Episode 43
Les gentils et les méchants. (Acte 3)
Peu après, Ellie est introduite dans le bureau.
- Bonjour
mademoiselle, asseyez-vous. L’invite la commissaire principale Iris.
- C’est
pourquoi ? Demande Ellie.
- Vous
connaissez Horace de Fantenay et Childeric Halebard ?
- Ben oui,
c’étaient ces gros nazes de prédicateurs. Répond Ellie.
- Pourquoi
les avoir fait disparaitre sinon de les soustraire à la justice ? Poursuit
madame Iris.
- Je ne
sais pas moi, mais en tout cas bon débarras !
- Après
les avoir sortis des cachots où ont-ils été conduits et ce que sont-ils devenus ?
Poursuit madame Iris sans se détourner de sa stratégie.
- Des
cachots d’où ?
- De ce
château. Précise la commissaire principale.
- Ha, ha,
ha, ha ! Qu’est-ce que vous me racontez madame, ha, ha, ha, ha ! Eclate
de rire Ellie.
- Excusez
mademoiselle, je supposais seulement.
- Trop
marrantes vos suppositions, ha, ha, ha ! En rigole toujours Ellie.
- Il y a
deux années, vous étiez absente de chez vous de la fin juin à la fin octobre,
où étiez-vous. Interroge madame Iris.
Ellie réfléchit quelques instants. Elle soupçonne que
cette fonctionnaire doit avoir glané suffisamment de renseignement pour savoir
qu’elle se trouvait au château et qu’il est inutile de mentir.
- J’étais
ici pour aider Melle Véra. Répond-elle.
- Et vous
l’avez suivit jusqu’en Bretagne ? Poursuit rapidement Madame Iris pour ne
pas laisser trop de temps à la réflexion.
-
Non ! Je n’aime pas les imperméables.
- Alors
qui était du voyage ?
- Elle
était seule. Répond Ellie.
La commissaire principale note la réponse sur une
feuille.
-
Connaissez-vous monsieur Bonemain ? Reprend-elle l’interrogatoire.
- Oui,
c’est un routier musclé que Melle Véra avait embauché pour livrer des bricoles
au château. Explique Ellie.
- Quelle
genre de bricoles ?
- Des
meubles poussiéreux et plein de choses anciennes pour décorer le château. Je ne
me souviens plus ce que c’était exactement, moi les antiquités ce n’est pas mon truc.
- Vous
êtes inscrite à cet établissement comme étudiante ? Questionne madame Iris
avec un rictus.
- Je vous
vois venir avec vos gros sabots ! Ben oui, ce n’est plus interdit depuis que les gros nazes de
prédicateur n’enfument plus le cerveau des politiques si toutefois ils en ont
un.
- Je ne
juge pas c’est juste une question. Votre séjour était donc terminé puisque vous
étiez prête à partir ? Continue la commissaire principale.
- Ben
oui !
-
Etrangement court comme séjour, vous avez quitté votre domicile il y à trois jours.
- Ça
devait durer plus longtemps, mais parait-il qu’il y a un problème de sécurité.
Rapporte Ellie.
- Oui bien
sûr… Je crois plutôt à un prétexte pour évacuer le château avant mon arrivée.
Dit la commissaire principale.
Ellie hausse les épaules, lève les yeux au plafond en
soupirant puis répond.
- On
n’était pas au courant de votre invasion madame.
- Vous ne
saviez pas à quel moment, nuance, mais monsieur Mikael vous avait certainement
prévenu qu’une enquête était en cours.
- Ha bon,
il est voyant alors ; whaooo, je vais lui demander de me faire les lignes de la main. Réplique narquoise Ellie.
La commissaire principale esquisse un sourire.
- Je n’aie
plus besoin de vous pour le moment, vous pouvez sortir mademoiselle.
Annonce-t-elle en lui montrant la porte.
Dix minutes plus tard c’est au tour de Jack d’être
confronté à la commissaire principale.
- Monsieur
Jack Klak, je ne me trompe pas ? Demande-t-elle.
