Episode 67
Les pions du jeu.
La commissaire principale Iris convoque l’ensemble des
suspects y compris Mikael.
Baccardi ajoute des chaises dans la petite pièce pour que
tout le monde puisse s’asseoir.
Dans cet espace fraîchement peint et tapissé pour en
faire une future chambre, il flotte une légère odeur de solvant. Melle Véra
entrouvre la fenêtre.
Madame Iris installée à la table ouvre son gros dossier
et lit quelques feuillets pour se remettre en mémoire certains détails avant de
s’adresser aux convoqués.
- Dommage
que monsieur Bonemain ne soit pas encore rentré de son périple en Europe,
j’aurais aimé qu’il soit présent aujourd’hui pour lui dire qu’il y a deux ans
en octobre, il ne s’est pas rendu à Paris après avoir séjourné un court instant
au château pour remettre une sculpture à un ami, comme il me l’avait raconté
pendant sa garde à vue au commissariat de Vannes. Il a fait ce détour par la
capitale pour y transporter Childeric Halebard et Horace de Fantenay jusqu’à la
place Denfert-Rochereau. Dit-elle d’un ton très serein. Est-ce que je me
trompe ? Interroge-t-elle le groupe.
- Nous
n’avons aucune intention de vous contredire puisque vous semblez si convaincue.
Répond Melle Véra.
-
Convaincue certes mais c’est encore un peu juste pour que je sois satisfaite de
votre imminente inculpation ; cependant j’ai bon espoir et je pense que mon
séjour me donnera ce bonheur, mais revenons à votre petite visite à Paris. Pourquoi
Denfert-Rochereau ? Intéressante
question et s’il n’y avait pas eut cette insolite anecdote je vous avoue que ce
lieu ne m’aurait jamais interpellé. 14 Octobre dans les environ de 17 heures,
le gardien des Catacombes après avoir fermé les portes est pris d’un malaise.
Quelques secondes plus tard arrive une automobile avec à son bord un médecin et
deux infirmières, sans doute la divine
providence. Ironise la commissaire principale.
Le gardien est introduit à l’arrière de
l’automobile et d’après les témoins, le médecin et les infirmières s’occupent
de lui. L’homme se remet assez rapidement et rentre chez lui. Cet événement est
somme toute bien banal et le serait resté si ce même gardien ne s’était aperçu
le lendemain matin qu’aucune clef de son trousseau n’ouvrait la porte d’entrée des
Catacombes. Heureusement pour les visiteurs et le personnel, il possédait des doubles.
Il fut quand même bien étonné de ce trousseau presque similaire découvert dans
sa poche à la place du vrai. Il fut plus étonné encore, lorsque sa femme a
ouvert la boîte aux lettres, de retrouver son authentique trousseau. Il en
informa son supérieur hiérarchique qui fit un rapport. Cette petite histoire fut relaté dans les
faits divers d’un grand quotidien et au café du lendemain matin un collègue
nous l’avais lu parce que justement ce matin là ses gosses avait attendu avec
leur instituteur que le gardien retourne chez lui chercher les doubles de clefs
pour ouvrir les Catacombes. Voyez comme le hasard est parfois bien intentionné.
- Je ne
vois pas en quoi cette histoire de clefs perdues nous concerne. Dit Baccardi.
- A
première vue on pourrait le croire mais il y a huit jours en relisant le dossier
et la déposition de monsieur Bonemain, je ne sais pourquoi mais cette anecdote
m’est revenue et je me suis imaginé que peut-être il pouvait y avoir un rapport
avec l’enlèvement d’Horace de Fantenay parce que les dates correspondaient à
cette fameuse tranche de ce mois d’octobre. Voyez comme l’esprit d’une
commissaire principale est tordu. Alors avec mon dossier sous le bras, je me
suis rendu chez le gardien des catacombes et j’ai présenté les photographies,
celle où monsieur Baccardi se promène sur le chemin côtier avec une introuvable
Lady Dark, celle où monsieur Bonemain est avec Melle Véra et la troisième avec
les deux femmes inconnues. Si le gardien et sa femme n’ont ni reconnu, Lady
Dark, Melle Véra et monsieur Bonemain, par contre il n’en est pas de même pour
une des inconnues, la rousse et vous monsieur Baccardi. Alors ainsi vous avez
fait médecine ? Questionne-t-elle narquoise.
