Episode 37
Direction sud.
7h30 du matin, le radio réveil sort Garcette et Mikael
d’un profond sommeil. La femme laisse ses mains aller sur le corps de jeune
homme.
- Debout
Mikael, il faut que je sois au restaurant à 9H30.
- Mmmmmm,
Et si on restait au lit ? Propose le jeune homme en se collant sur Garcette
et bisant ses seins aussi rond que des melons.
- Ce
serait vraiment bien mais je ne peux vraiment pas. Répond-elle désolée.
- Quel
Dommage….
- Mais tu
bandes comme un cerf ? S’exclame la femme en sentant sur sa hanche le
pénis tout raide.
- M’oui….
Pas comme un cerf, comme un Mikael.
Plaisante-t-il.
- Tu veux
une grosse fessée pour te calmer ?
- Ooooh
Non, Pas de fessée, juste quelque chose de plus doux.
Garcette se place sur le jeune homme, écarte bien les
jambes et descend en glissant pour que le pénis s’enfile tout droit dans son
antre déjà humide. Ils s’enlacent jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’un seul.
Quatre mains dont on ne peut définir la propriété courent
fébriles sur les peaux, les lèvres se marient, les langues se lovent et les
yeux fermés ils consomment un grand moment de bonheur.
Lorsque la tension retombe et que les corps suintants se
détendent les aiguilles indique 8H17.
Maintenant il faut faire vite, Mikael saute du lit et
entre dans la salle de bain pendant que Garcette fait le café.
Propre petit déjeuner avalé, la femme se coiffe à la hâte
devant le petit miroir de l’entrée.
Dehors Mikael fait chauffer sa moto. Elle le rejoint et
l’embrasse très fort avant qu’il se couvre de son casque.
- J’ai
passé un après-midi fantastique et une merveilleuse nuit avec toi. Dit-elle avec
déjà dans la voix le regret de la séparation.
- Moi
aussi Garcette, franchement super et je te remercie de m’avoir un peu initié au
BDSM. Mais, nous avons laissé tout en vrac dans la cave, les instruments et la
cire partout, je suis désolé j’aurai pu…
- Ne dis
plus rien, je m’occuperai de tout ça ce soir. Ne dit plus rien et sauves-toi
vite…. Vite !
Mikael comprend qu’elle ne veut pas prolonger davantage
les adieux, il enfourche sa machine, enclenche la première vitesse et quitte la
propriété.
Depuis deux heures il roule en direction du sud. Le
paysage défile mais il n’y prête aucune attention, son esprit est encore accroché
à hier et cette nuit. Il ne peut se défaire des sensations de cette nouvelle
expérience, il ne peut se défaire de l’image de Garcette.
Vers midi il s’arrête dans un restaurant d’autoroute, il
grignote sans faim, il est fatigué et prévoit déjà de ne pas arriver à
l’institution Lafleurodent ce soir comme prévu.
C’est vers 16 heures qu’il sort du grand axe et déniche
un hôtel dans les environs de Bègles. Il
ne lui reste pas plus de 200 kilomètres pour atteindre sa destination finale
mais il ne ce sent pas la force de les couvrir en toute sécurité. Une bonne
nuit sera la bienvenue et demain matin il repartira.
Frugale dîner, il n’a pas plus d’appétit qu’à midi. Il se
recroqueville dans son silence et digère petit à petit ce qu’il vient de vivre
avec Garcette.
Le lendemain matin, il se lève en pleine forme, il prend
une douche, s’habille, range le peu d’affaire qu’il avait pris puis dévore un
copieux petit déjeuner. Le soleil inonde la salle à travers les larges
vitrages. Mikael semble avoir tourné une page et regarde maintenant vers le
château de Melle Véra. Il n’oubliera pas Garcette, Bonemain et Verbehaut, son
esprit les à rangé dans l’album en laissant l’espoir qu’un jour il repassera
par Locmariaquer.
Ventre plein, il reprend la route et c’est vers 11 heures
qu’il pénètre et roule sur la longue allée qui conduit au château. Il remarque
de suite qu’une Harley Davidson est stationnée sous un toit soutenue par quatre
piliers. Il y gare son engin pensant à juste raison que cet endroit est réservé
aux deux roues.
Une femme sort sur la terrasse, Melle Véra suppose
Mikael. Il la regarde curieusement à travers sa visière car il lui semble
l’avoir déjà vu mais sur l’instant aucun souvenir précis ne lui indique où.
Sans doute, pense-t-il, qu’il s’en était fait une idée à force de converser
avec elle sur le site.
La femme s’approche lentement, visage avenant coiffé
d’une chevelure blonde. Une robe bleue très classique habille un corps aux
courbes équilibrées.
- Bonjour,
je suis Melle Véra, directrice adjointe de l’institution et propriétaire de ce
château.
- Bonjour
Madame ! Je suis Mikael, je devais arriver hier soir mais la fatigue m’a
contraint à une halte, je suis désolé. Renvoie-t-il la politesse et
explique-t-il en retirant son casque.
Une fois tête nue il constate que Melle Véra ouvre de
grands yeux étonnés.
- Il y a
un problème madame ? Questionne Mikael.
- Ce n’est
pas possible… Mais… ça c’est plutôt surprenant ! Fait-elle.
- Qui
a-t-il de surprenant madame ? Ne comprend pas Mikael en tendant sa fiche
d’inscription.
- Rien…
Rien nous verrons cela plus tard avec les autres. Se détourne-t-elle de la
question.
- Il y a
beaucoup de pensionnaires pour cette cession ? Demande Mikael en détachant
ses bagages.
- Il y a
Ellie, Marie, clairette et Jack. Pour l’encadrement : M Baccardi le directeur,
Melle Beka sa secrétaire, mais également enseignante, Mister Agramant
enseignant, Ours notre jardinier et accessoirement surveillant et moi-même
directrice adjointe et enseignante.
-
Baccardi, celui du site ? Interroge Mikael.
