LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

samedi 10 mai 2014

F4 épisodes 71, 72, 73, 74.






Episode 71


Ce qui est fait est fait.


Une fois dans le couloir Jack ressent comme un remord de n’avoir pas laissé faire Iris. Une fessée donnée par une commissaire principale pendant un interrogatoire ce n’est pas banal et il est presque certain que cela lui aurait procuré un subtil plaisir.
Il descend d’un niveau et entre dans le grand salon où monsieur Potopheu lit son journal. Il lui demande où se trouve Melle Véra et le cuisinier lui indique qu’elle est en compagnie de Baccardi et Agramant sur la terrasse.
Jack s’y rend et de suite monsieur Agramant lui demande comment l’entretien c’est passé. Jack répond que tout va bien et que les soupçons qui pesaient sur l’achat de son 2 pièces à Toulouse avec une partie de la supposée somme d’argent détournée sur la vente du château étaient levés car infondés. Mensonge qui dissimule l’exact déroulement de l’entretien qu’il ne faut pas dévoiler devant Agramant.
Mensonge final de toute une intrigue qui ne tiendra pas très longtemps car d’ici peu, la commissaire principale va officiellement les inculper et la vérité sera divulguée à Marie, Clairette, Beka, Ours, Agramant et Potopheu. Elle le sera même bien au-delà car tous les médias du monde vont se précipiter. Jack est songeur et espère de toutes ses forces que le stratagème mis en place avec le mage Arnak va porter ses fruits et stoppera définitivement cette machine infernale. Machine qu’il voit dans son esprit le broyant et le jeter désarticulé dans l’ombre d’une cellule d’où il ne sortira jamais.
Jack rejoint Ellie qui tape en solitaire dans un ballon sur la pelouse.

          - Où sont les autres ? Demande-t-il.

Ellie relève ses lunettes de soleil sur le haut de son front.

          - Ils sont allés se balader dans le parc. L’informe-t-elle. Alors qu’est-ce qu’elle t’a raconté la sorcière ? Interroge-t-elle.

          - Tu ne devineras jamais ce qu’elle avait imaginé pour me soutirer des renseignements.

          - Elle t’a promis que si tu balançais le juge serait plus cool. C’est un truc classique de flic ça. Répond Ellie comme une évidence.

          - Tu n’y es pas du tout…. Elle voulait me flanquer une fessée figures-toi !

          - Tu déconnes ?!!

          - Non je suis très sérieux et je te le répète bien en face ; elle voulait me flanquer une fessée. Soutient Jack.

          - Noooooonnn ! Je ne le crois pas !

          - Elle à joué du charme en me caressant les cuisses et même passer sa main sous mon short à tâter mes fesses. Comme je te le dis et elle croyait que j’allais me coucher et tout lui avouer. Pffff, c’est bien mal me connaitre.

          - La peau de vache, ça c’est dégueulasse de ce servir de notre fantasme comme méthode de pression ! Quoi que… Si c’était un inspecteur je crois que je me serais laissé faire. Mais attention, juste pour le plaisir de la fessée car pas question de lui vomir le menu. Dit Ellie.

          - Ben je t’avouerai que cette tentation m’a effleuré un instant.

          - T’es bête, tu aurais dû en profiter, ça ne t’obligeait en rien. Répond Ellie songeuse.

          - J’ai peut-être manqué de présence d’esprit, tu as raison, mais tant pis, ce qui est fait est fait. Soupire Jack.

          - Tu en as parlé à Véra ?

          - Non et si ça pouvait rester entre nous ça m’arrangerait.

          - Ok mon pote, juré craché !

Jack regarde le parc baigné par la lumière d’une fin d’après midi et dans son regard de gros barreaux virtuels viennent gâcher l’enivrante profondeur du paysage. Son visage s’assombrit, il baisse les yeux.

          - Tu te rends compte que peut-être demain ou après demain on sera en tôle…. Merde, ça me fiche le moral à zéro.

          - Mais non, ne te fais pas de bile, tu vas voir le mage va lui foutre les pétoches à la flic et crois moi demain matin elle nous grignote des antidépresseurs dans la main en s’excusant de nous avoir accusé et elle nous blanchit plus blanc que blanc. Rassure Ellie.

          - J’espère que tu as raison parce que sinon je crois que vais sombrer moi.

