LECTURE DE LA SAGA

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Il en sera de même pour Fantasmaginaire 2, 3, 4 et 5.

samedi 10 mai 2014

F4 épisodes 47, 48, 49, 50.




Episode 47


Rentrée scolaire.


Pour Clairette, Marie et Mikael, se retrouver en classe dans l’institution Lafleurodent est une première. Pour Ellie et Jack c’est une continuité car ils ont déjà participé à trois stages.
Monsieur Agramant aussi est un nouveau venu et d’avoir été accepté comme professeur l’enchante. Bien entendu il aurait préféré une classe exclusivement féminine mais le règlement de l’institution est strict ; pas de discrimination, la classe est mixte ! Cependant, rien n’oblige monsieur Agramant de punir les hommes, il peut tout simplement faire appel ou les envoyer chez la directrice adjointe qui se fera un plaisir d’administrer la sanction méritée aux indisciplinés masculins.
Mikael découvre la salle et il en apprécie le style rétro qui ne peut pas mieux coller à la configuration du château. Les encriers en porcelaine emboîtés dans les trous des pupitres son vides et ne servent que de décoration. Le grand tableau noir est lui parfaitement opérationnel et la date du jour fraîchement inscrite en italique à la craie blanche est du plus bel effet.  L’estrade de chêne patiné qui fait seuil au tableau et supporte le bureau réserve sans doute bien des spectacles à venir. Affichées au dessus du tableau noir quelques gravures que Mikael ne manque pas de relever car l’une représente l’ensemble du monde plat de Fantasmaginaire et l’autre une carte de l’île de l’Ouest où les naufragés du Bouchtrou avaient accosté. Ces vues ont, pense-t-il, été scannées ou recopier du livre de Jack Klak.
 Au premier rang à droite, Marie et Jack. A gauche, Ellie et Mikael et toute seule derrière ces deux derniers, Clairette.
Professeur Agramant fait l’appel et les présentations avant d’annoncer une dictée et quelques exercices qui permettront d’évaluer les connaissances orthographiques et grammaticales de chacun. Donc le programme de cette première classe est une dictée, des exercices de conjugaison et une étude de texte.
Les adultes élèves s’appliquent car aucun d’entre eux ne souhaite être la ou le cancre du groupe.
C’est vers 16h15 que le professeur Agramant ramasse toutes les copies et sonne la récréation.
Pendant que les élèves profitent du beau temps sur la terrasse, il corrige les devoirs méticuleusement pour ensuite les remettre à la Melle Véra qui jugera et donnera le premier classement.
Dehors on discute de cette initiale entrée en classe.

          - La dictée était truffée de pièges ! Evoque Marie.

          - Ouais mais le pire pour moi ce fut de conjuguer le verbe vaincre au subjonctif présent. Relate Jack.

          - Bordel, pour moi aussi ! En plus ce sont des temps qu’on n’utilise jamais. Ça c’est fait exprès pour nous punir. Emet Mikael.

          - Tu flippes déjà pour tes fesses ? Plaisante Ellie.

          - Ben… Franchement je ne voudrais pas être le premier à recevoir une fessée. Réplique Mikael.

Il se fend d’un discret sourire car cette situation lui rappelle son séjour à l’institution de jeune fille, sauf que pour le présent, il n’a aucun doute de la réalité.

          - Moi ça me ferait kiffer que tu sois le nombre one et ça me changerait du popotin de Jack. Rigole Ellie.

          - Elles ne sont pas belles mes fesses ? Renâcle Jack.

          - Mais si, c’est juste que jusqu’à maintenant dans les stages tu étais le seul male et que tes lunes je les connais par chœur et de toutes les couleurs.

          - Moi je suis comme Mikael, je ne veux pas être la première. Dit Marie.

          - Tu as raison, les anciens en tête ! Adjoint Clairette.

- Bien que j’adore être fessée devant des filles, je ne commettrai pas de bévue volontairement pour être le premier, je suis sincèrement désolé mesdemoiselles. Précise Jack.

