LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 14 juillet 2014

F5 épisodes 80, 81, 82, 83.





Episode 80


La bataille de Galoban (Acte 2)


Un peu plus tard, un Oblitérétimbré se pose sur le perchoir de la passerelle du Bouchtrou 4. Le capitaine Fécémag lui décroche le message et le lit.
Une heure passée, un autre Oblitérétimbré vient prendre place sur le perchoir. Fécémag prend connaissance du nouveau message puis appelle quatre marins pour qu’ils le conduisent en chaloupe à bord du Troudanlo mouillé un peu plus loin.
Dans le carré du navire Kidnapingre, les deux capitaines sont de bonne humeur.

- Parfait, ils agissent comme prévu. Fait Baccardi en servant deux verres de rhum.

- La pluie a cessé mais le ciel reste très couvert, cela va bien nous aider. Estime Fécémag en regardant à travers le vitrage.

- Convoquons tous les capitaines et commandants, nous devons encore réviser notre attaque, il faut que nous soyons à l’unisson. Dit Baccardi en tendant un verre à son homologue.

- Oui, trinquons pour que la chance soit de notre côté.

- Oui et surtout pas de tempête cette nuit. Adjoint Baccardi en portant le verre à ses lèvres.


Au même moment dans la baie Cassine les quinze navires jettent l’ancre. Senlabièr et quelques de ses hommes scrutent aux jumelles la plage et la vegétation.

- Colonel Boidelo, tu prends Jansentèr, Poilopié, les sergents Obladi et Oblada puis une quinzaine de Crèvesueurs. Choisit celles et ceux qui ont été entrainé à Irizème. Tu débarques et tu explores bien le coin, je reste en contact avec le Talkie… Commande Senlabièr.


Beaucoup plus tard, il est acquis que la baie et ses environs n’abritent aucun Végétateur et que l’unique ferme situé à un peu plus d’un kilomètre est abandonnée.
Dans le carré des officiers du Fosskifo, Senlabièr, Beuranss, Klakdubec, Baizmamin et le lieutenant Dumerlan établissent un plan de bataille.
Il est décidé que l’attaque se fera la nuit. Une équipe de 40 combattants arrivera par le Sud de Galoban, une autre contournera et attaquera par le Sud-Est et la troisième bien plus loin par l’Est, elle sera d’ailleurs la première à partir. Derrière sera déployé le gros des troupes soit 300 guerrières et guerriers uniquement Crèvesueurs, Creuztatomb et quelques Kidnapingres ralliés avec la prise de leur navires. Au cas où il y aurait besoin, 300 autres attendront sur la plage sous les ordres de l’adjudant Çavopalekou.

Un oblitérétimbré tout juste arrivée, annonce par son message que le Capitaine Boucharom est maitre de tous les ports Kidnapingres. Senlabièr et les présents se frottent les mains.

- Perso, je pense que les Végétateurs ne nous poseront pas plus de problème que les Entoqués, les Creuztatombs ou les Kidnapingres et que les premières équipes d’assaut suffiront. Emet Senlabièr.

- Vous avez raison, les Végétateurs ne sont pas des combattants, ce sont les Vagalâmeurs qui le sont mais ces derniers ont fuit Galoban en croyant par leur barrage que nous rebrousserions chemin. Comme ils sont naïfs. Dit Klakdubek en repliant la carte.

Dans quatre heures je veux toutes les unités avec armes et bagages sur la plage. Comme prévu, l’équipe qui attaquera à l’est se mettra en route immédiatement et contournera la ville à une distance de sécurité de deux kilomètres. A 23h30 je veux toutes les équipes en place prêtes à attaquer. Alors messieurs les officiers vous savez ce que vous avez à faire. Exige Senlabièr en regardant sa montre.

- Tu viens avec nous ? Demande le lieutenant Dumerlan.

- Je reste à bord, je n’aime pas ce genre d’engagement où il n’y a rien en face et si vraiment il y a du suif, ce qui m’étonnerai, je me ferai un plaisir d’aller griller avec vous un peu de poudre. Répond Senlabièr Dédaigneux. Je serai en contact permanent. Ajoute-t-il.

