LECTURE DE LA SAGA

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samedi 10 mai 2014

F4 épisode 37, 38, 39, 40, 41, 42.




Episode 37


Direction sud.


7h30 du matin, le radio réveil sort Garcette et Mikael d’un profond sommeil. La femme laisse ses mains aller sur le corps de jeune homme.

          - Debout Mikael, il faut que je sois au restaurant à 9H30.

          - Mmmmmm, Et si on restait au lit ? Propose le jeune homme en se collant sur Garcette et bisant ses seins aussi rond que des melons.

          - Ce serait vraiment bien mais je ne peux vraiment pas. Répond-elle désolée.

          - Quel Dommage….

          - Mais tu bandes comme un cerf ? S’exclame la femme en sentant sur sa hanche le pénis tout raide.

          - M’oui…. Pas comme un cerf, comme un  Mikael. Plaisante-t-il.

          - Tu veux une grosse fessée pour te calmer ?

          - Ooooh Non, Pas de fessée, juste quelque chose de plus doux.

Garcette se place sur le jeune homme, écarte bien les jambes et descend en glissant pour que le pénis s’enfile tout droit dans son antre déjà humide. Ils s’enlacent jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’un seul.
Quatre mains dont on ne peut définir la propriété courent fébriles sur les peaux, les lèvres se marient, les langues se lovent et les yeux fermés ils consomment un grand moment de bonheur.
Lorsque la tension retombe et que les corps suintants se détendent les aiguilles indique 8H17.
Maintenant il faut faire vite, Mikael saute du lit et entre dans la salle de bain pendant que Garcette fait le café.
Propre petit déjeuner avalé, la femme se coiffe à la hâte devant le petit miroir de l’entrée.
Dehors Mikael fait chauffer sa moto. Elle le rejoint et l’embrasse très fort avant qu’il se couvre de son casque.

          - J’ai passé un après-midi fantastique et une merveilleuse nuit avec toi. Dit-elle avec déjà dans la voix le regret de la séparation.

          - Moi aussi Garcette, franchement super et je te remercie de m’avoir un peu initié au BDSM. Mais, nous avons laissé tout en vrac dans la cave, les instruments et la cire partout, je suis désolé j’aurai pu…

          - Ne dis plus rien, je m’occuperai de tout ça ce soir. Ne dit plus rien et sauves-toi vite…. Vite !

Mikael comprend qu’elle ne veut pas prolonger davantage les adieux, il enfourche sa machine, enclenche la première vitesse et quitte la propriété.

Depuis deux heures il roule en direction du sud. Le paysage défile mais il n’y prête aucune attention, son esprit est encore accroché à hier et cette nuit. Il ne peut se défaire des sensations de cette nouvelle expérience, il ne peut se défaire de l’image de Garcette.
Vers midi il s’arrête dans un restaurant d’autoroute, il grignote sans faim, il est fatigué et prévoit déjà de ne pas arriver à l’institution Lafleurodent ce soir comme prévu.
C’est vers 16 heures qu’il sort du grand axe et déniche un hôtel dans les environs de Bègles.  Il ne lui reste pas plus de 200 kilomètres pour atteindre sa destination finale mais il ne ce sent pas la force de les couvrir en toute sécurité. Une bonne nuit sera la bienvenue et demain matin il repartira.
Frugale dîner, il n’a pas plus d’appétit qu’à midi. Il se recroqueville dans son silence et digère petit à petit ce qu’il vient de vivre avec Garcette.
Le lendemain matin, il se lève en pleine forme, il prend une douche, s’habille, range le peu d’affaire qu’il avait pris puis dévore un copieux petit déjeuner. Le soleil inonde la salle à travers les larges vitrages. Mikael semble avoir tourné une page et regarde maintenant vers le château de Melle Véra. Il n’oubliera pas Garcette, Bonemain et Verbehaut, son esprit les à rangé dans l’album en laissant l’espoir qu’un jour il repassera par Locmariaquer.
Ventre plein, il reprend la route et c’est vers 11 heures qu’il pénètre et roule sur la longue allée qui conduit au château. Il remarque de suite qu’une Harley Davidson est stationnée sous un toit soutenue par quatre piliers. Il y gare son engin pensant à juste raison que cet endroit est réservé aux deux roues.
Une femme sort sur la terrasse, Melle Véra suppose Mikael. Il la regarde curieusement à travers sa visière car il lui semble l’avoir déjà vu mais sur l’instant aucun souvenir précis ne lui indique où. Sans doute, pense-t-il, qu’il s’en était fait une idée à force de converser avec elle sur le site.
La femme s’approche lentement, visage avenant coiffé d’une chevelure blonde. Une robe bleue très classique habille un corps aux courbes équilibrées.

          - Bonjour, je suis Melle Véra, directrice adjointe de l’institution et propriétaire de ce château.

          - Bonjour Madame ! Je suis Mikael, je devais arriver hier soir mais la fatigue m’a contraint à une halte, je suis désolé. Renvoie-t-il la politesse et explique-t-il en retirant son casque.

Une fois tête nue il constate que Melle Véra ouvre de grands yeux étonnés.

          - Il y a un problème madame ? Questionne Mikael.

          - Ce n’est pas possible… Mais… ça c’est plutôt surprenant ! Fait-elle.

          - Qui a-t-il de surprenant madame ? Ne comprend pas Mikael en tendant sa fiche d’inscription.

          - Rien… Rien nous verrons cela plus tard avec les autres. Se détourne-t-elle de la question.

          - Il y a beaucoup de pensionnaires pour cette cession ? Demande Mikael en détachant ses bagages.

          - Il y a Ellie, Marie, clairette et Jack. Pour l’encadrement : M Baccardi le directeur, Melle Beka sa secrétaire, mais également enseignante, Mister Agramant enseignant, Ours notre jardinier et accessoirement surveillant et moi-même directrice adjointe et enseignante.