- Tu pourrais faire un effort pour les nouvelles, tu es un petit joueur ! Chambre Ellie.

Jack répond simplement par un haussement d’épaule.

- Ça ne te fait rien d’être toute seule à ton pupitre ? Demande Marie à Clairette.

          - Non, personnellement, j’aime mieux. Répond-elle.

          - Comment tu le trouves Agramant ?

- Je ne le connaissais pas physiquement et de ce que j’imaginais en le lisant sur le site n’a aucun rapport avec la réalité. Je le voyais plus grand et de style British.

          - Avec un chapeau melon et un parapluie ? Blague Mikael.

          - Pas aussi folklorique mais il y a un peu de ça.

          - Et Baccardi ? Demande Marie.

          - Celui là, il est presque comme son avatar. Ricane Mikael.

          - Son avatar aurait été un œuf que ça le faisait aussi bien Ha, ha, ha, ha ! Ajoute hilare Ellie.

          - Par contre Béka elle est canon et je veux bien passer en travers de ses genoux moi ! Salive Jack.

          - Je la trouve un peu hautaine. Juge Marie.

          - Elle peut être ce que tu veux mais c’est sa main sur mes fesses que je désirerai bien. Répond Jack avec un petit sourire avide.

          - Et bien si tu la croises mets lui un bon coup de pompe dans le tibia comme ça tu l’auras ta trempe. Propose Ellie en plaisantant.

          - Il doit y avoir une manière bien plus douce d’y arriver, je ne suis pas un barbare moi. Contredit Jack.


La voix du professeur Agramant qui les rappelle en classe coupe la conversation.



Episode 48


Bonnet d’âne.


Sur l’estrade se tient Melle Véra avec tous les corrigés en main. Elle attend que les élèves s’installent et porte à ses yeux la première feuille. Elle se racle la gorge puis ;

          - Clairette est la première avec une moyenne de 13 sur 20 sur l’ensemble des      exercices. Autant dire qu’il n’y a pas de quoi tirer un feu d’artifice, mais c’est la meilleure note ce qui veut dire que le niveau de cette classe est faible. Marie et Jack 11 sur 20, Mikael 10 sur 20 et dernière mademoiselle Ellie avec 9,5. Je constate que c’est une classe médiocre et j’attends de vous une nette amélioration. Je crois inutile de vous préciser qu’à l’institution Lafleurodent les punitions sont de rigueur et peuvent être douloureuses alors un conseil si vous ne voulez pas avoir les fesses chaudes, faîtes des progrès très rapidement. Pour cette première classe, j’avais précisé à monsieur Agramant qu’il n’y aurait pas de sanction corporelle, mais il va de soi que pour mademoiselle Ellie, autre punition il y aura et je laisse le soin à monsieur Agramant de la définir. Mesdemoiselles et messieurs, je vous donne rendez-vous à 19h45 pour le dîner. Au-revoir !

Melle Véra quitte la classe, le professeur Agramant fait quelques pas sur l’estrade en fixant du coin de l’œil Ellie. Cette dernière ne semble rien craindre et sa décontraction le prouve.

          - Bien, il est 16h40 les cours sont terminés. Fait-il. A mon ordre, vous allez sortir de la salle en silence et rejoindre le parc. Monsieur Ours a monté le filet de Badminton pour celles et ceux que ce jeu intéresse et pour les autres il y a le ballon ou les boules de pétanque. Annonce-t-il.

Le professeur s’approche du mur où est affiché l’organigramme et poursuit :

          - Marie et Mikael, à 18H30 vous êtes de corvée de cuisine, tachez de ne pas être en retard. Prévient-il en s’approchant de l’armoire du fond de la classe.

Il ouvre les battants et prends sur l’étagère supérieur le bonnet d’âne.

          - Quand à vous Ellie, vous serez au piquet mains au dos sur la terrasse pendant 30 minutes coiffée de ce bonnet d’âne. Avise-t-il la punie en lui remettant le chapeau à deux oreilles.

