LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

lundi 14 juillet 2014

F5 épisodes 20, 21, 22, 23.





Episode 20


La sanction.


Il est 21H35 quand Boucharom, Tabafroi, Couyemol et Prizdebek viennent chercher Mike et Mikael. A leur grande surprise, ils ne sont pas entrainés vers le salon mais restent au même niveau pour être conduits au garage dégagé de la voiture et de la moto pour la circonstance. Les deux prisonniers découvrent ce pourquoi le perforateur avait été utilisé. Au béton du plafond ont été chevillés à 1m50 de distance deux crochets dans lesquels sont accrochées deux mousquetons. Des cordes y sont passées, Upskirt et Petinés, de leur extrémité lient les poignets de Mike et Mikael puis tire sur l‘autre bout pour tendre leurs corps à la limite de la suspension. Une fois les deux prisonniers sur la pointe des pieds, les cordes tendues sont fixées  aux montants scellés de la porte du garage. Halebard s’approche en riant de Mikael et Mike, il leur présente deux fines ceintures de cuir. Mikael les reconnait de suite, l’une, celle en cuir cousu, est à lui trouvé dans l’armoire de sa chambre. L’autre est celle du prédicateur en cuir de lapin de mer tressé.

          - Voyez petits morveux, Prizdebek, Petiné et Upskirt vont vous fouetter avec ces ceintures. Trois fois cinquante égale cent-cinquante coups et ceci pour chacun de vous deux. Annonce-t-il.  Je leur ai demandé de frapper fort, mon ami Horace et moi nous aimons beaucoup voir souffrir et pour tout vous dire ça nous excite. Adjoint-il.

De Fantenay s’approche à son tour avec dans les mains deux torchon qu’il plie et noue de manière à bâillonner les deux victimes.

          - Une précaution, on ne sait jamais, vos cris pourraient s’entendre de la route, ce serait fâcheux. Dit-il une fois les bâillons bien serrés.

Il tourne autour de Mike et Mikael en affichant sa joie.

          - Alors comme ça vous êtes pyromane ? C’est très dangereux ça ! fait-il en poursuivant ses tours. Comme nous sommes à votre écoute et puisque vous aimez le feu, nous allons vous exhausser en demandant à ces dames de vous incendier, j’espère que vous apprécierez le cadeau. Termine-t-il ironique en s’éloignant.

D’un signe, Halebard commande que la flagellation commence. Petiné et Prizdebek s’y collent pour les cinquante premiers coups. Tout y passe, le dos, les fesses, les cuisses devant comme derrière et le torse. Les frappes sont violentes et le cuir marque à rouge la peau.
Mike et Mikael hurlent mais les bâillons étouffent les décibels. Se déplaçant pour profiter du spectacle dans tous les angles, les deux prédicateurs se régalent des cinglées, des contorsions affolées et du martyre des deux jeunes hommes. Les femmes se relayent et administrent avec zèle en comptant les coups à voix haute pour qu’il n’en manque aucun. Elles ne se pressent pas pour à chaque fois donner un maximum d’élan à leurs bras armés.
L’épiderme de Mikael et Mike se strient en désordre de ligne rouge surlignées aux extrémités de carmin et même de points violet, Quelques boursouflures viennent accentuer les marques.
Les larmes coulent sur leurs joues et viennent imbiber le tissu des bâillons. Les incandescents claquements du cuir sur la peau font à chaque fois vibrer de plaisir les spectateurs. Prizdebek, petiné et Upskirt s’emploient à ce que les prédicateurs et Hoducol soient satisfaits ; d’ailleurs, cette sadique activité semble autant les inspirer.
Aucune indulgence, la douleur doit être pleine jusqu’à être perceptible par les bourreaux et les spectateurs. Les soubresauts terrifiés par le mal ajoutés aux plaintes alcoolisent les regards d’Halebard et De Fantenay. De temps en temps, ils font stopper la flagellation, s’approche de Mike et Mikael en affichant un grand sourire, admirent leurs peaux flambées par le cuir des ceintures et ne se privent pas de commenter aux deux suppliciés leur jubilation avant d’un geste commander la reprise de la torture.



