LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 14 juillet 2014

F5 épisodes 24, 25, 26, 27.






Episode 24


Retour à Irizème.


22H10, le moustachu coupe la lumière de la chaufferie. Mikael a silencieusement ouvert la petite fenêtre, un courant frais pénètre dans la pièce les deux amis se couvrent de leur couverture les yeux rivés sur le petit bout de ciel marine étoilé. Leurs cœurs tambourinent rapidement et l’attente les rend nerveux. Pourvu que le message soit parvenu à Ellie, ne cessent-ils de se répéter en silence. Pourvu qu’elle vienne, ne cesse-t-ils d’espérer.

23H15, une ombre apparait dans le petit encadrement.

- Hey les mecs, vous êtes là ? Chuchote une voix.

- C’est toi Ellie ? Demande en sourdine Mikael.

- Ben oui, ce n’est pas le percepteur. Répond-elle.

- Bordel tu as le livre ?

- Oui !

Mike tend la main vers l’ouverture et passe les deux mèches de cheveux à Ellie.

- Place-les et garde-les bien entre les pages du livre et maintenant ouvre le, dépêches-toi ! Ordonne-t-il.

- Mais c’est quoi l’histoire ? Sollicite Ellie.

- Nous t’expliquerons plus tard, contentes-toi pour le moment du message et quand nous serons passés, sauves-toi d’ici et file au château de Melle Véra. Préviens-les et surtout  garde tout le temps le livre ouvert car nous ne savons pas ce qui nous attend à Irizème alors mieux vaut qu’on puisse repartir dans l’autre sens rapidement.

- OK, je ne pige pas grand-chose mais je laisserai le livre ouvert. Au fait, c’est Agramant qui m’a conduit jusqu’ici, ma moto est en panne, il poireaute un peu plus loin sur la route, je lui raconte quoi moi ?

- Tu lui racontes n’importe quoi sauf la vérité. Répond Mike.

- Ben voyons et si vous revenez dans sa bagnole ? Emet-elle l’hypothèse.

- On avisera, bordel ouvre le livre vite ! Presse Mikael en regardant du côté de la porte de la chaufferie.

Ellie place les mèches entre deux pages et ouvre le livre en grand. Elle l’approche contre les barreaux de la fenêtre, Mike et Mikael sur la pointe des pieds tendent leurs doigts et les posent fortement sur la page. Le transfert est immédiat et il se retrouve dix secondes plus tard dans la pièce d’accueil d’Irizème.

- Encore une chance que le livre n’était pas fermé sinon on restait dans la chaufferie. Soupire de soulagement Mikael.

- ou dans le passage, mais ils n’ont aucune raison de le refermer tant que tous les transferts ne sont pas terminés. Dit Mike en s’approchant de la porte entrouverte.

- Tu vois quelqu’un ? Questionne Mikael pas très rassuré.

- Non, rien dans l’escalier, ils ne s’attendent pas à un passage donc ils n’ont aucun motif d’être là. Ils n’ont même pas fermé la porte de l’accueil.

Il revient et prend Fantasmaginaire 2 sur l’étagère et pique les deux sachets de mèches de cheveux dans les pages des « Naufragés du Bouchtrou » ouvert sur le guéridon.

- Pourquoi tu t’encombres de ce livre et que tu prends les mèches ? Lui demande Mikael un peu surpris.

- Comme ça on pourra transiter comme on veut en étant certain de ne jamais revenir ici. Il y a 12 à 15 jours de mer pour atteindre Fantasmaginaire impérial et l’autre livre détenu par le mage Arnak. Nous aurons peut-être besoin de retourner en France avant. Explique Mike. Maintenant suis-moi ! Commande-t-il.

Mike entraine Mikael dans l’escalier. Une fois en haut, il pousse discrètement la porte et jette un coup d’œil. Il fait grand jour et ils perçoivent quelques éclats de voix provenant du jardin intérieur. Personne dans le couloir, Mike tire Mikael vers la cuisine puis un peu plus loin ouvre une porte donnant dans une pièce où sont remisés des bocaux de verre remplis de fruits et légumes, des sacs de farine, des boites de biscuits et d’autres paquets ne marquant pas leurs contenus.

- Mikael, planques-toi derrière ces étagères et ne bouge pas, je vais essayer de faire vite. Lui dit Mike.

- Où vas-tu, tu ne vas quand même pas me laisser seul ici ?

-  En cas de danger tu as le livre pour t’enfuir. Je connais très bien les lieux, je vais chercher de quoi nous habiller et des armes. Répond Mike.

- Tu es fou, il y a plein de Crèvesueurs et de mercenaires dans cette demeure.

- Ne t’inquiète pas, je suis en pleine forme et je te jure que rien ne peut me rendre plus heureux que ce jour. Dit Mike en quittant la réserve.