- Oui
celui du site !
Mikael hoche la tête d’un air entendu car ayant lu les
naufragés du Bouctrou, le nom de Baccardi était aussi celui d’un redoutable
capitaine. Il demande si les pensionnaires sont déjà en cours.
- Non, ce
matin ils sont tous en promenade dans le parc avec monsieur Ours. Ils seront de
retour dans une vingtaine de minutes. Je vais te conduire au dortoir afin que
tu puisses ranger tes affaires et ensuite à la lingerie pour ton uniforme.
- A qui
est cette Harley ? Demande-t-il en emboîtant le pas de Melle Véra.
- A
Ellie ! Répond-elle.
Dans le dortoir, un lit et une armoire est attribué à
Mikael. Il range rapidement ses affaires puis suit Melle Véra jusqu’à la
lingerie. Elle lui donne un uniforme et le fait habiller de suite.
- Voila,
c’est ainsi que tu seras tous les jours comme les autres pensionnaires. Interdit
de porter des effets personnels, cet uniforme est obligatoire. Prend en soins
car si tu le détériore tu seras puni.
Mikael regarde amusé son reflet dans le grand miroir. Cet
uniforme tant par la coupe que la couleur lui rappelle beaucoup celui du
pensionnat de jeune femme où il avait été interne pendant presque deux jours.
Episode mystérieux d’ailleurs car jamais il n’avait pu déterminer s’il avait
rêvé ces deux jours ou s’ils furent réels. Une seule différence cependant, dans
le pensionnat de jeune femme il était en jupe et aujourd’hui en culotte
courte…. Culotte très très courte même mais cela n’est pas pour lui déplaire
car il se doute bien que les cuisses sont volontairement et parfaitement
dégagées pour être totalement et continuellement disponibles aux claques et
sans doute au martinet.
Melle Véra le conduit dans le grand salon, lui offre un
café et le prie d’attendre confortablement le retour des autres.
Episode 38
Coïncidences troublantes.
Peu après, Mikael entend des voix venant de l’extérieur.
Il va à la fenêtre donnant sur la terrasse et découvre la bande. Il ne connait
personne en réel mais peut déjà se faire une idée de qui est qui. Pas d’erreur
possible, l’homme grisonnant avec des moustaches, râblé et de taille très
moyenne ne peut être autre que Maître Ours, le prince de la fessée Pyrénéenne.
La manière dont il était et se décrivait sur le site ne laisse aucun doute. La
jeune femme vêtue d’un tailleur très sexy et ajustée doit être Melle Beka et la
fille un peu garçonne les cheveux en bataille est sans doute Ellie, la
propriétaire de l’Harley. Le chauve ne peut être que Baccardi car il est
représenté ainsi sur son avatar et le dernier homme par élimination doit être
Monsieur Agramant. Pas difficile de deviner que l’unique jeune homme portant
l’uniforme des pensionnaires est Jack et reste à savoir entre les deux jeunes
femmes restantes qui est Marie et qui est clairette.
Melle Véra est allé à leur rencontre et discute en
montrant la moto de Mikael ; elle doit sans doute leur annoncer son
arrivée.
Quelques instants plus tard le groupe débarque dans le
grand salon et découvre Mikael. Le jeune homme remarque de suite que les
visages de Baccardi, Ellie et Jack affichent l’étonnement.
- C’est
vrai qu’il lui ressemble beaucoup mais ce n’est pas lui. Affirme Baccardi en
s’approchant de Mikael.
-Houa,
presque pareil, il pourrait être son frère jumeau. Dit Ellie.
- Oui,
tout à fait d’accord mais il est un peu plus grand, porte des lunettes et son
menton est plus carré. Mais c’est vrai que la ressemblance reste frappante.
Détaille Jack.
Mikael se pose des questions car il n’y a pas si
longtemps on le prenait aussi pour quelqu’un d’autre… Un certain Mike et il
aimerait bien savoir cette fois à qui il ressemble. Aurait-il tant de
sosies ?
Un pot de bienvenue est offert avant qu’ils passent tous
à table.
Après le repas, Clairette, Marie et Agramant sont de
corvée de vaisselle, pendant que Baccardi et Melle Béka passe un coup de balai
sous la grande table. Melle Véra signifie à Mikael ses tours de corvées en lui
remettant un petit organigramme. Elle lui annonce aussi que les cours ne
commenceront que demain matin entre 9h30 et 11h30 avec Melle Béka.
Mikael sort sur la terrasse puis va s’asseoir sur la
pelouse en profitant du soleil d’été, mais également certain qu’Ellie va le
rejoindre pour parler moto.
Mikael avait vu juste car une dizaine de minutes plus
tard Ellie s’assoit en face de lui.
- Ça te
plait ici ? Lui demande-t-elle pour engager le dialogue.
- Oui
c’est très beau. Apprécie Mikael.
- Alors
comme ça tu roules en italienne ?
- J’aurais
bien aimé Harley mais je n’avais pas les moyens alors j’ai choisit celle du
pauvre. Répond-il.
- Oui,
Harley ça coute un œil, mais j’ai fait une bonne affaire. Je l’ai acheté pour
beaucoup moins qu’elle valait à un gars qui se mariait et que sa gonzesse ne
voulait pas entendre parler de bécane. Un peu pendu, le type l’a largué pas
trop chère. Explique Ellie.
- Coup de
chance, bravo ! Mais je ne regrette pas mon Italienne, c’est une machine
fabuleuse.
- Ouais,
j’imagine.
- Dis-moi
Ellie, à qui donc je ressemble tant que je pourrais en être le frère jumeau ?
Interroge-t-il.
- A un
gars qu’on a connu. Répond-elle.
- Ha oui,
rouquin comme moi ?
- Tout pareil
et sans rire, quand je t’ai vu tout à l’heure j’ai bien cru que c’était lui.
Mais bon, c’est impossible.
-
Impossible… Il est mort ? Questionne habillement Mikael qui commence sérieusement
à se poser des questions sur cette nouvelle confusion avec quelqu’un d’autre.
- T’es ouf
toi, il n’est pas clamsé, mais simplement un peu loin.
- Dans un
autre pays ? Demande précision Mikael.
- Oui à
l’autre bout du monde.
- Il
s’appelle comment ?
-
Mike !
Mikael le pressentait mais maintenant il n’y a plus de
doute. Ce Mike devient limpide, c’est bien ce même Mike, Celui du Kidnapping
des prédicateurs. Il se tourne vers le château, vision qui déclenche soudain une
totale compréhension. Son visage pâlit d’un coup.
- Hey
Mikael, tu as un problème, t’en fais une tronche ; quelque chose qui ne passe
pas ? Demande Ellie.
- Non… Non
ça va, juste un frisson.
-
Peut-être le soleil, ça cogne ici. Vas te mettre à l’ombre. Lui
conseille-t-elle.
Mikael se lève et retourne vers l’entrée du château. Il
monte dans le dortoir, s’allonge sur son lit et cogite. Tout s’enchaine et les
pièces d’un étrange puzzle commencent à s’emboîter.
Bonemain qui le confond avec Mike, la garde à vue et
l’histoire du kidnaping et soudain la photo que lui montrait le commissaire
devient claire. La femme avec Bonemain, c’est elle, c’est Melle Véra, c’est sur
cette photo qu’il l’avait vu ! La livraison du prédicateur dans un château
du sud ouest, c’est ce château, le château de Melle Véra ! Baccardi,
Ellie, Jack et Véra, ceux qui l’on encore confondu avec Mike ; ils sont
tous mouillé dans cette affaire. Il se culpabilise d’être malchanceux ;
Comment est-ce possible de l’être autant ? se dit-il. Il y a tellement de
département en France, pourquoi a-t-il choisit d’aller en Bretagne ? Il y
a tellement de château en France, pourquoi a-t-il choisit de faire un stage
dans celui là ? Pourquoi a-t-il croisé la route de Bonemain et du coup
prendre pied dans une histoire qui n’est pas la sienne et d’être soupçonner
dans l’affaire du kidnapping ? La
poisse qui le poursuit, une fois blanchit, il se retrouve ici et découvre que
d’un point à l’autre, il est retombé dans le même bourbier.
Il se maudit, lui qui n’a jamais eut un billet gagnant, lui
qu’on ne tire jamais au sort pour gagner un voyage où une voiture mais qui
possède un don exceptionnel pour poser ses pieds où il ne faut pas.
Que doit-il faire maintenant car c’est certain, un jour
prochain la police va venir ici, la commissaire principale Iris est sur la
piste. Si les enquêteurs débarquent et qu’ils le trouvent en ces lieux, ils ne
croiront jamais à une malheureuse coïncidence, il est foutu !
Foutre le camp immédiatement serait la meilleure solution
mais aussi la plus lâche et de toute manière par les fichiers d’inscription de
Lafleurodent il serait retrouvé. Il faut qu’il parle à Melle Véra et la
prévenir de l’enquête en cours ; ça c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Au
point où il en est, il ne risque plus grand-chose.
Mikael sort du dortoir et descend au rez-de-chaussée,
personne dans la cuisine, mais Baccardi se trouve dans le grand salon en
discussion avec Agramant.
- Pardon
messieurs, savez vous où je peux trouver Melle Véra ? Demande-t-il.
-
Peut-être dans au bureau de la direction, vas-y voir c’est au premier. Répond Baccardi.
Mikael remercie et reprend les escaliers. Arrivé à la
porte du bureau il frappe ; la voix féminine de Melle Véra l’invite à
entrer.
Mikael fait une rapide politesse, la directrice adjointe
lui propose de s’asseoir.
- Madame,
je dois vous prévenir d’événements graves qui vont peut-être se produire dans
les prochains jours. Annonce-t-il.
- Tes
camarades vont faire une grosse bêtise c’est ça ? Hum, tu sais que la dénonciation
n’est pas apprécié dans la maison et qu’elle te coutera une sanction plus
sévère que celles ou ceux qui seront coupables de la bêtise. Rigole Melle Véra.
- Mais il
ne s’agit pas de ça du tout ! S’insurge Mikael. Connaissez-vous monsieur
Bonemain ? Pose-t-il la question.
Melle Véra fronce les sourcils, sa main droite se crispe
sur son stylo plume, elle regarde Mikael droit dans les yeux.
- Je
t’écoute ! Lui dit-elle.
Mikael fait un récit détaillé de sa rencontre avec
l’homme et de la garde à vue. A la fin de son rapport, il y ajoute ses propres
conclusions. Melle Véra semble soucieuse, elle se lève et :
- Reste
ici Mikael et attends-moi. Dit-elle gravement en sortant du bureau.
Episode 39
Réunion.
Un bon quart d’heure plus tard Melle Véra revient
accompagné de Baccardi, Ellie et Jack et demande à Mikael de répéter son
histoire.
- Bonemain
aurait pu de suite nous prévenir ! Colère Jack à la fin du récit.
- On est
dans le pétrin grave là ! Ajoute Ellie.
- Le pire
c’est qu’on ne peut rien faire. Soupire Baccardi.
- Monsieur
Bonemain ne pouvait pas vous avertir, il disait que son courrier et son
téléphone était surveillé. Précise Mikael.
- Oui,
c’est évident ! Ne peut qu’admettre Melle Véra.
- Mais
puisque tu n’étais plus soupçonné, tu aurais pu venir avant pour Avertir Melle
Véra. Dit sèchement Jack à l’adresse de Mikael.