- Oui
c’est bien moi !
- Il y a
deux années, monsieur Jack Klak, de la fin juin à la fin octobre vous étiez
également présent dans ce château.
- On ne
peut rien vous cacher madame.
- En vacances…
Longues vacances ! Précise un peu plus la commissaire principale.
- Oui,
j’avais du temps, j’étais au chômage. Répond Jack.
- Et
depuis ? Demande-t-elle.
- Je suis
cuisinier dans une cantine scolaire. Ce n’est pas un quatre étoile, mais c’est
mieux que rien. Répond Jack.
- Vous
êtes donc en congé d’été, congé que vous occupez en partie en étant étudiant à
Lafleurodent, je ne me trompe pas ?
- Heu… Non
c’est bien ça. Avoue Jack un peu gêné.
- Pas trop
mal aux fesses ? Rigole la commissaire principale en le fixant droit dans
les yeux.
Le visage du jeune homme prend rapidement de la couleur,
madame Iris s’en amuse avec délice.
- Je vois
que vous êtes renseigné sur l’institut. Dit Jack davantage troublé.
- Oui,
j’ai pour habitude de me rendre sur les lieux de mes enquêtes avec un minimum
d’indications. Lui précise madame Iris en faisant tourner son stylo entre ses
doigts.
- Ça doit
bien vous faire rire, hein ?
- Non…
Plutôt à la fois surprise et ravie de rencontrer des gens comme vous. Ce n’est
pas tous les jours qu’on est en présence réelle de pratiquants.
- Pourtant
avec votre métier vous devez en voir beaucoup des gens un peu hors norme ?
Interroge Jack.
- C’est
vrai mais surtout de grands malades, satyres, vicieux et criminels dont les
actions incontrôlées sont condamnables ce qui est loin d’être votre cas, du moins
pour ce qui est de votre fantasme.
- Je
partage tout à fait votre point de vue. Approuve Jack.
- Vous
connaissez Melle Véra et monsieur Baccardi depuis combien de temps ?
Demande la commissaire principale.
- Depuis
deux ans, la première fois que je suis venu ici. Répond Jack omettant de
dévoiler qu’il avait rencontré Baccardi dans un autre monde.
- Monsieur
Baccardi était donc présent de juin jusqu’à octobre au château ?
- Oui, il
était là.
- Et
madame Lady Dark ?
- Je… Je
ne connais personne de ce nom là. Ment Jack.
La commissaire principal sort la photographie du dossier
et la montre au jeune homme.
- Madame
Lady Dark est celle qui tient le bras de monsieur Baccardi. Cette dame, d’après
Melle Véra, à conduit monsieur Baccardi en Bretagne et ensuite ramené
ici ; donc vous ne pouvez pas dire que vous ne la connaissez pas à moins
que Melle Véra soit une menteuse.
-
Maintenant que vous me montrez la photo… Oui, évidement, Lady Dark, excusez-moi,
je ne me souvenais plus de son nom. Se rattrape maladroitement Jack.
- M’ouais…
Soupire madame Iris en remettant la photo dans le dossier. Parlez-moi de
monsieur Bonemain ? Sollicite-t-elle à la suite.
- Un
conducteur de poids lourd. Il est venu ici pour apporter des choses dont je ne
pourrais vous donner de détail.
- Je ne
vous en demande pas tant. Parlez-moi aussi des deux hommes qui étaient enfermés
dans les cachots ?
- De… De
quoi… Quels deux hommes ? Panique un peu Jack ce qui n’échappe pas à
l’enquêtrice.
- Il y
avait bien deux prisonniers dans les cachots ? Insiste-t-elle.
- Je… Non…
Je ne sais pas moi. Je… Je ne descendais jamais au sous sol. Baragouine Jack.
- Pourtant
on m’a dit qu’on y enfermait les étudiants très indisciplinés… Ce n’est
peut-être pas votre cas, vous êtes certainement très sage. Se moque la commissaire
principale.
- Sage…
Enfin oui et non… j’ai déjà été puni de cachot mais… Pour des hommes enfermés à cette époque je ne
vois pas. Répond Jack.