Trente cinq minutes plus tard Mike revient avec deux tuniques, deux slips, des chaussures, un sabre et deux pistolets.

- Bordel, tu as été long, je commençais à paniquer moi ! Lui reproche Mikael en refermant un bocal de fruit au sirop qu’il a largement entamé.

- Ça n’a pas été facile, il y avait du monde dans l’autre aile mais j’ai pu renter dans mon ancienne chambre et prendre des vêtements. Heureusement ils n’ont rien viré de mon armoire par contre, je n’ai trouvé que ça comme arme dans le vestibule. Habilles-toi, il faut qu’on sorte d’ici et qu’on trouve un moyen pour joindre le port. Explique Mike.

- Le port ? Tu n’y penses pas camarade, la route est à découvert et en plein jour on va se faire repérer par les sentinelles. Maintenant elles sont armées avec autre chose que tes reliques ; je peux t’assurer qu’à 300 mètres ils te plombent.

- Je sais et il n’est pas question de sortir d’ici en courant. Répond Mike en tirant son ami vers la sortie de la remise.

Ils reprennent le couloir puis un peu plus loin se cachent derrière une sculpture pour laisser passer un groupe d’hommes et de femmes allant vers le restaurant.
Un quart d’heure plus tard, Mike fait entrer Mikael dans une grande pièce pauvrement décoré et ouverte sur l’extérieur par une large porte. Ils se glissent derrière de gros sacs de toile.

- Voilà nous allons attendre ici. Annonce Mike à voix basse.

- On est où ? Interroge Mikael en faisant un rapide tour d’horizon.

- C’est ici que le ravitaillement arrive ainsi que le linge propre et tous autres matériels nécessaires à Irizème. Tu vois ces gros sacs, c’est du linge sale, nappe, draps, serviettes, vêtement etc. Un chariot vient régulièrement les chercher pour les emporter à la blanchisserie de Fantasmartingal et donc nous allons tenter de nous glisser dans le chargement. Explique Mike.

- C’est connu ça comme méthode et tu crois que les gardiens ne vont pas fouiller ?

- Pourquoi veux-tu qu’ils fouillent et que rechercheraient-ils. N’oublie pas que personne ne sait que nous sommes ici. Répond Mike.

- Très juste mais il arrive quand ton chariot ?

- Ça je ne sais pas, faut attendre peut-être même jusqu’à demain. Répond Mike.

- Bordel rien que ça, j’aurais dû prendre des boites de biscuits dans la remise. Regrette Mikael.

- Te goinfrer une moitié du bocal de fruit ne te suffit pas ?

- Quand j’ai la trouille je bouffe ! Et une fois à Fantasmartingal, qu’est-ce qu’on fait ?

- Il faut s’embarquer sur un bateau qui nous ramène au territoire impérial. C’est très facile, il faut qu’une galère impériale arrive au port ou mieux encore qu’elle soit déjà à quai. Elabore Mike.

- Ha oui, et si ce sont des hommes à la solde des prédicateurs sur la galère ? Interroge Mikael.

- Non, impossible, les prédicateurs et Hoducol doivent rester discret tant qu’ils n’ont pas lancé leur offensive et donc, ils ne feraient pas l’erreur de s’accaparer d’une galère impériale car à bord il y a toujours un espion officiel.

- Ouais, ça se tient ton raisonnement mais la déclaration de guerre est pour dans deux ou trois jours maximum et si aucune galère ne passe par Fantasmartingal, on est dans le caca. Prévient Mikael.

- C’est vrai…. Mais faut y croire ! Nous avons déjà fait un bon bout de chemin en s’échappant de ta chaufferie alors continuons en espérant que la chance sera de notre côté. De toute façon nous avons un livre en cas où on serait coincé.

- J’ajoute que pour ce qui concerne notre évasion, ne nous voyant pas débarquer la prochaine nuit avec ceux qu’ils attendent, Hoducol et les deux prédicateurs vont bien se douter qu’il y a un gros problème et sans doute avancer l’opération.

-  Oui, c’est sûr, mais mine de rien, nous leur avons coupé toute retraite, Ils ne peuvent plus transiter hé, hé, hé, hé ! Ils ne pourront jamais savoir ce qui se passe chez toi. Ils vont tirer une sacrée gueule la nuit prochaine ! Jubile Mike.

- Ça c’est sûr mais pour le moment nous sommes encore dans la gueule du loup. Relativise Mikael. S’ils nous mettent la main dessus, c’est retour à la case départ avec une terrible raclée en supplément. Ajoute-t-il en frissonnant.

-  Ouais… Tu as raison, il ne vaut mieux pas traîner ici ni à Fantasmartingal. Il faut sortir d’Irizème et trouver vite fait une galère. Réfléchit Mike. C’est le seul moyen pour rejoindre le territoire impérial.

