LECTURE DE LA SAGA

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samedi 10 mai 2014

F4 épisodes 19, 20, 21, 22.



épisode 19


Petite explication.


A 12H35, Bonemain est remis sur le trottoir, du bistro d’en face Mikael sort et le rejoint.

-        Tu m’as attendu ? S’étonne l’homme.

-        Ben oui, où voulez-vous que j’aille ? Toutes mes affaires sont chez vous. Répond Mikael.

-        En d’autres circonstances j’aurais fait un scandale pour que les poulets nous ramènent mais là….

-        Oui justement en parlant de circonstance, j’ai deux ou trois question à vous poser ! Dit Mikael d’un ton qui sonne un certain mécontentement.

-        Ecoute moussaillon je comprends parfaitement que ce petit séjour chez les bleus ne te laisse pas un bon souvenir et que tu sois en pétard contre moi mais ce n’est pas le moment. Faut d’abord trouver le moyen de rentrer. Suis-moi, j’ai un pote qui crèche un peu plus bas, s’il est là, il va nous reconduire.

Une heure plus tard ils sont de retour. La première chose que Mikael fait c’est de regarder si personne n’a touché à sa moto ou pénétrer dans sa tente. Une fois son inspection achevé il entre dans la maison et rejoint Bonemain dans la pièce principale.

-        Tu veux un petit jaune pour te remettre ? Lui propose l’homme.

-        Non je ne veux rien d’autre que des explications ! Rétorque Mikael assez sèchement.

-        Que veux-tu que je te dise, je n’en sais pas plus que toi ; c’est une erreur, d’ailleurs ils nous ont relâché comme quoi. Tente Bonemain.

-        Une erreur dites-vous ?!! Une erreur comme ma ressemblance avec un des membres du commando ?

-        Par exemple. Approuve Bonemain.

-        Mais moi je sais qui est ce sosie, je ne suis pas si naïf. Oui maintenant je sais qui à été faire le con dans la maison de Larajoden. C’est ce fameux Mike ! Et ça ce je ne crois pas que ce soit une erreur ! Hein monsieur Bonemain ?

L’homme avale d’un trait son verre puis le repose vide sur la grande table. Son visage se crispe et son regard devient soucieux. Il soupire longuement en secouant la tête. Il va à la fenêtre et regarde quelques instants le jardin à travers le vitrage. Bonemain se rend compte que Mikael n’est pas dupe et qu’il a très bien fait le rapprochement entre Mike et lui. Il pourrait tenter de l’embrouiller mais il doute que le jeune homme gobe facilement un détournement. Il hoche la tête en soupirant longuement puis se tourne vers Mikael qui attend toujours une réponse à sa question.

-        Assieds-toi moussaillon, ça vaut mieux. Lui dit-il d’un ton très embarrassé.

Mikael s’installe dans le canapé.

-        Pas la peine que je te raconte des salades alors je vais répondre franchement à tes questions, mais avant tout je tiens à te préciser que ce que je vais te dire doit rester entre nous deux et crois-moi qu’il ne vaut mieux pas que tu le chantes autour de toi si tu ne veux pas te retrouver dans une cellule de centrale qui sera bien pire que celle du commissariat et pour un séjour beaucoup plus long.

-        Inutile de me le dire j’avais très bien compris la gravité de cette affaire.

-         Oui, tu as bien fait l’association, le gars en question qui faisait partie de l’équipe qui a enlevé l’autre salopard était bien Mike.

Mikael s’attendait à la réponse mais de l’entendre de vive voix le fait se tasser dans le cuir du fauteuil. Il ravale sa salive et regarde un moment le plafond avant de reporter son regard sur Bonemain qui se sert un autre verre.

-        J’en veux bien un moi aussi. Sollicite-t-il.

L’homme va chercher un second verre dans le buffet, verse une dose d’alcool, ajoute l’eau et les glaçons et l’apporte à Mikael.

-        Bordel ! Bon… voilà une chose d’éclaircie et vous, qu’est-ce que vous étiez dans cette histoire ? Interroge le jeune homme après avoir bu une sérieuse rasade.

Bonemain pouffe de rire.

-        Entre autre un chauffeur-livreur ! Lâche-t-il.

-        Pffouuu ! Bordel de bordel mais où ais-je mis les pieds ? Soupire Mikael.

-        C’est marrant, Mike aussi avait cette expression. Rigole Bonemain.

-        Quelle expression ?

-        «  Bordel »…. Il disait souvent ça. Répond Bonemain.