- Je n’aie
jamais été médecin et je n’étais pas à Paris ce jour là. Répond-il un peu
déstabilisé.
- Pour ce
qui est de vos aptitudes médicales je vous crois sur parole monsieur Baccardi
mais pour ce qui est de votre présence devant les catacombes ce soir du 14
Octobre je serais tenté d’affirmer que c’était bien vous et je vais vous dire
pourquoi. J’ai demandé au gardien et à sa femme de me faire une description des
deux infirmières et si possible des gens présents sur le trottoir à ce moment
là. La description qu’ils m’ont faite d’une des infirmières, la rousse, correspond à celle faite par
madame Larajoden d’une des femmes qui faisaient partie du commando qui a enlevé
Horace de Fantenay. La deuxième infirmière nous est inconnue pour le moment car
elle portait des lunettesfortement teintées. Le véhicule employée type
monospace ne peut être défini car son immatriculation avait été probablement
maquillé Le gardien m’a également fait un portrait un peu vague des personnes
qui sont venu le soutenir juste avant que l’automobile arrive et qu’il perde
connaissance et là encore on retrouve une description très proche de deux
hommes qui faisait aussi partie du commando. Le jeune homme qui ressemble à
monsieur Mikael et un autre plus
âgé portant des moustaches. Je vous ai gardé le meilleur pour la fin ; le
portrait de la jeune femme qui l’avait bousculé et qui l’avait blessé avec son sac à main.
Descriptif également corroboré par sa femme.
La commissaire principale arrête volontairement de parler
et fixe droit dans les yeux Ellie. Le visage de cette dernière blanchit d’un
coup. La fonctionnaire lui sourit et reprend son monologue.
- Deux ans
ont passé mademoiselle Ellie mais ce n’est pas assez pour que le temps opère un
radical changement physique et la personne décrite par le gardien et sa femme
vous ressemble tant qu’il serait presque impossible de nier que ce fut vous. Ne
dites rien, vous ne ferez qu’aggraver votre cas, il y a trop de similitudes et
d’analogues actrices et acteurs présents en différents endroits relatifs à
cette affaire pour tenter de me faire admettre le contraire. Votre sac à main
était piégé et muni d’une pointe creuse pour injecter un narcotique au gardien
des Catacombes. Stratagème ingénieux qui devait permettre l’intervention du
faux docteur Baccardi et de ses deux non moins fausses infirmières pour lui
subtiliser le trousseau de vraies clefs des catacombes en échange d’un faux
très similaire afin que le gardien soit trompé. Rocambolesque et si bien
exécuté que j’en serais presque admirative. Bon, si vous le permettez, je vais
faire une pause et descendre en cuisine prendre un café. Nous nous retrouvons
ici dans trente minutes.
La commissaire principale se lève en affichant un sourire
vainqueur et sort de la pièce. Le groupe prend la suite et va sur la terrasse
supérieure pour ne pas avoir à donner d’explication aux autres.
- Elle
sait tout ! S’exclame Melle Véra après avoir soigneusement poussé les deux
vantaux de la porte fenêtre d’accès.
- Là c’est
grave de chez grave, on va tous se retrouver au gnouf. S’affole Ellie.
- Elle est
vraiment très forte cette commissaire principale. Bougonne Baccardi entre ses
dents.
- Je
partage totalement ton avis. Peste Jack.
- Mikael,
va chercher le livre ! Commande Melle Véra.