- Ce n’est
pas grave monsieur Jack Klak, après tout il n’y a peut-être jamais eut d’autres
prisonniers que les inscrits à Lafleurodent dans ces cachots.
- Oui… Je
ne connais que ceux là moi, je ne comprends pas… C’est quoi cette
histoires ?
La commissaire principale se divertit de l’embarras de
Jack. Le jeune homme est instable et ne cesses de se replacer sur sa chaise.
Son regard ne fixe rien de précis et va des murs au plafond en passant par le
sol. La commissaire principale laisse passer un moment de silence puis repose
son stylo sur le bois du bureau.
- Parfait,
vous pouvez aller. Au-revoir monsieur Jack. Met-elle fin à l’interrogatoire.
Episode 44
Les gentils et les méchants (Acte 4)
Le prochain à entrer dans le bureau est Mikael. Autant
dire qu’il n’est pas très fier et que c’est piteusement qu’il s’assoit sur la
chaise. Toute la calamité du monde se lit sur son visage et son corps semble
près à s’effondrer, se briser et se répandre sur le parquet trop alourdi par le
poids de son infortune.
- Bonjour
monsieur Mikael ! L’accueille la commissaire principale en s’illuminant
d’un radieux sourire.
Le jeune homme renvoi un timide bonjour sans lever les
yeux vers la femme.
- Vous
avez une qualité hors norme monsieur, celui de vous trouver précisément à
l’endroit où il ne faut pas être. Se moque madame Iris.
- Ça c’est
sûr ! Retourne Mikael accablé.
- Inutile
que je vous reprécise l’objet de mon enquête, n’est-ce pas ?
- Inutile.
Soupire le jeune homme.
- J’étais
loin de m’imaginer vous retrouver là. Quand je vous ai aperçu devant le château
j’ai été très surprise. Avouez qu’il y a de quoi non ?
- Oui…
Comme vous dites, il y a de quoi. Moi aussi je ne pensais jamais vous revoir et
croyez que cela ne m’amuse pas du tout car maintenant, quoi que je vous raconte
je n’en sortirais pas. Vous pouvez même me passer les menottes tout de suite.
Présente-t-il ses poignets toujours la tête baissée comme un condamné présenté
à la guillotine ou la potence.
- Pas si
vite monsieur Mikael, je n’aie pas pour habitude d’incarcérer des innocents.
Lui renvoi-t-elle amusé de son désespoir.
-
Innocent, pffff ! Comment voulez-vous maintenant que je puisse le
prouver ?
- Pas
besoin de vous torturer les neurones monsieur Mikael car je suis toujours
persuadée que vous êtes complètement étranger à cette affaire contrairement à
Melle Véra, Baccardi, Ellie, Jack et Bonemain pour ne citer que ces identifiés.
- C’est
vrai vous le pensez vraiment. S’illumine Mikael en décollant son regard de ses
genoux.
- Très
sincèrement même. Certifie la commissaire principale.
- Vous ne
pouvez pas savoir comment ça me remonte le moral madame. Bordel, je me voyais
mal barré quand je vous aie vu débarquer ce matin.
- Oui
étranger à cette affaire, mais maintenant complice car si je veux bien admettre
que vous ignoriez où vous mettiez les pieds en arrivant ici, cet état ne le fut
pas longtemps.
- Que
voulez-vous dire ? Interroge le jeune homme.
- Je suis
certaine que lorsque vous êtes arrivée au château, Melle Véra, monsieur
Baccardi, Melle Ellie et monsieur Jack ont été très étonnés de vous voir.
- Oui un
peu car c’était la première fois que nous étions en vrai face à face, c’est un
peu normal. Explique Mikael.
- Tss,
tss, ce n’est pas de cet étonnement là dont je parle, mais de vous prendre pour
quelqu’un d’autre. Ce quelqu’un d’autre que monsieur Bonemain avait aussi cru
reconnaitre en vous. Un quelqu’un d’autre qui se nomme Mike. C’est bien ainsi
que vous avez été accueillit, je ne me trompe pas hein monsieur Mikael ?