          -Hey mec, ce n’est pas le moment de craquer, elle ne nous aura pas, le mage va la ruiner !

Jack s’assoit lourdement dans l’herbe, une larme coule sur sa joue.

          - On va finir en tôle pour au moins vingt ans… Vingt ans c’est long, très long. On va se faire avoir, je le vois gros comme une maison. Se lamente-t-il.

          - Ha non Jack ! Non pas ça ! Je te le dis, on va s’en sortir ! Tu es un héro Jack, oui tu as été à Fantasmaginaire, tu es revenu, tu étais de la bande et on à envoyé au diable ces branleurs de prédicateurs, ouais Jack c’est toi ça ! Putain Jack, tu ne vas pas avoir peur de cette bonne femme ?

Ellie lui essuie ses larmes avec le devant de son maillot et le serre dans ses bras en lui bisant la joue. Jack se colle contre elle comme pour s’y enfoncer, s’y fondre et disparaitre.

          - Je ne veux pas que les autres te voient comme ça alors tu vas te reprendre Jack, hein ? Dis-moi Jack, hein que tu vas te remettre debout comme un vrai guerrier ?

Jack hoche la tête.

          - Je te le dis moi Jack, on va gagner et la mère Iris elle va finir dans un asile.

D’un revers de main Jack essuie ses joues, il lève les yeux vers le ciel infiniment bleu.

          - Oui… Oui tu as raison Ellie, excuse-moi, mais… Pfffouuu, le trop plein fallait que ça sorte.

          - C’est bon Jack, c’est bon, on va attendre un peu ici et ensuite quand tu auras une meilleure tronche, une bonne douche. Propose Ellie.

          - Oui une bonne douche, tu as raison.

          - Tiens même qu’on la prend tous les deux et que je te savonne le dos. Elle n’est pas belle la vie ?

          - Oui… Oui c’est vraiment gentil. Oui ça va aller, tu es vraiment chouette Ellie.






Episode 72


Messages cachés.

En cuisine, monsieur Potopheu prépare le dîner. Dans le petit salon Melle Véra et Baccardi s’énervent de la situation.

          - Ça fait une demi-heure qu’elle est descendu dans les cachots mais qu’est-ce qu’elle peut bien y faire ? Se ronge Baccardi.

          - Elle cherche des indices mais elle ne trouvera rien. Depuis le temps le ménage à été cent fois fait, les matelas, polochons, couvertures et draps changé et s’il y avait quelque chose laissée par les prédicateurs nous l’aurions découvert. Dit Melle Véra.

          - Ce soir le mage va lui en faire voir de toutes les couleurs, il va la harceler et la détruire. Enrage Baccardi.

          - Justement, alors calme-toi. Ça ne sert à rien de s’affoler. Tempère Melle Véra.

          - Oui, tu as raison, allons prendre un thé.

Vers 19 heures, la commissaire principale arrive dans la cuisine son bloc-notes en main. Elle avise Melle Véra et Baccardi qu’elle veut voir tous les suspects dans son bureau après le dîner sauf Mikael.

21 heures, Melle Véra, Ellie, Baccardi et Jack pénètrent dans la petite pièce de la tour où madame Iris les attend. Ils prennent des chaises et s’assoient avec tous un regard interrogateur.
La commissaire principale consulte quelques instants les notes prises cet après-midi puis relève sa tête en fixant un par un les quatre invités.

          - Melle Véra, avez-vous déjà retourné le lit se trouvant dans un de vos cachots ? Questionne-t-elle.
          - Il n’y a qu’un vrai lit dans le cachot de droite, les autres sont équipés de lits de camps. Vous me demandez donc si j’ai retourné le matelas ? Oui, je l’inverse deux fois par an. Répond Melle Véra.

          - Pas le matelas, mais le sommier ! Précise la fonctionnaire.

          - Pourquoi aurais-je fait cela ?

          - Je ne sais pas mais si vous l’aviez fait vous auriez découvert la même chose que moi. Répond la commissaire principale.

          - Peut-on savoir ? Réclame Baccardi.