-        En attendant, on me prend pour lui et à cause de ça je suis sous surveillance. Vous pouvez contacter ce Mike pour le prévenir de ce qui se passe ?

-        Lui et ses amis, je ne les aie jamais revu, nous nous sommes quittés à Denfert-Rochereau il y a deux ans et depuis, plus rien. Je ne sais même pas ce qu’ils ont fait des deux prédicateurs.

-        Des deux prédicateurs !!!! Parce qu’en plus il y avait les deux ?

-        Oui Moussaillon, les deux !

Mikael vide son verre se lève et demande à Bonemain de lui en servir un autre. Une fois son verre plein il retourne s’asseoir sur le canapé.

-        Vous avez kidnappé les deux prédicateurs ? Ben ça alors… Si un jour on m’avait dit que je rencontrerais… Fait-il abasourdit par la révélation.

-        Oui Mikael, j’ai  participé à l’enlèvement d’un et son transfert dans mon camion vers un château.

-        Un château ?

-        Oui un château où était déjà retenu prisonnier Halebard. Inutile que tu saches où se trouve ce château.

-        Personnellement, je m’en fiche, et ensuite ?

-        Ensuite j’ai assuré le transport des deux jusqu’à Paris. Relate Bonemain.

-        Rien que ça ! Pfffooou ! Mais alors pourquoi la commissaire vous a relâché ? S’étonne Mikael.

-        Parce qu’elle n’a pas de preuve solide, juste des suppositions et ce n’est pas assez pour me garder au frais.

-        Et vous ne pensez pas qu’un jour ils vont tout découvrir ?

-        C’est un risque… Cette commissaire principale est maligne, mais j’espère qu’elle n’arrivera jamais à démêler toute la ficelle toute la tresse de cette histoire, c’est plein de nœuds et c’est une affaire très compliquée. Cette équipe était très professionnelle et ne laissait rien au hasard. La preuve, nul ne sait où sont passé les deux salopards et pour ce qui est de Mike et ses amis, personne de ceux qui les avait aidé ne les ont revu. Disparus, volatilisés. C’est presque à croire qu’ils venaient vraiment d’un autre monde, ha, ha, ha, ha !

Bonemain se garde bien de lui dire qu’un seul des membres de cette équipe est joignable. Il sait que Baccardi réside souvent au château de Melle Véra. Il se doute que la commissaire principale Iris va un jour prochain débarquer là-bas, mais pas question de les prévenir car son courrier, sa connexion internet, sa ligne de téléphone fixe et portable doivent être dorénavant sous surveillance.
Mikael retend son verre vide et réclame une autre dose. Bonemain le regarde un peu de travers mais lui remet un jaune.

-        Et ce magicien évoqué par la mère Larajoden, c’est un gros bobard ça ? Questionne Mikael.

-        Non, c’était vraiment un balaize de magicien. Vraiment très très fort, je n’avais jamais vu ça. Répond Bonemain d’une voix encore émerveillée.

-        Il est célèbre ?

-        Mais non ! Réfléchit un peu sinon il serait déjà sous les verrous et ses amis avec. Poil aux bombecs !

-        C’est quoi zon nom ? Commence à zozoter Mikael sous l’effet de l’alcool.

-        Là c’est la question à laquelle je ne répondrais pas, moins tu en sais à leur sujet mieux c’est. Tu piges ?

-        Oui… Oui, je comprends. Quelle histoire… Bouh ! Et moi qu’est-ce que ze viens faire là dedans ? C’est dingue za !

Mikael fini son verre et en redemande un autre. Bonemain hésite un instant puis lui remet une dose avec eau et glaçons. Il se rend compte que le jeune homme en à besoin pour décompresser et il ne fait pas de doute qu’au bistro en face du commissariat, Mikael avait déjà certainement bu quelques verres.

-        Toi tu es un hasard qui à débarqué tout sec et qui se retrouve provisoirement mouillé jusqu’au cou. Poil au scoubidou ! Ha, ha, ha, ha ! Plaisante Bonemain.

-        Et za vous fait rire ?

-        Oui moussaillon, c’est plutôt marrant non ?

-        Quand ze vais prendre 20 ans de tôle je vais être mort de rire. Je vois za d’ici. Ne s’amuse pas du tout Mikael.

-        Mais non moussaillon, tu ne risques rien, la commissaire m’a dit qu’elle te croyait en dehors du coup. Poil au biniou !