- Nous n’avons plus beaucoup de batteries chargées, une vingtaine seulement. Prévient Dumerlan.

- Pour économiser, nous communiquerons toutes les quinze minutes par message bref. Pas plus de gâchis de munition de chez nous, il faut s’en servir qu’en cas où cela devient vraiment nécessaire. Répond Senlabièr.


Plus à l’Est, dans le fjord, les navires Vagalâmeurs et Kidnapingres et leurs équipages sont parés. Ils sont régulièrement informés par Oblitérétimbré de ce qui ce passe du côté de la baie. Un Vaglâmeur est en poste bien camouflé entre les rocailles de la pointe rocheuse qui protège la baie « Cassine » des tempêtes. C’est un lieu très accidenté qui ne peut être atteint que par mer, hier l’homme fut déposé avec vivre, eau et quatre Oblitérétimbrés. Un seul détail pourrait dénoncer sa présence c’est l’envol et le retour des oiseaux messagers mais pour le moment, des équipages ennemis, personne ne semble remarquer plus ses volatiles que tous les autres qui colonisent les bords de mer.

- Appareillons, il faut s’éloigner au maximum des côtes pour ne pas être repéré. Le temps est maussade mais il vaut mieux prendre des précautions. Avec ce détour, il nous faudra  8 heures pour atteindre la baie ; il est 16h30, nous n’avons pas de temps à perdre, Lieutenant Shanvrindien, envoyez l’ordre de départ. Commande le Capitaine Fécémag.


La petite armada quitte le fjord et chacune et chacun a bord de leur navire a le cœur qui tambourine, la crainte des armes venues de l’autre monde pèse lourd.


La pluie revient par averses denses et la visibilité se réduit. A 20h15 la nuit commence à prendre le dessus, dans une heure elle sera totale et la navigation en convoi est très dangereuse car les navires naviguent tous feux éteints. Pour assurer un repérage entre eux, toutes les quinze minutes de minuscules feux de position sont brièvement allumées.



Episode 81


La bataille de Galoban (Acte 3)


Sur terre, les trois équipes sont en place à moins d’un kilomètres de la ville. A la montre du lieutenant Dumerlan il est 23h32. Il communique à Senlabièr qu’ils sont prêts et qu’apparemment les Végétateurs n’ont allumé aucune lampe afin de plonger la ville dans une complète obscurité. Par les jumelles à vision nocturne Dumerlan ne remarque aucun mouvement suspect. Senlabièr donne l’ordre d’attaquer en prenant un maximum de précautions.

La pluie ne tombe plus, les navires de Baccardi et de Fécémag sont à une dizaine de minutes de l’entrée de la baie ; Ils longent prudemment la côte et ont réduit l’allure pour ne pas que le bruit de leurs venteurs et des roues à aube ne soit entendu par les veilleurs. Le Troudanlo est le premier, Baccardi se devait d’être celui là pour montrer l’exemple et donner du courage à tous les autres équipages.
Les six navires de la première vague sont bien alignés et c’est au dernier moment qu’ils vont pousser les machines au maximum. Il est évident que quand les ventilettes vont être excitées et les souffleurs ouvert en grand, les veilleurs ennemis vont entendre et de suite comprendre ce qui se passe mais comme le pensent les capitaines Kidnapingres et Vagalâmeurs, il sera trop tard car il faudra pour l’opposant remonter les ancres pour pouvoir manœuvrer et faire front ce qui donnera le temps aux six navires de décharger au passage tous leurs canons tribord.

Baccardi est à la passerelle, les boucliers son relevés il scrute le noir et commence à distinguer les lumières des navires ennemis. Il fait donner le signal pour lancer le convoi à pleine vitesse.
D’abord surpris par le bruit des machineries transperçant la nuit, les veilleurs se reprennent rapidement et donne l’alerte. Sur le Fosskifo Senlabièr sort sur les ailes et colle ses yeux à sa paire de jumelles de vision nocturne vers l’entrée de la baie. Il voit parfaitement le profil du Troudanlo, du Filedroi, du Cépamoicétoi et leurs canons prêts à tirer.