          - Bien entendu, je vais de suite vous en informer. Sur l’envers des lattes du sommier de la cellule de droite, j’ai découvert de longues séries de chiffres inscrits au crayon à papier. On pourrait croire à des notes mathématiques, des côtes ou des références inscrites par les ouvriers de l’usine qui fabrique ses meubles mais il y en avait beaucoup trop pour retenir cette option. Intriguée j’ai reproduit fidèlement sur mon bloc-notes les lignes de chiffres puis j’ai remis le sommier à l’endroit et je suis monté ici pour réfléchir au calme à ce que pouvais bien signifier ces mystérieux alignements de chiffres. Je vous avoue que le décodage fut très simple et d’ailleurs celui qui à écrit ses chiffres désirait qu’il en soit ainsi. Madame, mademoiselle et messieurs, pouvez vous me dire ce que les chiffres que je vous montre veulent dire. Interroge-t-elle en montrant une feuille écrite avec un marqueur.

Sur le papier ils lisent : 3/8/9/4/5/18/9/3/0/8/1/12/5/2/18/4.

Visiblement, les quatre suspects ne comprennent pas.

          - Pourquoi les chiffres sont entre des barres obliques ? Demande Jack.

          - C’est simplement pour les différencier entre unité et dizaine. Répond la commissaire principale.

          - Ce sont donc des dates ! Dit Melle Véra.

          - Dans cet extrait il n’y a pas de date. Indique la fonctionnaire.

          - Perso, je pige que dalle, moi les devinettes mathématiques ce n’est pas mon truc. Emet Ellie en détournant les yeux de la feuille.

          - Je ne vais pas vous faire languir davantage. Considérez que chaque chiffre représente une lettre de l’alphabet dans l’ordre. Le A est 1, le B est 2 etc. En suivant ce très simple procédé  pour traduire ce que je vous présente sur cette feuille, vous obtenez Childéric Halebard en comptant le zéro comme un espace.  Explique-t-elle avec un grand sourire aux lèvres.

          - Bien joué madame la flic ! Félicite Ellie. C’est vous qui avez écrit sur les lattes votre petite histoire et nous faisant gober que c’est du Childéric. Trop fort ça !

          - Evidement mademoiselle, vous pouvez toujours m’accuser d’avoir moi-même inscrit ses chiffres sur l’envers des lattes mais autant vous dire qu’une analyse confirmera que cette écriture n’est pas d’aujourd’hui et on ajoutera une étude graphologique pour en authentifier l’auteur.

Les quatre suspects accusent ce nouveau coup. La commissaire exulte et reprend son monologue.

          - Je comprends votre amertume et surtout celle de Melle Véra de n’avoir jamais pensé à retourner complètement ce sommier car je ne doute pas qu’après le séjour des prédicateurs dans ces deux cellules, vous avez fait le ménage. Childéric Halebard le savait et n’avait donc pas beaucoup de choix ; écrire sur les murs ou la porte était trop visible, un petit message sur un bout de papier qu’il aurait caché dans le matelas ou l’oreiller aurait laissé une déchirure ou une couture, le pot de chambre et le tabouret n’étaient pas n’ont plus des supports discrets. Astucieux d’avoir pensé aux lattes du lit en espérant que jamais vous ne passeriez votre regard en dessous et que si un jour il y avait enquête, les enquêteurs le feraient. Inutile de vous dire que ce qu’il à écrit par ces chiffres est à charge contre vous quatre en y ajoutant un cinquième, monsieur Bonemain pour ne parler que de celles et ceux que je connais. J’ai aussi pris des photos de ces lattes écrites au cas où il vous viendrait à l’idée de détruire le lit cette nuit. Il est vrai   que j’aurai, d’un petit coup de téléphone, pu faire apposer des scellés sur les cachots par les gendarmes mais je n’avais pas envie de déranger ces braves gens pour si peu. Maintenant, je vais vous enseigner de quelques passages et surtout la liste complète de toutes celles et ceux qui ont participé à l’enlèvement, la séquestration et la disparition des deux prédicateurs. A part vous et monsieur Bonemain, il y a Sourire, Aline, Mirabelle, Lady Dark, Gary, Mike et un certain Arnak souligné comme un magicien de talent qui serait d’après lui le chef de la  bande. J’espère bien mettre prochainement la main sur toute la bande et rencontrer ce fameux chef de bande magicien.

Les quatre suspects rigolent intérieurement en pensant que pas plus tard que cette nuit elle allait avoir le déplaisant aperçu d’une première rencontre.
La commissaire principale poursuit le petit inventaire choisit des messages décodés.