-        En dehors du coup, tu parles ! Si ze suis innocent pourquoi ze… Je reste sous surveillance ?

-        C’est juste la procédure, ne te tracasse pas. Le rassure Bonemain.

-        Ouais… Hips ! Tiens mon verre est vide… Je peux en avoir un autre z’il-vous-plait ?

Bonemain se lève, prend son verre et le sert.

-        Fais gaffe moussaillon, tu vas être bourré si tu abuses. Prévient l’homme.

-        Pffff ! Pour zi peu… Il m’en faut plus ! Hoarfff, qu’en je pense sue vous avez foutu une fessée à ce Mike. Qu’est-ze qu’il avait fait ? Réclame Mikael.

-        Rien, il en voulait une c’est tout, d’ailleurs il y avait aussi ces trois amies, des jeunes femmes. Quatre paires de fesses pour moi tout seul ! Je ne te raconte pas comment je me suis régalé. Poil au scarabée ! Raconte Bonemain avec dans le regard le reflet de ce souvenir.

Mikael commence à avoir le regard insaisissable et cherche de plus en plus ses mots. Les verres bus trop vite l’enivrent.

-        Drôle de zens ça… De gens, pardon ! Faut être digue pour réclamer une fezée. Ho, ho, ho, ho !

-        Alors toi tu es dingue aussi, Ha, ha, ha, ha !

-        Mais non, z’est pas pariel, moi ze réclame pas, hi, hi, hi ! On me fesse zan me damadané… Houps, Demander on avis. Pourtant ze suis saze moi.

-        Tu es sûr d’être si sage que ça ?

-        Tout à fait môzieur ! Teins, rezers-moi un autre ! Et puis z’est le darnier, promis zuré ! Sollicite-t-il en tendant son verre vide.

-        Je crois que tu en a eut assez Mikael. En plus tu bois trop vite, c’est mauvais.

-        Who l’autré, comment il est rinda… Hops ! Radin ! z’est vrai que môzieur est une zélébrité, môzieur kadenipe les filains prateur… Pradateurs Hips ! Hey capitaine, vait pas ton radin, un dernier, hips ! por la rute !

-        D’accord, après tout c’est toi qui seras malade. Cède Bonemain en reversant une autre dose.

-        Si ze veux, ze te fait rola, hips ! Rouler zou la blate… La table ! Au zaune, ze te prends quand tu va… Tu veux ! Voyou, badit… Bandit ! Kodnaping de prédonteurs ! Bafouille Mikael en vidant la moitié du verre.

-        N’en renverse pas sur le canapé sinon je t’en flanque une ! Previent Bonemain voyant le buste de Mikael balancer de droite à gauche.

-        A moi, ha, ha, ha Hips ! zé platot moi qui vo t’en falé une. Ze te prend d’un zeul bras et hop, cul na… Non… Cul nu et tu va savir ze que z’est qu’un fraie fezée.

-        Je vais te raccompagner à ta guitoune, viens ! S’approche Bonemain.

-        Ne me tousse pas bandat… non… Bandit ! ze suis assez frand pour y alla tous zeul. Se relève-t-il en déséquilibre du canapé.

Bonemain lui prend le verre de peur d’une maladresse. Mikael tente de fixer son regard sur la porte fenêtre ouverte, tout chavire devant lui.

-        Wooooh, zon né en bateu… Bateau là ! Y’a tempate !. Bafouille-t-il en tentant d’aller vers l’ouverture.

Ses jambes flageolent et se plient, il retombe en vrac sur le canapé. Bonemain retient juste sa tête pour ne pas qu’elle heurte quelque chose de dur.

-        Z’est l’bordal zé toa ! za ze barre dans toute lé zens. Y’a … Za… Hips Zé…

Mikael ferme les yeux assommé par une ivresse trop expéditive. Bonemain le soulève et le bascule sur son épaule comme un sac de grains. Il sort et le couche dans la pelouse. Il sait que le jeune homme risque de vomir et il préfère que ce soit dans l’herbe que dans sa tente. L’homme va chercher une bande dessinée, revient, s’assoit au sol et d’un œil surveille Mikael.



 épisode 20


Pas très frais.


Cela fait vingt minutes que Mikael ronfle vautré sur la pelouse quand soudain il s’agite de nerveux soubresauts. Bonemain se précipite et le relève sur ses genoux en le penchant légèrement en avant. Mikael ouvre à peine les yeux contrairement à sa bouche qui béante éjecte un jet puissant.

-        Vas-y moussaillon, faut que ça sorte, après tu te sentiras mieux. Lui dit Bonemain.

Le pauvre Mikael vide son estomac et peine même à respirer entre deux gerbes. Une fois qu’il à bien arrosé la pelouse, Bonemain le traîne un peu plus loin et le repose sur l’herbe fraîche. Il retourne vers la maison et revient avec un rouleau de papier absorbant. Il essuie la bouche de Mikael et le force à se moucher.

-        Hey moussaillon, tu te sens capable d’aller prendre une douche ?

Mikael, les yeux mis clos, esquisse mollement un mouvement de tête négatif. Bonemain le recouche sur l’herbe puis reprend sa bande dessinée tout en continuant à  le surveiller du coin de l’œil.

Ce n’est qu’une bonne heure plus tard que Mikael refait surface. On ne peut pas dire qu’il est très énergique mais il arrive seul à passer de la position allongée à celle d’assise.

-        Alors moussaillon, ça va mieux ? Lui demande Bonemain tout sourire.

-        Beuhhh… Holaaaa ! Je ne suis pas bien. Répond le jeune homme en se passant les mains sur son visage.

-        Tu as bu trop vite, je t’avais prévenu !

-        C’est vous qui m’avez servit trop vite. Hooooo, la, la !

-        C’est ça, dis carrément que je t’aie fait boire à l’entonnoir pendant que tu y es !

-        M’étonnerait pas de vous ça. Réplique Mikael.

-        Tu as de la chance de ne pas être en état parce que sinon je te déculottais ici même et je t’en collais une histoire de te faire ravaler ta mauvaise foi. Poil aux petits pois !

-        J’ai soif ! Réclame Mikael.

-        Tu te sens de te remettre debout ?

-        Ben…. On va essayer.

Mikael se relève lentement mais son équilibre une fois debout semble très instable. Bonemain le soutient jusqu’à la maison puis l’assoit sur le canapé.

-        Hey Moussaillon si tu as encore envie de gerber tu envoie sur le carrelage pas sur le canapé. Tu as compris ?

-        Oui capitaine ! Mais je n’aie pas envie, juste soif.

Bonemain lui apporte une bouteille d’eau l’aide à porter le goulot à ses lèvres. Mikael boit par petites gorgées prudentes.
L’homme allume la télévision pour écouter les chaînes d’informations. Quelques brèves habituelles sur les accidents de la route des vacances puis l’arrivée d’une étape du tour de France. Mikael semble avoir beaucoup de difficulté à bien cadrer les images. Il reste avachi comme un pantin désarticulé et de temps en temps s’abreuve d’eau fraîche.
Un bon moment plus tard, le jeune homme reprend un peu de vigueur.

-        Tu te sens capable d’aller prendre une douche ? Lui redemande Bonemain.

-        Je crois que ça va aller. Lui signifie Mikael en se mettant debout.

Ce n’est pas encore la grande forme mais il marche à peu près droit et monte les escaliers sans buter une seule fois.
Lorsqu’il redescend, bonemain à mis la table. Mikael s’assoit lourdement sur une chaise et regarde sans convoitise la salade de tomate et le rôti de porc froid.

-        Si ça ne te dit rien ne te force pas, tu mangeras mieux demain matin au petit déjeuner lui conseille Bonemain en se servant copieusement de mayonnaise pour accompagner sa tranche de rôti.

Mikael grignote un peu de pain et un petit morceau de gruyère. Son regard se laisse emporter d’images diffusées par la télévision sans vraiment en comprendre le sens.
Ce soir pas de partie de dame, il rejoint sa tente de bonne heure, se déshabille, se glisse dans son duvet et s’endort.

Le lendemain un soleil radieux allume les couleurs du jardin. Mikael ouvre en grand et respire à plein poumons. Cette longue nuit de sommeil l’a requinqué. Une odeur de café et de croisant provoque son odorat et le grand vide de son estomac. Il se dirige tout droit dans la cuisine où Bonemain l’attend.

-        Alors moussaillon, en pleine forme ?

-        Impeccable ! répond Mikael en s’installant et déjà la main sur un croissant.

Il dévore sous le regard satisfait de Bonemain.

-        Dis-moi moussaillon, cette balade en bateau ça te dis ?

-        Aujourd’hui ?

-        Oui, juste le temps de se préparer et de téléphoner à Verbehaut. Poil aux haricots ! Répond Bonemain.

