LECTURE DE LA SAGA

IMPORTANT : Pour une meilleure lecture et que les épisodes soient dans l'ordre croissant, j'ai volontairement inversé les articles. Donc quand vous cliquez sur Fantasmaginaire 1, vous tombez obligatoirement sur le début et pour poursuivre il suffit, arrivé au dernier épisode de la page, de cliquer sur "articles plus anciens" pour avoir la suite.
Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 14 juillet 2014

F5 épisodes 92, 93, 94, 95.





Episode 92


La soirée de madame Iris.


Pendant ce temps à Fantasmalice la Général Odiofil, le colonel Océbé, Mirabelle, Clakett, Gary et le mage Arnak révisent les programmes de résistance. Ils marquent sur une carte les emplacements prévus pour attaquer le convoi ennemi si jamais il arrive à passer le port de Fantasmarxbrozeur et remonter le fleuve. Depuis l’annonce de la victoire des Vagalâmeurs des impériaux et des Kidnapingres sur Senlabièr et Kackarantt le moral à sérieusement monté de plusieurs crans et les impériaux, tout en gardant une prudente réserve, entrevoient un avenir un peu moins morose. Rien n’est acquis et ils le savent mais ce qu’ils savent aussi c’est que l’armée des prédicateurs n’est pas invincible.
 Dans le parc de la résidence, Mike et Dorine font une partie de ballon avec des gardes. Un peu plus loin, Iris et Mikael se prélassent sur des transats à l’ombre des arbres.
Iris rigole encore du conseil de discipline et de la tête que faisait Mikael jusqu’à l’exécution de la sentence.

- C’est vrai, vous m’avez bien eut. Avoue-t-il. Vous savez, j’étais tellement écœuré que j’avais dit à Mike qu’après je rentrais en France définitivement ?

- Oui il nous a raconté. Répond Iris.

- Maintenant, si à chaque fois qu’on fait une connerie on est puni comme ça moi je veux bien en faire une tous les jours. Plaisante Mikael.

- Hummm, je crois que ça ne marcherait pas et que tu t’exposerais à recevoir une vraie correction. Tu as un statut à part mais n’en abuse pas.

- Oui, je m’en doute… Cependant je dois vous remercier parce que c’est grâce à vous que j’ai vécu ce bon moment. Si vous ne m’aviez pas abandonné ce soir là je ne me serai pas saoulé et je serai arrivé à l’heure sur la Dragonette.

- On peut voir les choses ainsi. Répond avec un petit sourire madame Iris.

- Au fait, c’était bien votre dîner avec l’officier de marine ? Interroge Mikael.

- Le diner en terrasse sur les rives du fleuve était fort agréable et romantique. Dans ce monde la nature est encore préservée et les senteurs viennent avec la brise. Pas d’automobile qui empeste, pas de coup d’avertisseur ou de sonnerie de téléphone qui perturbent, rien que la nuit perlée d’étoiles et nos paroles éphémères brulée dans l’instant par la flamme des chandeliers. Ensuite Brizedouss m’a emmené dans un petit pavillon de pêche et nous avons allumé un feu de cheminée dans une pièce ouverte sur le fleuve et la nuit. La lumière du feu dansait sur les boiseries vernies des colonnades et des meubles. Devant l’âtre, nous nous sommes assit sur le moelleux du sol en liège rouge. Monsieur Brizedouss me parlait gentiment de lui et de moi, il effleurait de ses doigts mon cou et me noyait dans ses yeux outremer. Monsieur Brizedouss est un gentleman jusque dans sa façon de fesser. Raconte madame Iris en fermant les yeux comme pour retrouver les sensations de ce moment passés.



- Noooon, sans blague, il vous a fessé ? N’en croit pas ses oreilles Mikael.

- Mais oui, Brizedouss avait parfaitement deviné je ne sais comment mon petit penchant et il ne m’avait pas abordé par hasard dans le mess. C’est avec un subtile tact qu’il m’a doucement envoûté et emporter sur ses genoux pour me donner une sensuelle fessée bercée par le chant de l’eau qui se suspend dans les herbes et les racines des berges. Une main noble et bien élevée qui ne cherche que le feu de la volupté, J’étais, mon cher Mikael, entièrement sous le charme. Une fable inversé, le pot de terre ne sera même pas fêlé puisque le fer était velours. Oui une fessée qu’il aurait, sans que je m’en lasse ou que j’en souffre trop, pu prolonger jusqu’à l’aube.