          - Celui là est particulièrement intéressant. Ecoutez bien cela va vous rappeler des souvenirs. Ironise-t-elle. 13 octobre, prévu, transfert, Paris, camion Bonemain. Prévu, 14 octobre 23H30 arrivée, catacombes. Direction Fantasmaginaire, autre planète, autre dimension dit Arnak. Embarquement sur navire. Pirates, corsaires, cannibales dit Arnak. Gary, Aline, Mirabelle présents. C’est du petit nègre mais suffisamment explicite pour que cela confirme mes présomptions. Childéric Halebard par ce témoignage à lui même contresigné vos actes d’accusation. Posthumes certes, il n’en saura donc jamais rien et ne pourra pas s’en réjouir, mais quel pieds de nez vous a-t-il fait !

Melle Véra, Ellie, Baccardi et Jack restent silencieux. La commissaire principale ne s’en offusque pas et demande à Ellie d’aller chercher en cuisine du thé chaud et du café pour celles et ceux qui en désirent.
Dix minutes plus tard, Ellie reviens avec un plateau chargé et chacun se sert.
Tout en sirotant son thé, madame Iris lit quelques autres messages de Childéric Halebard. Elle choisit ceux qui nomment, Ellie, Jack, Baccardi et Melle Véra, mais également ceux qui parlent du voisin de cellule Horace de Fantenay. La fonctionnaire jubile car grâce à ce témoignage codé de Childéric Halebard, elle dispose maintenant de presque tout l’historique et le nom de tous les protagonistes. Les suspects présents ainsi que Bonemain sont dorénavant confirmés coupables.
Son auditoire se lasse ce qui n’échappe pas à la commissaire principale ; alors elle achève par le dernier écrit par le prédicateur le 13 octobre à quatre heures du matin où il dit espérer qu’on le vengera et termine par « Adieu ».
Elle referme son bloc-notes et :

          - Je pense mesdames et messieurs que je vais boucler mon dossier demain et ensuite j’appellerai les gendarmes pour qu’ils viennent vous chercher. Cependant comme il faut que je retranscrive tout ça au propre, je vous laisse toute la journée de demain libre et j’espère qu’elle sera ensoleillée. Je vous fais cet ultime cadeau, mais ne tentez pas d’en profiter pour vous échapper, vous n’iriez pas bien loin et vous aggraveriez votre cas. Bien entendu, il reste quelques détails à découvrir sur cette affaire… Rien ne vous oblige mais j’aimerai savoir ce que veux dire Fantasmaginaire, l’autre planète, dimension, pirates, corsaires et cannibales. Peut-être est-ce de simples balivernes que vous avez racontées aux prédicateurs pour qu’ils ne sachent d’avance ce qui les attendait et dans ce cas il n’y a rien à ajouter. Je convoquerai monsieur Mikael pour lui signifier que sa complicité dans cette affaire est minime et verrai avec lui ce qu’il faut envisager pour lui éviter l’incarcération. Demain soir, vous quatre, je vous donne rendez-vous dans le grand salon pour vous notifier vos inculpations. Sur ce je vous souhaite bonne nuit.



Episode 73


 Séance gratuite (Acte 1)
.

Melle Véra, Ellie, Jack et Baccardi sortent de la pièce et vont directement au bureau de la direction. Passant devant le petit salon il récupère Mikael qui attendait livre en main. Melle Véra explique brièvement la découverte des messages codés à Mikael.

          - Qui aurait pu imaginer que ce forban de Childéric avait écrit ça ? !!! Colère Baccardi.

          - Ce lit est tellement bas, on peut tout juste y passer l’aspirateur. Jamais je n’ai pensé à regarder par-dessous… C’est vraiment sombre, on n’y voit rien. Dit Melle Véra avec un sentiment de culpabilité.

          - Personne n’est responsable, c’est de la faute à pas de chance. Estime Ellie.

          - Je partage totalement ton point de vue ! Appuie Jack.

          - De toute façon, ce soir c’est le mage Arnak qui entre en piste et quand cette Iris aura perdu la tête ou se rendra compte qu’elle a mis les pieds où il ne faut pas et que nous sommes les plus forts, il sera toujours temps de brûler ce lit. Fait Mikael en caressant la reliure du livre.