-        Ce n’est pas que ça ne me ferais pas plaisir, mais j’aie envie d’être un peu seul histoire de digérer tout ce qui est arrivé depuis deux jours. Je vais aller me faire un tour en moto. J’espère que vous ne m’en voulez pas ?

-        Non Mikael, je comprends très bien. Va moussaillon et profite bien du soleil.

-        Demain c’est encore bon pour le bateau ? Demande le jeune homme en trempant son quatrième croissant dans le café.

-        Bien sûr ! Poil à la peinture !

-        Alors d’accord pour demain, je préfère.

C’est en milieu d’après midi que Mikael revient à la maison de Bonemain. Il trouve ce dernier allongé sur la pelouse. Le jeune homme range son blouson, son casque et ses gants et s’assoit à côté de l’homme.

-        Alors cette virée ? L’interroge Bonemain.

-        Bien, je suis allé jusqu’à Concarneau. C’est une belle ville fortifiée.

-        Oui c’est sympa.

-        Vous savez pour le commissariat et toute cette histoire, j’ai bien réfléchit. Dit Mikael.

-        Ha oui…

-        Oui et je me suis dit que ce n’était pas si grave que ça.

-        Façon de parler. Réplique Bonemain avec une grimace.

-        Enfin je me comprends… Bien sûr s’ils trouvent les preuves que vous avez participé ça peut aller très loin.

-        M’ouais, quelques années de gamelle. Poil aux mirabelles.

-        Mais moi je trouve ça bien, vous êtes courageux et vous nous avez débarrassés de ces deux escrocs. Félicite Mikael.

-        Je n’étais pas tout seul. Précise Bonemain.

-        N’empêche que vous y étiez. Alors, je ne sais pas comment ça va se terminer l’enquête mais moi je vous admire et si je peux vous aider je le ferais.

Bonemain se relève pour se mettre en position assise.

-        C’est sympa ça moussaillon ! J’apprécie beaucoup et tu vas pouvoir m’aider très rapidement. Figures-toi que j’ai téléphoné à l’ami Verbehaut pour le bateau demain. Il a bien entendu accepté, mais il m’a aussi parlé de notre petit séjour chez les bleus.

-        Mais comment peut-il savoir ? S’étonne Mikael.

-        Tout se sait par ici… sauf qu’il ignore la vraie raison de notre mise en garde-a-vue. Alors je l’aie baratiné en lui racontant une histoire de bagarre avec un automobiliste. Je voudrais que demain tu ne commettes pas d’imprudence sur le sujet. Ecoute et retiens bien, je vais te raconter en détail ce que je lui aie dit.

Bonemain fait un récit très clair de cette bagarre inventée avec un automobiliste en lui détaillant toute l’action. Une fois achevé il fait répéter Mikael et corrige les erreurs.
Un petit moment plus tard, l’histoire est bien apprise et bonemain recommande à Mikael de ne pas en ôter ni en ajouter si Verbehaut vient à en parler.

Ce soir pas de cuisine, ils vont dîner chez Garcette et comme d’habitude, elle ne cesse de dévorer des yeux Mikael. Le soir, il est impossible de payer en nature, le restaurant est bondé et les derniers clients quittent les tables tard.




  épisode 21


Grand large.


Encore une belle journée qui s’annonce et d’après la météo marine, le vent sera faible et la mer très calme.
De bonne heure, Bonemain et Mikael monte à bord. Mikael descend la lourde glacière dans le compartiment arrière. L’homme vérifie les niveaux de gas-oil et d’huile, met les commutateurs de pompes sur marche puis sort de la remise des tubes et le gros sac de la tente qu’il passe à Mikael.
Quelques minutes plus tard Verbehaut arrive avec sur l’épaule un sac de marin.

-        Salut les pirates ! Lance-t-il joyeusement en sautant à bord.

-        Tu arrives bien, tu vas nous aider à monter la tente. L’invite son ami Bonemain.

Mikael n’a plus grand-chose à faire, les deux costauds se chargent de la besogne ; très vite les montants sont installés et la toile tendue couvrant une bonne surface de pont d’une ombre douce. Travail achevé, Bonemain entre en cabine puis lance les pompes et le moteur. Verbehaut contemple amusé Mikael.

-        Gast ! En voilà un beau costard de matelot, où que tu as chouré ça ? Demande-t-il.