- Merde ! Les boucliers relevés vite et tout le monde au poste de combat. Obladi, le lance roquette, Kasslénoi et Féduloji à la mitrailleuse. Bougez-vous le cul merde ! Hurle-t-il.

Au même moment une double ligne de feu s’allume dans un bruit assourdissant et en quelques secondes les boulets des six navires Kidnapingres percutent les coques et les structures. Des éclats volent et les marins crient et s’affolent. Senlabièr bousculé par deux violents impacts dans les boucliers, tombe au sol en bavant de rage. Il se relève et se presse vers sa cabine pour y prendre son lance missile. Les bâtiments Kidnapingres essuient les tirs de fusils mitrailleurs et le Pazaleur accuse deux tirs de mortier qui lui crèvent le pont supérieur et incendient la salle des venteurs. Son Capitaine poursuit sa route derrière les autres pour arriver au plus vite de l’autre côté de l’entrée de la baie et se mettre à l’abri. Pour ce bateau, la bataille est finie.
Le Capitaine Fécémag lance la deuxième vague. Dans la baie c’est la confusion, quatre navires ont été sérieusement touchés et le feu commence à prendre à différents endroits.

- Alors second Baizmamin, les canons sont-ils chargés ? Réclame Senlabièr en emboîtant les éléments de son lance missile.

- Nous sommes à moitié de l’équipage et il y a déjà des blessés, il faut relever les ancre et pivoter. Répond le second.

- Ou est le capitaine Beuranss ?

- Il est mort aux premiers tirs en voulant rejoindre la passerelle. Répond un peu troublé Baizmamin.

- Alors c’est toi le boss maintenant, fais-moi bouger ce rafiot  et démerdes-toi pour riposter rapidement parce que sinon je vais les activer à coups de rangers dans le cul tes marins à la con !


Les navires Vagalâmeurs sont presque en position mais les tirs meurtriers des mitrailleuses du Fosskifo et du Forçinpeu transpercent les coques. La passerelle du Halahune explose par le tir d’une roquette, tout le commandement disparait dans une gerbe de flammes. Les officiers canonnier et mécanicien prennent la relève.  Fécémag commande le tir ; deux cent quarante-six canons crachent leurs boulets dans la baie et font de gros dégâts. Deux bateaux ennemi touchés par les deux attaques, prennent l’eau par leurs coques enfoncées et basculent en jetant un bon nombre de marin dans les eaux infestées de serpents rouges. Les autres tentent de manœuvrer mais tassés dans la baie ils se gênent.
La galère impériale du capitaine Shaucegran est coupé en deux par un missile. Les deux moitiés s’enfoncent rapidement dans la mer et le Kapornié qui suit tente de récupérer le maximum de marins avant qu’ils soient attaqués par les serpents.
Le capitaine Tadustyl commande la troisième vague, pendant ce temps, les cinq navires Kidnapingres restant sont prêts pour leur second passage.
Dans la baie les officiers Terriens, Crèvesueurs et Creuztatombs essayent tant bien que mal de partager les effectifs entre les canons, les postes de manœuvre, les voies d’eau, la passerelle et la lutte contre les incendies.
Sur le Fosskifo, Senlabièr enrage.

- Les salopards ! On c’est fait avoir comme des bleus. Merde de merde dans cette baie on est coincé, les bateau sont trop proche on ne peut pas conduire facilement et ces salopards reviennent, mais combien sont-ils ?

- Quatre bâtiments hors de combats. Annonce Baizmamin.

- Chez eux ou chez nous ? Demande Senlabièr en rechargeant son lance missile.

- Chez nous ! Précise le second.

- Meerde de merdeeeee ! Celui là il est à moi. Hurle Senlabièr en collant son œil au viseur et en appuyant sur la détente. Encore une fois, redoutablement précis, le missile détruit complètement un navire Vagalâmeur mais ce dernier avait une fraction de seconde auparavant déchargé ses canons et le Fosskifo en prend une bonne vingtaine.  Des morceaux de ferraille, de bois et de verre tapent contre les boucliers.

- Mais où étaient-ils planqués ces salopards, d’où sortent-ils ? Se demande tout haut Senlabièr.

Chez les Vagalâmeurs deux roquettes ont presque détruit complètement le Gradubidd, pour ce navire, le combat est terminé.
Les cinq navires Kidnapingres restant font leur deuxième passage. Le Fosskifo reprend une dizaine de boulets.

- Commandant Senlabièr, je crois qu’on embarque de l’eau les blindages de la coque exposée sont enfoncés et les rivets ont sauté, nous n’avons pas assez d’effectif pour colmater, éteindre le feu tout en continuant à se défendre, il faut évacuer vers un autre bâtiment avant le prochain passage des ennemis. Propose Baizmamin.

- Je suis d’accord avec toi, ça sent le brulé et il y a de la fumée partout, foutons le camp. Approuve Senlabier en récupérant dans sa cabine un missile, un fusil d’assaut et un sac de munition.

Trois chaloupes sont mises à l’eau et les pointes installées pour protéger des lapins de mer, Précaution inutile, les lapins de mer ne s’approchent pas des rivages car le serpent rouge et son prédateur. Le commandant prend place dans la première accompagné par Baizmamin et une vingtaine de marins. Ils rament vers le Laroutourn du capitaine Eufopla qui ne semble pas trop touché.



 Senlabièr fait la gueule, tout autour il entend des cris, des plaintes, des appels et partout des bateaux plus ou moins abimés et grignotés par les flammes. L’eau Bouillonne, les serpents rouges sont à la fête. Avec son Talkie-Walkie il entre en contact avec Dumerlan et lui explique la situation ; il n’entend pas la réponse car les tirs d’une nouvelle attaque et les boulets qui frappent les navires imposent leurs sons. Des gerbes d’eau éclaboussent des débris tombent au hasard, trois marins de la chaloupe sont blessés.

- Merde, on ne s’en sortira pas, ces salopards nous ont enculés à sec ! Ramez plus fort bande de cons ! Hurle Senlabièr.

A une centaine de mètres derrière eux, le Fosskifo se couche lentement sur babord. Quelques secondes plus tard, les passagers de la chaloupe grimpent à bord du Laroutourn.



Episode 82


La bataille de Galoban (Acte 4)



Senlabièr monte directement à la passerelle et interpelle le capitaine Eufopla.

- Les ancres sont levées alors on fonce il faut tenter une sortie et couper leur lignes ! Ordonne-t-il. Baizmamin tu mets nos marins au service des officiers de ce bateau.

Eufopla approuve et relaye l’ordre au Çalefaipa, au Moulfritt, au Chodevan et au Inseulsukr qui sont des navires peu endommagés car jusqu’à maintenant protégés des boulets par les premiers. Les cinq bâtiments se frayent un passage à travers les bateaux à moitiés coulés et ceux en flammes en récupérant le maximum de marins sur les chaloupes pour se constituer des équipages complets.
Les Vagalâmeurs et les Kidnapingres ne cessent leur va et vient et arrosent la baie de boulets du plus gros calibre disponible. Le Inseulsukr se fait éclater la proue par une quinzaine de boulets et les marins s’empressent de colmater la brèche.
Senlabièr est allongé sur le toit de la passerelle du Laroutourn et de son dernier missile détruit le Koudepinço.
Les boulets continuent à pleuvoir sur la baie et quand quelques minutes plus tard Senlabièr revient à la passerelle en titubant, le dos de son treillis dégouline de sang. Le sergent Oblada se précipite pour le soutenir.

- Ne t’occupes pas de moi, reprends ton lance roquette et allume-moi ces salopards. Lui fait Senlabièr le visage aussi blanc qu’un drap.

Le capitaine Eufopla donne ordre à deux marins d’emporter rapidement le commandant terrien à l’infirmerie.
Les marins du Inseulsukr n’arrivent pas à colmater la brèche de l’étrave, le bateau avale de l’eau et enfourne dangereusement. En face il ne reste que 6 en état de combattre sur les 18 navires Vagalâmeurs, impériaux et Kidnapingres.
Sur le Laroutourn, le sergent Oblada ne tirera pas ses quatre dernières roquettes, il est écrasé par l’effondrement du poste avant.
Le Inseulsukr abandonne et son capitaine donne l’ordre d’évacuation. Le Çalefaipa est en feu et la dernière mitrailleuses du Forçinpeu manquent de munition.

- Capitaine Eufopla ! L’interpelle Baizmamin. Si nous poursuivons nous allons au suicide ! Estime-t-il.

- Vous avez raison, demi-tour, notre seule échappatoire c’est la plage. Barreur, demi-tour, vous piquez droit sur le sable et vous échouez le Laroutourn, c’est un ordre. Commande le capitaine.

Dans le virage le navire prends à bâbord une poignée de boulets. Un peu plus loin, gouvernail cassé, le Chodevan éperonne le Forçinpeu et y reste coincé.
Quinze trop longues minutes plus tard le Laroutourn, le Moulfritt et le Çalefaipa s’échouent. Les équipages mettent les chaloupes à l’eau et évacuent les navires. Une fois hors d’eau à l’abri des serpents rouges, ils courent se réfugier dans la forêt où sont déjà retranchés les 300 combattants prévus pour aller soutenir les troupes d’invasion de la ville. Le commandant Senlabièr est conduit sous une tente rapidement monté ; Le chirurgien du Laroutourn prévoit dans les plus brefs délais une opération chirurgicale.
Dans la baie c’est toujours le chaos, les Vagalâmeurs, les Kidnapingres poursuivent le pilonnage. La dernière galère impériale trop endommagée coule.
Dans la baie, les chaloupes arrivent en désordre sur la plage, Terriens comme Crèvesueurs, Creuztatomb et les quelques kidnapingres ralliés survivants se précipitent sous l’abri de la végétation. Plus aucun navire ne répond au feu de Baccardi et Fécémag. Les vagalâmeurs et Kidnapingres feront encore trois passages histoire de bien achever le travail et s’assurer qu’aucun bateau ennemi ne pourra reprendre la mer.
Une demi-heure plus tard, neuf navires Vagalâmeur et Kidnapingres dont six en très mauvais état quittent l’ouverture de la baie en direction du fjord non sans avoir récupéré leur espion sur la pointe rocheuse.

Pandant ce temps, le lieutenant Dumerlan a investi une partie de la ville sans tirer un seul coup de feu car abandonné de tous ses habitants bien avant leur arrivée. Les barricades sont source de méfiance et les groupes d’inspection perdent beaucoup de temps. Les échos de la canonnade de la baie leur étaient parvenus, dans la grande salle d’une maison Le lieutenant tente avec le Talkie-Walkie d’entrer en contact avec Senlabièr mais n’obtient aucune réponse.

- Raaahhh ça ne répond toujours pas. Bougonne-t-il.

- Que faisons-nous ? Demande le sergent Obladi.

- Au dernier contact, Senlabier m’a dit qu’ils se faisaient attaquer par des navires battant pavillon Vagalâmeur et Kidnapingre.

- Senlabier et les autres avaient un lance missile, trois mitrailleuses lourdes, trois lance roquette, un mortier et une bonne quinzaine de fusils mitrailleur. Avec en plus l’armement classique des bateaux, les Vagalâmeurs et leur potes n’ont pas dû faire un pli. Imagine Obladi.

- C’est ce qu’on peut logiquement penser… J’ai envoyé la sergent Galipett sur place, elle devrait revenir dans une trentaine de minutes. Répond Dumerlan en consultant sa montre.

Le colonel Boidelo entre dans la salle.

- Il n’y a pas un chat dans cette ville, pas un morceau à se mettre sous la dent ni de quoi boire un godet. Les Végétateurs sont partis avec la bouffe et les bouteilles. Fait-il son rapport.

- Tu as inspecté toute la ville ? Lui demande Dumerlan.

- Non il reste encore trois ou quatre quartiers mais à mon avis c’est la même. Pas de piège, pas de canon sur les digues du port et apparemment pas de mine ou de bombe. Je vais envoyer des mecs pour faire sauter le barrage du port, dans quatre ou cinq heures nos navires pourront rentrer. Tu as des nouvelles du grand chef ?

- Non justement et ça m’inquiète, tu as entendu comme moi les pétards.

- Ouais, pas loin de trois plombes. Putain, Salembièr c’est régalé lui qui voulait de l’action.