Le jeune homme ne répond rien et rebaisse son regard.
- Inutile
de gaspiller votre salive, votre silence est tout autant un aveu. Rigole la
commissaire principale. Alors comme ça vous êtes inscrit à l’institution Lafleurodent ?
Questionne-t-elle.
- Oui et
je me doute que vous savez ce qu’est cette institution.
-
Parfaitement monsieur Mikael. Moi aussi je pianote sur le net et découvre des
endroits bien particuliers. C’est un beau site celui de Melle Véra ainsi que celui
de monsieur Agramant.
- Et bien
comme ça vous connaissez mon fantasme et certainement mon pseudo.
- Pour
votre fantasme, c’est votre présence ici qui me le fait découvrir, quand à
votre pseudo je l’ignore et je préfère que cela reste ainsi. Un petit regret cependant,
c’est de ne pas vous voir en uniforme. Personnellement je les trouve très bien
par les dessins montrés sur le site de Melle Véra. Comme j’aurais aimé vous
voir dans ce bureau avec.
- Ça vous
aurait bien fait marrer je suppose.
- Non,
mais j’aurai beaucoup apprécié. Je suis certaine que vous êtes remarquable en uniforme.
-
Peut-être auriez-vous été déçue.
- Que non,
je vous imagine avec bonheur en culotte courte pour cette petite entrevue. Je
vous avoue que j’aurai pris beaucoup de plaisir.
- A ce
point ? S’étonne Mikael.
- Oui,
cela m’aurait agréablement diverti d’avoir un garnement à interroger, ha, ha,
ha, ha ! Rigole-t-elle en imaginant la situation.
- Un grand
garnement alors. Pouffe Mikael en rougissant légèrement.
- Oui un
garnement qui n’a plus vraiment l’âge de porter la culotte courte, mais je suis
certaine qu’elle vous va très bien.
- Désolé
de vous décevoir madame.
- Qui
sait, il y aura sans doute au cours de cette enquête d’autres occasions de se revoir
et j’espère que vous me ferrez ce plaisir. Sollicite ouvertement la commissaire
principale.
- Je vous
avoue que je préférerai être définitivement écarté de cette affaire et ne plus
jamais être convoqué. Rétorque Mikael.
- Vous
êtes en dehors de ce qui c’est produit il y a deux ans mais vous restez dans le
dossier en tant que témoin monsieur Mikael. Simple témoin rassurez-vous.
- Je peux
donc renter chez moi ?
- Non,
vous restez ici poursuivre votre séjour. Répond la commissaire principale en
ouvrant son ordinateur portable.
- je crois
que pour la session c’est un peu foutu vu les évènements. Réplique Mikael.
La fonctionnaire attend que la petite musique qui annonce
la mise en route du système d’exploitation finisse avant de répondre.
- Ma
présence ici n’est plus indispensable, je vais taper mon rapport et repartir ainsi
que les gendarmes et vous laisser à vos jeux. Annonce la commissaire principale.
- Vous
n’arrêtez personne ? S’étonne Mikael.
- Pour
interpeller quelqu’un il faut de solides preuves et un bon dossier, ce n’est
pas encore le cas. Vous allez dire à Melle Véra, Ellie, monsieur Baccardi et
Jack Klak d’aller dans le grand salon. Je vous rejoins dans une petite heure, juste le temps de remplir quelques
pages et d’aller visiter les cachots.
- Je
ferais la commission. Assure Mikael.
Episode 45
Les gentils et les méchants. (Dernier acte)
Une heure plus tard, la commissaire principale Iris
pénètre dans le grand salon et constate que Mikael à bien rempli son rôle de
rabatteur. Elle ferme les doubles portes et se plante les mains sur les hanches
devant les convoqués.
- Ce sont
de très beaux cachots Melle Véra. J’en frisonne imaginant une infortunée
demoiselle ou jeune homme y être envoyé en pénitence. Ceci dit, revenons à
notre affaire ! Est-ce que quelqu’un aurait l’obligeance de tout me raconter
car ainsi je pourrais boucler le dossier et prendre quelques jours de congé ?
