LECTURE DE LA SAGA

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samedi 10 mai 2014

F4 épisodes 15, 16, 17, 18.





Épisode 15


Garde-à-vue.( Acte 2)


Un peu plus tard c’est au tour de Mikael d’être introduit dans le bureau du commissaire. Ce dernier le fait asseoir et consulte sa montre. Le jeune homme remarque de suite la joue enflée et rouge de Duflingue.

-        Logiquement il devrait y avoir la présence d’un avocat pendant mon interrogatoire. Proteste Mikael.

-        Oui mais pas pour cette affaire. Répond le commissaire en refermant son stylo plume. J’avoue que c’est une bonne surprise de vous avoir dans nos murs. Ajoute-t-il de manière très satisfaite.

-        Ha bon, et qu’elle en est la raison ?

-        Commençons par le début. Connaissez-vous Ménesguen ?

-        Non c’est qui ?

-        Je m’attendais à ce genre de réponse…. Evidement, vous êtes futé. La presqu’île du Crozon vous connaissez ?

-        Oui c’est dans le Finistère mais je n’y suis pas encore allé. Répond Mikael.

-        Même pas au mois d’octobre il y a deux ans ?

-        Au mois d’octobre, en Bretagne ? Faut être fou pour venir en Bretagne au mois d’octobre ! Rigole Mikael.

-        A moins d’avoir une bonne raison. Evoque le commissaire.

-        Oui pour essayer un parapluie mais certainement pas pour la baignade et la bronzette.

Duflingue ressort une photo du dossier et la présente à Mikael.

-        C’est bonemain avec une femme. Constate le jeune homme.

-        Exact et cette photo à été prise au mois d’octobre il y a deux ans ; comme quoi il y en à qui font du tourisme même en automne en Bretagne. Dit le commissaire avec un petit rictus.

-        Lui il est d’ici, il a l’habitude du climat.

-        Et la femme à ses côtés, qui est-ce ? Interroge Duflingue en approchant un peu plus la photographie des yeux de Mikael.

Le jeune homme prend le temps de regarder et déclare ne pas savoir qui est la femme. Le commissaire range la photo et sort celle du prédicateur.

-        Et lui, vous savez qui c’est ? Pose-t-il la question.

-        Bien sûr, qui ne le connait pas, c’est Horace de Fantenay un des prédicateurs qui à foutu sa merde. C’est lui les évènements de Cahors !

-        Vous n’ignorez pas qu’il à été enlevé ?

-        Ils en ont parlé sur les médias il y a un moment déjà… Une femme sa complice je crois… Tout ça c’est des gros bobards pour nous faire croire à sa disparition. Il est bien protégé ce type, tranquille quelque part dans une villa les pieds dans l’eau.

-        Moi je crois à son enlèvement et que vous monsieur Mikael vous y avez participé.

-        Moi ? Ha, ha, ha, ha ! vous avez bu quoi au petit déjeuner ? Eclate-t-il de rire.

-        Il est inutile de nier monsieur Mikael, votre complice Bonemain à tout raconté, sa déposition est dans ce dossier. Montre le commissaire le gros protège document.

-        Ha oui, il vous à raconté en mimant vu votre joue gauche. Faut dire qu’il raconte bien avec les mains, ha, ha, ha, ha ! Arrêtez votre char, monsieur le commissaire, Bonemain je l’aie rencontré pour la première fois de ma vie dans cette ville en sortant d’un hôtel…. Il y a cinq jours ! Alors votre petite ruse de débutant vous la rangez avec sa déposition dans votre dossier.

-        Parfait, parfait, vous serez confondu par madame Larajoden comme ça il n’y aura plus de doute. Répond le commissaire avec certitude.

-        Larajoden, qui c’est celle là ? Demande Mikael.

-        La complice d’Horace de Fantenay ; celle qui à fait un témoignage très précis de l’enlèvement et qui vous à décrit comme faisant partie du groupe de Kidnappeurs.

-        Moi !!!! Mais je ne la connais même pas cette bonne femme. S’insurge Mikael.

-        Que faisiez-vous dans la nuit du 4 au 5 octobre il y a deux ans ? Reprend l’interrogatoire le commissaire.

-        Comment voulez-vous que je vous réponde à ça ? Je dormais surement.

-        Vous étiez où ?

-        Chez moi je suppose !

-        Et vous croyez que des « je suppose » constituent un bon alibi ? Crie le commissaire.

-        Vous êtes marrant vous…. Si je vous posais la même question vous pourriez répondre ? retourne Mikael.

-        Je ne suis pas soupçonné d’enlèvement moi. Répond le commissaire.

-        Tout ce que je peux vous dire maintenant que ça me revient, c’est qu’au mois d’octobre il y a deux ans je faisais un stage dans une boite de pub.