- Et si le livre d’Arnak est ouvert, on peut se tirer d’ici tout de suite. Propose Mikael le regard pétillant.

- Non, ça ne fonctionne qu’entre les deux mondes mais pas sur une même planète. Instruit Mike en contrôlant si les pistolets sont chargés.

- Chuttt, j’entends du bruit et des voix. Alerte Mikael en se tassant derrière un sac.






Episode 25


Priorités.


Trois hommes pénètrent dans la pièce de réception des marchandises, Mike et Mikael reconnaissent immédiatement Hoducol, Childéric et Horace.

- Ici nous pouvons parler tranquillement. Annonce le gouverneur.

- Alors les navires de l’amiral Kalessèsh en sont où ? Réclame assez sèchement Horace de Fantenay.

- Je l’ignore, ici ce n’est pas comme chez vous, il n’y a pas de moyen de communication instantanée. Le dernier Oblitététimbré de l’amiral me disait qu’il était à quatre jours donc aujourd’hui Je pense qu’ils sont à un ou deux jours. Ils vont rester à couvert au Nord Nord-Ouest en attendant notre signal pour entrer au port, si tout se passe bien d’ici cinq ou six jours nous serons en mesure de lancer l’offensive. Répond Hoducol.

- Nous avons pris du retard ! En plus, sur chaque bateau et dans chaque port il y a un espion impérial qui ne peut être défini, j’espère que l’amiral n’a pas dévoilé l’objet de sa mission à l’équipage. Fait Childéric en tapotant des valises kaki que Mike et Mikael reconnaissent bien pour les avoir fait passer.

- Non, soyez tranquilles, il est le seul à savoir et il a simplement dit que c’était une expédition de reconnaissance pour élaborer une stratégie de ratissage. En ce qui concerne les espions qui se trouvent sur les bateaux ils ne peuvent pas parler dans le cristal, L’impératrice peut jute avoir les images de leur yeux. C’est déjà beaucoup et par des images on peut informer très convenablement. Il n’y a que les espions officiels qui peuvent communiquer par la voix et ceux là sont très reconnaissables, ils ont un uniformes spécial et ne se trouve que dans les ports et certaines galères impériales Pour ce qui est de l’espion officiel de Fantasmartingal, nous l’avons empoisonné il y a deux jours, en ce moment il est chez le médecin. C’est un ami qui embrasse notre cause, il a inoculé à l’espion le virus de latshoume. Rassure Hoducol.

- C’est quoi latshoume ? Interroge Childéric Halebard.

- Une grosse fièvre et des crises d’éternuements qui durent une quinzaine de jours, si c’est mal soigné, c’est mortel. Ha, ha, ha, ha, et pour l’espion, elle sera mal soignée ! Ha, ha, ha, ha ! Mais le médecin va faire traîner, faut pas que l’impératrice se doute de quelque chose. Répond Hoducol.

- Parfait, de ce côté-là on est donc tranquille. En parlant des équipages de la flotte de Kalessèsh, comment vont-il réagir une fois à Fantasmartingal et qu’ils seront informés de nos plans ? Questionne Horace De Fantenay.

- Il est à craindre qu’une partie de ceux là ne s’engagent pas à nos côté mais qu’importe, nous les éliminerons, nous avons suffisamment de remplaçants. Entrevoit et suggère Hoducol. Maintenant, comme je vous l’ai dit, lorsque nous informerons les équipages, l’impératrice le sera également dans la même minute ; les images parleront d’elles même. Ajoute-t-il.

- Ça ce n’est pas grave car nous commencerons de suite la guerre. Cependant, il faut absolument détruire le cristal parce que ce moyen de communication va nous desservir. Notre ULM est presque remonté, avec ça nous auront vite fait de bombarder le palais. Prévoit Childeric Halebard.

- Oui nous l’embarquerons sur un navire et quand nous serons assez près des côtes impériales en quelques raids l’affaire sera entendue. Sans cristal ils ne pourront plus rien savoir, hé, hé, hé, hé ! Se réjouie Horace De Fantenay. Le territoire impérial est notre principal objectif, il est la seule terre à posséder des mines de diamants et d’or. Une fois les impériaux vaincus, le reste suivra. Assure-t-il.

- Certes mais nous devons aussi nous occuper des autres ne serait-ce que pour prendre leurs navires et aussi en rallier, plus nous serons nombreux, plus nous aurons de facilité à vaincre les impériaux. Rectifie Hoducol.

- Il est prévisible que quand les impériaux, les Kidnapingres, Les Creuztatombs, les Entoqués, les Végétateurs et les Vagalâmeurs verront notre puissance de feu, beaucoup se rendront sans résister. Suppose Childéric Halebard.

- Je le pense également. Approuve Hoducol. Reste le mage Arnak et nous devons considérer son élimination comme prioritaire. Il est très puissant et peut mettre notre plan de conquête à mal. Signale-t-il.

- Nous avons instruit et mis en garde la troupe des possibles illusions que peut produire ce mage. Dit Halebard.

- Pas seulement des illusions, ce mage à bien d’autres dons et croyez messieurs qu’il faut se méfier de ses pouvoirs. Affirme Hoducol.

- Ne t’inquiète pas, une fois que nous l’auront repéré, il n’aura plus que quelques secondes à vivre. Assure Horace De Fantenay.

- Oui, ha, ha, ha, ha ! Sa magie ne peut rien contre une roquette, ha, ha, ha, ha ! Il fera des étoiles et terminera en flamme pour son dernier show, ha, ha, ha, ha ! Rigole Childéric Halebard.

- Maintenant parlons sérieusement de Kackarantt et Stokoption. Change de sujet Hoducol.

- Ces deux là sont gourmands, ils réclament en plus de leur territoire natif, ceux des Végétateurs et Creuztatombs. Si on excepte le territoire impérial, elles sont les terres les plus riches en ressources minières et naturelles. Pour le moment ce sont eux qui nous assurent le ravitaillement, le pétrole et qui payent les marins, nous ne pouvons que poursuivre notre collaboration. Enrage Childéric Halebard.

- Oui, nous n’avons pas le choix, nous sommes trop dépendant d’eux, mais après… Envisage Horace de Fantenay.

- Attention, les Crèvesueurs sont derrière eux et nous ne devons pas faire n’importe quoi. Temporise Hoducol. N’oublions pas que ce sont les Crèvesueurs qui font fonctionner toutes les manufactures et de nombreuses fermes agricoles. Adjoint-il.

- Les Végétateurs aussi sont d’habiles constructeurs et agriculteurs ! Retourne De Fantenay.

- C’est juste mais nous aurons besoin des deux dans notre futur empire. Rappelle Hoducol.

- Je pense que nous aviserons plus tard de ce qu’il convient de faire de Kackarantt et Stokoption. Pour le moment nous devons nous concentrer sur la conquête de Fantasmaginaire. Fait Childéric Halebard en contrôlant une caisse de munition.

- Tu as raison mon ami, nous aurons tout le temps de réfléchir à leur sort plus tard. Acquiesce De Fantenay. On les fera crever à petit feu, je veux les voir hurler et se tordre de douleur, ha, ha, ha, ha ! Imagine-t-il en rigolant.

- Voilà le chariot qui vient chercher le linge sale, inutile qu’ils nous surprennent ensemble, ça pourrait faire causer. Allons en salle de jeux faire un billard. Propose Hoducol en regardant par la porte ouverte l’attelage s’approcher d’Irizème.

Les trois hommes quittent la pièce.

- Hé ben… Les loups vont se manger entre eux. Constate Mikael en relevant un peu la tête.

- On s’en balance de ça, le plus important est de prévenir l’impératrice et le mage. Si j’ai bien compris ils n’attendent que l’amiral Crèvesueur pour commencer les hostilités. Dit anxieusement Mike. Mais nous avons de la chance, il y a un chariot pour nous. Adjoint-il.

-  Une fois le chariot à quai, comment fait-on ? Interroge Mikael.

- Il ne faut pas rester derrière ces sacs sinon on va se faire prendre. Viens on va se planquer derrière les caisses d’armements et ensuite on attend que le chargement soit complet et on se glisse dedans.

Mike et Mikael changent de cachette et suivent d’un œil furtif l’arrivé du chariot tracté par quatre puissants chevaux à poil long.



Episode 26.


Blanchiment.


Les deux hommes qui conduisent l’attelage descendent et commencent le chargement. Lorsque le dernier sac est placé sur le plateau du chariot et que les hommes s’installent à l’avant, Mike fait signe à Mikael de courir, d’escalader la ridelle et de s’enfouir entre les gros sacs. Une fois bien dissimulés, Mike soupire de soulagement.

- Oufff, personne ne nous a vus. Fait-il satisfait en chuchotant bien que le bruit de roulage du chariot couvrirait aisément un ton plus haut.

D’un petit interstice entre deux sacs il voit Irizème lentement s’éloigner. Sur les chemins de rondes quelques soldats sont en faction et dans la lande sur la droite un groupe est à l’exercice.

- Bordel tu as laissé le sabre derrière les caisses ! Constate Mikael.

- Oui, nous n’en n’avons plus besoin, trop encombrant, les deux pistolets suffiront. Explique Mike.

- Pfff, ça ne tire qu’un coup.

- Entre les deux yeux c’est radical. Répond Mike d’un ton blagueur.

- On aura l’air fin si on doit faire face à quatre ou cinq types. Je ne sais même pas tirer.

- Ne t’inquiète pas, on va essayer de ne pas faire de mauvaises rencontres et en plus au cas où, nous avons le livre. Le rassure Mike.

- Ne t’inquiète pas ? t’as le moral toi ! Fantasmartingal est aux mains du gouverneur et des prédicateurs ; tous les habitants sont leurs complices alors je ne sais pas comment qu’on va faire pour éviter les mauvaises rencontres.

- Pour le moment, personne ne sais que nous sommes là, une fois arrivé dans la blanchisserie nous verrons comment il faudra agir. C’est déjà bien d’avoir quitté Irizème sans problème alors Fais-moi un beau sourire.

- Ouais, c’est vrai, et aussi de ne plus être dans la chaufferie. J’ai tord de me plaindre et je dois même te dire que tu n’as pas volé ton titre de héro. Bordel, piquer mon portable à la barbe des mercenaires, chapeau camarade ! Complimente Mikael admiratif.

- Arrête, toi aussi tu as fait ta part. Moi j’aurais été incapable d’envoyer un SMS à Ellie.

- Sauf que dans les WC je ne te raconte pas comment je tremblais de trouille en tapant sur le clavier. Bordel, si le mercenaire jetait un œil on était grillé.

- Les héros qui n’ont pas peur ça n’existe pas et je sais de quoi je parle. Maintenant arrêtons de bavarder, reposons nous car à l’allure de ce chariot il y en a au moins pour deux heures. Met fin au dialogue Mike.


Une trentaine de minutes plus tard, Mike écarte un peu les sacs et sort sa tête.

- Tu es fou, tu vas te faire voir ! Le sermonne discrètement Mikael en ouvrant un œil.

- Aucune chance, nous sommes dissimulés par la hauteur du tas de sacs, ils ne peuvent nous voir de l’avant. Viens respirer un peu, il faut en profiter tant que nous ne sommes pas encore en ville. Lui répond Mike en admirant les lacets de la route qui dessinent comme un long serpent sur l’impressionnante paroi de la falaise.

Mikael sort timidement la tête et à son tour profite du paysage et surtout d’humer un air qui ne sent pas le linge sale.

- Quand nous arriverons à l’intérieur de la blanchisserie il faudra sortir de ce chariot avant qu’ils commencent à le décharger. Elabore Mike. Ensuite nous essayerons de trouver un moyen de dissimuler nos cheveux car nous ne pouvons pas sortir dans la ville et aller au port avec nos tignasses rousses, on me reconnaitrait de suite et toi aussi comme tu me ressembles. Autre chose, tu retireras tes lunettes, ici nous n’en fabriquons pas d’identique. Termine-t-il son plan.

- Je vois légèrement trouble sans mes lunettes mais ça ira. Tu as oublié une chose camarade.

- Ha oui, laquelle ? Demande Mike.

- Regarde nos cuisses comme elles sont encore bien marquées des coups de ceinture, se balader dans les rues comme ça va attirer l’attention, il faudrait trouver des pantalons. Signale Mikael en dégageant jusqu’au slip une de ses cuisses pour l’exemple.

- Bordel, tu as raison, même si on est sur un territoire impérial ou normalement cela passe et n’attire aucun commentaire, à Fantasmartingal ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque la vraie population impériale à été éliminée ou enfermée au profit de Crèvesueurs et d’autres de chez toi. Pour ce qui est de pantalon, ça va être dur car tu as constaté que la mode est aux tuniques en ces mois d’été. Pourtant, il faut planquer nos jambes. Réfléchit Mike en se demandant bien quelle solution vont-ils pouvoir adopter.

- Ça n’existe pas les bermudas pour l’été chez vous ? Interroge Mikael.

- C’est quoi ça ?

- Des culottes coupées aux genoux. L’instruit Mikael.

- Si bien sûr, les marins en porte souvent. C’est une bonne idée, quand on sera à la blanchisserie, dans les kilos de vêtements qui s’y trouvent ça m’étonnerait qu’on ne déniche pas ce genre de culotte. Approuve et suppose Mike.

Au bout d’une heure les deux amis replongent dans les sacs car ils commencent à voir les premières maisons de la bourgade en contrebas.
Une vingtaine de minutes plus tard l’attelage entre en ville et roule sur le pavé des ruelles. Le cocher manœuvre pour entrer sous un porche étroit et l’ombre assombrit d’un coup. Mike écarte un peu un sac pour voir, le chariot poursuit lentement jusqu’à une petite cours intérieure. Une odeur de vapeur, d’humidité et de savon prend les narines. Les chevaux sont stoppés, Mike grimace en pensant que leur sortie du chariot ne va pas être aussi simple qu’il l’avait imaginé. Dans cet espace où sont entassés d’autres sacs de linges est un homme de grosse corpulence montrant à ceux qui conduisent l’attelage où il faut décharger ce nouvel arrivage.