Un peu plus tard, ce sont les dernières dizaines appliquées sur des corps imprimés de multiples traits rouges, des corps en sueur, des corps qui ne se défendent plus, des corps saturés de coups, des corps qui n’émettent plus que de longs tremblements accompagnés par de profond râles… Enfin le cuir se tait et la pesante moiteur d’une fin de supplice sature le garage. Les deux prédicateurs écoutent avec grand plaisir la respiration anarchique et geignarde des deux victimes.
Une fois détachés et débâillonnés, Les Crèvesueurs sont obligés de soutenir Mikael et Mike pour les reconduire dans la chaufferie et les allonger sur l’étroit matelas. Ils sont tremblant, Couyemol les couvre de leur couverture, les deux prédicateurs repus et comblés se penchent.

          - J’espère que cette magnifique flagellation vous servira de leçon ! Leur lance Childeric Halebard.

          - Mais puisque vous êtes maso, pas besoin de mettre le feu aux rideaux, si vous avez envie de vous faire rosser, une simple demande suffit et nous vous promettons d’accéder à tous vos désirs en la matière. Ajoute Cyniquement Horace De Fantenay.

          - Oui, mon ami à raison ; sollicitez-nous de vous punir ! Croyez que nous ne nous lasserons pas de vous faire souffrir.

Pour seule réponse ils n’entendent de leurs victimes que des hoquets et des sanglots.
Les Crèvesueurs et les prédicateurs quittent la chaufferie et le dernier bruit perçu par les deux prisonniers meurtris est celui de la clef qui tourne dans le canon de la serrure.




Episode 21


Sans espoir.


Quelques minutes plus tard, Mike et Mikael échangent quelques âcres propos sur ce qu’ils ressentent de leur corps endoloris. Ils geignent des insultes peu gratifiantes envers leurs bourreaux avant de fermer leurs yeux et s’endormir.
Le lendemain, après un frugal petit déjeuner, c’est Mikael qui est choisit pour assurer les transferts. Son dos, son torse, ses fesses et ses cuisses sont très marquées et encore sensibles de la flagellation de la veille. Childéric et De Fantenay s’en réjouissent et envoient quelques acides moqueries promettant un menu plus raffiné lorsque Fantasmaginaire sera à eux.
Vers midi, Mikael est reconduit dans la chaufferie, Mike lui montre une maigre assiette de pâte, quatre rondelles de saucisson et un tiers de baguette à se partager.
Mikael raconte que ce matin il à opéré douze passages pour à chaque fois emporter avec deux ou trois personnes, les pièces détachées d’un ULM et qu’un autre était commandé.  Mike a une légère connaissance de ces engins. Bonemain leur avait brièvement expliqué les propriétés de cet appareil lorsqu’ils séjournaient en Bretagne pour enlever Horace De Fantenay.
Ce matériel volant allait donner encore plus de supériorité au commando d’invasion des prédicateurs. Les peuples de Fantasmaginaire ignorent ce que sont les machines volantes et n’ont aucun moyen sérieux de combattre un danger venu du ciel.
Trois jours plus tard, Horace De Fantenay comptabilise une petite armée de 54 hommes et femmes venus de la terre et un considérable volume de matériel passé à Irizème. Pour sa dernière visite, Hoducol assure que la formation des Crèvesueurs suit le calendrier et que dans quatre ou cinq jours tout serait prêt pour l’offensive. Il rapporte également que la flotte de l’amiral Kalesèsh arrivera sur l’île du Centre dans cinq jours. Ils naviguent très éloignés les uns des autres pour ne pas attirer l’attention et évitent tout engagement avec des navires d’autres territoires. Ils s’approcheront de l’île par le Nord contournant ainsi la surveillance des impériaux basés sur la pointe Sud. Ils mouilleront aux pieds des falaises Nord-Nord Ouest pour ne pas être repérés et attendront le signal pour longer les côtes et entrer dans le port de Fantasmartingal.
Ce soir, les deux prédicateurs accompagnés de Boucharom rendent visite à leurs prisonniers.

          - Demain vous ferez encore quelques transferts et après demain vous passerez Childéric, moi et nos amis Crèvesueurs à Irizème. Annonce Horace De Fantenay.

          - Vous reviendrez de ce côté, précise Halebard en désignant de l’index Mike et Mikael, car pour le moment nous n’avons rien prévu à Irizème pour vous enfermer et surveiller. De plus, il y a encore deux invités de marque à passer avec bagages mais ces derniers arriveront ici que dans trois jours et donc vous nous rejoindrez à Irizème avec eux, d’ici là, votre cellule sera prête. Trois hommes resteront ici pour assurer votre surveillance et deux séjourneront quelques temps après votre départ pour garantir la sécurité de cette maison et des livres tant que Fantasmaginaire ne sera pas entre nos mains car nous aurons encore besoin de vous pour renouveler les munitions. Ensuite, quand tout sera fini, les livres seront détruits et la maison sera laissée à l’abandon vu que son propriétaire n’y couchera plus jamais. Achève-t-il avec un petit sourire.

Les trois hommes quittent la cellule en rigolant.

          - Je crois camarade, que cette fois les dés sont jetés. Se lamente Mikael.

          - Bordel, je crois que tu as raison parce qu’une fois à Irizème nous seront enchainés 24 heures sur 24. Admet Mike avec autant d’amertume.

          - Si tu n’avais pas eut l’idée de revenir visiter la tour Eiffel en douce nous n’en serions pas là ! Reproche Mikael.

          - Hoducol était à l’affut de la moindre occasion et si ce n’était pas ce jour là, il en aurait attendu un autre. Réplique Mike.

Mikael ne peut que l’admettre, il coince sa tête entre ses genoux et soupire.

Comme prévu, deux jours plus tard Mike fait passer Horace De Fantenay, Childéric Halebard, Boucharom et les Crèvesueurs à Irizème. Il revient seul et de suite il est raccompagné dans la chaufferie par les trois mercenaires restants.

          - Demain après midi c’est à notre tour, autant se suicider. Désespère Mikael.

          - C’est une solution mais je ne sais pas si c’est la meilleure. Lui répond Mike en regardant la lumière du jour à travers la petite vitre poussiéreuse de la fenêtre.

          - Je n’ai pas envie de leur servir d’esclave et encore moins de me faire charcuter pour les amuser.

          - Moi non plus…. Bordel si seulement il n’y avait pas de barreaux à cette fenêtre. Peste Mike.

          - S’il n’y en avait pas ils ne nous auraient pas enfermés là. Fait Mikael en haussant les épaules.

Mike s’assoit lourdement sur le matelas. Et regarde son compagnon faire les cents pas. De temps en temps ils perçoivent un bruit derrière la porte, certainement l’homme en faction qui se replace ou tourne les pages d’un journal.
Un peu plus tard, un des hommes vient leur apporter deux grosses tartines couvertes d’une épaisse couche de pâté, deux oranges et une bouteille d’eau.
Mikael et Mike mangent sans faim.

Après avoir partagé et fini leur maigre repas, Mikael s’allonge délicatement sur le matelas, ses yeux sont mouillés de larmes et son visage reflète un profond désespoir.
Mike fait le tour de la petite pièce qu’il connait pourtant par coeur. Son regard inspecte les quatre murs de béton, le bas plafond agrémenté d’un néon et la petite fenêtre barreaudée. Il détaille minutieusement la chaudière sans comprendre toutes les fonctionnalités des commandes et réglages. Il tape en plusieurs endroits sa plante des pieds sur le ciment froid du sol comme s’il cherchait une faiblesse. Au bout d’un moment, il soupire et viens s’asseoir en bout du matelas en se couvrant les épaules de sa couverture.