          - Mais monsieur… Ho non, ce n’est pas cool ça ! Se rebiffe-t-elle.

- Mettez ce bonnet d’âne immédiatement et sans discuter sinon je vous maintiens au piquet jusqu’au dîner ! Menace Agramant.

Ellie soupire et se couvre la tête du bonnet d’âne. Le professeur donne le signal de sortie et accompagne la punie jusque sur la terrasse pour la placer. Une fois fait, il s’installe sur une chaise de jardin et se plonge dans la lecture d’une revue.

          - Toi tu commences bien. Se moque Jack en admirant sa copine Ellie en pénitence.

          - D’abords je l’aie fait exprès d’être la dernière ! Fanfaronne-t-elle.

          - Menteuse, tu as toujours été nulle en Français.

          - Monsieur Jack ! Interpelle le professeur Agramant. Laissez tranquille mademoiselle Ellie ou sinon vous récoltez la même sanction.



Jack s’éloigne d’elle avec un rictus moqueur.
Pas de Badminton mais une joyeuse partie de pétanque anime les allées du parc.
Une demi-heure plus tard, Ellie est libérée et va ranger dans la classe le bonnet d’âne avant de rejoindre les autres.
A 18h30, Marie et Mikael se rendent en cuisine pour préparer le dîner avec Béka. Si tout ce passe comme prévu, cette corvée est provisoire car demain un ami de Melle Véra viendra s’occuper des fourneaux. C’est un cuisinier en retraite qui s’ennuie un peu et il a accepté de jouer ce rôle pendant toute la duré du stage. Monsieur Potopheu qu’il se nomme et d’après Melle Véra, il n’est intéressé de la fessée qu’en tant que spectateur.
Après le dîner et la corvée vaisselle, c’est soirée télé ou jeu de société. Apparemment, tout le monde s’installe devant le petit écran car ce soir est diffusé un excellent film.
Mikael n’est pas intéressé par ce long métrage qu’il à déjà vu trois ou quatre fois. Il tourne un moment dans le petit salon, regarde quelques minutes le début du film puis sort prendre l’air dans le parc.
Le ciel est encore clair et une douce fraîcheur enveloppe la propriété. Au bout d’un petit moment jugeant qu’il commence à faire trop sombre pour poursuivre son errance il revient au château. Son idée est d’aller emprunter un livre à la bibliothèque pour tranquillement lire dans son lit après avoir pris sa douche.
Il passe d’abord en cuisine s’abreuver d’une orangeade puis s’engage dans le couloir qui conduit à la bibliothèque.
La salle est sombre, il allume les lumières et découvre un vaste endroit très feutré et accueillant. Sur les étagères de droite s’alignent le dos des ouvrages aux reliures différentes de textures et de couleur. Sur sa gauche sont rangées les bandes dessinées, il hésite et choisit d’aller à droite.
Il parcourt des yeux les rayonnages et son regard s’arrête étonné sur le dos d’un livre qu’il connait bien. Il le tire, sa reliure de cuir rouge ne laisse aucun doute, c’est bien le livre des naufragés du Bouchtrou et le titre en relief doré le signifie. Curieux, pense-t-il, Margot lui avait dit que ce livre était unique et qu’il en existait aucun autre exemplaire. Jack l’aurait-il emporté avec lui ou bien l’a-t-il offert à Melle Véra ?
 Il poursuit sa quête et tire un roman policier. Il s’assoit un moment pour lire le résumé imprimé au dos afin de confirmer son choix.



Episode 49


Fantôme.