Silence dans le grand salon.
- Je
vois…. Alors c’est moi qui vous fait le récit de ce que je suppose au regard
des éléments dont je dispose. D’après moi, vous Melle Véra, Melle Ellie,
monsieur Baccardi et monsieur Jack vous faites partie d’une bande qui, il y a
deux années a kidnappé, séquestré et fait disparaitre Childéric Halebard et Horace
de Fantenay.
- Vous
êtes folle ! S’exclame Baccardi.
- Tss,
tss, ce n’est que ce que je suppose monsieur. Ne vous énervez pas et laisser
moi poursuivre. Donc il y a deux ans, le prédicateur Childéric Halebard se
donne en spectacle à Foix et de troublants et terribles évènements se produisent
pendant la représentation. Evénements non élucidés à ce jour, mais qui ont fait
des victimes. Le prédicateur pour les besoins de l’enquête est assigné à résidence dans un hôtel de Pamiers
d’où il disparait mystérieusement dans le tumulte occasionné par de nouveaux
phénomènes aussi troublants et incompréhensibles que ceux de Foix. D’après les
témoins, le diable et un disciple difforme l’auraient emporté. Le diable, hum,
faut-il y croire et moi je n’y crois pas et je pense que ce diable et son
complice étaient tout ce qu’il y a d’humain
mais pour la circonstance déguisés. Peut-être vous monsieur Baccardi, ou vous
monsieur Jack ou peut-être un certain Mike ?
- Là c’est
du délirium très gros ! S’esclaffe Ellie.
- Vous
comportez-vous en classe aussi indélicatement, mademoiselle Ellie ? Interroge
la commissaire principale.
- Non parce
que les profs ne racontent pas d’aussi grosses conneries. Répond l’interpellée.
- Dommage
car mes » grosses conneries » je vais encore vous en abreuver les oreilles.
Donc Chidéric Halebard est au prise d’un supposé diable et il disparait de la
circulation. Est-il aux enfers ? Pour beaucoup oui ! Pour d’autres
c’est un coup monté pour échapper à la justice Française, pour certains c’est
un règlement de compte entre rivaux ou un acte exécuté par un groupuscule extrémiste !
Comme je ne crois pas à la version de l’enfer restent les autres possibilités.
Trois solutions ; soit il est immédiatement assassiné par ses ravisseurs
et enterré quelque part, soit il est séquestré faisant l’objet d’un marchandage,
soit il est planqué par ses complices en attendant un relâchement aux frontières pour pouvoir sortir du
territoire. Ma version à moi est qu’il est séquestré et qu’il se trouve dans un
des trois cachots de ce château en attendant que la bande mette la main sur son
rival Horace de Fantenay car je pense que cette bande avait pour but d’éliminer
les deux prédicateurs pour un motif qui reste à déterminer. Revenons à l’hôtel
de Pamiers où une certaine mademoiselle Pécébogué
est embauchée pour palier au personnel qui fuit l’établissement affolé par la présence
du prédicateur assigné. Mais cette demoiselle n’est pas la vraie Pécébogué,
cette demoiselle dispose de faux papiers, un doublon d’identité car la vraie Pécébogué
n’as jamais mis les pieds à Pamiers et fut très surprise de recevoir une facture
de soins envoyée par un hôpital où elle n’a jamais séjourné. Cette fausse
mademoiselle Pécébogué décrite par la patronne de l’hôtel et madame Chifonet
une employée, est en tout point la même description faite par madame Larajoden
d’une des membres du commando venue enlever Horace de Fantenay. Je conforte cette
relation par un des neuf billets d’avion à son nom. Conclusion logique ;
cette fausse Pécébogué fait partie de votre bande. Revenons plus avant dans la
bonne ville de Cahors où c’est joué sur le pont Valentré un acte grandiose,
hallucinant et aussi énigmatique que les évènements de Foix et Pamiers. Horace
de Fantenay affolé se sauve et se terre dans un lieu sûr pour échapper aux