-        Tout le mois d’octobre ?

-        Septembre, octobre et novembre. Trois mois !

-        Le nom de cette entreprise ?

-        Pub’art dans le 14eme arrondissement de Paris.

-        Les horaires ?

-        Heu… 10h-12 heures et 14h-19h30.

-        Bien, nous vérifierons. En attendant vous êtes soupçonné d’avoir participé à l’enlèvement d’Horace de Fantenay et par le fait de l’avoir soustrait à la justice. Autant vous dire que vous êtes dans de sales draps. Maintenant, si vous avouez et que vous nous donnez le nom de tous vos complices, j’interviendrais personnellement au tribunal pour que votre peine soit réduite. Propose le commissaire.

-        Pour le moment comme il est midi, je préfèrerais que vous interveniez pour un bon repas. Renvoie Mikael d’un ton persifleur.

Le commissaire Duflingue fulmine. Il appelle deux fonctionnaires pour le reconduire en cellule.

-        Faites le malin tant que vous le pouvez encore monsieur Mikael ! Lui lance-t-il rageur avant qu’il quitte le bureau.



 épisode 16


Garde-à-vue. (Acte 3)


A 14h heures, madame la commissaire principale Iris fait son entrée dans les locaux de la police. Elle prend possession du bureau et demande à Duflingue de lui faire un rapport verbal tout en consultant les dépositions. C’est une belle femme de 35 ans. Un visage serein souligné d’un regard opiniâtre. Un très joli tailleur épouse ses formes. L’ensemble et très équilibré, d’une élégante sobriété qui tranche avec ce bureau mosaïque.

-        Avez-vous vérifié pour le stage de monsieur Mikael ? Demande-t-elle.

-        Oui, c’est parti au centre de Brest, on attend une réponse. Assure Duflingue.

-        Et les archives de Monsieur Bonemain ?

-        J’ai parcouru un peu à la hâte, j’avoue ne pas avoir en première lecture découvert d’éléments particuliers.

-        Bien, je vais étudier tout cela en détail. Je vous ferais héler quand j’aurais besoin de vous. Fait la Commissaire principale en sortant un épais dossier de son cartable.

-        Mais c’est que je ne sais pas où aller madame, je m’étais installé dans ce bureau et…

-        Prenez vos nouveaux quartiers chez les inspecteurs ! A trois vous pourrez toujours faire un poker ou un tarot. Lui retourne la Commissaire principale Iris en lui montrant du doigt la porte communicante.

17h30, Madame la commissaire principale convoque Duflingue.

-        Avez-vous eut une réponse de Brest concernant le stage de monsieur Mikael ? Lui réclame-t-elle.

-        Oui son stage est confirmé mais ça ne l’innocente pas. Répond le commissaire.

-        Développez !

-        L’enlèvement c’est produit dans la nuit du 4 au 5 et donc il était très possible à monsieur Mikael d’être présent. Explique-t-il.

-        Plus de 1000 kilomètres aller-retour…. Dites-moi commissaire, ce Mikael est pilote d’avion ou d’hélicoptère ?

-        Non madame mais il possédait une moto de très forte cylindrée. Il sortait de son stage à 19h30 et s’il partait directement, en respectant les limitations de vitesse on peut supposer qu’il atteindrait Ménesguen en 5h30 en utilisant au maximum l’autoroute ce qui le fait arriver vers 0h30 et c’est l’heure à laquelle madame Larajoden situe l’enlèvement.

-        Hypothèse intéressante mais peu vraisemblable…. Estime La commissaire principale. Je trouve cela un peu juste dans le timing. Ça laisse peu de temps de préparation et ce genre d’enlèvement ne s’improvise pas. Même s’il a été élaboré préalablement, il faut un minimum de temps pour retrouver ses complices et réviser la stratégie. Faites venir monsieur Mikael ! Ordonne-t-elle.

Cinq minutes plus tard, le jeune homme est introduit. Madame Iris se présente ce qui fait sourire le jeune homme.

          - Qu’elle est la raison de cette jovialité ? Demande la commissaire principale.

          - Un souvenir, j’ai connu une Iris dans un étrange endroit, votre nom me fait           penser à elle…. C’est tout. Répond Mikael.

          - Parfait, je vois que vous avez de la mémoire, cela va grandement faciliter le           déroulement de l’enquête.

La commissaire principale lui signifie le motif de sa garde-à-vue et le développement du commissaire Duflingue.

-        J’aimerais bien répondre madame, fait Mikael, mais voyez vous j’ai la dalle parce que depuis mon arrivée ici on ne m’a rien servit ni à manger, ni à boire. Alors je ne vais pas faire de chantage, seulement que je n’aie pas envie de parler le ventre vide et la gorge sèche. Ironise-t-il.