Le livre lui semble bon, il le met de côté et reviens au rayonnage. La reliure des naufragés du Bouchtrou l’attire, il reprend l’ouvrage en main, s’assoit sur le fauteuil, l’ouvre et relit quelques passage au hasard. Il relève son regard, un bruit l’interpelle ; c’est le roman policier préalablement choisi qui posé sur le bord du fauteuil d’à côté  vient de tomber sur la moquette. Il se lève, referme les naufragés du Bouchtrou et va ramasser le roman. Il perçoit un bruit vers le grand meuble ; il regarde dans la direction mais ne voit rien. Y aurait-il des souris dans les rayonnages ? Ce serait dommageable pour les livres, pense-t-il en s’approchant.
Il déplace quelques ouvrages en tentant de débusquer le supposé rongeur. Il ne découvre rien, pas même une petite crotte.  Peut-être est-ce tout simplement le bois du meuble qui joue et craque. Il se détourne et jette un coup d’œil vers la porte d’entrée de la bibliothèque.

          - Bonjour Mikael ! Lui fait une voix dans son dos.

Le jeune homme sursaute et opère un demi-tour.

          - HAAAAAA ! Mais… Mais qui êtes-vous ? Prend-il peur en découvrant un homme étrangement habillé dont les longues moustaches frôlent la ceinture.

Mikael recule d’un pas en fixant les yeux exorbités et le cœur battant cet homme dont l’apparence ne lui parait pas clairement matérielle. Sa silhouette n’est pas nette et parfois de petites parties de son corps s’effacent puis réapparaissent.

          - N’aie crainte Mikael, je suis le mage Arnak.

          - Que… Qui ça ?

          - Le mage Arnak ! Evidement tu ne me connais pas ni de nom ni physiquement et pourtant nous avons déjà eut des liaisons. Lui parle l’homme d’une voix qui se veut le plus apaisante possible.

          - Une liaison ? Quelle liaison ?!! Comment êtes vous entré ici ? Mais non, qu’est-ce que je raconte, c’est une projection, on me fait une farce. Estime Mikael en cherchant un appareil de projection dans la grande pièce. Ce ne peut –être que ça car il se rend bien compte que l’homme n’a visiblement rien de vrai tant par sa présence que d’aspect.

          - Ha, ha, ha ! Je n’aie rien d’une projection comme tu dis malgré que j’en aie l’apparence. C’est vrai que je ne t’affirmerai pas que je suis parfaitement réel. Comment te dire… Je suis un message visuel et parlant, du moins pour le moment, mais je vais m’améliorer. Sais-tu que c’est grâce à toi que je peux           Venir ici. Grâce à toi et au livre des naufragés du Bouchtrou. Explique le mage.

          - Projection ou message de ce que vous voulez, je ne vous connais pas et je ne comprends rien à ce que vous dites, je vais chercher du monde. Recule Mikael vers la sortie.

D’un geste le mage condamne la porte de la bibliothèque.

          - Bordel, c’est quoi ça, que me voulez-vous ? C’est quoi l’embrouille ? Bordel, manquait plus que ça ! S’énerve Mikael en forçant inutilement sur la poignée.

          - N’aie crainte, je ne suis qu’une forme imparfaite et inoffensive postée dans votre monde ; je crois que vous nommez cela de la téléportation si je me souviens bien de ce que j’ai lu dans vos livres de science fiction.

          - oui et c’est de la science fiction, donc ça n’existe pas. Contredit Mikael.

          - La preuve que si puisque je suis là Approches-toi, touches-moi, tu ne risques rien a part que tu vas avoir une désagréable sensation granuleuse et froide. Tente de le rassurer le mage.

Mikael reste accroché à la poignée de la porte et n’ose aucun pas vers ce qu’il croit être une hallucination ou un vilain tour joué par quelqu’un du château.

          - Je reconnais que je ne suis pas encore au point et que les couleurs et la matière prêtent à critique mais ça va venir. Les premières fois que nous sommes entrés en liaisons j’étais invisible et muet, tu peux voir par toi-même qu’il y a un net progrès. Poursuit Arnak.

          - Quand nous avons été en liaison ? S’étonne Mikael serrant sa main sur la poignée de la porte qui refuse toujours de manœuvrer.

          - Difficile à dire, votre temps n’a pas la même correspondance que le notre. C’était chez toi et une fois je t’ai fait vivre un moment que tu n’as pas pu oublier. Répond le mage.

