LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

samedi 10 mai 2014

F4 épisodes 79, 80, 81, 82





Episode 79


Dernières heures (Acte 4)


Une fois sorti du bureau, Mikael se dirige vers le dortoir pour prendre une douche. Melle Véra et Baccardi l’attrapent devant le petit salon.

          - Que c’est-il passé avec Iris, nous avons entendu tes cris et des bruits de gifles, elle t’a frappé pour te faire parler ? Lui demande Melle Véra.

          - Oui elle m’a frappé, j’ai reçu une magnifique fessée. Répond enjoué Mikael.

          - Comment ça une fessée ?

          - Mmmmm, une belle et délicieuse fessée. Précise encore le jeune homme.

          - Tu te moques de nous ? Colère Melle Véra.

          - Non, c’est la vérité et franchement elle fesse très bien. Tire-t-il l’arrière de son short pour découvrir une fesse encore bien rouge.

          - Alors ça c’est la meilleure. Pouffe Baccardi.

          - Tu as collaboré avec elle hein ? Interroge Melle Véra pas contente du tout.

          - Je vous jure que non ! D’ailleurs elle ne le faisait pas pour ça. Répond Mikael.

          - Tu ne vas pas me faire croire que c’était pour le plaisir quand même ?

          - Et bien si Melle Véra, juste pour le plaisir et j’ajouterai que ce ne doit pas être la première fois qu’elle fesse.

          - C’est à plus rien y comprendre, ha, ha, ha, ha ! Rigole Baccardi.

          - Et ça te fait rire toi ? Lui retourne Melle Véra.

Baccardi répond en hochant la tête de manière affirmative rigolant encore plus fort.
Melle Véra revient à Mikael.

          - Et toit tu t’es laissé faire ? Ne décolère-t-elle pas.

          - Ben oui, une occasion comme celle là ne se loupe pas et puis on ne résiste pas à la force publique. Répond Mikael plaisantin.

          - Tu as beaucoup de chance que les évènements nous le permettent pas et que nous n’avons plus de temps à perdre parce que sinon je t’en collais une autre et une carabinée. Mais si jamais un jour nous nous retrouvons, fait moi penser que je te dois une correction. Vocifère Melle Véra en fixant Mikael d’un œil noir.

          - Ce sera avec plaisir ! Bon, je dois prendre une douche et ensuite faire venir le mage.

          - Nous t’attendons dans le bureau. Fait Baccardi toujours hilare.


10H45, Mikael, livre des naufragés du Bouchtrou sous le bras, rejoint Melle Véra et baccardi dans le bureau de la direction.

Une fois le mage présent, ce dernier leur explique que l’impératrice et le conseil ne peuvent leur accorder l’exil sur le territoire de Fantasmaginaire. Cependant, conscient du service rendu et vu que l’île du centre est devenue un territoire impérial qui dispose d’un statut particulier, le conseil et l’impératrice accepte qu’il soit alloué une parcelle aux exilés et vont demander aux ouvriers sur place d’y construire un habitat.

          - Et en attendant l’achèvement de cette construction où loge-t-on ? Pose la question Melle Véra.

          - Au fort de la pointe Nord. Répond le mage.

          - Et moi qu’est-ce que je deviens ? Demande Baccardi.

          - L’impératrice et les conseillers savent le rôle que tu as joué et ils te sont très reconnaissants. Comme je leur ai expliqué que tu ne voulais pas redevenir un Kidnapingre ils ont approuvé à l’unanimité que tu restes avec tes amis sur l’île du centre.

          - Ouff, je suis soulagé parce que vois-tu, si jamais on me renvoyait chez les Kidnapingres je choisissais de rester ici même en risquant la prison. Se réjouie Baccardi.

          - Je vais appeler Ellie et Jack, il faut qu’ils se changent pour le transfert.

          - N’en fait rien, je dois retourner à Fantasmaginaire pour régler les détails de votre installation. De toute façon, la galère qui doit vous conduire à l’île du centre n’est pas encore affectée.

          - Pas de blague, ce soir les gendarmes viennent nous chercher. S’affole Melle Véra.