- On va d’abord boire un coup et manger un morceau, on à rien pris depuis ce matin ! Signifie le cocher en mettant pied à terre.

- Ouais parce qu’après il faut qu’on recharge du propre pour Irizème. Ajoute son collègue.

- D’accord mais ne trainez pas, il y a encore du boulot avant le coucher du soleil. Autorise le gros qui doit surement être le patron ou le contremaitre.

Mike attend que la courette soit dégagée de toute présence avant de donner le signal de descendre. Sur la pointe des pieds ils vont se blottir derrière des poubelles contenant des emballages vides de lessives et d’amidon. Mike fait un rapide tour d’horizon et avise une porte entrouverte. Il demande à Mikael de l’attendre et courbé se déplace vers la porte. Discrètement il jette un œil à l’intérieur et d’un signe appelle Mikael. Ce dernier le rejoint avec prudence et tout deux entrent dans la pièce juste éclairée par une unique lampe à pétrole posé sur une longue table centrale. Partout sont des étagères lourdes de paquets et de vêtements propres, pliés et soigneusement étiquetés. Mike et Mikael cherchent quelque chose qui ressemblerait à un pantalon ou un bermuda mais apparemment les trois uniques pantalons doivent appartenir à quelqu’un de corpulent et de grande taille.
Soudain ils entendent des pas et des voix dans la cour, rapidement ils se cachent dans un coin sombre et encombré d’une vieille table et de chaises hors d’usage.
Le gros homme entre avec une dame et ensemble parcourent du regard les étagères. L’homme monte sur un petit marchepied et tire un paquet qu’il remet à la dame en affichant un grand sourire. Cette dernière le remercie et tous deux quittent la pièce.
Mike et Mikael se débusquent et poursuivent leur recherche en gardant un œil sur la porte entrouverte. Au bout d’un petit moment, Mikael montre un pantalon.

- Bordel, le type qui porte ça fait au moins cent kilos. Bougonne-t-il en remettant le vêtement sur l’étagère.

- Moi de mon côté ya rien sauf ces deux bermudas de gosse trois fois trop petits. Soupire Mike en s’approchant d’une tringle où sont suspendues de longue robe. A défaut de mieux ; c’est peut-être une solution… Fait-il à l’adresse de Mikael.

Ce dernier tourne son index sur sa tempe pour lui signifier qu’il n’en n’est pas question. Mike s’approche de lui et lui glisse dans l’oreille qu’ils n’ont pas  vraiment le choix vu l’absence de pantalon ou de bermuda convenables. Mikael soupire et fini par accepter d’enfiler une des robes. Ils ôtent leurs tuniques qu’ils roulent en boule et glissent sous une basse étagère puis choisissent chacun un vêtement féminin. Mike trouve de suite sa taille et Mikael en essaye trois avant de se décider.

- Avant de mettre la robe, prends ces serviettes, roule en boule et attaches-les avec des ficelles pour faire de la poitrine. Dit Mike en montrant l’exemple.

- Pfff ! On n’a pas vraiment des mollets de gonzesses. Rouspète Mikael en passant les ficelles sur ses épaules.

- T’occupes, on n’a pas de poil aux jambes, ça va passer et dépêches-toi quelqu’un peut débarquer d’un moment à l’autre.

Mike refouille un moment dans les étagères et en extrait deux foulards, il se couvre la tête avec pour montrer à Mikael comment camoufler leurs chevelures rousses.
Les voila tous les deux costumés, Mikael prend un sac de toile et glisse le livre et son pistolet à l’intérieur pendant que Mike surveille la cour où le gros homme discute avec ses livreurs en les pressant de décharger les sacs de linges sales et prendre les propres pour les livrer à Irizème. Mike revient vers Mikael et lui notifie qu’ils ne peuvent sortir par la cour en lui montrant du doigt une porte fermée entre deux colonnes d’étagères. Doucement Mikael tourne la poignée, décolle d’un filet la porte de l’huisserie et regarde de l’autre côté. C’est un petit couloir vouté donnant en son bout, l’accès à un atelier de repassage et à droite bifurquant vers une destination inconnue.
Par la porte ouverte de l’atelier, Mikael voit passer de temps en temps des ouvrières portant du linge. Il montre à Mike le passage à droite et tout deux se faufilent dans celui-ci. Une autre porte fait impasse, Mikael l’entrouvre avec discrétion et s’illumine d’un grand sourire car elle donne sous le porche d’entrée. Les deux amis resserrent leurs foulards, Mikael met ses lunettes dans son sac, puis ils sortent le plus naturellement possible et en deux secondes se retrouvent dans la rue.



Episode 27


Embarquement volontaire.


 Ils marchent une bonne centaine de mètres et arrivent en haut d’un escalier qui descends biscornu entre les habitations. Les passants ne font pas trop attention à eux si ce n’est que de temps en temps l’un d’eux les regarde d’un air interrogateur et parfois pensif.



- Bordel, on peu dire que nous avons de la chance depuis que nous nous sommes échappé de ta chaufferie. Jubile Mike en montrant tout en bas une galère impériale amarrée au quai principal.

- On en a tellement manqué avant que ça équilibre. Répond Mikael.

Une dizaine de minutes plus tard ils arrivent au port. Peu de monde sur le quai à part quelques pêcheurs à la ligne et des soldats impériaux que Mike devine comme des faux. La galère est accostée à deux cent mètres, Mike et Mikael s’y dirigent sans presser le pas comme s’ils étaient en promenade.

- Bordel, il n’y avait pas de chaussure dans cette blanchisserie. Grogne Mikael.

- Elle ne te plaise pas les miennes ? Pourtant elles ont été fabriquées par le meilleur chausseur de Fantasmaginaire Résidence. C’est même lui qui chausse l’Impératrice. S’étonne Mike.

- Et bien la prochaine fois camarade, tu diras à ton chausseur de les faire une pointure au dessus parce qu’elles me font mal tes godasses.

- Tu n’es jamais content toi. Je t’habille et je te chausse et tu te plains. Pouffe Mike.

- C’est ça, moques-toi en plus ! Tiens, une question, quand on arrive à la galère on aguiche les marins et on monte à bord en roulant du cul comme des filles de joies ?

- Ça ne va pas être facile car nul ne peut monter à bord d’une galère s’il n’est pas invité officiellement et inutile de faire un scandale car les faux soldats impériaux sur le quai soupçonneraient tout de suite un problème et donnerai l’alerte. Ils n’ont que des sabres mais je suis certain que dans les maisons d’autres sont planqué avec des armes qui viennent de chez toi. Répond Mike.

- Alors comment ont fait ? Réclame Mikael.

- Bonne question… On va aborder gentiment celui qui est de garde à la coupée et tenter discrètement de lui expliquer qu’il faut qu’on rencontre d’urgence le commandant ou le capitaine de cette galère.

Mike et Mikael S’approchent du garde en faction au bas de la coupée. Ce dernier regarde ce qu’il croit être des jeunes femmes avec un regard sévère.

- Bonjour ! Fait Mike.

Le garde impérial renvoie la politesse et commence à mieux détailler le visage de Mike et Mikael.

- Qui êtes-vous ? Mais… Vous n’êtes pas des femmes ! Se rend-t-il compte.

- Non monsieur, je suis Mike, Mike de Fantasmaginaire impériale et je vous demande de nous laisser monter à bords pour rencontrer l’officier qui commande ce navire. Répond Mike.

- Mike, le Mike de Fantasmaginaire impériale ? C’est impossible il est mort, tout le monde le sait ! S’écrit le garde.

- Chuuuttttt moins fort bordel, les soldats vont entendre. Gronde Mike.

- Les soldats, et alors ! Je ne comprends pas, qui êtes-vous. Réclame-t-il encore en posant sa main sur la crosse de son pistolet prêt à dégainer.

Derrière, Mikael n’en mène pas large et glisse sa main tremblante dans son sac.

Un officier de garde installé sur le pont intrigué par la scène appelle quelques gardes impériaux à descendre sur le quai pour régler la situation. En moins de temps qu’il faut pour le dire, Mike et Mikael sont entourés par cinq hommes bien charpentés.

- S’il-vous-plait, conduisez-nous au commandant de votre navire c’est de la plus haute importance. Sollicite Mike.

- Qu’avez-vous à formuler comme requête ? Interroge le plus gradé.

- Ha, ha, ha ! Il dit être Mike, tu sais celui qui est tombé de là-haut. Répond le garde de la coupée.

- Bordel, il faut me croire et ne laissez pas approcher ceux là. Dit Mike en désignant trois soldats de Fantasmartingal qui viennent vers eux.

- Haaa, et pourquoi, ils ont attrapé quelque chose de contagieux ? S’étonne le gradé.

- Ce ne sont pas des impériaux ! Instruit Mikael les lèvres grelottantes.

- Comment ça pas des impériaux ?

- Je vous en prie ne les laissez-pas s’approcher sinon nous sommes mort. Conjure Mikael tremblant.

Le gradé ne saisit pas ce que tout ça veut dire mais consent d’un signe faire comprendre aux trois soldats du port de s’éloigner. Il donne ordre à ces quatre subalternes de surveiller Mike et Mikael et remonte à bord pour discuter avec l’officier de garde. Deux ou trois minutes plus tard il fait signe au quatre gardes impériaux d’amener sur le pont les deux jeunes hommes. Une fois à bord, le sac de Mikael est supprimé et fouillé. Le gradé en sort le livre et le pistolet et fixe Mikael d’un œil accusateur.