La commissaire principale se tourne vers Duflingue les sourcils froncés.

-        Vous avez une explication à me fournir ? Lui demande-t-elle ?

-        Mais… Moi je croyais que le nécessaire avait été fait. S’excuse-t-il hypocritement.

-        Aller quérir de quoi restaurer et abreuver ce jeune homme ! Commande-t-elle rudement.

Peu de temps après, le commissaire Duflingue revient avec un gros sandwich et une canette de bière qu’il dépose devant Mikael.

-        J’ai donné des consignes pour qu’on apporte aussi à manger à monsieur Bonemain signale-t-il un peu péteux en s’installant sur une chaise.

-        Bien ! Alors monsieur Mikael, votre point de vue sur cette possible escapade entre paris et Ménesguen ? Interroge la commissaire principale.

-        Humfff, vrangement, vous groiviez que vais que fa à vaire la gnuit. Répond-il en dévorant le casse croute.

-        Essayez de vider votre bouche pour répondre aux questions monsieur Mikael. Préconise madame Iris.

Mikael avale sa bouchée et :

-        Franchement vous croy…

-        J’ai compris, inutile de répéter. Coupe la commissaire principale.

-        J’ajoute, interviens Duflingue, qu’avec la vitesse de pointe d’un tel engin il est très envisageable de couvrir la distance en 3 heures.

-        Ben voyons ! Avec tous les radars je peux dire adieux à mon permis, à ma bécane et je fais le retour à pied. Réplique Mikael.

-        Il reste aussi le TGV ou l’avion comme moyens de transport rapide pour aller de la capitale à Brest ! Ajoute le commissaire.

-        Le temps d’aller à la gare Montparnasse et qu’un complice le récupère à Brest, ce n’est pas crédible. Quand à l’avion, j’y avais également pensé mais j’ai vérifié et les horaires ne correspondent pas. Instruit madame Iris. Monsieur a-t-il manqué les jours de stage du 4 et du 5 octobre ou est-il parti en avance ou arrivé en retard ? Pose-t-elle la question à Duflingue.

-        Non, pas d’après ce que l’entreprise nous à communiqué. Répond-il en consultant le rapport de stage.

-        Alors oubliez le train et l’avion ! Conclus la commissaire principale.

-        Il reste encore le bateau, la formule 1, le tapis volant et la fusée. Se moque Mikael.

-        Reste surtout que vous correspondez à la description qu’à fait madame Larajoden d’un des membres du commando qui à procédé à l’enlèvement d’Horace de Fantenay cette nuit du 4 au 5 octobre. Reprend plus sérieusement madame Iris.

-        Je n’aie pas grand-chose à vous dire là-dessus à part que ce type doit me ressembler, mais ce n’est pas moi. Je serais vous je chercherais plutôt du côté de vos barbouses. Pour moi cet enlèvement est un coup monté. Ce prédicateur devait savoir beaucoup de choses pas bonnes à dire sur pas mal de grosses têtes et c’est surement eux qui ont commandité le coup. Peut-être ils l’ont déménagé dans un secret paradis doré ou bien plus radical et définitif, ils l’ont tué et coulé dans une pile de béton d’un centre commercial.

-        Vous regardez trop de séries à la télé monsieur Mikael. Ricane Duflingue.

-        Et vous avec votre aller et retour de 1000 bornes en bécane la nuit, ce n’est pas du cinoche ça ? Rétorque le jeune homme entre deux bouchées de son sandwich.

-        Il faut avouer que l’hypothèse de monsieur Mikael n’est pas plus farfelue que la votre mon cher commissaire Duflingue. Tranche madame Iris. Une question comme ça monsieur Mikael ; savez-vous vous servir d’une épée ? Ajoute-telle.

-        D’une épée ? Pourquoi me demandez-vous ça.

-        Répondez, c’est tout ce que j’attends !

-        Ben… Quand j’étais gosse j’en avais en plastique et on faisait des duels avec les copains.

-        Merci, ce sera tout monsieur Mikael.

La commissaire principale fait envoyer Mikael dans sa cellule et le fonctionnaire chargé de taper les dépositions dans le bureau d’à côté pour converser en privé avec Duflingue.




épisode 17


Garde-à-vue. (Acte 4).


La commissaire principale décroche le téléphone et demande qu’on lui apporte les affaires de monsieur Mikael.
Quelques minutes plus tard une caisse en bois est déposée sur son bureau. Elle fouille, en sort le téléphone portable et la carte bleue du prévenu. Elle allume l’écran et note l’opérateur puis reporte également les numéros de la carte bancaire ainsi que les références de l’établissement émetteur sur son feuillet. Elle décroche le téléphone et communique au centre de recherche les renseignements en leur demandant d’effectuer des prospections comprises entre le mois d’aout et le mois de septembre de l’année de l’enlèvement.