          - Baccardi, celui du site ? Interroge Mikael.

          - Oui celui du site !

Mikael hoche la tête d’un air entendu car ayant lu les naufragés du Bouctrou, le nom de Baccardi était aussi celui d’un redoutable capitaine. Il demande si les pensionnaires sont déjà en cours.

          - Non, ce matin ils sont tous en promenade dans le parc avec monsieur Ours. Ils seront de retour dans une vingtaine de minutes. Je vais te conduire au dortoir afin que tu puisses ranger tes affaires et ensuite à la lingerie pour ton uniforme.

          - A qui est cette Harley ? Demande-t-il en emboîtant le pas de Melle Véra.

          - A Ellie ! Répond-elle.

Dans le dortoir, un lit et une armoire est attribué à Mikael. Il range rapidement ses affaires puis suit Melle Véra jusqu’à la lingerie. Elle lui donne un uniforme et le fait habiller de suite.

          - Voila, c’est ainsi que tu seras tous les jours comme les autres pensionnaires. Interdit de porter des effets personnels, cet uniforme est obligatoire. Prend en soins car si tu le détériore tu seras puni.

Mikael regarde amusé son reflet dans le grand miroir. Cet uniforme tant par la coupe que la couleur lui rappelle beaucoup celui du pensionnat de jeune femme où il avait été interne pendant presque deux jours. Episode mystérieux d’ailleurs car jamais il n’avait pu déterminer s’il avait rêvé ces deux jours ou s’ils furent réels. Une seule différence cependant, dans le pensionnat de jeune femme il était en jupe et aujourd’hui en culotte courte…. Culotte très très courte même mais cela n’est pas pour lui déplaire car il se doute bien que les cuisses sont volontairement et parfaitement dégagées pour être totalement et continuellement disponibles aux claques et sans doute au martinet.
Melle Véra le conduit dans le grand salon, lui offre un café et le prie d’attendre confortablement le retour des autres.





Episode 38


Coïncidences troublantes.


Peu après, Mikael entend des voix venant de l’extérieur. Il va à la fenêtre donnant sur la terrasse et découvre la bande. Il ne connait personne en réel mais peut déjà se faire une idée de qui est qui. Pas d’erreur possible, l’homme grisonnant avec des moustaches, râblé et de taille très moyenne ne peut être autre que Maître Ours, le prince de la fessée Pyrénéenne. La manière dont il était et se décrivait sur le site ne laisse aucun doute. La jeune femme vêtue d’un tailleur très sexy et ajustée doit être Melle Beka et la fille un peu garçonne les cheveux en bataille est sans doute Ellie, la propriétaire de l’Harley. Le chauve ne peut être que Baccardi car il est représenté ainsi sur son avatar et le dernier homme par élimination doit être Monsieur Agramant. Pas difficile de deviner que l’unique jeune homme portant l’uniforme des pensionnaires est Jack et reste à savoir entre les deux jeunes femmes restantes qui est Marie et qui est clairette.
Melle Véra est allé à leur rencontre et discute en montrant la moto de Mikael ; elle doit sans doute leur annoncer son arrivée.
Quelques instants plus tard le groupe débarque dans le grand salon et découvre Mikael. Le jeune homme remarque de suite que les visages de Baccardi, Ellie et Jack affichent l’étonnement.

          - C’est vrai qu’il lui ressemble beaucoup mais ce n’est pas lui. Affirme Baccardi en s’approchant de Mikael.

          -Houa, presque pareil, il pourrait être son frère jumeau. Dit Ellie.

          - Oui, tout à fait d’accord mais il est un peu plus grand, porte des lunettes et son menton est plus carré. Mais c’est vrai que la ressemblance reste frappante. Détaille Jack.


Mikael se pose des questions car il n’y a pas si longtemps on le prenait aussi pour quelqu’un d’autre… Un certain Mike et il aimerait bien savoir cette fois à qui il ressemble. Aurait-il tant de sosies ?
Un pot de bienvenue est offert avant qu’ils passent tous à table.
Après le repas, Clairette, Marie et Agramant sont de corvée de vaisselle, pendant que Baccardi et Melle Béka passe un coup de balai sous la grande table. Melle Véra signifie à Mikael ses tours de corvées en lui remettant un petit organigramme. Elle lui annonce aussi que les cours ne commenceront que demain matin entre 9h30 et 11h30 avec Melle Béka.
Mikael sort sur la terrasse puis va s’asseoir sur la pelouse en profitant du soleil d’été, mais également certain qu’Ellie va le rejoindre pour parler moto.
Mikael avait vu juste car une dizaine de minutes plus tard Ellie s’assoit en face de lui.




          - Ça te plait ici ? Lui demande-t-elle pour engager le dialogue.

          - Oui c’est très beau. Apprécie Mikael.

          - Alors comme ça tu roules en italienne ?

          - J’aurais bien aimé Harley mais je n’avais pas les moyens alors j’ai choisit celle du pauvre. Répond-il.

          - Oui, Harley ça coute un œil, mais j’ai fait une bonne affaire. Je l’ai acheté pour beaucoup moins qu’elle valait à un gars qui se mariait et que sa gonzesse ne voulait pas entendre parler de bécane. Un peu pendu, le type l’a largué pas trop chère. Explique Ellie.

          - Coup de chance, bravo ! Mais je ne regrette pas mon Italienne, c’est une machine fabuleuse.

          - Ouais, j’imagine.

          - Dis-moi Ellie, à qui donc je ressemble tant que je pourrais en être le frère jumeau ? Interroge-t-il.

          - A un gars qu’on a connu. Répond-elle.

          - Ha oui, rouquin comme moi ?

          - Tout pareil et sans rire, quand je t’ai vu tout à l’heure j’ai bien cru que c’était lui. Mais bon, c’est impossible.