          - Je suis d’accord, laissons le mage Arnak s’occuper d’elle, on avisera ce qu’il faut faire ensuite. Approuve Jack.

23H25,  Les tâches sont partagées. Ellie espionne dans le couloir et écoute les bruits qui viennent de la chambre allouée à madame Iris. Jack est dehors et surveille la fenêtre afin de prévenir quand les volets seront clos et la lumière éteinte. Melle Véra, Baccardi et Mikael sont dans le petit salon et s’amusent avec Farine.
Une bonne trentaine de minutes plus tard, Jack remonte et prévient que les volets sont fermés et la lumière éteinte.
Quelques minutes après c’est Ellie qui entre dans le petit salon en prévenant qu’il n’y a plus de bruit dans la chambre.
Baccardi fait signe à Mikael d’ouvrir le livre. Le mage Arnak apparait presque instantanément ; Farine apeuré se cache sous le buffet. Melle Véra relate rapidement les derniers évènements.

          - Il devient urgent de la mettre hors jeu. Juge le mage en lissant ses longues moustaches. Nous allons patienter un peu qu’elle plonge bien dans son premier sommeil. Dit-il en prenant place dans un fauteuil.

          - Au cas où elle a fermé sa porte voilà le double des clefs mais tu devras être discret. Le prévient Melle Véra.

          - Ne t’inquiète pas je suis un expert.

          - Hé, vous êtes dingues, si vous entrez dans la chambre elle va vous voir !  Dit Mikael.

Le mage, Ellie, Melle Véra, Baccardi et Jack pouffe de rire.

          - Mais c’est très sérieux ce que je dis ! Insiste Mikael.

          - Tout a fait mon ami mais si je me colle aux murs je me fonds dans le décor et elle ne pourra me voir. Lui affirme le mage.

Mikael ouvre grand les yeux et la bouche d’étonnement mais semble ne pas le croire. Arnak se lève, se concentre quelques secondes puis se plaque contre le mur. Il disparait comme absorbé par le papier peint. Pour gommer tout doute, il dit quelques mots. Mikael s’assoit sur une chaise en hochant la tête.

          - Tu as vu mon pote, ce n’est pas de la balle ça ? Rigole Ellie.

          - Ben ça alors…. Là… Et ben… Bafouille Mikael quand le mage se décolle du mur et reprend son vrai physique.

Un peu plus tard, jugeant que c’est le bon moment, le mage Arnak s’avance à pas feutré dans le couloir sombre. Arrivé à la porte il pose sa main sur la poignée et tourne très délicatement. Son visage marque la satisfaction car la commissaire principale n’avait pas verrouillée. Trop sûr d’elle, pense le mage en se glissant dans la chambre. Il se colle sur le mur bien en face du lit et analyse la pièce très faiblement éclairée par un petit réveil électronique. Sur la table de nuit à droite il y a la lampe de chevet et un téléphone portable et sur celle de gauche un révolver dans son étui. Sur la commode deux gros dossiers et l’ordinateur portable. Sur une chaise des vêtements impeccablement pliés. Bien endormie la tête à demie enfoncée dans la souplesse de l’oreiller, madame Iris est au pays des rêves que le mage va bientôt transformer en cauchemar.
Un chauverat se perche sur le dossier de la chaise et pour attirer l’attention de la dormeuse, le mage donne de la voix à l’animal.
Elle ouvre les yeux et à tâtons allume la lampe de chevet. Voyant le chauverat qui lui montre ses dents acérées elle sursaute les yeux exorbités en poussant un cri. De sa main droite elle cherche son arme, la saisit et pointe l’animal. Le mage fait envoler le chauverat jusque dessous le lit. Affolé, la commissaire principal s’éjecte de ses draps en hurlant et se met debout sur le lit en pointant son arme vers le matelas.
Le mage apprécie car la femme est nue et se découpe entre ombre et lumière soulignant ses agréables courbes.
La silhouette d’un diable glisse sur les quatre murs et disparait en émettant un discret rire. Madame Iris commence à sérieusement trembler, le mage perçoit même ses battements de cœur accélérés et sa respiration haletante. Elle n’ose descendre du lit de peur que l’animal caché en dessous lui déchire les chevilles.
La petite lumière feutrée de la lampe de chevet fait briller les gouttes de sueur qui perlent sur le corps de la femme.
La silhouette du diable sort de derrière les rideaux et fait une nouvelle fois le tour de la pièce par les quatre murs. De sa main libre la commissaire principal étouffe un cri.
Une voix légère tourbillonne dans la pièce et frôle ses oreilles. Elle est comme un souffle parfois glacé ou parfois incandescent.