          - A quelle heure ? Se renseigne Arnak.

          - Je suppose entre 23 heures et minuit.

          - Très bien, je pense que tout sera réglé ! Mikael tu ouvres le livre vers 21H30 de votre monde et nous ferons le transfert.

          - Et si nous sommes surveillés par la commissaire principale ?

          - Au nombre que nous sommes, nous la neutraliserons et si nous devons en passer par là, toi Mikael je ne veux pas te voir sinon tu serais accusé de complicité. Tu ouvres le livre dans ce bureau et tu y restes jusqu’à ce que les transferts soient achevés, ensuite tu refermes le livre et tu vas tranquillement te coucher.

          - Non, j’ai mieux que ça, ce soir je puni Mikael d’une nuit au cachot et c’est de là que nous partirons. Demain matin Mikael sera libéré par Agramant ou quelqu’un d’autre et ainsi il ne pourra être accusé de rien. Propose Melle Véra.

          - Excellente idée ! Félicite Baccardi.

          - Bordel, moi je ne trouve pas ! Passer une nuit dans le cachot brrrrr. En plus c’est une punition gratuite. Rouspète Mikael.

          -  Non, c’est pour la fessée que tu as honteusement accepté de madame Iris.

          - Ça c’est un prétexte bidon ! Mais bon, va pour le cachot, c’est vraiment parce que je ne veux pas que la flic vous colle en prison.

          -  Et une fois à l’intérieur ma chère Véra, comment comptes-tu clore la porte pour que Mikael soit vraiment enfermé ? Questionne Baccardi.

          - C’est un simple loquet extérieur, avec une ficelle et un petit crochet ce doit être faisable. Je vais m’occuper de ça discrètement après manger.

          - D’accord et surtout tu emportes avec toi cette pièce à conviction, il ne faut pas qu’elle soit découverte dans la cellule après notre départ. N’oublies pas que cette commissaire principale est une sacrée fouineuse. Acquiesce et ajoute Baccardi.


          - Ce plan me convient, on fait ainsi. Tranche le mage Arnak avant de poser son doigt sur la page ouverte pour retourner à Fantasmaginaire.



Episode 80


Dernières heures (Acte 5)


En fin d’après midi on entend Mikael et Melle Véra copieusement s’engueuler dans le couloir du rez-de-chaussée. Ellie, Melle Beka, madame Iris, Baccardi et Monsieur Potopheu accourent pour regarder ce qui se passe. Quand ils arrivent sur place, ils voient Melle Véra tirer Mikael par les cheveux et lui faire descendre les escaliers menant aux cachots. Une fois de retour dans le couloir, Baccardi lui réclame faussement la raison de cette altercation et par conséquences de la punition.

          - Je lui demande gentiment de m’aider à ranger le linge propre et il m’envoie paitre en me disant de me démerder ; ce sont là ces propres mots ! Enrage-t-elle.

          - Mais enfin Véra tu sais bien que… Enfin rien. Fait Baccardi en haussant les épaules.

          - J’approuve Melle Véra, le règlement est clair, les stagiaires doivent respect à leur professeurs et aux membres de la direction. Juge Melle Beka.

Sur ce tout le monde se sépare sauf la commissaire principale qui fait signe à Melle Véra d’approcher d’elle.

          - Pas très gentil ça de punir monsieur Mikael avant d’être arrêté. Lui chuchote-t-elle.

          - La discipline madame, la discipline et je jouerai mon rôle jusqu’à ce que les menottes me soient posées. Répond Melle Véra d’un air hautin.

          - Vous comptez le libérer avant ça j’espère ?

          - Non, il passera la nuit au cachot et Melle Beka ou monsieur Agramant le délivreront demain matin ou vous quand nous seront aux mains des  gendarmes. Vous pourrez ainsi le fesser à loisir, il sera entièrement à votre disposition. Lance-t-elle persifleuse.

          - En effet, cette option est réjouissante, demain je me ferai un plaisir d’encore le fesser avant de retourner à Paris. Réplique Madame Iris en tournant les talons.

A 19h30 heures monsieur Agramant apporte le repas à Mikael.

          - Deux fois le cachot en un stage, tu fais fort. Ricane-t-il avant de repartir.

          - Bah, au moins ici je n’entendrais pas les ronflements de Jack. Plaisante-t-il.

20H30, C’est Ellie qui viens reprendre le plateau vide et apprend à Mikael que la commissaire principale les à convoqué dans le grand salon pour soit disant leur donner quelques recommandations.

          - Je m’en doutais, elle veut vous tenir à l’œil avant d’appeler les gendarmes. Fait Mikael en tapotant la reliure du livre.

          - Ne te fais pas de soucis, Melle Véra m’a chargé de te dire de faire comme il à été décidé. La commissaire on va s’en occuper quand le mage sera là. A tout à l’heure, moi je vais me changer.

21 heures, Melle Véra, Ellie, Baccardi et Jack sont installés dans le grand salon. Madame la commissaire principale arrive avec deux gros dossiers et un petit sac. Elle pose le tout sur un guéridon puis approche un siège de la cheminée.

          - Je vois que vous avez une petite réserve de bois. Montre-t-elle sur le côté de l’âtre. J’aimerai bien faire un petit feu. Sollicite-t-elle.

          - Mais nous sommes au mois de juillet, il fait très bon. S’étonne Melle Véra.

          - Oui je sais mais j’adore les feux de cheminée, vous pouvez bien m’accorder cette petite faveur pour notre dernière soirée.

          - Après tout, autant en profiter puisque je doute que les prisons soient équipées de cheminée. Dit Melle Véra d’une voix monotone.

Baccardi se lève, met du petit bois entre les chenets puis place au dessus deux buches fendues. Il chiffonne un papier journal, craque une allumette et allume.
Le feu prend lentement, la commissaire principale demande à Jack d’aller chercher des verres pour tout le monde, elle se lève et ouvre le petit sac qu’elle avait posé sur le guéridon. Elle en sort une bouteille de vieil Armagnac hors d’âge.

          - J’adore l’armagnac, dit-elle avec un plein sourire, mais je tiens ce soir à vous faire partager ce merveilleux breuvage.

          - Vous tenez à fêter votre victoire et nous humilier. Décidément, vous êtes vraiment une étrange personne. S’exclame Baccardi.

          - Bien plus que vous ne l’imaginez monsieur. Répond-elle en humant le parfum qui se dégage de la bouteille ouverte.

          - En quelque sorte vous nous offrez le verre du condamné. Fait Ellie.

          - Sauf qu’en France il n’y a plus de guillotine. Plaisante-elle.

Jack revient avec un plateau chargé de cinq verres, madame iris verse de l’armagnac au tiers de chaque et distribue elle-même. Une fois le service fait, elle prend un des deux gros dossiers et va se rasseoir à côté de la cheminée où dansent de belles petites flammes. Elle lève son verre et invite à déguster. Petite gorgée bue, elle pose son verre et s’adresse aux inculpés.

          - Savez-vous que je suis très satisfaite d’avoir décrypté en partie cette affaire. Il est vrai qu’il reste un certain nombre de faits plus ou moins étrange à élucider, mais je ne désespère pas un jour en être instruite. Pour tout vous dire j’en serai même très honorée. Est-ce que ce vieil Armagnac vous convient ?

Les quatre hochent la tête affirmativement car ils ne peuvent prétendre que cet alcool n’est pas un délice.
Baccardi jette un bref coup d’œil sur la pendule qui indique 21H16. Dans quatorze minutes cette policière cessera de les harceler, se réjouie-t-il.





Episode 81


Dernières heures (Dernier Acte)


La commissaire principale Iris ouvre le dossier.


          - Une belle aventure, dit-elle, oui une extraordinaire histoire… Savez-vous qu’en votre compagnie je viens de vivre la plus excitante enquête de toute ma carrière. Une enquête compliquée, effrayante qu’aucun de mes collègues ne voulait traiter par peur d’être en échec et devoir se heurter à des forces maléfiques ressenties et témoignées à Foix Pamiers et Cahors. Ils avaient également l’’inquiétude d’être en opposition avec quelques ténébreuses et influentes personnalités ayant collaboré avec les prédicateurs et qui, d’un simple mot entre deux couloirs du palais, pourraient compromettre une carrière.  Alors, c’est à moi la petite commissaire au fond du couloir du troisième étage qu’on a demandé et pour étouffer tout refus de ma part, on m’a nommé commissaire principale.

          - Et bien au moins vous y avez gagné quelque chose. Ironise Melle Véra.

          - Certes madame, mais cette carotte était bien hypocrite et si je peux vous faire cette confidence, personne autour de moi, supérieurs, subalternes et autres pensionnaires de cette vénérable maison, personne ne croyait un seul instant que j’arriverai à un résultat positif. Donner à une femme inexpérimentée une telle enquête leur assurait, pensaient-ils, d’avoir un rapport satisfaisant sans épines, incolore et inodore. Cette histoire de prédicateurs disparus était un nid de guêpes dont personne ne voulait et ils ont refilé la patate chaude à la petite gourde du troisième étage. Mes chefs vont être très étonnés quand, preuves à l’appui, je vais leur livrer les kidnappeurs. J’imagine qu’un médiatique procès sera organisé, vous serez accablé de tout et même bien plus. Croyez que de savoir ce que vous avez vraiment fait des prédicateurs n’importera peu ces notables… La disparition est parfaite, elle laisse un vaste espace de suppositions dont on n’apporte jamais les preuves mais simplement des mystères qui deviennent une évidence définitive. Un facile principe qui contente tout le monde. Ainsi les institutions seront sauves, les complices, bien plus condamnables que vous, seront rassurés et pourront dormir d’un tranquille sommeil.

          - C’est chouette, vous allez avoir une grosse médaille maintenant. Chambre Ellie.

          - De ces récompenses qui ne brillent que dans les yeux des suffisants, je n’en ai que faire mademoiselle. Répond Madame Iris en jetant les trois premiers feuillets du dossier au feu.

          - Mais que faites-vous ? Hurle Baccardi stupéfait.

          - J’aime les feux de cheminée et particulièrement celui de ce soir. Réplique-t-elle en jetant d’autres feuillets et photographies dans le foyer.

          - A quoi jouez-vous, qu’est-ce que vous nous avez encore inventé ? Interroge Jack.

          - Je ne joue plus, non je ne joue plus ! Un jours des personnes ont débarrassé la terre de deux prédicateurs plus destructeurs qu’une dizaine de bombes atomiques. Oui mesdames et Messieurs, car les complices des deux prédicateurs ; fournisseurs, argentiers et autres crapules, n'avaient que faire d'une doctrine vertueuse imposée comme règle de vie. Eux ne voyaient dans cette dictature que le moyen d'asservir encore plus pour faire fructifier leurs industries et commerces.... Faire du profit en ne laissant aucun libre arbitre aux consommateurs ! Faire du profit en soumettant les peuples à l'esclavage jusqu'à ce que le planète deviennent invivable et stérile de tout.... Jusqu'à ce que l'être humain ne puisse plus poursuivre et disparaisse à petit feu rongé par la folie avides des maîtres !  Ces marchands et banquiers ont prêt à s'allier avec le diable en personne pour assouvir leur soif d'argent. Les prédicateurs n'était là que pour fédérer les masses autour d'une croyance, pour assurer une dictature spirituelle efficace... Un scénario qui n'est pas nouveau, les pages de l'histoire en sont écrites en lettre de sang. Avouez que les personnes qui nous ont débarrassé ce ce fléau méritent bien autre chose qu'être traînées devant les tribunaux et si malgré tout un jour elles le sont, ce que je doute, je ne serais pas celle qui les conduira. Explique-t-elle en continuant de mettre aux flammes les pages et les documents de son dossier.

          - C’est encore un de vos trucs pour nous embobiner ça ! Estime Ellie.

          - Ne le croyez pas mademoiselle. Répond-elle très sérieusement.

          - Faut pas nous la faire, vous balancez votre enquête au feu mais je vois bien que sur le guéridon il y en à un deuxième dossier. Vous cherchez quoi, à ce qu’on vous fasse confiance pour avoir des confidences, celles qui vous manquent ? Dit Jack.

          - Ce deuxième dossier monsieur Jack, renferme les documents et des pièces choisies de la même enquête, sauf que le cheminement et les conclusions ne sont pas identiques à celui que je détruis. Lorsque je vais poser ce deuxième dossier sur le bureau de mes supérieurs hiérarchiques et que ceux-ci vont le compulser avant de rédiger et remettre le compte rendu final au ministre, ils vont s’égarer dans un l’labyrinthe très alambiqué de suppositions, de pistes menant nulle-part et de témoignages contradictoires et farfelues. Je défie quiconque, même les plus affutés, de définir une seule culpabilité sur la base de ce que contient ce dossier. Comme je connais bien la maison, aucun ne se risquera de perdre son temps à reprendre cette enquête à zéro. Ce qui sera dit aux médias ne reflétera jamais la vérité et sera qu’un roman plaisant qui contentera tout le monde, mais aux yeux des citoyens, la justice aura fait son travail et sera lavée de toutes complaisances et c’est bien ce que me demandaient mes supérieurs hiérarchiques ! Ce second dossier et donc un beau roman dont le générique ne comporte pas vos noms. Je ne vous demande pas de me croire sur parole, vous pouvez l’ouvrir et le lire à votre guise. L’enquête ne m’a jamais été officiellement confiée, mais l’était à deux autres supérieurs auxquels je remettais régulièrement mes résultats et qui se chargeaient de la médiatisation. La raison était de ne pas être suivit par les journalistes et il est aisé de comprendre pourquoi. Cela m’a grandement facilité le travail, non pour la tranquillité de mes investigations, mais pour vous protéger. Ce n’est pas que la disparition des prédicateurs ne soit pas d’importance, mais l’enquête ne devait surtout pas être menée sous les projecteurs, et paradoxalement ni sous couvert d’un quelconque secret d’état sinon les médias se seraient empressés d’hurler à la magouille. Cependant, Mon enquête ne devait pas non plus mettre en évidence les relations et les véritables complicités, j’avais subtilement été informé que je devais uniquement me contenter, si possible, de trouver les vrais auteurs du      kidnapping et que ceux là seraient jetés à la vindicte populaire inscrivant ainsi définitivement le mot fin sur cette affaire en espérant que les deux prédateurs avaient été physiquement éliminés et qu’ils ne referaient plus jamais surface. De toute façon, de ce côté-là ils ne s’engageaient pas beaucoup, il est pratiquement certain que ces deux individus sont morts à moins que vous me prouviez le contraire. De toute façon, au cas où ils renaîtraient de leur cendre, ils y retourneraient rapidement car il y a bien trop de monde qui ne souhaitent  pas qu’ils ouvrent la bouche. Donc pour cette enquête, J'avais carte blanche et je dois dire que mes supérieurs hiérarchiques ne m’imposaient aucune surveillance tant que je restais dans les clous. Toutes les semaines, je les informais de ce que je découvrais ou ne découvrais pas, des personnes que je soupçonnais et que je relâchais les dédouanant de toute participation. J’inventais de faux suspects, de fausses pistes et je constituais des pages d’inepties avant de conclure à l’erreur. Les médias étaient informés régulièrement, mais ne pouvaient en faire des unes tellement le dossier était pauvre. L’important était avant tout de prouver qu’une enquête était en cours. Ces braves fonctionnaires galonnés et dévoués ont très vite jubilé, ils avaient en moi fait le bon choix persuadé que mes recherches ne définiraient jamais rien de précis. Ils n’attendaient de moi qu’un résultat final satisfaisant, voir par miracle l’arrestation des kidnappeurs. En cas d’échec, un bon petit dossier retouché par leurs soins de quelques détails serait rédigé avant d’être remis au ministre concerné qui au service presse aurait rendu compte du travail acharné de la police et les conclusions qui convenaient.  Alors pourquoi avoir vraiment mené cette enquête et vous avoir finalement confondu si ce n’est pas pour vous livrer à la justice ? Tout simplement parce que cette affaire m’a très vite passionnée et croyez qu’elle m’a procuré de grandes émotions. Sincèrement, j’ai beaucoup d’admiration pour vous !

          - Pourquoi faites vous ça ? Demande Baccardi en regardant la pendule qui affiche 21H45 et s’étonnant que le mage ne soit pas encore là.

          - Je me suis beaucoup creusé la tête en menant cette enquête monsieur Baccardi et j’ai rencontré des gens exceptionnels. Des gens qui avaient eut l’audace et le courage d’éradiquer deux dangereux criminels qui, si on peut  faire une comparaison, étaient l’égal des pires que l’histoire de notre planète a connu. Ces gens avaient rendu un fier service à l’humanité, alors, je ne pouvais moralement pas les faire incarcérer et je me devais de rendre un dossier qui ne les mettait pas en cause et d’effacer ou de détruire tous les indices. D’ailleurs il en reste un, le lit du cachot et faites-moi penser demain matin à en faire un feu de joie. Beaucoup vous sont redevables mais hélas vous resterez des héros inconnu sauf pour moi, c’est certes dommage, mais je crois que c’est préférable.

La commissaire principale Iris jette les dernières pièces du dossier dans la cheminée et y ajoute la couverture.

          - Voilà mes amis, ainsi disparait vingt et un mois de travail. Vous êtes libres ! Je lève mon verre à cette grande soirée.

Les quatre sont abasourdis mais heureux de l’être et triquent.

          - Mais vous ne nous demandez pas ce qu’on a vraiment fait des prédicateurs ? Lui demande Melle Véra.

          - Non madame, je n’aie plus rien à vous demander, ou si, se ravise-t-elle, les avez-vous fait disparaitre définitivement ? interroge-t-elle.

Melle Véra hésite à répondre, c’est Baccardi qui confirme que les prédicateurs ne sont plus de ce monde.

          - Parfait, cela me convient amplement. Répond jovialement Madame Iris.

A ce moment là, le mage Arnak et Mikael pénètrent dans le grand salon suivit de Farine qui semble très intéressé par le balancement des longues moustaches de l’homme.

          - Bonjour Madame. Fait politesse le mage.

          - Bonjour monsieur… Monsieur Arnak je suppose. Retourne la commissaire principale.

Le mage confirme et fait un petit signe à ses amis.

          - Je crois que tu es venu pour rien. Lui dit Baccardi.

          - Oui je sais, cela fait un bon quart d’heure que j’écoute derrière la porte. Et d’après ce que j’ai entendu, J’ai pensé qu’il était inutile de laisser Mikael au cachot.

          - Tu as bien fait, installe-toi et si madame Iris le permet, je te sers de ce divin Armagnac.

La commissaire principale acquiesce d’un sourire.




Episode 82



Les pièces manquantes.



Le mage porte à ses lèvres le verre offert, il déguste et s’illumine trouvant le breuvage à son goût. Il fixe droit dans les yeux la commissaire principale.

          - Je m’excuse de vous avoir fait tant de frayeurs la nuit dernière madame. Lui dit-il.

          - Je vous en prie, j’ai vécu un moment très fort en émotions mais inoubliable. Lui retourne la femme avec un gentil sourire.

          - Madame, je lis dans vos yeux que vous n’êtes pas le genre à trahir, alors puisque vous semblez très intéressée de connaitre toutes l’histoire et bien je vais vous la raconter.

Le mage Arnak entreprend son récit à partir de la venue de Jack à Fantasmaginaire jusqu’au dépôt des deux prédicateurs sur l’île de l’Ouest. Il parle d’une voix posée et précise. En face, madame Iris s’étonne, rit, grimace, s’effraie, sursaute, mais se délecte de l’histoire.
Un long moment plus tard lorsque le mage Arnak met un point final au récit en lui indiquant qu’il avait l’intention de lui soustraire ses inculpés en les emportant à Fantasmaginaire, elle reste un moment perdu dans ses pensés avant de s’adresser à son interlocuteur.

          - Un fabuleux récit que vous m’avez conté là monsieur, mais permettez que je doute de certains passages. Comment pourrais-je croire à l’existence d’un autre monde dont on pourrait accéder par les catacombes de Paris et dont ce livre dans les mains de Mikael pourrait vous permettre d’aller et venir. Cependant, je comprends que vous imaginiez cela et personnellement je trouve que c’est un merveilleux emballage. Je le garderai en mémoire tel que, soyez-en assuré. J’ajoute, pour les phénomènes de Foix, Pamiers et Cahors que votre talent est plus qu’immense et certainement jamais égalé, je m’étonne que vous n’en ayez jamais fait commerce.

          - Je me produis en spectacles uniquement à Fantasmaginaire madame. Maintenant, puisque vous me paraissez septique, je vous propose de faire ce chemin avec moi, ce chemin que devaient emprunter mes amis ce soir. Mikael, ouvre le livre s’il-te-plait.

Mikael tergiverse, le mage insiste du regard. Le jeune homme ouvre le livre.
Le mage se lève et tend la main à Iris. Elle hésite un long moment, son visage ne dissimule pas ses doutes, la peur mais également en balance une folle envie de savoir. En tremblant, elle prend la main d’Arnak.

          - Mikael, tu nous laisses une heure avant de rouvrir le livre. Prévient le mage en pointant son index sur la page présentée.

Madame Iris et le mage s’évanouissent lentement sous les yeux effarés de Farine qui va se cacher sous le piano. Mikael referme le livre et regarde sa montre qui affiche 23h48.

          - Alors là il fait fort le père Arnak. S’esclaffe Ellie.

          - Je crois que quand madame Iris va revenir parmi nous elle ne sera plus la même. Adjoint Jack.

          - J’espère surtout qu’Arnak sait ce qu’il fait et que cette femme n’ira pas raconter ce qu’elle vient d’entendre et son petit voyage à Fantasmaginaire. Dit soupçonneuse Melle Véra.

          - Et même si elle le racontait, personne ne la croirait. Rassure Mikael.

          - Tu as raison, chez les flics ils ne sont pas du genre à avaler ça, C’est un coup à ce qu’elle se retrouve en retraite anticipée. Ha, ha, ha, ha ! Rigole Baccardi.

          - En tout cas, si elle tient parole, je suis drôlement content de rester ici et ne pas être exilé durant des années sur l’île du centre. Se réjouie Jack.

          - Parles pour toi, trop facile ça, toi tu connais Fantasmaginaire mais moi non. J’aurais bien aimé y faire un tour pour voir comment c’est. Un petit saut et une halte fessée chez Gary. En attendant, moi je suis sur le carreau et c’est  la mère Iris qui fait la croisière. Dit Ellie.

          - Ne t’impatiente pas, maintenant avec le livre c’est facile, ton tour viendra. Prévoit Mikael.

Une heure plus tard, il ouvre le livre et lentement le mage et Iris apparaissent.
La femme à le regard scintillant et nul doute que ce qu’elle a vu l’ébloui encore. Elle s’assoit et se tâte partout pour s’assurer que rien ne lui manque.

          - Alors ? Lui fait Baccardi.

          - Alors je ne sais pas si je dois le croire. Répond la commissaire principale.

Le mage Arnak pouffe et relate qu’il l’a conduit Iris dans les rues de Fanstamagination. Ensuite il a conduit Madame Iris sur les bords de l’estuaire pour lui montrer le port et les galères impériales.

          - Hey, mage Arnak ! Tu n’aurais pas encore un billet première classe pour moi ? Réclame Ellie.

          - Non ma chère mais je te promets qu’un jour je t’emmènerai faire une balade.

          - Quand ?

          - Un jour… Répond évasivement le mage.

La commissaire principale se ressert un Armagnac.

          - C’est beau hein ? L’interroge Jack.

          - Oui, très spécial… Fait Iris entre deux gorgées.

Le mage Arnak demande à Mikael de le rappeler dans la matinée de demain car, prétexte-t-il, il doit lui rapporter un petit cadeau.

Il est très tard et après le départ d’Arnak tout le monde va se coucher.

Il est visible que madame Iris est très troublée et ses pensés doivent se bousculer en désordre dans son esprit. Une bonne nuit lui est nécessaire.






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