-        Pourquoi Aout et Septembre ? Interroge le Commissaire Duflingue.

-        Pour la bonne raison que je suis convaincu et il ne peut en être autrement que le commando qui à enlevé Horace de Fantenay et le même que celui qui a enlevé Childeric Halebard dans la nuit du 16 au 17 Aout à Pamiers. Les histoires d’apparition de serpent rouges sont identiques et je ne crois pas à la pure coïncidence. Donc, nous allons vérifier si la carte bancaire et le téléphone de ce jeune homme ont servit dans le Finistère en octobre et dans le Sud-Ouest en Aout.

-        S’il est malin, il à laissé tout ça chez lui car il ne peut pas ignorer qu’on peut faire un historique de ses déplacements. Temporise Duflingue.

-        C’est exact mais ça nous donnera une idée d’ensemble sur trois mois. Nous allons avoir un détail de tous ces communicants téléphonique et si son compte bancaire a été approvisionné ou débité anormalement. Ce genre de commando ne travaille pas pour la gloire.

-        Il a peut-être changé d’opérateur ou de banque depuis….

-        Possible mais nous en seront informé également. En attendant faites venir monsieur Bonemain.

Un peu plus tard, l’homme est introduit dans le bureau et invité à s’asseoir.

-        Bonjour monsieur, je suis la commissaire principale Iris chargée de l’enquête sur l’enlèvement d’Horace de Fantenay et Childéric Halebard.

-        Bonjour madame, je suis content, ça va me changer le l’autre face de rat. Dit-il en montrant d’un regard le commissaire Duflingue.

-        Que vous n’aimiez pas les fonctionnaires de la république, je peux le concevoir, mais ça ne vous donne pas le droit de les molester. Répond Madame Iris.

-        D’être un poulet à sardines ne lui donne pas le droit d’insulter une dame qui était en ma compagnie, il ne méritait qu’une mandale et je ne me gênerais pas de recommencer si besoin est. Poil au paltoquet !

-        Je vois… Soupire la commissaire principale en prenant place dans le fauteuil.

-        Bon, est-ce que ça va durer longtemps votre garde-à-vue parce que moi je commence à perdre patience ? Interroge vivement Bonemain.

-        Au maximum 48 heures. Après c’est soit la liberté, soit vous êtes officiellement inculpé et votre sort ne sera plus entre mes mains mais celles d’un juge d’instruction. Cependant, rien ne prouve pour le présent que vous êtes coupable de quoi que ce soit, juste des présomptions ; alors, nous allons essayer ensemble d’y voir plus clair. Qu’avons-nous à charge ? Cette photographie vous montrant le 2 octobre en compagnie d’une femme en promenade sur le chemin côtier en bout d’une propriété qui se trouvait être la cache du prédicateur Horace de Fantenay dument recherché sur tout le territoire. Pour ce qui de l’élément à décharge, d’après le témoignage de madame Larajoden, acolyte et bras droit du prédicateur ; vous ne collez à aucune description d’un des membres du commando qui a procédé à l’enlèvement du prédicateur. Voilà où nous en sommes.

-        Et ben… Ce n’est pas avec ça que vous allez remplir votre dossier. Poil aux pieds !

-        Certes, mais j’aimerais bien connaitre l’identité de cette femme, ça nous aiderait peut-être à vous disculper. Elle serait alors convoqué et nous raconterait ce que vous faisiez ce jour là sur ce chemin côtier ce serait déjà un élément de plus dans le dossier.

-        Dommage, je ne me souviens plus de son nom. Répond Bonemain.

-        Dommage en effet. Vous êtes photographe amateur ? Interroge la Commissaire principale.

-        J’aime bien la photo. Poil au sac à dos !

-        Avez-vous pris des photos ce jour là et pouvez-vous nous les présenter ?

-        Pffou ! Faudrait que je recherche dans mes fichiers mais ce n’est pas sûr qu’il y en ait de ce jour précis. Répond Bonemain sachant très bien que tous les clichés avaient été détruit et que son ordinateur portable de l’époque à rendu l’âme et qu’il l’a jeté depuis un bon moment.

-        Oui… Evidement, avec l’argentique on conservait mais maintenant… Admet la commissaire principale.

-        Ce n’est quand même pas une promenade au bord de la mer à côté d’une propriété ou l’autre salopard se camouflait qui fait de moi un coupable quand même. Et puis comment pouvais-je savoir qu’il était planqué là ?