          - Tu es bien loin de chez toi Iris…. Que fais-tu en ces lieux ? Dit la voix en passant. Ne fait pas de bêtise Iris sinon je t’emporterais toi aussi ! Ajoute-t-elle en repassant.

La commissaire principale balbutie une phrase totalement incompréhensible.
Un grattement venant de l’intérieur de l’armoire lui fait pointer son arme vers les deux portes de chêne vernis. Ses jambes flageolent et semblent avoir des difficultés à maintenir debout son corps nerveusement tendu.
Un serpent rouge sort du papier peint comme le ver d’un fruit et descend jusqu’à la plinthe pour s’infiltrer dans une prise de courant. Au dessus d’elle, le plafond bouillonne comme du lait en ébullition. La femme tombe à genoux sur le lit, la main qui teint le révolver n’a plus aucun maintient. Elle ne tente plus rien comme paralysée, ses lèvres remuent mais aucun son n’en sort si ce n’est que le souffle de sa respiration désordonnée. L’ombre d’un diable longe encore les murs et puis formes et voix s’évanouissent, le silence prend possession de la chambre. La commissaire Iris se tiens la nuque en scrutant tout les recoins de sa chambre.
Le mage ne fait plus rien apparaitre préférant faire une pause car il craint un arrêt du cœur et ce n’est pas son but.
Les yeux de la commissaire tournent dans tous les sens. D’un coin de drap elle s’éponge le front. Sa respiration reprend un rythme plus régulier mais elle ne lâche pas son arme.



Episode 74

Séance gratuite (Acte 2).

Le mage Arnak patiente encore un peu jusqu’à ce que la femme reprenne ses esprits, elle lève les yeux, le plafond est redevenu plan, elle souffle de soulagement mais son visage marque toujours la peur.
Quelques poignées de seconde passe, puis, s’infiltrant par-dessous la porte un long serpent rouge ondule sur la moquette en sifflant. Devant le lit il se redresse comme un cobra et ouvre sa gueule les crochets prêts à mordre. La commissaire principale, relève son arme en poussant un petit cri aigüe. De son autre main elle cherche à l’aveuglette son téléphone portable. Le serpent se remet au sol passe sous le lit et se glisse sous l’armoire. Le tiroir de la table de nuit s’ouvre et un crabe à deux bouches en sort et se pose sur le téléphone portable, la femme effrayée retire sa main. Le crabe à deux bouches la regarde un moment puis grimpe le long du mur et se noie dans le plafond.
La commissaire principale en profite pour saisir son téléphone, elle l’ouvre et commence fébrilement à composer un numéro. Soudain elle arrête son pianotage et contemple le chauverat enfin sorti de dessous le lit qui tourne au dessus d’elle. Elle se détend et referme son téléphone.

          - Mais comment n’y ais-je pas pensé plus tôt ? Se pose-t-elle la question à voix haute.

Elle éclate de rire, s’éponge le front d’un coin de drap, repose son téléphone et son révolver sur la table de nuit puis s’assoit en se recouvrant les jambes et continue de contempler le chauverat.

          - Evidement, le magicien ! Il est là, il est arrivé au château appelé par ses amis, ha, ha, ha, ha ! Rit-elle.

Fondu dans la tapisserie du mur, le mage Arnak n’en croit pas ses oreilles. Il fait piquer le chauverat sur la femme, ses ailles griffues rasent son visage. Elle opère un léger mouvement de recul puis suit la course du volatile qui revient à la charge. Le serpent rouge sort de dessous l’armoire et se redresse menaçant au pied du lit. La femme hausse les épaules en esquissant un sourire. Son regard se fixe sur la porte et :

          - Monsieur Arnak, je sais que vous êtes derrière cette porte ! dit-elle assez fort pour que sa voix porte au-delà du bois. Vous vous êtes bien amusé, vous m’avez fait une bonne démonstration de vos talents, Childéric Halebard avait raison, vous êtes émérite mais maintenant il est l’heure de dormir, la représentation est terminée !

Elle se couvre du drap, se lève sans faire de bruit et ignorant superbement le serpent qui feint d’attaquer, sur la pointe des pieds s’approche de la porte et l’ouvre en grand en allumant la lumière du couloir. Personne ne s’y trouve. Elle fait quelques pas jusqu’aux escaliers puis revient vers sa chambre.
Profitant de la porte restée ouverte, sans décoller du mur le mage se faufile dans le couloir. Il reste parfaitement immobile jusqu’à ce que la commissaire principale réintègre la chambre et referme la porte cette fois à double tour.
Etant certain qu’elle s’est remis au lit, il reprend sa forme et rejoint ses amis dans le bureau de la direction à l’opposé du couloir.

          - Alors, hé, hé, hé hé ! Elle est dans les pommes la mère Iris, on ne l’entend plus crier ? Lui demande immédiatement Ellie.

          - Non, elle se rendort. Fait le mage la mine désabusée.

Ses amis ne comprennent pas, alors Arnak leur fait un résumé des évènements.

          - Bordel ! Alors ça je ne le crois pas ! S’exclame Mikael.

          - La maligne, elle à fait le rapprochement avec ce qu’avait écrit ce maudit Halebard ! Exprime Baccardi sans cacher sa déception.

          - Cette fois on est dedans jusqu’au cou. Soupire Melle Véra.

          - Faut la trucider et la balancer à la rivière avec ses dossiers et son ordinateur. Enrage Ellie.

          - C’est la chose à ne surtout pas faire, ses supérieurs savent parfaitement qu’elle est ici et la mort d’un flic en plus c’est perpétuité assurée. Dit Jack.

          - Je déconnais, mais n’empêche qu’on est dans la mouscaille bien profond, c’était notre dernière carte de lui foutre les pétoches.

          - Tant pis, il faut quitter le château cette nuit et tenter de passer en Espagne. Présente comme ultime solution Melle Véra.

          - Avec l’affaire des prédicateurs au cul, c’est un mandat d’arrêt international dès demain matin et en moins de vingt quatre heures on aura les menottes aux poignets. Cette fois on est vraiment foutu. Emet sinistrement Jack.

          - De toute façon on ne risque plus rien alors on se tire d’ici et on verra bien.

          - Bordel, ce n’est pas possible, ça ne peut pas se terminer ainsi ! Peste Mikael.

          - J’ai peut-être une autre alternative. Coupe le mage. Celle de vous emmener à Fantasmaginaire. Propose-t-il.

          - Tu connais le chemin par les Catacombes ? S’étonne Jack.

          - Non mais je dois pouvoir vous transférer par le livre. Répond-il.

          - Tu es certain de ça ? Doute Baccardi.

          - Non ! Il faut faire un essai et pour ça il me faut une ou un volontaire et que celle-ci ou celui-ci sache que le retour n’est pas garantie ni même le départ.

          - Et ça peut être dangereux ? Enfin tu vois de quoi je veux parler hein ? Interroge Ellie la gorge nouée.

          - Pour moi non mais pour vous je ne sais pas ! Ou nous tentons cette retraite vers Fantasmaginaire ou vous passez quelques dizaines d’années derrière les barreaux ? Répond le mage.

          - Nous n’avons guère le choix, il faut partir ! Qu’est-ce qu’il faut faire ? Demande Baccardi.

- Juste me donner la main, ça devrait suffire. Dit le mage Arnak.

          - D’accord, je suis volontaire.

          - Baccardi, pourquoi toi ? Interroge Melle Véra.

          - Parce que parmi vous je suis le seul natif de Fantasmaginaire alors si le retour n’est pas possible ce ne sera moins grave.

          - Et si tu y laisses ta peau dans cette expérience ?

          - Et bien comme ça vous serez que ce n’est pas la bonne solution et vous en trouverez une autre. Répond-il avec un petit sourire qui n’indique nullement une joie.

          - Tu es prêt mon ami, on y va et toi Mikael, tu attends toujours au moins dix minutes avant de rouvrir le livre. Dit le mage en serrant la main de baccardi et en approchant son index de la double page ouverte.

Les deux hommes ce morcellent bizarrement et disparaissent assez lentement. Mikael suppose que c’est à causse de la masse un peu plus importante à transférer. Une fois bien certain qu’ils ne sont plus présents et qu’il ne reste plus rien d’eux qui scintille, il referme le livre.



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