          - Impossible… Il est mort ? Questionne habillement Mikael qui commence sérieusement à se poser des questions sur cette nouvelle confusion avec quelqu’un d’autre.

          - T’es ouf toi, il n’est pas clamsé, mais simplement un peu loin.

          - Dans un autre pays ? Demande précision Mikael.

          - Oui à l’autre bout du monde.

          - Il s’appelle comment ?

          - Mike !

Mikael le pressentait mais maintenant il n’y a plus de doute. Ce Mike devient limpide, c’est bien ce même Mike, Celui du Kidnapping des prédicateurs. Il se tourne vers le château, vision qui déclenche soudain une totale compréhension. Son visage pâlit d’un coup.

          - Hey Mikael, tu as un problème, t’en fais une tronche ; quelque chose qui ne passe pas ? Demande Ellie.

          - Non… Non ça va, juste un frisson.

          - Peut-être le soleil, ça cogne ici. Vas te mettre à l’ombre. Lui conseille-t-elle.

Mikael se lève et retourne vers l’entrée du château. Il monte dans le dortoir, s’allonge sur son lit et cogite. Tout s’enchaine et les pièces d’un étrange puzzle commencent à s’emboîter.
Bonemain qui le confond avec Mike, la garde à vue et l’histoire du kidnaping et soudain la photo que lui montrait le commissaire devient claire. La femme avec Bonemain, c’est elle, c’est Melle Véra, c’est sur cette photo qu’il l’avait vu ! La livraison du prédicateur dans un château du sud ouest, c’est ce château, le château de Melle Véra ! Baccardi, Ellie, Jack et Véra, ceux qui l’on encore confondu avec Mike ; ils sont tous mouillé dans cette affaire. Il se culpabilise d’être malchanceux ; Comment est-ce possible de l’être autant ? se dit-il. Il y a tellement de département en France, pourquoi a-t-il choisit d’aller en Bretagne ? Il y a tellement de château en France, pourquoi a-t-il choisit de faire un stage dans celui là ? Pourquoi a-t-il croisé la route de Bonemain et du coup prendre pied dans une histoire qui n’est pas la sienne et d’être soupçonner dans l’affaire du kidnapping ?  La poisse qui le poursuit, une fois blanchit, il se retrouve ici et découvre que d’un point à l’autre, il est retombé dans le même bourbier.
Il se maudit, lui qui n’a jamais eut un billet gagnant, lui qu’on ne tire jamais au sort pour gagner un voyage où une voiture mais qui possède un don exceptionnel pour poser ses pieds où il ne faut pas.
Que doit-il faire maintenant car c’est certain, un jour prochain la police va venir ici, la commissaire principale Iris est sur la piste. Si les enquêteurs débarquent et qu’ils le trouvent en ces lieux, ils ne croiront jamais à une malheureuse coïncidence, il est foutu !
Foutre le camp immédiatement serait la meilleure solution mais aussi la plus lâche et de toute manière par les fichiers d’inscription de Lafleurodent il serait retrouvé. Il faut qu’il parle à Melle Véra et la prévenir de l’enquête en cours ; ça c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Au point où il en est, il ne risque plus grand-chose.
Mikael sort du dortoir et descend au rez-de-chaussée, personne dans la cuisine, mais Baccardi se trouve dans le grand salon en discussion avec Agramant.

          - Pardon messieurs, savez vous où je peux trouver Melle Véra ? Demande-t-il.

          - Peut-être dans au bureau de la direction, vas-y voir c’est au premier. Répond Baccardi.

Mikael remercie et reprend les escaliers. Arrivé à la porte du bureau il frappe ; la voix féminine de Melle Véra l’invite à entrer.
Mikael fait une rapide politesse, la directrice adjointe lui propose de s’asseoir.

          - Madame, je dois vous prévenir d’événements graves qui vont peut-être se produire dans les prochains jours. Annonce-t-il.

          - Tes camarades vont faire une grosse bêtise c’est ça ? Hum, tu sais que la dénonciation n’est pas apprécié dans la maison et qu’elle te coutera une sanction plus sévère que celles ou ceux qui seront coupables de la bêtise. Rigole Melle Véra.

          - Mais il ne s’agit pas de ça du tout ! S’insurge Mikael. Connaissez-vous monsieur Bonemain ? Pose-t-il la question.

Melle Véra fronce les sourcils, sa main droite se crispe sur son stylo plume, elle regarde Mikael droit dans les yeux.

          - Je t’écoute ! Lui dit-elle.

Mikael fait un récit détaillé de sa rencontre avec l’homme et de la garde à vue. A la fin de son rapport, il y ajoute ses propres conclusions. Melle Véra semble soucieuse, elle se lève et :

          - Reste ici Mikael et attends-moi. Dit-elle gravement en sortant du bureau.






Episode 39


Réunion.


Un bon quart d’heure plus tard Melle Véra revient accompagné de Baccardi, Ellie et Jack et demande à Mikael de répéter son histoire.

          - Bonemain aurait pu de suite nous prévenir ! Colère Jack à la fin du récit.

          - On est dans le pétrin grave là ! Ajoute Ellie.

          - Le pire c’est qu’on ne peut rien faire. Soupire Baccardi.

          - Monsieur Bonemain ne pouvait pas vous avertir, il disait que son courrier et son téléphone était surveillé. Précise Mikael.

          - Oui, c’est évident ! Ne peut qu’admettre Melle Véra.

          - Mais puisque tu n’étais plus soupçonné, tu aurais pu venir avant pour Avertir Melle Véra. Dit sèchement Jack à l’adresse de Mikael.

          -  Jack, Jack klak propriétaire du livre des naufragés du Bouchtrou. Comme c’est extraordinaire ces recoupements de hasards. Mais monsieur Jack Klak, si Margot m’avait prêté votre bouquin en revanche je ne me souviens pas vous avoir rencontré vous personnellement et jusqu’a ce jour, sauf votre pseudo, vous m’étiez inconnu. Répond Mikael vouvoyant volontairement le jeune homme pour mettre une certaine barrière entre eux, lui signifiant qu’il n’appréciait pas l’accusation.

          - Heu… C’est exact. Confirme Jack un peu péteux.

           - Donc quand vous me reprochez de n’avoir pas prévenu plus tôt Melle Véra, vous ne tenez aucun compte de mon ignorance envers votre personne et encore plus s’agissant de votre complicité dans cette affaire.

          - Oui, j’avoue que… Approuve Jack du bout des lèvres.

          - D’ailleurs, pour les autres que je ne connais qu’à travers le site, j’ignorais aussi que vous étiez dans ce coup là, parce que monsieur Bonemain par prudence c’est bien gardé de me donner le nom de ses complices ce que personne ne peut lui reprocher. Figurez-vous monsieur Jack Klak qu’en venant à Lafleurodent, j’étais très loin de penser que ce château était celui dont Bonemain m’avait parlé et si je l’avais su, je me serais bien gardé d’y venir. Encore un étrange recoupement et plus encore quand je repense à votre bouquin, c’est surprenant quand même ; si je me souviens bien il y avait aussi un Mike et également un horrible capitaine du nom de Baccardi. Moi ce que je me demande maintenant, c’est où j’ai encore maladroitement mis mes pieds monsieur Jack Klak ? Je sais depuis toujours que je suis un poissard mais cette fois ça dépasse tout.

Baccardi éclate de rire.

          - Oui Mikael, comme tu le dis un horrible capitaine, ha, ha, ha, ha ! J’ai lu le livre et j’ai simplement pris son nom comme pseudo parce que ce personnage là me plaisait malgré sa cruauté. Baratine l’homme afin de ne pas avouer à Mikael qu’il est le véritable Baccardi trouvant le jeune homme suffisamment déstabilisé pour ne pas en rajouter.

          - Je suppose que pour ce Mike à qui je ressemble tant, c’est la même chose, c’est un pseudo qu’il à emprunté à ce bouquin ? Interroge Mikael.

          - Oui ! Ment Melle Véra.

          - J’aimerai bien rencontrer ce type qui enlève les prédicateurs. Franchement depuis le temps qu’on m’en parle et que je prends les coups pour lui, ce serait la moindre des choses. Ironise Mikael.

          - Je crains que ce soit impossible. Lui répond Baccardi.

          - Oui, bien sûr il est à l’autre bout du monde, il se cache le grand héro pendant que moi on me passe les menottes, on me fait dormir dans une cellule puante… Si un jour j’en prends pour vingt ans, j’espère qu’il aura au moins la politesse de m’envoyer un petit colis de friandise. Persiffle Mikael.

          - Pour le moment personne ne sait que tu es là et il faut que demain matin tu rentres chez toi. Préconise Melle Véra.

          - Effectivement, il faut que je me tire d’ici avant que les flics débarquent. Approuve Mikael.

          - Et nous on fait quoi si les poulets arrivent ? Interroge Ellie.

          - Ça c’est la bonne question ! Dit Jack.

          - Pareil vous partez demain matin. Répond Baccardi.

          - Et vous ? Pose la question Jack à l’adresse de Melle Véra et Baccardi.

          - On ne peut pas faire grand-chose, tout le monde sait que j’habite au château et je suis maintenant un écrivain connu dans le milieu du fantasme de la fessée, quand à Melle Véra, elle est propriétaire du château alors nous restons et on verra bien.

          - De toute façon rien ne prouve que les prédicateurs aient été retenus ici. Ajoute Jack.

          - Que va-t-on dire à Marie, Clairette, Beka, Agramant et Ours ? Pose la question Melle Véra.

          - Oui, il faut trouver quelque chose, genre problème sanitaire ou de sécurité, ils doivent s’en aller aussi. Décide Baccardi.

- Pfff, si les poulets se pointent ici c’est que tous les fichiers sur le site ont été visités et les noms de tout le monde sont pointés dans leur carnet. Suppose Ellie.

          - Je partage ton point de vue. Approuve Jack.

          - Moins il y aura de monde ici quand ils viendront mieux ce sera. Dit Melle Véra en s’installant désemparée à son bureau.

          - Ce soir au dîner j’explique qu’il y a un problème de sécurité et demain matin tout le monde retourne dans ses foyers respectifs. Le séjour est annulé ! Tranche Baccardi.

          - Dans l’immédiat, je crois que c’est la meilleure décision. Acquiesce Melle Véra avec amertume.



Triste dîner, Baccardi évoque un problème de conformité et raconte qu’un organisme officiel de contrôle à mis en demeure Melle Véra par lettre recommandée de ne plus recevoir d’hôte dans son château tant qu’il ne serait pas aux normes.



Episode 40


Evacuation ratée.


Le lendemain dans la grande cuisine tous les attablés déjeunent en silence. Les valises sont dans les coffres et pour Ellie et Mikael les affaires attachées sur les portes bagages et rangées dans les sacoches. Ces deux là ont décidé de faire la route ensemble pour remonter sur la capitale.
Pas de corvée vaisselle, Melle Véra les presse de quitter la propriété. Le premier à se rendre à son véhicule est Agramant mais il n’aura pas le temps d’ouvrir sa portière que huit camionnettes de gendarmerie entrent par le portail et se dirige vers le château.

          - Merde ! S’exclame Mikael sur le pas de la porte.

          - Cette fois on est grillé. Ajoute discrètement Ellie en se tournant vers Melle Véra.

Une automobile banalisée arrive en dernier, le cœur de Mikael s’affole quand il voit en sortir la commissaire principale Iris.
Elle donne des ordres pour que le château soit encerclé puis s’approche du groupe accompagné d’une dizaine de gendarmes. Elle regarde fixement la propriétaire des lieux puis :

          - Melle Véra je suppose ? La désigne-t-elle de la main.

          - Oui c’est moi.

La commissaire principale Iris se présente et regarde un par un toutes les présents sans s’arrêter davantage sur Mikael.

          - Ces personnes partaient ? Interroge-t-elle Melle Véra.

          - Oui leur séjour était terminé. Répond-elle.

          - Je suis désolé mais je crois qu’il va être légèrement prolongé. Dites à ses messieurs dames de rejoindre leur chambre, j’aurais quelques questions à leur poser. Annonce la commissaire principale.

Elle montre un mandat de perquisition à Melle Véra et commande à un officier de commencer la visite. Un groupe de gendarme pénètre et invite la propriétaire à leur servir de guide.

          - Vous êtes monsieur Baccardi ? Désigne-t-elle l’homme.

          - Oui madame.

          - Je voudrais disposer d’un bureau pour m’installer afin d’interroger tous les gens présents dans ce château. Exige-t-elle sans arrogance.

          - Suivez-moi ! L’invite Baccardi.

Dans le dortoir, Marie et Clairette posent des questions paniquées.

          - Que se passe-t-il, faut pas nous raconter d’histoire, ce n’est pas un problème de conformité. Pourquoi tous ces gendarmes ? S’énerve Marie.

          - Vous savez quelque chose ? Réclame Clairette à Ellie, Jack et Mikael.

          - Pas plus que vous. Ment Jack.

          - Je le retiens Agramant, c’est lui qui m’a poussé à m’inscrire ici ! Colère Marie en jetant un polochon à travers la pièce. Si ça se trouve, ce château sert à des trafics douteux. Extrapole-t-elle.

          - Calme-toi, pour le moment on ne sait rien alors pas la peine de t’énerver. Lui dit Clairette en s’allongeant sur son lit.

Mikael ouvre la fenêtre du coté garçon et regarde les gendarmes en faction sur la pelouse. Ellie le rejoint.

          - Je suis mort, pour moi c’est direct la prison. Glisse Mikael à voix basse dans l’oreille d’Ellie.

          - Ouais, ça sent le gaz, t’es mal barré mec. Lui répond aussi discrètement Ellie.

          - Bordel mais qu’est-ce que j’ai fait pour me retrouver dans un tel merdier ?

          - Tiens c’est marrant, Mike aussi disait toujours « Bordel » Note Ellie.

          - Tu sais où tu peux te le mettre ton cammarade Mike ?

          - Impossible, ça ne passe pas. Pouffe Ellie.

          - Très drôle…

          - Te biles pas mec, on va tous dire que tu n’étais pas dans le coup, en plus c’est vrai.

          - Tu parles… En Bretagne avec Bonemain, maintenant ici avec vous, tu la prends pour une truffe la commissaire ?

          - M’ouais, c’est vrai que tu joues de malchance là… Un conseil, ne mise pas au loto, tu vas perdre du pognon. Plaisante Ellie en retournant vers son lit.


Au bureau de la direction, le premier à être convoqué est Agramant. La commissaire principale l’invite cordialement à s’asseoir.

          - Monsieur Agramant ! Le grand Agramant nationalement connu pour son site rose. C’est un vrai plaisir pour moi de vous rencontrer. Lui dit-elle.

          - J’en suis très content et je le serais davantage si je savais ce qui se passe et pourquoi se déploiement de force au château. Retourne-t-il.

          - Pas grand-chose qui vous concerne. D’ailleurs on ne sait pas vraiment ce qu’on cherche exactement, mais voyez-vous, de temps en temps les ministres aiment bien se faire mousser alors ils ordonnent des opérations coup de poing. Evoque-t-elle avec légèreté.

          - Hier monsieur Baccardi nous disait avoir reçu un recommandé interdisant l’accueil dans ce château pour des raisons de conformité.

La commissaire principale Iris réfléchit quelques instants avant de répondre.

          - Oui ça ou autre chose, c’est un prétexte comme un autre pour justifier une perquisition et une enquête. Les hauts fonctionnaires n’ont aucune imagination. Dit-elle avec dans le timbre une légère moquerie.

          - Alors c’est du bidon toute cette opération ?

          - Oui et non… Disons que ça permet aux gendarmes de s’entrainer et parfois le hasard nous permet de découvrir des planques de drogue ou d’armes.

          - Oui… Oui pourquoi pas…. Et je suis censé répondre à quoi moi ? Interroge Agramant.

          - A mes questions. Depuis combien de temps connaissez-vous Melle Véra ?

          - Je crois que… Sept ans peut-être huit.

          - Et monsieur Baccardi ?

          - C’est beaucoup plus récent, un peu plus d’un an. Répond Agramant.

          - Mademoiselle Ellie et monsieur Jack ? Poursuit la commissaire principale.

          - Ellie s’est inscrit sur mon site il y a deux ans et Jack deux ou trois mois plus tard.

          - Et monsieur Mikael ?

          - Quatorze mois.

          - J’aime bien votre site. Exprime souriante la commissaire principale.

          - Vous n’allez pas me dire que vous y êtes inscrite ? S’étonne Agramant.

          - Pourquoi, il est interdit aux fonctionnaires de police ?

          - Pas du tout mais…

          - Alors ? Je suis une femme comme beaucoup d’autres et ce n’est pas parce que je suis au service de la république que je suis interdite de fantasme. Dit Madame Iris en taquant une bonne poignée de feuilles manuscrites.

          - Bien sur, vous avez tout à fait la liberté d’avoir votre jardin secret, mais je ne vous vois pas vraiment sur mon site ou alors vous cachez bien votre jeu madame.