          - Je sais ce que tu penses camarade. Lui fait Mikael d’une petite voix. On est foutu, c’est ça hein ? Conclut-il désespéré.

          - Bien que nos chances de leur échapper soient plutôt minces, je préfère croire que quelque chose va se passer en notre faveur. Répond Mike sans vraiment en être convaincu.

Mikael hausse les épaules et d’un revers de mains essuie ses yeux.

          - Nous n’irons pas à Irizème, au dernier transfert nous tenterons le tout pour le tout. Lui dit Mike en lui posant une main fraternelle sur l’épaule.

          - C’est quoi tenter le tout pour le tout ? Interroge Mikael.

          - On se bat et on refuse de les passer. Tant pis si on y laisse notre peau mais ça vaut peut-être mieux que d’être esclave. Qu’en penses-tu ?

          - Au point où on en est, pourquoi pas. Autant te prévenir que pour la bagarre je ne suis pas un as.

          - Pas besoin de technique, la rage suffira. Quand ils nous emmèneront au livre, je te ferai un clin d’œil, tu ne réfléchis pas, tu tapes dans les couilles au plus proche et je fais de même. Oui dans les couilles, c’est très efficace ! Peut-être que l’effet de surprise nous permettra de leur piquer une arme et ensuite on arrose tout ce qui n’est pas nu. Explique Mike.

          - C’est carrément une opération suicide, ils seront quatre ou cinq. Mais c’est bon, je ferai comme tu dis ! Après tout, tu as raison, je préfère crever que d’être leur esclave et leur servir de souffre douleur. Bordel, je n’aurais jamais imaginé mourir aussi jeune. Soupire tristement Mikael.


Mike n’ajoute rien, il regarde la petite fenêtre allumée de soleil et ses pensés s’évadent vers son fils et Clakett qu’il ne reverra peut-être jamais.



Episode 22


Match de foot


Dans le milieu d’après midi, deux mercenaires sortent Mikael et Mike de la chaufferie.

- Y’en a plein le cul d’assurer des gardes devant cette porte et puis il y a un match qu’on ne veut pas rater alors on va vous tenir à l’œil là-haut. Annonce l’un deux en poussant du bout de son automatique les prisonniers vers l’escalier.

Dans le salon une petite télévision à été placée à la place de celle détruite. Les trois mercenaires s’installent et attendent fébrilement le coup d’envoi du match de football.
Mike et Mikael sont assis sur la moquette devant les hommes. Quarante-cinq minutes plus tard, au coup de sifflet annonçant la mi-temps, le plus âgé se moque de ses deux complices en leur signifiant narquoisement que l’équipe qu’ils soutiennent est composée de branquignols. Quelques échanges plus ou moins virulents animent un moment le salon puis le moustachu demande au deux prisonniers si l’un d’entre eux sait faire du café. Mikael se propose et va dans la cuisine accompagné du chauve. En passant il remarque que Childéric Halebard à laissé le téléphone portable sur la petite tablette d’angle. Logique, à Fantasmaginaire il n’y a aucune connexion et de ce fait, l’appareil ne lui serait d’aucune utilité.
Mikael fait couler une bonne dose de café bien noir comme le lui à réclamé le moustachu puis aménage un plateau avec tasses et sucre pour servir les mercenaires au salon. D’un rapide mouvement du regard, il fait comprendre à Mike que le téléphone se trouve toujours sur la petite tablette. Mike tourne discrètement la tête pour constater.

- La belle vie, nous avons même une boniche à poil. Apprécie le chauve le propos souligné d’un fort accent Balte.

- Dommage que ce ne soient pas une femelles, on se serait bien amusé. Semble regretter le plus ancien des trois en plaquant une main sur les fesses de Mikael.

- Pas de problème, à défaut de greluche, je me sodomiserai bien celui là. Fait le chauve en pointant du doigt Mike.

- Pas pour moi, mais par contre une petite sucette ne me déplairait pas ha, ha, ha, ha ! Préfère le moustachu.

- C’est une idée ça, ce soir après le film on s’occupera d’eux. Propose le plus ancien en faisant un clin d’œil aguicheur à Mikael qui en frissonne de dégoût.

Voyant la tête déconfite de leurs deux prisonniers les trois hommes éclatent de rire.

- Mais non les rouquins, on déconne, ha, ha, ha, ha ! Se bidonne le chauve.

Mike et Mikael soufflent de soulagement.

- Tu y crois toi à cette histoire d’autre planète habitée à conquérir ? Questionne le moustachu.

- J’ai vu tellement de trucs bizarres dans ma vie que pourquoi pas. Répond le chauve. Et puis je vais te dire ; je suis grillé un peu partout, recherché pour crime de guerre en Serbie alors je suis prêt à m’embarquer dans n’importe quelle galère pourvu que ce soit au bout du monde et qu’on m’oublie. Ajoute-t-il.

- J’ai vu hier comment ils disparaissaient juste quand celui à lunette posait son doigt sur le bouquin. Ouais, sur le coup je me suis demandé si je n’avais pas la berlue mais quand le gars est revenu… Ben… Que voulez-vous que je vous dise ? Fait le plus âgé.

- Rien, mais moi je n’ai pas confiance, je n’aime pas rien comprendre. Dit le moustachu.

- Tu n’as jamais rien compris d’autre que ton flingue, ha, ha, ha, ha ! Explose de rire le chauve.

- Ta gueule gros con et fermes-là si ce n’est que pour dire des conneries ! Se met en colère le moustachu.

- ne t’énerves pas, c’était juste pour chambrer… Moi aussi je trouve ça bizarre mais puisque Senlabièr et Bakaçable sont dans le coup, il n’y a pas de raison de se turlupiner. Temporise le chauve.

- Ça c’est ce qu’ils ont dit les prédicateurs mais qui te le prouve ? Ils t’ont dit quelque chose en personne à ce sujet Senlabièr et Bakaçable.

-  Non mais je connais bien Childeric Halebard et il ne me ferait pas de couille. S’il m’a dit que Senlabièr et Bakaçable étaient sur place je le crois.

- Sur place…. M’ouais, et ce sur place c’est sur une autre planète hein ? Doute le moustachu.

- Mais non, c’est quelque part dans un pays ! Ils ont inventé ça pour rire, simplement pour ne pas dire où se déroule exactement l’affaire ; tu sais aussi bien que moi que c’est une question de sécurité pour ne pas qu’il y ait de fuite. Explique le chauve.

- J’espère que tu as raison parce que si c’est une embrouille à la con ça va chier !

- Un ton en dessous les mecs, le match va reprendre. Réclame le plus âgé en remontant le son de la télé.

Mike et Mikael avaient écouté la conversation avec un certain amusement s’imaginant la tête que feraient ces trois là quand ils seront envoyés à Irizème en passant par le livre. Juste une petite récréation qui ne peut leur remonter le moral mais qui a au moins l’avantage d’avoir quelques secondes fait sourire.
Sur l’écran, les deux équipes reprennent le match et les trois mercenaires se fixent aux images avec une passion non dissimulée.
Encouragements, réprimandes et insultes fusent de leurs bouches. Des « Regarde-moi ce tréteau, un cul-de-jatte passerait mieux que lui. » et « Quel con, à croire qu’il a du plomb dans les chaussettes. » ou  « Putain ! Mais l’arbitre a des lunettes en bois, il y a péno là !! » Bref des commentaires peu originaux.



Episode 23


SMS


Cela fait dix minutes que les mercenaires s’excitent devant l’écran quand Mike demande d’aller aux WC. Le chauve le regarde de travers.

- Tu ne pouvais pas y aller pendant la mi-temps ? Lui reproche-t-il. Merde, ça ne peut pas attendre ? Lui demande-t-il.

Mike fait une grimace et un signe de tête négatif.

- Moi je ne me lève pas pour t’accompagner, pisse sur la moquette ! Fait le moustachu.

- T’es con toi, c’est dégueulasse et ça va chlinguer l’urine dans toute la casbah. S’exclame le plus âgé.

- Et bien accompagne-le alors. Lui rétorque le chauve.

- Des clous, c’est mon équipe qui gagne, je ne rate pas une seconde du match. Refuse-t-il.

- Putain de con, vous allez la fermer ! Gueule le moustachu. Laissez-le y aller tout seul, les chiottes sont juste là dans le couloir, elles sont sans fenêtre, toutes les portes de la baraque sont bouclées et il est à poil, il ne va pas se barrer. Propose-t-il.

- Ouais, tu as raison et au cas où il s’approche d’une fenêtre je lui colle une balle dans l’épaule et ensuite je lui mets une branlée à coups de rangers. Dit le chauve en approchant de lui son fusil mitrailleur. Vas-y branleur, mais un conseil, ne fait pas le con et laisse la porte des goguenots ouverte que je t’entende pisser. Lui autorise le chauve.

Mike se lève sans empressement et se dirige vers le couloir tranquillement. Le chauve le suit d’un œil mais sans vraiment quitter l’écran. Mike passe à côté de la petite tablette, d’un geste presque naturel il prend le téléphone portable et le plaque sur son ventre. Ce mouvement il l’avait bien préparé parce que la position de son corps cache parfaitement la subtilisation de l’objet convoité. Il entre dans les WC en laissant la porte grande ouverte. Il s’applique à ce que son jet soit bien centré pour faire le plus de bruit possible dans l’eau. Une fois soulagé il revient et se rassoit sur la moquette. Discrètement par petit coup d’œil il fait comprendre à Mikael de regarder vers la petite tablette. C’est au bout d’un bon moment qu’enfin Mikael devine où il doit porter son regard et c’est quand il s’aperçoit que son portable n’est plus sur la petite tablette d’angle qu’il comprend l’ingénieuse manœuvre de son ami et ce qu’il doit faire à son tour. Evidement, comme ils ne peuvent parler et ne pas trop bouger, Mike est dans l’impossibilité de lui signifier où il a caché le téléphone dans les WC, mais si jamais Mikael peut s’y rendre, il ne doute pas qu’il le trouvera.
Mikael sait qu’il n’est pas question de demander maintenant d’aller faire aussi ses besoins car les mercenaires pourraient se douter de quelque chose. Il ne vaut mieux ne pas gâcher cette chance et, ils en a la certitude, que celle-ci est l’ultime.
Un bon moment plus tard le match se termine, le plus âgé exprime sa joie et taquine un peu les deux autres.

- Bon, on va se prendre l’apéro et se préparer un peu de bouffe pour ce soir. Dit le chauve en s’étirant.

- Et eux, on en fait quoi ? Demande le moustachu.

- On va les remettre au frais. Répond le plus âgé.

- Ouais tu t’y colle et je viendrais te remplacer dans une heure. Propose le chauve.

Canon du pistolet automatique pointé, Mike et Mikael sont poussés vers le couloir.

- Avant de descendre, je peux aller aux toilettes s’il-vous-plait ? Sollicite Mikael.

Le mercenaire le regarde froidement.

- J’avais envie avant mais je ne voulais pas vous déranger pendant le match. Fait Mikael très habilement.

- Haaa… Bon ! Vas-y ! Accepte le mercenaire en ouvrant la porte des WC.

Mikael rabaisse le couvercle et s’assoit.

- Hey du con, ce n’est pas pour pisser ? L’interroge l’homme en tenant la porte ouverte.

- Non monsieur c’est pour les deux.

- Ok, pas vrai ça, en plus il va nous empester. Dit-il en plissant son nez.

- Je suis désolé. Se confond Mikael en plissant les yeux pour mimer qu’il pousse.

Le mercenaire tire la porte sans toutefois complètement la fermer. Visiblement ce dernier ne cherche pas à regarder et c’est juste ce qu’espérait Mikael. Ses yeux fouillent rapidement partout il attrape une boite de pastilles javellisées l’ouvre et fait tomber en chapelet quelques pastilles dans la cuvette.

- Merde, c’est quoi ça, tu as la chiasse ? Interroge le mercenaire de l’autre côté de la porte.

- Oui monsieur ! Répond Mikael en passant sa main derrière la cuvette.

Le mercenaire tire un peu plus la porte jusqu’à ce que celle-ci effleure l’huisserie.
Que du bonheur, Mikael fouille derrière une rangé de rouleaux de papier toilette, trouve le téléphone et l’ouvre. Très rapidement il entre dans le menu, met en mode silence puis compose un SMS pour Ellie tout en continuant par intervalles à laisser tomber des pastilles dans la cuvette. 



Une fois le texte terminé il envoie et referme le téléphone en bloquant la sonnerie puis le cache derrière les produits d’entretiens. Il déroule bruyamment du papier, fait semblant de s’essuyer, tire la chasse puis donne un coup de bombe désodorisante. Le mercenaire ouvre la porte et regarde.

- Alors, ça y est, tu t’es vidé le buffet ? Harangue-t-il.

Mikael répond un signe de tête positif.

Une fois les prisonniers enfermés dans la chaufferie, Mike s’empresse à voix basse de demander à Mikael s’il à réussi son coup.

- Oui j’ai envoyé un SMS à Ellie, j’espère que son téléphone est en fonction et qu’elle va le lire rapidement. Informe Mikael.

- Que lui as-tu dis ?

- Que nous étions prisonniers chez moi par Hoducol et les deux prédicateurs. Que je n’étais pas en Australie. Que c’était très grave pour Fantasmaginaire et pour nous deux. Qu’ils préparaient une invasion et nous tuer. Qu’elle vienne ce soir quand il fait nuit avec le livre F3 par derrière le pavillon en passant par le petit bois. Qu’elle vienne jusqu’à à la derrière fenêtre du sous sol à droite. Rapporte Mikael.

- Tu as réussi à écrire tout ça en si peu de temps ? S’étonne Mike.

- Il y a un langage SMS, on n’écrit pas tous les mots en entier, elle a l’habitude, elle comprendra. Explique Mikael.

- Bordel pourvu que ça marche. Espère Mike en sautillant sur le matelas.

- Arraches-toi des cheveux. Commande Mikael en attrapant une petite touffe des siens puis en tirant un coup sec.

- Mais… Mais pourquoi ? Ne comprends pas Mike.

- Parce que nous allons les remettre à Ellie pour qu’on puisse revenir par F3. Explique Mikael. En plus tu sais bien qu’ils vont détruire les livres.

- Seulement quand ils auront gagné la guerre. Réplique Mike.

- Pas si nous réussissons à nous échapper. Les mercenaires là-haut ils ne vont laisser aucune preuve derrière eux. Tu as entendu le chauve, il est recherché, donc avant de s’en aller ailleurs, c’est à la maison toute entière qu’ils vont mettre le feu pour éviter les traces ADN. Présage Mikael.

- ADN ? Ne comprend pas Mike.

- Ce sont des empreintes génétiques ou quelque chose comme ça. Avec ce genre de signature, on retrouve n’importe qui.

- Oui alors tu as raison pour les cheveux, effectivement, cela nous permettra de revenir sur Fantasmaginaire 3 quand Ellie ouvrira le livre. Approuve Mike.

Au bout d’un petit moment de grimace et de tiraillement, Mike et Mikael ont récupéré chacun une bonne petite mèche. En dépiautant les coutures usées du matelas ils ont également tiré un peu de fil pour les nouer.
Vers 20 heures, le chauve leur apporte deux assiettes de riz, un peu de pain, de l’eau et deux pommes.

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