-        Cela ne fait pas de vous un coupable mais juste un suspect monsieur Bonemain et entre les deux il y a une grosse différence. Mon rôle est justement de définir avec éléments à l’appui si le ou les suspects peuvent être des vrais coupables ou des vrais innocents et pour le moment j’avoue que les éléments me manquent aussi bien dans un sens que dans un autre.

-        Vous n’allez quand même pas me faire poireauter deux jours dans cette cellule infecte parce que j’ai un jour fait une promenade à proximité de la planque d’un salopard ?

-        Il n’y aurait que ça, je vous accorde que j’aurais donné ordre qu’on vous libère mais….

-        Mais quoi ?

-        Votre ami Mikael, si on en croit les descriptions de madame Larajoden est susceptible d’être un des membres du commando. Vous ne trouvez pas étrange cette coïncidence monsieur Bonemain. Vous le 2 octobre aux abords de la propriété. Lui dans la nuit du 4 ou 5 dans la propriété puis deux ans plus tard, lui et vous ensemble dans votre maison.

-        Rien ne prouve que ce soit lui qui était dans cette baraque cette nuit là. Des gens qui se ressemblent ça existe. Contredit Bonemain.

-        En effet, mais rien ne prouve le contraire ! Réplique Madame Iris.

-        En plus je vous aie déjà dit que je ne le connais que depuis cinq jours !

-        Nous sommes en train de vérifier tout cela. Je pense que nous aurons les premiers résultats demain matin.

-        Moi je ne passe pas une nuit dans cette prison, elle est dégueulasse et elle chlingue !

La commissaire se tourne vers Duflingue et lui demande l’état sanitaire des cellules du commissariat.

-        Je n’en aie aucune idée madame, je n’aie pas été voir. Répond-il.

-        Vous allez donner ordre de les rendre vivables tout de suite et j’irais moi-même vérifier ! Tous suspects qu’ils sont, ils doivent être traité et logé humainement. Arrangez-vous également pour que leur soit préparé un dîner digne de ce nom ! Commande-t-elle d’un ton qui n’accepte aucun débat contradictoire.

Trente minutes plus tard Bonemain est reconduit en cellule.

le lendemain, 10H30 La commissaire principale Iris s’entretient avec le commissaire Duflingue.

-        J’ai reçu tous les résultats. Annonce madame Iris en montrant les feuillets sortis de l’imprimante de l’ordinateur.

-        Alors ? Réclame avide Duflingue.

-        Alors nous allons libérer monsieur Mikael. Il n’est pas dans ce coup, ça ne colle pas.

-        Vous êtes certaine…. Mais le témoignage de Larajoden ?

-        Quelqu’un qui lui ressemble mais ce ne peut être monsieur Mikael. Au mois d’Aout il était en vadrouille en Irlande, tous les relevés bancaires et de téléphone l’attestent ; donc il ne pouvait pas être à Pamiers, première chose. Pas de mouvements suspects sur son compte et tous ces correspondants téléphoniques pendant trois mois n’ont vraiment aucun rapport avec notre affaire. Reste effectivement qu’il aurait pu participer à l’enlèvement du mois d’octobre mais là encore ça ne colle pas. Sa carte bancaire à servit à payer du carburant dans une station service de la porte d’Italie à 19H57 ; pas vraiment la direction de Brest. L’historique des appels téléphonique indique une conversation sur son portable localisé chez lui à 20H24 le 4 octobre et il a répondu… Enfin on suppose mais il n’y a pas lieu de croire que ce n’était pas lui. Un autre appel de sa mère à 21H38, duré de la communication 12 minutes, il serait très étonnant que sa mère converse tant de temps avec quelqu’un qui n’est pas son fils.

-        Ça reste possible. un de ses amis qu’elle connait. Emet le commissaire.

-        Oui c’est effectivement possible mais dans un dossier d’accusation une telle supposition relève de l’acharnement monsieur Duflingue. En admettant même qu’il quitte son domicile en banlieue sud de Paris juste après ce coup de téléphone de sa mère pour rejoindre Ménesguen… Disons 22 heures, ce n’est plus une moto qu’il a ce jeune homme mais un avion de chasse pour arriver à destination vers 0H30.

-        Je dois admettre que…. M’oui, c’est infaisable et s’il avait tenté je pense qu’il aurait été arrêté pour grand excès de vitesse ou au minimum flashé. Accepte l’argument le commissaire Duflingue.

-        Oui et j’ai reçu le copié des archives de procès verbaux de cette nuit là. Rien qui ne correspond. Assure la commissaire principale.

-        Bien…. Il est vrai que juste une description physique ne peut constituer une preuve formelle.

-        D’autant plus que cette Madame Larajoden n’est pas exempte d’avoir menti, mais de toute façon aucun tribunal ne conclura à une moindre participation de monsieur Mikael dans l’affaire le l’enlèvement sur l’unique témoignage de madame Larajoden et ce, même si elle le reconnaissait formellement. Les avocats présenteraient tous les éléments que je viens de vous citer avec en plus tous les témoins nécessaires ; sa mère, ses collègues de stage etc. Non, monsieur Mikael est en dehors de cette affaire, mais par précaution il restera à la disposition de la justice. Faites le libérer immédiatement et signifiez lui sa mise à disposition et comment procéder pour ses déplacements. Ensuite amenez-moi Bonemain.

Vingt minutes plus tard, Mikael se retrouve sur le trottoir. Pas question d’abandonner son ami, il avise un petit bistro juste en face du commissariat, de là il pourra surveiller sa sortie en espérant qu’elle ait lieu.



Épisode 18

Garde-à-vue. Dernier Acte. 
               

Dans le bureau Bonemain est installé. Pour le moment seul Duflingue et un policier sont présents.
Un peu plus tard madame Iris entre et dépose son lourd dossier sur le bureau.
Elle regarde le fonctionnaire assit devant l’ordinateur et le commissaire Duflingue puis leur demande d’aller à côté afin de la laisser seul avec le suspect.
Une fois les deux hommes hors du bureau elle s’assoit et ouvre le gros dossier pour en extraire quelques papiers.

-        Votre ami Mikael est libre. Il y a de fortes probabilités pour qu’il n’ait jamais participé à l’enlèvement d’Horace de Fantenay. Par contre pour ce qui est de vous monsieur Bonemain, je serais moins catégorique. Annonce-t-elle en préambule.

-        Vous commencez à être lourde madame ! Soupire l’homme.

La commissaire principale fixe Bonemain droit dans les yeux.

-        Me prendriez-vous pour une demeurée ? Lui demande-t-elle.

-        Je n’oserais pas.

-        Et pourtant c’est ce que vous faites ! Alors je vais vous expliquer plus en détail monsieur Bonemain. Donc ce 2 Octobre vous êtes en promenade sur un chemin côtier qui passe en bout de la propriété de madame Larajoden. Vous êtes en compagnie d’une femme dont vous avez oublié le nom. Je ne me trompe pas ?

-        C’est comme vous le dites. Poil à la b…

-        La femme qui était avec vous se nomme Melle Véra et elle habite un château dans le Sud Ouest. Annonce la commissaire principale à Bonemain en affichant un grand sourire.

L’homme reste pétrifié quelques secondes comme s’il avait pris un coup de poing en pleine face.

-        Comment vous le savez ? Interroge-t-il encore sous le choc.

-        La photo et un billet d’avion aller et retour à son nom qui correspond parfaitement au niveau des dates. nos services de renseignements sont très efficaces, ils m’ont communiqué les rapports il y a à peine une heure. Reprenons au début ; Monsieur Bonemain et Melle véra se promène ce 2 Octobre vers la propriété de Madame Larajoden où se trouve en planque Horace de Fantenay recherché par toutes les polices du territoire. Monsieur Bonemain a emporté un appareil photo pour prendre des vues du paysage. Le 5 Octobre en fin de journée Mr Bonemain effectue un transport de mobilier jusqu’au château de Melle Véra qui elle, rentre en avion. Je ne me trompe toujours pas.

-        Non mais je ne vois pas le rapport avec le prédicateur. C’est vrai que Melle Véra était venue en Bretagne pour acheter des vieilleries dans les brocantes et que j’ai assuré le transport de celle-ci jusqu’à son château. Il n’y a rien de bien extraordinaire à ça. Explique Bonemain.

-        Et pour revenir en Bretagne vous êtes passé par Paris quelques jours plus tard. Certainement parce que c’était le chemin le plus court.

-        Je devais déposer une statuette chez un ami. Invente Bonemain pas très à son aise.

-        Faudra nous donner l’adresse de cet ami monsieur Bonemain que nous puissions vérifier vos dires.

-        Oui bien sur… Mais je ne l’aie pas sur moi.

-        Nous avons tout le temps monsieur Bonemain, rien ne presse. Voilà les faits vérifiés que nous avons dans le dossier. Certes, je le reconnais c’est bien maigre…. Admet la commissaire principale.

-        Je le crois aussi.

-        Maintenant, je vais vous donner ma propre interprétation. Le 2 Octobre, vous et Melle Véra, êtes sur ce chemin côtier subtilement touristes non pour respirer l’air du large et admirer le paysage mais pour prendre des photographies de la propriété de madame Larajoden. Pourquoi ces photographies ? Mais tout simplement parce que vous savez que le prédicateur Horace de Fantenay s’y trouve.

-        Vous êtes tombé sur la tête ou quoi ? Coupe Bonemain en trépignant sur la chaise.

-        Laissez-moi finir monsieur ! Donc des photographies de cette propriété pour étudier le terrain et élaborer un plan pour y pénétrer. Etrange, le lendemain quatre autres touristes se promènent au même endroit avec exactement le même appareil photo acheté six mois auparavant à Lorient par monsieur Bonemain. Sort-elle un duplicata de facture trouvé dans son bureau lors de la perquisition.

-        Des appareils comme celui là je ne suis pas tout seul à en avoir acheté. Proteste Bonemain.

-        C’est vrai d’autant que c’est une marque très répandue. Tellement répandue que quatre autres femmes, matin et après midi, vont également sur ce chemin côtier avec un appareil identique. Montre-t-elle en ajoutant une troisième photo aux deux autres. Je suppose que vous ne connaissez pas ces quatre personnes ? Pose-t-elle la question en les pointant du bout de son stylo.

-        Effectivement, inconnues au bataillon. Poil au bidon ! Répond Bonemain.

-        Cependant avouez que c’est une drôle de coïncidence. Dit-elle soupçonneuse.

-        Comme vous dites. Se contente Bonemain.

-        Ces quatre personnes sont, dans mon interprétation personnelle, vos complices ! Jusqu’à maintenant nos services n’ont pu définir leurs identités mais je ne désespère pas de vous l’apprendre rapidement. Eux aussi sont là pour photographier la propriété de madame Larajoden afin d’affiner le plan d’attaque. Nous voilà donc dans la nuit du 4 au 5 octobre. Une nuit exécrable au niveau météorologique, une nuit idéale pour investir la propriété discrètement. Après avoir muselé l’homme en faction devant l’entrée, un commando dont vous ne faites pas partie parce que ce n’est pas votre rôle, pénètre dans la maison et enlève Horace de Fantenay et chose étrange, d’après les témoignages de madame Larajoden et de deux ses hommes de main présent cette nuit là, ils ont formellement reconnu sur ces photographies ces quatre personnes comme faisant partie du commando. il est à noter également que durant cette opération, il est encore question de serpents rouges, phénomènes précédemment vus à Pamiers et Cahors, phénomènes également semblables à ceux de Foix. Ce qui m’amène à penser que toutes ses affaires sont liées, mais revenons dans le Finistère. 5 octobre vous et votre camion faite la route direction le château de Melle Véra avec un chargement de vieillerie mais également, selon moi, Horace de Fantenay.

-        Vous délirez complètement madame. Je me suis fait contrôlé deux fois dont une par la douane volante. Si ce salopard avait été dans le chargement il aurait été vite découvert.

-        Ce n’est pas certain… Je continue mon interprétation. Horace de Fantenay est donc conduit au château et séquestré. Mais il n’est pas seul à y être claustré, il y a également Childéric Halebard enlevé quelques semaines auparavant dans un hôtel de Pamiers. Qu’était-il prévu pour ces deux prédicateurs ? La condamnation à mort et la disparition de leur corps.

-        Belle fiction, félicitation madame la commissaire principale. Applaudit Bonemain qui au fond de lui même n’en mène pas large.

-        Bien entendu, je n’affirmerais pas que ce scénario est la vérité, disons que c’est la mienne. Il reste beaucoup de questions sans réponse dans cette histoire. Comment vous et vos complices avez découvert la planque d’Horace de Fantenay alors que nos services planchaient là-dessus sans relâche et n’avaient encore rien découvert ? J’ai peut-être une réponse ; ce qui conforterais l’hypothèse de la présence dans ce château du second prédicateur. Pour moi, se sentant perdu et peut-être pour monnayer sa vie, c’est Childéric Halebard qui vous a donné cette information. Je me trompe ?

-        Je n’en sais rien moi, je n’ai rien à voir avec cette affaire ! Réplique Bonemain excédé.

-        Pourquoi avoir enlevé est fait disparaitre ces deux prédicateurs ? Une histoire de religions, de concurrence, de politique, d’argent ou tout simplement un motif personnel parce que l’influence de ces prédicateurs sur les décisions politiques avait fait fermer votre établissement à Paris ?

-        On ne tue pas des gens pour ça ! Se révolte Bonemain.

-        Vous les avez assassinés ?

-        C’est votre supposition je vous ferais remarquer !

-        Oui, vous avez raison monsieur bonemain, une simple hypothèse… Qui était vos complices ? Poursuit la commissaire principale.

-        Je commence à avoir les oreilles qui chauffent avec toutes vos balivernes ! Je ne connais pas ces personnages sauf Melle Véra. S’agite l’homme. En se levant de la chaise.

-        Asseyez-vous monsieur, je n’aie pas encore fini mes balivernes ! Fait face la commissaire principale Iris.

Bonemain la foudroie du regard quelques secondes puis se rassoit.

-        Vous Bonemain, Melle Véra, ces quatre inconnus et d’autres encore dont l’un était un talentueux illusionniste d’après le témoignage de madame Larajoden. Oui, très talentueux nous a-telle assurer plusieurs fois ; cela expliquerait donc les petits tours de magie, en revanche c’est toujours le grand mystère sur les grandioses apparitions de Foix, Pamiers et Cahors. Peut-être pouvez-vous m’éclairer monsieur Bonemain, vous rendriez service à une grande partie de l’humanité qui en tremble encore.

-        Je suis comme tout le monde, il y en a qui disent que c’est dieux, d’autres le diable ou il y a aussi…

-        Stop ! Coupe madame Iris, Inutile de me refaire la liste complète. Autre chose, le gérant de l’hôtel où monsieur Mikael avait passé la nuit à Vannes a bien confirmé un dialogue entre vous et lui. Témoignage conforté par une fonctionnaire de la police municipale. Tous les deux disent que vous avez pris monsieur Mikael pour quelqu’un d’autre, un certain Mike. Je vous écoute !

-        Oui c’est exact je l’aie confondu avec Mike. Répond Bonemain.

-        Qui est Mike ?

-        Ce n’était pas son vrai nom, juste un surnom parce qu’il avait un peu l’accent Anglais. Baratine Bonemain.

-        Et son vrai nom ?

-        Je ne me souviens plus, c’est vieux tout ça, on était jeune et on jouait au foot.

-        Donc ce monsieur Mike doit avoir votre âge ? Suppose la Commissaire.

-        Heu… Oui à un ou deux ans près. Continu de mentir Bonemain.

-        Et vous le confondez avec un jeune homme de 23 ans ! Faut m’expliquer monsieur Bonemain parce que moi je ne comprends pas.

-        Je n’avais plus revu Mike depuis, j’avais gardé son image quand nous avions une vingtaine d’années et lorsque j’ai aperçu Mikael dans cette rue, sur le coup j’ai pensé à Mike pendant quelques secondes mais je me suis très vite rendu compte que ce n’était pas possible. C’est sans doute cette ressemblance qui m’a poussé à le dépanner pour le camping. Répond très habilement Bonemain.

La commissaire principale hoche la tête avec un petit sourire.

-        Mais peut-être que ce mystérieux Mike n’est pas si âgé que vous et que c’est lui qui était dans la maison de madame Larajoden dans la nuit du 4 au 5 octobre. Dit-elle.

-        Vous n’allez pas recommencer vos suppositions à la con ! Enrage l’homme.

-        Vous trouvez mes suppositions farfelues monsieur Bonemain, pourtant moi je les considère, certes comme des hypothèses, mais pas si farfelues que cela.

-        Si je pige bien, à partir d’éléments réels vous inventez une histoire qui correspond à ce que vous rechercher juste pour avoir un coupable à mettre au ballon ?

-        Ne pensez pas ainsi monsieur Bonemain, vous n’êtes toujours qu’un suspect dans cette affaire et le moment est venu de décider ce que je vais faire de vous.

Bonemain relève ses yeux vers elle mais son regard n’a plus de hargne, il est d’expression évasive comme perdu dans un labyrinthe dont il n’entrevoit aucune sortie.
La commissaire principale tourne autour de son fauteuil le visage grave. De temps en temps elle jette un coup d’œil furtif vers Bonemain puis poursuit ses tours de fauteuil.
Au bout d’un bon moment, elle arrête ses pas et se tourne face à Bonemain.

-        Etrange, fait-elle dominatrice, J’ai tout ce qu’il faut pour prolonger votre garde à vue et même davantage mais je n’aie pas envie car il y a de forte chance qu’un bon avocat vous remette très vite en liberté vu la minceur des éléments à charge. Je vais donc vous laisser rentrer chez vous monsieur Bonemain. Prend-elle la décision avec un petit rictus malin.

-        Alors ça c’est sympa ! S’irradie l’homme.

-        Bien entendu comme votre ami Mikael vous resterez à disposition de la justice et ce, le temps qu’il faudra pour que l’enquête définisse ou non votre participation dans cette affaire.

-        Oui, si vous voulez, ça ne me dérange pas.

-        Dernière chose, je vais essayer de dissuader le commissaire Duflingue de porter plainte contre vous pour la gifle que vous lui avez administrée. Je pense qu’il est inutile que le dossier s’alourdisse.

-        Je vous remercie madame.

-        Parfait, je vais vous faire remplir quelques documents et après vous êtes libre.

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