          - Ha bon ?

          - N’as-tu pas été pensionnaire d’une institution de jeune femme ? Lui demande Arnak avec un sourire malicieux.

          - Oui mais c’était un rêve… D’ailleurs je me demande comment pouvez-vous connaitre mon rêve ? S’étonne le jeune homme.

          - Un rêve en partie Mikael, seulement en partie car tu ne peux nier que les marques qui subsistaient à ton réveil, celles de ta dernière fessée reçue par madame Nina étaient bien réelles ainsi que ton ressenti durant tout ton séjour.

          - Que… Mais comment savez-vous tout ça ? Rougit de honte Mikael.

          - Mais tout simplement parce que j’ai fabriqué ce moment pour toi. Je me suis servi de ton fantasme pour faire un essai dont tu as profité pleinement et avec délice. Répond le mage.

          - Un essai ?.. Un essai de quoi ?

          - Un essai pour expérimenter mon niveau d’intervention dans ton monde. J’en avais déjà testé quelques uns avant, juste des petites choses comme brouiller les émissions de ta télévision, changer les chaines, éteindre tes lumières et mettre en panne ta moto. Hi, hi, hi, hi !

          - Bordel je ne le crois pas ça, j’ai changé ma télé pour rien. S’énerve le jeune homme.

          - Désolé Mikael. S’excuse le mage.

          - Mais qu’est-ce que je raconte moi, c’est impossible tout ça. Se ravise-t-il en forçant davantage sur la poignée de la porte.

          - Il parait que dans ce pays vous dites « Qu’impossible n’est pas Français ».

          - C’est vrai mais il y a des limites quand même. En ce moment je suis victime            d’une grosse farce.

          - Vision ou farce ? Certainement pas ! Tout comme le jour où je t’avais délégué dans cette institution de jeune fille ; ce séjour n’avait rien d’une hallucination, tu l’as réellement vécu mais dans un couloir temps parallèle qui se situe entre les deux mondes, au milieu du couloir de passage. Développe le mage Arnak.

          - Vous n’êtes pas un descendant de Jules Vernes vous ?

          - Ha, ha, ha ! Non Mikael, ce Jules Vernes est de votre monde pas du mien.

          - Ha oui… Bon, mais qu’est-ce que je fais moi et en plus je vous parle comme s’il y avait quelqu’un d’autre que moi dans cette bibliothèque. Là je crois que je suis candidat à l’asile.

          - Mikael tu parles au mage Arnak ou du moins à sa forme encore imparfaite. C’est pourtant une réalité, je l’affirme !

          - Une réalité, pffff ! Ça je ne le crois pas. Bordel elle ne veut toujours pas s’ouvrir cette porte ! Mais qu’est-ce qui m’arrive à moi ? Depuis que je suis parti en vacances il se passe plein de trucs pas possibles ! Bordel de bordel je deviens complètement dingue !

          - Hum, je vois que tu es un peu choqué, je comprends. Remettons notre entrevue à plus tard si tu le veux bien. Je vais te laisser partir Mikael mais avant, je t’instruis qu’avec le livre des naufragés du Bouchtrou tu es mon unique possibilité de liaison avec votre monde. Je n’en n’aie pas encore trouvé la raison mais je peux t’assurer que c’est ainsi. Donc à chaque fois que tu ouvres ce livre et que dans le même temps mon exemplaire est ouvert, j’ai une possibilité de me téléporter de chez moi où tu te trouves avec le livre.

          - Et c’est où chez vous ? Interroge Mikael.

          - A Fantasmagination, une cité du territoire de Fantasmaginaire impérial ! Répond le mage Arnak.

          - Mais oui… Et je vais croire ça. Hausse les épaules le jeune homme.

          - Pour ce soir je crois que tout ça est un peu trop neuf pour toi. Maintenant pour retourner chez moi tu dois ouvrir le livre sinon je reste. Dit le mage en s’écartant un peu pour que Mikael puisse aller vers le fauteuil.

Le jeune homme hésite. Le mage rigole et s’écarte encore un peu plus en lui montrant le dos du livre des naufragés du Bouchtrou.
Mikael lâche la poignée de porte, puis à petit pas sans quitter des yeux le mage il va vers le fauteuil prend le livre, l’ouvre et le repose comme si le cuir lui brûlait les mains. Le mage s’approche l’index tendu. Mikael recule.

          - Il faut que je touche la page ouverte pour revenir à Fantasmaginaire. Lui signale Arnak. Une fois que j’ai disparu, tu refermes le livre. Lui indique le mage en déverrouillant la porte.

L’homme pose un doigt sur la page et se désagrège anarchiquement accompagné d’un bruit de papier froissé. Une fois disparu, Mikael reste un moment planté puis s’approche du livre et du bout du pied le referme.



 Il tourne un petit moment autour de l’ouvrage sans oser le prendre de crainte de quelque chose mais sans savoir exactement quoi. Il s’assoit et regarde ce livre posé sur le fauteuil. De toute façon il ne peut pas le laisser là et se décide enfin à le remettre à sa place.



Episode 50


Docteur Ellie.


Mikael sort rapidement de la bibliothèque et se dirige en courant vers le grand escalier pour monter au dortoir. Il se ravise et revient prudemment se souvenant qu’il à oublié d’éteindre les lumières. Il fait demi-tour, entrouvre la porte et glisse un regard furtif en constatant que le fantôme n’est pas revenu dans la bibliothèque. Il coupe les éclairages et s’en va bouleversé par ce qu’il vient de se passer.
Mikael entre dans le dortoir, jette son roman policier sur son lit, saisit ses affaires de toilette et son pyjama puis va prendre une douche.
Il reste longtemps sous le jet d’eau tiède à se ressasser l’image de l’homme qui dit être mage. Il ne peut par logique admettre cette apparition comme crédible et s’inquiète surtout de son état psychique.
De retour au dortoir, dans la partie fille il y à Ellie qui se prépare également à se rendre aux douches. Mikael lui fait un petit signe de la main puis s’assoit mollement sur son lit.
Ellie passe la cloison de séparation et regarde soucieuse le visage de Mikael.

          - Hey, tu es tout bizarre ! T’en fait une bobine, la douche était froide ? plaisante-t-elle.

          - Non elle était bonne, mais je crois que je ne suis pas bien dans ma tête. Bordel, je crois que je deviens fou avec cette histoire d’enlèvement. Répond Mikael les yeux hagards.

          - Holà mec, c’est le rôti du dîner qui ne passe pas ?

          - Le rôti ?.. Non ça va de ce côté-là. Non c’est là dedans que ça disjoncte. Se pose-t-il l’index sur son front.

          - Houlaaaaa ! toi tu te fais un coup de blues ! Diagnostique Ellie en s’installant à côté de lui. Dis-moi tout et docteur Ellie va te soigner. Incantations, exorcisme, manipulation, magnétisme et c’est gratos pour toi. Ajoute-elle avec légèreté.

          - Je ne peux pas t’expliquer ce qui vient de m’arriver, c’est un truc de dingue à moins que ce soit une de vos farces idiotes… Dit-il.

          - Une farce de nous ? Non je ne crois pas, ils sont tous en dessous devant la téloche et en plus on ne savait même pas où tu étais. C’est quoi au juste ton problème ?

          - Alors si ce n’est pas une plaisanterie c’est que je perds la boule. En fait           froidement le constat Mikael.

          - A ce point mec ? Raconte, j’aime bien les histoires de ouf. L’invite Ellie en ouvrant grandes ses oreilles.

          - Je ne comprends plus rien… Je te jure, depuis que j’ai quitté ma Banlieue, il ne m’arrive que des trucs pas possibles. D’abords je tombe sur Bonemain qui me prend pour un autre et qui m’invite chez lui. Il me présente Garcette la patronne d’un restaurant qu’il fesse devant moi pour payer les repas. Tu ne vas pas me croire mais le lendemain j’accepte de payer la note comme ça et elle me fesse. Plus tard, j’en prends d’autres par Bonemain et son pote Verbehaut qui en supplément me baptisent sur un bateau par la fessées et le martinet. Bon jusque là, c’est inattendu mais plutôt cool, j’aurai tord de me plaindre. Mais voilà, il y a un os dans le potage, il y a la garde-à-vue ou je suis soupçonné d’être complice de Bonemain dans l’enlèvement et la disparition des prédicateurs. Là je tombe de l’armoire et il y a de quoi. Ensuite il y a Garcette qui me fait vivre ma première expérience BDSM, ça c’était pas mal du tout, mais, cerise sur le gâteau, Je me pointe à Lafleurodent et je découvre que ce château est celui où ont été séquestrés les deux prédicateurs. Vous m’apprenez, toi, Véra, Baccardi et Jack que vous êtes avec Bonemain, tous membres de la bande. Vient le bouquet final ; les flics débarquent avec en tête dame Iris.  Bordel, tu ne crois pas que ça fait beaucoup en peu de temps ?

          - Whooooaaaa ! Des fessées et du BDSM ! Toi on peut dire que tu es verni. S’exclame Ellie.

          - C’est tout ce que tu retiens dans cette histoire toi ?

          - Bon OK ! L’affaire de l’enlèvement et la garde-à-vue ce n’est pas top mais pour le reste, c’est quand même de la balle.

          - D’accord avec toi ? J’ai vécu de bons moments avec Bonemain, Verbehaut et Garcette, mais je me serais bien passé du reste.

          - Ne te fais pas de mouron, dans cette affaire d’enlèvement, tu ne risques rien. Lui signale Ellie.

          - Ça ce n’est pas encore certain, Mais tu ne sais pas tout parce qu’il y a une suite, car figures-toi que ce soir dans la bibliothèque j’ai eu des hallucinations. Lâche Mikael.

          - Ha ouais, des hallus… C’est quoi que tu fumes ? Demande Ellie avec un grand sourire.

          - Je ne fume pas et je n’aie pas bu. Ça m’aurait bien arrangé d’ailleurs car au moins j’aurais une explication.

          - Et c’est quoi ton délire de ce soir ? Réclame Ellie.

          - Rien… Un truc complètement dingue ! Une connerie sans importance ; je crois que j’ai avalé beaucoup trop d’évènements en peu de jours et je dois être un peu surmené. Répond Mikael en s’allongeant sur son lit.

          - Bien possible ça !... Tu es en surdose mon pote. Docteur Ellie va te donner un cachet, tu vas voir avec ça tu vas dormir comme un bébé, n’aie pas peur, c’est de l’homéopathie. Lui propose-t-elle.

          - Ce serait vraiment sympa car j’ai bien besoin d’une bonne nuit. Merci !

Une minute plus tard, Ellie lui apporte une petite gélule et un verre d’eau. Mikael l’avale, range son roman policier dans le tiroir de la table de nuit et se glisse sous les draps.
Clairette, Marie et Jack entrent dans le dortoir.

          - Tu tes tiré avant la fin du film Ellie, c’était donc pour rejoindre ton amoureux au dortoir ? Chambre Jack.

          - Et oui mec, Avec Mikael on s’est envoyé en l’air comme des malades. Note qu’il en a une plus grosse que toi. Répond Ellie en rigolant.

          - Ça demande à être vérifié. Suggère Marie.

          - Ho oui et moi je prends les mesures. S’enthousiasme Clairette.

          - Ce ne sera pas pour ce soir, Mikael est naze, je l’aie rincé. Affabule joyeusement Ellie.

          - Tant pis, mais l’idée est lancée, on arrangera ça un autre jour. Dit Marie en se dirigeant vers le couloir, matériel de toilette en main.

Mikael ne verra pas l’extinction des feux, quand les jeunes femmes et Jack reviennent dans le dortoir, il est déjà profondément endormi.

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