- J’attends Galipett, elle va nous dire ce qu’il en est. Tu bois une bière ?

- Tu en a encore ! whoooo, avec plaisir camarade ! Jubile Boidelo.

- J’en avais gardé un pack de quatre. Hé, hé, hé, ça va nous rappeler le pays. Fait Dumerlan en décapsulant.



Episode 83


La bataille de Galoban (Dernier Acte)


Un peu plus tard, Galipett débarque essoufflée dans la salle qui sert de quartier général. Dumerlan lui tend une bière, elle refuse.

- C’est le merdier ! Annonce-t-elle entre deux respirations.

- Quoi le merdier ? Demande Boidelo.

- Tous nos rafiots bons pour la casse. L’ennemi à bien manœuvré, les nôtres étaient bloqués dans cette putain de baie comme dans une nasse. Répond-elle.

- Tu déconnes ? L’interroge Dumerlan en balançant son mégot de cigarette par la fenêtre.

- Pire encore, Senlabièr est salement touché. Poursuit Galipett. Des Vagalâmeurs et Kidnapingres se sont pointés en douce et nous ont fait la fête. Un vrai carnage.

- Je ne le crois pas ça ! Mais…. Non c’est impossible ! En reste abasourdi Dumerlan.

- Si c’est possible, moi je peux te le dire, j’en reviens et que ce n’est pas beau à voir. Répond Galipett en s’installant sur une chaise.

- Senlabièr s’est fait avoir ? Putain de merde et comment va-t-il ? Questionne Boidelo.

Galipett relève doucement son regard vers les deux hommes et ravale sa salive.

- D’après le toubib, il ne passera pas demain. Répond-elle.

- Tu déconnes, pas lui ! Explose Dumerlan en shootant dans un sac.

- Il faut y aller voir tout de suite. Galipett tu prends le commandement et pas un mot de tout ça tant que nous ne sommes pas revenus. Dit Boidelo en faisant signe à Dumerlan de le suivre.


Une quarantaine de minutes plus tard les deux mercenaires terriens sont sur place et ne peuvent que constater l’étendu des dégâts. Les pertes sont importantes et beaucoup d’armes et de munitions terriennes sont détruites. Dans la baie aucun navire n’a été épargné et les incendies illuminent sinistrement le tableau en faisant sauter de temps en temps les réserves de poudre de certains navires pas encore entièrement noyés. Dumerlan et Boidelo se détournent du désastre et entrent sous la tente médicale pour directement voir leur commandant. Encore sous l’anesthésie, Senlabièr est endormi. Dumerlan interroge du regard le chirurgien, ce dernier les entraine hors de la tente.

- Un éclat de boulet est rentré par l’omoplate puis descendu en déchirant une partie du foie pour terminer sa course dans un rein. Son poumon gauche est perforé. Nous avons fait tout ce que nous pouvions mais autant tout de suite vous dire, s’il se réveille, qu’il ne survivra pas longtemps à moins d’un miracle. Rapporte le médecin.

Le verdict sonne comme un coup de massue, Dumerlan s’assoit au pied d’un arbre, Boidelo se passe la main sur le visage en regardant vers le ciel sans étoiles

- Putain de merde, mauvaise donne, Bakaçable ne vas pas du tout aimer. Dit-il.

- On enverra un Oblitérétimbré, en attendant, que fait-on ? Pose la question Dumerlan.

- Je n’en sais rien mais va falloir aviser.

- De toute façon, ici c’est foutu, donnons des ordres pour que tous les valides rejoignent la ville en emportant tout ce qu’ils peuvent comme vivre et armes et qu’ils récupèrent tout ce qui peut l’être dans les épaves. Dans ce trou on ne laisse que l’équipe médicale, quelques aides et les blessés en soins. Soumet Dumerlan.

- Ouais, c’est sans doute la meilleure idée parce que je n’en ai pas d’autre. Faisons comme tu dis. Acquiesce Boidelo.

A 9 heures du matin les valides sont tous en ville et l’ambiance n’est pas au beau fixe. Les Creuztatombs et les Crèvesueurs commencent à douter et la tension devient perceptible.

10H21, le capitaine Klacdubek, le bras en écharpe arrive au quartier général et annonce que le commandant Senlabièr ne s’est pas réveillé. Dumerlan avale amèrement la nouvelle et rédige un message pour Bakaçable.

Deux heures plus tard sur la grande place surmontée par la statue de Dorine et Mike, les terriens font face à la contestation et tentent tant bien que mal de rassurer les Crèvesueurs et les Creuztatombs.

- Nous allons envoyer un message à Boucharom pour qu’il nous apporte d’autres navires. S’engage le Colonel Boidelo.

- Et qui va régler nos soldes et rembourser nos pertes maintenant que Kackarantt est mort ? Demande le capitaine Eufopla.

- Pour le moment nous n’avons pas de réponse mais nous préviendrons son ami Stokoption de la situation et je suis certain que les choses vont s’arranger. Prévoit Dumerlan.

- Dans dix jours si Boucharom n’est pas là, mon équipage et moi laissons tomber. Annonce le capitaine Klakdubec.

Les trois capitaines Crèvesueurs survivants se rallient à l’option et l’unique capitaine rescapé des Creuztatomb approuve.
Boidelo et Dumerlan en prennent note puis réunissent tous les gradés pour organiser la récolte de fruits et la chasse afin d’alimenter la troupe car les vivres restés dans les navires sont perdus à 80%.

Pendant ce temps, le reliquat des navires Vagalâmeurs et Kidnapingres sont arrivés dans l’abri du fjord. Des pontons nouvellement construits, en chaloupes les équipes médicales en viennent en priorité récupérer les nombreux blessés.
Un peu plus tard dans un camp de fortune, les capitaines rescapés et les amiraux font le point.

- Nous avons gagné cette bataille mais nous avons payé le prix fort. Dit tristement le capitaine Fécémag.

- Une moitié des équipages tuée ou disparue et dans celles et ceux qui restent, les trois quart sont blessés plus ou moins gravement. Comptabilise Baccardi le mollet bandé.

- Sur les dix navires rentrant, six sont pratiquement irréparables et les quatre autres ont besoin d’une importante remise en état. Ajoute le capitaine Capnor.

- Une victoire qui coûte très chère. Fait amèrement le premier Amiral.

- Certes et nous ne pouvons que le déplorer. Poursuit le second Amiral.

- Cependant, cette victoire est importante car elle va prouver que malgré leurs armes sophistiquées, la marine des prédicateurs n’est pas invincible. Il y a une heure nous avons envoyé des messages relatant cette incontestable victoire à nos alliés impériaux et même dans les ports conquis par l’ennemi. Annonce le quatrième Amiral.

- Pour ce qui est des réparations, les équipes de l’arsenal de Galoban sont déjà à l’œuvre. Continue le premier Amiral.

- L’ingénieur en chef pense qu’il pourra avec les pièces récupérées sur les navires trop endommagés, refaire à neuf le Bouchtrou 4, le Troudanlo 3, Le filedroi et le Gardavou. Détaille le second Amiral.

- Cela ne constituera pas une flotte raisonnable mais c’est mieux que rien. Fait le troisième Amiral.

- Il faut ajouter le Pianobar du capitaine Kidnapingre Bochapo qui à échappé de justesse à Boucharom et qui par message souhaite se rallier à nous. Instruit le quatrième Amiral.

- Nous lui avons répondu favorablement et il devrait arriver dans le fjord cet après midi. En termine le premier Amiral.

- Et pour les terriens, les Crèvesueur et les Creuztatombs qui sont coincés à Galoban, qu’avez-vous prévu ? Demande Capnor.

- Nous les surveillons de loin et d’après nos dernières nouvelles il semblerait qu’il règne chez eux une certaine confusion. Répond le second Amiral.

- Réaction attendu, se croyant invincibles grâce aux terriens, il est dur moralement d’accepter une défaite. Explique le troisième Amiral.

- Connaissant le caractère des Crèvesueurs et des Creuztatombs, il ne serait pas étonnant que dans quelques jours la discorde règne en maître dans leur rang. Laissons le temps gangréner leurs relations. Parachève le quatrième Amiral.


Glassalo et son équipe ont préparé le repas et sonnent la soupe.

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