Iris arrête son récit quelques secondes pour lentement et profondément respirer de grandes bouffées d’air.

-  Après cette céleste fessée, reprend-elle, auprès du foyer la courtoisie de m’étendre sur la douceur d’une couverture et recouvrir avec prévenance ma nudité d’un drap de soie pour me servir dans le cristal, le sucré alcoolisé d’une liqueur parfumée d’inconnu. Point d’indélicatesse, juste s’endormir caressant contre moi jusqu’au chant des oiseaux qui annonce les premières lueurs du jour.

- Whaooo… Hé ben. Au moins Fantasmaginaire vous laissera un bon souvenir.

- Un merveilleux souvenir Mikael car Brizedouss m’a offert un instant rare.

- Vous allez peut-être le revoir.

- Non, il repartait pour Fantasmajeur après m’avoir déposé à la Dragonette.

- Dommage. Compatit Mikael.

- Cette nuit ne vaut point de regret ni de retour, elle se suffit d’avoir été sans aucune promesse de récidive. C’est beau de ne garder qu’un seul bon souvenir d’une rencontre. Répond madame Iris.


L’après midi s’en va doucement, le ciel se couvre et le vent souffle un peu plus fort annonçant une prochaine pluie.
Le dîner est servit, autour de la table les dernières nouvelles de Fantasmarxbrozeur sont commentées et, chose qui n’avait pas égayée les fins de repas depuis un bon moment, Gary a raconté des blagues.




Episode 93.


La bataille de Fantasmarxbrozeur (Dernier acte)


Dans la salle du conseil de Fantasmarxbrozeur on discute et réfléchi. Chacun y va de son avis et ils ne sont pas forcement identiques.

- Moi je dis que c’est une connerie de vouloir à tout prix remonter ce fleuve. Laissons ça de côté pour le moment et allons sur Fantasmartial, Fantasmarseille, Fantasmajeur et Fantasmistic. La flotte impériale doit se nicher dans un de ces ports. Avec les bateaux qui vont nous rejoindre dans quelques jours nous avons de quoi détruire toute la marine impériale. Sans navire ils sont coincés sur les terres. Une fois maître de tous les ports, nous aurons tout le temps et le loisir de les traquer. Nous prendront les villes intérieures une à une. Expose Bakaçable.

- Non, d’abord les mines d’or et de diamants ! Contredit Horace de Fantenay en Tapant du poing sur la table.

- Je suis d’accord avec lui, nos marins ne combattent pas gratuitement et mes avoir ne sont pas inépuisables. Suit Stokoption.

- Pour remonter le fleuve il va falloir dégager un chenal dans le port et ça va prendre du temps. Argumente à charge Bakaçable.

- Nous ne sommes plus à une ou deux semaines. Dégageons un passage pour accéder au fleuve. Dit Childeric Halebard.

- Oui, nous allons tracter le Jourouvré hors du port pour faire une place puis des marins vont plonger et accrocher avec des chaines les pièges. Avec nos navires, comme pour le Jourouvré, nous les tirerons en eaux profondes.

- Ce plan me parait bon. Approuve le commandant Passpariçi.

- Je pense qu’en quatre ou cinq jours le fleuve nous sera ouvert. Entrevoit l’amiral Kalessèsh.

- Et toi Hoducol qu’en penses-tu ? Questionne Bakaçable.

- Que les mines sont une priorité. Répond-il sans respirer.

- Vous voulez que je vous dise le fond de ma pensée. Se lève Bakaçable en toisant tout les présents. Vous êtes tous aveuglés par l’or et les diamants ! Maintenant, vous oubliez une petite chose, en plus des espions parmi nous qui sont peut-être muets mais pas aveugles, les impériaux nous observent  de quelques part sur les hauteurs autour de la ville et que notre blocage dans le port est publié sur toutes les gazettes impériales. Rien de ce qu’on fait et qu’on fera ne passera à l’as et donc quand nous déblayerons un chenal dans le port ils vont vite comprendre pourquoi, informer et se préparer. Une fois qu’on sera engagé sur le fleuve nous serons à la merci d’embuscades qui pourraient se révéler très malsaines et même avec nos armes, il y aura de la casse chez nous. Moi je vous ai proposé un plan moins risqué, sans doute plus long mais avec moins de dégâts et un très gros pourcentage de réussite. Vous ne l’acceptez pas, c’est votre droit, après tout c’est vous les patrons. Alors OK, nous allons faire le ménage dans le port pour créer un passage et nous allons remonter le fleuve. Mais je vous préviens que s’il y a de la baston et que nous en prenons plein la gueule, je ne veux entendre personne se plaindre. Comme les travaux dans le port vont prendre un certain temps, je vais organiser deux équipes de  400 femmes et hommes. En gros, un nombre correspondant aux équipages des bateaux crevés dans le port. Par unité de 50, quatre par rives et sur 400 mètres de large, ils vont ratisser et s’assurer qu’aucun matériel d’artillerie, pièges ou postes n’ont été installés. Avec Bombash et Roultakaice je m’occuperai après la réunion de choisir les éléments et demain matin ils partiront.

- C’est astucieux mais en marchant dix heures par jour ils ne feront pas plus de vingt kilomètres. Dans cinq jours, quand nous remontrons le fleuve ils n’en n’auront parcouru qu’à peine une centaine. Oppose Kalessèsh.

- Exact mais au moins ces cent bornes seront sécurisés et si on trouve des postes d’embuscade, ça nous donnera une idée. Répond Bakaçable.

- Et pour le restant du fleuve, comment ont fait ? Interroge Childéric Halebard.

- Trois solutions ; ou nous faisons une halte de cinq jours pour faire inspecter cent autres bornes, ou nous suivons le ratissage à même allure mais en retrait, ou nous rembarquons les équipes et nous poursuivons à l’aveuglette. Répond Bakaçable.

- Nous ne pouvons raisonnablement faire un choix immédiat. Le mieux serait d’aviser au moment venu selon ce que les groupes ont trouvé sur les cent premiers kilomètres. Dit Passpariçi.

Tous le monde semble d’accord sauf Laikayé qui ne manifeste aucune opinion. Bakaçable se tourne vers lui et l’interroge du regard.

- Moi je considère que de poursuivre le long de la côte, investir les autres ports et réduire la flotte impériale était ce qu’il y avait de plus judicieux. Comme je ne suis que second de l’amiral, j’appliquerai les ordres quelque soit l’option choisie. Répond Laikayé.

- Dommage mon ami mais à nous deux nous ne sommes pas majoritaires alors ce sera la remontée du fleuve. Lui dit Bakaçable d’un ton désolé.

Laikayé consent d’un coup de menton.

- Avons-nous des nouvelles de Senlabièr ? Demande Bakaçable.

- Non pas encore, dans son dernier envoi, il y a sept jours, il nous disait être presque prêt pour la prise de Galoban. Laissons-lui le temps de prendre le port et la ville. Il faut au moins 7 ou huit jours pour qu’un Oblitérétimbré couvre la distance entre le territoire Végétateur et nous. Répond Kalessèsh.

- Donc dans trois ou quatre jours nous auront un message. Calcule Bakaçable.

- Oui ! Par contre nous avons reçu aujourd’hui un message de Boucharom de Ohédubato, un de Rotpahatable et un autre du port Creuztatomb de Funéraye. Tout va bien et les populations qui s’étaient réfugiée dans la nature reviennent dans les villes et se soumettent à notre autorité. Pour ce qui est du territoire Entoqué, nous possédons tous les ports et villes mais les habitants sont toujours planqués dans les montagnes et leur désert.

- Les Entoqués on s’en fiche, ils nous servirons de gibiers, nous organiserons des safaris, ha, ha, ha, ha Ricane Childéric Halebard.

- On en fera prisonnier aussi pour les faire souffrir un peu. Tiens on organisera les jeux du cirque. Ajoute Horace de Fantenay.

- Vous n’avez pas encore de couronne sur la tête. Rappelle Bakaçable. Si j’en crois les messages, la situation dans les autres territoires est bonne. Reste les végétateurs mais vu que c’est mon ami Senlabièr qui s’en occupe, ça ne devrait pas traîner. Dit-il en ramassant ses notes.


Une fois hors de la salle du conseil, Bakaçable est abordé par Bombash et Roultakaisse. Il leur fait part de ce qui à été décidé.
- Ce sont des abrutis ! Commente Bombash.

