été long ! Lui reproche Lady Dark.

-        Il fallait que je sache combien de temps il y avait entre deux visites. Répond-il.

-        Parce qu’en plus ça se visite les catacombes ? S’étonne Baccardi.

-        Ben oui, ce sont des monuments historiques. L’instruit Jack.

-        Ils sont bizarres dans ton monde.

-        On reparlera de tout cela plus tard, maintenant il faut sortir d’ici sans se faire remarquer. Coupe Arnak. Quelle est ton idée Jack ?

-        Il faut qu’on se rapproche et qu’on attende qu’un groupe passe. Il y a environ cinq minutes d’écart entre chaque visite. Nous sortons de la galerie dans cet intervalle et nous rejoignons gentiment la queue du groupe pour nous intégrer à la visite. Ensuite, il n’y a plus qu’à suivre jusqu’à la sortie.

-        On y va parce que j’ai envie de respirer autre chose que cette odeur d’humidité et de moisissure. S’impatiente Gary.

-        Suivez-moi. Dit Jack en prenant les devants.

Ils ne sont plus qu’a trentaine de mètres de la chaine. Jack fait éteindre les lampes. Un groupe passe.

-        Maintenant tous le monde accroupi le long de la paroi et silence. Après le passage de la prochaine visite on y va. Commande Jack à voix basse.

Quelques minutes plus tard, un autre groupe défile dans la lumière et s’éloigne.
Jack fait signe. Ils se pressent et passent sous la chaîne.

-        OK, c’est tout bon, maintenant on rattrape le groupe sans courir, tranquillement. Dit-il le visage enjoué d’avoir retrouvé son monde.

Les yeux des originaires de Fantasmaginaire se fixent sur les néons.

-        Hey Jack, ils mettent du pétrole là dedans ? Demande Aline.

-        Non c’est du gaz,  mais vous n’allez pas commencer parce qu’on ne va pas en finir. Tout va vous étonner ici alors vous notez ça dans votre tête et je vous expliquerais quand on sera en sureté. Répond sèchement Jack en allongeant un peu plus le pas.

Très vite il recolle au groupe de visiteurs et le guide s’étonne de ce surplus de neuf personnes habillés identiquement.

-        Hum, Mesdames messieurs, je ne vous avais pas au départ et…

-        Nous avons perdu notre guide ! Le coupe Jack en filant un coup de coude à Mike qui n’arrête pas de dévisager un jeune homme qui porte sur ses oreilles des écouteurs.

-        Mais comment avez-vous fait votre compte ? Gronde le guide.

-        Ben on à un peu traîné et hop. Répond Jack d’un ton badin.

-        Vous avez traîné ? Hum, vu la terre qu’il y a sur vos vêtement je pense que vous être entré dans une galerie interdite. Vous savez bien qu’il est dangereux de s’écarter de la visite fléchée.

-        Oui mais on a vu… On n’a pas été loin. Se confond en excuse Jack.

-        C’est interdit, il y a des mises en garde partout, vous ne savez pas lire ? Engueule le guide.

-        Si mais…

-        Il y a quelques semaine un individu poursuivit par la police s’est introduit dans les catacombes, on ne l’a pas encore retrouvé et sans doute que cette personne est probablement décédée à l’heure actuelle s’il n’a pas découvert d’issue. Alors je vous prends avec moi et vous avez intérêt à ne plus vous écarter du chemin. Prévient le guide d’une voix menaçante.

-        Je partage tout à fait votre point de vue monsieur et encore milles excuses. Fait profil bas Jack.

La visite se poursuit. Une dame se retourne et demande à Mirabelle s’ils font partie d’un club. Elle ne sait pas trop quoi répondre.

-        Oui, oui, Intervient Jack, nous sommes adhérent d’un club et se sont nos uniformes.

-        Comme c’est drôle. Fait la dame en gloussant.

La visite se termine ; par l’escalier qui remonte en surface on sent l’air s’engouffrer dans la galerie et un bruit assourdissant. Arrivé en haut Jack pousse le plus rapidement possible ses amis sur le trottoir et là, c’est la stupeur.
Dorine s’accroche au bras de Mike.

-        Mais qu’est-ce que c’est que ça ? S’affole-t-elle en voyant toutes les automobiles circuler sur l’avenue en usant de leurs avertisseurs.

-        Je ne sais pas moi, je ne sais pas moi, je ne sais pas moi ! Ne cesse de lui répondre Mike en reculant et s’appuyant le dos au grillage l’empêchant de rétrograder plus loin.

-        Mike,  ce sont des machines qui roulent avec des gens dedans. Mike ! Mike, c’est un cauchemar !

-         Ça fait du bruit, c’est terrible ! Lui répond Mike terrorisé.

Gary et Baccardi ont les yeux qui tournent dans tous les sens et sont visiblement complètement déboussolés. Mirabelle, Aline et Lady dark se sont tassées sur Jack complètement ahuries et terrifiées par ce qu’elles voient. Un peu plus loin, le mage arnak est debout, pétrifié, les mains bouchant ses oreilles ; une dame s’approche de lui et demande ce qui ne va pas. Arnak ne l’entend pas, il la dévisage comme s’il avait devant lui une bête curieuse. La femme hausse les épaules en levant le nez au ciel et en vrillant son index sur sa tempe. Elle tourne les talons et s’en va.
Jack commence à paniquer de voir ses amis dans cet état surtout que les passants les regardent tous d’un drôle d’air. Il entraine Mirabelle, Aline et Lady Dark vers Gary et Baccardi.

-        Restez-là ensemble, Tenez-vous la main, ne bougez-pas et ne faites surtout rien, je vais chercher Dorine Mike et le mage Arnak.

Pas facile avec Mike, il s’accroche au grillage refusant catégoriquement de s’en séparer et surtout d’aller autre part que replonger dans les catacombes et rentrer à Fantasmaginaire. Jack use de beaucoup de patience et de persuasion pour lui faire lâcher la clôture.
Une fois qu’il les a tous regroupé, il les emmène en chaîne dans le square en se tenant tous par les mains comme des enfant de la maternelle puis les assoit sur deux bancs face à face de chaque côté d’une allée. Assurément, ils sont choqués. Jack ne pouvait s’imaginer une réaction aussi intensive et il lui faut maintenant les aider à refaire surface.




Episode 24


 Immersion.


Jack réfléchit un instant puis se place exactement entre les deux bancs.

-        Hep ! Regardez moi tous et rien que moi ! Les interpelle-t-il. Bon, voilà nous sommes dans mon monde et cette ville c’est la Capitale de la France, Paris ! Je vous avais prévenu de toutes ces choses en essayant de bien vous les décrire mais je comprends que la réalité vous surprenne et dépasse ce que vous aviez imaginé. Comme vous pouvez le remarquez, tout est vraiment différent même l’architecture des immeubles. Il y a beaucoup de bruit dans nos villes à cause des voitures ; ces engins que vous entendez et que vous avez vu circuler sur le boulevard. Ça c’est juste une première vision car autant vous le dire, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Alors maintenant, je vous demande de bien m’écouter. Nous allons aller chez moi et pour cela nous allons prendre le métro. Vous n’avez rien à craindre, faites-moi confiance c’est tout ce que je vous demande. Vous agissez comme je vous dis et surtout nous restons groupés. Vous ne parlez à personne et ne répondez à personne, c’est uniquement moi qui cause. C’est compris ?

-        Jack, c’est insupportable ce bruit et ça sent mauvais l’air d’ici. Se plaint Gary la mine déconfite.

-        Ne t’inquiètes-pas vous vous habituerez très vite.

Aline se plaque les mains sur son visage et se met à pleurer.
Jack s’approche d’elle.

-        Ce n’est rien, c’est normal… Tu te rends compte, vous avez fait un bon de plusieurs siècles dans le temps, mais tu va voir, dans quelques jours tu trouveras tout ça génial.

Mike se retourne et vomis derrière le banc. Dorine tremble comme une feuille morte. Baccardi se tient la tête à deux mains. Mirabelle regarde fixement ses chaussures. Gary se tord les doigts dans tous les sens. Lady Dark se goinfre de biscuits de coco et le mage semble complètement absent.
Jack désemparé soupire en tournant entre les deux bancs ne sachant plus comment faire pour redresser la situation. Dans l’immédiat, il ne voit qu’une chose, rester un peu là en attendant que ça se passe.
Le temps s’écoule doucement. En regardant le ciel gris, Jack essaye de deviner si c’est le matin ou l’après midi.
Aline s’est arrêté de pleurer et Mike de vomir. Dorine semble relâcher ses nerfs et regarde le haut des immeubles. Baccardi joue nonchalamment avec sa boussole, Mirabelle c’est détaché de ses chaussures et inspecte les arbres. Lady Dark à fini le sachet de gâteau et semble satisfaite. Le mage Arnak se gratte le menton en hochant la tête. Gary examine une feuille de marronnier ramassée au sol. Les choses ont l’air de gentiment s’améliorer.
Un groupe de quatre jeunes passe et interpelle Jack.

-        Whoo z’êtes une secte ? Demande l’un d’eux avec moquerie.

-        Non on est du FBI et on fait une enquête sur les extraterrestres. Lui répond Jack sur le même ton.

-        Ho mec, tu me chambres là, j’hallucine ou quoi ? Tu nous cherches ?!! Dit-il en poussant violement Jack qui tombe à terre.

Gary se lève d’un bond et envoie un magistral coup de pied dans les parties de l’agresseur. Derrière Mirabelle arrive.

-        S’il y en a qui veulent fêter notre arrivée, c’est le moment, j’ai un très grand besoin de me défouler. Prévient-elle.

Baccardi se lève à son tour. Les jeunes reculent en soutenant leur copain grimaçant de douleur.

-        Faut s’tirer les mecs, on est tombé sur des ouf !

Les quatre garçons s’éloignent en jurant. Jack se relève, s’époussète et l’air ravi dit ;

-        Et bien voilà, vous commencez à vous habituer à mon monde. En tout cas merci de m’avoir défendu.

-        N’as-tu donc rien retenu de ton passage à la caserne de Fantasmagination ? Interroge Gary.

-        Si mais franchement, j’avais l’esprit ailleurs. Répond Jack.

Apparemment cette petite échauffourée à réveillé les esprits.

-        Bordel mais qu’est-ce que c’est que cette ville, et cette grande maison, c’est quoi ? Interroge Mike en montrant au bout de la trouée du square un haut bâtiment.

-        C’est la tour Montparnasse ! Lui indique Jack.

-        Ça à l’air d’être immense comme ville, vous êtes combien là dedans ? Demande Lady Dark.

-        Plusieurs millions !

-        Plusieurs millions rien que dans cette ville ? S’étonne Mirabelle. Comment on va faire pour retrouver les prédicateurs au milieu de tous ces gens ?

-        Je vous l’avais dit à la caserne, avec la télé. Ce ne sont pas des anonymes comme ceux qui flânent dans ce parc.

-        Bon maintenant qu’on s’est imprégné un peu de l’atmosphère nauséabonde du coin, tu parlais de nous emmener chez toi, hein Jack ? Se remet debout le mage.

-        Oui c’est pour aujourd’hui la solution provisoire la plus intelligente. Répond-il.

-        Parfait, nous te suivons ! Acquiesce Arnak en replaçant son sac sur l’épaule.

-        Vous avez entendu les instructions que j’ai donné tout à l’heure ? Reprend Jack.

-        Parfaitement mon cher, nous allons essayer de tenir le coup. Dit Baccardi.

-        Maintenant qu’on est là… Soupire Dorine en ramassant son sac.

-        Ça va Aline ? Lui demande Mirabelle.

-        On va faire aller. Dit-elle sans assurance.

-        Et toi Lady Dark ?

-        Je crois que je vais survivre, allons y. Répond-elle en tâtant son ventre bien rempli.



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