- Non pas
encore, il nous faut en savoir plus avant d’agir. Stoppe Baccardi.
- Elle
nous en a dit assez et crois-moi c’est bien suffisant pour nous passer les menottes.
Contredit Jack.
- C’est vrai mais avant de rendre complètement
folle cette femme, nous devons en apprendre davantage car si nous voulons
effacer certaines preuves maîtresses pour faire capoter une nouvelle enquête
nous devons connaitre tout ce qu’elle à découvert. Il ne faut rien laisser au
hasard.
- Moi je
trouve cette idée canon parce qu’il ne faut pas s’imaginer que si la mère Iris
perd la boule à donf il n’y aura pas de remplaçant. Approuve Ellie.
- Oui puis
le remplaçant ne fera peut-être pas la différence entre Mike et moi. Emet avec
inquiétude Mikael.
- Très
bien, nous allons donc continuer d’écouter la commissaire en essayant de ne pas
perdre notre sang froid. Conclus Melle Véra.
Mikael et Jack contemple le parc ; en bas assises
sur la pelouse à l’ombre d’un parasol, Marie, Clairette, Melle Beka et monsieur
Ours sont en grande discussion et il ne faut guère être devin pour imaginer de
quoi ils parlent.
Un peu plus loin, Farine sautille dans l’herbe après
quelques sauterelles et papillons qui se posent.
Episode 68
Le petit au bout.
Les trente minutes sont écoulées, le petit groupe revient
dans la pièce de la tour où les attend madame Iris.
Une fois tout le monde en place elle reprend son
monologue.
- Avant de
revenir à notre affaire je tiens à vous prévenir qu’en cuisine il y avait
monsieur Potopheu et Agramant et qu’ils m’ont bien entendu demandé la raison de
mon retour au château. Alors pour ne pas créer de panique inutile et laisser se
propager au-delà de ces murs l’exact objet de mon enquête afin de ne pas nuire
à votre réputation tant que vous n’êtes pas officiellement inculpés, mais aussi
parce que j’ai horreur que les journalistes me bousculent, j’ai expliqué que
les services financiers avaient un doute et qu’ils soupçonnaient une fraude sur
l’achat de la propriété. J’ose espérer que vous ne me contredirez pas,
d’ailleurs en l’état actuel, cela vaudrait mieux pour vous. Passons maintenant
à la réalité et j’ai justement une question. Pourquoi avoir subtilisé les clefs des
catacombes ? Comme je me doute qu’aucun de vous ne me fournira d’explication, la première réponse qui
me vient à l’esprit que je pense en partie fondée ; est que cet habile
escamotage était pour vous permettre l’accès aux catacombes après fermeture
afin d’y égarer à jamais les deux
prédicateurs. Vous les avez conduits assez profondément pour qu’on ne puisse
retrouver leurs corps. Bien entendu vous aviez pris soin de baliser votre
chemin avec des petits cailloux ou quelque chose qui pouvait facilement être
récupéré ou effacer sur votre retour. Une fois que vous serez officiellement
inculpés pour complicité d’enlèvement, je ferais procéder à une fouille
approfondie afin de retrouver leurs dépouilles et si elles sont découvertes,
meurtre sera une accusation à ajouter au dossier. Excellente trouvaille que
celle des catacombes, C’est un labyrinthe en grande partie inexploité
comportant beaucoup de zones dangereuses et pour certaines non cartographiées.
Qui d’entre vous a eut cette lumineuse idée ? Interroge-t-elle en
regardant nommément Jack.
- Si c’est
à moi que vous pensez madame, je crains de vous décevoir. Se défend-il du
regard accusateur.
- Monsieur
Jack Klak, ne me dites pas que vous ne connaissez pas les catacombes je ne vous
croirais pas ! Vous savez monsieur Jack Klak, rien ne se perd dans les
services de police. Après avoir découvert cette histoire de clef, je me suis
bien entendu intéressée de plus près aux catacombes et à tous les événements s’y
rapportant du premier janvier jusqu’à la date précédent la subtilisation des
clefs du gardien. L’informatique monsieur Jack Kalk, l’informatique qui d’un
petit clic permet d’accéder rapidement aux multiples
dossiers et procès verbaux de tous les services sous tutelle du ministère de
l’intérieur. Voyez monsieur Jack Klak, un de mes collaborateurs àdécouvert chez
nos amis de la brigade des mœurs, un compte rendu de procès verbal fort
captivant. Il y avait à Paris un commerce d’électroménager d’occasion qui
servait également de boîte aux lettres discrète pour des rencontres un peu
particulières. Il est vrai qu’à cette époque d’obscurantisme, les forums et
sites de petites annonces dites X sur internet et dans la presse avaient tous
été interdits ou fermés et que la toile était très surveillée. La brigade des
mœurs avait eut vent de cette ingénieuse boîte aux lettres et avait introduit
dans les petites annonces celles d’inspectrices et inspecteurs de leur service.
Monsieur Jack Klak, ou plutôt Petit Canaillou de son pseudo, a mordu à
l’hameçon et quand il s’est rendu au rendez-vous. Certes, la belle fesseuse convoitée
l’attendait, mais c’était une inspectrice et elle n’était pas seule. Téméraire
prestation de Petit Canaillou car ce dernier pour se sortir de la souricière,
n’a pas hésité à sauter par la fenêtre du premier étage sur l’auvent toilé
d’une épicerie. Les hommes de la brigade des mœurs n’avaient pas imaginé ce
scénario parce que trop sûr d’eux et le temps qu’ils réagissent, Petit Canaillou
avait déjà pris de l’avance. Ils se sont lancé à ses trousses et le fuyard ne
sachant où aller pour leur échapper, à pénétré dans les catacombes non sans
bousculer le gardien qui en fermait les portes. La poursuite dans les galeries
ne fut pas longue car le danger de se perdre ou d’un effondrement dans les
parties interdites et non ouvertes au public est sérieux. Pendant dix jours,
toutes les issues connues ont été étroitement surveillée en vain et le compte
rendu conclus froidement que le dénommé Petit Canaillou s’est égaré et a probablement
succombé d’épuisement, de soif ou de faim. Vous avez eut beaucoup de chance
monsieur Jack Klak et le plus extraordinaire c’est que personne ne vous a vu en
sortir, faudra que vous m’expliquiez ce prodige un jour.
- Mais
c’est tout simplement parce que je n’y suis jamais allé dans les catacombes, le
gardien c’est tout bonnement trompé.
- Le gardien plus les cinq fonctionnaires qui
vous poursuivaient, hummm, c’est impossible monsieur Jack Klak, il vous faudra
trouver autre chose comme argument de
défense devant le juge. Oh j’oubliais, attenant à ce rapport il y a un portrait
robot qui ne laisse aucun doute sur votre identité monsieur Jack Klak !
Affirme la commissaire principale en lui montrant l’imprimé.
Jack regarde l’image et hoche la tête en soupirant.
- Pour ce
qui est de cette affaire de mœurs, n’ayez aucune crainte monsieur Jack Klak, le
temps où les politique suivait les délires des prédicateurs n’est plus et ce, depuis
leur disparition et nul ne peut vous poursuivre pour la mise en pratique de
votre fantasme avec des adultes consentants. Les pièces de ce rapport ne
serviront que dans l’affaire de l’enlèvement, de la séquestration voir de
l’assassinat des prédicateurs.
La commissaire principale fouille dans un sac de toile
imprimé et en sort un sachet de plastic transparent scellé contenant une
montre.
- Tenez
monsieur Jack Klak, c’est la montre que vous aviez oublié dans la chambre
d’hôtel. Elle vous appartient je vous la rends.
Jack est tenté de dire qu’elle n’est pas à lui. Il hésite
puis fini par se lever et prendre le sachet que madame Iris lui tend. A quoi
bon mentir encore, cela ne sert plus à rien, la commissaire principale possède
suffisamment d’éléments pour les inculper au moins pour enlèvement et
séquestration.
- J’ai
aussi consulté la liste de vos amis, mademoiselle Ellie et monsieur Jack Klak,
reprend-elle, et je ne serais pas étonné d’y retrouver une ou peut-être les
deux infirmières qui accompagnaient le bon docteur Baccardi ainsi que l’automobile
utilisée. Ironise-t-elle. Mais nous verrons cela plus tard, rien ne presse et
je considère que les éléments à charge sont suffisants pour vous faire
incarcérer immédiatement pour complicité d’enlèvement dans un premier temps.
En face d’elle le groupe ferme ses visages.
-
Cependant, n’appelez pas de suite vos avocats mon dossier n’est pas complet, il
me faut le mettre à jour. Dit la fonctionnaire en tapotant le couvercle de son
ordinateur portable. Cela va me prendre un peu de temps, au moins jusqu’à
demain soir, peut-être davantage et en plus j’aurais encore besoin d’interroger
certaines et certains d’entre vous. Alors j’attendrai d’en avoir fini avant
d’apostropher les gendarmes. Je vous laisse donc profiter encore de votre
liberté. Pour le présent, vous pouvez disposer. J’espère que vous n’aurez pas
l’idée farfelue de fuir cette propriété profitant que je n’ai pas encore pris
les dispositions pour la faire surveiller. Votre dossier est déjà assez lourd
alors évitez d’en rajouter. Termine-t-elle en affichant un plein sourire de satisfaction.
Episode 69
S.O.S
Le petit groupe sort de la pièce et on peut lire sur tous
les visages le désappointement.
Baccardi estime en savoir assez et qu’il est temps de
demander de l’aide au mage Arnak. Melle invite le groupe dans son bureau en
requérant à Mikael d’apporter le livre.
Une fois ouvert, le mage apparait et Baccardi lui fait un
complet compte rendu des évènements.
- Il faut
absolument l’arrêter ! Conclus Arnak très soucieux. Ce soir, s’adresse-t-il
en particulier à Mikael. Une fois qu’elle est couchée, tu me fais venir et je vais
lui faire passer un exécrable petit moment.
- Elle va
hurler et ameuter tout le monde, il ne faut pas oublier que les autres ne
savent rien ? Emet des réserves Jack.
- Pour ces
autres, vous leur ferez passer ça pour un cauchemar ou une crise d’hystérie. Soyez prêt, laissez-là hurler de terreur un
petit peu avant d’intervenir. Etablit-il.
-
Doucement Arnak, il ne faut pas qu’elle saute par la fenêtre on serait encore plus
dans la mouise. En plus des prédicateurs on nous collerait le suicide de madame
Iris. Tempère Melle Véra.
- La
fenêtre ne s’ouvrira pas et je veillerai à ce qu’elle ne commette pas d’action
irréparable. Le but est de la déstabiliser et lui faire peur. Rassure le mage.
- Ha oui
pour boucler les pièces il sait y faire le mage. Ricane Mikael. A distance qu’il
faisait tourner la serrure de la bibliothèque et sans clef. Témoigne-t-il de sa
première rencontre avec le Mage.
- Mais non Mikael, je ne peux pas à distance faire
fonctionner un mécanisme. C’est simplement que je déplace l’image de la porte
de quelques centimètres. Résultat la personne croit qu’elle force sur la vraie
poignée alors que celle là est une virtuelle dont par concentration je fais
croire au réel touché dans sa main. Explique Arnak.
- Et pour
la policière tu crois que ça suffira de lui faire peur un soir ? Lui
demande Jack.
- une
nuit, deux nuits, un jour, deux jours et plus s’il le faut mais je la ferai craquer.
Il faut lui faire comprendre qu’elle est face à plus fort qu’elle. Il faut l’amener
à ce qu’elle falsifie son dossier pour vous mettre hors de cause. Répond Arnak.
- Ouais
qu’elle pise dans sa culotte et qu’elle pète les plombs et nous supplie à
genoux de la libérer des démons en échange de nous blanchir, hé, hé, hé, hé !
Se réjouie Ellie.
- Tu te
fais un film là ? Pouffe Mikael.
- Ouais,
j’adore !
- En
attendant ce soir, pas un mot et on s’en tient aux soupçons de fraude sur l’achat
du château. De sa part c’est une bonne idée. Dit Baccardi.
- Je
trouve ça plutôt bizarre qu’elle préfère garder discrète son enquête, mais c’est
sans doute sa façon de travailler. Termine Melle Véra.
- A mon
avis cette enquête est délicate et ses supérieurs lui ont demandé d’être la
plus discrète possible. Il ne faut pas oublier que l’affaire des prédicateurs
est un baril de poudre et que certains encore en place n’apprécieraient pas
certaine révélation. Emet jack.
- Oui tu
as probablement raison. Soupire Melle Véra.
- Pour
nous ça ne change rien, ce soir Arnak entre en scène. Fait Baccardi en faisant
un clin d’œil au mage.
Ainsi en est-il convenu et tous se séparent.
Ellie, Jack et Mikael rejoignent Marie et Clairette
toujours étendues à l’ombre du parasol.
- Melle
Béka et monsieur Ours vous ont laissé tomber ? Interroge Ellie en posant
ses fesses dans l’herbe.
- Oui ils
sont partis tous les deux dans le bois. Informe Clairette.
- Et vous,
c’était pourquoi encore votre convocation par cette policière ? Demande
Marie.
- Une
histoire de malversation dans la vente du château mais ce ne sont que des
soupçons. Répond Jack.
- Je ne
comprends pas en quoi cette affaire peut te concerner et aussi Mikael, ce n’est
pas vous qui avez acheté ce château ? S’étonne Marie.
- C’était
pour demander à moi et Mikael si nous
n’avions pas touché du fric de cette supposée embrouille pour casquer nos
bécanes. Baratine Ellie.
- Et moi
pareil mais pour l’acquisition de mon appartement à Toulouse. Adjoint Jack
trouvant le mensonge d’Ellie plausible.
- C’est n’importe
quoi, elle est dingue cette femme. Juge Marie.
- Ouais,
chez les flics ils n’ont pas toutes les cases au bon endroit. Plaisante Ellie
en caressant Farine étalé de tout son long entre les cuisses de Clairette.
- J’espère
qu’elle va partir maintenant ? Souhaite Marie.
- Non,
elle veut rester peut-être plusieurs jours pour éplucher tous les papiers de la
vente. Répond par un nouveau mensonge Mikael.
- Elle va
nous casser les quatre derniers jours de notre stage ! Finies les fessées !
Peste Clairette.
-
Peut-être qu’en l’invitant en classe avec nous, ha, ha, ha, ha ! Rigole
Ellie.
- Avec un
uniforme, j’imagine ? Poursuit Marie.
- Bien sûr
c’est obligatoire, hi, hi, hi ! Répond Jack.
- Et pour
commencer en beauté, une bonne fessée cul nu par Agramant. Préconise Mikael.
- Ooh
ouais, ça ce serait de la balle ! Je n’aie jamais vu de commissaire principale
se faire rougir le popotin. Renchérit Ellie.
- Et on
prend des photos pour envoyer au ministère de l’intérieur. Ho, ho, ho, ho !
En rajoute Jack.
- Et avec
les photos ils pourront illustrer le prochain calendrier de la police, ha, ha,
ha ! Suggère Marie.
La voix de Melle Véra coupe le délire engagé. Elle
signale à Jack que la commissaire principale le demande.
- Que me
veut-elle encore cette fouteuse de merde ? Grogne Jack en se levant.
Melle Véra ne peut lui donner de justificatif car la
fonctionnaire ne l’a pas informé du motif. Une fois dans le hall, avant que
Jack emprunte l’escalier, Melle Véra lui recommande la plus grande prudence et
d’essayer si possible de l’embrouiller.
Episode 70
Petit Canaillou.
Au bout du couloir Jack frappe à la porte et sur
invitation de la femme il entre. D’un geste elle lui montre une chaise pour
qu’il s’y pose.
La commissaire principale regarde d’un air égayé Jack.
- Vous savez
que j’aime beaucoup votre costume. Dit-elle.
- Ha bon…
Oui c’est… Mais vous savez très bien la teneur des petits stages organisés par
Melle Véra et monsieur Baccardi, vous me l’aviez dit la première fois que nous
nous sommes vu. Répond Jack.
- Bien
entendu et je vous avais surement dit également que quand mon emploi du
temps me le permettait j’allais sur les sites de monsieur Agramant et de Melle
Véra.
-
Possible… Je ne me souviens pas. Je suppose pour vos enquêtes ?
Madame Iris esquisse un petit sourire malicieux.
- Ce n’est
pas vraiment dans mes attributions de prospecter les sites spécialisés. Je m’y rends
parce que je suis curieuse et intéressée de lire ce que les membres écrivent
sur ce fantasme et comment ils disent le vivre. Explique-t-elle.
Jack s’étonne un peu de cette révélation mais n’en déduit
rien car le contenu du propos reste très vague et il se méfie d’une possible
stratégie pour l’amadouer et lui faire cracher quelques pièces manquantes du
puzzle.
- J’aime
beaucoup ce short, il vous va bien et met en valeur vos jambes. Poursuit-elle.
Jack rougit légèrement.
- C’est
très pratique pour les claques et le martinet et puis très facile à déboutonner
pour le déculottage ; n’est-ce pas monsieur Jack Klak ? Insiste-t-elle.
Le front et les joues du jeune homme s’enflamment
davantage ce qui amuse la commissaire principale.
- Mais les
inspectrices de la brigade des mœurs ne peuvent comprendre. Fausses fesseuses
qui s’appliquent le mieux possible à remplir leur mission sans état d’âme. De
bonnes fonctionnaires qui n’ont de but que leur promotion et ne se rendent pas
compte de la terrible frustration infligée à leurs proies. Une époque
heureusement révolue mais qui prouve bien qu’on peut faire faire n’importe quoi
à la police. N’est-ce pas monsieur « Petit canaillou » ?
- Je
partage tout à fait votre point de vue sur ce sujet précis. Répond-il en se demandant
bien où la commissaire principale veut en venir.
- Il y a
sept mois vous avez quitté la banlieue parisienne pour vous installer à Toulouse.
Est-ce pour être plus proche du château ? Interroge-t-elle.
- Non,
c’est parce que j’avais trouvé un emploi sur Toulouse.
- Ha oui…
Cuisinier dans une cantine scolaire, c’est bien ça ?
-
Exact ! Acquiesce Jack.
- Très
amusant, après être cuisinier vous jouez les élèves. Pouffe Madame Iris.
- Oui mais
pas dans le même établissement. Rétorque ironiquement Jack.
-
Racontez-moi comment vous avez réussi à sortir des Catacombes et par où ?
- Je n’aie
rien à vous dire là dessus et qu’est-ce que ça peut bien vous apporter de
plus ?
- Je vois
que vous n’êtes pas très coopératif monsieur Jack Klak. Ce n’est pas grave et
comme vous dites cela n’alourdira ou n’allègera en rien les charges pesant
contre vous. Ce n’était que de la curiosité et je peux vous assurer que rien
n’aurait été noté et ajouté au dossier en ce qui concerne ce passage.
- Je ne
vous crois pas.
Les sourcils de la commissaire principale se fronce elle
se lève et demande à Jack d’en faire autant. Une fois qu’il est debout, elle
s’installe sur la chaise libérée.
- Vous
pouvez m’expliquer à quoi vous jouez madame ? Questionne Jack étonné de la
manœuvre.
- Je
n’apprécie pas être traité de menteuse monsieur « petit Canaillou ». Répond-elle.
- Et c’est
une raison pour me prendre ma chaise ?
La commissaire principale tire Jack pour qu’il soit à sa
droite le plus proche d’elle et lui pose une main sur l’arrière de sa cuisse gauche puis la caresse en remontant
vers le short.
- Que
faîtes-vous ? Commence à paniquer Jack.
-
Admettons que je suis Melle Véra ; aurait-elle apprécié d’être traitée de menteuse ?
Interroge-telle en passant sa main légèrement sous le short pour du bout des
doigts toucher le galbe naissant de la fesses.
- Non,
mais vous n’êtes pas Melle Véra ! Réplique Jack très mal à l’aise.
-
Imaginons que je le suis et dans ce cas j’imagine qu’elle vous aurait administré
une fessée ; je ne me trompe pas hein petit Canaillou. Raconte-t-elle en faisant
glisser sa main vers le bas de sa cuisse.
- Attendez
là, à quoi vous jouez ?
- Je me
mets à la place de Melle Véra et je dois dire que j’aime beaucoup les sensations
que cela procure. Répond-elle en changeant de cuisse.
- Je vous
répète que vous n’êtes pas Melle Véra et si c’est tout ce que vous avez trouvé
pour me faire parler vous perdez votre temps madame la commissaire principale.
- Je n’aie
plus besoin de vous faire parler monsieur Jack Klak, je tentais de nous
divertir agréablement. Mettre quelques points de suspension dans cette pénible
affaire et d’avoir peut-être une relation un peu moins austère avec vous.
- A
d’autres, la police est capable d’user de méthodes les plus inattendues, les plus
vils et lâches pour avoir des aveux signés.
- Quelle
mauvaise opinion avez-vous de nous monsieur Jack Klak mais soit, reprenons nos
places et n’en parlons plus. Dit-elle en se levant et retournant à la table qui
lui sert de bureau.
Jack se remet sur
sa chaise et hausse les épaules.
-
Dites-moi qui se cache derrière Lady Dark et Melle Pécébogué ? Questionne madame
Iris d’un ton redevenu très administratif.
- Ha, ha,
ha, ha, ce qui me réjouie malgré ma situation c’est que pour ces deux personnes
vous ne pourrez jamais mettre la main dessus. Répond Jack en éclatant de rire.
- Elles
sont décédées ?
- Ho que
non et même bien vivantes, ha, ha, ha, ha !
- Si elles
sont vivantes, il n’y a aucune raison qu’un jour elles ne soient pas identifiée.
S’étonne la commissaire principale.
- Même si
je vous disais où elle se trouve vous seriez dans l’impossibilité de les
appréhender.
-
Seraient-elles intouchables, bénéficiant de hautes protections ? S’étonne
Iris.
- Non
madame, ce sont des personnes ordinaires mais il vous est impossible de les
atteindre. Je sais que ça doit être fâcheux pour vous de ne pouvoir arrêter
toute la bande mais faudra vous faire une raison, vous ne posséderez jamais
toutes les pièces et les acteurs de cette affaire. Ce sera ma consolation pendant
que je serai derrière les barreaux. Oui madame, je penserai à eux ça rendra ma
détention plus douce.
- Parfait,
alors je serai donc frustrée en liberté et vous heureux en prison. Je n’aie
plus besoin de vous monsieur Jack Klak. Vous pouvez disposer. Achève ainsi l’entretien la commissaire principale.
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