- Ils ne voient que par l’or et les cailloux. Adjoint Roultakaisse.

- Je sais les gars mais ce sont eux qui commandent et qui ont la monnaie.

- Ce sont eux qui envoient la soudure, OK ! Mais sans nous ils sont que dalle alors faudrait pas trop qu’ils nous prennent pour des truffes. Va falloir faire gaffe quand ils seront sur le trône. Rumine Roultakaisse.

- Ne t’inquiète pas, nous serons vigilants et s’ils tentent de nous faire un petit dans le dos, nous garderons assez de munitions pour faire un coup d’état. Allons vider un verre et après on s’occupera de sélectionner de bons éléments pour le ratissage. Dit Bakaçable en les entrainant vers sa maison de ville.



Episode 94

Les pics du labyrinthe. (Acte 1)

A Fantasmalice fini le farniente, les deux équipes des services spéciaux se préparent à partir pour les Pics du Labyrinthe. Cette région accidentée où le fleuve se sépare en plusieurs canaux se situe à une trentaine de kilomètres en aval de la ville par voix fluviale. 



Sur les rives du lacs tous les bateaux de plaisance sont réquisitionnés et un important contingent embarque avec matériel et outils.
Tout ce qui était inutile sur la Dragonette a été démonté, ôté et débarqué ; les douze canons, le petit canot de sauvetage, les barils de poudre, les bannettes et le mobilier. Sur le pont et partout où c’est possible, des boulets sont chargés et amarré avec des flets.
A la passerelle, Mirabelle, Clakett, Gary, le mage Arnak et Jaimzbonde discutent autour d’une carte très détaillée.

- Avec la Dragonette et son faible tirant d’eau il n’y aura pas de problème pour passer par ce canal et arriver au pied de ce double pic. C’est un des rares dont le plateau boisé est relativement accessible ; c’est un poste idéal pour notre embuscade. Ensuite nous livreront par ce canal le second plateau. Ces marioles ne s’attendent pas à ça et vont en faire les frais. Dit Gary qui a une très grande connaissance de la région pour y avoir plusieurs fois séjournée pour la ballade et la pêche.

- Attention aux fonds, nous sommes en pleine charge avec les boulets. Prévient Mirabelle.

- Oui mais j’ai mesuré à la coque, nous avons 80 centimètres de plus mais nous n’excédons pas 2m50 de tirant d’eau ce qui est un maximum pour ce genre de navire, 25 centimètres de plus et nous embarquons l’eau par les ventilations de la salle des venteurs. Ça va passer juste à certains endroits mais ça ira. Assure Gary.

- Ce ne sera pas les vacances là-bas, monter tous ces boulets en d’altitude, c’est un travail de forçat. Emet Clakett.

- Nous avons du monde pour ça, les mécaniciens et les charpentiers construiront sur place des élévateurs. Les ingénieurs sont partis il y a une heure. Précise le mage Arnak.

- Pour les boulets il y aura deux voyages pour le premier plateau et deux autres pour le second, je reviendrais charger à Fantasmalice avec un minimum d’équipage, trois personnes suffiront. Une aux venteurs, une en veille et moi à la barre. Il y a assez de volontaires en ville pour embarquer les boulets.

Deux heures plus tard, la Dragonette largue les amarres. Devant elle, beaucoup de bateaux sont déjà partis depuis un bon moment. A la barre, Mirabelle ressent le poids du chargement. Le navire est moins maniable et sa vitesse de beaucoup réduite. Pour couvrir les 38 kilomètres les séparant du lieu de déchargement, quatre heures de navigation seront nécessaires.
Une fois à la porte du labyrinthe, sur les ordres de Gary, la Dragonette vire dans un bras sur la droite. La largeur n’excède pas quinze mètres et parfois se réduit à huit. La forêt qui vient mouiller ses racines sur les berges est si dense qu’elle parait impénétrable. Un peu plus loin, le bras de fleuve serpente entre les pics qui grimpent vertigineusement vers l’azur. La roche est usée par l’érosion au point d’en paraitre lustrée. Les passages encaissés sont impressionnants et semblent écrasés dans l’ombre fraîche des gorges. Plusieurs fois le fond du navire racle mais sans rester accroché. Gary est posté sur le toit de la passerelle et Clakett sur la proue à surveiller les bancs de sable et les roches immergées. Contrairement à l’océan, l’eau douce des rivières et des fleuves est cristalline. Madame Iris et Mikael en apprécient la pureté devenu si rare dans leur monde. Des poissons de toutes formes et grosseur s’écartent au passage de la Dragonette. Sur les berges, des cerfs et des biches, similaires aux cervidés de la terre, regardent étonnés le passage des embarcations. Des troupeaux de Broutins sauvages s’abreuvent aux endroits où la berge va en pente douce. Parfois une horde de loups suit la progression de la Dragonette en grognant. Le mage Arnak rassure Iris et Mikael en les instruisant que ces prédateurs ayant un grand nombre de gibier à chasser ne se préoccupent nullement de l’homme si ce n’est par curiosité et évitent de s’en approcher. Des oiseaux multicolores passent d’une rive à l’autre en manifestant bruyamment d’être dérangés. Un grand nombre de variétés d’arbres portent des fruits, bleu, orange, jaune, rose, rouge ou vert. Gary indique avec précision leur race et s’ils sont comestibles. De temps en temps de grande couleuvres bleues traversent le courant puis se faufilent entre les herbes des berges.
C’est en fin d’après midi que la Dragonette accoste au petit ponton fabriqué à la hâte par les charpentiers. Des femmes et hommes, gardes et soldats, déchargent les boulets et les transportent à l’aide de petites charrettes à bras et de brouettes vers une aire de stockage tout juste déboisée.
Comme tout le monde, les équipes des services spéciaux sont de corvée et installent un camp de toile sur la rive, unique endroit où quelques espaces herbeux sont disponibles.
La Dragonette déchargée repart pour Fantasmalice.
Madame Iris et Mikael admirent ce site grandiose et dévorent avec gourmandise les changements de tons sur les roches animés par la lumière de cette fin d’après midi. Sans doute, pensent-ils, que sur leur terre natale la nature devait être ainsi avant que l’homme moderne la saccage.
Les cuisinières et cuisiniers s’activent à préparer un dîner pour le contingent de 145 personnes. Pas de table, ce soir tout le monde est assis au sol autour de dix feux de camps. Après le repas, le mage Arnak fait quelques tours de magie, Gary tout juste revenu de Fantasmalice, raconte quelques bonnes histoires et un quatuor conduit par Mobilett pousse la chansonnette. La résonnance acoustique des parois rocheuses permet une bonne écoute. Les moustiques aussi sont de la fête et se délectent de cet apport inattendu de sang neuf.
A 22 heures tout le monde est invité à rejoindre ses tentes car demain la journée de travail commencera tôt.



Episode 95


Les pics du labyrinthe (Acte 2)


De bon matin Mirabelle tire Dorine, Mike et Mikael de leurs tentes. De manière énergique elle les pousse vers le fleuve pour une toilette revigorante. L’eau est plutôt fraîche et ils rechignent à s’y tremper autre que le bout d’orteil qui leur a servi de thermomètre. Mirabelle use de l’autorité de sa main droite et pour une fois ne fait aucune différence entre fesses masculines ou féminines. Une claque chacun, pas de jaloux. Les quelques personnes déjà debout rigolent de la scène. Si Dorine et Mike rougissent légèrement de s’être fait claquer en public, c’est Mikael qui explose le « rougimètre ».

- Mais ça ne va pas Mirabelle, vous vous rendez compte, il y a des gens qui regardent. J’aime jouer mais il y a des limites. Proteste-t-il sans hausser le ton pour ne pas qu’en plus les témoins entendent sa désapprobation.

- Tu es sur le territoire impérial de Fantasmaginaire Mikael, ces gens là ne s’étonnent pas de ça mais si tu ne vas pas à l’eau de suite, je te baisse ton slip et te colle une vraie fessée cul nu. Tu verras, ils aimeront encore plus. Le prévient Mirabelle en affichant un plein sourire.

Mikael bougonne et se glisse en grimaçant dans l’eau sachant que Mirabelle serait bien capable de mettre sa menace à exécution. Prendre une fessée déculottée est un plaisir qu’il ne boude pas en temps ordinaire mais devant une trentaine de témoin, l’aventure ne le tente pas du tout. D’ailleurs pour le moment cette option ne semble intéresser ni Dorine ni Mike puisqu’ils accompagnent leur compagnon dans l’eau.

- Pfff, territoire impérial ou pas, ce n’est pas une raison pour me gifler le cul devant tout le monde, bordel la honte. Marmonne Mikael entre ses dents.

- Ça surprend un peu mais Mirabelle à raison, ici nous avons toutes et tous nos fantasmes et nous les réalisons comme nous aimons, simplement motivés par la liberté et le plaisir de vivre avec sa ferveur sans être jugé d’une manière ou d’une autre. Dans toutes ces personnes qui ont vu, c’est certain il y en a qui sont comme nous alors ne te sens pas à part et prend le temps de profiter car une fois de retour chez toi, ce sera bien différent. Lui dit Dorine.

- Oui mais quand même… Soupire Mikael encore un peu rouge.

- Moi ça m’excite d’être fessé en public, pas toi Mikael ? Lui demande dorine en passant sa main dans son slip.

- Ha non ! Tu ne vas pas recommencer à me tripoter, en plus l’eau est transparente, on voit tout, alors retire ta main et va t’amuser avec Mike si tu veux mais laisse-moi tranquille.

- Mike je le connais des pieds à la tête tandis que toi…

- Bordel dégage va te laver plus loin ! Tu m’as déjà fait le coup sur la Dragonette et tu m’as abandonné après m’avoir bien fait bander alors pas cette fois, je ne marche pas. Repousse Mikael.

- Dorine, tu n’es pas là pour draguer mais pour faire ta toilette alors dépêche-toi parce qu’après le petit déjeuner il y a du pain sur la planche ! Intervient Mirabelle assise sur la rive.

Une fois propres, séchés et habillés, ils se rendent tous aux cuisines du campement pour y prendre un bol de café, de lait ou de thé et deux petits pains fourrés à la gelée de Pechavaz.
Une demi-heure plus tard, les deux équipes des services spéciaux sont réunies autour de Mirabelle, Clakett, Gary et du mage Arnak.
Mike, Jaimzbond, Pouspamémé, Klapoti et Mobilett sont affectés à la chasse pour ramener du gibier. Gary, Clakett et le mage Arnak retournent avec la Dragonette à Fantasmalice chercher des boulets pour le deuxième site. Mirabelle, Dorine, Blankaçiss, Toushpaça, madame Iris et Mikael à la cueillette des fruits par équipes de deux. Gary recommande impérativement aux cueilleuses et cueilleurs de toujours garder le fleuve à vue car, dit-il, la forêt est dense et il est très facile de s’égarer même si on est sur une île.
Mikael fait équipe avec Dorine.

- Je te préviens, dit-il avant de partir, on va cueillir des fruits et pas jouer à touche pipi. Alors tes mains ce n’est pas dans ma culotte mais dans les arbres. C’est bien compris ? Avertit Mikael le sourcil froncé.

- Mais je n’avais aucune autre intention. Répond Dorine avec un petit sourire hypocrite.

Sur les bords du fleuve les arbres fruitiers poussent en abondance. Pour Mikael quand même petit espiègle, il est agréable de laisser Dorine grimper sur les arbres pour glisser un regard sous sa tunique. L’inverse est d’ailleurs de mise bien que Mikael rechigne un peu de monter sur les branches surtout que Dorine y va de petites réflexions moqueuses. 
Beaucoup plus tard, alors qu’ils ont déjà ramenés au camp quatre paniers de fruits, Mikael grimpe dans un petit arbre tordu ornés de très peu de feuilles fendues mais donnant des fruits en forme de gros glands de couleur bleu parait-il très appréciés. En bas Dorine avise un beau bouquet de Piklapo, la tentation est grande et elle n’y résiste pas. Discrètement et avec précaution elle coupe une tige, s’approche doucement de l’arbre et glisse la terrible plante sous la tunique de Mikael en secouant énergiquement.



 Le slip n’est pas une protection efficace contre le Piklapo et la pauvre victime pousse un hurlement, saute de la branche et danse en se frottant le postérieur.
Dorine rigole à pleine gorge, Mikael se contorsionne, gesticule et crie de douleur en s’éloignant du côté du camp.
Lorsqu’il arrive au campement le visage tordu de souffrance, il se jette sous la tente et retient ses plaintes.
Clakett, le mage Arnak et Gary qui viennent tout juste de revenir de leur première livraison de boulets s’étonnent du comportement.

- Que lui arrive-t-il ? S’interroge le mage Arnak.

- Je ne sais pas mais j’avais bien l’impression qu’il avait mal quelque part. Emet Gary.

- J’espère qu’il ne s’est pas fait mordre par un serpent vert ou une tortue Gabarre. S’inquiète Clakett.

- Non, ces bestioles fuient au moindre bruit à moins de mettre le pied dessus. Hum, si c’est le cas, c’est vrai que ça fait mal. Si c’est un serpent vert il va avoir une bonne colique et si c’est une tortue Gabarre, il va avoir une fièvre carabinée pendant quatre ou cinq heures. Répond Gary.

- Je vais aller voir. Se propose Clakett en se dirigeant vers la tente de Mike et Mikael.

Quand clakett ouvre la toile, elle découvre Mikael grimaçant les larmes aux yeux.

- Que t’arrive-t-il, tu t’es fait mordre par une bête ? L’interroge Clakett en s’agenouillant près de lui.

Mikael secoue la tête négativement en continuant à se frotter le fessier. Clakett lui ôte ses mains et soulève ta tunique.

- Oooh je vois, du Piklapo ! Diagnostique-t-elle immédiatement à la vue des nombreux boutons boursoufflés qui couvrent le haut des ses cuisses et le bas fessier.

- Mais comment t’es-tu débrouillé pour te faire piquer à cet endroit, tu connais pourtant ces plantes, on t’a montré et en plus tu as lu Fantasmaginaire 2.

Mikael ne répond rien et continue à trembloter sur son matelas.

- Tu ne vas pas me dire que tu as voulu voir ce que ça donnait ? Lui pose la question Clakett soupçonnant un petit caprice masochiste.

- Hou ! Non, Holala non ! Répond Mikael en mordant sa serviette.

- Mais alors explique-moi ?! Réclame Clakett.

- Je… Houuu, Je me suis assit dessus. Hayayaïe ! Sans le faire attention, hoooo ! Répond-il par ce mensonge pour ne pas dénoncer Dorine.

- Quelle maladresse… Viens avec moi je t’emmène à l’infirmerie, il y a des baumes très efficaces pour te calmer. Dit Clakett en l’aidant à se relever.

Une fois sous la tente médicale, Clakett explique à l’infirmière de garde la mésaventure de Mikael. Les deux femmes l’aident à monter sur la table d’auscultation et l’allongent sur le ventre. L’infirmière lui soulève la tunique, baisse son slip et constate l’irritation. Mikael souffre tant qu’il se laisse faire sans résistance. L’infirmière de ses doigts dépose une grosse noix de pommade sur chaque fesse et le masse délicatement pour faire pénétrer le produit. Clakett sort de la tente et retrouve Gary.

- Alors ? Lui demande-t-il.

- Il s’est assit sur des Piklapos. Répond Clakett en pouffant de rire.

- Assit sur des Piklapos, mais comment a-t-il fait, ce sont des plantes de plus d’un mètre de haut. S’étonne Gary.

- Il faudra le lui demander quand ces irritations s’apaiseront.

- Il faut vraiment le faire exprès pour s’assoir sur des Piklapo. Se faire avoir les cuisses en passant, je comprends mais sur les fesses ça me parait douteux. Pour moi il a voulu voir ce que ça faisait. Expose Gary.

- Il m’a dit que non.

- Ou alors c’est la Dorine qui s’est amusé à lui glisser sous la tunique, ça ne m’étonnerait pas d’elle. Soupçonne Gary.

Il rentre sous la tente médicale et interroge Mikael qui reste sur sa version d’une maladresse. Gary ressort de la tente avec un petit sourire.

- Alors ? lui demande Clakett.

- Mikael me prend pour un Mariole mais moi je sais que ce n’est pas possible de s’asseoir sur des Piklapos sans le faire volontairement. Connaissant un peu Mikael, je suis presque certain qu’il n’a pas fait l’essai tout seul et que c’est Dorine qui l’a piégé. Quand elle reviendra, elle à intérêt à me dire la vérité. Dit Gary en se dirigeant vers les cruches d’eau fraîche pour se désaltérer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire