Episode 79
Dernières heures (Acte 4)
Une fois sorti du bureau, Mikael se dirige vers le
dortoir pour prendre une douche. Melle Véra et Baccardi l’attrapent devant le
petit salon.
- Que
c’est-il passé avec Iris, nous avons entendu tes cris et des bruits de gifles, elle t’a frappé pour te faire
parler ? Lui demande Melle Véra.
- Oui elle
m’a frappé, j’ai reçu une magnifique fessée. Répond enjoué Mikael.
- Comment
ça une fessée ?
- Mmmmm,
une belle et délicieuse fessée. Précise encore le jeune homme.
- Tu te
moques de nous ? Colère Melle Véra.
- Non,
c’est la vérité et franchement elle fesse très bien. Tire-t-il l’arrière de son short pour découvrir une fesse
encore bien rouge.
- Alors ça
c’est la meilleure. Pouffe Baccardi.
- Tu as
collaboré avec elle hein ? Interroge Melle Véra pas contente du tout.
- Je vous
jure que non ! D’ailleurs elle ne le faisait pas pour ça. Répond Mikael.
- Tu ne
vas pas me faire croire que c’était pour le plaisir quand même ?
- Et bien
si Melle Véra, juste pour le plaisir et j’ajouterai que ce ne doit pas être la première fois qu’elle fesse.
- C’est à
plus rien y comprendre, ha, ha, ha, ha ! Rigole Baccardi.
- Et ça te
fait rire toi ? Lui retourne Melle Véra.
Baccardi répond en hochant la tête de manière affirmative
rigolant encore plus fort.
Melle Véra revient à Mikael.
- Et toit
tu t’es laissé faire ? Ne décolère-t-elle pas.
- Ben oui,
une occasion comme celle là ne se loupe pas et puis on ne résiste pas à la force publique. Répond Mikael
plaisantin.
- Tu as
beaucoup de chance que les évènements nous le permettent pas et que nous n’avons plus de temps à
perdre parce que sinon je t’en collais une autre
et une carabinée. Mais si jamais un jour nous nous retrouvons, fait moi penser que je te dois une correction.
Vocifère Melle Véra en fixant Mikael d’un œil
noir.
- Ce sera
avec plaisir ! Bon, je dois prendre une douche et ensuite faire venir le mage.
- Nous
t’attendons dans le bureau. Fait Baccardi toujours hilare.
10H45, Mikael, livre des naufragés du Bouchtrou sous le
bras, rejoint Melle Véra et baccardi dans le bureau de la direction.
Une fois le mage présent, ce dernier leur explique que
l’impératrice et le conseil ne peuvent leur accorder l’exil sur le territoire
de Fantasmaginaire. Cependant, conscient du service rendu et vu que l’île du
centre est devenue un territoire impérial qui dispose d’un statut particulier,
le conseil et l’impératrice accepte qu’il soit alloué une parcelle aux exilés
et vont demander aux ouvriers sur place d’y construire un habitat.
- Et en
attendant l’achèvement de cette construction où loge-t-on ? Pose la question Melle Véra.
- Au fort
de la pointe Nord. Répond le mage.
- Et moi
qu’est-ce que je deviens ? Demande Baccardi.
-
L’impératrice et les conseillers savent le rôle que tu as joué et ils te sont
très reconnaissants. Comme je leur ai
expliqué que tu ne voulais pas redevenir un
Kidnapingre ils ont approuvé à l’unanimité que tu restes avec tes amis sur l’île du centre.
- Ouff, je
suis soulagé parce que vois-tu, si jamais on me renvoyait chez les Kidnapingres je choisissais de rester
ici même en risquant la prison. Se réjouie
Baccardi.
- Je vais
appeler Ellie et Jack, il faut qu’ils se changent pour le transfert.
- N’en
fait rien, je dois retourner à Fantasmaginaire pour régler les détails de votre installation. De toute façon, la
galère qui doit vous conduire à l’île du centre
n’est pas encore affectée.
- Pas de
blague, ce soir les gendarmes viennent nous chercher. S’affole Melle Véra.
- A quelle
heure ? Se renseigne Arnak.
- Je
suppose entre 23 heures et minuit.
- Très
bien, je pense que tout sera réglé ! Mikael tu ouvres le livre vers 21H30 de votre monde et nous ferons le
transfert.
- Et si
nous sommes surveillés par la commissaire principale ?
- Au
nombre que nous sommes, nous la neutraliserons et si nous devons en passer par là, toi Mikael je ne veux
pas te voir sinon tu serais accusé de complicité.
Tu ouvres le livre dans ce bureau et tu y restes jusqu’à ce que les transferts soient achevés, ensuite
tu refermes le livre et tu vas tranquillement
te coucher.
- Non,
j’ai mieux que ça, ce soir je puni Mikael d’une nuit au cachot et c’est de là que nous partirons. Demain matin Mikael
sera libéré par Agramant ou quelqu’un
d’autre et ainsi il ne pourra être accusé de rien. Propose Melle Véra.
-
Excellente idée ! Félicite Baccardi.
- Bordel,
moi je ne trouve pas ! Passer une nuit dans le cachot brrrrr. En plus c’est une punition gratuite. Rouspète
Mikael.
- Non, c’est pour la fessée que tu as
honteusement accepté de madame Iris.
- Ça c’est
un prétexte bidon ! Mais bon, va pour le cachot, c’est vraiment parce que je ne veux pas que la flic vous colle en
prison.
- Et une fois à l’intérieur ma chère Véra,
comment comptes-tu clore la porte pour
que Mikael soit vraiment enfermé ? Questionne Baccardi.
- C’est un
simple loquet extérieur, avec une ficelle et un petit crochet ce doit être faisable. Je vais m’occuper de ça
discrètement après manger.
- D’accord
et surtout tu emportes avec toi cette pièce à conviction, il ne faut pas qu’elle soit découverte dans la
cellule après notre départ. N’oublies pas que
cette commissaire principale est une sacrée fouineuse. Acquiesce et ajoute Baccardi.
- Ce plan
me convient, on fait ainsi. Tranche le mage Arnak avant de poser son doigt sur la page ouverte pour
retourner à Fantasmaginaire.
Episode 80
Dernières heures (Acte 5)
En fin d’après midi on entend Mikael et Melle Véra
copieusement s’engueuler dans le couloir du rez-de-chaussée. Ellie, Melle Beka,
madame Iris, Baccardi et Monsieur Potopheu accourent pour regarder ce qui se
passe. Quand ils arrivent sur place, ils voient Melle Véra tirer Mikael par les
cheveux et lui faire descendre les escaliers menant aux cachots. Une fois de
retour dans le couloir, Baccardi lui réclame faussement la raison de cette
altercation et par conséquences de la punition.
- Je lui
demande gentiment de m’aider à ranger le linge propre et il m’envoie paitre en me disant de me
démerder ; ce sont là ces propres mots ! Enrage-t-elle.
- Mais
enfin Véra tu sais bien que… Enfin rien. Fait Baccardi en haussant les épaules.
-
J’approuve Melle Véra, le règlement est clair, les stagiaires doivent respect à leur professeurs et aux membres de
la direction. Juge Melle Beka.
Sur ce tout le monde se sépare sauf la commissaire
principale qui fait signe à Melle Véra d’approcher d’elle.
- Pas très
gentil ça de punir monsieur Mikael avant d’être arrêté. Lui chuchote-t-elle.
- La
discipline madame, la discipline et je jouerai mon rôle jusqu’à ce que les menottes me soient posées. Répond
Melle Véra d’un air hautin.
- Vous
comptez le libérer avant ça j’espère ?
- Non, il
passera la nuit au cachot et Melle Beka ou monsieur Agramant le délivreront demain matin ou vous quand
nous seront aux mains des gendarmes.
Vous pourrez ainsi le fesser à loisir, il sera entièrement à votre disposition. Lance-t-elle persifleuse.
- En
effet, cette option est réjouissante, demain je me ferai un plaisir d’encore le fesser avant de retourner à Paris.
Réplique Madame Iris en tournant les talons.
A 19h30 heures monsieur Agramant apporte le repas à
Mikael.
- Deux
fois le cachot en un stage, tu fais fort. Ricane-t-il avant de repartir.
- Bah, au
moins ici je n’entendrais pas les ronflements de Jack. Plaisante-t-il.
20H30, C’est Ellie qui viens reprendre le plateau vide et
apprend à Mikael que la commissaire principale les à convoqué dans le grand
salon pour soit disant leur donner quelques recommandations.
- Je m’en
doutais, elle veut vous tenir à l’œil avant d’appeler les gendarmes. Fait
Mikael en tapotant la reliure du livre.
- Ne te
fais pas de soucis, Melle Véra m’a chargé de te dire de faire comme il à été décidé. La commissaire on va
s’en occuper quand le mage sera là. A tout
à l’heure, moi je vais me changer.
21 heures, Melle Véra, Ellie, Baccardi et Jack sont
installés dans le grand salon. Madame la commissaire principale arrive avec
deux gros dossiers et un petit sac. Elle pose le tout sur un guéridon puis
approche un siège de la cheminée.
- Je vois
que vous avez une petite réserve de bois. Montre-t-elle sur le côté de l’âtre. J’aimerai bien faire un petit feu.
Sollicite-t-elle.
- Mais
nous sommes au mois de juillet, il fait très bon. S’étonne Melle Véra.
- Oui je
sais mais j’adore les feux de cheminée, vous pouvez bien m’accorder cette petite faveur pour notre
dernière soirée.
- Après
tout, autant en profiter puisque je doute que les prisons soient équipées de cheminée. Dit Melle Véra
d’une voix monotone.
Baccardi se lève, met du petit bois entre les chenets
puis place au dessus deux buches fendues. Il chiffonne un papier journal,
craque une allumette et allume.
Le feu prend lentement, la commissaire principale demande
à Jack d’aller chercher des verres pour tout le monde, elle se lève et ouvre le
petit sac qu’elle avait posé sur le guéridon. Elle en sort une bouteille de
vieil Armagnac hors d’âge.
- J’adore
l’armagnac, dit-elle avec un plein sourire, mais je tiens ce soir à vous faire partager ce merveilleux breuvage.
- Vous
tenez à fêter votre victoire et nous humilier. Décidément, vous êtes vraiment une étrange personne.
S’exclame Baccardi.
- Bien
plus que vous ne l’imaginez monsieur. Répond-elle en humant le parfum qui se dégage de la bouteille
ouverte.
- En quelque
sorte vous nous offrez le verre du condamné. Fait Ellie.
- Sauf
qu’en France il n’y a plus de guillotine. Plaisante-elle.
Jack revient avec un plateau chargé de cinq verres,
madame iris verse de l’armagnac au tiers de chaque et distribue elle-même. Une
fois le service fait, elle prend un des deux gros dossiers et va se rasseoir à
côté de la cheminée où dansent de belles petites flammes. Elle lève son verre
et invite à déguster. Petite gorgée bue, elle pose son verre et s’adresse aux
inculpés.
- Savez-vous
que je suis très satisfaite d’avoir décrypté en partie cette affaire. Il est vrai qu’il reste un certain
nombre de faits plus ou moins étrange à élucider,
mais je ne désespère pas un jour en être instruite. Pour tout vous dire j’en serai même très honorée.
Est-ce que ce vieil Armagnac vous convient ?
Les quatre hochent la tête affirmativement car ils ne
peuvent prétendre que cet alcool n’est pas un délice.
Baccardi jette un bref coup d’œil sur la pendule qui
indique 21H16. Dans quatorze minutes cette policière cessera de les harceler,
se réjouie-t-il.
Episode 81
Dernières heures (Dernier Acte)
La commissaire principale Iris ouvre le dossier.
- Une
belle aventure, dit-elle, oui une extraordinaire histoire… Savez-vous qu’en votre compagnie je viens de
vivre la plus excitante enquête de toute ma carrière.
Une enquête compliquée, effrayante qu’aucun de mes collègues ne voulait traiter par peur d’être en
échec et devoir se heurter à des forces maléfiques
ressenties et témoignées à Foix Pamiers et Cahors. Ils avaient également l’’inquiétude d’être en
opposition avec quelques ténébreuses et influentes personnalités ayant collaboré avec les prédicateurs et qui, d’un simple mot entre deux couloirs du
palais, pourraient compromettre une carrière.
Alors, c’est à moi la petite commissaire
au fond du couloir du troisième étage
qu’on a demandé et pour étouffer tout refus de ma part, on m’a nommé commissaire principale.
- Et bien
au moins vous y avez gagné quelque chose. Ironise Melle Véra.
- Certes
madame, mais cette carotte était bien hypocrite et si je peux vous faire cette confidence, personne
autour de moi, supérieurs, subalternes et autres
pensionnaires de cette vénérable maison, personne ne croyait un seul instant que j’arriverai à un résultat
positif. Donner à une femme inexpérimentée
une telle enquête leur assurait, pensaient-ils, d’avoir un rapport satisfaisant sans épines,
incolore et inodore. Cette histoire de prédicateurs
disparus était un nid de guêpes dont personne ne voulait et ils ont refilé la patate chaude à la
petite gourde du troisième étage. Mes chefs vont
être très étonnés quand, preuves à l’appui, je vais leur livrer les kidnappeurs. J’imagine qu’un
médiatique procès sera organisé, vous serez accablé
de tout et même bien plus. Croyez que de savoir ce que vous avez vraiment fait des prédicateurs
n’importera peu ces notables… La disparition est
parfaite, elle laisse un vaste espace de suppositions dont on n’apporte jamais les preuves mais simplement des
mystères qui deviennent une évidence
définitive. Un facile principe qui contente tout le monde. Ainsi les institutions seront sauves, les
complices, bien plus condamnables que vous, seront
rassurés et pourront dormir d’un tranquille sommeil.
- C’est
chouette, vous allez avoir une grosse médaille maintenant. Chambre Ellie.
- De ces
récompenses qui ne brillent que dans les yeux des suffisants, je n’en ai que faire mademoiselle. Répond Madame Iris
en jetant les trois premiers feuillets
du dossier au feu.
- Mais que
faites-vous ? Hurle Baccardi stupéfait.
- J’aime
les feux de cheminée et particulièrement celui de ce soir. Réplique-t-elle en jetant d’autres feuillets et
photographies dans le foyer.
- A quoi
jouez-vous, qu’est-ce que vous nous avez encore inventé ? Interroge Jack.
- Je ne
joue plus, non je ne joue plus ! Un jours des personnes ont débarrassé la terre de deux prédicateurs plus
destructeurs qu’une dizaine de bombes atomiques. Oui mesdames et Messieurs, car les complices des deux prédicateurs ; fournisseurs, argentiers et autres crapules, n'avaient que faire d'une doctrine vertueuse imposée comme règle de vie. Eux ne voyaient dans cette dictature que le moyen d'asservir encore plus pour faire fructifier leurs industries et commerces.... Faire du profit en ne laissant aucun libre arbitre aux consommateurs ! Faire du profit en soumettant les peuples à l'esclavage jusqu'à ce que le planète deviennent invivable et stérile de tout.... Jusqu'à ce que l'être humain ne puisse plus poursuivre et disparaisse à petit feu rongé par la folie avides des maîtres ! Ces marchands et banquiers ont prêt à s'allier avec le diable en personne pour assouvir leur soif d'argent. Les prédicateurs n'était là que pour fédérer les masses autour d'une croyance, pour assurer une dictature spirituelle efficace... Un scénario qui n'est pas nouveau, les pages de l'histoire en sont écrites en lettre de sang. Avouez que les personnes qui nous ont débarrassé ce ce fléau méritent bien autre chose qu'être traînées devant les tribunaux et si malgré tout un jour
elles le sont, ce que je doute, je ne serais
pas celle qui les conduira. Explique-t-elle en continuant de mettre aux flammes les pages et les documents de
son dossier.
- C’est
encore un de vos trucs pour nous embobiner ça ! Estime Ellie.
- Ne le
croyez pas mademoiselle. Répond-elle très sérieusement.
- Faut pas
nous la faire, vous balancez votre enquête au feu mais je vois bien que sur le guéridon il y en à un deuxième
dossier. Vous cherchez quoi, à ce
qu’on vous fasse confiance pour avoir des confidences, celles qui vous manquent ? Dit Jack.
- Ce
deuxième dossier monsieur Jack, renferme les documents et des pièces choisies de la même enquête, sauf que
le cheminement et les conclusions ne sont
pas identiques à celui que je détruis. Lorsque je vais poser ce deuxième dossier sur le bureau de mes
supérieurs hiérarchiques et que ceux-ci vont le compulser avant de rédiger et remettre le compte rendu
final au ministre, ils vont s’égarer
dans un l’labyrinthe très alambiqué de suppositions, de pistes menant nulle-part et de témoignages
contradictoires et farfelues. Je défie quiconque,
même les plus affutés, de définir une seule culpabilité sur la base de ce que contient ce dossier. Comme
je connais bien la maison, aucun ne se
risquera de perdre son temps à reprendre cette enquête à zéro. Ce qui sera dit aux médias ne reflétera
jamais la vérité et sera qu’un roman plaisant qui
contentera tout le monde, mais aux yeux des citoyens, la justice aura fait son travail et sera lavée de toutes
complaisances et c’est bien ce que me demandaient
mes supérieurs hiérarchiques ! Ce second dossier et donc un beau roman dont le générique ne
comporte pas vos noms. Je ne vous demande
pas de me croire sur parole, vous pouvez l’ouvrir et le lire à votre guise. L’enquête ne m’a jamais été
officiellement confiée, mais l’était à deux autres
supérieurs auxquels je remettais régulièrement mes résultats et qui se chargeaient de la médiatisation. La
raison était de ne pas être suivit par les journalistes
et il est aisé de comprendre pourquoi. Cela m’a grandement facilité le travail, non pour la tranquillité de mes investigations, mais pour vous protéger. Ce n’est pas que la disparition des prédicateurs ne soit
pas d’importance, mais l’enquête
ne devait surtout pas être menée sous les projecteurs,
et paradoxalement ni sous couvert d’un quelconque secret d’état sinon les médias se seraient empressés
d’hurler à la magouille. Cependant, Mon
enquête ne devait pas non plus mettre en évidence les relations et les véritables complicités, j’avais
subtilement été informé que je devais uniquement
me contenter, si possible, de trouver les vrais auteurs du kidnapping et que ceux là seraient
jetés à la vindicte populaire inscrivant ainsi définitivement
le mot fin sur cette affaire en espérant que les deux prédateurs avaient été physiquement éliminés et qu’ils
ne referaient plus jamais surface. De
toute façon, de ce côté-là ils ne s’engageaient pas beaucoup, il est pratiquement certain que ces deux
individus sont morts à moins que vous me prouviez
le contraire. De toute façon, au cas où ils renaîtraient de leur cendre, ils y retourneraient rapidement car il y
a bien trop de monde qui ne souhaitent pas
qu’ils ouvrent la bouche. Donc pour cette enquête, J'avais carte blanche et je dois dire que mes supérieurs hiérarchiques
ne m’imposaient aucune surveillance
tant que je restais dans les clous. Toutes les semaines, je les informais de ce que je découvrais ou
ne découvrais pas, des personnes que je soupçonnais
et que je relâchais les dédouanant de toute participation. J’inventais de faux suspects, de
fausses pistes et je constituais des pages d’inepties
avant de conclure à l’erreur. Les médias
étaient informés régulièrement,
mais ne pouvaient en faire des unes tellement le dossier était pauvre. L’important était avant tout
de prouver qu’une enquête était en cours. Ces
braves fonctionnaires galonnés et dévoués ont très vite jubilé, ils avaient en moi fait le bon choix persuadé que
mes recherches ne définiraient jamais rien
de précis. Ils n’attendaient de moi qu’un résultat final satisfaisant, voir par miracle l’arrestation des kidnappeurs.
En cas d’échec, un bon petit dossier retouché
par leurs soins de quelques détails serait rédigé avant d’être remis au ministre concerné qui au service
presse aurait rendu compte du travail acharné
de la police et les conclusions qui convenaient. Alors pourquoi avoir vraiment mené cette enquête et vous avoir finalement
confondu si ce n’est pas pour vous
livrer à la justice ? Tout simplement parce que cette affaire m’a très vite passionnée et croyez qu’elle m’a procuré
de grandes émotions. Sincèrement,
j’ai beaucoup d’admiration pour vous !
- Pourquoi
faites vous ça ? Demande Baccardi en regardant la pendule qui affiche 21H45 et s’étonnant que le
mage ne soit pas encore là.
- Je me
suis beaucoup creusé la tête en menant cette enquête monsieur Baccardi et j’ai rencontré des gens
exceptionnels. Des gens qui avaient eut l’audace
et le courage d’éradiquer deux dangereux criminels qui, si on peut faire une comparaison, étaient l’égal des
pires que l’histoire de notre planète a connu.
Ces gens avaient rendu un fier service à l’humanité, alors, je ne pouvais moralement pas les faire incarcérer
et je me devais de rendre un dossier
qui ne les mettait pas en cause et d’effacer ou de détruire tous les indices. D’ailleurs il en reste un, le
lit du cachot et faites-moi penser demain matin
à en faire un feu de joie. Beaucoup vous sont redevables mais hélas vous resterez des héros inconnu sauf
pour moi, c’est certes dommage, mais je crois
que c’est préférable.
La commissaire principale Iris jette les dernières pièces
du dossier dans la cheminée et y ajoute la couverture.
- Voilà
mes amis, ainsi disparait vingt et un mois de travail. Vous êtes libres ! Je lève mon verre à cette grande
soirée.
Les quatre sont abasourdis mais heureux de l’être et
triquent.
- Mais
vous ne nous demandez pas ce qu’on a vraiment fait des prédicateurs ? Lui demande
Melle Véra.
- Non
madame, je n’aie plus rien à vous demander, ou si, se ravise-t-elle, les avez-vous fait disparaitre
définitivement ? interroge-t-elle.
Melle Véra hésite à répondre, c’est Baccardi qui confirme
que les prédicateurs ne sont plus de ce monde.
- Parfait,
cela me convient amplement. Répond jovialement Madame Iris.
A ce moment là, le mage Arnak et Mikael pénètrent dans le
grand salon suivit de Farine qui semble très intéressé par le balancement des
longues moustaches de l’homme.
- Bonjour
Madame. Fait politesse le mage.
- Bonjour
monsieur… Monsieur Arnak je suppose. Retourne la commissaire principale.
Le mage confirme et fait un petit signe à ses amis.
- Je crois
que tu es venu pour rien. Lui dit Baccardi.
- Oui je
sais, cela fait un bon quart d’heure que j’écoute derrière la porte. Et d’après ce que j’ai entendu, J’ai
pensé qu’il était inutile de laisser Mikael au cachot.
- Tu as
bien fait, installe-toi et si madame Iris le permet, je te sers de ce divin Armagnac.
La commissaire principale acquiesce d’un sourire.
Episode 82
Les pièces manquantes.
Le mage porte à ses lèvres le verre offert, il déguste et
s’illumine trouvant le breuvage à son goût. Il fixe droit dans les yeux la
commissaire principale.
- Je
m’excuse de vous avoir fait tant de frayeurs la nuit dernière madame. Lui dit-il.
- Je vous
en prie, j’ai vécu un moment très fort en émotions mais inoubliable. Lui retourne la femme avec un gentil
sourire.
- Madame,
je lis dans vos yeux que vous n’êtes pas le genre à trahir, alors puisque vous semblez très intéressée
de connaitre toutes l’histoire et bien je vais
vous la raconter.
Le mage Arnak entreprend son récit à partir de la venue
de Jack à Fantasmaginaire jusqu’au dépôt des deux prédicateurs sur l’île de
l’Ouest. Il parle d’une voix posée et précise. En face, madame Iris s’étonne,
rit, grimace, s’effraie, sursaute, mais se délecte de l’histoire.
Un long moment plus tard lorsque le mage Arnak met un
point final au récit en lui indiquant qu’il avait l’intention de lui soustraire
ses inculpés en les emportant à Fantasmaginaire, elle reste un moment perdu
dans ses pensés avant de s’adresser à son interlocuteur.
- Un
fabuleux récit que vous m’avez conté là monsieur, mais permettez que je doute de certains passages. Comment
pourrais-je croire à l’existence d’un autre
monde dont on pourrait accéder par les catacombes de Paris et dont ce livre dans les mains de Mikael pourrait
vous permettre d’aller et venir. Cependant,
je comprends que vous imaginiez cela et personnellement je trouve que c’est un merveilleux
emballage. Je le garderai en mémoire tel que, soyez-en
assuré. J’ajoute, pour les phénomènes de Foix, Pamiers et Cahors que votre talent est plus qu’immense
et certainement jamais égalé, je m’étonne
que vous n’en ayez jamais fait commerce.
- Je me
produis en spectacles uniquement à Fantasmaginaire madame. Maintenant, puisque vous me paraissez
septique, je vous propose de faire ce chemin
avec moi, ce chemin que devaient
emprunter mes amis ce soir. Mikael,
ouvre le livre s’il-te-plait.
Mikael tergiverse, le mage insiste du regard. Le jeune
homme ouvre le livre.
Le mage se lève et tend la main à Iris. Elle hésite un
long moment, son visage ne dissimule pas ses doutes, la peur mais également en
balance une folle envie de savoir. En tremblant, elle prend la main d’Arnak.
- Mikael,
tu nous laisses une heure avant de rouvrir le livre. Prévient le mage en pointant son index sur la page
présentée.
Madame Iris et le mage s’évanouissent lentement sous les
yeux effarés de Farine qui va se cacher sous le piano. Mikael referme le livre
et regarde sa montre qui affiche 23h48.
- Alors là
il fait fort le père Arnak. S’esclaffe Ellie.
- Je crois
que quand madame Iris va revenir parmi nous elle ne sera plus la même. Adjoint Jack.
- J’espère
surtout qu’Arnak sait ce qu’il fait et que cette femme n’ira pas raconter ce qu’elle vient d’entendre
et son petit voyage à Fantasmaginaire. Dit soupçonneuse
Melle Véra.
- Et même
si elle le racontait, personne ne la croirait. Rassure Mikael.
- Tu as
raison, chez les flics ils ne sont pas du genre à avaler ça, C’est un coup à ce qu’elle se retrouve en
retraite anticipée. Ha, ha, ha, ha ! Rigole Baccardi.
- En tout
cas, si elle tient parole, je suis drôlement content de rester ici et ne pas être exilé durant des années sur
l’île du centre. Se réjouie Jack.
- Parles
pour toi, trop facile ça, toi tu connais Fantasmaginaire mais moi non. J’aurais bien aimé y faire un tour
pour voir comment c’est. Un petit saut et une
halte fessée chez Gary. En attendant, moi je suis sur le carreau et c’est la mère Iris qui fait la croisière.
Dit Ellie.
- Ne
t’impatiente pas, maintenant avec le livre c’est facile, ton tour viendra. Prévoit Mikael.
Une heure plus tard, il ouvre le livre et lentement le
mage et Iris apparaissent.
La femme à le regard scintillant et nul doute que ce
qu’elle a vu l’ébloui encore. Elle s’assoit et se tâte partout pour s’assurer
que rien ne lui manque.
-
Alors ? Lui fait Baccardi.
- Alors je
ne sais pas si je dois le croire. Répond la commissaire principale.
Le mage Arnak pouffe et relate qu’il l’a conduit Iris
dans les rues de Fanstamagination. Ensuite il a conduit Madame Iris sur les
bords de l’estuaire pour lui montrer le port et les galères impériales.
- Hey,
mage Arnak ! Tu n’aurais pas encore un billet première classe pour moi ? Réclame Ellie.
- Non ma
chère mais je te promets qu’un jour je t’emmènerai faire une balade.
-
Quand ?
- Un jour…
Répond évasivement le mage.
La commissaire principale se ressert un Armagnac.
- C’est
beau hein ? L’interroge Jack.
- Oui,
très spécial… Fait Iris entre deux gorgées.
Le mage Arnak demande à Mikael de le rappeler dans la
matinée de demain car, prétexte-t-il, il doit lui rapporter un petit cadeau.
Il est très tard et après le départ d’Arnak tout le monde
va se coucher.
Il est visible que madame Iris est très troublée et ses
pensés doivent se bousculer en désordre dans son esprit. Une bonne nuit lui est
nécessaire.
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