- Jack, Jack klak propriétaire du livre des naufragés
du Bouchtrou. Comme c’est extraordinaire ces recoupements de hasards. Mais
monsieur Jack Klak, si Margot m’avait prêté votre bouquin en revanche je ne me
souviens pas vous avoir rencontré vous personnellement et jusqu’a ce jour, sauf
votre pseudo, vous m’étiez inconnu. Répond Mikael vouvoyant volontairement le
jeune homme pour mettre une certaine barrière entre eux, lui signifiant qu’il
n’appréciait pas l’accusation.
- Heu… C’est
exact. Confirme Jack un peu péteux.
- Donc quand vous me reprochez de n’avoir pas
prévenu plus tôt Melle Véra, vous ne tenez aucun compte de mon ignorance envers
votre personne et encore plus s’agissant de votre complicité dans cette affaire.
- Oui,
j’avoue que… Approuve Jack du bout des lèvres.
- D’ailleurs,
pour les autres que je ne connais qu’à travers le site, j’ignorais aussi que
vous étiez dans ce coup là, parce que monsieur Bonemain par prudence c’est bien
gardé de me donner le nom de ses complices ce que personne ne peut lui reprocher.
Figurez-vous monsieur Jack Klak qu’en venant à Lafleurodent, j’étais très loin
de penser que ce château était celui dont Bonemain m’avait parlé et si je
l’avais su, je me serais bien gardé d’y venir. Encore un étrange recoupement et
plus encore quand je repense à votre bouquin, c’est surprenant quand
même ; si je me souviens bien il y avait aussi un Mike et également un
horrible capitaine du nom de Baccardi. Moi ce que je me demande maintenant,
c’est où j’ai encore maladroitement mis mes pieds monsieur Jack Klak ? Je
sais depuis toujours que je suis un poissard mais cette fois ça dépasse tout.
Baccardi éclate de rire.
- Oui
Mikael, comme tu le dis un horrible capitaine, ha, ha, ha, ha ! J’ai lu le
livre et j’ai simplement pris son nom comme pseudo parce que ce personnage là
me plaisait malgré sa cruauté. Baratine l’homme afin de ne pas avouer à Mikael qu’il
est le véritable Baccardi trouvant le jeune homme suffisamment déstabilisé pour
ne pas en rajouter.
- Je
suppose que pour ce Mike à qui je ressemble tant, c’est la même chose, c’est un
pseudo qu’il à emprunté à ce bouquin ? Interroge Mikael.
-
Oui ! Ment Melle Véra.
-
J’aimerai bien rencontrer ce type qui enlève les prédicateurs. Franchement
depuis le temps qu’on m’en parle et que je prends les coups pour lui, ce serait
la moindre des choses. Ironise Mikael.
- Je
crains que ce soit impossible. Lui répond Baccardi.
- Oui,
bien sûr il est à l’autre bout du monde, il se cache le grand héro pendant que
moi on me passe les menottes, on me fait dormir dans une cellule puante… Si un
jour j’en prends pour vingt ans, j’espère qu’il aura au moins la politesse de
m’envoyer un petit colis de friandise. Persiffle Mikael.
- Pour le
moment personne ne sait que tu es là et il faut que demain matin tu rentres
chez toi. Préconise Melle Véra.
-
Effectivement, il faut que je me tire d’ici avant que les flics débarquent. Approuve
Mikael.
- Et nous
on fait quoi si les poulets arrivent ? Interroge Ellie.
- Ça c’est
la bonne question ! Dit Jack.
- Pareil
vous partez demain matin. Répond Baccardi.
- Et
vous ? Pose la question Jack à l’adresse de Melle Véra et Baccardi.
- On ne
peut pas faire grand-chose, tout le monde sait que j’habite au château et je suis
maintenant un écrivain connu dans le milieu du fantasme de la fessée, quand à
Melle Véra, elle est propriétaire du château alors nous restons et on verra
bien.
- De toute
façon rien ne prouve que les prédicateurs aient été retenus ici. Ajoute Jack.
- Que
va-t-on dire à Marie, Clairette, Beka, Agramant et Ours ? Pose la question
Melle Véra.
- Oui, il
faut trouver quelque chose, genre problème sanitaire ou de sécurité, ils
doivent s’en aller aussi. Décide Baccardi.
- Pfff, si les poulets se pointent ici c’est que tous les
fichiers sur le site ont été visités et les noms de tout le monde sont pointés
dans leur carnet. Suppose Ellie.
- Je
partage ton point de vue. Approuve Jack.
- Moins il
y aura de monde ici quand ils viendront mieux ce sera. Dit Melle Véra en
s’installant désemparée à son bureau.
- Ce soir
au dîner j’explique qu’il y a un problème de sécurité et demain matin tout le
monde retourne dans ses foyers respectifs. Le séjour est annulé ! Tranche
Baccardi.
- Dans
l’immédiat, je crois que c’est la meilleure décision. Acquiesce Melle Véra avec
amertume.
Triste dîner, Baccardi évoque un problème de conformité
et raconte qu’un organisme officiel de contrôle à mis en demeure Melle Véra par
lettre recommandée de ne plus recevoir d’hôte dans son château tant qu’il ne
serait pas aux normes.
Episode 40
Evacuation ratée.
Le lendemain dans la grande cuisine tous les attablés
déjeunent en silence. Les valises sont dans les coffres et pour Ellie et Mikael
les affaires attachées sur les portes bagages et rangées dans les sacoches. Ces
deux là ont décidé de faire la route ensemble pour remonter sur la capitale.
Pas de corvée vaisselle, Melle Véra les presse de quitter
la propriété. Le premier à se rendre à son véhicule est Agramant mais il n’aura
pas le temps d’ouvrir sa portière que huit camionnettes de gendarmerie entrent
par le portail et se dirige vers le château.
-
Merde ! S’exclame Mikael sur le pas de la porte.
- Cette
fois on est grillé. Ajoute discrètement Ellie en se tournant vers Melle Véra.
Une automobile banalisée arrive en dernier, le cœur de
Mikael s’affole quand il voit en sortir la commissaire principale Iris.
Elle donne des ordres pour que le château soit encerclé
puis s’approche du groupe accompagné d’une dizaine de gendarmes. Elle regarde
fixement la propriétaire des lieux puis :
- Melle
Véra je suppose ? La désigne-t-elle de la main.
- Oui
c’est moi.
La commissaire principale Iris se présente et regarde un
par un toutes les présents sans s’arrêter davantage sur Mikael.
- Ces
personnes partaient ? Interroge-t-elle Melle Véra.
- Oui leur
séjour était terminé. Répond-elle.
- Je suis
désolé mais je crois qu’il va être légèrement prolongé. Dites à ses messieurs
dames de rejoindre leur chambre, j’aurais quelques questions à leur poser.
Annonce la commissaire principale.
Elle montre un mandat de perquisition à Melle Véra et
commande à un officier de commencer la visite. Un groupe de gendarme pénètre et
invite la propriétaire à leur servir de guide.
- Vous
êtes monsieur Baccardi ? Désigne-t-elle l’homme.
- Oui
madame.
- Je
voudrais disposer d’un bureau pour m’installer afin d’interroger tous les gens
présents dans ce château. Exige-t-elle sans arrogance.
-
Suivez-moi ! L’invite Baccardi.
Dans le dortoir, Marie et Clairette posent des questions
paniquées.
- Que se
passe-t-il, faut pas nous raconter d’histoire, ce n’est pas un problème de
conformité. Pourquoi tous ces gendarmes ? S’énerve Marie.
- Vous
savez quelque chose ? Réclame Clairette à Ellie, Jack et Mikael.
- Pas plus
que vous. Ment Jack.
- Je le
retiens Agramant, c’est lui qui m’a poussé à m’inscrire ici ! Colère Marie
en jetant un polochon à travers la pièce.
Si ça se trouve, ce château sert à des trafics douteux. Extrapole-t-elle.
-
Calme-toi, pour le moment on ne sait rien alors pas la peine de t’énerver. Lui dit
Clairette en s’allongeant sur son lit.
Mikael ouvre la fenêtre du coté garçon et regarde les
gendarmes en faction sur la pelouse. Ellie le rejoint.
- Je suis
mort, pour moi c’est direct la prison. Glisse Mikael à voix basse dans l’oreille
d’Ellie.
- Ouais,
ça sent le gaz, t’es mal barré mec. Lui répond aussi discrètement Ellie.
- Bordel
mais qu’est-ce que j’ai fait pour me retrouver dans un tel merdier ?
- Tiens
c’est marrant, Mike aussi disait toujours « Bordel » Note Ellie.
- Tu sais
où tu peux te le mettre ton cammarade Mike ?
-
Impossible, ça ne passe pas. Pouffe Ellie.
- Très
drôle…
- Te biles
pas mec, on va tous dire que tu n’étais pas dans le coup, en plus c’est vrai.
- Tu
parles… En Bretagne avec Bonemain, maintenant ici avec vous, tu la prends pour
une truffe la commissaire ?
- M’ouais,
c’est vrai que tu joues de malchance là… Un conseil, ne mise pas au loto, tu
vas perdre du pognon. Plaisante Ellie en retournant vers son lit.
Au bureau de la direction, le premier à être convoqué est
Agramant. La commissaire principale l’invite cordialement à s’asseoir.
- Monsieur
Agramant ! Le grand Agramant nationalement connu pour son site rose. C’est
un vrai plaisir pour moi de vous rencontrer. Lui dit-elle.
- J’en
suis très content et je le serais davantage si je savais ce qui se passe et pourquoi
se déploiement de force au château. Retourne-t-il.
- Pas
grand-chose qui vous concerne. D’ailleurs on ne sait pas vraiment ce qu’on
cherche exactement, mais voyez-vous, de temps en temps les ministres aiment
bien se faire mousser alors ils ordonnent des opérations coup de poing. Evoque-t-elle
avec légèreté.
- Hier
monsieur Baccardi nous disait avoir reçu un recommandé interdisant l’accueil
dans ce château pour des raisons de conformité.
La commissaire principale Iris réfléchit quelques
instants avant de répondre.
- Oui ça
ou autre chose, c’est un prétexte comme un autre pour justifier une perquisition
et une enquête. Les hauts fonctionnaires n’ont aucune imagination. Dit-elle
avec dans le timbre une légère moquerie.
- Alors
c’est du bidon toute cette opération ?
- Oui et
non… Disons que ça permet aux gendarmes de s’entrainer et parfois le hasard
nous permet de découvrir des planques de drogue ou d’armes.
- Oui… Oui
pourquoi pas…. Et je suis censé répondre à quoi moi ? Interroge Agramant.
- A mes
questions. Depuis combien de temps connaissez-vous Melle Véra ?
- Je crois
que… Sept ans peut-être huit.
- Et
monsieur Baccardi ?
- C’est
beaucoup plus récent, un peu plus d’un an. Répond Agramant.
-
Mademoiselle Ellie et monsieur Jack ? Poursuit la commissaire principale.
- Ellie
s’est inscrit sur mon site il y a deux ans et Jack deux ou trois mois plus tard.
- Et
monsieur Mikael ?
- Quatorze
mois.
- J’aime
bien votre site. Exprime souriante la commissaire principale.
- Vous
n’allez pas me dire que vous y êtes inscrite ? S’étonne Agramant.
-
Pourquoi, il est interdit aux fonctionnaires de police ?
- Pas du
tout mais…
-
Alors ? Je suis une femme comme beaucoup d’autres et ce n’est pas parce que
je suis au service de la république que je suis interdite de fantasme. Dit Madame
Iris en taquant une bonne poignée de feuilles manuscrites.
- Bien
sur, vous avez tout à fait la liberté d’avoir votre jardin secret, mais je ne vous
vois pas vraiment sur mon site ou alors vous cachez bien votre jeu madame.
- L’art de
passer incognito, c’est un talent que tout fonctionnaire de police devrait
posséder monsieur Agramant. Répond-elle en esquissant un discret sourire.
- Ha, ha,
oui… Evident. En tout cas si c’est vrai que vous êtes inscrite sur mon site je
suis très honoré.
- Merci
monsieur Agramant. Bien j’en aie fini avec vous, cependant vous ne quittez pas
le château et vous n’entrez pas en contact avec les autres pour le moment,
trois gendarmes sont missionnés pour surveiller les allés et venus. Autre
chose, ce qui vient d’être dit dans ce bureau reste dans ce bureau. Tout cela
est peut-être un peu dément mais il faut jouer le jeu, ça fait plaisir à nos
supérieurs. Ironise-t-elle.
- Bien… Je
peux sortir dans le parc ? Sollicite-t-il.
- Faîtes monsieur Agramant, mais vous n’irez
pas au-delà du cordon de sécurité. Prévient-elle en consultant la liste des
résidents du château..
Episode 41
Les gentils et les méchants (Acte1)
La seconde à entrer dans le bureau est Marie, quelques
questions banales sans rapport avec la véritable enquête puis c’est au tour de
Clairette suivit de monsieur Ours et Mademoiselle Beka pour un petit
interrogatoire du même genre.
Tous ceux là sont prié ne plus être en contact avec Melle
Véra, Ellie, Baccardi, Jack et Mikael.
Baccardi est introduit dans le bureau et madame la
commissaire principale l’invite cordialement à s’asseoir.
- C’est
intéressant comme situation. Rigole-t-elle. Je suis à votre place et vous à
celle des élèves que vous convoquez. Evidement, il n’est pas question que j’use
des mêmes sanctions disciplinaires avec vous, ce serait inconvenant.
- Que
savez-vous à ce sujet ? Interroge Baccardi.
- Tout,
absolument tout monsieur Baccardi ? Cet établissement pour adulte n’a pas
de secret pour nos services comme tous les autres de même fonction.
- C’est
pour cela que vous êtes là ?
- Non
monsieur Baccardi, rien interdit vos rencontres à partir du moment où les
personnes concernées sont majeurs et consentantes. Nous avons évolué depuis
deux ans, mais monsieur Baccardi, vous savez très bien pourquoi je suis là.
- Pourquoi
devrais-je le savoir puisque jusqu’à maintenant vous ne m’avez pas informé des
raisons.
- Je vais
faire comme si vous étiez ignorant, voyez-vous le jeu m’amuse… Alors pour ce
qui est de l’instant présent, je viens d’achever un tri. D’un côté les gentils
et de l’autre les méchants. Le dernier des gentils est sorti de ce bureau il y
a dix minutes et le premier des méchants vient d’y entrer. Dit-elle avec un
grand sourire.
- C’est
donc moi le premier des méchants. En conclu Baccardi.
- Je vois
avec satisfaction que vous comprenez vite monsieur.
- Et
qu’est-ce qui vous donne le droit de me définir comme tel ?
- Votre
rôle dans une curieuse affaire. Il y a quelques jours, dans le commissariat de
Vannes j’ai interrogé un homme au sujet de cette même histoire, un certain
monsieur Bonemain. Vous connaissez monsieur Bonemain ?
-
Non ! Répond Baccardi.
- J’ai
également, toujours dans le cadre de cette affaire, interrogé monsieur Mikael
que je suis stupéfaite de le retrouver ici. Je dois vous avouer que je ne m’y
attendais pas du tout. Mon métier est plein de surprise.
- Tant
mieux pour vous, ça évite la routine. Plaisante Baccardi.
La commissaire principal sort une photo de son dossier et
la montre.
- Monsieur
Bonemain c’est celui qui accompagne Melle Véra. Photo prise par une caméra de
surveillance il y a deux ans en octobre sur un chemin côtier dans les environs
de Menesguen. Lui précise-t-elle.
-
Possible, Melle Véra a le droit de rencontrer qui elle désire où elle veut, ça ne
me regarde pas. Réplique-t-il.
- Vous aussi
vous avez le droit de rencontrer qui vous souhaitez et où vous voulez.
Sort-elle une seconde photo du gros dossier en la présentant devant les yeux de
l’homme.
Baccardi hausse les épaules en affichant un grand
sourire. La commissaire principale Iris ne s’en offusque pas et poursuit :
- Quelle
coïncidence, le lendemain, sur le même chemin côtier, en bout de la même
propriété, c’est vous en compagnie d’une dame. Plus étrange encore, vous portez
autour du cou le même appareil photo que ce monsieur Bonemain que vous ne
connaissez pas. Comment expliquez-vous cela et qui est cette dame à vos côtés.
- Cette
dame dont je vais vous donner le nom est la meilleure cuisinière que je n’aie
jamais connue ; aucun des restaurants de cette terre n’a de chef aussi talentueux.
Cette dame s’appelle Lady Dark. Pour ce qui est de ce chemin côtier, de
monsieur Bonemain et Melle Véra, de Lady Dark et moi, de l’appareil photo et de
ce qu’on faisait exactement là je n’aie rien à vous dire et personnellement je
ne vous aiderai pas à en savoir plus. N’oubliez pas madame, que vous m’avez
mise du côté des méchants et donc je me comporte comme tel.
- Je
n’attendais pas à être davantage instruite, mais ne me prenez pas pour une
idiote monsieur Baccardi. J’ai de fortes présomptions sur les activités qui vous
ont occupé à cet endroit.
- Je ne
vous prends pas pour une idiote madame bien au contraire et vous prouvez que
vous n’en n’êtes pas une. Maintenant, pour ce qui est de ce que je penserai définitivement
de vous, j’attends de connaitre la fin de l’histoire.
- Vous
avez raison monsieur, alors avançons vers cette fin. Savez-vous que vous
correspondez à la description qu’avait faite madame Larajodent d’un des kidnappeurs
du prédicateur Horace de Fantenay ?
-
Possible… Beaucoup de gens se ressemblent. Répond évasivement Baccardi.
- Oui une
étrange coïncidence vous ne trouvez-pas ? Une photo de vous avec une
énigmatique madame Lady Dark sur un chemin côtier longeant le bout de la
propriété de madame Larajodent. Propriété dont la demeure servait de retraite à
monsieur Horace de Fantenay enlevé le lendemain de ce cliché par sept personnes
dont une des descriptions vous correspond. Avouez qu’il y a de quoi se poser
des questions et d’en attendre des réponses ?
- Je ne
vous étonnerai pas si je vous dis qu’entre vous et moi les questions et les
réponses à ce sujet sont divergentes.
- Pour le
moment cela me semble logique, mais je ne désespère pas que nos divergences se
dissipent un jour. Dit-elle en sortant du dossier quelques feuillets imprimés.
La commissaire principale les lit très rapidement en
silence et poursuit son interrogatoire.
- Autre
étrangeté de cette affaire est que Melle Véra avait voyagé par avion pour se
rendre à Brest ainsi que pour revenir ici. Cependant, neuf billets ont été
achetés par la même personne, au même comptoir, à la même seconde, pour ce même
aller et retour, similaire en numéro de vol et horaires. Le billet de Melle
Véra figure dans ce lot et les huit autres pour des voyageurs qui ne pouvaient,
puisque tous nous ont donné un alibi incontestable, prendre place dans ces
vols. Il ne fait aucun doute qu’il y à huit billets qui ont été achetés sous de
fausses identités et pour être plus précise avec des doublons d’identités. Une des méthodes appliquées
par tous les faussaires pour dupliquer une identité afin de créer un faux document
presque incontestable. Monsieur Baccardi montrez
moi votre carte d’identité s’il-vous-plait ?
L’homme fouille dans la poche intérieure de sa veste, en
sort un porte carte et en extrait sa carte d’identité qu’il tend à Madame Iris.
Cette dernière la consulte quelques instants puis la rend à son propriétaire en
esquissant un petit sourire complaisant.
Baccardi avait sollicité il y a un peu plus d’un an au
faussaire de lui refaire une identité sous son vrai nom. Ce ne fut pas facile
mais le professionnel avait bien œuvré.
La commissaire principale tape quelques mots sur son
clavier d’ordinateur portable.
-
Baccardi… Monsieur Baccardi ! J’ai sous les yeux sur mon écran une fiche
de renseignements vous concernant. Né en Sicile dans une bourgade administrée
très sommairement s’agissant des actes de naissance, de décès et de mariage ce
qui ne permet pas de définir avec précision votre date de naissance sinon
qu’effectivement un enfant male Baccardi est bien né entre un mois d’Avril et
septembre il y a 35 ans sans aucune autre précision. Vous êtes arrivé en France
il y à 16 ans, nationalisé il y a 10 ans par une préfecture qui à depuis été
déménagé dans des locaux plus neuf à la suite d’une grave inondation détruisant
une grande partie de ses archives. Vous avez été d’une discrétion remarquable
depuis cette nationalisation. Pas un procès verbal, aucun contrat de travail et
pas même un domicile connu jusqu’à ce que vous éditiez votre premier livre il y
a quatorze mois. Vous allez me trouver très curieuse, mais j’aimerai être
instruite de votre emploi du temps et où vous logiez avant d’être aimablement
invité au château de Melle Véra ?
- Pour
tout vous dire, après ma nationalisation j’ai continué à vivre en clandestin….
Par habitude sans doute. Baratine Baccardi. Je sais madame que ce n’est pas
très réglementaire ce genre d’attitude, mais loin de moi la persévérance d’être
hors la loi. Je logeais dans des
chambres d’hôtel minables où chez des amis de condition identique. Je faisais
quelques petits boulots au noir pour survivre parce que je ne connaissais pas
d’autres moyens et le peu de curriculum vitae que j’avais envoyé à des
entreprises m’étaient retournés sans réponses favorables. Je pense que cette
vie plus ou moins furtive est une des raisons qui m’a fait passer inaperçu.
- C’est en
effet une possible explication sans toutefois écarter que vous être peut-être
un vrai clandestin sous une fausse identité. Suppute la commissaire principale.
- Ma carte
à été délivré par une préfecture madame ! S’insurge Baccardi.
- Oui
monsieur, même les fausses cartes d’identité portent le tampon et la signature
officielle. Rétorque la commissaire principale.
- Vous ne
croyez quand même pas que…
- Je ne
crois rien monsieur Baccardi, j’émets simplement des hypothèses. Tranche madame
Iris en replaçant les documents dans son dossier. Parfait monsieur Baccardi,
vous pouvez disposer. Achève-t-elle.
Episode 42
Les gentils et les méchants (Acte 2)
Melle Véra est introduite dans le bureau et comme les
précédents elle prend place sur la chaise.
- Melle
Véra, enfin nous voila face à face. Jusqu’à aujourd’hui je ne vous connaissais
qu’en virtuel sur votre site et en photographie. Entame de suite Madame Iris.
- En
photo, je n’aie pas ma photo sur mon site ? S’étonne Melle Véra.
La
commissaire principale lui présente le cliché.
- Non pas
sur votre site mais dans nos services. Promenade au mois d’octobre sur un
chemin côtier de la presqu’île du Crozon en compagnie de monsieur Bonemain.
Commente-t-elle.
- C’est
exact ! Confirme Melle Véra.
- Que
faisiez-vous exactement ?
- On se
promenait.
- Bien
entendu suis-je bête. Que peut-on faire d’autre sur le bord de la mer… Et le
lendemain matin, monsieur Baccardi en compagnie de…. De madame Lady Dark se
promenaient également sur le même chemin côtier puis l’après midi deux autres
femmes. Montre-t-elle la photographie.
- Oui,
c’est très joli par là, mais je ne connais pas ces deux femmes. Répond Melle
Véra.
- J’en
doute madame ! Oui ce doit être un coin magnifique et en plus il y a de belles
propriétés à visiter n’est-ce pas ?
- Je ne
comprends pas !
- Aucune
importance je suis là pour comprendre à votre place, c’est mon métier. Vous
avez fait de bons achats dans le Finistère ? Poursuit la commissaire
principale.
- De bons
achats ? S’étonne Melle Véra.
- Des
vieilleries pour décorer votre château que monsieur Bonemain vous à livré
quelques jours après que cette photo fut prise.
-
Heu ... Ah oui, oui c’est exact ! S’empresse de répondre Melle Véra.
- Faut
dire qu’il en a déjà pas mal des vieilleries dans ce bureau et je dois vous
avouer que cette lampes à pétrole m’intrigue. Montre la commissaire principale
une des lampes à pétrole laissées au château par les natifs de Fantasmaginaire.
- Oui elle
est particulière. Admet Melle Véra.
- Je n’en avais jamais vu d’identique.
C’est en Bretagne que vous l’avez acquise ?
- Non… A
vrai dire je crois que c’est à l’étranger… Peut-être en Turquie ou en Irak, je
ne me souviens plus vraiment. Invente Melle Véra.
- C’est
une lampe magnifique, je vous félicite, vous avez bon goût. Revenons à nos moutons….
Donc monsieur Bonemain s’est chargé du transport de vos vieilleries jusqu’ici,
fait incontestable nous avons le double de la facture. Savez-vous pourquoi il a
fait un détour par Paris pour revenir dans le Finistère ?
- Aucune
idée, il ne m’en a pas parlé. Ment Melle Véra.
- Jai vu
sur votre site que vous possédiez de très authentique cachot dans les sous-sols
de votre château.
- C’est
exact ! Vos gendarmes les ont visité tout à l’heure. Confirme la propriétaire
des lieux.
- J’irais
également voir. Ça m’intéresse de savoir ou vous enfermez les élèves indisciplinés.
Pouffe la fonctionnaire.
- Vous
avez lu ça sur mon site ?
- Oui
Melle Véra ! Très bien votre site d’ailleurs. Je prends plaisir quand mon emploi
du temps me le permet d’aller y faire un tour.
-
Vous m’étonnez.
- Mais oui
madame, nous avons tous nos petites fantaisies. Nous restons sous les
déguisements que la vie nous impose que de fragiles êtres humains sujets à
quelques tentations. Un petit clic à gauche et nous nous évadons un instant
dans les méandres du net. Ironise la commissaire principale en tournant les
pages du volumineux dossier.
- Que
voulez-vous savoir d’autres ? Questionne Melle Véra.
- Où se
trouve cette madame Lady Dark par exemple ?
- Ha, ha,
ha, ha ! Loin très loin ! Eclate d’un grand rire Melle Véra.
- C’est où
ce très loin ? Interroge intriguée la commissaire principale.
- Si je
vous le disais vous ne me croiriez pas, ha, ha, ha, ha ! Rigole-t-elle.
- Dites
toujours. Sollicite curieuse madame Iris.
- Promis
je vous le dirais quand je serais incarcérée. Blague Melle Véra.
- Pourquoi
pensez-vous donc être incarcérée un jour ?
- Je ne
sais pas encore, ce sera à vous de me le dire.
-
Effectivement, ce jour là vous en serez la première informée, mais nous n’en sommes
pas encore là. Dites-moi, vous n’avez pas voyagé seule dans l’avion qui vous
conduisait à Brest il y a deux ans ?
- Non
l’avion était plein. Répond Melle Véra avec une pincé de dérision.
- Qui
étaient les personnes qui vous accompagnaient ? Pose la question la commissaire
principale.
- Parce
que vous vous imaginez que j’ai demandé à chaque voyageur comment ils se
nommaient ?
- huit
noms me suffiront Melle Véra.
- Je n’en
sais rien et pas plus huit que dix ou vingt.
-
Peut-être monsieur Baccardi, madame Lady Dark et également Mikael. Suppose madame Iris.
- Ni
Baccardi, ni Lady Dark et pas plus Mikael. Je n’étais accompagné de personne !
Affirme d’un ton offensé Melle Véra.
- neuf
billets aller et huit retour, vous aviez peur de manquer de place et pourquoi
neuf dans un sens et huit dans l’autre ? Poursuit la commissaire
principale.
- Puisque
je vous dis que j’étais seule. S’énerve un peu Melle Véra.
- Je note
votre déclaration, mais un doute subsiste et je n’aime pas accumuler les doutes
dans mes enquêtes. Madame Lady Dark et monsieur Baccardi sont allé en Bretagne
par quel moyen ?
- En
voiture, celle de Lady Dark. Répond Melle Véra en espérant que Baccardi n’a pas
dit autre chose ignorant que la question ne lui avait pas été posée.
La commissaire principale tape quelques ligne sur l’écran de son
ordinateur portable, elle relit en se massant une tempe du bout des doigts.
- C’est
déroutant et à la fois passionnant. Dit-elle en quittant les yeux de son écran.
- Je ne
sais pas ce que vous cherchez au juste mais je crois que vous avez frappé à la
mauvaise porte. Estime Melle Véra.
-
J’enquête sur l’enlèvement du prédicateur Horace de Fantenay et par la même
celui de Childéric Halebard. Je vous soupçonne vous, Bonemain et monsieur
Baccardi d’avoir participé à ce kidnapping, à leur séquestration puis à leur
disparition. Instruit madame Iris.
- Rien que
ça ! Madame soyez sérieuse ais-je l’air d’une kidnappeuse ?
- Ce
serait trop facile si chaque individu avait le physique de ce qu’il est ;
je serais au chômage ! Hahahaha ! Ricane la commissaire principale.
- Moi je
peux vous dire que vous faîtes fausse route !
- Peut-être….
Peut-être… Vous pouvez disposer Melle Véra. Termine-t-elle l’entretien.
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