          - L’art de passer incognito, c’est un talent que tout fonctionnaire de police devrait posséder monsieur Agramant. Répond-elle en esquissant un discret sourire.

          - Ha, ha, oui… Evident. En tout cas si c’est vrai que vous êtes inscrite sur mon site je suis très honoré.

          - Merci monsieur Agramant. Bien j’en aie fini avec vous, cependant vous ne quittez pas le château et vous n’entrez pas en contact avec les autres pour le moment, trois gendarmes sont missionnés pour surveiller les allés et venus. Autre chose, ce qui vient d’être dit dans ce bureau reste dans ce bureau. Tout cela est peut-être un peu dément mais il faut jouer le jeu, ça fait plaisir à nos supérieurs. Ironise-t-elle.

          - Bien… Je peux sortir dans le parc ? Sollicite-t-il.

          -  Faîtes monsieur Agramant, mais vous n’irez pas au-delà du cordon de sécurité. Prévient-elle en consultant la liste des résidents du château..



Episode 41

Les gentils et les méchants (Acte1)

La seconde à entrer dans le bureau est Marie, quelques questions banales sans rapport avec la véritable enquête puis c’est au tour de Clairette suivit de monsieur Ours et Mademoiselle Beka pour un petit interrogatoire du même genre.
Tous ceux là sont prié ne plus être en contact avec Melle Véra, Ellie, Baccardi, Jack et Mikael.



Baccardi est introduit dans le bureau et madame la commissaire principale l’invite cordialement à s’asseoir.

          - C’est intéressant comme situation. Rigole-t-elle. Je suis à votre place et vous à celle des élèves que vous convoquez. Evidement, il n’est pas question que j’use des mêmes sanctions disciplinaires avec vous, ce serait inconvenant.

          - Que savez-vous à ce sujet ? Interroge Baccardi.

          - Tout, absolument tout monsieur Baccardi ? Cet établissement pour adulte n’a pas de secret pour nos services comme tous les autres de même fonction.

          - C’est pour cela que vous êtes là ?

          - Non monsieur Baccardi, rien interdit vos rencontres à partir du moment où les personnes concernées sont majeurs et consentantes. Nous avons évolué depuis deux ans, mais monsieur Baccardi, vous savez très bien pourquoi je suis là.

          - Pourquoi devrais-je le savoir puisque jusqu’à maintenant vous ne m’avez pas informé des raisons.

          - Je vais faire comme si vous étiez ignorant, voyez-vous le jeu m’amuse… Alors pour ce qui est de l’instant présent, je viens d’achever un tri. D’un côté les gentils et de l’autre les méchants. Le dernier des gentils est sorti de ce bureau il y a dix minutes et le premier des méchants vient d’y entrer. Dit-elle avec un grand sourire.

          - C’est donc moi le premier des méchants. En conclu Baccardi.

          - Je vois avec satisfaction que vous comprenez vite monsieur.

          - Et qu’est-ce qui vous donne le droit de me définir comme tel ?

          - Votre rôle dans une curieuse affaire. Il y a quelques jours, dans le commissariat de Vannes j’ai interrogé un homme au sujet de cette même histoire, un certain monsieur Bonemain. Vous connaissez monsieur Bonemain ?

          - Non ! Répond Baccardi.

          - J’ai également, toujours dans le cadre de cette affaire, interrogé monsieur Mikael que je suis stupéfaite de le retrouver ici. Je dois vous avouer que je ne m’y attendais pas du tout. Mon métier est plein de surprise.

          - Tant mieux pour vous, ça évite la routine. Plaisante Baccardi.

La commissaire principal sort une photo de son dossier et la montre.

          - Monsieur Bonemain c’est celui qui accompagne Melle Véra. Photo prise par une caméra de surveillance il y a deux ans en octobre sur un chemin côtier dans les environs de Menesguen. Lui précise-t-elle.

          - Possible, Melle Véra a le droit de rencontrer qui elle désire où elle veut, ça ne me regarde pas. Réplique-t-il.

          - Vous aussi vous avez le droit de rencontrer qui vous souhaitez et où vous voulez. Sort-elle une seconde photo du gros dossier en la présentant devant les yeux de l’homme.

Baccardi hausse les épaules en affichant un grand sourire. La commissaire principale Iris ne s’en offusque pas et poursuit :

          - Quelle coïncidence, le lendemain, sur le même chemin côtier, en bout de la même propriété, c’est vous en compagnie d’une dame. Plus étrange encore, vous portez autour du cou le même appareil photo que ce monsieur Bonemain que vous ne connaissez pas. Comment expliquez-vous cela et qui est cette dame à vos côtés.

          - Cette dame dont je vais vous donner le nom est la meilleure cuisinière que je n’aie jamais connue ; aucun des restaurants de cette terre n’a de chef aussi talentueux. Cette dame s’appelle Lady Dark. Pour ce qui est de ce chemin côtier, de monsieur Bonemain et Melle Véra, de Lady Dark et moi, de l’appareil photo et de ce qu’on faisait exactement là je n’aie rien à vous dire et personnellement je ne vous aiderai pas à en savoir plus. N’oubliez pas madame, que vous m’avez mise du côté des méchants et donc je me comporte comme tel.

          - Je n’attendais pas à être davantage instruite, mais ne me prenez pas pour une idiote monsieur Baccardi. J’ai de fortes présomptions sur les activités qui vous ont occupé à cet endroit.

          - Je ne vous prends pas pour une idiote madame bien au contraire et vous prouvez que vous n’en n’êtes pas une. Maintenant, pour ce qui est de ce que je penserai définitivement de vous, j’attends de connaitre la fin de l’histoire.

          - Vous avez raison monsieur, alors avançons vers cette fin. Savez-vous que vous correspondez à la description qu’avait faite madame Larajodent d’un des kidnappeurs du prédicateur Horace de Fantenay ?