- Vous aviez l’intention d’avoir une entrevue avec le commandant avec ceci ? Questionne-t-il en montrant l’arme.

- Heu non, ça c’était pour nous défendre contre les autres. Explique Mikael pas fier du tout.

- J’en ai également un sous ma robe ! Annonce Mike en dégrafant le devant pour le sortir son pistolet et le remettre au gradé en signe de bonne foi.

- Enlevez vos foulards qu’on vous voit mieux ! Donne l’ordre l’officier.

- Non pas sur le pont, en cabine. Ici c’est trop dangereux on peut nous remarquer des maisons ou du quai. Refuse Mike.

L’officier s’étonne encore mais commande qu’on conduise Mike et Mikael à l’abri des regards extérieurs et qu’on les découvre. Une fois fait, l’officier se surprend de la ressemblance des deux.

- Vous êtes frères ? Demande-t-il.

- Non monsieur…. Maintenant vous me reconnaissez ? Répond et questionne Mike.

Les quatre gardes, leur gradé et l’officier font en chœur un signe de tête négatif.

- Je suis Mike, Hoducol à trahis Fantasmaginaire, c’est aussi lui qui a imaginé ma mort en droguant un pauvre gars à qui ils ont peint les cheveux en rouge pour me ressembler. Hoducol et les deux prédicateurs veulent devenir les maîtres de tout Fantasmaginaire.

Les impériaux roulent de grands yeux abêtis.

- Le gouverneur trahir Fantasmaginaire, que nous racontez-vous là ? C’est absurde, vous êtes fou ! Fait l’officier.

- Et pourtant c’est la vérité. Insiste Mike.

- Vous dites être Mike de Fantasmaginaire Impériale ? Il y a quelqu’un à bord qui connait ce Mike. A l’époque il était maître principal et faisait partie de l’équipage de la galère qui avait conduit les missionnaires sur l’île du centre.  Maître Airèfèm, allez me chercher le lieutenant Jyssuipa ! En donne ordre l’officier. Autant vous prévenir que s’il ne vous reconnait pas on vous remet sur le quai à coup de pied aux fesses et on donne ordre aux gardes du port de vous conduire en prison. Menace-t-il pour finir.

Entendant ça, les genoux de Mikael fléchissent et quelques goutes de sueur lui perlent au front.
Trois minutes plus tard le lieutenant pénètre dans le carré des officiers, personne ne l’a averti du motif de sa convocation. L’homme s’étonne en faisant le tour de Mike. Il se gratte le menton d’un air dubitatif, refait le tour, se poste bien en face et oscille la tête en détaillant minutieusement le visage.

- Non… C’est vous ? Mike, Mike ! Le Mike le vrai ? Interroge-t-il toujours déconcerté.

- Oui c’est moi ! Rappelez-vous nos parties de dés et de cartes avec Aline et Mirabelle sur la plage arrière de la galère qui nous conduisait à l’île du centre. Rappelez-vous les concours de tir à l’arc avec Baccardi et Gary. Je me souviens aussi de votre ami Tranchdepin, le grand blond qui était le garde personnel du commandant Rebrousspoil. Répond Mike.

- Mais oui… Mais oui tout cela est exact, mais comment, tu… Tu n’es pas mort ?

- C’est un coup d’Hoducol, je vous expliquerai tout en détail, mais d’abord je veux rencontrer le commandant de cette galère. Répond Mike.

- Alors lieutenant Jyssuipa, c’est vraiment Mike ou un usurpateur ? Questionne l’officier encore dubitatif.

- C’est lui, ce ne peut être que lui ! Répond le lieutenant en serrant Mike dans ses bras.

-  Alors Hoducol serait un félon ? Fait l’officier en soupirant longuement.

- C’est une longue histoire de fausse mort et de trahison qui va devenir bien plus tragique, il faut absolument que je vois votre commandant. Presse Mike soulagé d’avoir enfin été reconnu.

- Vous êtes certain que c’est le Mike, celui qui est mort ? Demande certification l’officier de garde pas encore totalement convaincu.

- Plus que certain, par contre l’autre qui lui ressemble, je ne sais pas qui c’est. Répond Jyssuipa.

- C’est mon ami Mikael, presque un frère. Dit Mike.

Mike est conduit seul dans la cabine du commandant et lui explique brièvement la situation sans trop entrer dans les détails. Le commandant semble d’abord perplexe mais devant l’insistance de Mike et ses arguments, finit par comprendre qu’il y a peut-être une terrible guerre en gestation.

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