Mikael lui explique que c’est Bonemain qui a conservé les affaires militaires de son frère et qui les lui a prêtées pour le bateau.
Une fois sorti du port toute l’étendu de la mer s’offre à eux. Le navire file tout droit vers l’horizon. Verbehaut descend faire du café et Mikael s’installe sous l’ombre de la toile.
Le café est chaud, Verbehaut remonte avec tasse, sucre, petite cuillère et la cafetière sur un plateau qu’il dépose à côté de Mikael. Bonemain calle la barre et les rejoint.

-        Une superbe journée qu’on va avoir. Dit-il en admirant le bleu du ciel sans le moindre nuage. Apprécie-t-il.



-        C’est la Bretagne ça, quand il ne pleut pas il fait beau ! Ils ne comprennent pas ça les touristes alors ils vont entasser leur graisse dans le sud. Tant mieux, comme ça on est plus peinard ici. Nom des gueux ! Plaisante Verbehaut en remplissant les trois tasses.

-        Alors Mikael content ? Pose la question Bonemain.

-        Super, j’adore la mer et le bateau.

-        Dis-moi gamin tu n’as jamais été baptisé ? Interroge Verbehaut le regard rieur.

-        Non mes parents ne sont pas croyants. Répond Mikael.

-        Ha, ha, ha, ha ! moi je te parle du baptême du mousse, nom des gueux !

-        Hey, si c’est pour le coup du tonneau, faut pas compter sur moi. Ha non, moi je ne veux pas sucer ni me faire mettre. Prévient et refuse Mikael.

-        Mais non, Tu es fou, jamais on ne te ferait un truc pareil. Le rassure Bonemain.

-        On n’est pas de la maison tire bouchon nous !  ha, ha, ha, ha ! Rigole Verbehaut en constatant la pâleur du visage de Mikael.

-        OK ! Mais c’est quoi alors ce baptême ?

-        Tu ne préfères pas en avoir la surprise. Demande Bonemain.

-        Ben… ça dépend, faut voir. Se méfie Mikael.

-        Je suis certain que ça va te plaire. Tu me fais confiance ?


Mikael hésite un instant puis hoche la tête de manière affirmative.


-        Et tu peux avoir la même confiance envers mon ami Verbehaut. Ajoute Bonemain pour le rassurer davantage. Alors, tu es partant pour le baptème du mousse ? Lui redemande-t-il.


 Mikael accepte avec déjà de petits fourmillements au bout de son sexe car il se doute un peu du sujet de ce baptême.
Bonemain retourne en cabine pour corriger le cap. Derrière la côte s’éloigne petit à petit. Verbehaut se ressert une tasse de café.
Une fois son ami revenu il se décoiffe de son bonnet et :

-        Parait que vous avez été faire un tour chez la poulaille ? Pose-t-il la question.

-        Oui, une histoire de baffes. Répond Bonemain.

-        De grosses baffes alors pour y être resté deux jours, ha, ha, ha, ha ! Rigole Verbehaut.

-        Une journée et demie ! Te turlupines pas, ça va s’arranger. Ne s’étend pas trop Bonemain.

-        Gast ! J’espère pour toi car la dernière fois que j’ai légèrement boxé un marlou, j’ai envoyé 50 biftons dans son crapaud. Celui là si je le repêche, il va morfler sévère.

Mikael laisse Bonemain expliquer l’histoire en détail, il va se poser le long du bastingage et mouille son regard dans le bleu profond de l’eau. La mer est calme, juste de longues et molles ondulations l’animent. Un peu au large Quelques voiliers en mal de vent barbotent. Au dessous du plancher le moteur ronronne régulier en faisant légèrement vibrer le bois. Mikael tente d’imaginer ce que sera ce baptême et de folles idées lubriques défilent dans son esprit. Un petit courant énergique circule dans ses veines, il se voit déjà le jouet des deux hommes. Un jouet consentant !  Confier son corps et surtout ses fesses est un beau cadeau ; lui-même expéditeur expédié aux destinataires.
Un groupe de mouettes chahute un moment au dessus du bateau puis s’éloigne en braillant. Un gros pétrolier va couper la route, bonemain entre en cabine et vire légèrement de bord. Verbehaut va devant et inspecte le petit mat, il dénoue une corde et fait jouer la poulie. Mikael frissonne, le mat, les corde et la poulie, c’est pour lui il le pressent et cette présomption pourtant sans réel fondement ne fait qu’accentuer son désir d’être baptisé.
Traversant le sillage du pétrolier, le bateau gite et tangue, quelques éclaboussures mouillent le visage de Mikael d’une fine pluie salée et agréablement fraîche ; il retire ses lunettes et essuie les verres avec un papier dédié.
Bonemain remet le cap au large. Les côtes s’embrument et ne présentent plus qu’une silhouette pastelle.
Une heure plus tard ils sont seuls, plus de voilier et plus de côte, Bonemain ralentit le moteur, c’est presque le silence et la coque glisse gentiment sur une mer sereine.
Une quinzaine de minutes plus tard, un hélicoptère de la sécurité survole le bateau. Bonemain communique avec eux un petit moment puis l’engin s’éloigne et disparait.

-        Qu’est-ce qu’ils voulaient ? Questionne Verbehaut.

-        Comme d’habitude ! Répond Bonemain sans donner de détail.


Verbehaut descend en cabine et revient avec des bières. Il s’assoit sur le parquet à l’ombre de la tente et propose à Bonemain et Mikael de trinquer.
Les cannettes bien fraîches et c’est appréciable par cette température estivale.



Épisode 22.


Le baptême du mousse. (Acte 1.)


L’air est tiède aéré d’une faible brise, Mikael fini sa bière et jette la canette vide dans le seau prévu pour les déchets.
Verbehaut l’imite puis fouille dans son sac marin, il en sort deux bracelets et va à l’avant les fixer sur le cordage qui passe dans la poulie du mat. Une fois achevé ce petit travail il revient sous la toile.

-        Très bien moussaillon, nous allons te baptiser, lèves-toi ! Annonce Bonemain en lui balançant une bonne claque sur la cuisse.

Mikael se met debout ; Les deux hommes l’entourent, Verbehaut lui retire sa vareuse, son maillot pendant que bonemain lui ôte ses chaussures, son short et son slip. Une mise à nu qui ne laisse pas indifférent Mikael, son sexe se met rapidement au garde-à-vous.
Les deux hommes se défont de leurs polos pour être plus à l’aise et surtout avoir moins chaud.
Bonemain conduit le jeune homme à l’avant. Verbehaut attache un seau zingué à un bout, le laisse choir dans l’eau et le remonte presque plein.

-        Mais si un bateau arrive… Je suis tout nu ! s’inquiète mollement Mikael.

-        Et bien son équipage assistera au baptême d’un moussaillon qui bande. Lui répond jovialement bonemain en lui passant les bracelets aux poignets puis tirant l’autre extrémité de la corde pour qu’il soit le corps bien tendu et exposé.

Mikael regarde tout autour l’horizon mais aucun navire n’est en vue. Il ne sait d’ailleurs s’il ne souhaiterait pas un passage pour être vu ainsi lié et nu à la merci des deux hommes, cette pensé virtuelle le fait vibrer d’un exquis plaisir intérieur.
Verbehaut arrive avec le seau rempli et un martinet. Il pose l’instrument de flagellation sur le sas du compartiment moteur et s’approche de Mikael. Il se place face à lui, trempe sa main, mouille la nuque du jeune homme et lui jette le contenu du seau.

-        Houaaarrrhhh ! elle est gelée ! Hurle Mikael trempé en sautillant d’une jambe sur l’autre.

-        Rébellion ! le moussaillon proteste ? Dit Bonemain en ne dissimulant pas sa jubilation de voir Mikael trembloter et son sexe se ramollir rapidement.

-        Mais c’est froid ! Se défend le jeune homme.

-        Dans la marine faut être un dur gamin et quand on est une lopette on est châtié. A ton avis mon ami Bonemain, que vaut cette mutinerie ? Interroge Verbehaut.

-        Cent coups de martinet me paraissent justifiés ! Poil au gabier ! Répond ce dernier.

-        Je suis d’accord, ça va le réchauffer ; cinquante pour toi, cinquante pour moi. Nom des gueux ! Adhère Verbehaut en tendant l’instrument à son ami.

C’est un beau martinet au manche solide et aux lanières bien calibrées. Mikael regarde l’objet avec de grands yeux étincelants, sa verge se regonfle et remonte lentement sont extrémité vers le ciel. Verbehaut le tourne pour qu’il présente bien ses fesses à Bonemain. A l’horizon, Mikael remarque un navire mais il est bien loin pour que ses passagers puissent discerner la scène qui se déroule sur ce pont.
Bonemain fait siffler les lanières dans le vide pour sans doute les assouplir avant de les appliquer sur le postérieur et les cuisses du moussaillon.
La première cinglée fait sursauter Mikael, la corde qui le soutien en haut de la potence du mat se tend. Bonemain poursuit sans empressement en y mettant que la force nécessaire pour que je jeune homme ne ressente pas une trop vive douleur. Comme un ver à l’hameçon au bout d’une ligne, Mikael se contorsionne à chaque nouvelle cinglée. Quelques petites plaintes alimentent de temps en temps la flagellation.
Bonemain s’applique à fouetter toutes les cuisses et les fesses pour qu’elles soient uniformes de rougeur.
Verbehaut estime le spectacle et se satisfait de l’excellente disposition du jeune homme qui bande fermement.
Les coups se succèdent en une cadence très estivale. Ils sont placés avec justesse sans surcharge mais suffisamment pour infiltrer une petite douleur piquante dans les chairs tendres.
Comme unique projecteur, le soleil apprécie sans doute la distraction.
Cinquante coups consommés, Mikael les yeux mis clos tend ses fesses ainsi veut-il par se mouvement discret réclamer la suite.
Verbehaut laisse filer un peu de temps puis envoie les lanières bien en travers des deux rondeurs. Pareil à Bonemain, il dose sa force pour que le cuir flambe juste ce qu’il faut. Mikael se tortille en expirant quelques « ooooohhhh ! Mmmmmm ! Hoooooo ! » Il est emporté dans un tourbillon qui le cingle et le nourrit de flammèches perverses.
Quel superbe revers montre-t-il à son fouetteur et Bonemain.



Orné de ligne plus prononcées de roses et rouges comme les sillons tracés d’un laboureur ivre. Les lanières épousent les formes, mariées un instant avec une peau amoureuse et séparées aussi vite pour revenir plus ardentes encore.
Verbehaut sais le moment venu pour les vingt dernières de lancer un peu plus son bras pour que le cuir morde davantage les parties charnues et affamés. Mikael se torsade sans contrôle, le martinet est son maître de danse jusqu’à la dernière cinglée trop tôt venue. La centaine lui parait bien trop juste et il est prêt à en recevoir quelques dizaines supplémentaires.
Bonemain le voit à cran, tant qu’il n’est plus besoin que d’un petit rien, L’homme ne peut et ne veut le frustrer du plaisir. Il se colle à lui, attrape d’une pleine main son sexe dur comme le manche du martinet et le fesse par petites claques énergiques et rapides. A peine une quinzaine et la jouissance s’impose comme ultime et incontournable final. Le sperme gicle en saccade et se colle sur le pont.
Derniers soubresauts et le corps du jeune homme se calme. Mikael expire longuement entrouvre les yeux sur l’horizon bleu incendié de soleil.
Verbehaut va chercher une bouteille d’eau claire et de l’étoupe pour essuyer le sperme sur la peinture. Bonemain détend la corde et détache Mikael.

-        Alors moussaillon, cette première épreuve de baptême ? Lui demande-t-il.

-        Divin ! vraiment divin…. Merci, merci vous deux ! Répond le jeune homme encore illuminé de plaisir.

-        Attend un peu avant de nous dire merci gamin, ce n’est pas fini. A la toilette maintenant, la toilette du mousse ! Ricane Verbehaut en replongeant le seau dans la mer pour le remonter au trois quart rempli.

Bonemain se place au dos de Mikael et lui attrape les deux bras pour les maintenir dans ses reins. Verbehaut trempe de l’étoupe propre dans le seau, décalotte le moussaillon et lui lave minutieusement le sexe à l’eau de mer en retrempant généreusement et souvent l’étoupe dans le seau.
Mikael gesticule dans tous les sens mais Bonemain le tient bon.

-        C’est froid ! c’est froid ! Hurle-t-il accompagné par le grand rire des deux hommes.

Une fois bien lavé et l’amusement tari, Verbehaut lui rince le pénis tout flétri à l’eau claire.

-        Voilà Gamin, tu es tout propre, tu peux te reloquer. Gast ! Il est l’heure de l’apéro !

Bonemain lâche Mikael, ce dernier retourne sous l’ombre de la toile le visage radieux et enfile juste son slip sachant pertinemment que cet après midi il se retrouvera encore probablement tout nu.
Verbehaut sort une bouteille de jaune de son sac, Bonemain descend au compartiment pour aller chercher un pochon de glaçon et une bouteille d’eau fraiche dans la glacière ; Mikael l’accompagne pour prendre le pain, le saucisson, les tomates, les œufs durs, la terrine et le vin.
Verbehaut à passé la raclette sur de pont pour enlever l’eau qui restait puis à l’ombre à étalé une toile au sol. Les trois amis s’y installent et trinquent à la belle journée qu’ils vivent.




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