          - Possible… Beaucoup de gens se ressemblent. Répond évasivement Baccardi.

          - Oui une étrange coïncidence vous ne trouvez-pas ? Une photo de vous avec une énigmatique madame Lady Dark sur un chemin côtier longeant le bout de la propriété de madame Larajodent. Propriété dont la demeure servait de retraite à monsieur Horace de Fantenay enlevé le lendemain de ce cliché par sept personnes dont une des descriptions vous correspond. Avouez qu’il y a de quoi se poser des questions et d’en attendre des réponses ?

          - Je ne vous étonnerai pas si je vous dis qu’entre vous et moi les questions et les réponses à ce sujet sont divergentes.

          - Pour le moment cela me semble logique, mais je ne désespère pas que nos divergences se dissipent un jour. Dit-elle en sortant du dossier quelques feuillets imprimés.

La commissaire principale les lit très rapidement en silence et poursuit son interrogatoire.

          - Autre étrangeté de cette affaire est que Melle Véra avait voyagé par avion pour se rendre à Brest ainsi que pour revenir ici. Cependant, neuf billets ont été achetés par la même personne, au même comptoir, à la même seconde, pour ce même aller et retour, similaire en numéro de vol et horaires. Le billet de Melle Véra figure dans ce lot et les huit autres pour des voyageurs qui ne pouvaient, puisque tous nous ont donné un alibi incontestable, prendre place dans ces vols. Il ne fait aucun doute qu’il y à huit billets qui ont été achetés sous de fausses identités et pour être plus précise avec des doublons d’identités. Une des méthodes appliquées par tous les faussaires pour dupliquer une identité afin de créer un faux document presque incontestable. Monsieur Baccardi montrez moi votre carte d’identité s’il-vous-plait ?

L’homme fouille dans la poche intérieure de sa veste, en sort un porte carte et en extrait sa carte d’identité qu’il tend à Madame Iris. Cette dernière la consulte quelques instants puis la rend à son propriétaire en esquissant un petit sourire complaisant.
Baccardi avait sollicité il y a un peu plus d’un an au faussaire de lui refaire une identité sous son vrai nom. Ce ne fut pas facile mais le professionnel avait bien œuvré.
La commissaire principale tape quelques mots sur son clavier d’ordinateur portable.

          - Baccardi… Monsieur Baccardi ! J’ai sous les yeux sur mon écran une fiche de renseignements vous concernant. Né en Sicile dans une bourgade administrée très sommairement s’agissant des actes de naissance, de décès et de mariage ce qui ne permet pas de définir avec précision votre date de naissance sinon qu’effectivement un enfant male Baccardi est bien né entre un mois d’Avril et septembre il y a 35 ans sans aucune autre précision. Vous êtes arrivé en France il y à 16 ans, nationalisé il y a 10 ans par une préfecture qui à depuis été déménagé dans des locaux plus neuf à la suite d’une grave inondation détruisant une grande partie de ses archives. Vous avez été d’une discrétion remarquable depuis cette nationalisation. Pas un procès verbal, aucun contrat de travail et pas même un domicile connu jusqu’à ce que vous éditiez votre premier livre il y a quatorze mois. Vous allez me trouver très curieuse, mais j’aimerai être instruite de votre emploi du temps et où vous logiez avant d’être aimablement invité au château de Melle Véra ?

          - Pour tout vous dire, après ma nationalisation j’ai continué à vivre en clandestin…. Par habitude sans doute. Baratine Baccardi. Je sais madame que ce n’est pas très réglementaire ce genre d’attitude, mais loin de moi la persévérance d’être hors la loi.  Je logeais dans des chambres d’hôtel minables où chez des amis de condition identique. Je faisais quelques petits boulots au noir pour survivre parce que je ne connaissais pas d’autres moyens et le peu de curriculum vitae que j’avais envoyé à des entreprises m’étaient retournés sans réponses favorables. Je pense que cette vie plus ou moins furtive est une des raisons qui m’a fait passer inaperçu.

          - C’est en effet une possible explication sans toutefois écarter que vous être peut-être un vrai clandestin sous une fausse identité. Suppute la commissaire principale.

          - Ma carte à été délivré par une préfecture madame ! S’insurge Baccardi.

          - Oui monsieur, même les fausses cartes d’identité portent le tampon et la signature officielle. Rétorque la commissaire principale.

          - Vous ne croyez quand même pas que…

          - Je ne crois rien monsieur Baccardi, j’émets simplement des hypothèses. Tranche madame Iris en replaçant les documents dans son dossier. Parfait monsieur Baccardi, vous pouvez disposer. Achève-t-elle.



Episode 42


Les gentils et les méchants (Acte 2)


Melle Véra est introduite dans le bureau et comme les précédents elle prend place sur la chaise.

          - Melle Véra, enfin nous voila face à face. Jusqu’à aujourd’hui je ne vous connaissais qu’en virtuel sur votre site et en photographie. Entame de suite Madame Iris.

          - En photo, je n’aie pas ma photo sur mon site ? S’étonne Melle Véra.

          La commissaire principale lui présente le cliché.

          - Non pas sur votre site mais dans nos services. Promenade au mois d’octobre sur un chemin côtier de la presqu’île du Crozon en compagnie de monsieur Bonemain. Commente-t-elle.

          - C’est exact ! Confirme Melle Véra.

          - Que faisiez-vous exactement ?

          - On se promenait.

          - Bien entendu suis-je bête. Que peut-on faire d’autre sur le bord de la mer… Et le lendemain matin, monsieur Baccardi en compagnie de…. De madame Lady Dark se promenaient également sur le même chemin côtier puis l’après midi deux autres femmes. Montre-t-elle la photographie.

          - Oui, c’est très joli par là, mais je ne connais pas ces deux femmes. Répond Melle Véra.

          - J’en doute madame ! Oui ce doit être un coin magnifique et en plus il y a de belles propriétés à visiter n’est-ce pas ?

          - Je ne comprends pas !

          - Aucune importance je suis là pour comprendre à votre place, c’est mon métier. Vous avez fait de bons achats dans le Finistère ? Poursuit la commissaire principale.

          - De bons achats ? S’étonne Melle Véra.

          - Des vieilleries pour décorer votre château que monsieur Bonemain vous à livré quelques jours après que cette photo fut prise.

          - Heu ... Ah oui, oui c’est exact ! S’empresse de répondre Melle Véra.

          - Faut dire qu’il en a déjà pas mal des vieilleries dans ce bureau et je dois vous avouer que cette lampes à pétrole m’intrigue. Montre la commissaire principale une des lampes à pétrole laissées au château par les natifs de Fantasmaginaire.

          - Oui elle est particulière. Admet Melle Véra.

          - Je n’en avais jamais vu d’identique. C’est en Bretagne que vous l’avez acquise ?

          - Non… A vrai dire je crois que c’est à l’étranger… Peut-être en Turquie ou en Irak, je ne me souviens plus vraiment. Invente Melle Véra.

          - C’est une lampe magnifique, je vous félicite, vous avez bon goût. Revenons à nos moutons…. Donc monsieur Bonemain s’est chargé du transport de vos vieilleries jusqu’ici, fait incontestable nous avons le double de la facture. Savez-vous pourquoi il a fait un détour par Paris pour revenir dans le Finistère ?

          - Aucune idée, il ne m’en a pas parlé. Ment Melle Véra.

          - Jai vu sur votre site que vous possédiez de très authentique cachot dans les sous-sols de votre château.

          - C’est exact ! Vos gendarmes les ont visité tout à l’heure. Confirme la propriétaire des lieux.

          - J’irais également voir. Ça m’intéresse de savoir ou vous enfermez les élèves indisciplinés. Pouffe la fonctionnaire.

          - Vous avez lu ça sur mon site ?

          - Oui Melle Véra ! Très bien votre site d’ailleurs. Je prends plaisir quand mon emploi du temps me le permet d’aller y faire un tour.

          - Vous m’étonnez.

          - Mais oui madame, nous avons tous nos petites fantaisies. Nous restons sous les déguisements que la vie nous impose que de fragiles êtres humains sujets à quelques tentations. Un petit clic à gauche et nous nous évadons un instant dans les méandres du net. Ironise la commissaire principale en tournant les pages du volumineux dossier.

          - Que voulez-vous savoir d’autres ? Questionne Melle Véra.

          - Où se trouve cette madame Lady Dark par exemple ?

          - Ha, ha, ha, ha ! Loin très loin ! Eclate d’un grand rire Melle Véra.

          - C’est où ce très loin ? Interroge intriguée la commissaire principale.

          - Si je vous le disais vous ne me croiriez pas, ha, ha, ha, ha ! Rigole-t-elle.

          - Dites toujours. Sollicite curieuse madame Iris.

          - Promis je vous le dirais quand je serais incarcérée. Blague Melle Véra.

          - Pourquoi pensez-vous donc être incarcérée un jour ?

          - Je ne sais pas encore, ce sera à vous de me le dire.

          - Effectivement, ce jour là vous en serez la première informée, mais nous n’en sommes pas encore là. Dites-moi, vous n’avez pas voyagé seule dans l’avion qui vous conduisait à Brest il y a deux ans ?

          - Non l’avion était plein. Répond Melle Véra avec une pincé de dérision.

          - Qui étaient les personnes qui vous accompagnaient ? Pose la question la commissaire principale.

          - Parce que vous vous imaginez que j’ai demandé à chaque voyageur comment ils se nommaient ?

          - huit noms me suffiront Melle Véra.

          - Je n’en sais rien et pas plus huit que dix ou vingt.

          - Peut-être monsieur Baccardi, madame Lady Dark et également Mikael.           Suppose madame Iris.

          - Ni Baccardi, ni Lady Dark et pas plus Mikael. Je n’étais accompagné de personne ! Affirme d’un ton offensé Melle Véra.

          - neuf billets aller et huit retour, vous aviez peur de manquer de place et pourquoi neuf dans un sens et huit dans l’autre ? Poursuit la commissaire principale.

          - Puisque je vous dis que j’étais seule. S’énerve un peu Melle Véra.

          - Je note votre déclaration, mais un doute subsiste et je n’aime pas accumuler les doutes dans mes enquêtes. Madame Lady Dark et monsieur Baccardi sont allé en Bretagne par quel moyen ?

          - En voiture, celle de Lady Dark. Répond Melle Véra en espérant que Baccardi n’a pas dit autre chose ignorant que la question ne lui avait pas été posée.
         
La commissaire principale tape quelques ligne sur l’écran de son ordinateur portable, elle relit en se massant une tempe du bout des doigts.

          - C’est déroutant et à la fois passionnant. Dit-elle en quittant les yeux de son écran.

          - Je ne sais pas ce que vous cherchez au juste mais je crois que vous avez frappé à la mauvaise porte. Estime Melle Véra.

          - J’enquête sur l’enlèvement du prédicateur Horace de Fantenay et par la même celui de Childéric Halebard. Je vous soupçonne vous, Bonemain et monsieur Baccardi d’avoir participé à ce kidnapping, à leur séquestration puis à leur disparition. Instruit madame Iris.

          - Rien que ça ! Madame soyez sérieuse ais-je l’air d’une kidnappeuse ?

          - Ce serait trop facile si chaque individu avait le physique de ce qu’il est ; je serais au chômage ! Hahahaha ! Ricane la commissaire principale.

          - Moi je peux vous dire que vous faîtes fausse route !

          - Peut-être…. Peut-être… Vous pouvez disposer Melle Véra. Termine-t-elle l’entretien.

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