poursuites et mettre au point un plan pour sortir du territoire. Il se rend
très vite compte que comme Childéric Halebard il est victime de puissances mystérieuses
et inquiétantes. Les appuis politiques paniqués se défont, les fidèles effrayés
désertent et la justice se réveille poussé par la pression populaire. Restait à
mettre la main dessus, pas facile et les services de l’état les plus pointus ne
le trouvent pas. Faut dire que comme il y avait ordre de fermer les yeux sur
les activités des prédicateurs, surtout Horace de Fantenay, il n’y avait aucun
dossier de constitué. Mais alors, comment les ravisseurs ont donc fait pour
découvrir la planque d’Horace de Fantenay ? Tout simplement parce qu’elle
disposait d’un atout majeur qui n’était autre que Childéric Halebard car
contrairement aux services d’état muselés pendant cette période d’obscurantisme,
les prédicateurs se surveillaient étroitement et disposaient de leurs propres
services de renseignements très actifs et efficaces. Sans doute Childéric
Halebard à négocié l’indication de la
planque d’Horace de Fantenay, mais qu’importe l’objet de la transaction, le
fait est, qu’il a dévoilé une possible cachette. Menesguen sur la presqu’île du
Crozon ! Une propriété sur la côte et un chemin côtier où on retrouve
Melle Véra, monsieur Baccardi, monsieur Bonemain et trois autres femmes pour le
moment introuvables dont une certaine madame Lady Dark. Une reconnaissance du
terrain avant l’assaut et l’enlèvement du prédicateur dans la maison de madame
Larajoden. Monsieur Bonemain, ce servile monsieur Bonemain qui se chargera dans
son camion du transport d’Horace de Fantenay jusqu'au château. La rencontre des
deux prédicateurs fut sans doute légendaire, j’aurais aimé y assister. Ultime
question ; que sont devenu Childéric Halebard et Horace de Fantenay ?
Ont-ils été exécutés et sont-ils
quelque part enterrés dans cet immense parc ou ont-ils été conduits à Paris
dans le camion de monsieur Bonemain ce qui expliquerait son détour ? Dans
le premier cas, pour trouver les corps, il nous faudra labourer un peu votre
magnifique parc Melle Véra et dans le second, découvrir à qui ils ont été
livrés dans la capitale. Voilà, j’ai terminé de raconter mes « grosses
conneries » Mademoiselle Ellie. Je ne vous demande pas de commentaires
immédiats, je vous invite à méditer jusqu’à notre prochaine rencontre. Pour le
présent, je vous laisse poursuivre tranquillement
votre vie et vos jeux. Ha, autre
chose, se ravise-t-elle, si ma version est bonne et qu’un jour je vous confonds,
j’aimerai que vous m’expliquiez comment vous avez fait pour produire tant
d’extraordinaires phénomènes sans aucun matériel lourds. Je vous avoue que je
suis fan de ces mystères et promis, je le garderai pour moi. Avant de vous quitter,
je tiens à vous informer de ce que j’ai fait croire à vos amis qui ignorent
totalement l’objet de mon enquête et je vous conseille de ne pas le leur
dévoiler.
La commissaire principale relate ce qu’elle à dit à
Mademoiselle Beka, Marie, clairette ainsi qu’à monsieur Ours et
Agramant pour expliquer la venue en force des gendarmes puis elle quitte
la propriété en donnant ordre aux gendarmes de rentrer dans leur caserne.
Episode 46
L’après.
Un peu plus tard tout le monde se retrouve sur la
terrasse.
- Ils
n’ont vraiment rien d’autre à foutre que venir emmerder les gens ! Colère Monsieur
Ours.
- J’étais
complètement stressé moi devant cette femme. Dit Marie.
- C’est
terminé maintenant, ils sont partis alors on va reprendre gentiment nos occupations.
Ellie, Marie, Clairette, Jack et Mikael vous récupérez vos bagages, remontez au
dortoir et vous remettez vos uniformes. Commande Melle Véra.
- On ne
s’en va plus ? S’étonne Marie non sans dissimuler sa joie.
- Non,
après le repas il y à cours de 15 heures à 16h30 avec monsieur Agramant.
Annonce Baccardi.
- Cours de
quoi ? Réclame Ellie.
- Juste
une petite évaluation. Précise Agramant bien content que rien ne soit annulé.
- Ellie,
Jack et Mikael à 14 heures dans mon bureau. Prévient Melle Véra.
Dans le dortoir on sent un net soulagement de la part de
Clairette et Marie. Pour ce qui est d’Ellie, Jack et Mikael, leurs visages
marquent plutôt de l’inquiétude.
- Vous
avez vu ce déploiement de force, c’est complètement fou ça. Commente Marie.
- Tout ça
pour un simple exercice d’entrainement…. C’est vraiment du grand n’importe
quoi ! Estime Clairette.
- Et toi
Jack, qu’en penses-tu ? Interroge Marie en refermant son placard.
- Comme
vous. Se contente-t-il de répondre.
- Drôle de
femme la commissaire. Juge Clairette en ajustant la jupe plissée à sa taille.
- Ouais,
comme tu dis, elle craint un max. Ajoute Ellie.
-
L’important c’est qu’il n’y avait rien de grave et qu’on puisse poursuivre le séjour.
Conclus Marie avec un plein sourire.
- Oui je
partage ton point de vue. C’est bien ça le plus important, mais descendons
manger on doit nous attendre. Invite Jack.
L’atmosphère se détend au cours du déjeuner et monsieur
Ours l’achève par quelques bonnes blagues.
A 14 heures, Ellie, Jack et Mikael entre dans le bureau
de la direction où Melle Véra et Baccardi les attendent.
- Comme
vous avez pu vous en rendre compte, cette enquêtrice est très douée et on peut aisément imaginer
qu’elle va rapidement tout découvrir. Dit Melle
Véra d’un ton grave.
- Ouais,
trop forte la fliquette, mais que peut-on faire ? Soupire Ellie.
- On ne
devrait pas rester au château, c’est trop risqué. Emet Jack.
- Au
contraire, il faut continuer comme si de rien était. Si on fait partir tout le monde
on se comporte comme des coupables. Rétorque Baccardi.
- Très
juste ! Approuve Melle Véra.
- M’ouais,
on n’a pas encore le pyjama rayé mais c’est pour bientôt. Grogne Jack.
- Et toi
qu’en penses-tu Mikael ? Interroge Baccardi.
- Qu’il y
a quelque chose d’incompréhensible dans sa façon de faire. Logiquement elle
possède assez de preuves pour vous inculper ou au minimum prononcer des
gardes-à-vue et elle ne le fait pas…. Pourquoi ?
- Ses
hypothèses ne sont pas des preuves, elle imagine c’est tout. Répond Jack.
- Tu sais
aussi bien que moi qu’elle est très proche de la vérité et qu’il lui faut maintenant
très peu d’éléments pour compléter son dossier. Contre Melle Véra. Ce sont ces
maudites photos qui nous confondent en Bretagne. Je n’avais pas pensé qu’il
pouvait y avoir des caméras de surveillance.
- En tout
cas elles ne fonctionnaient pas la nuit sinon vous auriez été également filmé
quand vous vous êtes introduit dans la maison. Dit Jack.
- Ouais
mais ça ne change pas grand-chose, la fliquette nous tient dans sa main.
Bougonne Ellie.
- Oui,
oui, oui ! Cette commissaire principale est redoutable, mais Mikael à raison,
elle mène son enquête d’étrange manière. Elle ne semble pas pressée d’aboutir,
un peu comme si cette affaire l’amusait et d’avant nous mettre à l’ombre,
profiter le plus possible de son divertissement. Suppute Baccardi.
-
Peut-être que d’habitude elle s’emmerde sur des enquêtes pourries et que cette
fois elle en tient une qui la fait bander. Dit Ellie.
- Ouais
mais au bout, quand elle aura fini de faire mumuse elle nous collera devant le
juge. Peste Jack.
- Elle
veut coffrer toute la bande, mais il lui manque des participants qu’elle ne
pourra jamais trouver, c’est peut-être tout simplement ça qui la freine.
Résonne Melle Véra.
- Possible
mais je reste de l’avis de Mikael, cette femme agit bizarrement. Comme il dit,
tout autre commissaire nous aurait déjà au minimum mis en garde-à-vue mais pas elle.
Bien entendu elle sait par le témoignage de Larajoden
qu’il y avait d’autres que nous mais je ne pense pas que ce soit une raison
suffisante pour ne pas nous inculper. Pourquoi avoir caché à Marie, Clairette, Beka, Agramant et Ours la véritable direction de son
enquête, c’est une attitude complètement absurde et j’aimerai en connaitre la
raison ? Dit et s’interroge Baccardi en tournant dans la petite pièce.
- ça veut
déjà dire qu’elle savait que ceux là n’avaient rien à voir dans l’histoire. Moi
je dis que cette fliquette kiffe sur cette affaire et qu’elle joue avec nos
nerfs. Adjoint Ellie.
- Je suis
d’accord avec toi sur les autres, mais pour nous, si elle hésite c’est parce
qu’il lui manque l’essentiel. Intervient Jack.
- Et c’est
quoi l’essentiel ? Pose la question Melle Véra.
- Tout
simplement les corps des prédicateurs. Sans les corps on ne peut nous accuser
d’homicide. Répond Jack.
- Sur ce
point de vue là, je te rejoins mais reste que si elle ne peut pas prouver qu’ils
ont été assassinés, elle peut toujours nous boucler pour avoir participé à leur
disparition. Evoque Melle Véra.
- Et vous
les avez vraiment assassinés ? Interroge Mikael.
- Non, on
les à juste délocalisé, ha, ha, ha, ha ! Rigole Ellie.
- En
Chine ?
- Non, à
Fantasmaginaire enrôlés sur un navire Vagalâmeur. Je crains qu’aujourd’hui ils
ne respirent plus à moins d’avoir eut beaucoup de chance. Répond Jack.
- Ha, ha,
ha, ha ! Toi t’es un petit marrant Jack. A Fantasmaginaire et pourquoi pas
sur Jupiter ou Mars pendant que tu y es. Ha, ha, ha, ha, Fantasmaginaire c’est
un monde de roman inventé par l’auteur des naufragés du Bouchtrou. N’oublie pas
que Margot m’avait prêté ton bouquin Jack, me prendrais-tu pour un naïf ? Ricane
Mikael.
- Heu… Je
crois que j’ai gaffé là. S’interroge Jack.
- Ce n’est
pas bien grave, il ne te croit pas. Minimise Baccardi.
- Ça c’est
sûr, je ne peux pas avaler un bobard pareil. Sans rire qu’avez-vous fait des
prédicateurs ? Questionne Mikael.
- Ça
t’avancerait à quoi de le savoir ? lui demande Melle Véra.
- Je ne
sais pas… Peut-être simplement mettre quelque chose au bout de cette histoire
dans laquelle j’ai été involontairement plongé. Sachez quand même que j’ai
beaucoup d’admiration pour ce que vous avez fait.
- Tu veux
vraiment savoir ? Demande Baccardi.
- Rien ne
vous oblige, mais oui j’aimerai savoir ce que sont devenus ces prédicateurs.
- Jack t’a
dit la vérité ; ils ont été conduits à Fantasmaginaire et embarqués sur un
navire Vagâlameur. Ainsi nous avions tous décidé de leur punition. Lui répond
Melle Véra.
-
D’accord, ha, ha, ha ! Je vais me contenter de ça, je comprends bien que vous
ne voulez pas me dévoiler leur fin, par prudence je suppose et vous avez raison,
on ne sait jamais. Accepte avec résignation Mikael.
- Il est
14h40, c’est bientôt l’heure d’entrer en classe, allez vous préparer. Dit Baccardi
en consultant sa montre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire